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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 16:21

                      I. Le drame du manoir de  Saint-Pol-Roux le 23 juin 1940 , et la mort du poète le 18 octobre 1940 : témoignage de sa fille Divine.

 

  Je suis passé cent fois devant ces ruines ; "c'est le manoir de Saint-Pol-Roux" ; je n'en savais pas plus, jusqu'à ce que je découvre, sur le site Patrimoine de la Bibliothèque de Brest, le témoignage émouvant du drame qui s'y était déroulé dans la nuit du 22 au 23 juin 1940.

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Ce drame est décrit par la fille de Saint-Pol-Roux, Divine, qui en fut l'une des trois victimes ; on peut lire sa "déposition"  : Le manuscrit a été acquis par la Bibliothèque Municipale de Brest après la vente du 20 novembre 2007 des archives de Maurice NOËLrédacteur en chef du Figaro Littéraire. [ vendues  par PARISUD-ENCHÈRES adjudication 500-700 €]. Il figure dans son riche Fonds Saint-Pol-Roux.

  Il est plus émouvant de lire l'original que la transcription que je vais en donner mais il me paraissait nécessaire que cette dernière soit disponible aussi, en ligne, pour les commodités de sa consultation ou de sa citation.

1. Le manuscrit de Divine Saint-Pol-Roux.

MANUSCRIT autographe de sa fille Divine SAINT-POL ROUX, [Publié dans le Figaro Littéraire, sans-doute le 5 septembre 1944] ; 2 pages in-4.

 

   "C'est dans la nuit du 23 au 24 juin [corrigé : 22 au 23 juin] 1940, quatre jours après l'occupation par les troupes allemandes de la Presqu'île de Crozon, que le manoir de Coecilian en Camaret-sur-mer fut ensanglanté par un drame atroce. 

  Vers 10h½ du soir, un soldat allemand qui s'était présenté en fin d'après-midi sous prétexte d'achat frappa à l'une des portes du manoir, reçue par Rose Bruteller. Il expliqua qu'il avait l'ordre de contrôler la maison des soldats allemands s'étant échappés et demanda qu'on prévint les maîtres ; sur son insistance notre servante nous fit descendre mon Père et moi. Après avoir visité touts les pièces du manoir et la cave le soldat se reinstalla dans le hall où il nous fit comprendre très difficilement, pour justifier la longueur de sa visite, qu'il attendait pour rentrer au camp qu'il attendait ses camarades occupés eux aussi à contrôler les autres maisons.

   Vers minuit alors que mon Père à plusieurs reprises s'était efforcé de provoquer  son départ, le soldat se retourna vers moi en me regardant avec insistance et m'adressa une parole qui me fit comprendre trop tard hélas la raison de sa visite. Il arma son pistolet automatique ; Mon Père voulut lui sauter dessus mais j'avais déjà l'arme bloqué sur les reins. Il y eut une courte lutte dans la cave, m'étant jetée devant mon Père que l'allemand allait abattre l'allemand se retourna vers moi et me tira dans la jambe. Ce coup de feu provoqua l'éclatement du tibia puis il s'en prit à mon Père qui luttait, m'appelant désespérément  me croyant tuée, il tira, mon Père sentit les balles lui frôler le visage, notre servante ayant du faire dévier le bras armé, à ce moment je le croyais mort et fut laissé pour tel par l'allemand qui tira ensuite sur notre servante la tuant de trois balles dans la bouche. J'assistais impuissante et horrifiée à cette scène atroce.

  L'allemand accomplit alors la seconde partie de son crime atroce il revint vers moi, je faisais la morte espérant qu'il me laisserait, je reçus un violent coup de botte dans la jambe blessée, il me remonta au salon, j'essayais de me défendre il me tordit alors la jambe et abusa de moi. je fus sauvée de la mort par mon chien l'assassin prit peur et s'enfuit dans la nuit. je pus après de longs et pénibles efforts me traîner dehors où on me trouva au petit jour.

  Après les démarches auprès des autorités allemandes et ma déposition j'arrivais à l'hôpital civil de Brest 17 heures après le drame, j'y fus opérée d'urgence, j'y fus soignée jusqu'au 15 avril 1941. Pendant toute cette période le docteur Pouliquen et son assistant luttèrent contre l'amputation. Je subis quatre opérations. Le 15 avril 1941 l'hôpital ayant été détruit par un bombardement je fus dirigée sur la clinique du docteur Pouliquen où je restais huit jours mais Brest devenant peu sûr je fus évacuée sur Camaret où je fus accueillie par les parents de notre servante, n'ayant plus de foyer. Pais mon cas nécessitant encore plus de soins j'attendis la venue de mon frère pour être transportée à Paris où je fus admise à l'Hôtel-Dieu le 30 octobre 1941 et y demeura soignée par le professeur Mondor jusqu'au 15 avril 1942.

  Le drame de juin 1940 avait fait une troisième victime, cruellement atteint par la mort de notre fidèle Rose, par mes souffrances et aussi par les coups qu'il avait reçus, mon Père dont la santé jusqu'alors avait été excellente reprenait courage et confiance lorsque je lui souriais, il venait me voir deux fois par jour il avait entrepris d'écrire une œuvre pour la grandeur de la France, œuvre intitulée "Le roi Soleil est en nous-mêmes" il avait commencé ainsi qu'un poème "archangelus" sur la mort de Rose, je n'ai rien retrouvé.

  Il faisait la navette entre l'hôpital de Brest et Camaret, une nouvelle et cruelle épreuve après tant d'autres l'attendait, il apprit un soir d'octobre que le manoir qui avait déjà été pillé venait à nouveau d'être "visité". Les diverses pièces du manoir notamment sa chambre et son cabinet de travail se trouvaient dans le plus grand désordre. Les manuscrits de plusieurs ouvrages auxquels mon Père travaillait depuis de nombreuses années avaient été les uns déchirés les autres brûles . Lorsque mon Père vit le désordre il comprit qu'il lui serait impossible de reconstituer son œuvre, il en éprouva un immense désespoir qui acheva de briser sa résistance.

  Transporté le 14 octobre 1940 à l'hôpital de Brest où je me trouvais il expira le 18 octobre à 5 heures du matin. Pendant les trois derniers jours la mère St-Hélier me descendait près de mon Père bien-aimé, la 1ère fois il me reconnût me regarda longuement de ses beaux yeux clairs et poussa un long cri "ma fille" il essaya de me rassurer mais je compris par ses paroles ; Le lendemain il ne parlait plus mais me regarda longuement et me sourit il chercha ma main et de sa main remonta jusqu'à mon épaule qu'il serra fortement, de sa belle main droite il faisait le geste d'écrire, vers le soir j'assistais le cœur brisé aux derniers sacrements il reconnut l'aumônier et lui tendit la main, la 3ème après-midi il avait les yeux clos mais lorsque les infirmiers me penchèrent sur lui pour l'embrasser il eut encore un sourire, c'était son dernier baiser, je ne devais plus revoir ce Père que j'avais tant aimé, j'étais seule, la race maudite avait tué un grand poète.

  Mon Père allait avoir 80 ans."

 

 

Le bombardement des hospices civils de Brest  du 15 avril 1941, dont parle Divine Saint-Pol-Roux, avait totalement détruit ces locaux ainsi que la maternité, faisant 56 victimes parmi les malades ou les soignants : une plaque a été apposée rue Traverse en leur souvenir ; elle a été inaugurée en 1984 par le Dr Alexis Corre, grande figure brestoise, médecin des sapeurs pompiers et membre de la Défense Passive pendant la guerre.

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  Une autre plaque, située sur la façade de l'actuelle Bibliothèque d'Étude de Brest, a été posée en 1970.

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2. La tombe de Saint-Pol-Roux dans le cimetière de Camaret : 

 

  Le poète  Pierre-Paul Roux, dit Saint-Pol-Roux (1861-1940) y est enterré aux cotés de son épouse Amélie (décédée le 4 novembre 1923), et de sa fille Divine (28 septembre 1898-30 octobre 1985).

Théophile Briant (Saint-Pol.Roux, éd. Seghers) raconte : " Il fut enterré le 21 octobre à Camaret, au milieu de cette population côtière qu'il avait conquise et qui, raidie dans ses vêtements de deuil, cachait à peine son indignation des récentes forfaitures. Le cercueil, qui avait passé la nuit à la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, fut porté à bras par quatre marins langoustiers aux visages de statue qui voulurent arrêter " Monsieur Saint-Pol" devant la tombe encore fraiche de sa servante, avant de le descendre dans la Terre Sainte de Bretagne"Sans doute au passage du cortège funèbre s'est-il trouvé quelqu'un pour murmurer la prière de Saint-Pol-Roux-le-Magnifique :

 "Allez bien doucement, Messieurs les Fossoyeurs,

 Car il était un Dieu, peut-être, ce poète ... "

 

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Cette inscription fait référence au titre du poème L'Ange de ma solitude, Manoir de Coécilian, 1924:

                                                                                             A ma fille Divine

Mage aux longs diamants cueillis dans le mystère

Et que ma foi propose à l'homme encore obscur,

J'ai reçu ta beauté de la magique terre

En laquelle m'espère mon sceptre futur

Âme toujours vibrante au cœur du solitaire

Une sainte lumière éclot de ton œil pur

je m'alimente à ton silence salutaire

Et ma parole est une étoile dans l'azur

Enfant qui m'a voué cette tutelle étrange

Où l'humaine servante se fond avec l'ange

 

Un paradis cédant à la captivité

 

Pardonne ma victoire en ta grâce éternelle

Entre l'Hymne lointain et proche de ton aile,

O fille dont le nom dit la divinité.

 (Cité par M.F. Bonneau, cf Sources)



      3. La tombe de Rose Bruteller (1897-1940) au cimetière de Camaret.

 

  On vient de lire comment Rose, qui a sauvé Saint-Pol-Roux en détournant le tir du soldat allemand, a été assassinée. Rose Bruteller était, d'une seule année, l'aînée de Divine, et avait été son amie depuis que sa mère Marie était entrée au service de la famille en 1905 (Rose avait alors 8 ans) dans un manoir qui comportait quatre chambres pour les domestiques. Puis, elle était devenue, elle-même, "servante" au manoir. Dans les années difficiles qui avaient suivies la première Guerre, le poète avait écrit : "Notre salut partiel est le dévouement ingénu de Rose. Cette enfant bénie possibilise notre vie à tous les deux : elle est toute une famille, elle est l'humanité toute entière, en son inlassable geste de jeunesse. Quand il n'y a rien à semer, elle sème quand même du rire, ce grelot de l'espérance. Mieux encore que l'Humanité, Rose c'est Dieu, mais oui, la preuve de Dieu, ô philosophes, la voici : ROSE." (cité par M.F. Bonneau, cf Sources). Il lui dédiera son premier texte rédigé après le drame, Le vrai Soleil est en nous-mêmes".

 

Si Divine, hospitalisée à Brest n'assista pas aux funérailles de Rose Bruteller le 23 juin 1940, Saint-Pol-Roux  assista bien-sûr à la cérémonie célébrée par l'abbé Jaouen, en présence des parents de Rose, Marie et Toussaint  Bruteller et de sa sœur Anne.

  La famille Bruteller est signalée par les généalogistes depuis 1616 dans la Presqu'île de Crozon, à Saint-Nic, et depuis 1718 à Camaret, exploitant une ferme à Lagatjar (avis de déces en 1834 de Jacques Bruteller, cultivateur à Lagatjar). En 1895, un Bruteller était patron d'une chaloupe de Camaret, La Providence. Généalogie Bruteller.

La tombe de Rose est celle de gauche ; celle de droite est celle de ses parents. Jean-Toussaint Bruteller (1868-1954) marié le 9-01-1898 avec Marie Rolland (1872- ).

 

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  La ferme de Lagatjar était toute proche du manoir de Coecilian. Cette maison qui fait face aux alignements mégalithique appartient encore à la famille de Rose :

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      4. Les tombes de trois amis de Saint-Pol-Roux : Antoine, Sévellec et l'abbé Bossenec.

 

a) Le chanoine Bossenec (

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b) André Antoine.

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c) Jim E. Sevellec (1897-1971).


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II. L'installation de Saint-Pol-Roux en 1898 à Roscanvel : Lanvernazal.

  En 1897, le marseillais Pierre-Paul Roux installé à Paris avec son épouse Amélie et ses deux fils Coecilian et Lorédan (1894-1960) doit faire face aux difficultés financières, et au refus de sa pièce La Dame à la Faulx par tous les théâtres parisiens, et notamment par son ami André-Antoine. A la joie causée par la naissance d'un fils, Magnus, le 2 mars succède l'effondrement, car l'enfant meurt trois jours plus tard. Tous les rêves du couple se brisent : après la rencontre, lors d'une fête foraine, d'une danseuse qui les encourage à partir pour Camaret, dont elle est native, ils partent pour ce port du Finistère. Mais c'est d'abord à Roscanvel qu'ils trouvent à se loger, en juillet 1898, dans une chaumière que leur louent Mr et Mme Petton, à la Garenne de Lanvernazal, près du manoir du même nom. 

 

Merci à Noëlle et à sa famille, accueillants habitants d'une bergerie de Lanvernazal, qui me renseignèrent si bien sur Divine et sa Chaumière.


1. La chaumière de Divine.

 

  Elle a été rénovée par son dernier acquereur, avocat de profession, et si elle garde l'appareillage en moellon de ses murs, et l'encadrement en kersanton de ses ouvertures, elle aurait perdu sa disposition intérieure typique des maisons de pêcheur, avec un couloir central en planche de bois.   Elle conserverait néanmoins  encore les panneaux où le poète a fait inscrire les maximes suivantes : La beauté, c'est l'exaltation de la vie" ; Le Style, c'est la vie" et "Or c'est ici, Divine, que tu naquis". 


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 Si elle porte, encore aujourd'hui, le nom de Chaumière de Divine dont l'a baptisée Saint-Pol-Roux, c'est qu'une petite fille y est née le 28 septembre, trois mois après leur installation : Divine Saint-Pol-Roux.

  Son nom était inscrit sur la porte avec le monogramme du poète ; la porte a été refaite "à l'identique" par le nouveau propriétaire et l'inscription y est peinte, certainement fidèlement.

 

 

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2. L'Hermitage.

 En 1900, la famille s'installe sur le port de Roscanvel, face à la rade de Brest et à l'île des Morts, dans l'ancienne maison du gardien de la briqueterie Jean-François Salomon.

 Celle-ci a été, depuis, très remaniée...

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III. Les villas voisines du manoir de Coecilian à Lagatjar.

 

Une vue moins classique du manoir de Boultous (la Lotte) ou de Coecilian et de ses quatre tourelles rebelles à la destruction:

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  Si on suit le sentier côtier qui longe le manoir de Saint-Pol-Roux vers la Pointe de Pen-Hir, on rencontre successivement quatre villas, dont les propriétaires furent donc les voisins et/ou amis de la famille Roux durant sa présence à Camaret de 1903 à 1940, et des artistes qui participèrent à la réputation artistique et culturelle du port breton. Dés le milieu du XIXe siècle, Gustave Flaubert et Maxime du Camp, Edmond About, Francisque Darcey, Vittault, Emile Gridel avaient fréquenté Camaret.cAprès Eugène Boudin qui y séjourna dès 1869 et entre 1874 et 1880, cette colonie s'était rassemblée dès les années 1880 dans le port sardinier, autour de l'Hôtel de la Marine tenu et animé par Rosalie Droso. Elle comptera, outre ceux que nous allons découvrir, les peintres Richon-Brunet, , Georges Lacombe, Vaillant ou les écrivains comme Georges Ancey et Henri Becque. La première guerre mondiale vient ternir l'éclat de la brillante Colonie, mais sous l'impulsion de Saint-Pol-Roux, Camaret accueille bientôt Max Jacob, André Breton... 

 

 

L'étoile indique les tourelles du manoir de Coecilian.

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ce sont:

1. L'ancien atelier de Marcel Sauvaige.

 

  La maison la plus proche du manoir de Saint-Pol-Roux a été occupée par Marcel Sauvaige,(...-1927)  peintre de Lille qui fut le premier à venir s'installer sur la crête de Pen Had en 1891 ; le peintre Charles Cottet vint y peindre également des toiles. Ces peintres de la "Colonie de Camaret" étaient des amis de Saint-Pol-Roux.

 Le port de Camaret, M. Sauvaige, coll. Dieppe, Château-Musée.

 

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2. La villa de Gustave Toudouze, Dirag ar Mor.

  La villa porte bien son nom de Dirag-ar-Mor, "Devant la mer". 

Gustave Toudouze séjourna chaque été à Camaret à partir de 1886.

 

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Cette villa fut aussi la propriété du fils de l'écrivain, romancier également, Georges Gustave-Toudouze, qui l'occupa avec son épouse Louise, poète, après la mort de Gustave Toudouze en 1904:

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3. La seconde villa d'André Antoine.

       Elle fut acquise par André Antoine en 1912 ; elle ne comportait alors qu'un rez-de-chaussée.

 Les deux villas furent vendues en 1935.

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4. La première villa d'André Antoine : l'Armor Braz.

  Considéré comme l'inventeur de la mise en scène moderne, André Antoine (1858-1943), fonde le Théâtre Libre en 1887 à Paris afin d'ouvrir la scène à des auteurs comme Ibsen, Tolstoï ou Strindberg,, de libérer les acteurs des conventions pour, rejoignant le naturalisme de Zola, vivre leur personnage avec spontanéité. En 1897, il installe sa troupe dans le Théâtre des Menus Plaisirs avant d'en prendre la direction et de la baptiser Théâtre Antoine, puis de diriger le Théâtre de l'Odéon en 1906. 

 André Antoine fréquentait déjà Camaret (logé au Fort Vauban) lorsque Saint-Pol-Roux y fit son premier séjour en 1892, sans néanmoins rencontrer l'homme de théâtre. En 1897, devenus amis, celui-ci refuse néanmoins de monter sa Dame de la Faulx.  Il est le parrain de Divine Saint-Pol-Roux née à Roscanvel le 28 septembre 1898, et le 5 février 1903 il est témoin avec Catulle Mendes et Octave Mirbeau du mariage de Amélie-Henriette Belorgey et de Pierre-Paul Roux (Saint-Pol-Roux) à Paris.

  Il fait construire cette première maison en 1904.

A sa mort en 1943, il fut inhumé au Pouliquen, puis ses restes furent transférés au cimetière de Camaret en 1970.

 

  l'Armor-Braz fut vendue en 1935 à un couple d'acteurs de la Comédie Française amis d'André Antoine, Gabrielle Colonna-Romano et Pierre Alcover.


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IV. Le Musée des Bretons de la France Libre et l'hommage à Saint-Pol-Roux.

 

 

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  Le visiteur qui découvre ce musée de la Pointe de Pen-Hir, voisin des quatre villas précédentes, y trouve d'abord une succession d'ancres ; sur le fût de celles-ci sont gravées des poèmes : L'un d'entre eux Les Vieilles du hameau, est dédié "A ma fille Divine" et a été lu "lors de l'enterrement de tante Lise, hameau de Lanvernazal".


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      Le second s'intitule "Oraison funèbre de Rosalie Dorso, doyenne de Camaret":

  La veuve Rosalie Dorso a tenu l'Hôtel de la Marien (actuel Café de la Marine) à Camaret de 1880 jusqu'à sa mort en 1909, à l'occasion de laquelle Saint-Pol-Roux prononça cette Oraison.

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Le troisième est une lettre à Jean Moulin :

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 On trouve aussi cet extrait de Prière à l'Océan, aux pêcheurs de Camaret :

Océan,

Catastrophe constante,

Agrégat de tourmentes,

Tragédie sans fin,

Oh fais taire tes orgues barbares du large !

Haut sur sa dune aux immortelles d'or

Un poète te parle !

 

Dis, mon grand

Si grand qu'il me semble sombrer dans ta barbe d'écume,

Dis, mon grand si grand que me voici néant,

Vaine fourmi près d'un géant,

Dis, mon grand,

J'ose, moi le veilleur à la proue du vieux monde,

T'implorer pour ceux qui labourent ton onde.

 


Sources : 

1. Travaux et publications de Marcel Burel.

2. Un Poète, avez-vous dit ? Saint-Pol-Roux 1861-1940, Marie-Françoise Bonneau, Brest 2011.

3. Inventaire général du Patrimoine :

La chaumière de Divine.

Maison du gardien du Four à Chaux, dit l'Hermitage.

Château Le Boultous, dit Château Saint-Pol-Roux.

Les Villas de la Montagne (Lagatjar).

4. Site Topic-topos :

andre-antoine

manoir-du-boultous-camaret-sur-mer

Hotel de la Marine et Rosalie Dorso

5. Wikisource:

timbre Sain-Pol-Roux.


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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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