Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 10:36

      Participation à une biohistoire des papillons dans le Finistère: quel est l'auteur du

 "Tableau systématique des Lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère"  Émile Souvestre, "Le Finistère en 1836" ?

   Recherches sur C.F. Le Borgne de Kermorvan.

 

Introduction.     

  La notion même de biohistoire et de biopatrimoine est toute récente, puisqu'on les doit à Christian Perrein et son équipe, qui l'ont appliqué à l'étude des rhopalocères en Loire-Atlantique (Christian Perrein, Biohistoire des Papillons. Diversité et conservation des lépidoptères rhopalocères en Loire-Atlantique et en Vendée, Presses Universitaires de Rennes 2012)

  Il s’agit en effet de tracer une nouvelle voie de recherches qui tienne compte de la biologie et de l’évolution de l’Homme, aux cotés de l’archéologie et de l’anthropologie. 

  Il s'agit aussi d'éviter la dichotomie nature/culture, par le biais, notamment, des collections d'histoire naturelle, qui gardent le témoignage d'un état des lieux de la biodiversité. Ces collections, ou les carnets d'observation des naturalistes, ou encore le cumul de minuscules indices, permettent ou permettraient disposer d'un inventaire des espèces observées, inventaire capable de quantifier l'érosion des richesses spécifiques et de tenter de comprendre les phénomènes d'extinction. Or, ces collections, ces carnets, ces indices, sont fragiles et menacés eux-même d'extinction, comme le démontre de manière hélas spectaculaire la destruction complète des richesses du Musée d'histoire naturelle de Brest en 1944 après 150 ans d'existence.

  Cette notion de biohistoire peut-elle encore, après ce désastre brestois, s'appliquer encore au Finistère ? Dans ce département, cette science nouvelle n'est pas balbutiante, elle est infante.

  Pour la région Bretagne, un travail princeps a été, en 2012, celui de Maël Garrin dans son mémoire de master 2 d'histoire, Histoire-Société-Culture, Les entomologistes bretons de 1800 à 1939. Après avoir consacré 25 pages (pp 47-72) à Nantes et 10 pages au pôle rennais, l'auteur —universitaire rennais — traite les autres villes bretonnes en 7 pages, Lorient et Brest étant traité en une page avant de parler de Vannes et Morlaix. C'est dire que le Finistère (si on excepte Morlaix) est avec les Côtes d'Armor les parents pauvres de cette étude. Vingt-cinq entomilogistes y sont cités, dont 14 à Brest et 3 à Quimper.

 Quoique, de mon point de vue, la zoonymie (ou étude des noms d'animaux) me paraisse digne d'appartenir à ce concept de biohistoire, notamment pour les noms vernaculaires, j'ai délaissé pour un temps mes études de zoonymie des lépidoptères pour tenter d'enrichir la connaissance de l'histoire des zoologistes du Finistère, et, pour le moins, de Brest, ville dont je suis le plus proche, et de Quimper.

  C'est ce souci qui m'a amené à découvrir l'existence du Jardin botanique de Brest et de son Musée d'histoire naturelle Le Musée ou Cabinet d'histoire naturelle du jardin botanique de Brest 1800-1944. , avec ses richesses, mais principalement exotiques, collections : il y avait à Brest, autour de ce musée et par l'émulation qu'il créait, des passionnés d'histoire naturelle, notamment parmi les médecins et pharmacien de marine. Les pharmaciens brestois Crouan s'illustrèrent dans l'étude des algues, mais d'autres noms restaient à découvrir. Les noms des directeurs du Musée d'histoire naturelle de Brest sont ceux d'autant de zoologistes, voire d'entomologistes potentiels.

 Un autre moyen était de rechercher, parmi les souscripteurs des ouvrages de référence au XIXe siècle pour l'étude des papillons (pour choisir, comme C. Perrein, les lépidoptères comme axe de recherche), quels étaient les souscripteurs bretons. J'obtenais ceci :

Liste des souscripteurs bretons de Papillons d'Europe peints de Jacques-Louis Engramelle, juillet 1782 :

  • Mr de la Bove, intendant de Bretagne.
  • Mme de Libour à Laval.
  • Mme de Luynes à Nantes.

Liste des souscripteurs bretons de Histoire des Lépidoptères ou papillons de France de Jean-Baptiste Godart, Tome I,  1821.

  • Auger, libraire à Brest,
  • Blutel, libraire à Brest,
  • Kermorvan* à Quimper,
  • Lemée-de-Boisléard**, professeur au collège royal de Pontivy.

 * il s'agit de Le Borgne de Kermorvan : les exemplaires en sont encore conservés par la Médiathèque des Ursulines de Quimper.

** Lemée de Boisléard professeur de troisième, est mentionné "professeur d'histoire naturelle" dans le bulletin de la Société Polymathique du Morbihan.

 

 

Souscripteurs bretons du Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle vol.36 1819. (liste incomplète)

  • Auger, libraire à Brest.
  • Egasse, libraire à Brest,
  • Maudhuy, Lieutenant de vaisseau et chevalier de Saint-Louis à Brest [de Mauduit du Plessis ?].
  • Lefournier, et Despériers, libraires à Brest

 

 

L'étude du Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère dans "Le Finistère en 1836" d'Émile Souvestre.  Recherche sur l'auteur de ce tableau.

  Un autre moyen de découvrir les entomologistes finistériens me sembla être d'exploiter le Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère, tel qu'il figure dans Le Finistère en 1836 d'Émile Souvestre.  Mais, tout-d'abord, il fallait considérer la liste elle-même : à défaut de retrouver dans notre département une collection de lépidoptère, cette liste était des plus précieuses pour la comparer à l'inventaire actuel, tel qu'il paraîtra dans le futur Atlas des Rhopalocère de Bretagne. 

Voici donc cette liste, limitée ici aux rhopalocères.


DIURNI.

Première Tribu : PAPILLIONIDES.

1er Genre : Papillon, Papilio : 1 espèce.

  • Papillon machaon.

 

2ème genre : Piérides, Pieris : 4 espèces.

  • Piéride de l'aubépine.

  • P. du chou.

  • P. de la rave.

  • P. du cresson (cardamines).

3ème genre : Coliades : 3 espèces.

  • Coliade edusa.

  • C. hyale.

  • C. du nerprun. (rhamni).



4ème genre : Polyommates : 14 espèces.

  • Polyommate du bouleau.

  • P. du prunier.

  • P. du blanc.

  • P. lyncée.

  • P. boeticus.

  • P. du chêne.

  • P. de la ronce.

  • P. phlaeas.

  • P. xanthé.

  • P. amyntas.

  • P. argus.

  • P. agestis.

  • P. alexis.

  • P. argiolus.



Deuxième Tribu : NYMPHALIDES.



5ème Genre : Limenetes : 1 espèce.

  • L. sybille.



6ème Genre : Argynnes : 7 espèces.

  • A. selene.

  • A. euphrosyne.

  • A. dia.

  • A. lathonia.

  • A. oedippé.

  • A. aglaé.

  • A. paphia.

 

7ème Genre : Mélites, 2 espèces.

  • M. artemis.

  • M. cinxia.



8ème Genre : Vanesses : 6 espèces.

  • V. du chardon.

  • V. atalante.

  • V. io.

  • V. polychlore.

  • V. de l'ortie.

  • V. c-blanc.



9ème Genre : Satyres : 7 espèces.

  • S. semelé.

  • S. lithonus.

  • S. janira.

  • S. maera.

  • S. megere.

  • S. égérie.

  • S. davus.

 



Troisième Tribu : HESPÉRIE.


10ème Genre : Hespéries : 7 espèces.

  • H. alveolus.

  • H. sao.

  • H. tages.

  • H. sylvain.

  • H. linea.

  • H. actaeon ?

  • H. comma.

  Je me permets ces commentaires  :

 

  1. La classification utilisée, en 3 tribus de Rhopalocères, s'inspire, mais ne correspond pas exactement à celle de Latreille qui établissait deux Tribus (Papillionides et Hespérides).nElle ne suit pas exactement celle de Godart 1821 ?

  2. On constate un appauvrissement radical de l'onomastique vernaculaire, tous les noms créés par Geoffroy 1762 ou Engramelle v.1780 étant remplacés par des francisations grossières ou des transpositions du nom scientifique latin.
  3. Curieusement, l'auteur, dans ses notes, signale souvent Lorient et sa région (dans le Morbihan) comme lieu d'observation des espèces mentionnées; il y fréquente la propriété de la famille Guieyesse. Brest est souvent mentionnée aussi (le marché de Brest ; le cours d'Ajot ; la place de la Liberté ; le fort (du) Bouguen). Il s'agit vraisemblablement du même auteur que celui des autres tableaux zoologiques (Mammifères; Oiseaux ; Reptiles ; Testacés) au sujet desquels la même familiarité avec la région de Lorient est observée dans les notes. Cet auteur est chasseur, il parle ou comprend le breton, il connaît les îles bretonnes et les ilôts (Glénans, Beniguet, Tas de Pois).
  4. Les autres Tableaux ne couvrent pas le champ de la zoologie, avec deux absences de taille, celle des Insectes (excepté les lépidoptères) et celle des Poissons, alors que la liste des mammifères est très réduite.

Qui a composé le tableau des lépidoptères ?

Cette liste n'a pas été dressé par Émile Souvestre, qui était un homme de plume ou d'idées, mais ne collectionnait ni n'étudiait les papillons. Or, Souvestre n'indique pas quel en est l'auteur, et ce n'est qu'indirectement que nous trouvons des informations dans sa Conclusion. En effet, il écrit (Voyage dans le Finistère Par Jacques Cambry, Émile Souvestre, 1835 page 251, Conclusion) "Nous avons eu recours successivement aux livres de M. de Fréminville, de M. Kerdanet, à la collection du Lycée Armoricain, à la statistique de M. Duchatellier, mais surtout à de curieuses notes manuscrites de M. Brousmiche, de Brest, a eu la bonté de nous communiquer. Nous devons beaucoup, pour les chapitres spéciaux, à MM. Maingon, chirurgien de la marine, Bourassin de Quimper, DudresnayLe Borgne de Kermorvan, Hesle, Rousseau, Kerzéan, médecin vétérinaire à Landerneau, et à plusieurs autres qui nous ont fourni des renseignements précieux." 

M. de Fréminville, capitaine de vaisseau, archéologue, naturaliste.

M. Kerdanet : Olivier Miorcec de Kerdanet, auteur de notices historiques et d'un dictionnaire.

  Les "chapitres spéciaux" sont ceux qui traitent des "spécialités" : ce sont vraisemblablement les chapitres techniques,  ceux d'Hygiène, de Statistique, de Géologie et d'histoire naturelle. Je rappelle le plan de Le Finistère en 1836:

I. Topographie pittoresque et historique.

II. Mœurs, usages, superstitions.

III. Langue et poèsie.

IV. Hygiène, Statistique Médicale, etc.

V. Histoire Naturelle :

  • Géologie.
  • Botanique et zoologie.

VI Agriculture, Manufactures Commerce.

VII. Administration, Institutions Publiques, Instruction.

VIII. Statistiques.

IX Biographie.

 

  Dans le chapitre V, Émile Souvestre précise ceci :

— Géologie : "Ce mémoire appartient en entier à M. Bourassin, pharmacien à Quimper, également auteur de la carte géologique que nous joignons à son mémoire."

— Botanique : "nous devons à la complaisance de Mr Pogam [sic, pour Paugam], employé au jardin botanique de Brest [il en est le Jardinier-botaniste en chef], la liste des plantes phanérogames qui suit. M. le colonel Dudresnay a eu la bonté de nous communiquer le fruit de ses longues et consciencieuses études en nous livrant la liste des plantes hydrophiles. 

— Zoologie (in Botanique) : "Enfin M. Hesse nous a fourni tous les détails relatifs à la zoologie. Il a pourtant été aidé dans son travail par les notes de M. Le Borgne de Kermorvan, savant naturaliste de Quimper. M. Gand, officier de marine en retraite à Lorient, a eu aussi la bonté de revoir le mémoire de M. Collard de Chéru, relativement aux testacés marins, terrestres et  fluviatiles du Finistère.

  J'ai donc la réponse à ma question : la liste des papillons du Finistère a été dressée par messieurs Hesse et Le Borgne de Kermorvan. Les ornithologues qui exploitent la liste des espèces d'oiseaux du Finistère dans leurs travaux historiques citent comme auteurs conjoints du Tableau systématique des oiseaux qui se trouvent dans le département du Finistère  "Hesse et Le Borgne de Kermorvan" et leur Faune. ( Proceeding of the International Ornithological Congress 1905 ; L'Oiseau et la Revue d'Ornithologie Française 1943; Alauda 1968, Alauda 1981 ; Site Bretagne Vivante sur l'historique des populations de Gravelot à collier interrompu). Est-il possible néanmoins de rendre à chaque auteur la part qui est la sienne ? Étudions les données biographiques.

Charles-Eugène Hesse (Quimper,1801-1890)

était un naturaliste breton (voir J. Delalande, Professeur au Lycée de Brest :Charles Eugène Hesse, un naturaliste breton , Revue des Sciences Naturelles de l'Ouest - PARIS 1892 - In-8). Né à Quimper, il fit ses études à Pontivy et un premier poste à Toulon, il fut employé aux Subsistance de la marine à Bordeaux, puis à Lorient jusqu'au 1er janvier 1827. Après un passage à Rochefort, il revint à Lorient et fut nommé commis de seconde classe en 1829. Promu commis de première classe de la marine en 1833, il est alors muté à Brest, est nommé commis principal en 1837, sous-directeur de seconde classe en 1841, puis passe trois ans à Rochefort avant de rejoindre Brest comme directeur de première classe. Il terminera sa carrière à Brest, devenant commissaire à l'Administration des Subsistance de Brest puis délégué de l'Inscription maritime. En 1860, il s'installa pour la retraite à la Maison Blanche, sur le goulet de Brest. Il commença à publier ses observations à Brest à partir de 1858. Il  semble s'être plus particulièrement intéressé aux animaux marins, publiant en 1880 sur les crustacés Nouvelles preuves de l'identité des Pranizes et des Ancées. Bien connu des biologistes marins, il a publié une quarantaine de mémoires concernant les Crustacés parasites et correspondant à environ 900 pages.

  En 1836, date de l'ouvrage de Souvestre, il avait donc travaillé près de dix ans à Lorient, et, pendant trois ans, à Brest. Cela peut expliquer les fréquentes observations zoologiques à Lorient et sa région (courreaux de Groix) des Tableaux systématiques.

 

 Le Borgne de Kermorvan.

 

Les données sont très pauvres. Il appartient à une famille Le Borgne de Kermorvan originaire du pays de Morlaix et dont les membres les plus connus sont Charles-Guy Le Borgne de Kremorvan (1694-1761), l'évêque de Tréguier, et son frère chanoine de Quimper (-1776?). [Armorial : BORGNE DE KERMORVAN (LE). — Première devise : Attendant mieux. — Deuxième devise : Tout ou rien. —Armes : D'azur à trois huchets d'or liés et virolés de même] L'interrogation des dictionnaires biographiques ne donnent pas d'indication sur ce naturaliste dont on sait qu'il fut capitaine d'artillerie dans les armées napoléoniennes.  Il s'agit sans-doute de Charles-Fidèle, né en 1782 : selon les généalogistes, "Charles Fidèle le Borgne de Kermorvan, [né le 21 février 1782 et baptisé à St-Mathieu de Quimper, épousa Louise Geffroy [fille d'un ingénieur de la marine à Brest] dont issurent: - 1 Charles le Borgne, mort en bas âge à Brest. 2 Florentine le Borgne, morte à 16 ans à Quimper. Revue historique de l'Ouest - Volume 12 - Page 743 ]". Il était le fils de Marie-Madeleine Le Dall de Tremeur et de Toussaint-Fidèle de Kermorvan, émigré considéré en 1825 comme propriétaire dépossédé, avec attribution d'une rente compensatoire pour les ayants-droits Charles-Fidèle et Thérèse-Yvonne. (États détaillés des liquidations faites par la Commission d ..., Volume 1). Il fut nommé Chevalier de Saint-Louis en 1825. Les archives départementales du Finistère conservent depuis un don de 1919 un Fond Le Borgne de Kermorvan.

   Il est surtout connu pour avoir découvert l'escargot de Quimper, Hélix Quimperiana, découverte qui est accompagnée dans les revues du commentaire suivant : "Cette belle espèce fut découverte en 1817 dans les environs de Quimper, par M. Le Borgne de Kermorvan, capitaine d'artillerie, en retraite à Quimper, qui la communiqua à M. Desmarets avant la publication du magnifique ouvrage de M. le Baron de Férassac". L'escargot avait été nommé Helix kermorvani par Collar des Cherres, 1830, et c'est sous ce nom qu'il figure dans le Tableau des Testacés marins, terrestres et fluviatiles publiées dans "Le Finistère en 1836" (page 178) de Souvestre. Le nom fut invalidé au profit de celui de celui d'Elona quimperiana, Férussac, 1821.

  On le retrouve aussi cité dans le Catalogue des Mollusques des environs de Brest du Dr F.  Daniel en 1883 (ou Faune malacologique terrestre, fluviatile et marine des environs de Brest (Finistere) pour sa découverte à Quimper du Pecten jacobaeus Linné.

  C'est sous le nom de "Kermorvan" qu'il est désigné par les naturalistes, et il semble, dans ces années 1825-1830 où il est cité, avoir atteint une  réputation suffisament sérieuse pour que Brongniart le cite dans une liste de douze zoologistes du littoral français : " Il serait à désirer que tous les naturalistes qui habitent notre littoral voulussent bien se livrer à des recherches comme celle que nous devons à M. de Guerville pour les coquilles marines, et à M. de Brémisson pour les crustacés. MM. Baillon, à Abbeville, Gaillon, à Dieppe, Suriray au Havre, Deslongchamps à Caen, Du Dresnays à St-Pol-de-Léon, de Fréminville, à Brest ; Bonnemaison et Kermorvan, à Quimper; D'Orbigny, à Rochefort; Marcel de Serres, à Montpellier ; Polydore Roux, à Marseille ; et Risso, à Nice , sont les naturalistes auxquels cet appel s'adresse particulièrement." Gabriel Delafosse, ‎Adolphe Brongniart, ‎Anselme-Gaëtan Desmarest - 1826 Bulletin des sciences naturelles et de géologie - Volumes 7 à 8 - Page 404. Les trois autres noms cités pour la Bretagne, Du Dresnays, Bonnemaison et de Fréminville sont tous réputés :

  • le comte Ambroise du Dresnays (-1837) colonel de cavalerie retiré à Saint-Pol-de-Léon après un séjour à Versailles, est un collectionneur de cryptogames, lichens, d'algues et d'hydrophytes. Voir :Cryptogamie marine, ou collection d'algues, préparée et classée par le colonel  A. Du Dresnay
  • Christophe-Paulin de la Poix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville (1787 - 1848) : voir Wikipédia

  • Théophile Amant Constant de Bonnemaison (1773-1829) (une place de Quimper porte son nom) fils d'un apothicaire de Quimper auquel il succéda,  est célèbre à la fois pour son ouvrage Essai d'une classification des Hydrophites loculées, ou plantes marines articulées qui croissent en France (1822), collection de sortes d'algues qui poursuivait le travail de son ami  et pour son Herbier de 9000 plantes, toujours conservé dans des boites à la Médiathèque de Quimper. On lui doit la découverte du Narcisse des Glénans. Le Catalogue de cet herbier, dressé en 1840 par l'abbé Dumarrallach, est un registre de 294 pages.

  C'est ce qui rend le quasi incognito actuel de Le Borgne de Kermorvan si étonnant.

 

Mes découvertes aux Ursulines de Quimper.

    En interrogeant le catalogue de la bibliothèque de Quimper, fond patrimoine, je découvre plusieurs livres d'histoire naturelle qui provenaient de la bibliothèque de notre naturaliste quimpérois : ils portent soit un ex-libris manuscrit (Le Borgne de K.morvan) soit la mention manuscrite " Provenant de la bibliothèque de Monsieur Le Borgne de Kemorvan (sic) Cne d'Artillerie."

 Il s'agit :

1. De l'ensemble des volumes de l'Histoire des Lépidoptères ou papillons de France de Jean-Baptiste Godart, texte et volumes de planches, de 1821 à 1838. Sur le premier volume, qui comporte la liste des souscripteurs, son nom est souligné, ainsi que deux autres noms, celui du libraire Auger de Brest, et celui d'Alexandre Goujon, "ancien officier d'artillerie à cheval, chevalier de la légion d'honneur". Cela incite à penser que Goujon est un collègue. 

    Alexandre-Marie GOUJON, capitaine d'artillerie légère, sorti de l'Ecole polytechnique , fit les campagnes des côtes de l'Océan , de Hollande , d'Austerlitz , d'Iéna, de Pologne, de Wagram et d'Espagne : il avait reçu la croix de la légion d'honneur sur le champ de bataille d'Eylau. Il est l'auteur de Hymne à la Vierge d'août 1821, Manuel des Français sous le régime de la Charte. Seconde édition, augmentée de toutes les lois promulguées dans la session de 1819 (1820), et des Pensée d'un soldat sur la sépulture de Napoléon (1821).

  Ce premier volume de texte est aussi doté, pour certaines espèces, de croix à l'encre violette, croix que l'on retrouve dans la Table alphabétique et synonymique des Lépidoptères diurnes : on peut penser qu'elles correspondent aux espèces observées, ou collectionnées par Le Borgne de Kermorvan, mais la présence du Flambé parmi les espèces cochées exclue une capture dans le Finistère.

DSCN3948c

 

 DSCN4319c

 


2. Des deux tomes de l'édition de 1799 de l'Histoire abrégée des insectes  dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique, d'Étienne-Louis Geoffroy.

 

DSCN3908c


3. Il possédait encore les volumes de l'Histoire naturelle des crustacés et des insectes ( 14 tomes de 1802 à 1805...) de P.A Latreille

 DSCN4303c-copie-1.jpg


    Charles Le Borgne de Kermorvan possédait ainsi les trois principaux ouvrages nécessaires à l'identification des lépidoptères ; peut-être possédait-il aussi les Papillons d'Europe du père Engramelle ? La Bibliothèque de Quimper n'en a pas trace.

   Or, on sait peut-être que ces trois auteurs, successivement E.L Geoffroy dès 1762, P.A Latreille, puis J.B. Godart en 1821 poursuivi par Duponchel, sont ceux qui fondèrent l'entomologie ou la lépidoptèrologie de langue française, et organisèrent la systématique de la classification des papillons. Une telle bibliothèque est, à n'en pas douter, celle d'un entomologiste. Faut-il un argument supplémentaire ? ...

 

4. Il possédait aussi l'ensemble de la collection de l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres de J.P.B.A de Lamarck (1815-1822). 

5. Et aussi  les 2 tomes de Histoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpents  de Lacépède,350, 13 cm, 1799 et 386, 13 cm, 1799 Médiathèque des Ursulines Fonds Ancien Y 67.7.11 et 67.7.12 [Magasin A1].

 6. et enfin Le Manuel d'histoire naturelle, ou Tableaux systématiques des trois règnes, minéral, végétal et animal... pour servir de suite aux Leçons élémentaires d'histoire naturelle à l'usage des jeunes gens... par le P. Cotte, 1787.

 

 

  Au total, ces informations biographiques ne me permettent pas d'attribuer le Tableau des Lépidoptères du Finistère à Eugène Hesse, ou à (Charles-Fidèle) Le Borgne de Kermorvan. C'est bien Hesse qui a travaillé à Lorient. Néanmoins, le fait que, dès 1821, Le Borgne de Kermorvan ait souscrit à l' Histoire des Lépidoptères ou papillons de France de Jean-Baptiste Godart, une somme considérable dont la parution ne s'acheva qu'en 1838 et qui cumule  dix-sept tomes (dont douze signés par Duponchel), 7 600 pages et 500 planches coloriées, mais aussi les deux tomes de l'Histoire abrégée des insectes de Geoffroy el l'Histoire Naturelle de P.A. Latreille en fait un candidat de choix pour avoir été l'auteur, ou du moins l'inspirateur principal du Tableau des Lépidoptères du département du Finistère.  

  Ces éléments me semble démontrer que Le Borgne de Kermorvan peut entrer dans la liste des Entomologistes bretons du XIXe siècle.

 

  Remarque.

Le fond Patrimoine des Ursulines de Quimper provient en partie, des 10 000 livres saisis pendant la Révolution et rassemblés par les prètres assermentés Le Bastard, Hurault puis Trèsurin : Jacques Cambry, qui fournit ces renseignements dans Catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère : dressé en l'an III par Cambry ; publ. par ordre de l'administration du département, précise que ces livres appartenaient aux couvents, séminaires, à des clercs,  mais aussi à la bibliothèque de trois émigrés : "Silguy, Chefontaine et Lansalut" (noms auxquels on peut ajouter Larchantel, Aimey, Couen de Saint-Luc). De nombreux volumes d'histoire naturelle conservés aux Ursulines aujourd'hui portent en effet la marque de leur appartenance à de Silguy ou au marquis de Cheffontaine* dont l'ensemble des biens ont été vendus comme biens nationaux. Le nom de Le Borgne de Kermorvan ne figure pas parmi eux. Les livres de la bibliothèque Le Borgne de Kermorvan sont postérieurs à ces dépossessions. 

* exemple : les volumes de l'Histoire naturelle des oiseaux, 1779 à 1785, côte Y19.4.15 etc.., portent les armes et le nom de la famille de Cheffontaines [Penfentenyo].

 

 Le Borgne de Kermorvan, malacologue.

Les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (Vol, n°.19 du 10 mars 1830) contiennent un Catalogue des Testacés marins du département du Finistère par Collard des Cherres, "capitaine du 52ème régiment d'infanterie de ligne, chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur", qui mentionne :

  • Petricola striata ; Hab. Quimper. Cette espèce m'a été indiquée par M. de Kermorvan
  • p. 20 :M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper le Tellina nidata, je ne l'ai pas trouvé.
  • Venus pulchella. Com. par M. de Kermorvan.
  • Cardium erinaceum. Cette espèce, que je n'ai ni vue ni trouvée, m'a été indiquée par M. de Kermorvan.
  • Arca cardissa. Les env. de Quimper. Collection  de Kermorvan.
  • Modiola albicosta. Hab. Quimper. M. de Kermorvan m'a envoyé en communication un très bel individu de cet espèce, élargi en spatule.
  • Modiola discrepans. Hab. Quimper. Je dois cette charmante petire espèce à l'obligeance de M. de Kermorvan.
  • Mytilus abbreviatus. Hab. Quimper. Communiquée par M. de Kermorvan.
  • Mytilus incurvatus. Hab. Quimper. Communiquée par M. de Kermorvan.
  • Pinna ingens. Coll. M. de Kermorvan.
  • A propos de Pecten lineatus : M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper les Pecten jacobeus et P. sanguineus.
  • Anomia electra. Hab. Quimper.Communiquée par M. de Kermorvan.
  •  M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé à Quimper l'anomia patellaris. Ne serait-ce pa l'anomia fornicata?.
  • Terebratula caput serpentis et Terebratula truncata. Je dois un exemplaire de chacune de ces jolies espèces à la généreuse amitié de  M. de Kermorvan qui les a trouvées à Quimper
  • Patella mamillaris. Hab. Quimper. indiquée par M. de Kermorvan.
  • Crepidula.  M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé aux environs de Quimper une crépidule voisine de crepidula unguiformis.
  • Aplysia punctata et A. camelus M. de Kermorvan m'a écrit avoir trouvé ces deux espèces à Quimper.
  • Natica millepunctata Hab. Quimper. M. de Kermorvan m'a dit avoir trouvé cette espèce, extrémement commune sur le littoral des Pyrénées Orientales, et que je n'ai jamais rencontré ici.
  • Dans le chapitre consacré aux Buccins, Collard des Cherres écrit qu'il ne tient ses renseignements concernant Quimper que de MM. du Dresnay et de Kermorvan.
  • Helix Kermorvani page 98 (cf)
  • Carocolla elegans, Hab. Quimper, Communiquée par M. de Kermorvan.


 

 

 

 

  

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier
23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 21:39

Dans le reflet des miroirs chez Sarah Bernhardt : une visite de sa maison d'été à Belle-Île.

 

  J'arrive par une belle après-midi d'été à la Pointe des Poulains et je m'approche de ce vieux fort, semblable à tous les castelets que l'Administration militaire a fait construire sur les îles du Ponant. Sans-doute vais-je y trouver des grilles rouillèes et des murs rongés par le salpêtre ?

 

DSCN3182c

  Non. Agrémenté par de larges ouvertures, c'est la demeure d'été de Sarah Bernhardt, et, comme lors de la Fête dans le Grand Maulnes, je vais, en y pénétrant, me perdre dans les reflets étranges et fascinants du temps passé, celui où Renaldo Hahn, l'ami de Proust, composait son opérette Ciboulette.

 A gauche, je reconnais déjà, comme si j'y avais passé toutes mes vacances, la Villa des Cinq Parties du Monde, où logent la famille de Sarah. En face, le rocher de Basse-Hiot, où elle envisagea de faire dresser sa sépulture.

DSCN3246

 

 

  Je pousse la porte du fortin : nulle chauve-souris ne joue au cochon-pendu sur des parois humides. Tout au contraire, j'entre dans une demeure spatieuse, qui me semble toujours habitée.


DSCN3185

  Juste à droite, tellle une nature morte d'un maître flamand, la cuisine, ses cochonailles et et ses batteries en cuivre.

DSCN3186

 

Le cellier : je le connais aussi,  c'est, hier, ou avant-hier, le "garde-manger" qui nous servait de frigidaire, avant que celui-ci ne soit inventé. Ce temps retrouvé est celui d'une enfance baignée de soleil et d'ombre fraîche.

DSCN3188

 

  Il n'y avait pas l'eau courante, mais on actionnait comme dans un jeu la pompe qui chantait pour remplir notre broc.

                              DSCN3192

 

DSCN3190

 

L'entrée, et son sofa.

 

DSCN3193v

 

Quel est ce vieil homme qui, dans ce miroir répond à mon regard d'enfant ? 

DSCN3194c

 

 

DSCN3199

 

 

  La chambre de Sarah, ses chaussures et ses bas, ses robes. 

DSCN3201

 

 

 

DSCN3202

 

 

DSCN3203

 

   Bien loin de me sentir indiscret, je suis aussi à l'aise que lorsque je rentrais dans la chambre de ma grand-mère : rien n'a changé.

 

 

DSCN3204

 

DSCN3205

 

 

DSCN3211

 

 

DSCN3213

 

DSCN3214

 

DSCN3222

 

 

DSCN3223

 

 

DSCN3234

 

DSCN3239

DSCN3243

 

 

DSCN3245

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier
12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 13:18

Le papillon Vanessa atalanta, Jonathan Swift et Vladimir Nabokov.

       Voir aussi :

Zoonymie du papillon Vulcain, Vanessa atalanta .

Zoonymie du papillon la Mélitée du Plantain, Melitaea cinxia.

 

Le Vulcain Vanessa atalanta (Linné, 1758) tisse d'étranges rapports avec la littérature, à travers l'œuvre de deux écrivains, le satiriste irlandais Jonathan Swift (1667-1745) et le romancier russo-américain Vladimir Nabokov (1899-1977),  les deux parties de son nom scientifique fonctionnant comme des rébus aux solutions inépuisables.

  C'est bien-sûr un rébus, ou un nom-valise, qui est à l'origine du prénom Vanessa, fusion du début du nom et du prénom d' Esther Vanhomrigh qui donne son titre au poème Cadenus and Vanessa de Swift, composé en 1712, daté de 1713 et publié en 1726.

 Vanessa fut repris comme nom de genre de papillons de jour par Johan Christian Fabricius en 1807, avec comme espèce-type Vanessa atalanta, sans que personne ne sache pourquoi cet entomologiste danois avait choisi ce nom, et si même, bien que cela soit très probable puisqu'il avait séjourné en Angleterre, il connaissait le poème éponyme.

 Pourtant, en reprenant ce nom générique, Fabricius réussissait une de ces créations onomastiques géniales par l'ensemble des coïncidences qui s'y trouvent, et Vladimir Nabokov, grand expert en papillons avant même d'être un romancier célèbre, les avait parfaitement décelées avant de les dissimuler à son tour dans son œuvre. Si on trouve plus de 700 mentions de noms de papillons dans son œuvre, Vanessa atalanta est mentionné 19 fois (dont 5 fois dans "Fire Pale"), et Vanessa cardui 10 fois.

Le prénom de Vanessa, très rarement donné, par des parents artistes, jusqu'au XXe siècle, connu une vogue extraordinaire (se classant dans la liste des dix prénoms les plus fréquents), à partir des années 1970, ...soit peu après le succès international du roman Lolita (1955-1959) et du film de Stanley Kubrick (1962). 

  Il n'est pas abusif de prêter aux deux écrivains un goût diabolique pour la cryptographie et la distorsion du langage, et Nabokov s'ingénie à avancer devant un kaleïdoscope de miroirs, ce qui rend le sujet que j'aborde bien difficile à présenter clairement, puisque je ne saurais parler de l'un sans évoquer l'autre. Une grande partie du travail de documentation a été fait par les spécialistes de Nabokov Bryan Boyd et Dieter E. Zimmer, et le site de ce dernier auteur procure ses résultats en ligne dans la version web  de A guide to Nabokov Butterfliesand Moths

Pour m'ingénier à rendre mon article moins accessible, je débuterai par un pas de coté.

 


I. Swift le rapide, et son rébus .

 On se souvient que pour la mythologie, la jeune et belle Atalante — qui impose à un éventuel mari de la dépasser d'abord à la course à pied — est célèbre pour sa rapidité. Or, le nom de Jonathan Swift signifie en anglais "rapide". 

 Cela n'avait pas échappé à Miss Hessy, notre Vanessa, qui, dans ses amours épistolaires avec Swift, composa un rébus, auquel il fut répondu. 

                                 A REBUS.  BY VANESSA

Cut the name of the man  who his mistress denied,
And let the first of it be only applied
To join with the prophet  who David did chide;
Then say what a horse is that runs very fast;
And that which deserves to be first put the last;
Spell all then, and put them together, to find
The name and the virtues of him I design’d. 
Like the patriarch in Egypt, he’s versed in the state;
Like the prophet in Jewry, he’s free with the great;
Like a racer he flies, to succour with speed,
When his friends want his aid, or desert is in need.


Couper le nom de l'homme qui a nié sa maîtresse, (Joseph, et la femme de Putiphar*)

Et ne prenez que la première syllabe   (JO)

Pour la joindre avec le nom du prophète qui a reprocher à David sa faute, (NATHAN)

Ensuite, dites  ce qu' est un cheval qui court très vite; (SWIFT)

Et placez en dernier ce qui mériterait d'être en premier;

Prononcez tout ensemble, et découvrez 

Le nom et les vertus de celui que j'ai désigné.

Comme le patriarche en Egypte, il est versé dans les affaires de l'État;

Comme le prophète dans la communauté juive, il est libre avec les grands;

Comme un athlète il vole pour secourir avec célérité,

Ses amis demandant son aide, ou quiconque est dans le besoin.

 

  Ce Rébus versifié illustre le type de relation des deux amants, faite d'échanges littéraires basés sur les jeux de mots autour des noms, et de ce qu'ils dissimulent. Si on y voit un éloge des vertus du Doyen de la cathédrale Saint-Patrick à Dublin, la rapidité avec lequel il s'occupe des autres (et d'Esther Vanhomrigh), on voit aussi des reproches entre les lignes : "celui qui nie sa maîtresse", le reproche d'Esther face à Swift paralysé par ses autres relations féminines et son statut d'écclésiastique ; la faute de David, à qui Nathan reproche son adultère avec Bethsabée (la scène est illustrée dans beaucoup de Bibles), si on suppose qu'Esther connaissait la liaison de Swift avec "Stella", Esther Johnson ; enfin sa "rapidité", qualité devenant un défaut si elle qualifie, pour le moindre, la durée des visites à sa maîtresse. 

*n.b Swift se dissimulait, dans ses lettres à Stella, derrière le sigle mystérieux pdfr, correspondant à podefar, inexpliqué mais  qui rappelle Potifar, nom anglais de Putiphar, officier du pharaon dont l'épouse tente de séduire Joseph. Coïncidence ?

  Swift (the Dean, le "Doyen")  répondit à ce rébus par un poème de son cru :

  

                                           THE DEAN’S ANSWER

 

"The nymph who wrote this in an amorous fit,
I cannot but envy the pride of her wit,
Which thus she will venture profusely to throw
On so mean a design, and a subject so low. 
For mean’s her design, and her subject as mean,
The first but a rebus, the last but a dean. 
A dean’s but a parson:  and what is a rebus? 
A thing never known to the Muses or Phoebus. 
The corruption of verse; for, when all is done,
It is but a paraphrase made on a pun. 
But a genius like hers no subject can stifle,
It shows and discovers itself through a trifle. 
By reading this trifle, I quickly began
To find her a great wit, but the dean a small man. 
Rich ladies will furnish their garrets with stuff,
Which others for mantuas would think fine enough: 
So the wit that is lavishly thrown away here,
Might furnish a second-rate poet a year. 
Thus much for the verse, we proceed to the next,
Where the nymph has entirely forsaken her text: 
Her fine panegyrics are quite out of season: 
And what she describes to be merit, is treason: 
The changes which faction has made in the state,
Have put the dean’s politics quite out of date: 
Now no one regards what he utters with freedom,
And, should he write pamphlets, no great man would read ’em;
And, should want or desert stand in need of his aid,
This racer would prove but a dull founder’d jade."

 

De cette réponse, je remarque le premier qualificatif, "nymphe", par lequel Swift désigne Vanessa. Forme poétique ? Pas seulement, puisque Swift appartient, avec Humbert, le narrateur de Lolita, ou avec Lewis Caroll, peut-être avec Dante et Pétrarque, à ces écrivains dont la ou les muses sont de très jeunes femmes. De toute façon, ce qualificatif prend désormais une autre saveur si on songe au papillon Vanessa atalanta, une nymphalide. On le retrouve dans d'autres poèmes.

 Dans une formule de modestie rhétorique, Swift se plaint que sa jeune élève s'abaisse à consacrer son art à un genre si bas, le rébus, "une paraphrase sur un mot d'esprit", et à un sujet si bas, lui-même. Mais il semble avoir lu entre les lignes que son son propre jeu a été dévoilé et qu'il n'est, en fait de Swift "rapide", moins un cheval de course qu'un canasson fourbu et ennuyeux. Se montre-t-il ici rétif aux avances et à l'éperon du désir de Miss Essy ?

Quand Swift the swift  met en scène Atalante dans Cadenus and Vanessa, pense-t-il à lui-même ?


II. Lecture de Cadenus and Vanessa de Swift par Nabokov.

 C'est dans quatre lignes du poème Cadenus et Vanessa que les deux noms de Vanessa et d'Atalanta se trouvent, comme par prémonition du nom du papillon, réunis. 

            The goddess thus pronounced her doom,

            When, lo! Vanessa in her bloom

            Advanced like Atalanta's star,

             But rarely seen, and seen from far.


La déesse avait à peine prononcé sa sentence,

Lorsque, là ! Vanessa dans sa fleur,

Apparut comme l'astre d'Atalante,

Rarement visible, et de si loin !

 

  Dans Cadenus et Vanessa, Vénus a créé une nymphe, Vanessa, ayant tous ses charmes, et tous les dons des Muses, mais elle a eu la (mauvaise) idée de demander à Pallas (Athéna, déesse de la Raison, de la Prudence, et de la Sagesse ) de lui conférer aussi les qualités dont elle dispose ; mais comme ces qualités sont, en Olympe, de genre masculin, elle fait passer Vanessa pour un jeune garçon aux yeux de Pallas. Lorsque cette dernière découvre qu'elle a été bernée, elle prédit que, de toute façon, cette alliance contre nature ne générera pas la séductrice ravageuse des cœurs escomptée, capable de réveiller les Bergers à l'Amour. C'est sur cette sentence que s'ouvrent nos quatre vers. 

 Je vais étudier les fragments qui résonnent avec le nom du papillon Vanessa atalanta, et avec l'œuvre de Nabokov.

A. Atalanta's star.

  La première difficulté que je rencontre est liée à "Atalanta's star" : Atalante n'est pas une étoile ou une planète, et ne correspond au nom ou surnom d'aucun astre. Elle n'est pas qualifiée ainsi dans la poésie latine.

   Une interprétation possible est de considérer Atalante comme un avatar de Diane/Artémis, et "l'astre d'Atalante" comme la lune : Artémis, comme la Lune, sont froides, lointaines, nocturnes, et s'opposent à Vénus. Cela ne fait guère mon affaire, puisque Vanessa est pour moi non seulement une fusion des fragments de nom de Esther Vanhomrigh, mais aussi un jeu de mot sur Venussa, la créature de Vénus. 

   Je peux traduire/trahir par " Elle s'avança, comme la stellaire Atalanta", "la brillante Atalanta".

   Deux autres possibilités s'offrent néanmoins, plus précieuses, plus ésotériques ; mais puisque elles me seront soufflées par Nabokov dans Feu Pâle, je les présenterai tout à l'heure au chapitre III.B. Mais Swift, loin de souscrire aux théories fumeuses, s'ingéniait à les atteindre par les flèches de son ironie. 

  Est-ce pour Swift une simple façon de se moquer des formules poétiques pseudo-astronomiques qu'affectionnaient les néoplatoniciens de Florence à la Renaissance ?

Dans "As you like it" III,2, Shakespeare est tout aussi mystérieux lorsqu'il fait lire à Clélie dans son poème " Helen's cheek, but not her heart / Cleopatra's majesty,/ Atalanta's better part ,/ Sad Lucretia modesty." Quelle est "la meilleure part" d'Atalanta ? Sa beauté ? Sa "fleur" ? Tout cela, mais, bien-sûr surtout sa vitesse. Voir l'édition commentée page 93.

Un commentateur, Farmer  écrit "I suppose Atalanta's better part is her wit, i.e her swiftness of her mind". La rapidité de son esprit.

Dans la même pièce, Acte III scène 2, Jacques répond à Orlando : "You have a nimble wit: I think 'twas made of Atalanta's heels." : "Vous avez l'esprit vif, je suppose qu'il est fait des talons d'Atalanta", ce que le commentateur Malone résume en "as swift a wit as Atalanta's heels". Si Swift a lu ceci, il n'a pas évité de relier son nom avec les talons d'Atalanta.

  Ouvrons un nouveau chantier : Swift avait commenté l'œuvre de Mrs Manley, "The New Atalantis" ( 1709), la Nouvelle Atlantide, une satire de l'Angleterre transportée dans une île fabuleuse de Méditerranée. Swif, rédacteur de la revue The Examiner en 1710-1711,avait fait participer Manley à la rédaction. Elle est désignée sous le terme "the author of the Atalantis" dans les lettres adressées à Stella. Mais, même en supposant un glissement Atalanta/Atalantis, cela ne permet pas d'expliquer l'association avec "star".

  Je suis convaincu désormais que lorque Swift écrivit 1712 le nom Atalanta, il avait à l'esprit des associations avec son propre nom comme qualificatif de la rapidité des talons d'Atalante et de la rapidité d'esprit, d'une part ; et avec Atalantis, nom relié pour lui avec l'auteur d'une satire politique, d'autre part.   




B. Le prénom Vanessa et le zoonyme Vanessa.

  Quoiqu'il en soit, cette conjonction des deux noms de Vanessa et de Atalanta n'est pas passée inaperçue à Vladimir Nabokov. Dans son roman Lolita (1955), il avait donné le nom de Vanessa Van Ness a la mère de la première nymphette que connaît le narrateur, Humbert Humbert : c'est le minuscule, mais très commenté passage  décrivant avec mépris la fat, powdered Mrs. Leigh (born Vanessa van Ness),  "grasse, poudrée Madame Leigh, (née Vanessa Van Ness)". Ce petit   fragment suscite beaucoup de commentaires :

1. L'adjectif powdered, "poudrée"  renvoie à la caractéristique principale des lépidoptères, littéralement "ailes à écailles", c'est-à-dire "ailes poudreuses" les minuscules écailles apparaissant comme une poudre à celui qui saisit un papillon.

2.  Madame Leigh est la mère d'Annabel Leigh, nymphette (terme créé, dans le sens actuel, par Nabokov) de treize ans avec laquelle Humbert Humbert, quand il avait le même âge, fit l'amour sur une plage du midi de la France. Si Annabel est prépubère, une nymphe comparée à la chrysalide chez les papillons, sa mère correspond à la forme adulte, ou imago, du papillon. Cette forme imago reçoit tout le mépris du narrateur, qui ne goûte que les vertes adolescentes : l'adjectif fat témoigne de ce mépris. Cette Annabel Leigh renvoie sans vraie dissimulation à Annabel Lee du poème d'Edgar Poe décrivant l'amour du poète pour une jeune femme que les anges, jaloux de ses charmes, font mourir. Les correspondances avec ce poème sont majeures dans Lolita, dont le premier titre devait être A Kingdom by the sea, "Un Royaume près de la mer", citation du deuxième vers du poème. Edgar Poe avait épousé à 27 ans sa cousine de 13 ans Virginia, qui est morte en 1847 à 24 ans de tuberculose. Esther Vanhomrigh, 22 ans ans plus jeune que Swift, est morte de tuberculose également, à 35 ans, en 1723. Dans le roman, Lolita, deuxième nymphette âgée de 12 ans 1/2 lorsque Humbert Humbert, 37 ans, la rencontre, meurt en couche le 31 décembre 1952 la veille de ses 18 ans.

3. Le dédoublement de Vanessa en Vanessa Van Ness répond à une habitude onomastique de Nabokov de doubler les noms propres de ses personnages, à commencer par le narrateur Humbert Humbert, habitude que l'on peut interpréter comme un dédoublement spéculaire (cf. Mesmer Mesmer,... et  Harold D. Doublename). Dans d'autres cas, ce sont les initiales qui se doublent : Gaston Godin. Le propre nom de l'auteur est Vladimir Vladimirovitch Nabokov. Mais, en outre, et surtout, ce nom est l'équivalent de Vanessa Vanesse, le nom de genre créé par Fabricius et celui créé par Latreille. 

4. Les initiales de Van Ness V.N sont celles de Vladimir Nabokov. 

5. Nabokov a récidivé avec l'une des héroïnes de sa nouvelle The Vane Sisters, "Les Sœurs Vane" (1959) qui se nomme...Cynthia Vane. Son nom associe le genre Cynthia (Fabricius, 1807) et Vanessa (Fabricius, 1807), les deux genres ayant été réunis sous le nom de Vanessa par la ICZN en 1944. L'espèce-type du genre Cynthia était Vanessa cardui, la Belle-Dame. L'autre sœur se nomme Sybil Vane, peut-être en souvenir de Maria-Sibylla Merian, auteur d'une très célèbre étude sur les chenilles et leurs transformations, Metamorphosis insectorum Surinamensium (1705). Les métamorphoses sexuelles d'une part, vitales d'autre part, sont au centre de l'œuvre de Nabokov, et The Vane Sisters est basé sur des histoires de fantôme et de signes. Surtout, ce récit est construit sur l'idée que les acrostiches composés par les premières lettres d'un poème ou d'un roman recèlent des secrets : une bonne raison pour être attentif à la cryptographie de Nabokov, notamment en onomastique. Nabokov qui a aussi introduit un anagramme de son nom dans le roman Lolita, où Vivian Darkbloom (Viviane —la Vie— Fleur Sombre) est une romancière, maîtresse de Clare Quilty), pouvait signer une lettre à sa mère du nom de Dorian Vivalcomb et s'identifier au héros spéculaire Dorian Gray. On en trouvera d'autres, comme le Baron Klim Avidov (Ada), Adam von Ibrikov ( La transparence des choses), Vivian Bloodmark ( Autres Rivages), Vivian Damor-Blok (Lolita traduit en russe par Nabokov), et Blavdak Vinomori  ou Vivian Bladlook (Roi, Dame, Valet). 

6. Vladimir Nabokov est connu pour être sensible aux synesthésies par lesquelles il associe les graphèmes aux couleurs. En outre, certaines lettres sont pour lui plus belles que d'autres. Il est indéniable que la lettre V le fascine ; c'est l'initiale de son prénom, de celui de son épouse Vera Slonim Eveseevna, de son double Vivian Darkbloom. Le héros de Ada ou l'Ardeur se nomme Van Veen ; son histoire est celle de son amour charnel à 14 ans avec Ada, sa sœur, une autre nymphette. Le héros de Regarde, regarde les arlequins se nomme Vivian Vadim Vadimovitch. Celui de La vraie vie de Sébastien Knight est, en réalité le frère de Sébastien, V. Knight (V.N puisque le k ne se prononce pas en anglais).

     Les noms d'insectes étaient, pour un tel auteur, une mine inépuisable de noms et de sonorités qui devait le fasciner autant qu'elle me fascine, si on en juge par sa belle habitude d'offrir à son épouse sur des dédicaces de livres ou sur des dessins des papillons imaginaires baptisés à sa guise autour du prénom Vera :  Colias verae nabokov, Verina raduga, Papilionita -mot valise associant papilio et Lolita- verae, ou Verina verae. Dans la photographie d'un tel dessin, on voit la dédicace "From V to V", qui témoigne du rôle de cette lettre. (image)

                                     260px-Nabokov_butterfliws_5.JPG

7. Vanesse est un anagramme partiel de Eveseevna.


C. When, lo!

      Cette interjection lo! trouve place ici alors que, coïncidence, elle trouve une place importante dans le roman Lolita. 

 Lo est définie en anglais comme une interjection  utilisée pour appeler l'attention de l'interlocuteur sur quelque chose, ou témoigner d'émerveillement — comme dans ce vers— ou de surprise.  Elle provient du vieil anglais  et lo, forme abrégée de loke, l'impératif de loken ou look, "vois". On pourrait donc la traduire par "Voyez !" ou "et voilà !". Si elle est utilisée seule, elle est fréquemment associée, depuis le XIXe siècle à -behold-, "regardez" dans l'expression lo and behold ! exprimant l'étonnement ou l'émerveillement de manière parfois humoristique pour évoquer une tournure biblique.

Dans le roman de Nabokov, Lo, diminutif de Lolita, apparaît dès l'incipit comme le martèlement d'une obsession :

"Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.

Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c’était toujours Lolita."

 On apprend vite que ce diminutif sert de support à une réponse insolente de la fillette lorsque sa mère l'utilise :

"Lo ! cried Haze (sideglancing at me, hoping I would throw rude Lo out). "And behold," said Lo (not for the first time).

 Ce jeu entre interjection et diminutif reviendra souvent, notamment lors d'une scène scabreuse sur le canapé.

  C'est dire si Nabokov utilise et réutilise les mots du poème comme autant de points de tissage de son roman.


 

 

D. In her bloom.

Dans le poème de Swift autant que dans la lecture que Nabokov peut en faire, l'expression in her bloom, littéralement "dans sa fleur", a le charme de son ambiguïté de sens, bloom signifiant la fleur d'une plante, la floraison, la prime fraîcheur, vigueur et beauté, la brillance ; mais évoquant aussi la "fleur" de la virginité, ou encore, comme dans le titre de Proust "A l'ombre des jeunes filles en fleur", des amours juvéniles. 

 

E. Her doom.

Le mot doom peut avoir, comme ici, le sens de "sentence, décision", ou bien celui, plus terrible, de fatalité, de catastrophe annoncée, de ruine ou de destruction. 

 Dans l'esprit de Nabokov, ce mot est liè au nom vernaculaire du papillon Vanessa atalanta, puisqu'il a raconté un jour à Alfred Apple que  «Sa coloration est tout à fait magnifique et je l'ai beaucoup aimé dans ma jeunesse. Un grand nombre d'entre eux migré de l'Afrique à la Russie du Nord, où il a été appelé «The Butterfly of Doom», car il est apparu la première fois en 1881, l'année où le tsar Alexandre II a été assassiné, et les inscriptions sur la face inférieure de ses deux ailes postérieures semblent composer le chiffre 1881. Il ya quelque chose de fascinant dans la capacité du Red Admirable à voyager si loin "(Strongs opinions, p. 170).

 

III. Nabokov et le papillon Vanessa atalanta.


A. Nabokov et les papillons.

On sait que le romancier Vladimir Nabokov a été aussi le lépidoptériste spécialisé dans la  sous-famille Polyommatinae des Lycaenidae V. Nabokov, auteur de très sérieux articles dans les revues spécialisées allant de Psyche—A Third Species of Echinargus Nabokov (Lycaenidae, Lepidoptera)— au Bulletin of the Museum of Comparative Zoology at Harvard College—The Nearctic Members of the Genus Lycaeides Hübner (Lycaenidae, Lepidoptera) Dans les années 1940, il fut chargé de l'organisation de la collection de papillons du Museum of Comparative Zoology de l'université Harvard. . Sa collection de papillons (4 300 spécimens) est abritée au Musée cantonal de zoologie de Lausanne. On lui doit la description d'un genre, Echinargus,  de quatre espèces nouvelles, comme le Satýridae Cyllópsis pertepída dorothéa Nabokov 1942, et  d'au moins deux sous-espèces de papillons, dont l'un est appelée (accidentellement, mais prophétiquement)  la "nymphe des bois de Nabokov", Lycaeides melissa inyoensis Gunder, Nabokov 1949.

 Voir la liste des papillons décrits par Nabokov : http://dezimmer.net/eGuide/Lep1.htm


Dans Strongs Opinions (1973), Nabokov, parlant de ses propres plaisirs, constatait : « Mes plaisirs sont les plus intenses connus des hommes : l'écriture et la chasse des papillons. Dans "Speak, Memory" (Autres Rivages, 1966), il décrit «les plus grandes joies devant l'Éternel» que sont les instants où il se tient face à un papillon rare : "c'est une extase, et derrière l'extase se trouve autre chose, qui est ardu à expliquer. C'est comme une absence momentanée pendant laquelle fait irruption tout ce que j'aime. Une sentiment d'union avec le soleil et les pierres."

 

  Nabokov s'est intéressé aux papillons en Russie, alors qu'il était encore un garçon de 6 ans et il raconte qu'à 10 ans, il était si passionné que Muromtsev , le président de la première Douma russe le supplia : «Viens avec nous comme tu veux, mais par pitié ne chasse pas les papillons, petit : tu casses le rythme de la promenade ". En 1919, en Crimée, une sentinelle bolchevique qui patrouillait parmi les arbustes en fleurs a tenté de l'arrêter pour avoir soi-disant communiqué avec son filet avec un navire de guerre britannique dans la mer Noire. Arrivé en Amérique en 1940,  il est devenu chercheur au Museum of Comparative Zoology à Harvard, un des rares endroits , sans doute, où sa passion a été appréciée pour sa valeur. Depuis 1948, il était devenu membre du département de littérature à l'Université Cornell, mais il profitait de ses longues vacances d' été pour partir à la recherche de ses chers papillons, parcourant l'Ouest américain. 

  «Rien n'est plus agréable pour moi que de parcourir le sommet des montagnes ou des tourbières avec le sentiment agréable d'être familier du lieu et d'être surpris quand vous obtenez plus que vous n'attendiez. Vous pouvez vous sentir aussi proche que possible de ces êtres vivants et voir se refléter en eux une loi supérieure : leur mimétisme et leurs transformations évolutives sont pour moi de plus en plus fascinant .... je ne peux pas séparer le plaisir esthétique de voir un papillon et le plaisir scientifique savoir ce que c'est ..." Le frisson d'obtenir des informations sur certains mystères structurelles dans ces papillons est peut-être plus agréable que n'importe quelle œuvre littéraire ". 

  (D'après Robert H. Boyle "An Absence Of Wood Nymphs, Vladimir Nabokov, famed author of 'Lolita,' and a renowned lepidopterist, seeks his favorite butterfly in Arizona" 1959, en ligne)

 

 

  On a peut-être lu la nouvelle de Nabokov The Aurelian (1941), dans laquelle le héros, Paul Pilgram, un entomologiste et marchand de papillon qui n'a jamais quitté Berlin, sa ville natale rêve de parcourir le monde à la recherche de papillons rares en suivant l'exemple du Père Dejean. Un jour qu' il s'apprête à partir, mais il est victime  d'un accident vasculaire cérébral fatal.  Aurelian renvoie bien-sûr au groupe anglais des Auréliens (en latin aurelia signifie chrysalide) collectionneurs de papillon qui se réunissaient à Londres pour échanger leurs découvertes.

 

  Outre cette nouvelle, l'œuvre de Nabokov fourmille de références plus ou moins limpides aux lépidoptères, notamment dans "Speak, Memory" ; "The Gift" ; "Fire Pale" et "Ada". Ces allusions tournent essentiellement autour de deux mots, "nymph" et "vanessa". Comme dans la plupart des traits onomastiques des textes de Nabokov , on en trouve des réverbérations dispersées dans différentes parties des romans.


B. Le Roman Lolita et les Nymphalidés. 

 On sait que cet immense succès est le récit, écrit à la première personne par Humbert Humbert, un narrateur  qui relate sa passion amoureuse et sexuelle pour Dolores Haze (Lolita) une nymphette âgée de douze ans et demi au début d'une relation qui se terminera tragiquement. 

 

Dans Lolita, la première allusion —c'est, plus que cela, le thème du livre— aux papillons est d'abord que Lolita est une nymphette, le nom de nymphe qualifie chez les lépidoptères la chrysalide, le stade intermédiaire entre la larve et l'imago.

Le narrateur se définit au chapitre 5 comme nympholepte: "Toutes les enfants entre ces deux âges sont-elles des nymphettes ? Non, assurément pas. Le seraient-elles que nous aurions depuis beau temps perdu la raison, nous qui avons vu la lumière, nous les errants solitaires, les nympholeptes." Mais le nom construit sur nympho- (« nymphe »), avec le suffixe d’origine grecque -lepte, apocope de -leptique (« qui prend »), peut aussi désigner celui qui attrape les nymphalides, les papillons, donc Nabokov lui-même. Dans l'antiquité grecque dans un texte de Plutarque, li désigne les hommes consacrés au culte des Nymphes et inspirés par elles.

Nabokov fait rapidement mention de  "John Ray, Jr", auteur moralisateur de l'avant-propos et éditeur du mémoire de Humbert : c'est une allusion à l'entomologiste John Ray (1627-1705), "père de l'histoire naturelle britannique" et l'un des premiers auteurs à décrire, après James Petiver, les papillons. 

   Comme Réaumur, comme Sibylla Merian, ce qui fascine Nabokov dans les papillons, ce sont leurs métamorphoses, et on a pu montrer que ce thème de la transformation structure tous le roman de Lolita : non seulement les personnages évoluent (l'adolescente Lolita devient une femme, l'émoi sexuel de Humbert devient de l'amour) et meurent, non seulement l'écriture romanesque déroule le cycle de ses développements, l'auteur modifie et enrichi son œuvre au fur et à mesure de son élaboration mais le lecteur progresse aussi en avançant sa lecture jusqu'au dénouement. De même, le roman est censé être issu des notes rédigées par Humbert pendant sa détention pour préparer sa défense lors du procès, mais n'est publié qu'après sa mort par John Ray, ami de son avocat. Ainsi son “crime” devient-il une œuvre d'art.

On peut aussi noter que Quilty, le double et rival de Humbert dans Lolita, est l'auteur de The Little Nymph, et, en collaboration avec Vivian Darkbloom  de The Lady who loved the Lightning, "La Dame qui aimait la lumière", périphrase qui peut désigner la Belle Dame, ou tous les Nymphalides.

 


 C.Vanessa atalanta et The Pale Fire.

 Pale Fire,  ou  "Feu Pâle" est un chef-d’œuvre de Vladimir Nabokov. Ce roman parait en 1962, alors que Nabokov vient de s'installer en Suisse, où il vivra jusqu'à sa mort. 

 Écrit après Lolita,  Fire Pale se présente comme la publication posthume d'un poème de 999 vers divisé en quatre chants de John Shade, ("ombre") accompagné d'une introduction, d'un commentaire détaillé et d'un index rédigés par Charles Kinbote, connaissance de John Shade. Mais l'auteur - un poète fictif, John Shade, universitaire américain spécialiste d’Alexander Pope, qui vit avec sa femme Sybil, à New-Wye, ville imaginaire au cœur des collines idylliques des Appalaches - meurt assassiné au moment où il termine la rédaction de son poème.

   Le commentaire a pour ambition d'interpréter le poème par un système de notes référant à tel ou tel vers ; néanmoins le texte de Kinbote est centré sur sa propre expérience et divulgue, fragment par fragment, ce qui se révèle être l'intrigue , contemporain de Nabokov. le roman fourmille de références : Thomas Hardy, John Keats, Alexander Pope, Robert Browning, Rabelais, Proust, Dostoïevski, Goethe, Robert Frost, poète américain.

On y trouve deux références à Vanessa dans le poème lui-même, et cinq autres dans les commentaires de Kinbote, ces dernières étant colligées dans l'Index qui termine l'ouvrage : 

 "Vanesse : le vulcain ou "Rouge admirable" (sumpsimus) mentionné, 270 ; survolant un parapet sur une colline suisse, 408 ; illustré, 470 ; caricaturé, 949 ; accompagnant les derniers pas de S. dans le crépuscule, 993.".


Débutons par les mentions accessoires :

— commentaire du vers 408 A male hand:

"Il entendit tout en bas, les tintements d'un travail de maçonnerie lointain, et un train passa tout à coup entre les jardins et un papillon héraldique volant en arrière [en français], sable et gueules, traversa le parapet de pierre, et John Sade prit une nouvelle fiche" (p. 177 édit. fr.).

 Je souligne l'allusion. Si les couleurs "sable et gueules", noir et rouge, correspondent à V. atalanta, il n'est pas connu que les papillons puissent pratiquer, comme les colibris, le vol arrière.

— vers 470 : Negro :

A propos de l'habitude de nommer "hommes de couleurs" les Noirs, Kinbote écrit : Dans les premiers ouvrages scientifiques sur les fleurs, les oiseaux, les papillons, etc.,les illustrations étaient peintes à la main par d'habiles aquarellistes. Dans certaines publications défectueuses ou prématurées, les illustrations sur certaines planches restaient^en blanc. La juxtaposition des mots "un blanc" et "un homme de couleur" rappelait toujours à mon poète, avec assez de force pour en chasser le sens accepté, une de ces silhouettes que l'on avait envie de remplir des couleurs appropriées — le vert et le violet d'une plante exotique, le bleu uni d'un plumage, la raie géranium d'une aile dentelée. "En outre, dit-il, nous, les blancs, ne sommes pas blancs du tout, nous sommes mauves à notre naissance, puis rose thé, et plus tard de toute espèce de couleurs répugnantes". (page 191 édit. fr.)

 Dieter Zimmer  signale qu' étant enfant, Nabokov avait mis en couleurs les gravures noir et blanc de papillons de John Kirchner dans  An Illustrated Natural History of British Butterflies and Moths d' Edward Newman(London 1871), et que le Musée Zoologique de Saint-Petersbourg en conserve un exemplaire noté "Colorié par W. Nabokow".

 

 

— vers 949 And all the time :

"Nous pouvons enfin décrire sa cravate, cadeau de Pâques d'un boucher coquet, son beau-frère à Onhawa : simili-soie, couleur brun chocolat, rayée de rouge, l'extrémité rentrée dans la chemise..." (page 241 édit. fr.)

Venons-en aux mentions plus directes. 

 — Vers 270-271. My dark vanessa :

Le nom Vanessa apparaît dans le poème ligne 270-271 sous la forme où on peut reconnaître Vanessa atalanta, le Red Admirable (Vulcain) sans que l'espèce ne soit précisée: 

Come and be worshiped, come and be caressed / My dark Vanessa, Crimson barred, my blest / my Admirable Butterfly ! "Viens te faire adorer, viens te faire caresser, Ma sombre vanesse à bande cramoisie, mon bienheureux, mon Admirable Papillon".

  Dans le livre, Charles Kinbote en fait le commentaire suivant :

" Quel enthousiasme pour l'érudit recherchant un nom d'espèce de trouver empilé un nom générique de papillon  sur celui d'une divinité orphique au dessus de l'allusion inévitable à Vanhomrigh, Esther ! A cet égard me reviennent à la mémoire  quelques vers d'un poème de Swift (que, dans le fonds des bois, je n'arrive pas à retrouver) : When, lo! Vanessa in her bloom / Advanced like Atalanta's star « Lorsque soudain Vanessa épanouie / apparut comme l'étoile d'Atalante.

 

 J'ai d'abord cru que la "divinité orphique" désignait Atalante : je n'avais pas lu le poème, mais seulement des extraits. Dans le poème, John Shade évoque sa première rencontre avec Sybil, qui deviendra son épouse : "Sybil, tant que nous fûmes à l'école (v. 247)...Ton profil n'a pas changé (261)...Il y a quarante ans que nous nous sommes mariés (275)." 

 J. Shade appelle Sybil sa sombre Vanesse, la "divinité orphique" est donc pour moi Sybil. 

Mais le biographe et critique Brian Boyd n'a pas cette analyse, et, tout en se déclarant incapable de vérifier ce que Nabokov voulait dire par "divinité orphique" , il propose d'y voir Phanès (du grec phaino, "briller").

Rappel (ici): dans la cosmogonie orphique, au commencement est Nyx, la Nuit ténébreuse, la Primordiale,  aux côtés de Chaos, Tartare et Erèbe. Puis dans cet abîme de noirceur, Nuit revêtit la forme d'un oiseau aux ailes sombres et déposa un Oeuf d'argent, un Œuf "clair", non fécondé, dans le sein gigantesque des ténèbres. Sous l'action du Temps infini, l'Œuf se brisa, laissant surgir Phanès aux ailes d'or, un être extraordinaire, androgyne, d'une blancheur éclatante, et que l'on nomme aussi Eros, Protogonos ou Eriképaios. 

Et jaillissant dans sa splendeur de l'Œuf primordial où se trouvait la "semence du Vivant", il apparut à l'univers, portant quatre têtes animales: celles du Bélier, du Taureau, du Lion; et lui-même entouré d'un Serpent. Son nom de Phanès rappelle que ce fut lui qui en premier éclaira le monde, en révélant ce qui était dissimulé dans l'Œuf.

 

 Cette hypothèse est parfaitement en phase avec l'étymologie que le médecin et poète russe Wilhem Sodoffsky (de Riga) proposait en (1837) pour le nom de genre Vanessa :

  Sodoffsky, (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 80.: Phanessa ;

"In der griechischen Mythologie, sowie in der ägyptischen, war Phanès, des Liebesgott, der Beiname von Amor. Phanesse wäre demnach der weibliche Liebesgott, mithin die in dieser Schmetterlings-Abtheilung regierende Venus. "

  Mais Sodoffsky avait créé cette déesse orphique Phanessa de toute pièce par féminisation de Phanes, et son nom a été critiqué par un certain R.T dans les Annales et Magazine d'histoire naturelle Vol. 2 (2e série), n ° 7 (Londres, 1848) comme relevant d'une "conjecture superflue" (p. 68) ; le "genre Phanessa, Sodoffsky, 1837", était de toute façon invalidé par l'antériorité du nom de Fabricius. Il témoigne seulement du fait que Sodoffsky ne connaissait pas le poème de Swift.

 

Je reprends donc mon hypothèse faisant de Sybil la divinité orphique : voilà ce que j'obtiens.

   Le mythe d'Atalante associe deux légendes, dont la plus ancienne fait d'elle une vierge chasseresse aux qualités viriles (tout à fait du goût de Swift), la seule femme parmi les Argonautes de Jason. Dans la version béotienne, elle refuse de se marier à un homme qui serait inférieur à elle à la course (où, bien-sûr, elle est imbattable). Hippomène la vainc par ruse. Les deux amants seront transformés en lions. Pas de notion d'orphisme, cette croyance en la métempsychose et en la réincarnation des âmes.

 La doctrine orphique, très ancienne, riche et complexe, a profondément imprégné la pensée grecque (Pindare, les Tragiques, Platon). Mais de la littérature orphique elle-même, il ne reste que des fragments et des ouvrages de basse époque. Son eschatologie consistait en la croyance que l'homme possédait une âme immortelle qui avait été déchue à la suite d'une sorte de péché originel et qui, par des réincarnations successives, se purifiait en tendant vers le bien pour retourner au Zeus-Tout par des purifications et surtout par l'initiation. Le mythe d'Orphée, héros qui donne son nom à ce mouvement, contient, dans la recherche de son épouse Eurydice, le modèle le plus connu de catabase, ou descente aux Enfers.

La Sibylle de Cumes est précisément celle qui guide Énée aux Enfers dans le chant VI de l'Éneide de Virgile. Parvenu aux Champs Élysés, Énée rencontre un certain nombre d'âmes, puis son propre père.

  C'est dans le Livre X de la République de Platon, qui présente le mythe d'Er le Pamphylien, que le lecteur suit ce dernier dans le voyage des âmes après leur mort, lorsque, face à la déesse Ananké, à Lachésis, Clotho et Atropos, elle doivent choisir sous quelle forme elles se réincarneront : Er, fils d'Armenios, voit alors passer l'âme d'Orphée, qui se métamorphose en cygne pour ne pas avoir à s'unir au genre féminin... celle d' Agamemnon qui choisit l'aigle, celle d'Ulysse, qui opte pour la vie d'un homme simple, ... et au vers 620, celle d'Atalante, qui se réincarne dans le corps d'un athlète pour jouir des grands honneurs qu'il reçoit. 

 (Signalons aussi, comme plus populaire peut-être pour Swift, la légende d'Atalante et Calydon, où l'héroïne participe avec Jason, Thésée, Castor et Pollux à une chasse au sanglier : c'est elle qui le blesse, et Méléagre l'achève. Cette légende se trouve dans les... Métamorphoses d'Ovide)

  Il faut bien avouer qu'un papillon, animal symbole de la métamorphose et du déguisement (mimétisme), qui cumule par son nom de genre une référence à Swift et à la vanité des êtres, par son nom d'espèce une allusion à la metempsychose, par le chiffre de ses ailes (1881) l'illustration de la cryptographie qu'il idolâtre , par son nom anglais de Rouge Admirable la pourpre de la gloire, avait tout pour devenir pour Vladimir Nabokov une espèce emblématique, sans parler de ses capacités migratoires digne d'un écrivain russe émigré à Paris, puis aux États-Unis puis en Suisse !

Il est possible d'évoquer une autre atalante "orphique" : c'est celle qui donne son titre à Atalanta fugiens (Atalante fugitive) du médecin et alchimiste allemand Michel Maier ( 1569-1622).

  Atalanta Fugiens, hoc est, Emblemata Nova de Secretis Naturae Chymica, accommodata partim oculis et intellectui, figuris cupro incisis, adjectisquesententiis, Epigrammatis et Notis, partim auribus & animi recreationi plus moins 50 Fugis Musicalibus trium Vocum, quarum duae annonce UNAM simplicem melodiam distichis canendis . peraptam, correspondeant, non absq; singulari jucunditate Videnda, Legenda, meditanda, intelligenda, dijudicanda, canenda et audienda  Oppenheim: Johann Theodori de Bry, 1617. Gravures de Jean Théodore de Bry et de Matthäus Merian (1).

(1) Matthäus Merian est le père de Anna Maria Sibylla Merian, qui décrivit les métamorphoses des chenilles.

Le titre est expliqué de façon très banale par l'auteur dans sa Préface p.15 :

"Atalante a été célébrée par les poètes pour la fuite qui lui permettait de précéder tous ses prétendants à la course".

Puis on lit :

"Cette même vierge est purement chymique. Elle est le mercure philosophique fixé et retenu dans sa fuite par le soufre d'or|Hippomène]. Atalante et Hippomène s'unissant d'amour dans le temple de la Mère de Dieu, qui est le vase, deviennent des lions, c'est à dire qu'ils acquièrent la couleur rouge".

Le livre présente cinquante Emblema, qui se composent chacun, un peu comme ceux d'André Alciat, d'un titre, d'une gravure, d'une phrase latine descriptive, d'un épigramme de six vers, et d'un Discours d'une page. Aucun d'entre eux ne représente une étoile ou un astre, aucun n'est consacré à Atalante.

 

En résumé, aucune solution n'élucide le commentaire de Kinbote dans "Pale Fire" justifiant de qualifier Sibyl (ou atalanta) de " divinité orphique", mais cette difficulté donne l'occasion d'approfondir des aspects moins connus du nom d'Atalanta. La Sibylle de Cumes guide Énée vers une descente orphique vers les Enfers, Atalante bénéficie, dans le mythe d'Er, d'une renaissance orphique vers une autre vie.

Reprenons le commentaire de Kinbote :

 "Quant au papillon Vanessa, ce papillon, — le vulcain — il réapparaîtra lignes 993-995 (voir note). Shade avait l'habitude de dire que son ancien nom anglais était The Red Admirable, Le Rouge Admirable, plus tard corrompu en The Red Admiral, le Rouge  Amiral. C' est l'un des rares papillons que je connaisse. Les Zembliens l'appelle harvalda ( l' héraldique ) peut-être parce que l'on peut reconnaître sa forme sur sur l'écusson des Ducs de Payn. À l'automne de certaines années, il était assez commun dans les jardins du Palais où il visite les reines marguerites en compagnie d'une phalène aux mœurs diurnes. J'ai vu le Rouge Admirable faire son festin de prunes sirupeuses et aussi une fois, sur un lapin mort. C'est un insecte des plus espiègles. Un spécimen presque apprivoisé de celui-ci a été le dernier que John Shade m'e fit remarquer avant de marcher vers sa perte "(voir maintenant ma note aux vers 993-995) J'ai noté un léger parfum de Swift dans quelques unes de mes notes. Je suis aussi un mélancolique, pessimiste de nature, un homme inquiet, maussade et méfiant même si j'ai mes moments de frivolité et de fou-rire." (en ligne).

 

 

— Ligne 993-995. A dark vanessa, etc.

Il s'agit des vers suivants (que je fais précéder des vers qui s'adresse à Sybil) qui sont les tout derniers vers du poème:  

[Il avait le double de mon âge l'année où je t'ai épousée.

Où es-tu ? Dans le jardin. Je puis voir

Une partie de ton ombre auprès du hickory.]

Une sombre Vanesse à la bande cramoisie

          Rayonnant dans le soleil bas, se pose dans le sable

          Et montre l'extrémité  d'encre bleu moucheté de blanc de ses ailes.

          Et dans la montée des ombres et la chute de la lumière,

          Un homme, insouciant du papillon 

          —Le jardinier de quelque voisin, je suppose— va 

          Roulant une brouette vide jusqu'à la ruelle.

      "Une minute avant sa mort, comme nous passions de son domaine au mien, et avions commencé à nous faufiler entre les genévriers et les arbustes ornementaux, un "vulcain" (voir note au vers 270) vint tournoyer vertigineux, autour de nous, comme une flamme colorée. Nous avions déjà remarqué le même insecte deux ou trois fois auparavant à la même heure, au même endroit, là où le soleil bas trouvant une ouverture dans le feuillage, éclaboussait le sable brun d'une dernière lueur tandis que les ombres du soir recouvraient le reste de l'allée. Les yeux ne pouvaient suivre le papillon rapide dans les rayons du soleil, comme il s'illuminait et s'éteignait et s'illuminait à nouveau en une imitation presque effrayante d'un jeu conscient auquel il mit fin maintenant en allant se poser sur la manche de mon ami enchanté. Il repartit et nous le vîmes l'instant d'après s'ébattant dans une extase de hâte frivole autour d'un laurier, se posant de temps en temps sur une feuille laquée et se laissant glisser le long de la nervure centrale comme un enfant qui, le jour de son anniversaire, glisse sur la rampe de l'escalier. Puis la marée de l'ombre atteignit les lauriers, engloutissant la magnifique créature de velours flammé." (édition française, p. 252)

  Dans l'interprétation de Brian Boyd de Pale Fire (Pale Fire Nabokov, Princeton, New Jersey 1999 p. 140-145), c'est l'esprit de la simple et malheureuse Hazel Shade [la fille de John —qui porte presque le même nom que Dolores Haze/Lolita] qui s'est transformé à partir d'un " sale blanc des cardamines» (la Piéride de Virginie Pieris virginiensis ) en une " Atalanta exubérante " après sa mort.

—Un autre passage a intrigué les critiques : le commentaire du vers 347 par Kinbote.

 Je ne peux présenter l'ensemble du passage (voir innerlea.com), mais on y trouve ce jargon :

 

"pada ata lane pad not ogo old wart alan / ther tale feur far rant lant tal told."

dans lequel peut être isolé le mot atalane :

 padaatalanepadnotogooldwart alanthertalefeurfarrantlant tal told

 dans un triple message subliminal.

              


        Ce passage pourrait résumer mon article : même émotion onomastique de voir briller dans le même nom de Vanessa tant de références littéraires ! Preuve que Nabokov (professeur de littérature à Cornwell) connaissait parfaitement le poème Cadenus and Vanessa, et qu'il y avait lui aussi décelé la préfiguration prophétique du Vanessa atalanta dans les deux vers cités. Preuve —si besoin était— que dans Lolita, Vanessa Van Ness faisait allusion au nom du papillon.

 

 D. Vanessa atalanta et les autres livres de Nabokov.

  

  a) Ada ou l'Ardeur (titre anglais original : Ada or Ardor: A Family Chronicle) est un roman de Vladimir Nabokov publié en 1969. Le livre est suivi par les Notes de Vivian Darkbloom (notes qui n'étaient pas présentes dans l'édition originale d'Ada). Vivian Darkbloom est un personnage secondaire de Lolita. Ses notes tendraient à faire croire que certains faits exposés dans Lolita ou Feu pâle sont vrais.

     Quand Van Veen mentionne avec désinvolture comment Ada a montré du doigt «un insecte maudit», l'héroïne blessée ajoute accessoirement et en colère, «Maudit? Maudit? C'était la vanesse tout récemment décrite, fantastiquement rare , Nymphalis Danaus Nab., Orange-brun, aux extrémités de noir et blanc, imitant, comme celui qui l'a découvert, le professeur Nabonidus de Babylone College, Nebraska, l'a expliqué, non pas comme le Monarque directement, mais le Monarque par le Vice-roi, l'un des meilleurs imitateurs connus du Monarque. "(page 158). [on devine derrière le "professeur nabonidus" Nabokov lui-même]

b) Dans le chapitre final de Speak, Memory, Nabokov se rappelle avoir vu dans un parc de Paris, juste avant la guerre, une Vulcain (Red Admirable) vivant qu'une petite fille promenait en laisse par un fil , : «  il y avait un certain symbolisme vaguement répugnant de son rapport malsain », écrit-il la page 306.

c) Dans The Gift page 24: "last year's Vanessas".

d) Dans la nouvelle The Vane Sisters : Cynthia et Sybil.

 

L'Impossible conclusion.

  Dans Lolita dans Feu pâle, la principale préoccupation est de réfléchir à ce qui se passe après la mort, et aux éventuelles métamorphoses des êtres que nous perdons, retrouvant le grand thème de la perte de l'être cher, perte de Virginie pour Poe, d'Annabel Lee pour le narrateur du poème, de Béatrice pour Dante, de Laure pour Pétrarque, d'Annabel Leigh pour Humbert, ou de quelque amour d'enfance pour Nabokov, perte qui, pour l'écrivain, trouve sa résolution lorsqu'il transforme le pérenne objet de son amour en un immortel héroïne littéraire. N'est-ce pas ce que Swift proposait à Esther lorsqu'il écrivait que, dans leur liaison, Vanessa serait le nom qui serait celui auquel le monde aurait connaissance, alors que la véritable identité de celle-ci resterait secrète ? Et, en effet, c'est le poème Cadenus et Vanessa qui a immortalisé en une fulgurante métamorphose Esther Vanhomrigh, c'est Annabel Lee qui a immortalisé Virginie, c'est l'œuvre de Dante qui a immortalisé Béatrice, etc...

  Mais ces métamorphoses sont aussi celles du langage, et, au premier chef, celles des noms propres : Dolores Haze se métamorphose en Lolita... et le nom de l'héroïne de Nabokov est désormais substantivée pour désigner une nymphette, une lolita. L'onomastique est le principal et le plus glorieux terrain des métamorphoses, et le personnage littéraire accède à l'immortalité lorsqu'il devient un Type, ou mieux, comme Emma Bovary, lorsqu'il se met à désigner un phénomène, ici, le bovarysme.

 

 

 

 

 

      Sources  : 

— Dieter Zimmer, A guide to Nabokov's Butterflies and Moths  http://dezimmer.net/eGuide/PageOne.htm

— Bryan Boyd, "The vanessa atalanta", in Gavriel Shapir Nabokov at Cornell, Cornell University press 2003 page 81.

— John Pier « Configurations narratives », in Narratologies contemporaines: approches nouvelles pour la théorie et l'analyse du récit  John Pier et Francis Berthelot Paris, 2010  

 — Laurence Guy   Les anagrammes cosmopolites de l'auteur dans son œuvre, ou l'identité renversée de Vladimir Nabokov Cahiers du monde russe : Russie, Empire russe, Union soviétique, États indépendants   1996  37-3  pp. 337-348

 

 

Correspondance entre Swift et Vanessa  : https://openlibrary.org/books/OL22896126M/Vanessa_and_her_correspondence_with_Jonathan_Swift

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier
11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 09:51

 

Zoonymie du Point-de-Hongrie Erynnis tages (Linné, 1758).

 


      La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 


Résumé.

Erynnis est un nom de genre qui évoque les Furies grecques ou Erynies, qui poursuivaient sans relache les auteurs des crimes ; on évoque pour justifier ce nom le vol ininterrompu de ces hespéries, comparable à la fuite éperdue des persécutés ou à la poursuite des vengeresses.

Tages est choisi par Linné pour évoquer le dieu étrusque Tagès, jeune garçon omniscient qui  transmit aux prêtres les livres de sagesse, et les initia à la divination.

Différents noms vernaculaires se sont succédés : Le papillon grisette (Geoffroy 1762) ; Le Point d' Hongrie (Engramelle 1780) ; L'Hespérie grisette (Godart, 1823 ; Lucas, 1834 ; Duponchel, 1849, etc.). Ils font tous allusion à la couleur ou aux motifs des ailes en évoquant soit une étoffe grise grossière, la grisette, soit un motif de broderie en zig-zag, le Point d'Hongrie . En 1986, Gérard Luquet propose de ne conserver que Le Point-de-Hongrie, écartant le nom de Grisette pour le réserver à Carcharodus alceae. La mémoire de l'ancien zoonyme doit néanmoins être conservée, pour son intérêt lexicographique et de biohistoire.


060c

 

100c

 


I. Nom scientifique :

 Il appartient à la famille des Hesperiidae, que les anglais nomment Skipper ou Sauteurs, pour leur vol à saut et à gambade: ces petits papillons  ont une grosse tête d'où partent deux antennes à la pointe recourbée en crochet.

 

   Cette famille comprend la sous-famille de Pyrgynae Burmeister,1878, qui accueille notre papillon. Elle est ainsi nommée en raison d'un autre genre, Pyrgus (Hübner,1819), du grec purgos, une tour.

Nom de genre : Erynnis, Schrank 1801. 

 Franz von Paula Schrank  Fauna boica Durchgedachte Geschichte der in Baiern einheimischen und zahmen Thiere  Ingoldstadt : J.W. Krüll, 1801, pages 152 et 157.

 

  Le nom de genre Erynnis a été attribué par Schrank en 1801, du nom des Erynies ( du grec ancien erinein, pourchasser) ou Furies, ces déesses vengeresses qui poursuivent les coupables de leur hargne acharnée. Selon Emmet, il se justifie en raison du vol incessant de ces diablotins qui évoque celui du criminel toujours aux abois, mais on peut aussi attribuer ce vol aux déesses justicières.

  Schrank utilise le nom vernaculaire de Dickfalter, ou "gros papillons", en spécifiant page 152  Kopf : dick, "tête : grosse". Ce genre est désigné en anglais par le nom de Duskywings, "ailes sombres".

 

Nom d'espèce : Erynnis tages Linnaeus (1758) 

Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp : page 485.

Protonyme : P[apilio] P[lebejus] Tages

[http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277]

L'épithète spécifique vient de Linné :  Tages est ce  nain qui sortit un jour d'un sillon labourè en Toscane : ce dieu étrusque s'avera bien savant pour un enfant, et c'est lui qui enseigna aux étrusques les pratiques divinatoires d'hiéroscopie, d'hépatoscopie et la science des haruspices : voir mon article :Achille-Cléophas Lavieb : Ornithologie et religion étrusque.  Il confia aux prêtres les livres divinatoires qui confère le pouvoir : le traité du rite (Libri rituales), auquel est rattaché le traité de l'Au-delà ( Libri Acheruntici), le traité des Haruspices (Libri haruspicini et libri fatali) enseignant la lecture des entrailles des victimes sacrifiées. 

 Arnold Spuler (1901-1908 : 78) signale que Tagès était considéré comme le petit-fils de Jupiter.

 Mais il serait vain de rechercher parmi les caractéristiques du Point de Hongrie les raisons de l'attribution de ce nom. Dans sa classification du Systema Naturae page 458, Linné répartit les Papilio en 6 phalanges, les Equites, les Heliconii, les Danaii, les Nymphales (répartis en Gemmati et en Phalerati), les Plebeii parvi et les Barbari.

  Tages vient en 168 ème position sur la liste des papillons de jour de Linné, c'est le dernier des Plébèiens (Plebejus), il est talonné par les Barbares qui vont de 169 à 192.

Les plébéiens se divisent en Rurales, ceux de la campagne, et les Urbicolae, ceux de la ville : Tages est donc un urbicolae, autant que le voyageur qui, à l'hôtel,  se voit attribuer la chambre Venise de l'étage Italie se verra qualifier de Vénitien par le Gentil Organisateur. Les autres Urbicolae définis par Linné comme ceux qui ont "alis saepius maculis pellucidis" sont les numéros 162 à 167 et recoivent les noms de Comma, Proteus, Phidias, Bixae, Polycletus et Malvae.

 Linné attribue ses noms comme un ornithologue attribue les numéros de bague les uns après les autres aux oiseaux qu'il a attrapé : sans se soucier de savoir si le nom, ou le numéro, "ressemble" à celui qui le reçoit.


Synonymes :

 

Erynnis tages cervantes (Graslin, 1836)
Erynnis tages tages (Linnaeus, 1758)
Nisoniades tages (Linnaeus, 1758)  
Papilio tages Linnaeus, 1758  
Thanaos cervantes Graslin, 1836
Thanaos tages (Linnaeus, 1758)  

 

II. Nom vernaculaire :

 Le papillon grisette (Geoffroy 1762) ; Le Point d' Hongrie (Engramelle 1780) ; L'Hespérie grisette (Godart, 1823 ; Lucas, 1834 ; Duponchel, 1849, etc.) ; le Point-de-Hongrie (Luquet, 1986).

Le papillon grisette Geoffroy 1762.

: Étienne Louis Geoffroy Histoire abregée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 1762 page 68 n° 39.

 

   Le nom semble aller de soi : grisette, petit gris, une appellation diminutive et familière d'une espèce aux teintes grises. Mais pas du tout. Le nom grisette (CNRTL) désigne spécifiquement un tissu ; initialement et au masculin en 1306 griset, "drap de couleur grise", puis en 1651 au féminin une " étoffe grise de peu de valeur", pour les paysans et les gens de médiocre condition. Enfin, par métonymie et familièrement voire péjorativement, le nom a désigné (déjà dans un Conte deLa Fontaine) une ouvrière ou une couturière, une "lorette" coquette et facile.

  On le rencontre en ornithologie : la fauvette grisette.

  Il faut, en l'utilisant, garder à l'esprit cette étoffe grossière qui lui est propre. Cela donne plus de saveur au nom lui-même, et à l'association qu'il forme ici avec un terme de tapisserie.

  Ce n'est pas le seul des papillons baptisés par Geoffroy à recevoir un nom de tissu : je pense, notamment au Gazé ; mais  l'Aurore doit son nom à celui d'une couleur qualifiant le satin ou les rubans.

 Geoffroy ayant, dans son tome I, attribué le nom Point de Hongrie au Nécrophore fossoyeur sous le nom Le dermeste à point d'Hongrie , ne pouvait plus l'attribuer à ce papillon.

Le Point d'Hongrie  : Engramelle 1780

  Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, 1780 Volume (2) Pl. 75 suppl. 21 n° 97bis p.286.

Le nom est expliqué ainsi par Engramelle : "Le milieu (des ailes supérieures) est entremêlé de gris et de quelques taches de brun foncé, dont plusieurs se réunissant, forment une bande transversale qui du coté du bord, a la figure du point d'Hongrie." 

  Le Point-de-Hongrie est un motif de parquet, dont les lames sont disposées en frises de la même longueur, sont coupées à l'onglet à 45°, et forment des travées à angle droit, ce qui le distingue du parquet au Point de Bourgogne, en fougère, ou à bâtons rompus.

 

  C'est aussi le nom d'un point de tapisserie à l'aiguille.

 C'est encore, sous la forme "point d'Hongrie", le nom d'un coquillage décrit en 1780 (la même année que la description d'Engramelle) dans la 3ème édition du Traité des Coquilles, tome second de Desallier d'Argenville. Il "est ainsi appellé à cause que toute sa surface extérieure est ornée sur un fond blanc de lignes transversales plus ou moins larges, formant des zig-zags, des angles ou des chevrons de diverses manières, de couleur pourpre, canelle et châtain, et quelquefois souci, de manière à imiter une espèce de point d'Hongrie" (C. Favart d'Herbigny, Dictionnaire).

Alors que le h de Hongrie s'aspire, imposant de dire et d'écrire Point de Hongrie, la forme Point d'Hongrie était si bien passée dans le langage courant que les grammaticiens du XIXe (C.J. Marty-Laveaux 1847) la toléraient comme exception.

  Avant Engramelle, Réaumur, dans ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes de 1736 avait déjà utilisé le terme, non pour nommer les papillons qu'il étudie (cette idée lui est étrangère, et il faudra attendre Linné 1758 pour créer, après les auteurs anglais, cette mode), mais pour comparer les motifs qu'il y décrit.

De même, Gaspard Guillard de Beaulieu (Abrégé de l'histoire des insectes, dédié aux jeunes personnes, I, 1764  page 442) décrivait-il "un beau papillon, dont les ailes sont brodées en point de Hongrie".

  A l'époque, dès qu'il fallait évoquer un motif en zig-zag, c'était la comparaison qui venait sous la plume.

[— Le Papillon grisette : Engramelle 1779 

  Jacques Louis Florentin Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, 1779 Volume (1) Pl. 46 n° 98 p. 198 . Engramelle a cru décrire ici le Grisette de Geoffroy, et a reconnu son erreur lorsqu'il eut en main le véritable E. tagès, qu'il baptisa Point d'Hongrie]

 

 Hespérie grisette, Godart 1823 :

 Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France n°93 p. 241.

Hespérie grisette (L'),  :

  • Hippolyte Lucas  1834 Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe 1834 page 92 . 
  • Duponchel 1849, Chenilles, page 219.

La Grisette ou Point de Hongrie ou Tages, Constant Duméril 1860 , Entomologie analytique, 1860 page 1104.

Tages, le Point de Hongrie : Paul Girod, 1912, Atlas des papillons de France, de Suisse et de Belgique.

 

 Oberthür et Hulbert (1912-1921) n'utilisent que le nom scientifique dans leur Faune entomologique armoricaine et ne mentionnnent ni ne font usage du nom vernaculaire. 

 

L'usage contemporain.

En 1986, Gérard Chr. Luquet propose une liste actualisée et concertée des noms vernaculaires des rhopalocères. Il choisit pour Erynnis tages Le Point-de-Hongrie, avec tirets, et demande d'abandonner l'usage de La Grisette, employé à son avis à tort en qualifiant plusieurs espèces. "Il désigne en réalité Carcharodus alceae et doit être uniquement réservé à cette dernière espèce."

Le relevé des noms donnés par les auteurs récents montre qu'il a été entendu.

Le Point-de-Hongrie :

  • Higgins & Riley, 1988.
  • Blab et al, , 1988
  • Michael Chinery, Patrick Leraut, 1998. Photo-guide des papillons d'Europe.
  • Tristan Lafranchis, 2000 
  •  Doux et Gibeaux, 2007.
  • Tolman et Lewington /Patrick Leraut 2009.

Point-de-Hongrie ou Point de Hongrie ?

  Quoique le site du Muséum (Inventaire Général du Patrimoine) indique Point de Hongrie, Gérard-Christian Luquet, dans les ouvrages qu'il a traduit et adapté ou supervisé, et dans la forme qu'il a conseillé a opter pour les traits d'union. 

Oublier La Grisette ?

      Si la recommandation de Gérard Luquet a été suivie à l'unanimité, elle ne doit pas inciter à passer sous silence ce nom de l'Erynnis tages dans des études historiques ou de zoonymie. Bien au contraire, il n'en devient que plus précieux, comme témoignage d'un emploi métaphorique du nom d'une étoffe à la fin du XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle, et comme témoin de la liberté et de la richesse de création, quasi littéraire, des nomenclateurs français.


III. Nom vernaculaire anglo-saxon (M.A. Salmon, 2000).

Première mention :Merret 1666

  • Handley's brown Butterfly, Petiver 1704. Papillon brun de Handley.
  • Handley's brown Hog Butterfly, Petiver, 1706. 
  • Handley's small brown Butterfly, Petiver, 1717. Petit papillon brun de Handley.
  • The Dingey Skipper, Harris, 1766.
  • The Dingy Skipper, Jermyn 1824 ; Rennie, 1832 ; Morris, 1853 ; Coleman,1860, et les principaux auteurs.

 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

  • Dingy Skipper en anglais (le skipper — ou sauteur—  terne).
  • Kronwicken ou  Dunkler Dickopffalter en allemand (le Dickopffalter sombre).
  • Gwibiwr llwyd en gallois.
  • Dunkle Dickchopffalter en dialecte alémanique.
  • Cigány-busalepke en hongrois.
  • Brún Groukopke en frison.
  •  Bruin dikkopje en néerlandais
  • Skogssmygare en suédois.
  • Cervantes en espagnol
  • Powszelatek brunatek  en polonais.

 


 

 

Un hommage à un écrivain : Thanaos cervantes Graslin, 1836.

  Le genre Erynnis de Schrank a eu différents synonymes, comme : Thymele Fabricius, 1807; Astycus Hübner, 1822; Thanaos Boisduval, [1834]; Thanatos [Dunning et Pickard], 1858; Erynnides Burns, 1964.

  Thanaos avait été créé par Boisduval en 1834 dans  Icones historique des Lépidoptères nouveaux ou peu connus. collection, avec figures coloriées, des Papillons dEurope nouvellement découverts. ouvrage formant le complément de tous les auteurs iconographes, 1(23/24) : 240 . Le nom avait été employé longtemps avant lui par Schoenherr pour désigner un genre de Curculionides.

  Notre Point de Hongrie Erynnis tages porta donc pendant un temps le nom de Thanaos tages, avant d'être invalidé.

   En 1836, Graslin, en excursion entomologique en Andalousie, crut découvrir une espèce très semblable à Thanaos tages, mais qu'il distingua comme une nouvelle espèce parce qu'il l'a trouvait plus large et plus foncée : il la nomma Thanaos cervantes : "J'ai donné à cette Thanaos le nom de l'homme de génie qui fera toujours l'une des gloires de l'Espagne. C'est un faible tribut de ma reconnaissance pour les moments agréables que me procure chaque année son œuvre immortelle, que j'ai le bonheur de pouvoir lire dans sa propre langue".*

 * Graslin, A. (de) 1836. Notice sur une exploration entomologique en Andalousie, suivi de la description, accompagnée de figures, de plusieurs lépidoptères nouveaux, trouvés dans cette partie de l'Espagne. Annales de la société entomologique de France, 5: page 559

 Hélas pour le grand Cervantes, son espèce éponyme ne survit pas aux exigences de la taxonomie, on considéra qu'il s'agissait d'une forme locale de Thanaos tages, on la classa comme une sous-espèce Erynnis tages cervantes dont le nom, en 2013, est validé .

  Les espagnols continuent à nommer nanmoins ce papillon "Cervantes", ce qui me permet de saluer à mon tour l'auteur du Don Quichotte.


 

 

Liens et sources.

— Site Funet Erynnis.

Inventaire National du Patrimoine Naturel du Museum d'Histoire Naturelle.

http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/53307/tab/taxo

 

 

— BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

— BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

— BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

  — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833].

— DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

— DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaireRapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

— EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

—  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religieux Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

— FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ;Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

— GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes  Benoît Louis Prévost; A J Defehrt Paris : Chez Calixte-Volland : Chez Rémont, an VII [1798-1799 Tome deuxième. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

— GEER, (Charles de), Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, 1771.Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par BergquistGallica.

— GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

— HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : RhopalocèresTroisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988455 pages.

— HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

— LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

— LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818

 — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

— LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

 http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

— LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe",Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

— MACLEOD (Roderick Donald) Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres 1959.

— OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), Faune entomologique armoricaine. Mépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.


— PERREIN (Christian) 2012 , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

— SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

— SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

SPULER (Dr Arnold), Die Europas Schmetterlinge, 1901-1908. Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL:http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary. 

 

De Geer : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

Godart BHL :http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

Duponchel, chenilles 1849 : BHL : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

   Boisduval chenille 1832 : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

 Geoffroy BHL :1762 :http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

 — Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/lepiwiki.pl?Ochlodes_Sylvanus

 

            

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier
11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 03:36

Zoonymie (étude du nom)  du papillon la Thécla du Bouleau Thecla betulae Linné, 1758.


La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

 

 

Résumé. 

— Thecla : ce nom de genre créé par Fabricius en 1807 n'est certainement pas une référence à la vierge et martyre du 1er siècle sainte Thècle, les noms de saint ayant été écartés par Linné des noms génériques ; le rapprochement avec les 49 noms de genre créés dans la même publication de 1807, dont 18 épithètes de Vénus et 19 noms de femmes de l'antiquité, fait suggérer d'y voir soit Théocléa prophétesse de Delphes et première philosophe grecque (comme Pamphila et Hipparchia, dont on retrouve le nom parmi les genres de Fabricius), soit Thekla, jeune fiancée malheureuse de la trilogie Der Wallenstein de Schiller, et dont Schubert a mis en musique les poèmes. Ce prénom féminin grec, mais encore en usage peut aussi marquer le souvenir d'une contemporaine de Fabricius, de même qu'en ornithologie le Cochevis de Thékla Galerida theklae doit son nom Thekla Brehm, la fille de son découvreur.

— betulae : du latin betula, "le bouleau" ; ce papillon fait partie des petits "plebeii" (les "ploucs") que Linné désigne par leur plante-hôte, comme rubi, spini, quercus, etc. Mais alors que la plante-hôte réelle de cette espèce, le Prunellier, avait été identifiée par Éléazar Albin en 1720, puis à nouveau par Roesel en 1746 et Benjamin Wilkes en 1747,  Linné, qui a observé cette espèce dans les forêts riches en bouleaux du Småland en Suède, donne une plante erronée. A sa décharge, la chenille est difficile à découvrir. L'autorité de Linné est telle que son erreur fut répétée au XIXe siécle (Duponchel 1849), et Oberthür en 1910 évoquait encore de nombreux arbres plutôt que le prunellier. Gérard Luquet l'affirmait encore en 1986 pour justifier son nom vernaculaire.

— Les premiers noms vernaculaires de ce papillon furent ceux des anglais Pétiver, Albin et Wilkes entre 1704 et 1747 : "The Brown Hairstreak". En 1762, Geoffroy créait le nom "Le Porte-queue fauve à deux bandes blanches", modifié en 1779 par Engramelle en "Le Porte-queue à bandes fauves", qui était encore en usage au XXe siècle. Godart choisit "Le Polyommate du Bouleau" transcrit de son nom scientifique. "Le (sic) Thécla du Bouleau" apparaît en 1869, et reste utilisé ponctuellement.  En 1986, Gérard Chr. Luquet écarte le nom d'Engramelle, jugé trop long, et le remplace par "La Thécla du Bouleau", transcrit du nom scientifique et entérinant le lien avec le Bouleau comme plante-hôte. En 2013, Perrein proposait "La Thécla orangée", qui se dégage de cette difficulté.

Thecla betulae fut représenté la première fois par Hoefnagel en 1630, décrit et nommé la première fois par Pétiver en 1704 avec ses deux formes sexuelles. Sa chenille fut décrite et illustrée par E. Albin en 1720, qui identifie aussi le Prunellier comme plante-hôte. Roesel en 1746 et Wilkes en 1747 décrivent et illustrent la chrysalide. Les œufs, connus de W.Dale 1890 furent photographiés et minutieusement décrits par W. Tutt en 1910. Enfin la répartition, très sous-estimée en raison des mœurs des papillons, qui volent ou restent posés à la cime des grands arbres, se révèle presque ubiquitaire depuis le XXIe siècle, où une recherche des œufs ou le battage systématique des prunelliers révélant les larves, sont pratiqués pour la réalisation d'atlas régionaux.


               I. Nom scientifique.


1. Famille et sous-famille.

a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

       Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

 

La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.


b) Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : les Thèclas ou Thècles et les Faux-Cuivrés.

Les Theclinés se distinguent par la présence d'une courte queue sur les ailes postérieures. Ils portent le nom de Hairstreaks ["cheveux-stries] en anglais, en raison (W. Dale) des lignes fines qui traversent la face inférieure de leurs ailes.

Elle comprend trois tribus en France :

  • Tribu des Tomarini Eliot, 1973 (Genre Tomares ).
  • Tribu des Theclini Butler, 1869 (Genres Thecla, Quercusia et Laeosopis).
  • Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847.

 

 

 

    

2. Nom de genre : Thecla Fabricius, 1807.

 

a) Description originale :

Thecla, Johan Christian Fabricius 1807  "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges""Nach Fabricii systema glossatorum Tom 1" , in Johann Karl Wilhelm Illiger*, Magazin für Insektenkunde, Karl Reichard Braunschweig [Brunswick] (6) page 286 n°35 . 

 

— Type spécifique: Papilio betulae Linné déterminé par désignation postérieure par Swainson 1821.

— Description :

 Taster lang, dreigliedrig : zweites Glied länger gefranzt, drittes walzenförmig, nakkt. Fühler nach aussen dikker. (Beine gleich, vollständig). Hesperia Betulae, Spini, Quercus, 8 Art.

— Ce genre renferme une seule espèce en France (T. betulae), et trois espèces au total, T. betulina en Chine et Corée, et T. Ohyai.

 

b) caractéristiques.

— En 1821, Swainson reprend le genre de Fabricius et en donne une nouvelle description dans Zool. Illustr. (2) 482 page 26  Pl 69: 

Antennae ending in a lengthened, compressed, and obtuse club Palpi excerted, approximating, covered with scales, but without hairs, the last joint naked, slender, acute. Eyes semi-circular. Anterior wings trigonal, the hinter dentated, generally tailed, with an obtuse concave lobe at their anal angle, which is generally in motion when the insect is at rest. Thorax strong ; body slender.

-Trad. Antennes se terminant par une massue allongée, étroite et pointue. Palpes [proéminentes?], couvertes d'écailles, mais sans poils, le dernier article nu, mince, pointu. Yeux semi-circulaires. Aile antérieure triangulaire, l'aile postérieure dentelée , généralement dotée d'une queue, avec un lobe concave et obtus à leur angle anal, qui est généralement en mouvement lorsque l'insecte est au repos. Thorax fort; corps svelte.

 

 


Origine et signification du nom thecla.

 


— W. Dale 1890 p. 37 :

Thecla, a Virgin and Martyr. Butler's lives of the Saints, IX, 286.

-Trad. Thecla, Vierge et Martyre. Butler, Livre des Saints, IX : 286.

— Ramann (1870-1876) page 22 :

ist ein Frauenname, der aus der deutschen Sprache stammt, denn bei den Cheruskern kommt dieser Name schon vor. In den Alten Sprachen finden wir denselben nicht. 

-Trad. : Est le nom d'une femme  qui vient de la langue allemande, car il était déjà connu chez les Cherusker [Confédération tribale de l'ancienne Germanie]. Dans les langues classiques, nous ne pouvons pas les trouver.

— Spannert (1888) page 22 :

Altgriechischer Frauenname, noch in der Jetztzeit ebenso gebräuchlich.

-Trad. :Ancien nom féminin grec, encore utilisé à notre époque.

— Arnold Spuler (1903-1908) page 52 : 

Aus dem Griechischen stammender Frauenname.

-Trad. Prénom féminin d'origine grecque.

— L. Glaser (1887) page 116:

"Vorteffliche", altdeutscher Name, griech. θεάκαλή, schöne Göttin ?

—  A.M. Emmet (1991) 

le nom d'une vierge et martyre commémorée par l'église grecque orthodoxe. Fabricius était plus enclin que la plupart des autres entomologistes à puiser pour la sources de ses noms, dans  des personnages  historiques ou littéraires  en dehors de la période classique, comme par exemple grotiana et Vanessa. [grotiana honore la mémoire de Hugo Grotius (1583-1645), juriste des Pays-Bas ; Vanessa reprend le nom d'une héroïne de Swift dans un poème de 1713]

— Hans A. Hürter (1998):

 Cet auteur ne se prononce pas, mais se contente de citer diverses sources signalant l'origine grecque de ce prénom féminin, ou les saintes qui l'ont porté.

—Doux et Gibeaux (2007) :

Thécla ou Thècle, Thecla : selon Spuler, "Nom de femme, d'étymologie grecque". Interprétation confirmée par Emmet. qui précise qu'il s'agit d'un prénom féminin porté par une vierge et martyre (Sainte Thècle) commémorée par l'église orthodoxe grecque. Fabricius est sans conteste l'un des rares auteurs à avoir puisé hors de la mythologie grecque ou de l'antiquité latine. En fonction de cette étymologie, il convient de rappeler ici que les mots Thècle et Thécla sont exclusivement féminin. 

 

— Perrein et al (2012). 

De sainte Thècle, vierge et martyre née à Icone — aujourd'hui Konia en Lycaonie (Turquie)— vivant au Ier siècle après J.C., commémorée par l'Église grecque orthodoxe.

Discussion.

Fabricius avait déjà utilisé ce nom, comme nom spécifique, lors d'une modification en 1796 du nom de son Papilio liria (Ent. Syst. (3),1 p. 239), transformé en Papilio thecla, cité dans l'Index page 128 et connu actuellement sous le nom d'Ectima thecla (Fabricius, 1796) (Funet Ectima). 

 En règle — celle que Fabricius s'est donnée—, les noms de genre créés en 1807 par cet auteur reprennent des épithètes de Vénus : ce n'est pas le cas ici, puisqu'il s'agit d'une reprise d'un nom plus ancien. 

 L'hypothèse la plus facile est d'y voir la reprise du nom de sainte Thècle, comme le propose W. Dale puis A.M. Emmet, suivi par Gibeaux puis Perrein : "le nom d'une vierge et martyre commémorée par l'église grecque orthodoxe."

Sainte Thècle d'Iconium (l'actuelle Konia), jadis fêtée le 23 septembre, est, selon les "Actes de Paul et Thècle" (dont la validité n'est pas reconnue), une jeune vierge qui, convertie par l'apôtre et ayant échappé au bûcher, suivit saint Paul dans ses périples en provoquant de nombreux miracles avant de s'installer dans un ermitage de Séleucie d'Isaurie, en un lieu nommé Haghia Thecla et amené à devenir l'un des principaux buts de pèlerinage de l'antiquité tardive. L'Église catholique a supprimé ce culte en 1969.

 

 Cette hypothèse me semble très peu probable. Linné avait établi comme règle —pour la botanique, certes— d'exclure des noms toute référence religieuse. "Il ne faut point user des noms génériques pour se concilier la faveur, ou conserver la mémoire des saints [...] je conserve les noms génériques poétiques, les noms tirés de la Mythologie" (Linné, Philosophie botanique, page 216-217, trad. 1788), condamnant ainsi l'herbe de sainte Cunégonge (Eupatoire), de sainte Barbe ( Vélar), de sainte Catherine (Impatiens), de sainte Claire (Valériane), de sainte Othilie (Delphinette), etc. Aucun des autres noms de Fabricius ne correspond, à ma connaissance, à un nom de saint ou de sainte. Les autres auteurs de noms zoologiques ont aussi respecté cette règle. D'ailleurs, hormis les anglo-saxons Dale et Emmet, les autres auteurs évitent cette hypothèse trop facile. Ainsi Arnold Spuler (1908) reste prudent : "Nom de femme, d'étymologie grecque".

 Il est plus difficile bien-sûr de proposer une autre piste. Le prénom Thécle vient du grec ancien θεός, theós (« Dieu ») et κλέος, kléos (« gloire, renommée »), Theoklês dont  le féminin est Theôkleia, abrégé en Thekla, schéma sur lequel est aussi construit des noms comme Thimokleos, Aristokleos, Damokleos (Damoclès), Polycles, Cleodice, Cléodore, Cléodoxe, et Cléopâtre (gloire du père).

  Theoclea est un prénom qui a été porté par la sœur d'Alexandre Sévère.

Première hypothèse : Théocléa, philosophe grecque.

Plus intéressant, ce nom désigne une  prêtresse grecque, tutrice du philosophe et mathématicien Pythagore que celui-ci avait rencontré à Delphes, et active vers 600 avant notre ère. Nommée Thémistoclée , elle aurait eu selon Diogène Laerce VIII, 8 pour disciple Pythagore, et l'influença principalement dans le domaine moral. Elle est pour cette raison appelée parfois "La première femme philosophe". 

Selon ma synthèse de l'article Wikipédia en anglais,

 Thémistoclée, Themistoclea, ou Themistokleia , grec ancien : Θεμιστόκλεια ; aussi nommée Aristoclea ou  Théocléa  était une prêtresse à Delphes au 6e siècle avant notre ère. Diogène Laerce rapporte  les affirmations de Aristoxène de Tarente qui fait d'elle la professeur de Pythagore, puisqu'il dit que Pythagore a obtenu la plupart de ses doctrines morales de la prêtresse de Delphes Thémistoclée. Porphyre (233-305 ) l'appelle Aristoclea ( Aristokleia ), et répète l'affirmation selon laquelle elle a été le professeur de Pythagore. La Souda ou Suida, encyclopédie grecque  de le fin du IXe siècle  l'appelle  Théocléa ( Theokleia ) et affirme qu'elle était la sœur de Pythagore, mais cette information provient probablement d'une corruption et l'incompréhension du passage à Diogène Laërce. 

Nous avons donc, attestée sinon dans les faits, du moins dans la littérature et donc dans les sources d'inspiration de Fabricius, une femme philosophe dont le nom varie de Themistokleia à Theokleia. Or la forme abrégée de ce prénom Theokleia est Thekla ou Thecla.

 Cette hypothèse semble moins farfelue si on examine les 49 genres créés en 1807 par notre auteur. 

Parmi les 49 noms de genre créés par Fabricius, 19 sont des épithètes de Vénus, et 18 autres sont des noms de femmes célèbres ; on y trouve deux philosophes,     Pamphila et Hipparchia. Thecla serait ainsi la troisième. Hipparchia est la sœur du philosophe Métrocle, et l' amante du philosophe grec Crates (disciple de Diogène). Pamphila est une femme philosophe d'Épidaure du temps de Néron, fille de Sotéridas et épouse de Socratide, et auteur des Hypomnémata ; Citée par Diogène Laerce, Suidas (la Souda), ou Aulu-Gelle.

 

Deuxième hypothèse : Thekla, héroïne de Schiller aux chants repris en lieds par Schubert.

  Dans la trilogie de Schiller The Wallenstein (achevée en...1799) concernant la carrière tragique du général Wallenstein pendant la guerre de Trente Ans, Thekla ou Thecla est la fille du duc Wallenstein, chef de l'armée de Ferdinand II de Habsbourg, et cette héroïne est promise au jeune Piccolimini. L'un des moments remarquables est  le "Monologue de Thécla", (IV, 12).

  A la fin de la trilogie, le sort de Thekla restait incertain. En réponse aux demandes de renseignements du public, Schiller a écrit en 1802 le poème Thekla, eine Geisterstimme, [Thecla, une voix de fantôme] dans lequel Thécla, désormais passée dans l'autre monde, répond au public:

Il débute ainsi : "Wo ich sei und wo mich hinge wendet, als mein flücht'ger Schatte dir entschwebt ?" 

Où suis-je, et où ai-je été lorsque mon ombre flottante s'est évanouie ? N'ai-je pas terminé, fait mes adieux ? N'ai-je pas aimé, n'ai-je pas vécu ? Posez-vous la question aux rossignols lorsque leur mélodie poignante vous charme par un jour de printemps ? Ils ne vivent qu'aussi longtemps qu'il aiment. Ai-je retrouvé celui que j'ai perdu ? Croyez-moi, je suis uni à lui en une place où il n'y a plus de séparation, et où les larmes ne coulent plus.

 

 Schubert mis le poème en musique deux fois, la première fois dans le lied D73, et la seconde fois en 1817 dans l'opus 88 n°2 D595, sous le titre Thekla, eine Geisterstimme Thekla

Schubert avait publié auparavant, en 1801, le lied Thekla « Des Mädchens Klage » dans le troisième volume de Kleine Balladen und Lieder. Ce poème de Schiller qui commençe par "Der Eichwald brauset" date de 1798 , et donne aussi la parole à Thekla affligée.

Des Mädchens Klage  D6 , D191, D389.

Troisième hypothèse : une référence privée à une femme contemporaine de Fabricius.

       Fabricius a aussi pu vouloir rendre un hommage discret à une femme prénommée Thécle. On sait par exemple que l'alouette nommée Le cochevis de Thékla Galerida theklae  trouve là l'explication de son nom : Elle a été décrite par l’ornithologue allemand Christian Ludwig Brehm en 18571, qui  a dédié cette espèce à sa fille, Thekla Brehm (1833-1857).

 Très connue aussi est la cousine de Mozart, Maria Anna Thekla Mozart (1758-1841 ), surnommée aussi la Bäsle : ses amours avec Amadeus, et leurs échanges épistolaires et scatologiques, sont fameux.

 

                            Archéo-taxonomie du genre.


Le genre Thecla décrit par Fabricius en 1807 et reprit par Swainson en 1821 a été adopté de façon variable. 

Rappelons qu'en 1758 Linné classait ces papillons dans les Papilio Plebejus Rurales, et leur donnait des noms liés, soit à la plante-hôte, soit à des hommes célèbres en Grèce. En 1773, Fabricius les incluait dans ses Hesperia. En 1801, Schrank classa l'espèce-type dans son genre Cupido. En 1804, Latreille avait créé son genre des Polyommatus, et Godart y classera en 1821 Papilio betulae. Des noms considérés comme junior sont aujourd'hui ceux de Theclaria, Rafinesque, 1815 ; Aurotis Dalman, 1816; Zephyrus, Dalman, 1816 ; Zephyrius ; Billberg, 1820 ; Theda, Motschulsky, 1866 ; Tecla Reed, 1877; Ruralis Tutt, 1906.

 

Par exemple, en 1910, Oberthür, dans ses Études de Lépidoptérologie comparée fasc.4 p. 61, utilisait le nom de Zephyrus betulae, et le même auteur écrit avec Houlbert en 1912-21 dans leur Faune armoricaine  : "Dalman avait donné en 1816 le nom de Zephirus à quelques grandes espèces de Thecla dont les ailes supérieures ne possèdent que onze nervures et dont les ailes inférieures portent des queues rudimentaires : les quatre ailes sont larges, avec le bord externe très convexe, le dessous, ordinairement d'un gris perle ou d'un fauve jaunâtre est ornée de bandes plus claires très agréablement variées" (p. 192).  

 

En 1967, Hemming écrivait :

During the latter part of the XIXth century the name Thecla Fabricius was widely misused for the Strymonid Hairstreaks consequent upon the mistaken action of Scudder (1872, 4th Ann. Rep. Peabody Acad. Sci. 1871 : 50) in rejecting Swainson's type-selection of Papilio betulae Linnaeus and in seeking to set up Papilio spini [Dennis & Schiffermüller] as type-species ; in the same period the true Theclids were normally placed in Zephyrus Dalman, 1816 (a nominal genus bearing a name which is a junior objective synonym of Thecla Fabricius, its type-species also being Papilio betulae Linnaeus).

- Trad. : Au cours de la dernière partie du XIXe siècle, le nom Thecla de Fabricius a été largement utilisé à mauvais escient pour les "Porte-queue Strymonids*" par la conséquence  de l'action erronée de Scudder (1872, 4e Ann Rep Peabody Acad Sci 1871... 50) en rejetant l'espèce-type Papilio betulae Linné de Swainson  et en cherchant à mettre en place Papilio Spini [Denis & Schiffermüller] comme espèce-type ; dans la même période, les vrais Theclinés étaient normalement placés dans le genre Zéphyr Dalman, 1816 (un genre nominal portant un nom qui est synonyme objectif secondaire de Thecla Fabricius, son espèce-type étant également Papilio betulae Linné).

* Du genre Strymon, Hübner 1816-1818.

 

 

 

 3.  Nom d'espèce : Thecla betulae (Linnaeus, 1758).

 

a) Description originale

      Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. page 482 .

 — habitat in Betula, Pruno spinosa

— Localité-type :  : Småland, Suède, lectotype désigné par Honey et Scoble (2001) cf. Fauna suecica infra, où Linné indique cette localité. 

Selon Dupont et al. 2013, cette espèce est présente dans presque toute la région paléarctique sauf le nord de l’Afrique. Elle est aussi présente en Chine et en Corée. Elle est signalée partout en France. Les chenilles se nourrissent sur Prunus spinosa L. . 

— Description :

n°146.  P[apilio] P[lebejus] alis subcaudatis fuscis ; primoribus macula reniformi fulva, subtus luteis fascia fulva. 

-Trad. : Papillon plébéien aux ailes sub-caudées brunes ; tache fauve réniforme sur les antérieures, dessous fauve à bande jaune. 

— références données par Linné: (étudiées infra)

  • Fauna suecica n° 792
  • Wilkes pap. 61 t.1 a.2.
  • Roesel Insecten belustigung I. pap. 2. t.6.
  • Ray, Historia insectorum, page 130 n°10.
  • Réaumur, Ins. I. t. 28. f.1-7.
  • Albin Ins. t.5. Fig.7.
  • Petiver gazophylacii t. II fig. 11.

 

 

b) étymologie. 

 

 Spuler (1903-1908) page 54 : 

 

— Doux et Gibeaux (2007) 

      Bouleau : allusion à la plante nourricière de la chenille de cette espèce mentionnée par Linné.  betulae : genitif du mot latin Betula, "Bouleau".

— Perrein et al. (2012) :

Du latin betulla, "bouleau", emprunté au gaulois betu-betua, même sens, "du bouleau", pour Linné qui présume la plante-hôte, aujourd'hui très exceptionnellement attestée.

 

Linné a décrit le genre betula dans son Species plantarum (1) de 1753 page 982, mais le nom était utilisé avant lui (Bauhin, Pinax) par les latins, qui l'ont repris du gaulois betua, à comparer avec  les mots bezv en breton, besew en cornique, bedw en gallois et beith en gaélique (Wiktionnaire). 

 

 


                         Archéo-taxonomie de l'espèce.

L'étude de ce nom doit maintenant être associée à d'autres, avec lesquels il est tissé selon des motifs compliqués.

1.  Les publications qui précèdent celle de Linné 1758.

Placées dans l'ordre chronologique :

 

  • Jacob Hoefangel, 1630, Diversae insectarum, tab.12 fig.1.
  • James Petiver 1704 gazophylacii  t. II fig. 11.
  • John Ray, 1710 Historia insectorum, page 130 n°10.
  • Albin Eleazar 1720 Ins. t.5. Fig.7.
  • Réaumur, 1734 Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes. I. t. 28. f.1-7.
  • Linné , Fauna suecica 1746 n° 792
  • Johann August Roesel 1746 Insecten belustigung I. pap. 2. t.6.
  • Benjamin Wilkes 1747-1749  pap. 61 t.1 a.2.

 

a) Hoefnagel 1630, Diversae insectarum planche 12 fig.1.

 La "description" se résume à la présence sur cette planche du premier papillon.

n26_w627

 

 

b) James Petiver 1704 gazophylacii page 18 t. II fig. 11.

 

f. 10 Papilio minor fuscus, duplici linea inferne praeditus [Mas]. The brown double Streak. This and the last are very rare fly, I first saw them in Mr Sam. Dales Collection in insects.

 -Trad. : f. 10 Petit papillon brun, deux lignes sur les ailes inférieures (mâles). Le Brun à double stries. Ce papillon et le dernier (suivant) sont très rares, la première fois que je les ai vu, ce fut dans la collection d'insectes de Mr Samuel Dale*.

f. 11. Papilio minor fuscus : campo aureo, linea gemina subtus ornatus (Faemina). An Hoef. tab.12 fig.1. The Golden Brown double Streak. This and the last may be male and female. Caught by my neighbour Mr Benj. Harris, August 31, 1702 in the Hest near Croydon.

 f. 11. Petit papillon brun, plage or, orné d'une double ligne en dessous. (Femelle). Le Brun et Or à double stries. Celui-ci et le précédent sont peut-être le mâle et la femelle. Attrapé par mon voisin Mr Benj. Harris, le 31 août 1702 dans le Hest près de Croydon [à une quinzaine de Km au sud de Londres].

* on se souvient peut-être que le nom anglais du Grand Mars changeant a été "The Mr Dale's Purple Eye", parce que le pharmmacien londonien Pétiver l'avait aussi observé dans sa collection ; j'avais alors signalé que   Samuel Dale (1659-1739) était aussi apothicaire (et peut-être médecin) en la ville de Braintree, Essex, à 50 km au nord-est de Londres. C'était un grand ami du naturaliste John Ray, "le Père de l'Histoire Naturelle britannique", qui habitait à Black Notlay, à un mille au sud de Braintree. Il participait avec lui à des sorties de collecte d'insectes. Il est l'auteur en 1693 d'une Pharmacologia (à l'époque, un traité de botanique appliquée), et d'une Histoire des Antiquités de Harwich et Dovercourt (1730), qui est un traité de géologie décrivant les fossiles de la montagne de Harwich. Son nom est attaché à un fossile, Buccinum dalei Sowerby, 1825. Il est en relation avec divers correspondants (Pétiver, Sloane) à qui il envoie des spécimens. Pétiver le cite dans son Gazophylacii une seconde fois page 58 en faisant référence, pour le Curcuma officinalis à sa Pharmacologia. Il faisait aussi parvenir des papillons à John Ray, qui décrivit en 1710 dans son Historia insectorum un Papilio minor qui passa pour la première description de Cyaniris semiargus.

Pétiver a vu cette espèce "dans la collection de Mr Dale" : on ignore donc à quelle date ce dernier l'a capturé, dans une fourchette 1690-1704.


c) John Ray 1710 Historia insectorum, page 130 n°10

Papilio minor, alis exterioribus nigricantibus, macula in medio lata arcuata fulva. (Lire la suite de la description latine sur le lien)

-Trad. Petit papillon, Ailes extérieurs noirâtres papillon mineures, large tache fauve en arc au milieu. 

 

d) Eleazar Albin : 1720 Ins. planche V page 23. Fig.7.

Cet auteur donne la première description de la chenille, la première identification correcte de la plante-hôte, et la première illustration couleur du papillon. 

The Caterpiller a is of a light sea-green colour. It was taken near Hornsey-Wood the 8th of June feeding on the Black-Thorn, and the 18th of June it tyed itself up after the manner of the white Butterfly, and the 16th of July came forth the Hair-streak Butterfly. The upper side of the wings, marked b, are of a dark brown, with a large spot of orange-colour in each upper wing, and three small spots of the same colour toward the bottom of each under wing . The under side of the wings c are orange-colour, with large streaks of dark red edged with white, and a shade of bright red on the edges of both the upper and under wings. This caterpillar is very rare and scarce to be met with.

-Trad. La chenille (a, fig.7) est d'un vert d'eau délicat. Elle a été prise près de Hornsey-Wood [Quartier du nord de Londres, avec ses chênes vénérables] le 8 Juin alors qu'elle se nourrissait sur un  Prunellier, et le 18 Juin, elle se fixa elle-même à la façon d'une Piéride, et le 16 Juillet émergea le Hair-streak Butterfly [Thécla du Bouleau]. Les faces supérieures des ailes, marquées  b, sont d'un brun foncé, avec une grande tache de couleur orange sur chaque aile supérieure, et trois petites taches de la même couleur vers le bas de chaque aile postérieure. Le dessous des ailes sont de couleur orange, avec de grandes bandes rouge foncé bordées de blanc, et une nuance de rouge vif sur les bords à la fois  des ailes antérieures et postérieures. Cette chenille est très rare et il est rare d'en rencontrer une.

 

La taverne de Horney-Wood à Harringay 240px-Old_HW_Tavern_sm.jpg Wikipedia

 


e) Réaumur, 1734 Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes. I. Mémoire 11 t. 28. fig. 1-7.

"les chenilles cloportes de l'orme" page 455. Réaumur se trompe sur la plante-hôte, et la gravure de Simmoneau n'est pas excellente, mais la description pendant cinq pages de la technique de filage du fil de soie de la chenille mérite le plus grand respect.


f) Linné,  1746 Fauna suecica, page 241 n°792. Ou 1761 page 283 n°1070.

792 page 241 Papilio hexapus ; alis secundariis angulo-dentatis : subtus flavo alboque flammeis.

Hoffn. Ins. t.12 f.1. Pet. gaz.fig 10 et 11. Ray Ins.  page 130 n.10 

 Habitat in Betula ; praesertim in Smolandia [Småland] obvius.

-Traduction : "Habite [la chenille se nourrit du] bouleau ; surtout présent en Smolandia." Le Smalånd est une province du sud-est de la Suède, où la famille de Linné était établie et où il est né. Elle est en grande partie couverte de forêts, notamment de bouleaux comme le signale Linné dans Flora suecica page 283.


g) Johann August Roesel 1746 Insecten belustigung I. Classe 2. page 37 planche VI.

 

Cet auteur et surtout cet illustrateur de talent donne une très belle illustration du papillon sous ses deux faces, mais aussi de la chenille qu'il nomme Schild-Räuplein ou "Chenille en bouclier" (ou en écu), et de la chrysalide avec son changement de couleur du vert au rouge-brun. Il donne aussi une description détaillée de la chenille, mais déplore de ne pouvoir donner des informations sur les œufs. Il donne comme plante-hôte le Prunellier et les Prunus. (On voudra bien corriger mes erreurs de transcription).


 Das dicke graß-grüne und gelb-bordirte Schild-Räuplein und dessen Veränderung zum papilion. 

§1.  Zuvonderst muß ich mich erklären, warum ich dieses raupen-Beschlecht mit dem Namen, Schild-Räuplein beleget habe, weil vielleicht nicht jedermann meinen Berveggrund zu dieser Benennung sogleich errathen dörste. Es mögten wol gar einige, die es niemalen in Natur gesehen, sich einbilden, als c b es mit einem herten Schildlein, auf die Art, wie die Schild kröten,tedecket sei, welches sich doch keinesweges also verhält. Blos dessen äuserliche Figur, oder die Aehnlichkeit, welche es hierinnen mit einem Schilde hat, hat mich dazu veranlasset. Es ist dieses Räuplein unten am Bauche ganz blatt ; oben her aber, so weit man es im sizen oder kriechen zu sehen bekommt, breit gewölbet, wie aus der I. Figur unserer VI Tabelle zu erkennen. Man siehet, so lange man es nicht auf den Rücken kehret, weder Kopf noch Füsse daran, jedoch lassen sich alle Belenke deutlich unterscheiden und abzehlen. Es hat auch die gewöhnliche Unzahl und Ordnung derer Füsse, wiervol solche sehr klein sind. Der Leib ist in der Mitte sehr dick, verlieret sich aber an deeden Enden, sonderlich gegen den Hintertheil zu, etwas schmäler. Die Grundfabe der haut ist gras-grün. Oben über den Rücken hi, lausen ein Paar gelbe, etwas  erhabene Börtlein, welche fornen an dem Kopfe am weitesten von einander abstehen und sich immer mehr und mehr nähern, ie weiter sie fortgehen, bis sie endlich hinten bei dem lezten Absaze völlig zusammentressen. Der Zwischenraum davon ist flach-niedergedruckt. Mit einem dergleichen gelben Börtlein ist auch unten an dem Bauche der ganze Leib  rings-herum umzogen. Un jeglicher Seite des leibes siehet man  9 bis 10 weise, schief lausende Linien, deren jegliche, von dem oberen gelben Börtlein an bis an die Einfassung des Bauches, hinterwarts über 3 Velenke herunter gezogen ist. So viel war von der Gestalt und denen Farben dieses Räuplein  zu erwehnen.

§2. Von der Farbe und Figur derer Eier, aus welchen diese Räuplein ettspringen, kan ich noch zur Zeit keine Beschreibung machen. Sie können nicht gros fein und find vermuthlich einzeln an die Blätter zerstreuet (weil auch die Räuplein selber, Zeit. Ihres lebens einzeln herumwandern,) und um dieser ursache wegen hält es schwer, dieselbigen auszugehen, wann man nicht ganz von ungefehr eines oder das andere findet. Es lebet und wendet dieses raupen-Geschlecht auf Schlehen-Stauden und Pflaumen-Bäumen. Ob es, auser denen Blättern besagter Gewächse, noch anderes Futter fresse ? Ist mir unbewust, dann ich habe sie mit jenen allezeit gefüttert, und sonst auf keinem Gewächse angetroffen.

 Gegen die Mitte des Frühling, bis zu Anfang des Sommers, pflegen sie sich sehen zu lassen. Man darf aber zuweilen viele vergebliche Gänge thun, ehe man eine findet, und kommet es hierinnen mehr auf das Glücke, als aus Fleiß und Mühe an. Denn, es ist nicht genug, daß diese raupen, wermöge ihrer Kleinigkeit und grünen Farbe, nebst dem daß sie noch meistentheils an der Unterseite der Blätter sizen, schon halb unsichtbar sind ; sondern ihre wunderliche Figur machet noch überdis ein Blendwerk, wodurch man kan leichtlich betrogen werden, und die raupe vor ein bloses Beulen-gewächs des Blates ansehen.

§ 3.  Das Kriechen dieser raupen gehet nicht geschwinder, als bei einer kleinen Schnecke. Wann sie an dem Termin ihrer Verwanderung sind, bleiben sie gleich auf der derjenigen Stelle fizend, wo sie sich befinden, es sei nun auf einem Blate oder Aste, bevestigen sich, nach Art aller Raupen von gegenwärtiger Classe, mit zarten Fäden um den leib, wie auch an ihrem hintersten Abfaze, nd sezen sich solchergestalt auser Gefahr, wen der Gewält des Windes heruntergeschmissen zu werden. Bei annähernder Verwandlungs-Zeit verändert sich die grüne Farbe ihrer haut in eine röthlichte, welche je länger je dunkeler wird, bis sich endlich der Balg völlig abstreiset, und die fig.2 abgebildete Puppe, so darunter schon ihre völlige Gestalt angenommen, auf einmal zum Vorschein kommet.

 

 

 

                   n182_w279

 

 

 


h) Benjamin Wilkes 1747-1749  pap. 61 t.1 a.2.

      .

The Brown Hair-streak-Butterfly. The Caterpillar of this butterfly is seldom found : which, I believe, is owing to the oddness of its shape and colour, which are exactly represented in the plate. I took four of them by beating the Black-thorn, and fed them on the same till the middle of June, at which time they changed into the chrysalids, and the fly was bred in the middle of August. This butterfly delights to settle on the Maple-tree, &c. by beating the branches whereof the fly will rife, and may be taken in your net. The Black-Thorn. Prunus sylvestris. Germ. Emac.

-Trad. : Le Porte-queue brun : La chenille de ce papillon est rarement trouvée, en raison, je crois, en raison des bizarreries de forme et de couleur, qui sont représentées exactement sur l'illustration. J'en ai pris quatre d'entre eux en battant les Prunelliers, et les ai nourris avec le même [prunellier] jusqu'à la mi-juin, date à laquelle elles se sont transformées en  chrysalides, et le papillon a été élevé dans le milieu de Août. Ce papillon se plaît à s'installer sur l'Érable arbre, etc. et en battant les branches atteintes par le papillon, il peut être pris dans votre filet. Prunellier. Prunus sylvestris . Allemand :Emac.

Voir la Planche 117 des Copper Paltes and English Moths and Butterflies de B. Wilkes .

 

 

Les publications notables qui suivirent celle de Linné.

— Hufnagel, 1766 Tabelle... in Berlin magazin, 2  page 68 n°23 P. betulae

 — [Denis & Schiffermüller], 1775, Wiener Verzeichniss, Famille O n°2 page 186 : Birkenfalter (papillon du bouleau).

— Fabricius, E.S.III 1 277. 69 H.R. betulae

— Lewin, 1795 Ins Planche 42 fig. 1-5.

 

— Hübner, 1796-1836 Sammlung europaïscher Schmetterlinge page 58 : Weißbirkenfalter (Papillon du Bouleau blanc] ♂ n° 383 ;♀ 384-385  http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/66/mode/1up

— Schrank, Fauna boica II page 218.

— Haworth, 1803

— Esper 1777, Schmetterlinge in abbildungen I planche XIX f.2 page 256. P.P.R. Betulae Der Nierenflekt La planche 19 montre "la chenille sur un bouleau blanc, près de la chrysalide"

— Bergsträsser, Nomenclatur, planche 36 et 70.

— Ochsenheimer, 1807, Die Schmetterling von Europa (1) page 114 Pap. betulae

 — Stephens, 1828.

— Curtis 1829 Brit. Ent. p.264

— J. O. Westwood 1840  Gen. Syst. , et 1860 The Butterfly of G.B and theirs transformations, p.88

— Henry Noel Humphreys   British butterflies and their transformations page 85 plate XXV

W. Dale, 1890 Hist. Brit. Butt. page 37 : description des œufs, de la chenille, de la chrysalide et des imagos, puis présentation des observations en Grande-Bretagne. Il décrit le parasitage par trois espèces d'Ichneumons.

https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/38/mode/2up/search/hair-streaks 

— En 1908, J.W. Tutt consacre une étude (très) détaillée de Thecla betulae (sous le nom Rurales betulae) dans le volume IX de A national history of the British Lepidoptera page 273 à 319 et Planche XI où il donne des photographies des œufs, des larves avec ou sans parasitisme, de la chrysalide et de l'imago.

 

— Oberthür, 1910 Études de lépidoptérologie comparée 1910 fasc.4 page 61.

 

— Oberthür et Houlbert, 1912-21 Faune armoricaine, Zephirus betulae 


 

 L'identification de la chenille et de la plante-hôte. 

E. Albin a signalé la bonne plante-hôte, le Prunellier Prunus spinosa en 1720, Roesel en 1746 l'a confirmé, comme B. Wilkes, mais Linné n'a pas suivi ces auteurs et indique fallacieusement comme plante le Bouleau en 1758. Geoffroy répète la même erreur, puis Godart associe le bouleau au prunus spinosa et au Prunus domesticus, comme son élève Duponchel en 1849. Voici ce qu'écrivait Oberthür en 1910 :

   Je crois que les plantes nourricières de la chenille de Zephyrus betulae, en Bretagne, sont principalement : ulmus campestris, quercus sessiflore et pedunculata. Tutt, en faisant le recensement des « foodplants » de Ruralis betulae, d'après les indications des auteurs, ne cite pourtant ni le chêne ni l'ormeau, mais il relève les noms d'arbres et d'arbustes que je transcris comme suit : Prunus spinosa, prunus domestica, prunus padus, betula alba, corylus, amygdalus nana (cum flore pleno), le chêne (oak), le peuplier (poplar), l'aulne (alder), le nerprun (buckthorn), l'abricotier (apricot), le cerisier (cherry), le pêcher (peach). Il a oublié de nommer l'épine-vinette indiquée par le P. Engramelle et le tilleul cité par Esper.

La description des œufs, et l'appréciation de la densité de population.

      Sans étude exhaustive, la plus ancienne description, avec photographies d'une qualité exceptionnelle pour l'époque, est celle de W. Tutt en 1908. Alors que la présence du papillon est très sous-estimée lorsqu'on se base sur l'observation des imagos, la recherche systématique des œufs sur les prunelliers, à l'aisselle des branches ou des épines, fait apparaître une présence insoupçonnée et très répandue de l'espèce. Ainsi, Oberthür la jugeait rare en Bretagne et très rare en Finistère, alors que la recherche des œufs révèle qu'elle occupe toute la bande côtière de Bretagne, notamment en Finistère, ainsi que l'intérieur des terres en Ille-et-Vilaine. Il n'est pas exagérée de dire que, sur ce point, les connaissances  ont attendu le XXIe siècle.

Les soins par les fourmis. 

La larve sort de l'œuf au printemps en perçant un trou dans le haut de l'œuf et entre immédiatement dans un bourgeon en développement. La coquille n'est pas consommé et peut être trouvé un peu après que la larve a émergé. Après la première mue, la larve se repose le jour sur un tapis de soie située sur la face inférieure d'une feuille, et s'alimente loin de son lieu de repos la nuit, retournant au lieu de repos   comme l'aube. La larve vert clair est très bien camouflé, se mariant parfaitement avec la feuille sur laquelle il est assis. La larve entièrement alimenté laisse la plante hôte avant la nymphose, changeant de couleur pour adopter un brun terne pour maintenir l'excellent camouflage car il se mêle aux feuilles mortes. Il y a 3 mues au total.

 La chrysalide est formée dans une crevasse dans le sol, entre la litière de feuilles ou à la base d'une plante. Il a été connu pour une nymphe d'être enterré par les fourmis, qui trouvent qu'il est très attractif, dans une cellule lâche de la terre sèche. Cette étape dure environ 4 semaines. (UK Butterfly).

Ce maternage de la chrysalide par la fourmi est connu depuis les années 1980 ; il est étudié dans l'article de T. Lafranchis et P. Kan (Oreina 2012 en ligne)

 


                                        Illustrations :

      Esper, Planche XIX fig 1, image Openlibrary.org

               dieschmetterling01espe_0085.jp2&scale=4.

Jacob Hübner, Sammlung, fig 383-385 BHL

              n154_w569

 

 

 

 

 

              II. Noms vernaculaires.


        Les premiers noms donnés à ce papillon furent les noms anglais de "The Brown double Streak" et "The Golden brown double Streak", Pétiver, 1703 ; "The Brown Hairstreak", Ray, 1710, "The Hairstreak" Butterfly, Albin 1720.

          En France, il reçut les noms de  "Porte-queue fauve à deux bandes blanches " (Geoffroy, 1762) ; "Le Porte-queue à bandes fauves" (Engramelle, 1779) ; "Le Polyommate du Bouleau" (Godart, 1821) ; "Le Thécla du bouleau"  (seconde partie XIXe et P. Robert 1934) ; "La Thécla du Bouleau" (G. C. Luquet, 1986) ; "La Thécla orangée" (C. Perrein, 2013)

 

I. Les Noms français. 

 

1. Le Porte-queue fauve à deux bandes blanches, Geoffroy, 1762.

  Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 58 n°27.

Papillons à six pieds. II, Les petits Porte-queues.

"Ce papillon est fort rare dans ce pays, je n'ai jamais trouvé que le seul que j'ai. M. Linnaeus dit que sa chenille vient sur le bouleau : elle est du nombre des chenilles cloportes"

 

— Dans l'édition latine par Fourcroy en 1785 de l'Histoire des insectes de Geoffroy page 243 n°27, cette espèce est nommée P. betulae, avec la mention habitat sylvas, larva betulam, "vit dans les bois, la chenille sur le bouleau".

 

 

 

2. Le Porte-queue à bandes fauves , Engramelle, 1779.

Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 152 Planche 35 fig. 70 a-f  par J.J Ernst gravée par J.J. Juillet  1779.  

 


3. Polyommate du bouleau, Latreille et Godart 1819

Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 647 n° 110.

Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

Latreille avait crée en 1804 le genre des Polyommates ("à plusieurs yeux", un équivalent d'Argus), défini par "des palpes inférieurs de longueur moyenne, ou courts". (Considérations générales sur l'ordre des insectes p. 355).

 

 

 

6. Le Polyommate du bouleau, Godart 1821,

      Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823, page  181 planche IX fig. 1 (♀) peinte par Delarue et gravée par Auguste Dumenil. 

 


                    n270_w305


 

 

 Ce nom a été repris  par Hippolyte Lucas (1834) page 25, P.A. Duponchel et Guenée 1849 , par Le Borgne de Kermorvan en 1836 pour le Finistère (in E. Souvestre), Achille Pénot 1831 (Haut-Rhin), Henry Milne-Edward 1843,  Aristide Dupuis 1863.

7. "Le Thécla du Bouleau" est utilisé dès 1869 par Guillaume Louis Figuier (Les Insectes), puis dans diverses revues, et enfin par Paul Robert (1934).

 

 

La Chenille.

 

 Le Polyommate du bouleau (Duponchel, 1849).

P.A.J. Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles page 77 planche 7 par Dumenil fig. 27 a (chenille) et b (chrysalide). Image BHL

Cette chenille vit sur le bouleau blanc (betula alba), le prunier épineux (prunus spinosa), et principalement sur le prunier domestique (prunus domestica) ; ausi son papilon se rencontre-t-il le plus souvent dans les jardins fruitiers que dans les bois. Elle ne paraît qu'une fois dans le courant juin, et sa transformation en chrysalide a lieu ordinairement à la fin de ce mois. L'insecte parfait se montre du milieu de juillet jusqu'en septembre. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe, mais elle est solitaire et abondante nulle part.

La plante représentée est le bouleau blanc (Betula alba).

On constate que l'illustration est assez exacte, si on la rapproche des photographies d'un site comme lepiforum. Comment concilier cette exactitude avec l'erreur de la plante-hôte ?

                       n94_w320

                       

      

 

 

6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

       Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "La Thécla du Bouleau", et comme nom accessoire "La Thècle du Bouleau" tout en citant "Le Porte-queue à bandes fauves" d'Engramelle pour l'écarter en raison de sa longueur. 

  Une note 35 indique :

"Contrairement à ce qu'indique Le Cerf ( 1944 Atlas des Lépidoptères de France, I. Rhopalocères,  Editions Nérée Boubée et Cie, Paris p. 62) la Thécla du Bouleau se développe aussi sur le bouleau".

Aujourd'hui, aucun des sites de références ne confirment que le Bouleau est aussi une plante hôte de Thecla betulae : lepinet, lepiforum, UK Butterflies, Butterfly Guide, Papillons de Poitou-Charentes, etc. Tolman et Lewington donnent uniquement P. spinosa.  Lafranchis écrit "Le Bouleau est cependant cité comme plante-hôte occasionnelle en Allemagne et en Scandinavie" sans donner ses sources. Luquet lui-même écrit aujourd'hui "Les chenilles se nourrissent sur Prunus spinosa L." [Dupont et al. (2013)]. Or, le nom "La Thécla du Prunellier" est déjà attribué au Satyrium pruni. Cela montre les risques que prennent les nomenclateurs lorsqu'ils introduisent le nom d'une plante-hôte pour créer un zoonyme, scientifique ou vernaculaire. Il faudrait corriger par exemple les noms de Linné pour napi, rubi, ou betulae, et, déjà, les noms de G. Luquet pour l'Azuré de la Sarriette ou le Thécla du Bouleau. Or, un nom zoologique a comme objet de créer un signifié arbitraire mais consensuel, et tout changement rend ce consensus hasardeux. Des noms comme "Vulcain", ou "Apollon", qui n'ont pas à se justifier en fonction des caractères de l'espèce, sont beaucoup plus judicieux, et combien plus plaisants à utiliser !

  Dans son travail de création ou de réorganisation des noms vernaculaires, G. Chr. Luquet a regroupé les membres de la sous-famille des Theclinae (ses Théclines) sous les mêmes noms de "Thécla de-" (11 espèces) ou de Faux-Cuivrés de-" ( 7 espèces), éliminant tous les anciens noms de "Porte-Queue". 

 Par ailleurs, Gérard Chr. Luquet rappelle à nos esprits étourdis —au mien tout du moins— que le nom de "Thécla" (ou "Thècle") est du genre grammatical féminin, comme le prénom dont il est issu.

 

 

6'. "La Thécla orangée".

Je découvre ce nom mentionné par Perrein et al. (2013) à coté de celui de "Thécla du Bouleau"; ces auteurs ne  commentent pas cette mention, que je n'ai pas retrouvé attesté auparavant. Il peut s'agir d'une tentative de se dégager élégamment de la problématique du nom piégé par une plante-hôte erronée.

 

 

7. Noms vernaculaires contemporains :

 

  Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Zephirus betulae L., mais utilisent dans leur texte page 194 le nom "Le Porte-queue à bandes fauves". 


—Bellmann / Luquet 2008 : "La Thécla du Bouleau".

— Blab, Luquet 1988 : "La Thécla du Bouleau"

— Chinery / Luquet 2012  : non représentée

— Doux & Gibeaux 2007 : "La Thécla du Bouleau".

— Higgins & Riley /Luquet 1988 : "La Thècle du Bouleau". 

— Lafranchis, 2000 : "La Thécla du Bouleau" .

— Perrein et al., 2012 : "Thécla du Bouleau, Thécla orangée".

— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Thécla du bouleau".

— Wikipédia : "La Thècle du bouleau ".


    

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

 

 

  • "Nierenfleck-Zipfelfalter" en allemand : "taches réniformes-pointe-papillon ou Porte-queue à tache réniforme"
  • "Ruostenopsasiipi"  en finnois
  • "Pazik brzozowiec" en polonais
  • "Brezov plavorepac" en croate : Plavorepac du bouleau.
  • "Bērzu zefīrs" en letton : zefirs du bouleau.
  • "Ostrôžkár brezový"  en slovaque : ...du bouleau.
  • "Ostruháček březový" en tchèque : ...du bouleau.
  • "Beržinis zefyras" en lithuanien 

i>

  • "Topacio" en espagnol : le Topaze
  • "Guldhale" en danois  : Queue d'or.
  •  "Nyírfa csücsköslepke" en hongrois : du bouleau
  • "Sleedoornpage" en néerlandais : page ? du Prunellier
  • "Eldsnabbvinge" en suédois
  • "Kase-siilaktiib" en estonien
  • "Slåpetornstjertvinge" en norvégien : Papillon à queue du Prunellier
  • "Huşgüzeli" en turc : la belle du bouleau.
  •  

     

     

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • " Brithribin brown " en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

     

           


    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).

           La Thécla du bouleau est nommé par les anglais The Brown Hairstreak, le (papillon) Brun aux stries (comme des cheveux). Il appartient à un groupe de cinq Hairstreak, avec le vert (Green Hairstreak, Callophrys rubi), le violet (The Purple Hairstreak, Quercusia quercus), le noir (The Black Hairstreak, Satyrium pruni), et celui aux lettres blanches ( The White letters Hairstreak, Satyrium w-album).

    Son nom a été successivement :

    • "The Brown double Streak", mâle : Pétiver, 1703.
    • "The Golden brown double Streak", femelle : Pétiver, 1703.
    • "The Brown Hairstreak", ou Hair-Streak, ou Hair Streak : mâle : Ray, 1710 ; Wilkes, 1747-49 ; Harris, 1766 ; Jermyn, 1824 ; Rennie, 1832 ; Humphreys & Westwood 1841 ; Wood, 1852 ; et la plupart des auteurs suivants
    • "The Golden Hairstreak, femelle : Ray, 1710.
    • The Hairstreak Butterfly, Albin 1720.

     

     

     

     

     


                                   Mes images.

    Œuf sur Prunus spinosa, St-Hernot, Crozon (29), 24-02-2014.

    117c.jpg

     

     


    thecla-du-bouleau 6800c

    DSCN0912

     

     

     

    thecla-du-bouleau 6810

     


                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : Thecla    

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Thecla betulae

    — UK Butterflies : Thecla betulae

    — lepiforum : Thecla betulae

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner ().

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; . http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Zoonymie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

    — Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, Eleazar 1720: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. . GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    — BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    — DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1776-1807 /1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HOEFNAGEL , D. I. 1630. Diversæ insectarum volatilium icones ad vivum accuratißime depictæ. - pp. [1], pl. 1-16. [Amsterdam]. (N. I. Vißcher). BHL

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1796-[1836]: Sammlung europäischer Schmetterlinge.Augsburg. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Abréviations de références utilisées par Linné et autres auteurs : Animalbase

    Fabien Raimbault, A la recherche des noms d'insectes...ou les principes de la recherche étymologique appliquée à l'entomologie :http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i86raimbault.pdf

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=&LOGID=LOG_0002&PHYSID=PHYS_0009

    Google : http://books.google.fr/books?id=79BYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=verzeichniss+Denis+et+schifferm%C3%BCller&hl=

    fr&sa=X&ei=AHYGU5vEAfC00QXu1IBo&ved=0CDIQ6AEwAA#v=

    onepage&q=verzeichniss%20Denis%20et%20schifferm%C3%BCller&f=false

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Esper, Planches :http://www.archive.org/stream/dieschmetterling01espe#page/n44/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1793 Ent Sys em    https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Fabricius 1807 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/103296#page/293/mode/1up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hoefnagel 1630 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/86576#page/5/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Linné, Species Plantarum http://www.biodiversitylibrary.org/item/13829#page/1/mode/1up

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Oberthür, Études http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8792#/summary

     1910 (4) http://www.biodiversitylibrary.org/page/10532070#page/299/mode/1up

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Roesel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Schneider 1787 http://books.google.fr/books?id=VnY-AAAAcAAJ&pg=PA241&lpg=PA241&dq=schwarzgestrichelter+schmetterling&source=bl&ots=c5RGnFNYx4&sig=-HkttVMLK2SZP6KRw5MXfvJCYxI&hl=fr&sa=X&ei=

    AHwGU7m9LoLm7Abd7oGICg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=schwarzgestrichelter%20schmetterling&f=false

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

    Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

    Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

     

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier
    10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:58

    Zoonymie du papillon le Collier-de-Corail, Aricia agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775).

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónomaὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

     

     

    Résumé. 

    Aricia : ce nom de genre choisi par Reichenbach en 1817 désigne, dans l'Énéide de Virgile, soit la jeune princesse athénienne Aricie, épouse d'Hippolyte, soit la ville d'Aricia dans le Latium, célèbre par son sanctuaire de "Diane aricine" où Hippolyte avait été caché par Artémis après l'avoir ressuscité. Jean Racine, dans sa tragédie Phèdre (1677), raconte les amours d'Hippolyte et d'Aricie, de même que Jean Philippe Rameau dans sa tragédie lyrique "Aricie et Hippolyte" (1733).  

    Agestis : modification du nom Ægestes pour le rapprocher et le coupler avec celui du Papilio Alexis, nom à l'époque de notre Polyommatus icarus, car les femelles des deux espèces étaient réputées délicates à distinguer. Ægestes ou Acestes est , dans l'Énéide de Virgile, un roi de Sicile qui accueillit Énée lors de sa fuite de Troie, et aida ce dernier à célébrer la mort d'Anchise. Il fonda la ville d'Egesta ou Segesta.

    — Le nom "Collier-de-Corail" a été créé en 1986 par G. Chr. Luquet, du Muséum d'Histoire Naturelle. C'est le premier nom vernaculaire proprement dit, précédé par "Argus Bleu"  d'Engramelle 1779, et par "Polyommate agestis" de Godart 1819.

         

     

     

             I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

             Publication originale :   Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336, "Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

     

     

    La famille des Lycaenidae Leach, [1815] tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). il comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.

    Ses 6000 espèces mondiales représentent un tiers des Papilionoidea. La majorité a développé des stratégies d'associations facultative ou obligatoire avec les fourmis, qui vont du parasitisme au mutualisme. Les chenilles et les chrysalides utilisent des signaux chimiques et acoustiques pour manipuler les fourmis dans le sens de la myrmecophylie. La présence d'une glande dorsale, située en général sur le 10ème segment exsudant un liquide sucré comparable au miellat des pucerons est un caractère largement partagé par les chenilles de lycénidés myrmécophiles et connu depuis 1894 . On parle alors de chenilles trophobiontes. Toutefois, certaines espèces ont mis au point des stratégies plus complexes pour inciter les fourmis à les adopter et à les transporter au sein de leurs fourmilières.

     

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus. Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 1 Tribu, celle des Polyommatini Swainson, 1827  riche de 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876 
    • Lampides Hübner, [1819]   
    • Cacyreus Butler, 1897 
    • Cupido Schrank, 1801 
    • Celastrina Tutt, 1906 
    • Maculinea Eecke, 1915  
    • Pseudophilotes Beuret, 1958 
    • Scolitantides Hübner, [1819] 
    • Iolana Bethune-Baker, 1914  
    • Glaucopsyche Scudder, 1872 
    • Plebejus Kluk, 1780           
    • Aricia [Reichenbach], 1817 
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

    2. Nom de genre : Aricia, Reichenbach, 1817.

     

    a) Description originale : Aricia Reichenbach, :

    R.L [Reichenbach] 1817; Jenaische allgemeine Literatur-Zeitung . 1: 280.

    In  [Reichenbach, Heinrich Gottlieb Ludwig] [1793-1879] 1817. "Die Schmetterlinge von Europa". Jenaische allgemeine Literatur Zeitung (14)1(35): 273 280 (Février), (36): 281-288 (Février), (37): 289 293 (Février) [general].     

    Il s'agit d'un compte-rendu dans cette revue d'un ouvrage paru en 1816, Die Schmetterlinge von Europa, de Ferdinand Ochsenheimer 4e volume 1816. Reichenbach, qui signe R.L à la fin de l'article page 293, se livre à une recension de la taxonomie et cite les genres dont il est l'auteur : outre Aricia ce sont les genres  Deltote (Noctuidae), Eratopis, Hapala, Lagopus, Laspeyresia, Ophiogenes, 

    Orthogramma, Psilogaster, Pterodonta, Staurophora et Xylites .

    —Type spécifique :  Papilio agestis Denis & Schiffermüller

    — Description : pas de description.

     — caractères du genre Aricia : (d'après site D. Audouard)

    a) genre Aricia et autres :

    • Aile antérieure sans point dans la cellule
    • Aile antérieure assez anguleuse 
    • Tache blanche assez courte 
    • Lunules orangées 

    b) caractère d’Aricia:

    •  Ailes brunes  chez les deux sexes
    • Tache discoïdale noire 
    • Lunules submarginales orangées 
    • Bordure brune entre les taches et le bord.

    — Auteur.

          (Wikipédia) : Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach est un botaniste et un zoologiste allemand, né le 8 janvier 1793 à Leipzig et mort le 17 mars 1879 à Dresde.

    Son père est Johann Friedrich Jakob Reichenbach, recteur adjoint à la Thomasschule de Leipzig, auteur en 1818 du premier dictionnaire gréco-allemand. Son fils, Heinrich Gustav Reichenbach (1823-1889), est également un botaniste, spécialiste des orchidées.

        Ludwig Reichenbach étudie la médecine et les sciences naturelles à l'université de Leipzig à partir de 1810. Il y obtient un titre de docteur en philosophie en 1815 et de médecine en 1817. Il est habilité pour enseigner en 1818 et devient professeur extraordinaire, puis en 1820, professeur titulaire de la chaire d’histoire naturelle à l’Académie de médecine et de chirurgie de Dresde. Il occupe ce poste jusqu’à la suppression de l’institution en 1862.

    Parallèlement à ces fonctions, il dirige le muséum royal d'histoire naturelle de Zwinger. En outre, il fonde le jardin botanique de Dresde qu’il dirige jusqu'à sa mort.

    Il se fait connaître pour ses travaux sur la flore et la faune allemandes qu’il classe suivant un système naturel. Il fonde la société savante « Flora » en 1843, destinée à promouvoir la recherche scientifique en botanique et en horticulture. Il préside « Isis », la célèbre société d’histoire naturelle de Dresde, 1836 à 1866. Il fonde également, en 1834, la « société protectrice des animaux ». Ces deux sociétés existent encore de nos jours. Il illustre souvent lui-même ses ouvrages. Il travaille énormément et laisse à sa mort plus de six mille dessins, la plupart réalisés de sa main.

     

    Ce genre Aricia comporte en France 4 espèces :

    • Aricia nicias (Meigen, [1829]). Azuré des Géraniums.
    • Aricia artaxerxes (Fabricius, 1793). Argus de l’Hélianthème.
    • Aricia montensis Verity, 1928. Argus andalou.
    • Aricia agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775). Collier-de-corail.

     

    — Étymologie du nom Aricia

     

    1. Selon les étymologistes en entomologie :    

      —  A.M. Emmet (1991) page 150 :

    Aricia R.L.,1817 — An ancient town of Latium where there was a sacred grove and temple of Diana. The identity of "R.L", the nomenclator, is believe to be Reichenbach of Leipzig.

    Aricia R.L, 1817 ; une ville ancienne du Latium où se trouvaient un bosquet sacré et un temple dédiés à Diane. L'identité de "R.L", le nomenclateur, est estimée être Reichenbach, de Leipzig.

    — Hans A. Hürter (1998) page 369 :

     Aricia, -ae : alte Stadet in Latium südöst von Rom am Fuße des Albaner Gebirges und an der Appischen Straße jetzt Riccia oder Ariccia. In der Nähe befand sich ein Tempel und Hain der Diana mit dem lacus nemorensis.

    Aricia,-ae: ancienne ville du Latium (maintenant Riccia ou Ariccia) au sud-est de Rome, au pied des monts Alban et sur ​​la Via Appia. A proximité était un temple et le  bosquet de Diane avec le lacus nemorensis.

    —Doux et Gibeaux (2007) : 

    "Nom d'une ancienne ville du Latium dans laquelle se trouvaient un bois sacré et un sanctuaire dédié à Diane."

    — Perrein et al (2012). 

    " Aricia est le nom d'une ancienne ville du Latium où se trouvaient un bois sacré et un temple de Diane —suivant Emmet— mais Aricie est aussi une princesse athénienne qui épousa Hippolyte, un prince ressuscité par Asclepios et transporté en Italie par Artémis audit sanctuaire d'Aricia."

     

    Discussion étymologique.

      Comme d'habitude en zoonymie des rhopalocères, il faut rechercher un nom de personnage en priorité et n'accepter les noms de lieux ou les adjectifs qualificatifs que par défaut. Or, Aricia, (Aricie en français), est un nom illustre, notamment par le couple Hippolyte-Aricie que Jean Racine a mis en scène dans sa tragédie Phèdre.

     1. Aricie, princesse athénienne, et héroïne de Racine et de Rameau.

      Aricia désigne une princesse athénienne, fille de Pallas. Selon la légende, Pallas (en grec ancien Πάλλας / Pállas), fils de Pandion (roi de Mégare, fils de Cécrops) et de Pylia, est le frère d'Égée, Lycos et Nisos. Il avait aidé son demi-frère Égée à la conquête du trône. Il reçut une partie du royaume de son père en héritage et ses cinquante fils, nommés les Pallantides, qui s'opposèrent à Thésée lorsque le trône d'Athènes lui fut accordé. Croyant pendant longtemps qu'Egée n'avait pas d'enfant (puisque Thésée, élevé loin d'Athènes, leur était inconnu), ils avaient espéré recueillir sa succession et se partager le pouvoir sur Athènes lorsqu'il serait mort. Mais Thésée revint de Trézène et fut reconnu par son père. Ils s'opposèrent alors à cette reconnaissance, contestant la légitimité de leur cousin. Les Athéniens passant outre, et Thésée ayant été déclaré roi, ils se mirent en lutte ouverte contre lui. Mais ils furent vaincus et tués. Pour se purifier de leur mort, Thésée et sa femme Phèdre s'imposèrent un exil d'un an à Trézène. 

     D'autre part, Racine, dans sa tragédie de Phèdre (1677) choisit de rendre Hippolyte, (le fils de Thésée et de la reine des Amazones), amoureux de cette Aricie. Le couple "Hippolyte et Aricie", donne plus tard son titre à la première tragédie lyrique de Jean-Philippe Rameau : elle fut créée le 1er octobre 1733 à l'Académie royale de musique. Hippolyte et Aricie fut joué 123 fois entre 1733 et 1767. Il disparut ensuite du répertoire de l'Opéra de Paris.

    On peut donc dire qu'en 1817, lorsque Reichenbach a créé ce nom de genre, le nom "Aricia" pouvait faire référence à cette Aricie.

     Néanmoins, une Aricia peut en cacher d'autres, et il faut ouvrir une discussion où rien n'est simple.

    2. Aricia, ville, ou mère de Virbius dans l'Énéide.

     La discussion naît d'un passage du Livre VII de l'Énéide de Virgile, et de sa traduction. "Aricia ( du grec ancien : Ἀρικία ) y apparaît dans les hexamètres suivants :

    Ibat et Hippolyti prolos pulcherrima bello, 
    Virbius, insignem quem mater Aricia misit 

    (Traduction littérale: « Vint le fils d'Hippolyte, un très beau guerrier /Virbius, célèbre que  mère Aricia envoya ...»).

     Deux écoles s'opposent : la première est celle qui, avec Servius (commentateur illustre de Virgile dans In tria Virgili Opera Exposito  7. 762) pense que Virgile fait allusion à la ville d'Aricia dans le Latium , en utilisant l'épithète «mère» avec le nom de la ville en l'honneur de Octave Auguste dont la mère était originaire de Aricia.  En effet, Aricia près de Rome, était un lieu consacré à Diane (assimilée à Artémis), où Egeria, l'esprit d'un ruisseau voisin, partageait avec Diane la tutelle de l'accouchement, et où il est dit que Artemis avait caché Hippolyte sous le nom de Virbius après l'avoir ressuscité. Le sanctuaire de "Diane aricine" était dirigé par un prêtre portant le nom de Rex Nemorensis, ("Roi de Némi"). Sa succession s'effectue par la provocation en duel du détenteur par le prétendant au titre. Celui qui assommait (ou tuait) l'autre avec une branche cueillie sur un arbre particulier recevait alors le titre. Il est probable que la brutalité de l'épreuve a pu provoquer sa désertion si bien que progressivement, les détenteurs du titres ne sont plus des officiants mais des esclaves prêts à risquer leur vie pour leur propre sauvegarde. Le sacerdoce serait alors revenu à des prêtres extérieurs, comme les pontifes romains, qui viennent accomplir les cérémonies. 

    La traduction est alors : "S'avançait aussi, très beau guerrier, le fils d'Hippolyte, le brillant Virbius ; c'est la vénérable cité d'Aricie qui l'envoie."

     "La légende de Phèdre et d'Hippolyte est bien connue. Fils de Thésée, Hippolyte honorait tout particulièrement Artémis, et méprisait Aphrodite. Pour se venger, cette dernière suscita dans le cœur de Phèdre, la seconde épouse de Thésée, une passion violente pour le jeune homme, qui repoussa ses avances. De dépit, Phèdre alors écrivit à son mari une lettre dénonçant Hippolyte en prétendant qu'il avait voulu la violer. Thésée la crut et demanda à Poséidon d'envoyer un monstre marin, lequel, sortant de la mer, effraya les chevaux d'Hippolyte qui tomba de son char et mourut. En apprenant le mal qu'elle avait causé, Phèdre se donna la mort. Telle est la version traditionnelle, à laquelle on imagina une suite, dont Virgile se fait ici l'écho. À la prière d'Artémis-Diane, le médecin Asclépios, fils du dieu guérisseur Phébus-Apollon et désigné par Virgile sous le nom de Péon (7, 769), une de ses épithètes, aurait rendu la vie au jeune homme. Indigné, Jupiter aurait puni lui-même Asclépios en le précipitant aux enfers. Quant au miraculé Hippolyte, Artémis-Diane, appelée aussi Trivia, dont il était le protégé, serait venue le cacher dans son sanctuaire italien d'Aricie, sur les rives du lac de Némi, dans les monts Albains." Bibliotica Classica Selecta, note des vers 761-768

     

     

    " Virbius : Si l'on en croit le commentaire de Servius, à Aricie, Artémis-Diane aurait confié Hippolyte, ressuscité des morts, à une nymphe locale, nommée Égérie, et elle l'aurait fait appeler Virbius, parce qu'il avait été deux fois (bis) un homme (uir), allusion à sa résurrection. C'est son fils, portant donc le même nom que lui, Virbius, qui aurait fait partie des alliés italiens contre Énée. Cette filiation embarrassait déjà Servius, d'une part parce qu'Hippolyte est partout et toujours considéré comme rétif à l'amour et parce que d'autre part Virgile lui-même souligne le caractère solitaire de sa vie à Aricie. Quoi qu'il en soit de cette légende, il est sûr que dans le bois sacré d'Aricie, près du lac de Némi, on vénérait non seulement Diane, mais aussi une nymphe qui s'appelait Égérie, ainsi qu'une divinité masculine, nommée Virbius, dont la nature précise n'est pas claire. Tous ces cultes, à l'origine, n'avaient strictement rien à voir avec l'histoire d'Hippolyte et de Phèdre. Les liens tressés par la légende, totalement artificiels, sont le résultat de constructions savantes. Voir aussi Ovide, Mét., 15, 479-546." Bibliotica Classica Selecta, note des vers 761-768

    "Vénérable Aricie (7, 760). Le texte latin porte mater Aricia, qu'il faut se garder de traduire, comme on le fait parfois, par « sa mère Aricie ». Aricie n'est pas la mère de Virbius, mais la cité qui l'a envoyé. En utilisant cette formule, Virgile veut rendre un hommage appuyé à Aricie, parce que, comme le précise Servius, la mère d'Auguste était originaire de cette cité. Ce n'est pas le seul cas dans l'Énéide où le terme mater est accolé à un nom de ville (cfr 10, 172, Populonia mater, où mater a le sens de « patrie »). Il ne sera plus question dans la suite du récit, ni d'Aricie, ni d'ailleurs de Virbius.  " (Idem)

     

    La deuxième école traduit le passage ainsi (André Bellesort) :

    "Et le fils d’Hippolyte, un très beau guerrier, Virbius, s’avançait. Sa mère Aricie l’avait envoyé dans tout son éclat, élevé sous le bois sacré d’Égérie, près des rives humides où, arrosé du sang des sacrifices, se dresse l’autel secourable de Diane". 

    Ou, plus littéralement : "Le fils d'Hippolyte, Virbius, magnifique à la guerre,/que sa mère Aricie envoya, superbe aux yeux de tous." Alors que Virbius est généralement le nom par lequel Hippolyte se dissimulait après avoir été ramené à la vie, à la demande de Artémis, cette traduction considère Aricie comme la mère de Virbius et l'épouse d'Hippolyte.

    Virbius était  à l'origine une divinité italique personnifiant le soleil (Wikipédia) ou une divinité sylvestre (son nom rappelle celui des Vires, nymphes des bocages verdoyants, compagnes et servantes de Diane), bien qu'il soit aussi compris comme  « deux fois homme ».

     

    3. En conclusion, il est illusoire de vouloir départager les tenants des deux interprétations, et Aricia désigne, pour nos contemporains et pour ceux de Reichenbach, aussi bien un personnage féminin de l'Antiquité latine qu'une ville du Latium. La certitude est que ce nom fait référence à la fois à l'Énéide de Virgile, au "Phèdre" de Jean Racine et à la tragédie lyrique "Aricie et Hippolyte" de Rameau. Comme, chez les nomenclateurs précédant Reichenbach, de Linné à Denis & Schiffermüller, les noms propres de lépidoptères diurnes font très majoritairement référence à des noms de personnage, et comme je souhaite honorer la littérature française, je choisis de voir en Aricia la belle jeune fille qui parvint à rendre amoureux le sauvage et martial Hippolyte.

              

     

     3.  Nom d'espèce : Aricia agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775)

     

    a) Description originale

     

     Papilio agestis [Denis & Schiffermüller], 1775

    [Denis & Schiffermüller] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum. Vienne. 322 pp. page 184 :

    — Localité-type : "Umgebung von Wien", environs de Vienne, Basse-Autriche, Autriche.

    — Description : 

    "Unbekannt raupe. Lichtfeuerblauer (das männchen) oder Kaffebrauener (das Weibchen) ganz randflecklichter Falter — P. Agestis (Fem. P. Alexis var.I Scop.).

    "Chenille inconnue. Papillon bleu "lichtfeuer" [intense ?] (le mâle) ou Brun-café (la femelle) aux bords constellés de taches claires — Papilio Agestis. (femelle du papilio alexis variété 1 de Scopoli)."

    Cette espèce est classée avec 17 autres espèces parmi le groupe suivant:

    "— N. hochschildraupen. Larvae gibboscutatae.

    — Vieläugichte Falter. "Papiliones polyophtalmi" Androv.[andi]. "Les Argus" Geoffr.[oy]. "Les campagnards" Sebae."

    — Répartition et plante-hôte : Plante-hôte non spécifiée par D&S qui ne connaissent pas la chenille. Selon Dupont et al 2013, cette espèce est présente dans toute l’Europe et du sud de l’Oural à l’est du Kāzākhstān. Elle est aussi présente en Asie Mineure. Elle est signalée dans toute la France. Les chenilles se nourrissent sur diverses Geraniaceae.

    — Caractères déterminants : Outre les caractères propre au groupe Aricia (cf.) C'est un petit papillon au dessus marron orné d'une ligne submarginale de lunules orange bien développées et  en série complète aux deux ailes et frange blanche.

    Son revers est beige, les ailes sont ornées d'une ligne de points blancs centrés de noir et d'une ligne submarginale de taches orange en série complète.

    — Distinction avec la femelle de "Papilio Alexis de Scopoli".

     Les auteurs anciens nomment sous ce nom notre Polyommatus icarus, l'Argus Bleu. Denis et Schiffermüller, à la page 183 de leur Verzeichniss, discutent des caractères distinctifs : la femelle de P. Alexis a toujours un peu de poussière bleue sur le dessus de l'aile à la différence de P. agestis. Ce critère sera repris par Latreille, puis Godart.

     

    b) Synonymes (Muséum-INPN) et Sous-espèces.

    Aricia agestis agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775)
    Aricia agestis calida (Bellier, 1862)
    Aricia agestis gallica (Oberthür, 1910)
    Aricia agestis subcalida Verity, 1920
    Aricia agestis D., 1775
    Aricia medon subcalida Verity, 1920
    Lycaena agestis calida Bellier, 1862
    Lycaena agestis gallica Oberthür, 1910
    Lycaena agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775)
    Papilio agestis [Denis & Schiffermüller], 1775
    Papilio astrarche Bergsträsser, 1779
    Papilio medon Hufnagel, 1776  
    Plebeius agestis ([Denis & Schiffermüller], 1775)
    Plebeius medon (Hufnagel, 1766)  

     

     

    LERAUT retient la présence de quatre sous-espèces en France :

    - agestis [Denis & Schiffermüller, 1775].

    - calida Bellier, 1862. Localité-type : Corse. Bellier de La Chavignerie, J.-B. E. 1862. "Variétés nouvelles de Lépidoptères observées en Corse et décrites". Annales de la société entomologique de France, 4(2): 615-616. [http://www.biodiversitylibrary.org/page/8239557]

    - gallica Oberthür, 1910. Localité-type : environs de Paris, Ile-de-France.  Lycaena agestis gallica Oberthür, C. 1910. Etudes de lépidoptérologie comparée. Fascicule IV. Imprimerie Oberthür, Rennes. 691 pp. page 252 http://www.biodiversitylibrary.org/page/10531827#page/251/mode/1up

    - subcalida Verity, 1920. Localité-type : Val Fagana, Toscane, Italie. Aricia medon subcalida Verity, R. 1920. "Seasonal polymorphism and races of some European Grypocera and Rhopalocera. Additional notes". The Entomologist's record and journal of variation, 32(8): 140-152 page 150. [http://www.biodiversitylibrary.org/page/30075142]

     

    Étymologie de "calida" :

    Le dictionnaire latin donne : calida (calda), ae, f. (s.-ent. aqua) : eau chaude. - Calidae Aquae, f. Liv. : les Eaux-Chaudes (région de la Zeugitane).    

     Étymologie de "gallica"

    du latin gallica, "Gaule" : "de France".

     

    Étymologie de "Medon"    

    Papilio medon Hufnagel, 1776  Hufnagel, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. page 78.

    Dans la mythologie grecque, Médon (en grec ancien Μέδων / Médôn) est le fils de Pylade et d'Électre et le frère de Strophios.

    Étymologie de "Astrarche".

    Bergsträsser, 1779 Icones papilionum diurnorum, quotquot adhuc in Europa occurrunt descriptae ad Linnaeorum et Fabriciorum systemata tum illustranda tum amplificanda. Oder Abbildungen vnd Beschreibungen aller bekannten europaeischen Tagfalter.Hannoviae (1) - p 8/12 Planche VI fig.7-8. 

       SPULER 1 (1908: 63R) : astrarche: "άστρον Gestirn, άρχω herrsche.“

     Selon  Christian Tobias Damm  Einleitung in die Götter-Lere: und Fabel-Geschichte der altesten ... 1783, page 28   Astre suprême  Reine des étoiles,  épithète de Latona ?

    Le nom réunit le grec arche-, "premier", "principal" "primitif" et astre : Premier Astre, Première des Astres ou des Étoiles. Ce titre viendrait des Phéniciens ou des Syriens.

     

     

    c) étymologie du nom agestis. 

           

    — Janssen (1980)

    "- (?) L[atin] agrestis = landelijk"  : Du latin agrestis, "rural".

    — A. M. Emmet, (1991) page 150.

    "- Dérivation obscure ; Pickard et al. suggest a typographical error for agrestis, "rustic", an adjectif formed from ager, "a field", and allusing to the grassy habitat. However, almost all the names bestowed on a butterflies by Denis & Schiffermüller are taken from classical mythology and this one is unlikely to be an exception. It may be a corruption of Argestes (the god of the north-west wind.)"

    — Doux et Gibeaux (2007) page 222 :

    "- agestis : origine obscure. Divers auteurs suggèrent une erreur typographique pour agrestis, "agreste", adjectif formé sur ager, "champ", et faisant allusion à l'habitat herbeux de cette espèce. Toutefois on remarquera que presque tous les noms octroyés par Denis et Schiffermüller sont empruntés à la mythologie classique, et agestis ne devrait pas faire exception. Dans ce contexte, il pourrait s'agir d'une corruption du mot grec Argestes, nom du dieu du norois."

    — Perrein et al. (2012) page 265:

    Étymologie obscure, l'erreur typographique, pour agestis "agreste" du latin ager "champ" doit être exclue car Denis et Schiffermüller ont toujours donné des noms issus de la mythologie classique. Emmet (1991) suggère une corruption d'Argestes, dieu d'un vent du nord-ouest, fils de l'Aurore et d'Astrée, cité dans la Théogonie d'Hésiode.

    — Hans-A. Hürter (1998) :

    Der Name wurde von Schiffermüller 1775 im Wiener Verzeichnis verwendet und genießt deshalb Prioritat vor Medon Hüfnagel 1776 und Astrarche Bergsträsser 1779. Da Schiffermüller nichts uber seine jeweilige Namensgebung hinterlassen hat, ist es heute in manchen Fällen nicht mehr möglich zu ergründen, was er da gemeint hat. Ein solcher Fall liegt hier vor. 

     Für agestis es keine Erklärung ; doch liegt auch hier die vermutung sehr nahe, daßein Übertragungsfehler, der nicht bemerkt wurde, zu dieser bezeichnung führte. Solche Fehler finden sich z. B. bei  erynis (richtig wäre erinys),  aegeria (egeria), megera (megaera) oedippus (oedipus), Araschnia (arachnia), lathonia (latonia), Erynnis (Erinnys), Thanaos (Thanatos), acteon (acteaon), u.s.w. Sie würden teilweise schon von älteren Lepidopterologen entdeckt, so z.B. bereits 1807 von Ochsenheimer im I. Bd.,I.Abt.,S.21 bei "pap. Maturna" oder S.80 bei "Pap. Latonia" oder S.238 bei "Pap. Egeria".

    Doch was hatte Schiffermüller bei der Benennung der vorliegenden Bläusingsart ursprünglich wohl im Sinn? Agestas, den Verwandten der Anchises (Vater des Äenas)à wohl kaum, da außer seinem Namen fast nichts über ihn bekannt ist.

      Aigeste, latin acestes, eine Sagengestalt in verschiedenen Versionen ausgedeutet, die Troja mit Sizilien  verbindet, dürfte auch ausscheiden, da es sich ebenfalls um eine blasse Überlieferung handelt. 

    Agrestis war ein Beiname der Iulii, der Angehörigen des patrizischen Geschlechts der Iulier in Rom, aus dem auch C. Iulius Caesar stammte. Das Adjektiv agrestis ,-e, bedeute "auf dem Felde befindich, wild wachsend ; ländlich, zum Lande gehörig,; bäurisch.

    Argeste

    1 glänzend, strahlend, weiß

    2 aufhellend, hellmachend (von Winden)

    ... , Beiwort des Südwindes, weil er die Luft oft hell und durchsichtig macht, hellmachend.

    I "clearing, brightening ; pith. of the south wind, Ilias.

    II the north west wind, Hesiod. 

    Deutung.

    Von den untersuchten Begriffen könnte das römische volkstümliche agrestis für den Nordwestwind noch am ehesten Schiffermüller inspiriert haben, zumal auch weitere Windnamen zur Benennung von Tagfaltern dieten, so z. B. Aquilo (Nordwind, griech Boreas) für 143 aquilonaris, Zephiros (Westwind, lat. Favonius) für 147 Zephirus, Notos (Südwind, latin Auster) für 184 austera austera, Septentrio (-nes) (Norwind) für 213 septentrionalis.


    Die Namen der antiken Winde (z. T. auch als Windgottheiten gedacht) sind nicht identisch mit unserer Windrose ; so wehen z. B. Boreas, Aquilo und Septentrio, obwohl sie jeweils als Nordwind bezeichnet werden, nicht präzise aus Norden, sondern aus nördlicher Richtung, die durchaus im Sektor zwischen Nordwest und Nordost liegen kann.

    Traduction :

    Le nom a été utilisé par Schiffermueller 1775 répertoire Vienne et  bénéficie donc d'une priorité par rapport à Medon Hufnagel 1776 et Astrarche Bergsträßer 1779. Depuis Schiffermueller n'a rien laissé sur sa dénomination respective, il n'est plus possible d'imaginer aujourd'hui, dans certains cas, ce qu'il voulait dire. Tel  est le cas  ici. 

     Pour Agestis il n'y a pas d'explication, mais ici réside également la présomption d'une erreur de transcription qui n'a pas été remarquée, et qui a conduit à cette désignation. Ces erreurs peuvent être trouvés par exemple dans erynis (correctement serait Erinys) aegeria (égérie) megera (Mégère) oedippus (Œdipe), Araschnia (arachnia) lathonia (Latonia), Erynnis (Euménides), Thanaos (Thanatos) Acteon (acteaon), etc. .

     

     

    Ma discussion étymologique sur Agestis.

     

    a) Commentaires sur la page 184 du Verzeichnis

      Dans le Wiener verzeichnis, les papillons sont classés selon les caractères des chenilles, en se fondant sur les taxonomies de Réaumur et de Geoffroy. Les papillons de jour sont ainsi répartis en groupes numérotés selon les lettres de l'alphabet. L'ouvrage est, pour ses divisions taxonomiques, bilingue germano-latin, et Papilio agestis figure dans le groupe N des chenilles "hochschildraupen", en latin "gibboscutatae", chenilles qui avaient été qualifiées "chenilles-cloportes" par Réaumur. Néanmoins, la classification est articulée sur les chenilles (dans la partie gauche du texte, mais aussi, dans la partie droite, sur les caractères des ailes, et Schiffermüller classe son espèce parmi les "vieläuchtige" (beaucoup d'yeux), les  Polyophtames d'Aldrovandi ou les Argus de Geoffroy, c'est à dire parmi les papillons aux ailes marquées de nombreux yeux ou ocelles. Parallelement, les auteurs ont constamment leur exemplaire du Systema Naturae de Linné dans l'édition la plus récente, sous les yeux. Ils savent parfaitement que ces "argus" ou "polyophtalmes" sont classés, chez Linné, parmi les Plebeii rurales, et que le savant suédois leur attribue des noms spécifiques, soit de plantes-hôtes, soit de personnages de l'Antiquité grecque comme Marsyas, Thamyras, Arion, Argus et Argiolus, Phylocles, Timantes, Athemon, ou Lysippe. Dans leur groupe N où ils comptent 18 espèces, trois (Arion, Argus et Argiolus) ont déjà été décrits par Linné, et deux par Scopoli (Alexis et Corydon). Ils créent donc 13 nouvelles espèces. 

       Denis & Schiffermüller sont les auteurs de 702 noms de papillons, dont  48 noms de rhopalocères (AnimalBase). Ce sont  Acis, Adippe, Adonis, Aegon, Agestis, Alcon, Alcyone, Alsus, Amyntas, Arachné, Arethusa, Artemis, Battus, Camilla, Chryseis,  Circe, Coccajus, Corydon, Cynthia, Damaetas, Damon, Daphne, Daphnis, Delia, Dictynna, Dorylas, Endymion, Hecate, Helle, Hylas, Ilia, Iole, Iphis, Lampetie, Lucilla, Manto, Medea, Pales, Pandora, Phoebe, Polyxena, Proserpina, Selene, Spini, Trivia, vaualbum, Xanthe, Xanthomelas. J'ai surligné en gras les espèces du groupe N. J'en étudie maintenant l'origine :


    b) Origine des 13 noms créés par Denis & Schiffermüller dans le groupe N des "Vieläuchtige".

    — Acis : 1. Dans la mythologie grecque, Acis  est un jeune berger de Sicile, fils du dieu Pan et de la nymphe Symaethis, qui fut aimé de la Néréide Galatée. 2. Cité dans la 3Églogue de Virgile par Damète ("C'est toi qui sous nos vieux ormeaux/ Brisas du jeune Acis l'arc et les chalumeaux") 

    — Adonis est un mortel, amant d'Aphrodite. Mais il est cité par Virgile dans la 10e Églogue.

    — Aegon : personnage des 3e et 5e Églogues de Virgile.

    — Agestis, : ??

    — Alcon :  personnage de la 5Églogue de Virgile

    — Alsus, berger cité par Virgile dans l'Énéide Livre XII vers 304-305 alors qu'il tue Podalire.

    — Amyntas, Berger (Amyntas, Amyntikos) de la 7e Idylle de Théocrite, et des 2e, 3e, 5e et 10e Églogues de Virgile.

    — Battus, berger Battos de la 4e Idylle de Théocrite.

    — Damaetas (Damète) est un berger qui apparaît dans la 3e Églogue de Virgile où il rivalise avec  Ménalque devant Palémon choisi comme juge et (Galathée lui jette une pomme puis s'enfuit "en souhaitant qu'on la voit") et dans la 5eÉglogue 

    — Damon est un berger qui est nommé par Ménalque et Damète dans la 3e Églogue de Virgile.

    — Daphnis, fils d'Hermes et d'une nymphe, est un berger qui fut divinisé. Mais c'est aussi le titre de la 5e Églogue de Virgile, un dialogue entre Ménalque et Mopsus qui pleurent tous les deux la mort du berger Daphnis.

    — Endymion est un berger dont Séléné, déesse lunaire, est tombée amoureuse. Il est cité dans la 3Églogue de Virgile.

    — Hylas, est un Argonaute éromène d'Héracles qui fut capturé par les nymphes séduites par sa beauté. Cité dans la 6e Églogue de Virgile.

    On constate donc la fréquence des noms puisés aux Églogues de Virgile (10), dans l'Énéide de Virgile (1) ou dans les Idylles de Théocrite (1), modèle des Églogues. 

    Si je procède à une analyse onomastique différente et que je cherche maintenant les noms cités par Virgile dans ses Églogues, j'obtiens en soulignant en gras les noms de papillon (avec leurs auteurs) et en indiquant le numéro des églogues où ils apparaissent :

    [Acis] DS (3) ; Aegle (6) ; Aegon DS (3 ; 5) ; Alcimedon (3) ; Alcippa (7) ; Alcon DS (5) ; Alexis Scop.  (2 ; 5 ; 7) ; Alphesiboeus (5 ; 8) ; Amaryllis (1 ; 2 ; 3 ; 8 ; 9) ; Amyntas DS (2 ; 3 ; 5 ; 10) ; Antigenes (5) ; Bauius (3) ; Caesar (9) ; Chromis (3) ; Cinna (9) ; Codrus (2 ; 5) ; Conon (3) ; Corydon Scop. (2 ; 5 ; 7) ; Damoetas DS (2 ; 3) ; Damon DS (3 ; 8) ; Daphnis DS (5 ; 2 ; 3 ; 7 ; 8 ; 9) ; Delia (3) [Endymion] DS (3); Galatea (1 ; 3 ; 7 ; 9) ; Gallus (6 ; 10) ; Iollas (8) ; Lycidas (7 ; 9) ; Lycoris (10) ; Meliboeus Fab. (1 ; 3 ; 7) ; Menalcas Cram. (2 ; 3 ; 5 ; 9 ; 10) ; Maeuius (3) ; Micon (3 ; 7) ; Mnasylus (6) ; Moeris (8 ; 9) ; Mopsus (5 ; 8) ; Neaera (3) ; Nysa (8) ; Palaemon Pall. (3) ; Phyllis (3 ; 5 ; 7 ; 10) ; Pollio (3 ; 4 ; 8) ; Stimichon (5) ; Thestylis (2) ; Thyrsis (7) ; Tityrus Poda (1 ; 3 ; 5 ; 6 ; 8) ; Varius (9) ; Varus (9) ;
    Animaux : Hylax (8) ; Lycisca (3).

    Entre crochets les noms qui ne proviennent pas du recensement de D. Vallat.

    DS = Denis & Schiff. ; Scop. = Scopoli ; Cram. = Cramer ; Fab. = Fabricius ; Poda = Poda ; Pall. = Pallas.

     

      En conclusion, parmi les douze noms qui accompagnent le zoonyme Agestis dont nous recherchons l'origine ici, onze proviennent de l'œuvre de Virgile et un de Théocrite. La probabilité que "agestis" trouve également sa source dans ces œuvres est donc extrêmement élevée. Deuxièmement, tous ces zoonymes créés par Denis & Schiffermüller sont des noms de personnage (conforme à la règle fixée par Linné pour les Plebeii) et, en aucun cas, des noms de lieux, encore moins des noms de vents. Enfin, je fais observer que le "Wiener Verzeichniss" dispose en fin de volume d'un Errata corrigeant les fautes d'impression, qui sont dès lors, non pas impossibles, mais moins probables qu'en l'absence de relecture soigneuse.

     

    c) Dans ces conditions, les propositions des auteurs précédents ne me satisfont pas.

    — Recourir à l'hypothèse d'une erreur d'impression pour transformer Agestis en Agrestis est une solution de facilité a prioiri suspecte. Agrestis, "agraire, des champs" est un adjectif qualifiant l'espèce, or Linné, et Denis et Schiffermüller, n'emploient jamais ces adjectifs pour les rhopalocères. Lorsqu'un adjectif est employé en épithète spécifique, il ne prend pas de majuscule, alors que dans la publication originale Agestis prend une majuscule.

    — L'hypothèse d'Emmet d'y voir la transcription fautive Agestis pour Agrestes, nom du vent dans la Théogonie d'Hésiode, cumule aussi deux difficultés ; celle d'admettre la faute d'impression retranchant la lettre -r-, et celle d'avoir à expliquer pourquoi Denis et Schiffermüller viendrait, soudain, faire appel à un auteur autre que Virgile, et à un nom de vent, élément incongru dans leur série.

    — Hans-A. Hürter écarte trop rapidement à mon sens l'hypothèse qui me semble la meilleure :"Aigeste, latin acestes, eine Sagengestalt in verschiedenen Versionen ausgedeutet, die Troja mit Sizilien  verbindet, dürfte auch ausscheiden, da es sich ebenfalls um eine blasse Überlieferung handelt. " "Aigeste, Acestes en latin, est un personnage légendaire dans les versions de (...) été interprété que Troie se connecte avec la Sicile , devrait également être éliminée , car elle est également une tradition pâle.

    Ma proposition.

    Je propose de voir en Agestis une forme du grec Αιγεστης, Ægestes, forme latine Acestes, ou Égeste , un nom qui, on le voit, donna lieu à de nombreuses variations orthographiques. C'est le nom d'un roi de Sicile, qui intervient dans l' Énéide de Virgile, Livre I et V. Cette hypothèse possède donc trois atouts : 1) Trouver sa source dans Virgile. 2= Être un nom de personnage. 3) N'imposer qu'une modification mineure de la forme orthographique agestis.

    Approfondissons donc l'étude de ce personnage.

    Son nom apparaît dans l'Énéide au Livre I, vers 195 :Vina bonus quae deinde cadis onerarat Acestes /litore Trinacrio dederatque abeuntibus heros, " Puis, les vins que le bon Aceste avait chargés dans des jarres /et leur avait offerts sur le rivage de Trinacrie*, lors de leur départ,"

    *. La Trinacrie, c'est-à-dire, en grec, « [l'île] aux trois pointes » désigne la Sicile, dont la forme triangulaire est évidente.    

    Aceste est un Troyen déjà installé en Sicile et qui y accueille Énée et les troyens. Virgile (5, 38-39) en fait le fils d'une Troyenne et du dieu fleuve sicilien Crinisus. Il ne donne pas de détails sur la présence en Sicile de cette Troyenne, mais diverses versions circulaient à ce sujet dans l'Antiquité. Aceste est cité à plusieurs reprises dans le chant 1 (1, 550-558 ; 1, 570) ainsi que dans le chant 9 (9, 219n ; 9, 286), mais c'est surtout au chant 5 qu'il sera question de lui. Il accueille chaleureusement ses compatriotes fugitifs (5, 39-41) et, après l'incendie des vaisseaux (5, 604-699), il accepte même de prendre sous sa protection les Troyens et Troyennes voulant rester en Sicile, et de devenir leur roi : on leur bâtit une ville, Aegesta ou Ségeste, au nord-ouest de la Sicile. Virgile n'est pas le premier à mettre Ségeste en rapport avec les Troyens ; bien avant lui, Thucydide (6, 2, 3) avait déjà attribué la fondation de Ségeste à des Troyens fugitifs. (Biblioteca Classica Selecta).

    Énée, à son arrivée en Sicile, célèbre l'anniversaire de la mort de son père Anchise en organisant divers jeux et prouesses d'armes. Lors d'une démonstration de tir à l'arc, Acestes participa et envoya sa flèche dans les airs avec tant de force que celle-ci s'enflamma, se consumma entièrement et disparut, comme un signe de la faveur de Jupiter face au couage d'Ægestes. Ægeste aida aussi Énée à organiser le bûcher funéraire d'Anchise sur le mont Eryx.

     

     

     

    Les autres sources qui mentionnent Aegestes sont Servius (dans son commentaire de l'Énéide), Strabon 6, 1, 3, p. 254 , Dion. Hal. 1, 47, 2; 1, 52, 1ff; 1, 67. Lycophr . Alex 951ff. à Tzetzes v.953; 471 . D'autres détails sont donnés, comme le nom de sa mère (Egesta) ou comment son père le roi-fleuve Crinissus se transforma en ours ou en chien pour la séduire. Dans une version, Laomédon, roie de Troie, avait confié la fille d'un noble troyen à des marins afin qu'il l' exposent aux bêtes sauvages afin de provoquer sa mort. Déposée sur l'île de Sicile, c'est alors que Crinissus s'unit à elle et qu'elle engendra Ægestes. Celui-ci fonda les trois cités d'Eryx, Ægesta et Entella, puis alla à Dardania, d'où il ramena un fils naturel d'Anchise du nom d'Elymos.

    Voir aussi -d'autres versions par Robert Graaves :Ægestus.

                 - Wikipédia, Acestes

     

     

      "Aegeste était une ville située à l'est très peu nord d'Eryx, sur la petite rivière du Scamandre, dans les terres. Elle avait néanmoins un port que Ptolémée Livre III chap . 4 appelle Emporius Segestanorum. Strabon en parle Livre VI en parle aussi : Thucidide et Diodore de Sicile regardent cette ville comme une vile maritime, puisqu'ils parlent d'une navigation à Ægeste. En effet, quoique située dans les terres, elle n'était pas éloignée de la mer, avec laquelle elle avait une communication par le moyen de sa petite rivière. Le nom d'Ægeste fut donné à cette ville par Ægestus, qui, selon Strabon, passait pour un de ses fondateurs. Cicéron (Verr. IV § XXXIII) dit qu'elle fut bâtie par Enée, et Festus (voce Segesta, p.499) ajoute que ce Héros en donna le gouvernement à Ægestus, de qui elle prit le nom d'Ægesta ; cependant Virgile (Aeneide, Livre V, vers . 718) dit que Enée trouva en Sicile Acestes, qui était Dardanien d'origine, et que ce fut cet Acestes qui fonda la ville d'Aceste, qui est la même qu'Ægeste. Voyez sur ce passage de Virgile l'Excurs. I du savant et ingénieux M. Heyne. Les latins ajoutèrent un S devant le mot Egesta, et firent « Segesta » afin que ce nom ne fut pas de mauvais augure, ne obsceno nomina appellaretur. Cette ville n'existe plus."  M. Larcher 1786 Histoire d'Hérodote traduite du grec avec des remarques, Vol. 7  page 11.

     

        "Ægestes, fils du fleuve Crimissus, changé en chien, et d'Egesta, une des filles de Laomedon, fondateur de trois villes dans la Sicile." Pierre Chompré, Aubin-Louis Millin Dictionnaire portatif de la fable, pour l'intelligence des poètes, Volume 1, 1801

    Acestes (français Aceste), roi de Sicile,qui accueillit Énée. Aceste était le fils d'Egeste (elle-même fille du troyen Ipotas) et du fleuve Crinisus (in  Antoine Banier, Explication historique des fables, ou l'on découvre leur origine.)  

     

    d. L'appariement des zoonymes en écho,  une hypothèse pour expliquer la forme Agestis (plutôt que Acestes ou Ægestes).

     

    Dans le "Wiener  Verzeichniss", parmi les noms de papillons diurnes créés par Denis & Schiffermüller, on trouve de nombreux exemples dans lesquels les noms adoptent la même voyelle ou syllabe finale que ceux des espèce créés par Linné au sein du même groupe. Par exemple, dans le groupe N auquel appartient Agestis, celui des Polyommatinae, quatre noms se terminent par -on, (Aegon, Alcon, Damon, Endymion) en reprise rimée avec le zoonyme Arion de Linné et le Corydon de Scopoli, trois se terminent par -as (Damaetas, Amyntas, Hylas) sans modèle ici, et quatre se terminent par -is (Acis, Adonis, Agestis, Daphnis), par effet de rime avec Alexis de Scopoli. 

    Plus précisément, Agestis, qui suit immédiatement Alexis dans l'ouvrage, possède une forte  ressemblance avec ce dernier : je suggère que cette ressemblance n'est pas fortuite, mais relève du travail littéraire de Michael Denis, poète, professeur de latin puis de Belles-Lettres, qui a transformé Aegestes en Agestis pour obtenir cet effet de rime et d'écho avec le modèle Alexis et rassembler tous ces noms empruntés à Virgile autour de sonorités cohérentes

    Voir d'autres exemples dans  Rimes et échos dans l'onomastique des rhopalocères du Wiener Verzeichniss de Denis & Schiffermüller 1775


     

     

     

     

                  II. Noms vernaculaires.

     



    I. Les Noms français.

     

    1. L'Argus Bleu, Engramelle, 1779

    Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature, page 168 Planche 38 fig.80 c-d-e-f dessinée par Ernst et gravée par J.J. Juillet. (selon identification par Godart,1819).

     

     

    2. P.R. Medon De Villers, 1789

    Charles de Villers, Caroli Linnaei Entomologia page 74 n°131.

      3. Polyommate agestis Latreille, 1818.

    .  Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, tome XXVII, Paris : Deterville 1818 page 496


    4. Le Polyommate agestis, Godart, 1819.

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 689 n°820

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

    5. Le Polyommate agestis , Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823,  page 213 n°77 Planche X fig.4  peinte par Delarue et gravées par Dumenil. 

    Le Polyommate agestis, Papilio agestis (Hübn.) Papilio Medon (Esp.) L'Argus Bleu Pl. 38 fig.80 c,d,e,f (Engramelle). 

     

     

    Planche X fig.4 ♂ 

                      n308_w358

     

           

     Le nom de "Polyommate agestis" a été repris  par Hippolyte Lucas (1834) page 35, par Achille Pénot en 1831 (Statistique du Haut-Rhin). En 1832, Boisduval le classe dans son genre Argus.

      Le Borgne de Kermorvan en 1836 (in E. Souvestre) utilise aussi dans sa liste des lépidoptères du Finistère  le terme de "Polyommate agestis".

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

           Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "Le Collier-de-Corail" et comme nom accessoire "L'Argus brun". L'auteur ajoute en note :

    a) "J'ai proposé pour Aricia Agestis le nom de "Collier-de-Corail" dans un travail récent : Luquet Gérard Chr. 1986 in Pfletschinger (Hans), Papillons. Traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80p. , 88 ill.. photogr. coul. Collection Mini-guides Nathan tout terrain. Fernand Nathan édit. , Paris. 

    b) Les noms d'"Argus brun" et d' "Argus marron" sont sémantiquement trop apparentés pour exprimer une différence précise entre Aricia agestis et A. artaxerxes allous. Il vaut mieux en éviter l'emploi, d'autant plus qu'Engramelle a malencontreusement utilisé le nom d'"Argus brun" pour désigner Scolitantides orion."

           Ce joli nom de "Collier-de-Corail" est assez surprenant de la part d'un auteur qui s'abstient généralement de toute métaphore et s'attache au contraire à créer des séries onomastiques sur la structure "Azuré + plante-hôte". Il fait allusion à la ligne compléte submarginale de lunules orange perlant le bord des ailes. 

    Quand au nom d'"Argus brun", il traduit ou traduisait le nom vernaculaire anglo-saxon "The Argus Brown".

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent les noms scientifiques de Lycaena Arstrache Bergstr (= agestis W.V) sans utiliser de nom vernaculaire.

    —Bellmann / Luquet 2008 : "Le Collier-de-Corail" 

    — Chinery / Luquet 2012  : non présenté

    — Doux & Gibeaux 2007 : "Le Collier-de-Corail ".

    — Higgins & Riley /Luquet 1988 :" Collier-de-corail ". 

    — Lafranchis, 2000 : " Le Collier-de-corail, l'Argus brun" .

    — Perrein et al. 2012 : "Collier-de-Corail, Argus brun".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 :  "Collier de corail".

    — Wikipédia : "Collier-de-corail : Le Collier de corail ou Argus brun ou Azuré brun ".


     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

    •  "Kleiner Sonnenröschen-Bläuling" en allemand = "Petit Bleu du Ciste"
    • "Modraszek agestis" en polonais 
    • "Modrásek tmavohnědý" en tchèque
    • "Szalagos szerecsenboglárka" en hongrois
    • "Modráčik tmavohnedý" en slovène
    • "Rødplettet blåfugl" en danois
    • "Morena Serrana" en espagnol
    • "Punatäpläsinisiipi" en finnois
    • "Geltontaškis melsvys" en lithuanie
    • "Rödfläckig blåvinge" en suédois
    • "Bruin blauwtje" en néerlandais
    • "Çokgözlü Esmer" en turc

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • "Brown Argus" en... gallois. 

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

                   


    Les autres publications jusqu'en 1819.

     Sans être exhaustif :       

    Esper 1778? Pap. Europ. 330 tab.32 Suppl. 8 fig.1, ♀  : Papilio Medon

    Hübner, Pap. tab. 62 ♂ fig. 303-304, ♀ fig. 306  : papilio agestis

    Berg, 1778, N, 49 : Papilio Arstrache

     

     

     


    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).

    • "The edg'd brown Argus", Petiver, 1704, 1717.
    • "The brown edg'd Argus", Petiver, 1706.
    • "The Argus Blue", Harris, 1775.
    • "The Brown Argus" : Haworth, 1803 ; Rennie, 1832 ; Wood, 1852 ; Coleman, 1860.
    • "The Black-spot Brown" : Samouelle, 1819.
    • "The Brown Argus Blue" : Morris 1853 ; Heslop, 1953.

    — Lewin, 1795 British Butterflies,, 82 T. 39 Papilio idas.

     —Stephens, 1828, Hist. I, 94 

    — James Ducan 1835 Entomology : British Butterflies page 243 Brown Argus Butterfly.

    — Humphreys (Henry Noël), 1841  British Butterflies and their transformations p. 114 pl. 36 fig.5-7.

    —Morris (Francis Orpen), 1853 A History of British Butterflies p. 151

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : aricia

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : aricia agestis

    — UK Butterflies : aricia agestis 

    — lepiforum :  aricia agestis

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner ( Aricia agestis n'est pas représenté).

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; Nr. http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Étymologie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

    — Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

    — Mythologie : CHOMPRÉ Pierre Dictionnaire mythologique de la fable, 1727, plusieurs rééditions dont éditions augmentées en 1801 par Millin.

                Édition 1775 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205494m.pdf

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    — BERGSTRÄSSER (Johann Andreas Benignus)  Icones Papilionum Diurnorum: Quotquot Adhuc In Europa Occurrunt ..., http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10231126.html

    — BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    — DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GIROD Paul, 1898 et 1912 Atlas de poche des papillons de France, Suisse et Belgique, Klincksieck : Paris 

     http://bore.usp.br/xmlui/bitstream/handle/123456789/633/S-134037_COMPLETO.pdf.txt

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste), 1821. — Diurnes. Première partie. – Environs de Paris. Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 1 : [I]-[VIII] + [1]-48 + {48-1}-{48-16} + 49-[304], 1 pl. en noir, 39 pl. (Diurnes I à XXXIX) dessinées par Charles Vauthier et gravées par Lanvin. Crevot, Libraire-éditeur, Paris.

     

    — GODART (Jean-Baptiste), 1822. — Diurnes. Seconde partie - Départements méridionaux.Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 2 : [1]-246, 28 pl. (Diurnes I à XXVIII) ; coloriées par P. Dumenil. Crevot, Libraire-éditeur, Paris.

     

    — GODART (Jean-Baptiste), 1823. — Tableau méthodique des Lépidoptères ou Papillons de France, indiquant les localités et les époques où ils se trouvent. Diurnes. Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 2, Seconde partie, Départements méridionaux, [Appendice] : [1]-64. Crevot, Libraire-éditeur, Paris

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1779: Sammlung europäischer Schmetterlinge. 1779. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    — Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

     

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

     —  SHERBORN (Charles Davies) 1902, Index Animalium:

     http://www.sil.si.edu/digitalcollections/indexanimalium/TaxonomicNames/IA_Namesearch.cfm 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    TUTT, J. W. 1906. "A Study of the Generic names of the British Lycaenides and their close allies". The Entomologist's record and journal of variation, 18: 129-132.  :  http://www.biodiversitylibrary.org/page/30061081

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Recherche de références bibliographiques :http://www.biologie.uni-ulm.de/cgi-bin/litera?lang=e&muster=schmetterlinge

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/50612#/summary

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Rééfrences Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

     Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

    — Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

     http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

    — Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

      http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

       — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

    — site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

     

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier
    10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:56

    Zoonymie du papillon l'Azuré des  mouillères Maculinea alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775).

     

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

     

     

    Résumé. 

    — Maculinea Van Eecke, 1915, couplage de deux noms latins, macula et linea, pour décrire les points noirs  "en forme de longs trémas" selon l'auteur, qui caractérisent les ailes antérieures des espèces du genre.

    [— Synonyme du genre Maculinea : Phengalis Doherty, 1891 : du grec fengali, "la lune", peut-être en raison d'une tache noire ronde  sur fond blanc de l'espèce-type.]

    — alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775), du nom d'un personnage loué par Virgile dans sa 5e Églogue pour son adresse. Est-ce celle du fameux archer crétois Alcon  qui tua un serpent sans blesser son propre fils enserré dans les spires de la bête ? Est-ce le sculpteur Alcon d'Ovide, dont le célèbre Cratère offert à Énée représentait Thèbes ? Ou un simple berger ?

    — Le nom vernaculaire a été successivement "le Protée" (Engramelle, 1779), "le Polyommate alcon" (Godart, 1821), "l'Argus alcon" (Boisduval, 1832), puis sur l'initiative de Gérard Luquet en 1986 "L'Azuré des mouillères", qui a été adopté par la communauté scientifique et de naturalistes au niveau national. En 2007, G.Luquet a souhaité remplacer ce nom par celui de "l'Azuré de la Pulmonaire", en désignant par "pulmonaire" la plante hôte, la Gentiane pneumonanthe.

     


                   I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes. 

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336, "Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

      

    La famille des Lycaenidae Leach, [1815] tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). il comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.

     Ses 6000 espèces mondiales représentent un tiers des Papilionoidea. La majorité a développé des stratégies d'associations facultative ou obligatoire avec les fourmis, qui vont du parasitisme au mutualisme. Les chenilles et les chrysalides utilisent des signaux chimiques et acoustiques pour manipuler les fourmis dans le sens de la myrmécophylie. La présence d'une glande dorsale, située en général sur le 10ème segment exsudant un liquide sucré comparable au miellat des pucerons est un caractère largement partagé par les chenilles de lycénidés myrmécophiles et connu depuis 1894 . On parle alors de chenilles trophobiontes. Toutefois, certaines espèces ont mis au point des stratégies plus complexes pour inciter les fourmis à les adopter et à les transporter au sein de leurs fourmilières.

     

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et page 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus. Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus. On le trouve déjà chez Aldrovandi sous la forme équivalente de  Papiliones polyophtalmi.

    Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

    • Leptotes Scudder, 1876
    • Lampides Hübner, [1819]  
    • Cacyreus Butler, 1897
    • Cupido Schrank, 1801
    • Celastrina Tutt, 1906
    • Maculinea Eecke, 1915 
    • Pseudophilotes Beuret, 1958
    • Scolitantides Hübner, [1819]
    • Iolana Bethune-Baker, 1914
    • Glaucopsyche Scudder, 1872
    • Plebejus Kluk, 1780 
    • Aricia [Reichenbach], 1817
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

     

        

    2. Nom de genre : Maculinea van Eecke, 1915 .

     

    a) Description originale : 

    "Bijdrage tot de kennis der Nederlandsche lycaena-soorten, Door R. van Eecke (met Plaat I en II)",     Zoologische Mededeelinge s'Rijks Museum van naturlijke historie te Leiden E.J. Brill : Leiden 1 (3): 28,  

    — Type spécifique: M. alcon

    — Description :

    Nov. genus Maculinea.

    De ogen over het algemeen niet behaard (arcas heeft nl. Zeer fijn behaarde ogen) ; de witgeringde antennen tamelijk kort en fijn, met duidelijke kolf ; de palpen met een lang eindlid. De voorpooten bij de sexen verschillend ; tibiae zonder sporen. Ader 6 ontspringt naast ader 7, die gevorkt is en waarvan de distale tak recht in de apex der voorvleugels eindigt. De discocellularis gebogen ; ader 2 der achtervleugels weinig verlengd. De uncus zwak gespleten met in waartsche buiging met enen tweeledig scaphium, dat nog met den uncus sterk verbonden is ; de valvae rechthoekig met een zeer sterken, vooruitstekenden, processus superior en een sterken, grooten rechthoekigen processus inferior. De penis basaal sterkt verdikt, met zeer ontwikkelden cuneus en afgestompte carina. Bij de wijfjes duidelijke sinusontwikkeling en lamina dentata in de bursa copulatrix.

     Het genus Maculinea omvat 4 inlandsche soorten, die alle onmiddellijk te onderkennen zijn aan hunne eigenaardige, lange trema-vormige  vlekken en aan de donsachtige blauwe kleur. Tot die genus behooren ook de uitlandsche soorten M. cyllarus Rott. En M. melanops B. De scheiding tusschen de genera Lycaena en Maculinea is zuiver te trekken. Inlandsch zijn : 

    1. M. alcon F.

    2. M. euphemus Hübn.

    3. M. arion L. 

    4. M. arcas Rott.

    Le genre Maculinea comprend quatre espèces indigènes, qui se reconnaissent toutes immédiatement à leurs taches particulières en forme de longs tréma à et leur couleur bleu-duveteux. À ce genre appartiennent également le genre Uitlandsche espèce M. cyllarus Rott. et M. melanops B. La séparation entre les genres Lycaena et Maculinea ........ Les espèces indigènes sont: (etc.)

     

     

    — Ce genre renferme quatre espèces en France :

    • Maculinea alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775) . Azuré de la Pulmonaire (sous-espèce alcon), Azuré de la Croisette (sous-espèce rebeli).
    • Maculinea nausithous (Bergsträsser, 1779). Azuré des paluds.
    • Maculinea teleius (Bergsträsser, 1779) (157). Azuré de la Sanguisorbe.
    • Maculinea arion (Linnaeus, 1758). Azuré du Serpolet.

     

    Les larves sont soignées par des fourmis des genres Myrmica et Aphaenogaster.  

     

    Qui est l'auteur du genre Maculinea ?

     Rudolph van Eecke est un entomologiste néerlandais, (1886 -1975) qui devient en 1920 conservateur au Rijksmuseum van Natuurlijke Historie de Leyde. Il travailla alors sur les lépidoptères. Quelques-unes de ses publications :

    •  1914. Studien über Indo-Australische Lepidopteren, Fauna Simalurensis, Lepidoptera Rhopalocera, Fam. Lycaenidae. Notes Leyden Mus. 36(3): 193-258

    • 1915. Studies on Indo-Australian Lepidoptera II. The Lepidoptera collected by the third New Guinea axpedition. Nova Guinea Zool. 3, 13: 55-79, 3 pls

    • 1918. Studies on Indo-Australian Lepidoptera III. Some Rhopalocera and Netrocera from Simalur, Pulu Lasia, Pulu Babi and Sumatra. Zoöl. Meded. 4(2): 70-101, 2 pls., 3 text figs.

    • 1924. List of Lepidoptera collected by Mr. W. C. van Heurn during an exploration-expedition in Dutch North New Guinea. Nova Guinea 15: 33-56, 1 pl. r 

     

     

    Genre Phengaris ou Maculinea ?

     Le genre Phengaris a été décrit par Doherty en 1891 :  J. Asiat. Soc. Bengal 60 Pt.II (1) : 36

    1) Selon Dupont et al. 2013 : 

    En 2007, les travaux de Fric & al., fondés sur le séquençage des gènes mitochondriaux CO1 et CO1I et du gène nucléaire EF-1α, montrent que les espèces des genres Phengaris Doherty, 1891, et Maculinea Eecke, 1915, appartiennent à une même lignée monophylétique. En 2011, les travaux d’Ugelvig & al., fondés sur le séquençage des gènes mitochondriaux CO1 et CO2 et de quatre gènes nucléaires (EF-1α, wigless, Histone-3 et la sous-unité ribosomale 28S), montrent que les deux genres sont très proches, mais que le genre Maculinea est monophylétique. Balleto & al. (2010) ont proposé de maintenir le nom générique Maculinea et ont requis à ce sujet l’avis de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique. Dans l’attente de cette décision, nous optons pour le maintien du nom générique Maculinea Eecke, 1915 comme cela est recommandé par le code de nomenclature.  

    2) Selon Wikipédia (consulté le 8 01 2014) qui mentionne cette espèce comme Phengaris alcon:

     Les travaux de Zdenek et al. (2007) sur la phylogénie du clade (Phengaris+Maculinea) ont permis d'identifier l'ancien genre Maculinea comme un groupe à l'intérieur de Phengaris. Toutefois, ces études ne permettent toujours pas de placer Phengaris au sein d'une sous-famille particulière et se retrouve donc Incertae sedis. La liste des espèces comprend donc l'ensemble des espèces des deux genres.

    3) cas 3508 : Paclt, J, Bulletin of Zoological Nomenclature mars 2013 70(1) : 52

    This comment is in support of Case 3508 to conserve the junior synonym Maculinea Eecke, 1915 for the Large Blue butterfly. The historical use of the two synonyms, Maculinea Eecke, 1915 and Phengaris Doherty, 1891 is summarized by Paclt (2012), with Maculinea shown to be very widely used and Phengaris very little used, almost solely by, or following, the authors of the comment opposing the case. Article 23.2 of the Code (the Principle of Priority) is to be used to promote stability, and not to upset a long-accepted name in its accustomed usage by introducing a little-used senior synonym as was done by Fric et al. (2007). The genus Phengaris was introduced in 1891, and since then has been the subject of very few publications, while Maculinea was used in all catalogues, field guides and educational posters and has been the subject of numerous behavioural, ecological and conservation studies. The Commis- sion is formally asked for a ruling in support of Case 3508 and for conservation of the junior synonym Maculinea, which is a classical case of common usage vs priority, as described in Article 23.9.3 of the Code.  

     


    Le genre Phengaris, Doherty, 1891.

     

    Selon Wikipédia : William Doherty est un naturaliste américain, né le 15 mai 1857 à Cincinnati et mort le 25 mai 1901 à Nairobi. Il voyagea en 1877 en Europe, en Turquie, en Palestine et en Égypte, en 1881 en Iran. Il commença à constituer une importante collection de papillon. De 1882 à 1883, il voyagea en Inde, en Birmanie et dans l’archipel malais et en 1887 il partit en Indonésie.

    Doherty alla étudier les collections de papillons rassemblées par les frères Lionel Walter Rothschild (1868-1937) et Charles Rothschild (1877-1923) au Muséum de Tring. Lord Lionel Rothschild l’emploie alors comme récolteur d’oiseau, le meilleur qu’il n’a jamais employé d’après lui. Il meurt dans l’est de l’Afrique de dysenterie.

    Ses collections entomologistes sont dispersées dans plusieurs institutions : le Natural History Museum de Londres, le Muséum Carnegie de Pittsburgh (en), le muséum de Brooklyn et le National Museum of Natural History de Washington.

    Il est l'auteur de trois genres,  Araotes Doherty, 1889 ( Theclinae), Phengaris Doherty, 1891; Yoma Doherty, 1886 (Nymphalidae).

     Sa description originale est celle-ci : 

     W. Doherty 1891.III. "New and Rare Indian Lycaenidae", in Journal  of the Asiatic Society of Bengal. Vol. 60. Part II. 1892, pp 32-38 : page 36.

     Cette référence est d'accès difficile : La BHL Library conserve la seconde partie du numéro 60 du Journal , mais non la première partie. Néanmoins, cette seconde partie contient  l'Index signalant le nom de genre  J. Asiat. Soc. Bengal 60 Pt.II (2) : 430 , mais aussi  la planche II présentant l'espèce-type, planche qui accompagne un second article de Doherty The Butterflies of Sumba and Sambaica, with some account of the Island of Sumba, by William Doherty, Cincinnati, U.S.A. Communicated by the Natural History Secretary (With Plate II).

      Je donne donc la copie de l'extrait concernant le nouveau genre Phengaris page 36 de la référence citée : 

    p.36 Subfamily Lycaeninae, genus Phengaris.

    Subfamily Lycaeninae.

    Genus Phengaris, novum. The splendid Chinese butterfly Lycaena atroguttata, Oberthür, deserves to be placed in a separate genus or subgenus, distinguished from Lycaena by the upper discocellular vein of the hindwing being short and angled outwardly, the lower discocellular meeting the median vein opposite its second forking.

     I was not able to detect any odour about it, but it has all the air of a protected species. I often saw in the meadows of the Kutxcha Naga country, Naga Hills, from 6000 to 8000 feets elevation, flying very slowly and visible from a great distance, so that I caught a good number, in spite of its rarity. The character of its marking, round black spots on a pure white ground, is very remarkable. It is hard to avoid thinging Tajuria maculata, Hew. A mimic of this species, though it seems to live a lower elevation, and further to the westward. Taraka hamada is somewhat similary marked, and is obviously protected.

    I have taken the name Phengaris, which means a daughter of  the moon, from the modern Greek.

     

     Étymologie de Phengaris.

    L'étymologie du genre créé par Doherty est indiquée par son auteur dans l'extrait cité ; "J'ai pris le nom Phengaris, qui signifie "fille de la Lune", du grec moderne.". Peut-être ce nom est-il en lien avec la phrase "The character of its marking, round back spots on a pure white ground, is very remarkable.", " la caractéristique de sa marque, un rond noir sur un fond blanc très pur, est très remarquable". En grec, phengari ou fengári, φεγγάρι, ,signifie "la lune", et non "la fille de la lune".

     

    Le Mont Phengari (mont de la Lune) est situé sur l'île de Samothrace, l'une des Sporades, et sa cîme enneigée est le point culminant de la mer Égée avec ses  1611 mètres. 

     

     

     

     

    c) Étymologie de Maculinea.

    L'étymologie de ce nom de genre est signalée par l'auteur lorsqu'il écrit "Le genre Maculinea comprend quatre espèces indigènes, qui se reconnaissent toutes immédiatement à leurs taches particulières en forme de longs tréma ...". En effet, ce nom est l'association de deux noms latins, macula, "tache" et linea, "ligne" : "taches en forme de ligne, de tiret".

    — A.M. Emmet (1991)

    macula, a spot ; linea : from the postdiscal series of somewhat elongate black spots on the forewing upperside, characteristic of the species in the genus.

     

    — Hans A. Hürter :

    Macula, -ae, "tache" [...] linum, -i, "ligne" [...] Eine Gattung, deren Arten "reich an linienförmigen Flecken oder Makeln" sind, die mit linien- oder strichförmigen Flecken oder Makeln versehen sind, die solche Zeichnungen auf den Flügeln tragen.

    Un genre dont les espèces  "riches en taches ou des marques en forme de ligne" sont pourvus d'une ligne de taches ou de marques en forme de ligne, dessinée sur les ailes.

     

    —Doux et Gibeaux (2000) :

          du latin macula,"tache", et linea, "ligne", par allusion à la série post-discale de points noirs quelque peu allongés de l'avers de l'aile antérieure, caractéristique des espèces du genre.

    — Perrein et al. 

       du latin macula "tache" et linea, "ligne", allusion à la maculation des ailes antérieures de nombreuses espèces du genre.


                                                             Image Svdmolen 

                                    Description de cette image, également commentée ci-après

     

     

     

     3.  Nom d'espèce : Maculinea alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775).

     

    a) Description originale

    Protonyme Papilio alcon  [Denis, J. N. C. M. & Schiffermüller, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. page 182.

     

    — Localité-type : environs de Vienne, Autriche. Selon Dupont et al. (2013) cette espèce est présente de la péninsule Ibérique jusqu’en Transbaïkalie. Elle est signalée dans presque toute la France sauf dans le domaine méditerranéen à basse altitude. Les chenilles se nourrissent principalement sur Gentiana pneumonanthe L. et Gentiana cruciata L. 

    Les chenilles sont soignées par des fourmis, Myrmica ruginodis, Myrmica rubra et Myrmica scabrinodis.

    — Description : Gemeinblauer (das Mannschen) oder halbblauer düsterfleckichter (das Weibchen) unten staubbraünlichter F[alter] ....P. Alcon

      Entièrement bleu (le mâle) ou à demi bleu .......(la femelle) 

     

    — référence données : néant.

     

    b) Synonymes  et sous-espèces.

    Liste des synonymes INPN (Muséum) :

     

    • Glaucopsyche alcon (Denis & Schiffermüller, 1775)  
    • Glaucopsyche rebeli (Hirschke, 1904) 
    • Lycaena alcon monticola Staudinger, 1901 
    • Lycaena alcon rebeli Hirschke, 1904 
    • Maculinea alcon aigoualensis Bernardi & Gaillard, 1953 
    • Maculinea alcon alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775) 
    • Maculinea alcon monticola (Staudinger, 1901) 
    • Maculinea alcon nestae (Higgins, 1930) 
    • Maculinea alcon rebeli (Hirschke, 1904)
    • Maculinea alcon rebeli (Hirschke, 1905)  
    • Maculinea rebeli (Hirschke, 1904) 
    • Papilio alcon [Denis & Schiffermüller], 1775 
    • Phengaris alcon alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775) 
    • Phengaris alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775) 
    • Phengaris rebeli (Hirschke, 1904)

     Wikipédia ajoute :

    • Papilio mamers Bergsträsser, [1779]

     

    Sous-espèces :

     LERAUT cité par Dupont et al. (2013) retient la présence de cinq sous-espèces en France :

    alcon [Denis & Schiffermüller], 1775.

    aigoualensis Bernardi et Gaillard, 1953. Localité-type : Mont Aigoual, Gard. Ce taxon est considéré généralement comme un synonyme de rebeli.

    monticola Staudinger, 1901. Localité-type : Achaltsikhe, Georgie. Ce taxon présent en aire disjointe dans le Caucase et en Anatolie, est vraisemblablement indiqué de France par erreur. 

     - nestae Higgins, 1930. Localité-type : Piémont, Italie. Ce taxon est considéré généralement comme un synonyme de rebeli.

    rebeli* Hirschke, 1904. Localité-type : Hochschwab, Styrie, Autriche.

     *l'épithète rebeli : Hirschke a dédié ce taxon au lépidoptèriste austro-hongrois  Hans Rebel (1861-1940), conservateur-adjoint au Muséum Royal et Impérial d'Histoire Naturelle de Vienne de 1897 à 1932, et qui se rendit cinq fois dans les Balkans.

     Dupont et al. (2013) ajoutent  :

    Les travaux de Pecsenye & al. (2007) fondés sur l’électrophorèse enzymatique et ceux d’Ugelvig & al. (2011) (cf. la note sur le genre Maculinea) montrent qu’on ne peut différencier l’écotype des milieux humides (alcon) de celui des milieux secs (rebeli). Les populations françaises, du sud de l’Italie ainsi que la population de la localité-type n’ont pas été intégrées dans ces travaux. Il en est de même notamment pour les populations des Balkans (sevastos Rebel & Zerny, 1931. Localité-type : Albanie) et de la Sibérie (jenissejensis Shjeljuzhko, 1928. Localité-Type : Jennissei).

    Pascal Dupont, dans un document de travail Plan National Action en faveur de Maculinea d'avril 2010 (http://www.insectes.org/opie/pdf/1587_pagesdynadocs4c23506fd6f5b.pdf) page 17 présente le Maculinea alcon écotype "alcon" (l'Azuré des mouillères) et page 10 le Maculinea alcon écotype "rebeli" ou Azuré de la croisette.

    L'écotype "alcon" est lié à des milieux herbacés hygrophiles à mésophiles (humides) ; il est potentiellement présent en France dans tous les départements sauf les régions méditerranéennes, mais il a disparu, de fait, dans plusieurs départements. Les plus grosses concentrations sont en Auvergne. Cette sous-espèce a comme plante-hôte la Gentiane pneumonanthe, dont les stations sont rares, localisées ( landes ou prairies humides  plus ou moins acides, tourbières, bas marais, avec activité humaine type pâturage ou fauchage), et dépendantes d'un agent pollinisateur (bourdon). Le cycle du papillon exige le passage de la chenille dans une fourmilière de Myrmica scabrinodis (en France).

     

     

     

    c) étymologie. 

          Alcon est un nom de famille grec qui a été porté par divers personnages mythologiques ou historiques. Puisque Denis et Schiffermüller n'indiquent que le nom sans autre précision, il est impossible de préciser à quel Alcon ils pensaient le jour où ils ont fait leur choix. Un archer célèbre, précurseur de Guillaume Tell ? Le fils du roi Érechtée ? Un berger grec? Un sculpteur ? Un chirurgien romain ?

     Deux éléments pourraient nous aider. Les auteurs viennois (Denis et Schiffermüller) classent leur Papilio Alcon parmi les Papiliones polyophtalmi d'Aldrovandi, les Argus de Geoffroy et les Campagnards de TH. Sebae. Ce groupe est issu des Plebeii rurales, les Plébéiens ruraux ("campagnards") de Linné, dont les noms sont ceux de personnages historiques (artisans, poètes, sculpteurs ou musiciens) et non de personnages mythologiques : des"gens du peuple".

    D'autre part le Papilio Alcon suit immédiatement le Papilio Arion nommé par Linné, et lui ressemble comme s'il était accouplé à lui.

     Or, les deux noms se retrouvent cités dans les Bucoliques de Virgile :

    Alcon est cité dans l'Églogue V dans un dialogue entre Ménalque et Mopsus !

    Ménalque :

    Commence, si d'Alcon tu connais l'heureuse adresse,

    Les débats de Codrus, Phyllis et sa tendresse.

     Le sens —et l'interprétation —changent selon les traductions ; ainsi (Charpentier, 1859) !

     

    Commence, Mopsus ; dis, si tu te les rappelles, ou les amours Phyllis, ou les louanges d'Alcon, ou la querelle de Codrus. Commence : Tityre veillera sur nos chevreaux qui paissent.   

    Arion est cité dans l'Églogue VIII :

    Et Tityre sera par ses accords divins,

    Orphée à nos forêts, Arion à nos dauphins.

    Chante avec nous, ô flûte pastorale,

    Les airs que Pan chantaient sur le Ménale.

    Si Arion est certainement ici Arion de Méthymne (un musicien qui fut sauvé de la noyade en jouant de la cithare, un dauphin venant alors le porter sur son dos), les commentateurs de Virgile hésitent à propos d'Arion et du vers Si quos aut Phyllis ignes, Aut Alconis habes laudes, aut jurgia Codri. Phyllis est-elle une bergère, Alcon un sculpteur de vase dont Virgile parle ailleurs (Culex : v66), et Codrus un berger poète ? Où bien, selon la majorité des avis, Alcon est-il  l'adroit archer dont l'exploit légendaire — décocher sa flèche sur le serpent qui a saisi son fils, sans blesser ce dernier— est connu de tous ?

      Les Bucoliques de Virgile étaient si connues à l'époque de Linné et de Denis et Schiffermüller que je pense qu'il est raisonnable de croire que le papillon porte le nom de cet Alcon de Virgile, où chacun peut voir le célèbre archer crétois, l' adroit sculpteur, un berger, ou encore un autre Alcon.

     Les interprétations des étymologistes :

     

    — Arnold Spuler (1908)  page 68:

    " Nom de berger grec".

    — August Janssen (1980) p. 44:

    « Fils de Erechtée, roi légendaire d'Athènes ».

    —  Gustav Ramann (1870-1876), p. 45:

    « était le fils de Érechtée, un roi athénien. »

    — Ludwig Glaser (1887) : p. 120 :

    « aide, un nom de berger. »

    — Anton Spannert (1888) , p. 31:

    « un tireur célèbre qui a tué un serpent qui était enroulé autour de son fils ».

     — Esper, p.

    — Doux et Gibeaux (2000) page 204:

    Alcon, nom d'un pâtre grec cité par Virgile dans ses Églogues.

    — Perrein et al. (2012) :

    Alcon est un célèbre archer crétois, compagnon d'Héracles.

    — Hans-A. Hürter (1998) :

    Alkos, latin Alcon, onis, : nom commun d' homme ;

    Documentation : 

    — Dictionnaire latin :

     Alco (Alcōn), ōnis,  m.   - gr. Ἄλκων, ωνος. : Alcon. - 1 - Cicéron fils d'Atrée. - 2 - Ovide sculpteur de Sicile*. - 3 - Pline : fondeur de Thèbes. - 4 - Virgile : nom d'un berger. - 5 -  Horace : nom d'un esclave**. - 6 - Liv. nom d'un Sagontin. 

     *Alcon d'Hyla (ville de Béotie), ciseleur de vase : Ovide, Métamorphoses 13, 683-684 : il est l'auteur d'un cratère offert par Anius à Énée, et sur lequel était gravée la ville de Thèbes et ses sept portes.

    ** Horace, Livre II Satyre 8 ; lors d'un repas chez Nasidiénus, dont Horace fait la description, l'esclave Alcon sert à boire du vin de Chio, "mais sans eau de mer!".

    — Wikipédia, article Alcon (traduction): 

    Le nom Alcon (Grec: Ἄλκων) ou  Alco  peut se référer à de nombreux personnages de la mythologie ou de l'histoire :

    •  Alcon,un fils d' Hippocoon, et l'un des chasseurs du Sanglier de Calydon. Il fut tué, avec son père et ses frères par Héracles, et avait été un héros à Spartes [1][2][3]
    •  Alcon, un des fils d' Erechtheus, roi d' Athénes, et père de  Phalerus l' Argonaute.[4][5] Gaius Valerius Flaccus le représente comme un archer habile qui, alors qu'un serpent avait enlacé son fils, avait tué le serpent sans blesser son fils. [6] Virgile mentionne un Alcon que Servius désigne comme Crétois, et dont il relate presque la même histoire que celle de Valerius Flaccus à propos d'Alcon,[7]

    • Alcon le Molosse (6e siècle av. J.C), de la suite de Agariste de Sicyon.

    •  Alcon, un chirurgien (vulnerum medicus) de Rome sous le règne de Claude, 41—54, dont Pline dit qu'il avait été banni en Gaule, et avait reçu une amende de 10 millions de sesterces[8] Après son retour d'exil, il est dit qu'il gagna par son art une somme équivalente en peu d'années, ce qui, néanmoins semble énorme et relever d'une erreur du texte. Un chirurgien du même nom, qui est mentionné par Martial comme son contemporain, est peut-être la même personne.[9][10]

    • Alcon, un sculpteur mentionné par Pline.[11] Il était l'auteur d'une statue d'Hercules à Thèbes, réalisée en fer, symbole de la résistance du dieu aux efforts.[12]

    • Deux autres encore, cités par Ciceron et dans Hygin.[2][13]

    Références :

    1.  Pseudo-Apollodore, iii. 10. § 5

    2.  Hyginus, Fabulae 173

    3. Pausanias, Description de la Grèce iii. 14. § 7, 15. § 3

    4.  Apollonius de Rhodes, i. 97

    5. Gaius Julius Hyginus , Fabulae 14

    6. Gaius Valerius Flaccus, i. 399, &c.

    7. Virgile, Eglogues v. 11

    8.  Pline l'Ancien, Histoire Naturelle  xxix. 8

    9.  Martial, Epigrammes xi. 84

    10. Greenhill, William Alexander (1867). "Alcon". In William Smith. Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology 1. Boston: Little, Brown and Company. p. 108.

    11.  Pline l'Ancien, Histoire Naturelle xxxiv. 14. s. 40

    12. Mason, Charles Peter (1867). "Alcon". In William Smith. Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology 1. Boston: Little, Brown and Company. p. 108.

    13. Ciceron, De Natura Deorum iii. 21

     

     

     

     

    d) Le cycle complexe de l'Azuré de la Pulmonaire. Lire  :

    Olivier Denux et Daniel Sirugue

    http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i143denux-sirugue.pdf

    http://www.insectes.org/opie/pdf/1587_pagesdynadocs4c23506fd6f5b.pdf

     

    http://books.google.fr/books?id=AVP_ts6LSVUC&pg=PA328&dq=maculinea+alcon+plante-h%C3%B4te&hl=fr&sa=X&ei=ohTQUsKDDa-10QW5wICgBw&ved=0CEQQ6AEwAQ#v=onepage&q=maculinea%20alcon%20plante-h%C3%B4te&f=false

     

     

                  II. Noms vernaculaires.

     


    I. Les Noms français. 

     

     

    1. Le Protée Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 308 planche 83 suppl.2 Pl.4 fig.80 a,b,c,d tert par  J.J Ernst gravée par J.J. Juillet  1779.  

    Le nom  est celui d'une divinité mythologique marine capable de changer de forme à volonté. Il ne faut sans-doute pas rechercher une explication de ce nom dans les caractères du papillon ; néanmoins, le texte descriptif d'Engramelle signale à deux reprises (pour la femelle, puis le mâle) la couleur changeante des teintes bleu-violacées des ailes. Les autres noms attribués dans les pages qui suivent ou précèdent (Actéon, Myrmidon, Ariane) n'ont aucun rapport avec les qualités de l'espèce et sont des zoonymes de dénomination et non de description ou de métaphore.

    Également Suite de l'Argus bleu à bandes brunes page  178  et 179 planche 41 fig. 86 I K.


    2. P.R.  (arcas) De Villers, 1789

    Charles de Villers, Caroli Linnaei Entomologia  . 

     

     3. Polyommate alcon  Latreille,



    4. Le Polyommate alcon, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 699 n° 136.

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

     

    6. Le Polyommate alcon , Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1823, Catalogue méthodique page 58 n° 169 et  tome 2 page 205 pl. Z-XXVI fig.1-2.  peinte par Dumenil et gravées par Perrot fils. Supplément page 85.


    7. Argus alcon, Boisduval, 1832.

      Jean-Alphonse Boisduval  1832 Icones historique [sic] des lépidoptères nouveaux ou peu connus: page 81 pl.13 fig. 1, 2 et 3. 

    Boisduval écrit :

    Godart a cru que cette espèce était Euphemus, et il en a donné deux mauvaises figures sous le nom, dans le premier volume renfermant les Diurnes des environs de Paris. Plus tard, dans le second volume, contenant les Diurnes méridionaux, il en a donné une autre figure tout aussi défectueuse, sous le nom d'Alcon.  

     

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986, et le nom vernaculaire actuel.

     

      Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait comme nom principal pour Maculinea alcon ([Denis & Schiffermüller], 1775) "l'Azuré des mouillères", pour remplacer, mais sans les écarter, "le Protée" (Engramelle, 1779) et "l'Argus Protée"*. Le  "Polyommate alcon" (Godart, 1821) n'est pas mentionné.

    * Argus Protée : nom utilisé par Raphy Rappaz, 1979, Les Papillons du Valais (Macrolépidoptères) R.Rappaz : Sion.

     Le zoonyme "l'Azuré des mouillères" est créé à cette occasion par G. Chr. Luquet qui regroupe l'immense majorité des 83 espèces de la sous-famille des Polyommatinae sous les noms de Azurés et de Sablés (et quelques-uns sous le nom d'Argus ou  de Bleu nacré).            

      L'Azuré des mouillères est, dans sa liste, l'un des de 63 Azurés. Cette stratégie lui permet d'indiquer, par le nom vernaculaire, l'appartenance à un groupe aux caractéristiques communes, comme le permet le nom de genre pour le nom scientifique. Cela allège aussi l'effort de mémoire, car il suffit de retenir le second terme du nom vernaculaire, qui sera généralement soit un nom géographique (Azuré canarien, de l'Argolou, d'Anatolie, d'Oranie, cordouan, sarde, crétois...), soit d'un milieu,  soit surtout le nom de la plante-hôte (Azuré de la Luzerne, du Trèfle, des Nerpruns, des Cytises, etc, etc.).

     

    Or, selon Dupont et al. (2013) :

    Il convient de remplacer le nom « Azuré des mouillères » (Luquet, 1986 : [15]) par « Azuré de la Pulmonaire ». Le mot mouillère, qui s’applique à une micro-zone humide sans exutoire, située dans une parcelle cultivée (Gérard Arnal, comm. pers.), est impropre à désigner cet Azuré, car ce type de biotope ne correspond en aucun cas à la biologie de l’espèce. Pulmonaire, en revanche, fait allusion à la plante nourricière de la chenille, la Pulmonaire des marais ou Gentiane pulmonaire (Gentiana pneumonanthe), ainsi nommée parce qu’elle était autrefois utilisée dans le traitement curatif des maladies du poumon (Luquet, in Doux & Gibeaux, 2007 : 204).

     Pascal Dupont (MHNH et Service du patrimoine Naturel) est particulièrement habilité à émettre un jugement sur le bien-fondé du nom vernaculaire de cette espèce, après avoir été l'auteur en 2010 du Plan National d'Action en faveur des Maculinea -Opie : http://www.insectes.org/opie/pdf/1587_pagesdynadocs4c23506fd6f5b.pdf

    Mais il semble que cela soit Gérard  Luquet lui-même (l'un des auteurs de la publication de 2013) qui a souhaité corriger son choix initial, car il avait en 2007 incité Doux et Gibeaux à utiliser Azuré de la Pulmonaire à la place d' Azuré des mouillères. De même, il a utilisé ce nom dans son adaptation en français du guide Nathan de Heiko Bellmann en 2008. Enfin, Perrein et al (2012) indiquent les deux noms de Azuré des mouillères et Azuré de la Pulmonaire, et indique : "La Pulmonaire est un ancien nom de la Gentiane des marais Gentiana pneumonanthe, utilisée autrefois contre certaines pneumopathies, selon Gérard Luquet (Comm. pers.).

     

    Le nom "Mouillère".

     Le CNRTL donne pour "Mouillère" :

      "Terrain bas, marécageux, où le bétail et les chars peuvent s'enliser (Fén. 1970). Synon. molière* 

     Étymol. et Hist. 1845-46 «partie de pré ou de champ constamment humide» (Besch.). Altération, d'apr. mouiller*, de molière «terrain marécageux» (ca 1300, Chart. de Blanche de Navarre, fo248 Cf. le lat. médiév. mollaria «champ cultivé où l'on voit sourdre de petites sources, terrain creux où les eaux croupissent» (1132 ).

    *Molière (féminin) : B. − Terre grasse et marécageuse. La mer (...) a déposé, en effet, un cordon littoral dont la trace est visible (...) dans les molières ou marais de Cayeux (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.98).

    Ce nom récent (1834), mais attesté dans la toponymie (lieu-dit Les Mouillères) est utilisé pour désigner des "sources", des marécages, des terrains argileux qui ne se drainent pas, des zones restreintes des champs qui restent inondées.

      

    La Gentiane  dite "pulmonaire" : étymologie et Matière médicale.

                               File:Gentiana pneumonanthe Sturm9.jpg

     

     illustration: Jacob Sturm in Johann Georg Sturm Deutschlands Flora in Abbildungen 1796

      Le nom Gentiana date des grecs anciens :  selon Dioscoroide et Pline (Livre 25 chap. 7) , cette plante doit son nom à Genthius (180-68 avant J.C), roi d' Illyrie (près de l'Albanie) , qui en découvrit les vertus toniques. Elles furent insuffisantes pour lui éviter d'être vaincu par le préteur romain Anicius. Genthios (pour les hommes) et Genthis (pour les femmes) comme Gentian sont des prénoms encore en usage, en Albanie notamment.

      Linné a décrit les 23 espèces du genre Gentiana dans son Species Plantarum de 1753 page227 Gentiana pneumonanthe est la 5e espèce, avec la mention Habitat in pascui humidiusculis. C'est la Gentiana palustris angustifolia du Pinax de Bauhin page 188. 

      C'est surtout la Gentiane jaune qui connaissait un usage thérapeutique, sous forme d'extrait, de vin ou de poudre, comme tonique et fébrifuge. Sa racine figure dans la Liste des drogues utilisées pour l'hôpital de la marine de Brest et pour les coffres de mer en 1777. Sa poudre rentre dans la composition d'un Opiat antiscorbutique, selon la recette du même Hôpital.

      La G. pneumonanthe (Marsh gentian) était considérée comme moins active, mais plus amère. A la différence de sa Gentiana centaurium, (S.P. n°14 page 229) Linné n'indique pas pour celle-ci une référence à la Matière médicale.

    Je n'ai pas trouvé de témoignage sur une utilisation particulière dans les troubles pulmonaires. Il me semble que cela est dû à une "mauvaise" traduction de l'épithète pneumonanthe par "pulmonaire", le terme "Gentiane pulmonaire" n'étant attesté (par un moteur de recherche dans les Livres) qu'à partir de 1905. Selon Alexandre de Théis dans son  Glossaire de botanique, ou, Dictionnaire étymologique de tous les noms Paris : Dufour, 1810, l'étymologie de pneumonanthes (qui va s'avérer erronée) est la suivante :

    Pneumonanthes : du grec pneumo, "air, souffle", et anthes, "fleur,   De sa corolle ventrue et qui ressemble à une vessie remplie d'air. Boëhmer dit qu'on la nomme pneumonanthes « parce qu'elle croît sur les montagnes aux lieux exposés au souffle des vents ». C'est une erreur, elle croît dans les marais. Bauhin, Pinax 188 l'a nommée même gentiana palustris.

      Linné n'a donc pas créé le nom pneumonanthe avec l'intention de décrire les qualités expectorantes ou pectorales de la plante, qualités qui, une fois encore, ne sont pas attestées.

    Car en réalité ce n'est pas Linné qui est l'inventeur de ce nom, qu'il a repris au médecin et botaniste allemand Cordus. Valerius Cordus (1515-1544) a publié  Annotationes in Pedacii Dioscoridis de Materia medica libros V où il décrit 500 plantes et qui paraît en 1561 (ou à Nuremberg en 1541 ?), et Gessner a publié de façon posthume son Historia stirpium et sylva Strasbourg 1561 avec ses notes personnelles.

      J'ai suivi jusqu'à présent le fil de mes recherches. Parvenu à ce stade, je remets les éléments dans l'ordre :

    1. Valerius Cordus a décrit page 162 de son Historia une gentiane qu'il nomme Pneumonante : 

     De Pneumonante , id est Lungenblüme [Gentianae minoris, speciem esse apparet, qualem hîc exhibeo, aut similimam] cap. CLI. Pneumonanthes caulem qui busdam in locis producit singularem ...

    Dodonaeus Violam cathalianam vocat...

    (V. Cordius, Historia stirpium Libra IV, Gessner, édité par Rihelius, 1561. BHL lib.)

    2. Cordus mentionne un nom vernaculaire allemand Lungenblüme [Poumon-Fleur] qui traduit ou explique le nom de Pneumonante/pneumonanthes, et qui peut relever de la Théorie des signatures attribuant des propriétés thérapeutiques à une plante selon sa ressemblance avec un organe ou une pathologie. Mais Cordus ne commente pas ce nom dans son texte, et ne mentionne pas d'usage médical.

    La Gentiane pneumonanthe se nomme toujours en allemand "Lungenenzian", "Gentiane-poumon".

    3. Dalechamps et Desmoulins la signale en 1615 sous ce nom dans leur description de laCalathiana ou Violette d'automne  (Histoire générale de Dalechamps VII, 17 page 712). Pas d'utilisation thérapeutique signalée.

    4. Etienne Blankart écrit en 1754  (Etienne Blankaart, Johann Heinrich Schulze Steph. Blancardi Lexicon medicum renovatum, in quo totius artis medicae ...1754): 

    Vox ipsa significat Florem pulmonalem, sed an inserviat morbis pulmonum, necdum compertum habeo. B. Longe bloem, G. Lungea blume, A. Marsh-gentian 

     "Son nom signifie Fleur du Poumon, mais  je n'ai pas encore appris qu'elle soit utile aux maladies pulmonaires"

    5. Ce nom de Pneumonanthe est repris par les différents auteurs  dans leurs Botaniques, puis par Linné, sans faire mention de propriétés pulmonaires. [Linné donne une traduction de Lungenblüme (Felwort en anglais, Maldelgeer en néerlandais) en 1760].

    6. La plante est nommée en français "Gentiane pulmonaire" en 1905 par la Société horticole du Doubs (Vol. 49 à 50, p. 345).

    7. La Revue horticole suisse ajoute en 1994 : Gentiane pulmonaire "car elle soignait, dit-on, les affections bronchiques".

    8. L'article Wikipédia (consulté le 10-1-2014) ne donne comme nom vernaculaire que Gentiane des marais, Gentiane pneumonanthe.

      Ce nom de Gentiane "pulmonaire" est à mon sens  inadéquat car il laisse penser que le nom français traduit fidèlement le nom latin pneumonanthe, et que cette plante connaît un usage traditionnel pour soigner les affections pulmonaires. Il est préférable, comme le fait l'auteur de l'article Wikipédia, de respecter l'intégrité du nom sous sa forme "Gentiane pneumonanthe", ou d'utiliser le nom tout aussi traditionnel de "Gentiane des marais".     

       Le nom de "Pulmonaire des marais" est bien signalé sur le site de référence Tela Botanica, mais avec la mention "régional ou secondaire". (Par contre, le site ne mentionne pas "Gentiane pulmonaire"). L'appellation est retrouvée en France à partir de 1850 et devient alors assez communément citée comme nom "vulgaire" dans les compte-rendus et les publications.

      En conclusion,

       La décision de remplacer le nom de "Azuré des mouillères" (bien répandu dans le public)  par "Azuré de la Pulmonaire" risque d'entraîner d'autres confusions que celle qu'elle souhaitait éviter ; loin de signaler que la plante-hôte est Gentiana pneumonanthe (elle-même plus connue sous le nom de "Gentiane des marais" que sous le nom  de "Gentiane Pulmonaire"), ce nom porte à croire que l'espèce est inféodée à une Pulmonaire, plante du genre Pulmonaria (Borraginacées) comme la Pulmonaire officinale, la Pulmonaire semblable, la Pulmonaire des montagnes ou (dans le genre Mertensia) la Pulmonaire maritime. Ces plantes doivent leur nom au fait que, selon les Romains, la racine de certaines espèces était censée guérir les maladies du poumon, mais on considère généralement que, selon la Théorie des signatures, l'attribution de cette propriété est liée, par analogie, aux taches éparses sur les feuilles des principales espèces, ces taches évoquant celles du poumon. (d'après Wikipédia).

     

    N.B : le site Wikipédia consulté le 10 janvier 2014 donne pour Phengaris alcon (Maculinea alcon) les noms de "Azuré des mouillères" et de "Protée".

     


     

     

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de  Lycaena alcon  pour présenter ce papillon mais citent page 227 le nom de "Argus de la Gentiane".


    —Bellmann / Luquet 2008 : "Azuré de la Pulmonaire" .

    — Blab / Luquet 1988 : "Azuré des mouillères"

    — Chinery / Leraut  1998  : "Azuré des mouillères".

    — Doux & Gibeaux 2007 : " l'Azuré de la Pulmonaire".

    — Higgins & Riley /Luquet 1988 : "L'Azuré des mouillères ". 

    — Lafranchis, 2000 : " L'Azuré des mouillères, le Protée" .

    — Perrein et al. 2012 : "Azuré des mouillères, Azuré de la Pulmonaire ".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : Phengaris alcon "Azuré des mouillères".

    — Wikipédia : "L'Azuré des mouillères, le Protée".


     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

    • "Kleiner Moorbläuling" ou "Der Lungenenzian-Ameisenbläuling" en allemand : "le petit Bleu des marais" ou "le Bleu de la Gentiane pneumonanthe, aux fourmis"
    • "Gentiaanblauwtje"  en néerlandais : " Bleu ou Azuré de la Gentiane"
    • "Küçük Korubeni" en turc
    • "Močvarni plavac" en croate :..des marais".
    • "Modraszek alkon" en polonais
    • "Modrásek hořcový" en tchèque
    • "Szürkes hangyarboglárka" en hongrois
    • "Modráčik horcový" en slovaque " azuré à bâton de la Gentiane"
    • "Ensianblåfugl" en danois
    • "Alcon Blue" en anglais
    • "Soo-tähniksinitiib" en estonien
    • "Gencijoninis melsvys" en lithuanien : "Bleu de la Gentiane"
    • "Alkonblåvinge" en suédois : "Argus alcon"
    • "Borboleta-azul" en portuguais : "Papillon bleu"
    •  "Gintsiaanblaujurkje" en frison 
    • "Голубянка алькон" en russe

     

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • " en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

     

     

     

     

                   


    Les autres publications jusqu'en 1819.

     Sans être exhaustif :       

    Esper 1777 Pap. Europ. part 1 page 338  tab. 34 suppl. 10 fig. 4-5 Papilio arcas;

    Hübner, Pap. tab. 55 fig. 263-265. Papilio alcon

    Ochsenheimer, Schmet. von Eur. I, 7, 2 

    Fabricius, Ent. S.  III p. 293, 120 Hesperia alcon


    Muller page

    Fuessli  Ins 

    Bergstr. Nomenklat. tab. 59  Papilio Mamers

     

     


    IV. Les noms vernaculaires en anglais .

     

    Duncan 1835 :, Entomology (3) p. 234 , Alcon Blue Butterfly     

    Alcon Blue Butterfly, Jardine, British butterflies 1860 page 234    


                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet :   Maculinea et Phengaris   

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Maculinea alcon

    — UK Butterflies : non présente en UK

    — lepiforum : maculinea alcon

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner (P. alcon n'y est pas représenté).

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; Nr. http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Étymologie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lew

    is) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

    — Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    — BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    — DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1779: Sammlung europäischer Schmetterlinge. 1779. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    — Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=&LOGID=LOG_0002&PHYSID=PHYS_0009

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Linné, Species Plantarum http://www.biodiversitylibrary.org/item/13829#page/1/mode/1up

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

    Tutt vol.1 1906 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof08tutt#page/n8/mode/1up

    Tutt vol.2 1908 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof09tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v3 1909 :http://archive.org/stream/naturalhistoryof10tutt#page/n4/mode/1up

    Tutt v4 1914 : http://archive.org/stream/naturalhistoryof04tut#page/n4/mode/1up

     

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Rééfrences Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

     Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

    — Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

     http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

    — Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

      http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

       — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

    — site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

     

     

     

     

                                              

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier
    10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:53

    Zoonymie du papillon l'Azuré du Trèfle  Cupido argiades (Pallas, 1771).

     

     

     

    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónomaὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

     

     

    Résumé. 

    Cupido, Schrank 1801 : du nom du dieu latin de l'amour aux ailes de papillon et aux flèches redoutables. Schrank avait créé sa cinquième famille pour y placer 24 espèces de nos Lycénidés. Son nom crée un couple de contraire avec celui de sa première famille des Erynnis (Erinyes: déesse de la Haine) ; il l'avait peut-être emprunté au papilio cupido de Linné (1758), le premier de ses Plebejus rurales. Mais le frontispice du Catalogue Viennois de Denis & Schiffermüller (1775), avec ses Éros aux ailes ocellés de papillons, incitait déjà à ce rapprochement entre les petits Cupidons et les Bleus. Le genre est divisé en deux sous-genres, Everes et Cupido.

    — Sous-genre Everes, Hübner [1819] : du nom d'un héros mythologique grec, Evères, époux de la nymphe Chariklo et père du devin aveugle Tiresias. En-effet Tiresias est le nom synonyme de l'espèce-type, nommée ainsi par Rottemburg en 1775 puis par Esper.

    argiades Pallas (1771), épithète composé par Pallas pour indiquer à son avis la ressemblance de l'espèce avec les Argus en général et l'argiolus en particulier.

       — Les caractéristiques de l'espèce (d'où découlent les dénominations) sont la couleur bleu du mâle, sa petite taille (<30mm), sa queue, plus courte que L. boeticus, et les deux taches marginales orange de l'aile postérieure. 

    Il a donc été décrit par Engramelle en 1779 comme "Le Petit Porte-Queue" (une variété sombre est nommée "le Myrmidon" par Engramelle) avant de recevoir des autres auteurs des transcriptions en "français" des différents noms scientifiques aujourd'hui reconnus comme des synonymes : "Argiade", "Tiresias", (de Villers), le "papillon amyntas" (Latreille), le "Polyommate amyntas" (Godart, 1819) ; Le "Petit Porte-Queue" reste très utilisé par les auteurs jusqu'au XXe siècle.

     L'usage de ces noms, et notamment de "Le Petit Porte-Queue", et de "Le Myrmidon" auquel Oberthür était attaché, a été aboli au profit de "L'Azuré du Trèfle" par G.Luquet en 1986. Ce nom est désormais le seul à être utilisé. 

     

     

                   I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

             Publication originale :   Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336, "Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

     

     

    La famille des Lycaenidae Leach, [1815] tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). il comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.

    Ses 6000 espèces mondiales représentent un tiers des Papilionoidea. La majorité a développé des stratégies d'associations facultative ou obligatoire avec les fourmis, qui vont du parasitisme au mutualisme. Les chenilles et les chrysalides utilisent des signaux chimiques et acoustiques pour manipuler les fourmis dans le sens de la myrmecophylie. La présence d'une glande dorsale, située en général sur le 10ème segment exsudant un liquide sucré comparable au miellat des pucerons est un caractère largement partagé par les chenilles de lycénidés myrmécophiles et connu depuis 1894 . On parle alors de chenilles trophobiontes. Toutefois, certaines espèces ont mis au point des stratégies plus complexes pour inciter les fourmis à les adopter et à les transporter au sein de leurs fourmilières.

     

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus. Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 1 Tribu, celle des Polyommatini Swainson, 1827  riche de 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876 
    • Lampides Hübner, [1819]   
    • Cacyreus Butler, 1897 
    • Cupido Schrank, 1801 
    • Celastrina Tutt, 1906 
    • Maculinea Eecke, 1915  
    • Pseudophilotes Beuret, 1958 
    • Scolitantides Hübner, [1819] 
    • Iolana Bethune-Baker, 1914  
    • Glaucopsyche Scudder, 1872 
    • Plebejus Kluk, 1780           
    • Aricia [Reichenbach], 1817 
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

     

     

        

    2. Nom de genre : Cupido, Schrank, 1801.

     

    a) Description originale :

    Cupido Schrank, 1801; Fauna Boica 2 (1) Ingolsdadt  : 153206

    — Type spécifique:  Papilio minimus Fuessly 1775 (Cupido puer de Schrank)

     Schrank donne deux noms, l'un en allemand, Schildfalter ("papillon-écu" ou "papillon-carapace"), et l'autre en latin, Cupido.

      — Description :

    - Fühlhörner : fadenförmig, am Ende kolbig : das Kölbchen länglicht, zusammengedrückt. (antennes : filiformes, extrémité en forme de massue ; ..)

    - Füsse : 6, fast gleich. (Pattes : 6, presque identiques)

    - Flügel : fast gleich, in der Ruhe aufgerichtet (Ailes : presque identiques, érigées au repos).

    — Composition initiale:

    I. Virgaureae, Hippothoe, Chryseis, Phlaeas, Circe

    II. Arion, Alcon, Acis, Damon, Damoetas, Argiolus, Eumedon, Corydon, Adonis, Alexis,  Agestis,  Argus, Battus, Puer,

    III. rubi, betulae, quercus, pruni, spini.

          Franz von Paula Schrank, né le 21 août 1747 à Varnbach près de Schärding (Autriche) et mort le 22 décembre 1835 à Munich était un prêtre jésuite et un naturaliste allemand.

    A neuf ans Schrank fréquente le collège jésuite de Passau et à quinze ans il entre dans la Compagnie de Jésus. Il passe la première année de son noviciat à Vienne (1756) et la seconde à Ödenburg (aujourd’hui Sopron en Hongrie) où il suit les cours d’un missionnaire revenant du Brésil et qui l’intéresse à l’histoire naturelle. Il étudie ensuite à Raab, à Tyrnau (aujourd’hui Trnava en Hongrie) et à Vienne.

    Il est envoyé enseigner au Collège de Linz à partir de 1769. Après la suppression de son ordre, il se rend à Passau où il est ordonné prêtre en décembre 1774 et obtient son doctorat en théologie en 1776 à Vienne.

    En 1776, il fait paraître Beiträge zur Naturgeschichte et est nommé professeur de mathématique et de physique au lycée à Amberg puis professeur de rhétorique à Burghausen. En 1784, il devient professeur d'éloquence avant d’enseigner la botanique économique et d’économie rurale à l’université d’Ingolstadt puis conseiller ecclésiastique à Landshut. En 1809, l’Académie des sciences de Munich l’élit comme membre à la condition qu’il prenne en charge le jardin botanique qui venait d’être créé dans la ville, charge qu’il occupera jusqu’à sa mort. (Wikipédia)

    Je place cette note biographique pour souligner les liens potentiels entre Schrank et Denis et  Schiffermüller il est jésuite comme J.N. Denis et il suivit une part de ses études à Vienne. De plus, Schrank a rendu visite à Schiffermüller à Linz en 1785 et a consulté sa collection. 

     

    Archeo-taxonomie :

    Après que Linné a classé en 1758 les petits papillons  dans sa phalange des Plébeiens et qu'il les a divisé en rurales et urbicolae, Fabricius, en 1793, plaça tous les Plébeiens sans distinction  dans une catégorie qu'il nomma Hesperia. On y trouvait nos Lycénidés, les Bleus, avec nos Hespéridés. Il y avait alors deux familles de papillons diurnes pour Fabricius, les Papillons (Papilio), et les Hesperia. Les Grands, et les Petits.

      C'est alors qu'intervint Schrank, qui, d'un coup de ciseau, coupa en deux cette famille des Hesperia et en créa deux groupes (Erynnis et Cupido) placés aux deux extrémités de sa nouvelle répartition en cinq familles :

     Papillons diurnes de Schrank  = 5 familles :

    • Erynnis : les Hespéridés 
    • Pieris    : les Papilionidés et les Pieridés .
    • Maniola : les Satyrinés et Apaturinés
    • Papilio  :  les Limenitinés, les Nymphalinés et les Argynninés
    • Cupido :  les lycénidés.

     Bien entendu, Fabricius répliqua (1817) en divisant à son tour tous les papillons + Sphinx en 49 genres... sans y inclure ni Erynnis ni Cupido, et en rétablissant ses Hesperia.

    Latreille avait prit aussi la paire de ciseau en 1804 : dans ses 8 genres, les Petits, les Plébéiens, les Hesperia de Fabricius étaient divisés en : 1 les Hesperia (nos Hespéridés) et 2 les Polyommates (un synonyme d'Argus) (nos Lycénidés), donc, l'équivalent des Cupido de Schrank.

    D'autres leur succédèrent ; les années passèrent. Le groupe Cupido de Schrank, qui avait la taille d'une de nos Familles, se trouva réduit à la dimension d'un genre, pour quelques espèces. Scudder (1875) considéra que le nom pouvait être retenu pour...les deux premières espèces de son deuxième groupe (voir "composition" supra), Arion et Alcon. 

    En 1958, la décision 503 de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique valida le genre Cupido. et fixa le Papilio minimus Fuessly, 1775 comme l'espèce-type:

    ICZN 1958. Opinon 503. Designation under the Plenary Power of a type species in harmony with existing usage for the generic name Cupido Schrank, 1801 (Class Insecta, Order Lepidoptera) and matters incidental thereto. Opinions and declarations rendered by the International Commission on Zoological Nomenclature, 18(5): 121-140.


    — Ce genre renferme deux sous-genres :

    • Sous-genre Everes Hübner, [1819]
    • Sous-genre Cupido Schrank, 1801

     

    b) Étymologie du nom Cupido :

    Du latin cupido, "désir, passion, envie, cupidité", et de Cupido, inis, "Cupidon".

    - verbe cupio, cupere : "désirer". D'une racine indo-européenne  *kuep  (« bouillir », « fumer ») au sens concret.

       Inutile sans-doute de rappeler que Cupidon est l'homologue latin du dieu grec Éros, dieu de l'amour. Si Éros est un des cinq divinités primordiales, si, avec Himéros le désir, il accompagne Aphrodite, s'il est représenté dans la statuaire comme un jeune adolescent, qui reçoit son arc et ses ailes seulement au IVe siècle av. J.C., Cupidon perd ce statut majeur, devient le fils de Mars et de Vénus avant de devenir cet angelot dodu et espiègle aux flèches ravageuses et fatales.

      Il est plus intéressant de noter que Linné avait nommé Papilio cupido S.N. p. 482 n° 145 son tout premier papillon plébéien rural (cela témoigne bien de son statut de petit dieu familier indigne de figurer parmi les Apollo, les Muses et les Nymphales des premières Phalanges de Linné). C'est, pour ainsi dire, par cette première place sur la liste, l'archétype du Plébéien linnéen. 

      Mais cette espèce de polisson, pourtant décrite selon Linné par Petiver et Roesel, "habitat in Gossypio Americes", habite selon Linné sur les cotonniers d'Amérique. La Linnean Society conserve encore le spécimen du suédois :

     [Img]  [Img]  [Img] http://www.linnean-online.org/14701/

    Quand au papillon lui-même, il s'est fait discret ; il porte le nom d'Helicopis cupido,  appartient à la famille des Riodinidae et réside dans la forêt amazonienne, en Guyane, au Surinam (il y choisit le curare de ses flèches): le voici, le cupidon de Linné, le vrai, Helicopis cupido cupido  :

                                  Description de cette image, également commentée ci-après

    Si ce détour se justifie autrement que par la curiosité, il permet de suggérer que Schrank, pour nommer son groupe qui regroupait tous les Plébéiens à l'exception d'intrus à grosse tête et aux antennes en crochet qu'il fallait mettre chez les Erynnis, a très bien pu se contenter de reprendre le nom venant en premier sur la liste de Linné, son possesseur ne risquant pas de traverser l'Atlantique pour protester.

    Voir :  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.

    Deux hypothèses complémentaires sur le choix du nom Cupido par Schrank.

    1. J'ai montré initialement que Schrank avait créé 5 familles, en éclatant le groupe Hesperia de Fabricius en deux, Erynnis et Cupido, placés —comme cela a été remarqué par A.M. Emmet— aux deux extrémités de sa liste. Or, il se trouve que les deux termes s'opposent : Erynnis correspond à la Haine (les trois Erinyes se nomment "la Haine (Mégère) , la Vengeance (Tisiphone) et l'Implacable (Alecto)" et Cupido à l'Amour. On peut donc deviner une architecture dénominatrice déterminée.

    2. J'ai également montré que Schrank avait des liens avec Vienne, était jésuite comme Denis et avait rendu visite à Schiffermüller : il devait parfaitement connaître (ce qui est vrai de toute façon de tous les lépidoptéristes européens de l'époque) le Verzeichniß de Denis et Schiffermüller, paru à Vienne en 1775. Or, le frontispice de cette publication montre en premier plan trois Éros dotés d'ailes de papillons collectionnant ensemble les insectes, encadrés d'autres papillons. Ce frontispice incite à établir un lien entre les papillons et les Cupidons, et à baptiser Cupido le groupe des papillons les plus petits.

                    

    Source : http://starodruki.miiz.waw.pl/de/oldprints/view/15

                                  frontispice-couleur-Denis-et-Schiffermuller-2.png

    Version en couleur © antiquaire Donhofer  avec le jardin de Schönbrunn en arrière plan. On identifie Zerynthia polyxena, Macroglossum stellatarum, Deilephila porcellus (?) mais aussi, tenu par un des putti, un filet à papillon en forme de pince en X à deux filets, en usage à l'époque et décrit par Engramelle.

    http://www.antiquariat-donhofer.at/modules/bildgalerie/view.php?gi_id=168

          Renaissance Frontinspiz - Papillons de la région de Vienne, 1776

    Le sous-genre Everes Hübner, [1819]

          Everes Hübner, [1819]; Verzeichniss bekannter Schmetterlinge. (5):page 69

      Jakob Hübner  est un entomologiste allemand, ( 1761 à Augsbourg-  1826 ) Il étudie le dessin, puis l'eau-forte et la xylographie. Il étudie particulièrement les papillons et commence à faire paraître ses premiers articles en 1785. Il fait des séjours en Ukraine et à Vienne à partir de 1789, où il fait la connaissance d'Ignaz Schiffermüller (1727-1806) avec lequel il garde des liens d'amitié sa vie durant. Hübner gagne sa vie en étant dessinateur pour une manufacture de textile. Ses travaux, finement illustrés, s’attachent notamment à l’étude des différents stades de ces insectes. . Sa collection est acquise en 1935 par la Royal Entomological Society de Londres.

     

    —Type spécifique : Papilio amyntas Denis & Schiffermüller

          http://www.archive.org/stream/verzeichnissbeka00hb#page/n76/mode/1up

    — Description :

    Coitus n°6 : Everen, Everae. Die teufen zart geschwänzt ; alle Flügel unten blauslich weiß gefärbt, schwarz bedupft. Everes Amyntas Schiff. verz. pap. n° 18 tyresias, Esp. Pap. 34 1-2, Hübn. Pap. 322-324. / E. Polysperchon Bergst. non.43 ; tiresias Hübn. 


          Ce sous-genre contient deux espèces en France :

    • Cupido alcetas (Hoffmannsegg, 1804). Azuré de la Faucille.
    • Cupido argiades (Pallas, 1771). Azuré du Trèfle.

    — caractères.

    En 1912-21, Oberthür écrivait : "on range aujourd'hui dans le genre everes créé par Hübner un certain nombre de petites espèces ayant tout à fait l'aspect et l'allure des Lycaena, mais chez lesquelles les ailes postérieures sont finement caudées. Les chenilles sont onisciformes*. Elles possèdent sur le 6e segment abdominal des organes érectiles et glanduleux dont la sécrétion est très recherchée des fourmis. Les chrysalides sont obtuses et ponctuées de noir."

     

    * En forme de cloporte.

    — Étymologie du nom Everes.

     Il n'existe pas de nom latin qui puisse être rapproché de everae, forme utilisée par Hübner.

    Selon le Dictionnaire de Sabbathier pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins (1774) deux personnages répondent au nom d'Evères : 

    a) Evères est l'un des fils de Ptérélas, il fut le seul de ses frères qui ne périt pas dans un combat contre les fils d'Électryon [fils de Persée et d'Andromède] au sujet des bœufs qu'ils avaient enlevé à ce dernier. On lui doit avait confié la garde d'un des vaisseaux, et ce fut ce qui lui sauva la vie et lui permit d'emporter le butin. Car, s'il se fut trouvé au combat, il y a apparence qu'il y serait péri comme ses frères.

    b) Evères est fils d'Hercule et de Parthénope, la fille de Stymphale.

      En 1801, le Dictionnaire portatif de la fable de Pierre Chompré vol.1 page 408 donne les mêmes informations, mais apprend (page 256) aussi que

    c) Tiresias était fils d'Evères et de la nymphe Chariclo.

     (Je choisis volontairement Sabbathier et Chompré, des sources contemporaines de Hübner).

     

    Les étymologistes en entomologie :    

      —  A.M. Emmet (1991) page 150 :

    —not traced. "Greek hero" (Macleod) ; probably correct, but he was apt to jump to conclusions. There is a word eueres, meaning well-poised, of oars, i.e. with the weight inboard and outboard correctly ajusted ; by metonymy this could become the name of a skilful oarsman.

    — Hans A. Hürter (1998) page 319:

    Hübner hat mitunter recht willkürliche Wortbildungen für die Benennung von Arten und gattungen verwendet ; leider hat er sich in seinem Werk dazu nicht geäußert. So wird zunächst eine fragwürdige Ableitung vorgestellt und anschließend der -wahrscheinlich benutzte- mythologische Name Everes erörtert. 

    e, ex, aus, heraus ; von, ...aus, von...her

    ver, veris : Frühling, Lenz.

    Dann  könnte man sagen : "Die Arten aus dem Frühling" oder besser "die Arten die vom Frühling an fliegen".  In diesem Falle : "Eine Gattung in der Arten zusammengefasst sind, deren Falter im Frühling oder vom Frühling an fliegen". 

    Die Flugzeit wird bei allen 3 Everes -Arten z.B. bei Higgins angegeben : Ab April bis September in swei bis drei generationene", "Ab April etc

    [...]

    Im klassischen Latein schrieben die Römer u für v ; erst in nachklassischer Zeit erschien v. Hübner machte es wohl umgekehrt : aus dem griechischen εν entstand bei der Latinisierung nicht eu, sondern ev ; welche der 3 mythologischen gestalten ihm dabei als Vorbild diente, kann allerdings nicht mehr geklärt werden.

    "Hübner procède parfois à la formation de mots assez arbitraires pour la désignation des espèces et des genres utilisés, mais malheureusement il n'a pas expliqué son travail . Après avoir présenté une dérivation douteuse, l'origine probablement mythologique du nom Everes sera discuté."

    Une hypothèse peu vraisemblable : Everes viendrait de ex- et -ver, veris, "printemps" : "Genre regroupant des espèces volant au printemps".

    Hürter cite ensuite des auteurs germaniques (Rose et Pauly) donnant les mêmes renseignements mythologiques sur le personnage grec Evères que ceux que j'ai collecté chez Sabbathier et Chompré. Il conclue :

    " En latin classique, les Romains écrivent u pour v,  la lettre v ,'étant apparue que dans la période post-classique. Hübner part probablement de l'inverse:  l'εν  grec n'est pas originaire de la romanisation -eu, mais se transcrit en -ev ; ce qui fait que les trois héros mythologiques cités lui ont ainsi servi de modèle, bien qu'on ne puisse préciser lequel."

     — Janssen (1988), page 43 :

    onzekere afleiding  : "étymologie incertaine".

    —Doux et Gibeaux (2007) :

          Everes : "héros grec", selon Mac Leod ; hypothèse probablement correcte, mais cependant incertaine. Il existe un mot (eueres) [du grec eu-, "bien", et -eres, "rame", "aviron",] qui signifie "bien équilibré" en parlant d'avirons, c'est-à-dire "dont le poids à bord et hors bord est correctement ajusté" ; par métonymie, ce terme pourrait s'appliquer à un rameur habile (ou adroit) (Emmet, 1991 : 150)

    — Perrein et al (2012). 

          Étymologie obscure : peut-être du nom d'un héros grec —d'après R.D. Macleod cité par A.M. Emmet (1991) —qui serait aussi un rameur habile , Emmet retenant le grec euêrès "bien équilibré" pour des rames, par allusion aux petites queues des ailes postérieures ?

    Discussion étymologique.

     Comme l'explique Hürter, on ne peut envisager que Hübner ait écrit everes pour le grec eueres, d'autant qu'il donne en titre du paragraphe les noms Everen (forme allemande) et Everae (en latin). La proposition de Emmet d' une influence du mot grec eueres, "bonnes rames" ne peut être retenue. Le nom everes désigne donc l'un des trois héros grecs connus dans la mythologie sous le nom d'Evères. Or, l'un d'entre eux est le père de Tiresias, le devin aveugle qui donne son nom à l' espèce-type (Papilio tyresias Esper) que Hübner cite dans sa description du genre. Il est tout à fait logique que le nom de genre, comme  un "patronyme", soit tiré du nom du père de celui de l'espèce-type. A mon avis, cet everes de Hübner désigne donc Evères, père de Tirésias et époux de la nymphe Chariklo, selon Apollodore. Voir infra l'étymologie de tiresias.

              

     

     3.  Nom d'espèce : Cupido argiades Pallas, 1771.

     

    a) Description originale

    Papilio argiades, Pallas, P. S. 1771. Reise durch verschiedene Provinzen des Rußischen Reichs in den Jahren 1768-1774. Erster Theil. Kayserliche Academie der Wissenschaften, St. Petersburg. 504 pp. page  472.
     http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/toc/?PPN=PPN329913735

    Peter Simon Pallas ( 1741-1811) est un zoologiste et botaniste allemand qui se mit au service de l'Empire russe. Il fréquenta les universités de Halle (1758-1759) et de Göttingen (1759-1760), où il apprend notamment la botanique, selon le système de Carl von Linné. En 1760, il rejoint celle de Leyde où il obtient son titre de docteur à l'âge de 19 ans. Il voyage aux Pays-Bas et à Londres puis s'installe à La Haye ou Il fait la connaissance de Samuel Gottlieb Gmelin. Il est nommé en 1766 par Catherine II de Russie professeur d'histoire naturelle à l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Choisi pour diriger une expédition en Sibérie dans la région d'Orenbourg pour y collecter des spécimens d'histoire naturelle, il se rend dans les gouvernements de Russie centrale, puis dans la région de la Volga, vers la Caspienne et ensuite vers l'Oural, la Sibérie occidentale, l'Altaï, la région du lac Baïkal et la Transbaïkalie. L'expédition prend fin le 30 juin 1774.

    — Habitat in Holco odorato. ("vit sur l'orge parfumée")

    — Localité-type :Samara, Russie. Selon Dupont et al. (2013), cette espèce est présente de la péninsule Ibérique à la région de l’Amour. Elle semble aussi présente dans la région orientale. Elle est présente dans presque toute la France. Les chenilles s’observent sur diverses Fabaceae. .  

    — Description : 

    Papilio argiades : Papilio Argiolo utraque pagina simillimus, sed dimidio minor, alisque subcaudatis (ut Papilio Rubi), et angulo ani fuluo diversus. Femina (ut in Papilione Argo) fusca.

     Semblable au Papillon Argiolo de la  page précédente ["P. orion" ? ], mais plus petit de moitié, et aux ailes subcaudées ? comme le Papilio rubi, et d'un jaune différent à l'angle anal. La femelle (comme chez les Argus) est brune.

     

    — références : néant. Pallas indique néanmoins : Plebei ruric. et indique ainsi qu'il place cette espèce parmi les Plébéiens ruraux ou Plebeii rurales de Linné, papillons de petite taille, aux chenilles de forme courte et ramassée, et dont les ailes portent des taches plus obscures que le fond des ailes. 

    — L'auteur de l'adaptation française ajoute en note : "Je ne crois pas que ce papillon soit le même que le papilio argiade de Fabricius (Mans.ins. 2 p. 76 n°698) ; mais c'est plutôt le papilio cleobis  qu'on trouve en Autriche, dont celui de Russie ne diffère que parce ses ailes sont un peu en queue. "

     

    b) Synonymes.

    Synonymes :

    • Everes argiades (Pallas, 1771)
    • Lycaena tiresias (Rottemburg, 1775)
    • Papilio amyntas [Denis & Schiffermüller], 1775
    • Papilio argiades Pallas, 1771
    • Papilio tiresias Rottemburg, 1775 

     

    A. Papilio tiresias Rottemburg, 1775

    S. A. V. Rottemburg 1775. "Anmerkungen zu den Hufnagelischen Tabellen der Schmetterlinge". Erste Abtheilung. Der Naturforscher, 6: 1-34. page 23http://www.ub.uni-bielefeld.de/diglib/aufkl/naturforscher/naturforscher.htm

     Es siehet dieser Vogel unten des Pap. Argiolo Linn. sehr ähnlich. "Cette espèce est très ressemblante au Papilio argiolo de Linné."

    Comme nous l'avons vu au sujet de l'étymologie du sous-genre everes, Tiresias est un devin aveugle, fils d'Evères et de Chariklo. Voici le récit fameux d'Apollodore (III,6-7) selon lequel Tiresias perdit la vue pour s'être montré trop savant sur les plaisirs de la sexualité féminine :

     

      Apollodore, III, 6, 7. Trad. Ugo Bratelli, 2002

      À Thèbes vivait le devin Tirésias, fils d'Évérès et de la Nymphe Chariclô, et issu de la lignée d'Udéos, l'un des Spartoi. Il était aveugle. À propos de sa cécité, et de son art de la mantique, on raconte différentes histoires. Certains disent qu'il fut rendu aveugle par les dieux, car il révélait aux hommes des faits qu'eux voulaient garder secrets.    Phérécyde affirme qu'il fut frappé de cécité par Athéna. À l'époque où Chariclô était la nymphe préférée d'Athéna [...], Tirésias vit la déesse toute nue. Athéna lui mit alors les mains sur les yeux et le rendit aveugle. Chariclô la supplia de rendre la vue à son fils, mais la déesse n'en avait pas le pouvoir ; alors elle lui purifia les oreilles, et cela lui permit de comprendre parfaitement le langage des oiseaux ; puis elle lui donna un bâton de cornouiller, grâce auquel il marchait comme les gens qui voient.

       Hésiode, pour sa part, raconte qu'un jour Tirésias vit sur le mont Cyllène deux serpents qui s'accouplaient. Il les frappa et, d'homme qu'il était, il devint femme ; ensuite, ayant observé une seconde fois les mêmes serpents en train de s'accoupler, à nouveau il redevint homme.

       Un jour, Zeus et Héra, qui se demandaient qui, de l'homme et de la femme, retirait le plus grand plaisir au cours de l'acte amoureux, s'en remirent à la décision de Tirésias. Tirésias répondit qu'en divisant le plaisir de l'amour en dix, l'homme avait une part et la femme neuf. Voilà pourquoi Héra l'aveugla et Zeus lui accorda le don de divination.

    (Voici la réponse de Tirésias à Zeus et à Héra : De dix parts, l'homme n'en jouit que d'une ; la femme, au fond de de son cœur, en éprouve dix.)

     


    B. Papilio amyntas [Denis & Schiffermüller], 1775

    [Denis & Schiffermüller] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. page 185. :

      Hochfeuerblauer (♂) oder blauschwarzer (♀) Kleinschwänzigter, unten vieläugigter Falter

          Le nom de Papilio amyntas  avait été employé déjà auparavant par Poda en 1761 pour une autre espèce.

    Jacob Hübner a décrit ce papillon sous ce nom de P. amyntas dans  [1799-1828].  Sammlung europaischer Schmetterlinge. Jacob Hübner, Augsburg. 3-74 page 51. Il donne comme synonyme P. tiresias.

    L'espèce que décrit Hübner juste après P. amyntas est le Papilio alcetas. Cela nous fournit l'indice étymologique : En effet, Amyntas (en grec ancien Ἀμύντας / Amuntas) est le nom de plusieurs personnages, dont une succession de rois macédoniens Amyntas I à Amyntas IV. Mais nous pouvons affirmer que Papilio amyntas est nommé selon le roi Amyntas Ier, car il était le fils du roi Alcetas Ier: Amyntas Ier, qui régna d'environ 540 à 500 av. J.-C., était le père d'Alexandre Ier de Macédoine.

    Hübner, J. [1799-1828].  Sammlung europaischer Schmetterlinge..  Fig. 3, Tab. 65.

      Papilio amyntas n° 322-324 : 

          n132_w309

     

     C.   Papilio polysperchon.

          Comme on le verra infra, ce nom a été utilisé soit comme nom d'espèce, synonyme de tiresias, soit pour en désigner une variété vernale.

    Son nom associe le grec poly-, "plusieurs" et le verbe grec sperchein, "être rapide, vif". (cf. le genre d'arachnide Sperchon, Kramer 1877), mais cet épithète ne décrit pas le papillon : il renvoie au nom propre de Polysperchon, (Πολυπέρχων) général macédonien d'Alexandre le Grand nommé régent de Macédoine. 

    Nous avons donc trois noms de lycènes tirés de l'histoire de la Macédoine, Alcetas, Amyntas et Polysperchon

    Cela est conforme au choix de Linné de donner aux Plébéiens des noms de personnages historiques de l'antiquité grecque.

     

     


    c) étymologie du nom argiades. 

     

    — Arnold Spuler (1901-1908) page 60 :

    "Argiades, der sohn des Argus, des hundertäugigen Wächters der Io". ("Argiades, le fils d'Argus, le gardien aux cent yeux de Io").

    — Ramann page 32 :

    "Argiades bedeutet argusartig, und müssen wir, um den Namen zu erklären, vorgreifen und die Bedeutung von Argus, der später folgt, erklären. Jupiter war bekanntlich Mormone und hatte die Io , um sie vor der Eifersucht der Juno zu bewahren." (Ramann reprend l'interprétation de Spuler) 

    — Spannert page 25 :    

    "Argiades eidomai bin ähnlich, also ähnlich dem Argus." ( Argiades : eidomai signifie semblable, donc "semblable à Argus")

    — Janssen (1988) p. 43 :

    "Argeiades = afstammeling van Argeias, zoon van Heracles" ("Argeiades, descendant d'Argeias, fils d'Hercule")

    — A. M. Emmet, (1991) page 150:

    The species argus, q.v. ; eidos, "form, appearence" : from suposed resemblance.

    — Doux et Gibeaux (2007) page 196:

          Argiades : du grec argus (voir ce nom plus haut) et eidos, "forme, apparence" ; litteralement "en forme d'argus", par allusion à la ressemblance de cette espèce avec Plebejus argus (Emmet, 1991). Cette ressemblance étant toute relative, on admettra que Spuler (1901-1908 :60) avance une interprétation beaucoup plus vraisemblable lorsqu'il écrit : "Argiades : le fils d'Argus, le gardien aux cent yeux d'Io". On comparera cette dérivation avec Augiades, le fils d'Augias". 

    — Perrein et al. (2012) page 220:

          de argus, nom linnéen d'un Lycène [voir Plebejus argus] —de Argus, le prince argien "aux cent yeux — et du grec eidos, "apparence", selon Emmet (1991), ou de Argiades, nom du fils d'Argus, selon Spuler (1908).

    — Hans-A. Hürter (1998) :

       Die Ableitung, "Sohn des Argos", wie Spuler angibt, dürfte am wahrscheinlichsten sein, sicher ist das jeder nicht. Was Pallas 1771 wirklich bewogen hat, die Art, die zuerst in "Samara, südrußland" (Higgins, p. 227) gefunden wurde, argiades zu nennen, wird wohl in dunkeln bleiben. ("La proposition de Spuler ("Fils d'Argos") semble à priori la plus probable, mais ne se confirme pas. Ce que Pallas a vraiment voulu signifier en 1771 pour cette première espèce "de Samara, Russie du Sud", restera probablement un mystère.")

     

    Discussion étymologique sur argiades :

      Il est habituel de désigner les descendants d'un héros mythologique grec en ajoutant à son nom le suffixe patronymique -ide, comme dans l'exemple bien connu des Atrides, issus d'Atrée. Ce suffixe est issu du grec -ίδης, -idès par l'intermédiaire du latin -ides, ou du grec -ίς (plur. -ἰδης), -is par l'intermédiaire du latin -is, -idis.; on peut aussi citer Labdacos et les Labdacides, Pélops et les Pélopides, Cécrops et les Cécropides. En 1668, Placide Spathafora (in Patronymica graeca et latina) a dressé la liste des noms propres ainsi construits, et il mentionne ainsi les "Augeiades ou Augeades ou Augiades" issus d'Augeas ou d'Augias. Dans sa liste considérable, il donne, comme nom construit sur Argus, "Argides ou Argeides" désignant Anaxagoras fils d'Argeus et roi d'Argos. Mais le nom "argiade" (qui supposerait de descendre d'un Argia) n'existe pas dans cette liste. (Le suffixe -ade ne s'applique que pour les noms qui se terminent par -a.)

    De même, si le suffixe issu du grec ancien εἶδος, eidos, « aspect extérieur » était appliqué au nom de l'espèce argus, nous aurions "argusoïde", "argusien", "arguside". 

    Voir les articles du CNRTL sur les deux formes de suffixe -ide :

    http://www.cnrtl.fr/definition/-ide

          Nous pouvons donc éliminer les interprétations traduisant argiages par "fils d'Argos" ou "de la famille d'Argus", d'autant plus que ce nom n'est pas employé dans la littérature grecque ou latine. Par contre, il est clair que Pallas veut évoquer dans son nom le groupe des  argus et assimilés puisque sa description souligne la ressemblance avec ceux-ci : son  Papilio argiades ressemble —en plus petit—  au papillon argiolus de Linné ("Papilio Argiolo utraque pagina simillimus, sed dimidio minor") et la femelle est brune comme tous les Argus ("Femina (ut in Papilione Argo) fusca").

    Cupido argiades (Envergure : 20-30mm) fait en effet partie, avec Cupido minimus (20-25 mm) et Celastrina argiolus (25-34 mm) des lycènes les plus petits.

     

     

    d. Archéo-taxonomie.

      d-1 Réception du nom de  sous-genre everes.

    L'espèce-type du sous-genre everes a appartenu au "genre" Papilio dans la première description, longtemps méconnue, de Pallas en 1771. Cette espèce-type était plutôt connue sous le nom d'amyntas ou de tiresias. Elle figure dans le genre Hesperia de Fabricius (Ent. Syst. 1793 p. 285-289). En 1801, Schrank la place dans ses Cupido ; elle rejoint le genre  Lycaena en 1815 et 1816, mais en même temps (1819)  en France le genre Polyommatus de Latreille et Godart ; en 1872  et 1875 Scudder (Sys. Rev. 1872 p. 35 et Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 1875 10: 91-293 page 176) reconnaît le genre Everes et son espèce-type  E. argiades .  

    d-2 Réception du nom argiades 

    Le nom d'espèce "argiades, Pallas" est utilisé par Goeze en 1780 dans son Entomologische beyträge zu der ritter Linnen page 84 n° 101. Celui-ci indique aussi que l'espèce est citée sous ce nom par Müllers (sic) dans un Supplément  U.R.B Page 297.

     Puis, deux ou trois noms lui volent la vedette : le papilio amyntas, tiresias et polysperchon qui sont présentés selon les auteurs comme synonymes ou variétés.

    Ainsi, Ochsenheimer p. 61-62 distingue en 1807 deux espèces , avec les synonymes et références suivantes :

      1. Amyntas :

    Amyntas Hübner Pap.tab.65.f.322 (mas.) 323.324 (foem) text,T.51 n°26 Hopfenkleefalter

    Wien Berz. T.185. Fam. N. n.18. P. Amyntas, hochfeuerblauer

    Illiger,

    Fabricius, Ent. Syst. Hesperia rurales amyntas

    Esper Schmetterlinge I. tab XXXIV. Suppl.X f.1

    Engramelle, le Petit-Porte-Queue.

    Bergstr.Romentl. Tiresias

    Naturs. P. tiresias.

    Borsh

    Rossi, Mantiss, P. Amyntas

    Schrank, Cupido puer

    2. Polysperchon :

    Bergstra ; Nomenklat. Tab. 44 Polysperchon

    Hübner Pap. Tab 65 f.319-321 P. tiresias, Text p.51 n°27 P. alcetas.

    Illiger, P. tiresias Hesperia Alcetas

    Esper Schmetterlinge I. tab.XLXI suppl ? XXV p. 384 P. tiresias var.

    Herbst P. tiresias

    Engramelle, Le Myrmidon,

    Bork. P. tiresias ;

    Pallas, Papilio argiades,

    Brahm, Papilio tiresias.

    De même,  en 1845, Th.Bruand distingue (catalogue du Doubs)

    1.  L. amyntas F, H, O, B, God = Tyresias (sic) Esp = Petit-Porte-queue 78 E[ngramelle].
    2. L. tyresias H, O, Tr, D = amyntas var.B = Petit Porte-queue 79 E.

     

    En 1860, l'espèce appartient au genre Lycaena : on trouve les équations  L. amyntas F, H, O = L. tiresias esp. = le Petit Porte-queue.

     Le nom d'espèce argiades de Pallas disparaît presque totalement jusqu'en 1865. A partir de 1865, quelques auteurs se mettent à citer Lycaena argiades Pallas, en multipliant des équations d'équivalence du type  "Argiades Pallas = Tiresias Rott. = Amyntas WV, var. polysperchon". L'emploi  de ce nom spécifique augmente en fréquence entre 1880 et 1900, et la première mention "everes argiades" apparaît en 1885 ; elle devient très fréquente à partir de 1900. Lycaena amyntas reste utilisé par Oberthür jusqu'en 1918, puis n'est plus employé.

    La décision 503 de l'ICZN en 1958 reconnaît :

    • le nom de genre everes Hübner
    • le nom spécifique argiades Pallas, 1771; le nom amyntas (D & S) est rejeté.

     

     

     DSCN0310


    DSCN2319

     

    DSCN2321

     

     

     

     

                  II. Noms vernaculaires.

       Les  caractéristiques de l'espèce (d'où découlent les dénominations) sont la couleur bleu du mâle, sa petite taille, sa queue, plus courte que L. boeticus, et les deux taches marginales orange de l'aile postérieure. 

          "C'est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel, le dessus du mâle est bleu foncé presque violet bordé d'une frange blanche, celui de la femelle est marron, avec la même frange blanche, les deux ont une queue en n2. Le revers est gris pâle un peu suffusé de bleu et orné de lignes de petits points noirs cernés de blanc et à l'aile postérieure deux taches marginales orange. Les autres Everes et les autres Cupido n'ont pas de taches marginales orange à l'aile postérieure. (Wikipédia)"

           "Ce papillon actif au vol lent, il étend son domaine à la belle saison et migre parfois vers le nord. Affectionne les prairies, les lisières et autres lieux herbus fleuris, des plaines aux collines. Envergure : 25-30 mm. Période de vol : Avril à Septembre, en deux, voire trois générations. (Nature en poche - Larousse) Plantes nourricières : Lotiers, Trèfles, Fabacées." 

     

    Il a donc été décrit par Engramelle en 1779 comme "Le Petit Porte-Queue" (une variété est nommée "le Myrmidon" par Engramelle) avant de recevoir des autres auteurs des transcriptions en "français" des différents noms scientifiques aujourd'hui reconnus comme des synonymes : "Argiade", "Tiresias", (de Villers), le "papillon amyntas" (Latreille), le "Polyommate amyntas" (Godart, 1819), bien que Le Petit Porte-Queue reste très utilisé par les auteurs.

     L'usage de ces noms, et notamment de "Le Petit Porte-Queue", et de "Le Myrmidon" auquel Oberthür était attaché, a été aboli au profit de "L'Azuré du Trèfle" par G.Luquet en 1986. Ce nom est désormais le seul à être utilisé. 



    I. Les Noms français.

          Les auteurs français ont méconnu le papilio argiades de Pallas, et se sont référés d'abord (Engramelle) au tiresias d'Esper et au polysperchon de Bergstraesser, puis (Latreille et Godart), à l'amyntas souvent attribué à Fabricius. Engramelle a choisi en 1779 le "Petit Porte-Queue", qui caractérise bien l'espèce ; "Le Myrmidon" 

    1. Les Petits Porte-Queues, Engramelle, 1779

    Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature, page 167 n°78 et 79 Planche 37 , fig. 78 a,b,c,d et 79..dessinée par Ernst et gravée par J.J. Juillet.

    Le nom "Les Petits Porte-Queue" est au pluriel avec deux spécimens, n°78 et 79. 

     "Le Porte-Queue représenté fig. 78 est le plus petit que tous ceux que nous avons décrits jusqu'ici. La fig.78a est le dessus du mâle. Il est tout brun. Sa queue est couverte de plumes comme ses ailes, ce qui est particulier à cette espèce. Près de la naissance de cette queue, tant en dessus qu'en dessous, on voit deux taches aurores. Sa frange est grise.

    Le dessous Fig. 78b est gris. L'aile supérieure a, vers les deux tiers, une fuite de points noirs rangés en ligne droite, et l'on remarque près du bord extérieur plusieurs taches brunes. Celle inférieure, à coté des deux taches aurores, en a deux brunâtres. Les quatre sont surmontés d'un gros point noir. Il y a en outre de petits points noirs répandus sur l'aile et une tache longue noire au milieu, qui se trouve aussi à l'aile supérieure.[…]

    Ce papillon paraît presque tout l'été, mais en petite quantité. On le trouve dans les bois fleuris et dans les prés qui les avoisinent

    Celui que nous donnons sous le n° 79 est plus rare encore. Il ne diffère du précédent que par la taille. Sa grande ressemblance avec lui dans les couleurs et les caractères, nous ferait croire qu'il n'en est qu'une variété. Son dessus est du même brun. Il a les deux mêmes taches aurores.

    Ce papillon, qui est la plus petite espèce connue, se trouve aux mois d'Août et de septembre dans les mêmes endroits que le précédent.

    Le premier sous le nom de Tiresias, a été représenté par Esper, tom.I, tab. XXXIV,supp. X. fig.1-2 page 337 ; et le second tab. XLIX fig.2 page 384. Esper paraît être le seul qui ait connu ce dernier, et très peu ont parlé du premier."

    2. Le Myrmidon, Engramelle, 1779.

    Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature, 1779, page 338 planche 83 2ème Suppl. Pl. 4 n°79bis.

    Voir en annexe le commentaire d'Oberthür sur une confusion entre mâle et femelle.

     "Ce Petit Porte-Queue, qui par sa taille tient le milieu entre ceux que nous avons présentés n° 78 et 79, pl. XXXVII, leur ressemble aussi en dessous, mais les dessous sont très différents. Le mâle fig.79a bis est tout bleu, bien moins foncé que notre 78c. Ils ont tous deux trois points noirs au bord des ailes inférieures. La femelle fig.79c bis, est noire. Les ailes supérieures sont changeantes en bleu clair à leur naissance, et ses inférieures sont bordées de tache de même nuance, chargées d'un point noir. Le dessous des deux sexes est gris bleuâtre. Les ailes supérieures sont traversées par une rangée de petits points noirs, et sur les ailes inférieures, il y en a plusieurs épars sans ordre. Au bord de ces mêmes ailes, le mâle, fig. 79b bis, a deux petites taches fauves, et la femelle, fig.79d bis, en a trois.

    Bergstraesser, dans la Nomenclature et Description des Insectes, deuxième année, représente cette espèce tab. 44 fig. 3, 4, 5 et la nomme Polysperchon, page 72. On ne la trouve dans aucun autre ouvrage. Nous l'avons copié du cabinet de M. Gerning. Sa chenille nous est inconnue."

          Les Myrmidons (en grec ancien Μυρμιδόνες / Myrmidónes, de μύρμηξ / mýrmex qui veut dire « fourmi ») sont un peuple mythique de Grèce. Dans l’Iliade d'Homère ils participent à laguerre de Troie sous les ordres d'Achille. Leur ancêtre éponyme est Myrmidon, un roi de Phthie, fils de Zeus et Euryméduse, princesse de Phthie. Elle fut séduite par Zeus alors qu'il avait pris la forme d'une fourmi. (Wikipédia)    

    3.  Papillon amynthas et Papillon Myrmidon, Latreille, 1803:

    Latreille, 1803, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts ..., Volume 17 page 82.

    • Le Papillon amynthas (sic) reprend le n° 78 et 79 d'Engramelle et Latreille y reconnait Hesperia amynthas de Fabricius.
    • Le papillon myrmidon, reprend le n° 79bis d'Engramelle et Latreille y reconnait le Papilio polysperchon de Bergstraesser.

     

    4. P.R. argiades (Argiade) De Villers, 1789

    Charles de Villers, Caroli Linnaei Entomologia page 436.

    De Villers renvoie au Papilio argiades de Fabricius (Mantissa, 698), "habitat in Saxonia. D. Boeber".

    4' P.R. tiresias (Tiresias), De Villers, 1789

    Caroli Linnaei Entomologia tome 2 page 75 n° 138.

      5. Polyommate amyntas Latreille, 1818.

    .  Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, tome XXVII, Paris : Deterville 1818 page 492.

    L'auteur reprend et précise son analyse de 1803 :

    • Polyommate amyntas = Hesperia amyntas Fabr. = Petit Porte-Queue d'Engramelle.
    • P. amyntas, var. plus petite aux taches oblitérées = tiresias d'Hübner = Myrmidon d'Engramelle. 

    6. Le  Polyommate amyntas, Godart, 1819.

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 659 n°146

          Dessus des ailes d' un bleu-violet chez le mâle , d'un brun-noirâtre chez la femelle : leur dessous d'un gris-bleuâtre est ocellé de noir ; celui des inférieures offrant à l'angle anal deux lunules fauves, chargées chacune d'un simple point noir.

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

    7. Le Polyommate amyntas , Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823,  page  194 planche 67 peinte par C. Vauthier et gravées par Lanvin. 

    " Le Polyommate amyntas, Hesperia amyntas Fabricius ; Le Petit Porte-queue d'Engramelle"

     

    image BHL : Planche 67 figure 2 

                           amyntas-Godart-1821.png

           

     Le nom de "Polyommate amyntas" a été repris  par Hippolyte Lucas (1834) page 33.

      Le Borgne de Kermorvan en 1836 (in E. Souvestre) utilise aussi dans sa liste des lépidoptères du Finistère  le terme de "Polyommate amyntas".

                   

          En 1860, Constant Duméril (Entomologie atlantique) emploie le terme de "Petit Porte-Queue ou Amyntas". Le "Petit Porte-Queue" est très utilisé durant le XIXe et le XXe siècle :

    •  par des sociétés régionales : Société éduenne 1866, Société d'Histoire Naturelle de Colmar 1860 et 1862, Catalogue des Lépidoptères de Saône-et-Loire 1866.Société d'Elbeuf, 1898 et 1934
    •  Emile Blanchard, Métamorphoses des Insectes, 1877.
    • Henri Sicard, Zoologie, 1883
    •  Maurice Girard, Les Insectes, 1885.
    •  Maurice Maindron, Les Papillons, 1888 
    •  Paul Girod l'emploie encore en 1912.
    • Université de Rennes, 1922

    En 1865, Oberthür utilise (catalogue des lépidoptères d'Ile et Vilaine) le terme scientifique Lycaena amyntas.

     

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

           Dans la révi

    sion des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "L'Azuré du Trèfle", et comme nom accessoire "l'Argus mini-queue" (!) récolté dans un ouvrage suisse*; par contre il écarte "Le Petit Porte-Queue" (qualifié de "équivoque et portant à confusion, il convient d'en éviter l'emploi") et "Le Myrmidon" de Engramelle, avec le même commentaire.

    * Raphy Rappaz, 1979, Les Papillons du Valais (Macrolépidoptères), R. Rappaz éd.: Sion.

    Gérard Luquet est lui-même l'auteur de ce zoonyme "Azuré du Trèfle", qui place cette espèce au sein de sa série des "Azurés", sorte d'équivalent des "Blues" anglo-saxons au sein de la sous-famille des Polymmatines.  Doux et Gibeaux (2007, p. 192), dont la partie étymologique a été rédigée en collaboration avec G. Luquet, écrivent :

    Azuré : terme descriptif faisant allusion à la couleur bleue de l'imago. Les anciens utilisaient concurremment les termes "Azuré" et "Azurins" pour désigner les "Argus bleus".

    La confusion possible avec le nom Myrmidon est celle qui se crée avec le Colias myrmidone (Esper, 1781), le Safrané ou Danubien. Engramelle (1779) avait pour lui l'antériorité de son nom, mais la règle ne joue bien-sûr pas pour un vulgaire nom vernaculaire. Le risque de confusion était faible avec un papillon qui n'est pas présent en France, et nous perdons l'un de nos zoonymes savoureux.


     

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent les noms scientifiques en équation Everes argiades Pall. = Tiresias Esp. = Amyntas Hübner  pour présenter ce papillon mais écrivent page 206 "Everes argiades, le Petit Porte-Queue d'Engramelle, n'est pas rare au printemps et en été en Bretagne". Voir en Annexe le texte de Lépidoptérologie comparée d'Oberthür de 1910, qui  ignore encore le nom de Everes argiades, et utilise Lycaena tiresias.

    Les auteurs écrivent aussi :

    "les exemplaires de la première génération éclosent en mai ; ils sont ordinairement  petits, peu nombreux et avec le dessus des ailes d'un bleu très clair ; cette forme vernale a été représentée pour la première fois par Bergstraesser, en 1778, sous le nom de Polysperchon. On rencontre déjà dans cette génération printanière des femelles à coloration plus obscure, auxquelles M. Ch. Oberthür conserve le nom de Myrmidon."

     

    De même, en 1912, Paul Girod écrit :

    Tiresias (Amyntas) le Petit Porte-Queue. Femelle brune. Sur les pentes gazonnées, clairières des bois, en juillet. La variété polysperchon ne diffère que par sa taille plus petite et l'absence de points fauves au dessous de la petite queue : femelle saupoudrée de bleu, avec le type.

    Gaston Portevin (Ce qu'il faut savoir des insectes, I, Papillons) utilise aussi en 1932 le nom de Petit Porte-Queue (L. tiresias).


    —Bellmann / Luquet 2008 : espèce non décrite.

    — Chinery / Luquet 2012  : espèce non décrite.

    — Doux & Gibeaux 2007 : Everes argiades "L'Azuré du Trèfle ".

    — Higgins & Riley /Luquet 1988 : Everes argiades "l'Azuré du Trèfle ". 

    — Lafranchis, 2000 : Everes argiades " L'Azuré du trèfle " .

    — Perrein et al. 2012 : Everes argiades "Azuré du Trèfle".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : Everes argiades "Azuré du Trèfle ".

    — Wikipédia : Everes argiades "L'Azuré du Trèfle ".


     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

    • "Kurzschwämziger Bläuling" en allemand ("papillon bleu à queue courte")
    •  "Short-tailed Blue" en anglais ("Bleu à queue courte")
    • "Uodegotasis melsvys" en lituanien ("Grand Bleu ...")
    • "Kortsvansad blåvinge" en suédois ("Bleu à queue courte")
    • "Modrásek štírovníkový" en tchèque (papillon bleu 
    • "Staartblauwtje" en néerlandais (Bleu à queue")
    • "Korthaleblåfugl" en danois ("Bleu à queue courte")
    • "Ékes boglárka" en hongrois (Papillon ...")
    • "Modraszek argiades" en polonais ("papillon bleu argiades ")
    • "Siilak-sinitiib" en estonien (
    • "Modráčik ľadencový" en slovaque (Papillon bleu  ľadencový")
    • "Kannussinisiipi" en finnois. 
    • "Astainais zilenītis" en letton ("Zilenitis à queue")
    • "Naranjitas Rabicorta" en espagnol ( "Orangé à queue courte").

     

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • Glesyn cynffon fer" en gallois. ("Bleu queue")

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

                   


    Les autres publications jusqu'en 1819.

     Sans être exhaustif :       

    Esper 1777 Pap. Europ. part 1; 34 suppl. 10, 1-2 : papilio tiresias.

    Hübner, Pap. tab. 65 319-321 papilio tiresias 

    Hübner, Pap. tab 65 fig. 322-324 papilio amyntas Hopfenkleefalter

    Muller 

    Ochsenheimer, 1807, Schmetterlinge von Europa (1), p. 59 n°26.

    http://books.google.fr/books?id=SpsWAQAAIAAJ&pg=RA1-PA59&dq=%22petit+porte-queue%22&hl=fr&sa=X&ei=zrvWUvG4O8rB0QXgqYDgDQ&ved=0CHQQ6AEwCDgo#v=onepage&q=%22petit%20porte-queue%22&f=false

    Fabricius, 1787 Mantissa insect. II page 76 n° 698 : Argiades, Papilio Plebejus Rurales

     

     


    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).


          Selon le site UK Butterflies, "ce papillon est l'un des plus rares immigrants vers les îles britanniques avec seulement 17 données au total. Les premiers spécimens ont été observés le 18 et le 20 Août 1885 sur Bloxworth Heath, dans le Dorset, conduisant au premier nom de l'espèce, Bloxworth Blues. Cependant, il s'est avéré par la suite, qu'un couple avait été vu dans une petite carrière près de Frome dans le Somerset en 1874*. La moitié de tous les records ont été enregistrés en 1885 et 1945, deux années exceptionnelles pour les immigrants, et l'ensemble des données proviennent du Sud de l'Angleterre et des îles Anglo-Normandes. Il a été suggéré que  ces individus ont traversé le canal de la Bretagne à partir des landes du nord de la France, où l' espèce peut être abondant."

    * Selon Charles Barett pages 68 et 69 :

    « Deux exemplaires mâle et femelle ont été capturés sur Bloxworth Heath (Lande de Bloxworth), Dorset, les 18 et 20 août 1885 par les deux fils du révérend O. Pickard de Cambridge. Ils volaient dans un endroit gazonné de la lande, au milieu de nombreux Polyommatus Alexis et Aegon, dont on ne pouvait les distinguer au vol. Des recherches répétées dans la même localité n'ont pas amené la découverte d'autres exemplaires.

    La même année (1885) le révérend J.S.St John, acheta une petite collection faite par un Dr Marsh, habitant alors Frome, Somerset, et il y trouva deux mâles de cette espèce. L'auteur de la capture se rappela les avoir pris en 1874, à proximité d'une petite carrière, dans les environs de Frome.

    • "The Smalll-Tailed" ou "Small Tailed Blue" : Kirby, 1896 ; Newman & Leeds, 1913 ; Emmet & Heath, 1989.
    • "The Bloxworth Blue" : South, 1906 ; Newman & Leeds, 1913 ; Frohawk, 1924, 1934 ; Heslop, 1959 ; Thomas, 1991.
    • "The Short-tailed Blue" : Newman & Leeds, 1989 ; Frohawk, 1924-1934 ; Emmet & heath, 1989 ; Thomas, 1991.

     

          V. ANNEXE. La présentation de Lycaena tiresias de Charles Oberthür dans Lépidopérologie comparée de 1910.

     

    Résumé : le rennais Charles Oberthür, pour qui, en 1910, l'espèce se nomme encore Lycaena tiresias, nomme Polysperchon ou "Tiresias vernal" la forme printanière plus rare, plus petite, bleu très clair, avec la bordure noire des ailes plus fine, et la femelle souvent plus ou moins bleue (mais "Myrmidon" est une variété de Polysperchon femelle plus sombre) ; et il nomme Tiresias la forme estivale, et sa femelle toujours noire en dessous.  

      Le nom d'Amyntas est cité comme un synonyme de Tiresias ; en 1910, Oberthür méconnaît la publication de Pallas, et le nom d'Everes argiades, mais signale la mention par Fabricius de Argiades.

     souvent avec 2 points jaune orangé vif près de la petite queue des ailes inférieures..

     

    Oberthür, Charles, 1910 Etudes de lépidoptérologie comparée Rennes :Impr. Oberthür, 1904-25. Fasc. 4 1910 (pages 162-172.

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/40144#page/173/mode/1up. Certains passages ont été omis.

       "Le premier auteur à qui nous sommes redevables de figures permettant de la bien reconnaître est Esper, qui a représenté, avec le nom de Tiresias, d'après les exemplaires de la collection Hermann de Strasbourg, sous les n° 1 et 2 de la Pl. XXXIV, la forme estivale ♂ et ♀ , et sous le n°2 de la Pl. XXXIV, la forme vernale ♀. L'ouvrage d' Esper, Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur, a paru à Erlangen en 1777.

    Johann-Andreas-Benignus Bergstraesser, dans Nomenclatur und Beschreibung der Insecten in der Grafschaft Hanau, etc., imprimé en 1778, a publié sous les n° 3, 4 et 5 de la Pl. 44, avec le nom de Polysperchon, la génération printanière de Tiresias et sous les n° 1, 2, 3 et 4 de la Pl. 45, mais cette fois avec le nom de Tiresias, la génération d'été . Les figures de Bergstraesser sont très grossièrement exécutées. Le même auteur représente sous les n° 3 et 4 de la Pl. 54, une variété ♀ de Tiresias que le P. Engramelle a appelée : le Myrmidon.

    Jacob Hübner, en 1805, a donné avec le nom d'Amyntas, sous les n° 322, 323, et 324 la figure de la forme d'été de tiresias, secundum Esper, réservant le nom de Tiresias au Coretas, Ochs., ou peut-être à decolorata ? Ce qui serait possible à cause de la teinte bleue un peu verdâtre qui a été employée pour le coloris du ♂ ; fig. n° 319.

    Esper, Bergstraesser et Hübner sont des iconographes ; sachons-leur gré des figures qu'ils ont pris la peine de publier.

        Le P. Engramelle a figuré sous les n° 78 a,b, c, d et 79 a, b de la Pl. XXXVII le petit Porte-Queues [sic] suivant son habitude, il a pris la ♀ pour le ♂ et vice-versa. Il dit que « ce papillon paraît tout l'été, mais en petite quantité. On le trouve dans les bois fleuris et les prés qui les avoisinent ». Il signale une très petite ♀ (qu'il prend aussi pour le ♂), se trouvant aux mois d'août et septembre dans les mêmes endroits que le précédent. Quand à la forme printanière, dont la ♀ est différente de Polysperchon ♀, et qui est figurée sous les n° 79 a bis , c bis et d bis, de la Pl LXXXIII, Engramelle l'appelle : le Myrmidon, et prétend l'avoir copié au cabinet de M. Gerning. J'ai conservé ce nom de Myrmidon pour désigner la seconde forme de Polysperchon.

      Les Thérésiens, c'est-à-dire Denis et Schiffermüller, les auteurs du Systematisches Verzichniss von den Schmetterlingen der Wiener Gegend, qui signent modestement le titre de leur ouvrage comme suit : « Herausgegeben von einigen Lehrern am kaiserl. Koenigl. Theresianum in Wien », décrivent dans l'édition de 1801, sous le nom d'Amyntas, en reproduisant tout d'abord la phrase latine de Fabricius qui s'applique au ♂ seul, la race printanière de Tiresias. Il ne semble pas que les Thérésiens aient eu connaissance de la figuration donnée par Bergstraesser.

    J. Chr Fabricius, dans Mantissa Insectorum (Hafniae, 1787), à la page 70 du vol. II, a maintenu le nom d'Amyntas dont il fait remonter l'origine à la première édition (1776) du Catalogue des Papillons des environs de Vienne par Denis et Schiffermüller, et fait tomber en synonyme le Tiresias Esper (Tab.49;fig.2) qui est une♀ du printemps. Il en résulterait que les Thérésiens auraient la priorité du nom Tiresias pour la forme estivale.

     

    Mais avec les descriptions sans figure, on risque trop de commettre des erreurs d'identification. Exemple : la description d'Argiades, donnée par Fabricius, 6 pages plus loin que celle d'Amyntas (p.76) et qui me paraît bien difficile de rapporter à autre chose qu'à une sorte de Tiresias acaude et ayant le dessus des ailes très foncé : alis...subtus fusco cineris ». Je déclare ne pas connaître ce papillon. Dès lors, je crois que le mieux, en la circonstance, est d'appliquer la formule : « Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable », et de s'en tenir aux iconographies d'Esper et de Bergstraesser, pour fixer la nomenclature de l'espèce de Lyacena dont il est cas.  

     

    J'établis donc la Nomenclature de Lycaena tiresias d'après les Iconographies, comme suit :

    Lycaena tiresias, Esper.

    1°) forma eativalis ; juillet, août, septembre.

    — Tiresias, Esper,tab. XXXIV ♂fig.2 ;♀ fig.1. — Bergstraesser ; tab.45 ; ♂ fig.1,2 ; ♀ fig.3,4.

    — Amyntas, Hübner : ♂ 322; ♀ 323,324 — Obthr. Lépi. Comp. III ; Pl.XX ; ♂ fig.81 ; ♀ fig 82.

    2°) forma vernalis ; mai.

    —♀ Ia forma

    Polysperchon, Bergstraesser ; tab.44 ; ♂ fig.3,4 ; ♀ fig.5 — Obthr.Lépid.compar. III : Pl. XX ; ♂ fig.83 ; ♀ fig.84.

    Amyntas (vernalis), Herr. Shaeff. n° 645 (dessous des ailes).

    Tiresias, Esper ; Tab.XLIX ; ♀ fig.2

    — ♀ 2a forma :

    — Myrmidon, ♀ Engramelle ; pl. LXXXIII ; fig.79c bis et 79d bis — Obthr. Lépid. Compar. IV ; Pl XLI ; fig.302.

    — Tiresias, Bergstraesser, Tab. 54 ; fig. 3,4.

     

    Description de Lycaena tiresias en Bretagne :

      "Polysperchon ou Tiresias vernal éclôt en mai. Par rapport à la forme d'été, le ♂ est plus petit, d'un bleu plus clair, la bordure noire est plus fine. La ♀ est toujours plus petite que la forme d'été, généralement sablée, en dessous, d'atomes bleu pâle. Il existe aussi une seconde forme de ♀ vernale, très caractérisée et fort jolie, que je désigne sous le nom de Myrmidon, déjà donnée par Engramelle.

     

      "[…] Le Tiresias estival est grand ; le ♂ est en dessus d'un bleu violacé assez foncé avec une bordure noire pas très large, mais assez accentuée et des points noirs le long du bord des inférieures ; la frange est bien blanche. En dessous, le fond des quatre ailes est d'un gris un peu bleuâtre, clair, avec des points noirs petits, mais généralement bien marqués et deux ou trois taches jaunes orangé, près du bord terminal des ailes inférieures. Ces taches jaunes sont surmontées d'un petit croissant brun et à leur extrémité, du coté du bord terminal, elles sont centralement finement ponctuées de noir vif. La ♀ est noire en dessus ; quelquefois avec un ou deux points jaunes très vifs aux ailes inférieures, à partir du coté extérieur de la petite queue. Certaines ♀ sont saupoudrées d'atomes bleus près de la base des ailes supérieures et le long du bord terminal des ailes inférieures. En dessous, elles ressemblent aux ♂ ; mais les points noirs sont plus accentués et le bord des ailes supérieures est légèrement teinté de brun."

     

    Oberthür,Planche XX fig. 81, 82 et 83,  84 peint et lithogravée par Jean Culot. 

    Culot, Jules (1.11.1861 à Baccarat (Lorraine), dec.gif 17.9.1933 à Meyrin) , Français, de Genève dès 1895. Fils de Jules Jean Baptiste, d'une famille de "gentilshommes verriers". ∞ 1886 Marie Joséphine Michel, fille de Louis Gondelbert. Apprentissage de graveur sur verre, puis sur cuivre. C. s'établit à Genève en 1884 et y ouvrit un atelier. Il se spécialisa dans les lithographies de papillons, coloriées à la main avec l'aide de ses filles Juliette Millo et Lucie Laugier,. Il réalisa ainsi, outre 600 planches pour Charles Oberthür, fameux entomologiste de Rennes, les 151 illustrations de son grand ouvrage en quatre volumes Noctuelles et géomètres d'Europe (1909-1920, d'après sa propre collection). Membre fondateur de la Société lépidoptérologique de Genève, membre d'honneur des Sociétés entomologiques suisse, belge et brésilienne. – Bull. de la Soc. entomologique suisse, 16, 1934, 129-139 (avec liste des œuvres)

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/40068#page/593/mode/1up : 

                                         azuré du trèfle oberthür fig.81-84

    Oberthür, Planche XLI fig.302 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/40144#page/713/mode/1up : variété Myrmidon femelle : 


        azuré du trèfle Myrmidon Oberthür fig.302

     


                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : cupido

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : cupido argiades

    — UK Butterflies : cupido argiades

    — lepiforum :  cupido argiades

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner (E. Argiades n'est pas représenté).

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; Nr. http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Étymologie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

    — Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    — BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    — DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GIROD Paul, 1898 et 1912 Atlas de poche des papillons de France, Suisse et Belgique, Klincksieck : Paris 

     http://bore.usp.br/xmlui/bitstream/handle/123456789/633/S-134037_COMPLETO.pdf.txt

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste), 1821. — Diurnes. Première partie. – Environs de Paris. Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 1 : [I]-[VIII] + [1]-48 + {48-1}-{48-16} + 49-[304], 1 pl. en noir, 39 pl. (Diurnes I à XXXIX) dessinées par Charles Vauthier et gravées par Lanvin. Crevot, Libraire-éditeur, Paris.

     

    — GODART (Jean-Baptiste), 1822. — Diurnes. Seconde partie - Départements méridionaux. Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 2 : [1]-246, 28 pl. (Diurnes I à XXVIII) ; coloriées par P. Dumenil. Crevot, Libraire-éditeur, Paris.

     

    GODART (Jean-Baptiste), 1823. — Tableau méthodique des Lépidoptères ou Papillons de France, indiquant les localités et les époques où ils se trouvent. Diurnes. Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, 2, Seconde partie, Départements méridionaux, [Appendice] : [1]-64. Crevot, Libraire-éditeur, Paris

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1779: Sammlung europäischer Schmetterlinge. 1779. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    — Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). 

    ode/2up">https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/50612#/summary

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Rééfrences Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

     Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

    — Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

     http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

    — Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

      http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

       — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

    — site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

     

     

     

                                              

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier
    10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:52

    Zoonymie de l'Azuré porte-queue Lampides boeticus (Linnaeus, 1767).


    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

     

     

    Résumé. 

    Lampides Hübner, [1819] : On y a reconnu la racine grecque lamp- associée à un suffixe -ide fréquent chez Hübner. Les mots grecs évoqués, qui ont donné le français "lampe" ou "lampion" signifient "torche, flambeau", ou "briller, éclairer", ce qui peut désigner selon les auteurs soit le chatoyant ondoiement du dessous des ailes, soit la tache androconiale très velue de la seule espèce du genre. Les deux yeux noirs dans un cercle d'argent et une cellule orange peuvent mériter aussi  d'être comparés à deux fanaux, allumés à l'arrière des ailes pour tromper les oiseaux prédateurs.

    boeticus (Linnaeus, 1767) : la plupart des auteurs reprennent l'hypothèse de Ochsenheimer qui traduit l'épithète par " de la Bétique", ancien nom de l'Andalousie. Mais ce papillon est répandu dans toute l'Europe. Il pouvait s'agir aussi de boeticus color, une couleur châtain, celle de la laine des troupeaux de la Bétique. Pourtant Linné n'attribue jamais à ses papillons diurnes un adjectif descriptif ou géographique. Enfin l'hypothèse proposée ici est d'y lire une forme de Boeoticus, "Béotien, de Béotie", parfaitement adaptée aux Plebeji rurales ou plébéiens campagnards, nom sous lequel Linné regroupe les petits papillons (Azurés, Argus, Cuivrés, etc.) et auquel il décerne un nom issu de celui des habitants de Grèce.

    — Réaumur décrivit précisément ce papillon en français en 1736, mais sans le nommer. Geoffroy le nomma "Le Porte-queue bleu strié" en 1762 , puis par Fourcroy Papilio pisocum (papillon des pois) en 1785. Engramelle reprit "Le Porte-Queue bleu strié" en 1779. De Villers en donna une forme raccourcie "Le Strié" en 1785. Latreille créa " Le polyommate strié" (1818). Godart créa "Le Polyommate boéticus" en 1819  puis reprit "Le Polyommate strié" en 1821. Enfin G.Chr. Luquet le baptisa "Azuré porte-queue", en tête de liste de ses 63 Azurés. Il cite aussi le nom de "Argus porte-queue". Citons enfin, pour les oublier, "l'Argus porte-queue" de Paul Girod (1912) et "La (sic, Lycène est masculin) Lycène du Baguenaudier" qui porte à confusion avec le vrai "Argus du Baguenaudier".

     


                   I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

     La référence de la publication originale de Leach ne fut pas facile à trouver, d'autant qu'elle se cacha derrière le nom de Brewster.  La voici : 

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336, "Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

    Voici un autre lien, c'est plus sûr :https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

          L' Edinburgh Encyclopædia était une encyclopédie en 18 volumes, imprimée et publiée par William Blackwood  et éditée par David Brewster entre 1808 et 1830. En rivalité avec l'Encyclopædia Britannica publiée à Edimbourg,  elle était considérée comme étant la meilleure sur les sujets scientifiques ; la plupart des articles étaient rédigés par le physicien D. Brewster, qui fut recteur de l'Université  de 1859 à 1869, mais elle faisait appel à d'éminents contributeurs. 

      Ce n'est qu'en 1832 que Joseph Parker de Philadelphia, et Whiting et  Watson de New York éditèrent la version américaine.

        Cette publication de Leach  donne la première bibliographie jamais publiée en entomologie. Cet auteur, alors bibliothécaire adjoint en zoologie au British Museum, a fondé également les ordres Phasmida, anoploures, thysanoures et Rhaphidides, les familles hémiptères Pentatomidae, Coreidae, Belostomidae; la famille de diptères Tipulidae et la famille des hyménoptères Chrysididae.

     

    La famille des Lycaenidae Leach, [1815] tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). il comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.

    Ses 6000 espèces mondiales représentent un tiers des Papilionoidea. La majorité a développé des stratégies d'associations facultative ou obligatoire avec les fourmis, qui vont du parasitisme au mutualisme. Les chenilles et les chrysalides utilisent des signaux chimiques et acoustiques pour manipuler les fourmis dans le sens de la myrmecophylie. La présence d'une glande dorsale, située en général sur le 10ème segment exsudant un liquide sucré comparable au miellat des pucerons est un caractère largement partagé par les chenilles de lycénidés myrmécophiles et connu depuis 1894 . On parle alors de chenilles trophobiontes. Toutefois, certaines espèces ont mis au point des stratégies plus complexes pour inciter les fourmis à les adopter et à les transporter au sein de leurs fourmilières.

     

    b) Sous-famille des  Polyommatinae Swainson, 1827.

    Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par  Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.

    Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.

     

      Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.

    Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :

    •  Leptotes Scudder, 1876
    • Lampides Hübner, [1819]  
    • Cacyreus Butler, 1897
    • Cupido Schrank, 1801
    • Celastrina Tutt, 1906
    • Maculinea Eecke, 1915 
    • Pseudophilotes Beuret, 1958
    • Scolitantides Hübner, [1819]
    • Iolana Bethune-Baker, 1914
    • Glaucopsyche Scudder, 1872
    • Plebejus Kluk, 1780 
    • Aricia [Reichenbach], 1817
    • Plebejides Sauter, 1968
    • Eumedonia Forster, 1938
    • Cyaniris Dalman, 1816
    • Agriades Hübner, [1819]
    • Lysandra Hemming, 1933
    • Polyommatus Latreille, 1804.

     

     

     

        

    2. Nom de genre : Lampides Hübner, [1819] .

     

    a) Description originale :

     Jakob Hübner, Verzeichniss bekannter Schmett[er]linge Augsburg, Verlasser, 1816-1829 [1819],5,  page 70 

     

    — Type spécifique: Papilio boeticus Linné n° 226.

    — Description :

    Coitus 8, Lampiden, Lampidae :  Die Flügel unten voll grauer Streife, die Senken zierlich geflekt. (Les ailes entièrement  rayées de  gris en dessous, les ailes inférieures joliment tachetés ).

    — Ce genre renferme une seule espèce.

     

    b) Synonymes

     

    c) Étymologie.

    En m'inspirant de  Hans A. Hürter :

    - verbe grec Lampo, lampein : "briller, éclairer".

    - nom grec  λαμπάς, άδος.  Lampas, lampados : "lampe", "torche", "flambeau". 

     - grec ancien Λάμπος : Dans la mythologie grecque, Lampos est le fils de Laomédon (roi de Troie) et un des frères de Priam.  

    - latin Lampas, adis  1 - torche, flambeau, brandon. - 2 - flambeau (de métal), lampe, lustre. - 3 - flambeau (de l'hymen). - 4 - lumière (des astres), clarté; jour ou nuit. - 5 - éclat, splendeur. 

    - Latin Lampus, Lampi, m. : Lampus. - 1 - Stat. nom d'un guerrier. - 2 - Fulg. un des chevaux du Soleil. - 3 - Hyg. un des chiens d'Actéon. 

    -latin  Lampus : l'un des 50 fils d'Aegyptos selon la liste d'Apollodore ; marié à la Danaïde Ocypète.

    -latin  Lampis, idis : 1. Lacédémonien. 2. 

    - -ides : suffixe arbitraire que Hübner utilise souvent pour former ses noms génériques mais qui doit être différencié du suffixe -oide, "semblable", "en forme de", dérivé du grec eidos.

     

     

    — Arnold Spuler (1901-1908)  page 59 : 

    Von  λαμπω, leuchte, erglänze abgeleitet.

    Du grec λαμπω, lampe, d'où "briller".

    — Janssen (1988) : page 43

    Lampein = schitteren, of lampè = schuim (gegolfde lijnen aan de onderkant van de vleugels).

    Lampein = éclat, ou Lampè = mousse ( des lignes ondulées et bouclées sur la face inférieure des ailes).

     

    —  A.M. Emmet (1991) page 149 :

    Lampas, une torche ; eidos, forme, apparence : d'après le lustre des longues écailles androconiales plumeuses de la face supérieures des ailes du mâle dans l'espèce type.

     

    — Hans A. Hürter (1998) :

     Da Hübner seine Namensbildungen nichts hinterlassen hat, kann mur vermutet werden, daß er einen "Kunstnamen" aus dem Begriff "glänzen" und dem Suffix (Nachsilbe, Wortendung) -ides geschaffen hat. 

    Eine Herleitung von dem Aigyptiaden Lampos oder den anderen Eigennamen erscheint unwahrscheinlich.

       ("Comme Hübner n'a laissé aucune indication sur son nom de groupe, on peut penser qu'il a créé un néologisme avec la racine signifiant "briller" et le suffixe -ides. Une origine liée au nom égyptien Lampos ou à d'autres noms propres est peu probable.")

    —Doux et Gibeaux (2000) :

              Du grec lampas, "torche" et eidos "forme, apparence", par allusion à la plage allongée et feutrée d'écailles androconiales ornant la face supérieure de l'aile antérieure  du mâle (Emmet, 1991 : 149) ; dérivé du grec lampo, "je luis", "je brille", "je resplendis" (Spuler, 1901-1908 : 59).

    — Perrein et al (2012). 

    Du grec lampas, "flambeau" — dérivé de lampein "briller" et eidos, "apparence", par allusion aux écailles androconiales du mâle selon Emmet (1991).

     

       On voit donc deux interprétations qui partent des mêmes racines grecques signifiant "flambeau" ou "briller" pour attribuer ce qualificatif soit à l'ondoiement des lignes grises et blanches de la face inférieure des ailes, soit de la tache androconiale du mâle. Il est impossible de trancher, mais on note que la description donnée par Hübner du genre ne mentionne pas la tache androconiale, mais qualifie élogieusement le motif des ailes, et notamment les ocelles. Celles-ci, les "yeux", que Réaumur, Geoffroy puis Linné ont décrit en détail avec leur pupille bicolore, , ne constituent-elles pas ces Lampes ou Flambeaux de la racine Lampas- ?

                                      Description de cette image, également commentée ci-après

    Image Laitche

     Ces yeux noirs cernés de blanc sur fond orange sont astucieusement placés devant les queues filiformes,  afin que l'arrière des ailes ressemblent à s'y tromper à la tête d'un papillon, avec ses yeux et ses antennes : les oiseaux qui se font prendre à ce piège n'emporteront dans leur bec, au mieux, qu'un fragment d'aile. Cela fonctionne d'autant mieux que le "Porte-queue bleu strié", lorsqu'il se nourrit, ferme partiellement ses ailes antérieures et oscille régulièrement ses ailes postérieures comme des éventails afin de bien agiter ses fausses antennes comme le ferait la tête d'un papillon affairé.  De fait, il est fréquent de trouver des Azurés porte-queue...amputés de leur appendice.

     

     

    Mais cela incite à s'intéresser aussi à cette fameuse tache androconiale. 

      "Le mâle est pourvu d'écailles androconiales remarquablement longues et hautement spécialisés  entièrement différentes de celles de la plupart des autres bleus figuré par Sidebotham. Pierce écrit l'équipement en écailles de cette espèce ainsi : "L. boeticus a trois couches d'écailles - 1 les écailles pigmentées et transparentes; 2 faisant saillie à travers celles-ci, chez le mâle, les écailles androconiales, une masse épaisse qui les cache complètement; 3 faisant saillie à travers les précédentes et les couvrants partiellement, les écailles de couverture" (Tutt, 1908)

       Ces écailles ressemblent à de longs cheveux hirsutes mêlés à des rubans blancs sur le coté des ailes supérieures 


                                  

     

     

     3.  Nom d'espèce : Lampides boeticus (Linnaeus, 1767).

     

    a) Description originale

    Papilio Plebejus Rurales bœticus, 

    Linnaeus, C. 1767. Systema naturæ, Tom. I. Pars II. Editio duodecima reformata. Holmiæ. (Salvius). 533-1327.  page 789.

    — Localité-type :  Habitat in  Barbaria. La localité-type "barbare" a été établie comme étant  l'Algérie. Cette espèce migratrice a une répartition cosmopolite.  

    — Description de Linné: 

     Bœticus 226  P[apilio] P[lebejus] alis caudatis fusco cærulescentibus : subtus cinerascentibus albido undulatis ; angulo ani ocellis duobus.

    Magnitudo Argi. Alae supra nigricantes rore viridi cærulescentes obductæ. Subtus omnes glauco-cinerascentes, strigis albidis undulatæ. Angulus ani cauda setacea nigra albo margine. Ocelli ad angulum ani, supra duo, pupillæ nigræ : interiore didyma (præter exterriores cæcas) ; subtus ocellis etiam duobus antice fulvis, postice argentatis.

     "Boeticus 226 Papillon Plébeien aux ailes ornées d'une queue bleue foncé ; dessous des ailes couleur cendrée striées de blanc ; deux ocelles à l'angle anal.

     Argus de grande taille. Ailes supérieures noircies avec un voile  d'une rosée bleu-verte. Dessous complètement gris cendré, striées de cannelures blanches. Queue de crin noir à marge blanche à l'angle anal. Ocelles à l'angle anal, deux à la face supérieure, à la pupille noire ; dédoublé à l'intérieur (mais aveugles [tout noir] à l'extérieur) ; à la face inférieure , les mêmes deux yeux, fauve à l'avant et argenté à l'arrière."

     

     

    — référence données par Linné: aucune. C'est la raison pour laquelle Linné donne (supra) une description complète de ce papillon. Pourtant, le papillon a été décrit, comme nous le verrons, par deux auteurs français.

    Ce papillon est donc classé par Linné parmi ses Plebeii rurales, ses "plébéiens ruraux" : voir  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758. : Les Plébéiens, Plebeii sont décrits comme "parvis : larva saepius contracta.— rurales, alis maculis obscurioribus.— urbicolae, alis saepius maculis pellucidis  : " ils sont en général petits, et leurs chenilles ont pour la plupart une forme courte et ramassée. Les Ruraux, ou rurales, ont des taches plus obscures que le fond des ailes, alors que les Urbicoles, Urbicolae, ont souvent des taches transparentes.

    Les Plébéiens ou gens du peuple, les petits, les sans-grades reçoivent dans la 10e édition des noms de musiciens, de sculpteurs ou d' artisans grecs, d'un cheval, ou d'un nain devin (Tages). Dans la 12e édition, la rigueur de dénomination est moins stricte, mais les noms choisis sont encore liés à la Grèce ancienne. 

     

     

    b) Synonymes  et sous-espèces.

    Cet espèce n'a pas de sous-espèce.

    Synonymes :

    • Papilio boeticus Linnaeus, 1767

    • Papilio damoetes Fabricius, 1775 « Syst. Ent., » p.526 

    • Papilio coluteae Fuessly, 1775  « Verz. », p.31, fig.2 .

    • Papilio archias Cramer, [1777] « Pap. ex. »,II. pl. CLXXXI, fig.c

    • Papilio pisorum Geoffroy in Fourcroy, 1785 « Ent. Paris.», II, p.242 

    • Papilio boetica Fabricius, 1793 " Ent. Syst.", III, Pt.1, p. 280

    • Lampides armeniensis Gerhard, 1882

    • Polyommatus bagus Distant, 1886

    • Lampides grisescens Tutt, [1907]

    • Lampides caerulea Tutt, [1907]

    • Lampides caeruleafasciata Tutt, [1907]

    • Lampides clara Tutt, [1907]

    • Lampides clarafasciata Tutt, [1907]

    • Lampides coerulea Tutt, [1907]

    • Lampides ab. fasciata Tutt, [1907]

    • Lampides fusca Tutt, [1907]

    • Lampides ab. fuscafasciata Tutt, [1907]

    • Lampides typicamarginata Tutt, [1907]

    • Lampides ab. major Tutt, [1907]

    • Lampides minor Tutt, [1907]

    • Lampides typicafasciata Tutt, [1907]

    • Lampides ab. albovittata Oberthür, 1910

    • Lampides ab. ecaudata Oberthür, 1910

    • Polyommatus yanagawensis Hori, 1923

    • Lampides obsoleta Evans, [1925]

    • Lampides fusca de Sagarra, 1926

    • Lycaena ab. minor Pionneau, 1928

    • Lampides infuscata Querci, 1932

    • Lampides ab. kawachensis Hirose, 1933

    • Lampides anamariae Gómez Bustillo, 1973

    • Lampides boeticus f. michaeli Kroon, 1980

    Baeticus, Latreille, Histoire naturelle des Crustacés XIV p.117 (1805)

    Baetica Meig., Eur. Schmett. II p. 48 (1830)

     

     

     Lampides boeticus est l'une des espèces les plus largement répandues dans les régions Palaearctiques de la Bretagne jusqu'au Japon, fréquentant l'Afrique et l'Australie. Ce fut l'une des premières espèces capturée par les Occidentaux lors des premières explorations de l'Australie. Les recherches ADN suggèrent qu'il a trouvé son origine en Afrique, avant de conquérir l'Ancien Monde, car c'est un puissant migrateur. Parvenu aux portes du Nouveau Monde, il y pénétrera certainement. Ce papillon de vol rapide est souvent aperçu  en train de se nourrir près de la plante-hôte, la femelle s'en écartant rarement alors que le mâle peut gagner le haut des collines, avant de descendre sur les plantes-hôtes à la recherche de femelles récemment émergées. La chenille peut se nourrir d'au moins six familles de plantes, dont leurs chères Fabacées, et peut menacer les cultures de pois ou de haricots. Comme les trois quarts des Lycénidés, la chenille et la chrysalide sont "élevés" par les fourmis de diverses espèces (trois genres sont citées en Australie, Froggattella, Iridomyrmex et Camponotus ; en Europe, Lasius, Camponotus, Prenoleis et Tapinoma).

     

     

     

    c) étymologie. 

           Les auteurs sont quasi unanimes pour traduire boeticus par "habitant la Bétique", ancien nom de l'Andalousie : j'expose ici mes réticences, et mes hypothèses.

    — Arnold Spuler page 59 : "Bewohner von Baetica, einer Landschaft in Spanien.“ "Habitants de la Bétique, une région d'Espagne"

     — Ochsenheimer : 

    Über die Schreibart des Namens Boeticus findet sich ein Aufsaß in Scriba's Journal III.st. S. 211 von Scharfenberg. Nach eine Bemerkung die mir Hr Stradtrath Laspeyres in Berlin mittheilte, dürfte die Schreibart Baeticus die best seyn. ; denn Linné sagt : Habitat in Barbaria. Alle Insekten, von denen er dies sagte, haben sich nach und nach in Spanien  gefunden ; unser Falter ist unbezweifelt auch in Spanien zu Hause, und aus Pilii Hist. Nat. Lib. III C. I. und Tacit. Hist. Lib. I. C. 78 ist zu sehen, daß baetica bald als eine Provinz des alten jenseitigen  Spaniens, bald als das ganze jenseitige Spanien vorkommt. Dieß war gewiß Linné Idee, nur schrieb er grammatisch unrichtig Boeticus, welches entwerder keiner Sinn giebt oder doch nur einer gezwungenen, weil es alsdann von Boetia abgeleitet, aber auch alsdann Boeticus geschrieben werden müßte. Ochsenheimer, Erster Theil, Zweyte Abtheilung, 1807, S. 101

       On trouve  une note  de Scharfenberg dans le  Journal de Scriba, III page 211 à propos de l'orthographe du nom boeticus. Selon des remarques qui m'ont été communiquées personnellement par  M. Stradtrath Laspeyres de Berlin, la forme  la meilleure paraît être Baeticus ; car  Linné écrit: Habitat Barbaria. Tous les insectes, dont il a dit cela, ont été découvert tôt ou tard en Espagne ; notre espèce doit donc habitée aussi en Espagne. Et selon l'Histoire naturelle de Pline Livre III chapitre I et l' Histoire de Tacite Livre I chapitre 78, il peut être vu que Baetica apparaît  comme une province de l'antique Espagne, étendue à l'ensemble de l'Espagne. C'était surement l'idée qu' Linné avait à l'esprit, seulement il a écrit ce boeticus grammaticalement incorrect, ce qui soit n'a aucun sens, soit devient un dérivé de Boetia [Béotie], mais qu'il aurait alors dû écrire boeoticus. Ochsenheimer, premier volume, deuxième partie, 1807, p 101.

    — Esper, p. 320

    Den namen hat unser Herr Autor [Linné] nun ohnfehlbar aus der Fabelgeschichte entlehnt. Sollte es aber nicht vielmehr Boëthus, oder Boethides heisen. Der erste ist des Menelaus Diener gewesen. Unter letzterer  Benennung aber ist ein ausländischer Zweyfalter von beträchtlicher Größe bekannt. Dessen Oberfläche hat ein Blau von unnachahmlichen Glanz. In Vergleichung mit diesen könnte ihm etwa der Name des kleinen Boethus oder Boethides beygelegt seyn.

     Boethus, serviteur de Ménélas dans Homère. 

     

    — A. M. Emmet, (1991) page 149 :

    - Boetica, the Roman name for a province in southern Spain ; the butterfly occurs in Boetica but the type locality is Algeria.

    "- Boetica, le nom latin d'une province du sud de l'Espagne ; le papillon est signalé en Boetica (Bétique) mais la localité-type est l'Algérie".


    — Doux et Gibeaux (2000) page 192:

      Baéticus, habitant de la Bétique, une contrée au sud de l'Espagne (Andalousie).

     

    — Perrein et al. (2012) :

    de Baetica, province romaine sous Auguste, au sud de l'Espagne, du nom du fleuve Bétis qui la traverse, l'actuel Guadalquivir : la Bétique deviendra l'Andalousie au IVe siècle avec l'arrivée des Vandales.

    — Hans-A. Hürter (1998) :

    Von den älteren Autoren hat Ochsenheimer 1807 die beste und sicherlich richtige Interpretation gegeben und sie auch begründet. Ob nun Linné nicht richtig (a mit o verwechselt) oder undeutlich (er hatte noch keine Schreibmaschine) geschrieben hat oder ob vor der Drucklegung seines Werks "Systema Naturae" bereits ein Abschreibefehler vorgelegen hat, läßt sich heute nicht mehr ergründen. Jedenfalls ist der Name boeticus mit großer Gewißheit aus Baetica entstanden.

     "Ochsenheimer 1807 a puisé parmi les écrivains plus anciens la meilleure et certainement  la plus correcte interprétation, et elle est également fondée. Que Linné n'ait pas écrit  correctement (avec un o fautif) ou  qu'il ait écrit un a mal formé (il n'avait pas de machine à écrire) ne peut plus être établi, pas plus qu'on ne peut savoir si une faute de frappe a été commise lors de l'impression de son "Systema Naturae". Dans tous les cas, le nom boeticus  paraît devoir dériver avec grande certitude de Baética, la Bétique."

    Mon opinion.

      1. Il faut d'abord confronter cet épithète à ceux des autres papillons classés comme Plébéiens ruraux, censés recevoir des noms issus du peuple grec (artistes et artisans dans le choix effectué par Linné dans la 10e édition, et devenant plus variés dans la 12e édition). Linné n'a utilisé pour son Systema Naturae aucun adjectif lié à un nom de lieu géographique non mythologique.

    Voir  Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.

    2. L'argument d'Ochsenheimer, qui explique le qualificatif "de la Bétique" par la mention de Linné Habitat in Barbaria m'étonne, l'Espagne, pays catholique y compris en Andalousie à l'époque de Linné, ne semblant pas relever de la Barbaria qui peut désigner plutôt l'Afrique du Nord.

    3. La transformation de l'orthographe d'un épithète pour le faire convenir à une étymologie doit, à priori, rester l'exception et être sujet à la plus grande circonspection. Le passage du boeticus de Linné au baeticus souhaité est génant.

    4. Il existe des plantes qui portent aussi cet épithète notamment Astragalus boeticus. Faut-il invoquer une faute répétitive sur ce mot ? Cette plante nommée par Linné (S.P. 2 : 758 1753) est bien décrite par l'auteur comme "habitat in Sicilia, Lusitania, Spania". L''origine du nom est précisée par une référence à la phrase spécifique de Moris hist. 2 p. 108 f.2 t.9 f.11 : Astragalus luteus annuus bœticus maritimus rectus alter.  La répétition du mot bœticus, parfaitement lisible, exclut toute coquille typographique. Elle est nommée Astragale de Bétique dans la Flore de Coste, Astragale de l'Andalousie ailleurs. Dans ce cas, l'interprétation de l'épithète semble claire et non contestable.

    5. Cet épithète est retrouvé ailleurs en botanique ou en zoologie :

    a) Bauhin décrit dans son Pinax Livre II section 1 page 47 une Hyacinthe des Indes Hyacinthus Indicus stellatus boëticus Clus. cur. post.

     b) Un gastéropode marin est nommé  Conus boeticus Reeve, 1843. Il est décrit ainsi : "La couleur de la coquille est blanche, marbrée de châtain et chocolat, avec des rangs répétés de taches châtain."

    c) Le Vautour doré a été nommé par les anciens auteurs (Aldrovandi, Jonston, Charlet. Klein, Willughby, Ray) sous le nom de Vultur boeticus, ou de Vultur boeticus sive castaneus " Vautour boeticus ou châtain". Il est décrit par Brisson, qui cite ces auteurs en 1760, comme « Il est d'un roux foncé vers la tête, et plus clair vers la queue ». Brisson rapporte aussi que la Linotte a été aussi qualifiée de "Passer ex cinereo boeticus" par Barre.

    Ma première hypothèse est la suivante : Boeticus est un adjectif désignant la couleur roux, fauve, brun ou châtain, et dont le nom est issu de la Bétique ou du fleuve Bétis ; c'est la raison pour laquelle l'adjectif est souvent écrit avec une majuscule. Selon la légende "Le Bétis est un fleuve d’Espagne, maintenant appelé Guadalquivir. Il y a, dit Sénèque, des fleuves qui ont certaines propriétés merveilleuses: quelques-uns colorent la laine des brebis qui en boivent; leur toison, de noire qu’elle était, devient blanche en peu de temps, ou de blanche devient noire". 

       De nombreux arguments étayent cette hypothèse : la plus simple est que la "couleur boeticus" est décrite dans quelques dictionnaires comme une couleur brune, châtain, ou rousse : 

     

    a) Un dictionnaire catalan-latin traduit le terme

    Lleonat  : Fulvus color, Ferrugineus color. Castaneus color. Fulvus color. Boeticus color. Castaneus, a, um. Fulvus, a um. Ferrugineus, a, um. Boeticatus, a, um.  in Joannes Lacavalleria et Dulach Gazophylacium Catalano-Latinum, dictiones phrasibus illustratas 1696 page 655.

    b) Un autre dictionnaire traduit l'allemand schwarz :

    Schwarz« furvus », schwarßlich « boeticus color »  in Michael Pexenfelder Apparatus Eruditionis1680

    c) L'Encyclopédie méthodique de 1786 page 468 donne :

    Boeticus color : Voyez "Roux".

    d) en 1734 le lexique allemand -latin (Vollständiges Deutsches Wörter-Buch Vel Lexicon Germanico-Latinum ..., Volume 1 page 189 ) donne pour braunhaft (le suffixe -haft souligne le nom d'une couleur, ici brun)

     Braunhaft : adj. boeticus

    e)  En 1677, Pierre Danet indique dans ses Racines latines (Radices sue Dictionarium linguae latine Paris 1677 page 38 :

    Baeticus, a, um : Brun, tanné, obscur. Baeticatus, a, um : Mart. Vêtu de brun

    f) Un auteur anglais, dans sa description en 1773  du Vautour doré, (John Hill, A General Natural History: Or, New and Accurate Descriptions, Volume 3 page 356, The Baetic Vultur ) écrit : 

     Vultur fuscus and Vultur Boeticus, from it's colour, this being a term very frequently used among the naturalists, to express that kind of brown which we usually distinguish by the word chestnut colour. 

    Vautour brun ou Vautour boeticus, en raison de sa couleur, boeticus étant un terme très fréquemment utilisé par les naturalistes pour désigner une sorte de brun que nous nommons habituellement couleur châtaigne, châtain.

    g) On comprend alors que le cône Conus boeticus et le Vautour Vultur boeticus  ait en commun leur couleur châtain-roux (comme aussi la Rousserolle africaine).

    h) dans un commentaire de la Satyre XII de Juvénal par Isaac de la Grange , on trouve cette équivalence : boeticus = couleur de garance (en français) :

    Vestes non arte, sed natura graminis, vique occulta Boetici fluminis et aëris infectas nativo veneno quas Graec i …. vocant. Hinc color Boeticus, qui est spanus color, nam Spaniam, , pro, Hispaniam usurpant ; Nostris, couleur de garance. De hoc nativo colore Boetico multis locis Martial. Ut lib. VIII epig. XXVIII lib. VXII epigr. LXIV, et epigr C lib. XIV epigr CXXII. Virgi. Eglog X, Plin. Lib. VIII cap. XLVIII.

    (Satyrae 16 Par Decimus Iunius Iuvenalis,Isaac de La Grange, Domitius (de Calderiis) : In Juvenalis Satyr. XII : vers 42 p. 447 ).

    Martial est cité par son épigramme 28 du livre VIII : il était persuadé que c'était l'eau du Bétis qui conférait aux troupeaux leur couleur réputée, cette couleur native (naturelle) dite couleur bétique.

    "Le Bétis, qui abreuve le bétail de l'Ibère, a-t-il lavé ta laine sur le dos des brebis de l'Hespérie, ou bien cette laine a-t-elle compté le nombre des embouchures du Timave, où venait s'abreuver Cyllare avant d'être parmi les astres ?"

    La couleur spanus, couleur de Spania, est synonyme de pullus, ou de nativus. C'est la couleur brune très particulière qui donnait tant de prix à la laine d'Hispanie, recherchée dans tout l'Occident, les béliers de Cordoue de couleur sombre, issus des marché de Gades pouvant se vendre jusqu'à un talent selon Strabon.

    Je parviens donc à la conclusion que le nom géographique ou hydrographique espagnol Bétique (région de l'Hispania Baetica) ou Bétis (fleuve) a donné son nom à un adjectif de couleur, semblable à notre "Terre de Sienne", "Sinople" (rouge comme la terre de la ville de Sinople). Ce passage de Juvénal est précieux ; d'autant que je découvre le commentaire qu'en laissa Boileau et qui fut publié en 1827 (page 140). 

    D'abord le passage commenté de la Satyre XII: 

     Fundite quae mea sunt, dicebat cuncta Catullus, Praecipitare volens etiam pulcherrima, vestem Purpuream, teneris quoque Moecenatibus aptam Atque alias*, quarum** generosi graminis ipsum  Infecit natura pecus, sed et egregius fons Viribus occultis, et Boeticus adjuvat aer. 

    A la mer tous mes biens! que l’onde s’en empare! 
    Dit-il, abandonnant ce qu’il a de plus rare: 
    Sa tunique de pourpre et d’or, qu’en leurs festins 
    Ne dédaigneraient pas nos Mécènes hautains; 
    Et ces moelleux tissus*, que les gras pâturages** 
    Et l’air pur du Bétis, coulant sous des ombrages, 
    Colorent sur le dos même de la brebis. 
     

    Puis le commentaire de Boileau :

    * Atque alias : Ces étoffes, dont la couleur est naturelle, et même celles qui sont teintes dans le fleuve de Guadalquivir, près de Cadix, dans la région méridionale d'Espagne.

    ** Quarum : vestium lanam natura generosae herbae tinxit et coloravit, cum natura frontis insignis, et aeris mira temperie Boetici. Ordo est : quarum colore scilicet, natura generosi graminis ipsum pecus, vel lanam pecoris infecit, vel tinxit et imbuit, et certa frontis aqua et Boeticus are, quae omnia ad illum Boeticum colorem requirintur. Porro, color Boeticus alias appellatur pullus, vel Spanus, vel Hiberus, vel ferrugineus, et constat ex atri et rubri mixtura.

     Ainsi mes idées se précisent : le fleuve Bétis est censé donner à la laine des troupeaux de la région, par la qualité de l'herbe des pâtures, ou aux étoffes qu'on y trempe, une couleur "boétique" aussi nommée pullus, ou spanus, ou Hiberus, ou ferrugineuse, et qui est un mélange entre le noir et le rouge. 

     Même Goethe en parle, dans son traité des couleurs : "la même couleur, appelée espagnole ou bétique, ..." (Matériaux pour servir à l'histoire des couleurs). C'est ce nom de bétique qui m'ouvre des portes (Pierre d'Avity,1660 page 327).


     Lampides boeticus   mérite de recevoir ce qualificatif de brun châtain, car la face inférieure de ses ailes est, effectivement, châtain clair. Mais je ne suis pas satisfait pour autant, car Linné n'a baptisé aucun de ses Plébéiens d'un adjectif qualifiant la couleur, la morphologie ou une caractéristique quelconque, hormis la plante-hôte. Dans sa publication, Boeticus est écrit avec une majuscule ; ce nom est précédé par des noms propres de héros grecs (Cupido, Polybe, Thero, Marsias, Echion, Telamon) et suivi par d'autres ( Thyra, Thysbe, Thamyras, Arion, Zeuxo, Argus, Philiasus, etc.) plus ou moins limpides mais ne comportant aucun adjectif. 

    Les personnages ayant porté le nom ou surnom de Boeticus sont de mauvais candidats:

    - Gregoire Boeticus,  un Père de l'Eglise, évêque d'Elvira, théologien du IVe siècle.

    - Turanius Gracula Boeticus Poeta

    - Gallus Boeticus, cité par Martial I, 3 epigr. 81, 8.

     

    Une autre piste : boeoticus.

    Autre piste : un dictionnaire de Botanique de G. Lorougnon, 1985 donne : "Boeticus : de Boétie"

         Il me reste donc une dernière proposition à évoquer pour relier ce nom de boeticus au thème général par lequel Linné a décidé de nommer ses Plebeii rurales, comme des paysans grecs. On trouve parfois le livre de Pausanias sur la Béotie indiqué en référence "Pausan. Boetic". Un "boeticus" ne peut-il pas être traduit par "un béotien" ? Grec ancien : βοιωτός ; βοιώτιος ; βοιωτικός  ; βοιωτίς Latin : Boeotius  ; Boeotus 

    Or, l'adjectif boeoticus est parfaitement classique, avec ce sens de "béotien" qui me paraît non seulement adapté aux Plébéiens ruraux de Linné, mais même attendu voire nécessaire.

     La consultation d'un lexique atteste de son usage http://latinlexicon.org/definition.php?p1=2006897:

    Baeotian Boeōticus, Boeōtica, Boeōticum Boeoti Βοιωτικός :

    Boeotĭa, æ, f. : la Béotie (contrée de la Grèce avec, pour capitale, Thèbes). 
               - Boeoti (Boeotii), ōrum, m. : les Béotiens. 
               - Boeoticus (Boeotius), a, um : de Béotie, Béotien. 
               - Boeotis, ĭdis, f. : la Béotie.   

    Boeōtia, ae, f., = Βοιωτἰα. Baeotia, un district de la Grèce, dont la capitale était Thèbes, le lieu de naissance de Bacchus et d' Hercules, Plin. 4, 7, 12, § 25; Cic. N. D. 3, 19, 49; Ov. M. 2, 239; Mel. 2, 3, 4; selon la légende, ainsi nommé d'après la vache d'Apollon (Βοῦς), Ov. M. 3, 13, ou de Baeotus, le fils de Neptune, Hyg. Fab. 186.


    — Ses habitants sont réputés pour leur stupidité , Cic. Fat. 4; Nep. Alcib. 11, 3; id. Epam. 5, 2; Hor. Ep. 2, 1, 244; Liv. 42, 43 sqq.; Tert. Anim. c. 20; cf. the Comm. upon Aelian. Var. H. 13, 25; Schol. Apoll. Rhod. Argon. 3, 1241.

    — Derivv. Boeōtius, a, um, adj., = Βοιώτιος, Baeotian: Bacis, Cic. Div. 1, 18, 34: vates, id. ib. 2, 26, 56: Neo, Liv. 44, 43, 6: Haemon, Prop. 2, 8, 21: moenia = Thebae, Ov. M. 3, 13: Thyas, Val. Fl. 5, 80.

    — pluriel: Boeōtii, ōrum, m., the Baeotians, Nep. Alcib. 11, 3; Liv. 33, 1, 1; Plin. 10, 21, 24, § 49.

    — Boeōtus, a, um, adj., = Βοιωτός, Beotien (poète): tellus = Boeotia, Ov. M. 12, 9: flumina, Stat. Th. 7, 424: urbes, id. ib. 4, 360: duces, Luc. 3, 174: Orion, Ov. F. 5, 493.

    — pluriel : Boeōti, ōrum, m., les Béotiens, Liv. 33, 29, 1 sq.; 42, 43, 5 sq. al.: Boeotūm = Boeotorum, Hor. Ep. 2, 1, 244; Avien. Orb. Terr. 586; Prisc. Perieg. 428.

    — Boeōticus, a, um, adj., = Βοιωτικός, Béotien: frumentum, Plin. 18, 7, 12, § 66: cucumis, id. 19, 5, 23, § 68: napus, id. 19, 5, 25, § 76.

    — Boeōtis, idis, f., = Βοιωτίς = Baeotia, Mel. 2, 3, 4.

    — La femme de Hyas, et la mère des Pleiades, Hyg. Astr. 2, 21.

    — La Béotienne, le nom d'une pièce perdue de Plaute, Gell. 3, 3, 3.  

     

    Un argument  pour cette hypothèse est que, bien que nous ayons vu que les formes boeticus et baeticus étaient bien attestée, elles ne figurent pas dans les dictionnaires latins (Gaffiot ; Gérard Jeanneau; Lebaigue). On n'y trouve — j'aurais du commencer par là— que :

    Bætĭcus, a, um :  du Bétis, de la Bétique. --- Juv. 12, 40.
               - Bætĭci, ōrum, m. : les habitants de la Bétique. --- Plin. Ep. 1, 7.

    Baetica, ae féminin, de la Bétique (Gaffiot).

    Boeotĭa, æ, f. : la Béotie (contrée de la Grèce avec, pour capitale, Thèbes). 

               - Boeoti (Boeotii), ōrum, m. : les Béotiens. 
               - Boeoticus (Boeotius), a, um : de Béotie, Béotien. 
               - Boeotis, ĭdis, f. : la Béotie.

     

    L'épithète boeoticus est attesté en zoologie : Doraegopis boeoticus (Riedel 1980) (from "Livadia in Boeotien"), Obesogammarus boeoticus (Schellenberg, 1944).

      C'est précisément la conclusion à laquelle Ochsenheimer était parvenue à la fin du passage cité, et qu'il avait écarté.


    Conclusion sur l'étymologie de L. boeticus.

    Je dois maintenant conclure : les trois hypothèses sont :

    1. Baeticus, " Bétique, habitant la Bétique", l'actuelle Andalousie. Hypothèse adoptée par la plupart des auteurs. Elle suppose une faute ou un écart orthographique (Boeticus pour Baeticus). Surtout, à mes yeux, elle n'est pas justifiée puisque Lampides boeticus est très largement répandue et ne fait pas partie des espèces inféodées à un territoire géographique restreint, et encore moins à l'Andalousie. Sa première description par  Réaumur a été faite à Paris, sur des chenilles venant de Luçon (Vendée). Certes Linné la signale comme "habitant en Barbarie", mais les Barbares (Vandales ou Infidèles ?) avaient quitté l'Espagne depuis fort longtemps et Linné ne peut avoir assimiler Espagne et Barbaria. Enfin, aucun adjectif géographique n'apparaît dans les noms de Papilio du Systema Naturae, et les épithètes sont toujours indépendants de l'espèce qui les reçoivent.

    2. Boeticus, nom de couleur châtain attestée en botanique (et repris par Linné dans Species Plantarum) ou en zoologie (Vultur boeticus,  et Conus boeticus). Il respecte l'orthographe de Linné, et il est plausible si on accepte de voir les ailes colorées en châtain ou roussâtre très atténué de gris. Mais j'adresse à mon hypothèse les reproches suivants : l'adjectif ne figure pas dans les dictionnaires de référence ; et, surtout, Linné se refuse à donner à ses Papilio des adjectifs décrivant leurs caractéristiques, et se restreint (sauf pour citer la plante-hôte) aux noms liés au monde grec ancien.

    3. Boeoticus, "Béotien, habitant de Béotie" mais aussi "paysan rustre et naïf", qui suppose une erreur orthographique de la part de Linné ou de son typographe, mais qui est parfaitement conforme au contexte de l'onomastique des Papilio du Systema Naturae et de ses Plebeii rurales, ou petits habitants des campagnes.

    On aura deviner que je donne ma préférence à cette dernière hypothèse. 

     

          À noter : 

    Polyommatus golgus (Hübner, 1813) porte le nom vernaculaire d'Azuré  bétique : il est présent en Espagne dans la Sierra Nevada.

    Sesamia nonagrioide est nommée la noctuelle du maïs mais aussi la nonagrie bétique.

    Rambur a nommé Héliophobe bétique, heliophobe boetica un papillon trouvé dans les environs de Cadix ; c'est l'Agrotis boetica (Rambur, 1837).

     

    Épithète de dénomination et épithète de qualification.

      La difficulté de l'interprétation des noms zoologiques tient, entre autre, du fait que nous sommes toujours enclins à penser que l'auteur a attribué à l'espèce en question un nom qui le qualifie.

     Les épithètes botaniques sont, effectivement, souvent qualificatifs, décrivant une caractéristique physique (taille, couleur), un biotope, un élément distinctif.

    Pour les papillons de jour nommés par Linné, nous n'avons affaire qu'à des épithètes dénominatifs : il n'y a aucun point commun entre le signifiant et le signifié, et le nom est parfaitement arbitraire. 

     Linné prend, d'une main, une espèce de ses collections, et lui applique, de l'autre, une étiquette qu'il tire d'un dévidoir ; et il a choisi comme dévidoir des livres de mythologie grecque comme ceux d'Homère, de Hygin (les Fabulae), de Virgile (l'Énéide), ou peut-être des abrégés et Vade-mecum. Une étiquette, et au suivant. L'important n'est pas, à ses yeux, que le nouveau nom soit bien seyant au papillon qui lui tombe sous la main, mais de créer un consensus international et que chaque espèce ait un nom, et un seul. Un élément secondaire est de regrouper tous les papillons qui ont des caractères communs sous des noms appartenant à une même liste, à un même dévidoir pour reprendre mon image.

     Aussi n'avons-nous pas à nous demander si le nom attribué est justifié par un trait spécifique (sa couleur châtain boeticus ? son origine géographique en Bétique ?), mais si le nom provient bien du dévidoir alors en usage (les noms des gens du peuple de la Grèce antique).

     

     

                  II. Noms vernaculaires.

     

     

    0. Avant l'Âge des Noms : Réaumur, 1736.    

    René-Antoine Ferchault de Réaumur, 1736, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, volume 2 Mémoire page 481 -2 Planche 38.

      Monsieur de Réaumur élève des chenilles ; c'est plus que son passe-temps, c'est sa passion, et chacun, comme ici le Docteur Baron de Luçon, lui en fait parvenir de toutes sortes. Quel papillon en sortira ? C'est une surprise à chaque fois. Il les place dans un poudrier et les nourrit avec soin, note les dates de chaque métamorphose,  dessine la chenille, la chrysalide, comment c'elle-ci s'est attachée,  puis son papillon ; il fait graver la planche par Philippe Simmoneau, le fils de Charles, et il rédige un Mémoire. C'est le Douzième Mémoire du volume 2, et il a pour titre DES CHENILLES QUI VIVENT DANS LES TIGES, LES BRANCHES, et les racines des plantes et des arbres; et des chenilles, et de quelques vers qui vivent à l'intérieur des fruits. (page 481)

       J'ai eu l'histoire plus complète d'une autre espèce de chenille qui vit dans les gousses du bagnaudier, et qui vit des grains qui y sont renfermés. Cette chenille (Planche 38 fig.7. ) est du genre de celles à qui leur figure a fait donner le nom de chenilles cloportes. Sa couleur est d'un olive brun ; le dessus du corps est jaspé par des taches rougeâtres. Elle a seize jambes. Quatre chenilles de cette espèce me furent envoyées de Luçon par M. Baron. Elles se portaient assez bien à leur arrivée à Paris, mais je crus qu'elles pouvaient avoir faim, parce que les gousses du bagnaudier s'étant desséchées totalement, les graines s'étaient au moins desséchées en partie. N'ayant pas de graines fraîches de cette plante que je pusse leur offrir sur le champ, je leur donnai des pois verds ; elles s'en accommodèrent très bien ; elles les creusèrent pour en ronger l'intérieur (Pl. 38 fig.8). Deux de ces chenilles s'attachèrent au bout de quelques jours contre les parois du poudrier, avec un lien de soie, de la même manière que s'attachent les autres chenilles cloportes, dont nous avons parlé ailleurs, lorsqu'elles veulent se métamorphoser. Elles se transformèrent aussi en des chrysalides semblables à celles des autres chenilles cloportes, c'est à dire en des chrysalides à peu près également grosses par les deux bouts, et qui se trouvèrent soutenues par les liens que les chenilles avaient filés. Un papillon sortit de chacune de ces chrysalides, l'une le 14 août, et l'autre le 16 août : c'était le 2 et le 5 que les chrysalides s'étaient dépouillées de leur peau de chenille.

    Le papillon que donne cette chenille est de la première classe des diurnes : il a six jambes semblables, sur lesquelles il se pose ; il est d'une grandeur au dessous de médiocre.. Quand il est en repos, il tient ses ailes perpendiculaires au plan de position.Le coté des supérieures, qui paraît alors et qui en est le dessous, est d'un gris médiocrement brun, sur lequel sont des ondes d'un gris plus clair, et presque d'un cendré blanc ; il y a aussi de petites ondes jaunâtres près de la jonction de la base avec le coté extérieur. Chaque aile inférieure a deux yeux dont le centre est noir, et qui sont bordés à moitié du coté extérieur par une petite bande brillante, et de la couleur d'un or pâle ; leur autre moitié, ou l'intérieure a un bordé plus large, de couleur feuille morte, et sans brillant. Le dessus des quatre ailes est d'un beau violet, bordé du coté de la base par un trait noir qui est suivi d'une petite frange grise. Le dessus de chaque aile inférieure a de plus deux taches noires, qui sont l'envers des deux yeux qu'elles ont sur la face opposée.

          n722_w548


    I. Les Noms français. 

     

    1. Le Porte-queue bleu strié, Geoffroy, 1762.

      Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 57 n°25.

    La description de Geoffroy précède celle de Linné, mais elle n'est pas valide car elle n'est pas rédigée en latin. Son édition en latin par Fourcroy date de 1785 et elle est donc, alors, postérieure au Systema Naturae de Linné de 1767. 

      Curieusement, l'édition par Fourcroy de 1785 page 242 (écrite après Engramelle) ignore le P. boeticus de Linné et nomme cette espèce P. pisorum, (de pisum, i, pois, légume) en signalant : larva coluteam, pisos, legumina, "la chenille sur les baguenaudes, les pois, les légumineuses".

     C'est néanmoins la première description (hormis les références que nous allons voir) et elle mérite d'être citée : 

     Les petits Portes-queues.

     25. Papilio supra coeruleus, subtus lincis undulatis fuscis et albicantibus striatus, alis secundariis infra fascia alba, macula duplice nigro-aurata, et in imo caudatis.

    Le Porte-queue bleu strié.

    Longueur 7 lignes. Largeur 15 lignes.

    Petiver musei page 319 Papilio minor coerulescens, subtus striatus.

     

    Ray, Historia insectorum page 130 n°9. Papilio e mediis minuscula, alis latis, exterioribus verticoloribus e nigro & coeruleo, imo margine nigro cum fimbria alba cinctis

    Réaumur Tome 2 t 38 f.10.

    Ce petit papillon est d'un bleu noirâtre en dessus. En dessous ses ailes sont rayées et comme striées par des petites lignes transverses ondées, alternativement de couleur blanche et de couleur brune claire ou grise. De plus, les ailes inférieures ont en dessous près du bord une bande transverse blanche assez large. Après cette ligne, elles ont près du bord intérieur, chacune deux taches noires dorées, et au dessus de ces taches, le bord de l'aile a une petite pointe ou appendice courte, mais aiguë, qui forme une espèce de petite queue ; cette pointe est noire.

       La chenille de ce papillon est du nombre des chenilles cloportes. Elle vient sur le bagnaudier (colutea), les pois et quelques autres plantes légumineuses, se logeant dans leurs cosses ou siliques, dont elle mange les fruits.

     


    2. Le Porte-queue bleu strié, Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 299   Planche 37 n°76 par J.J Ernst gravée par J.J. Juillet  1779.  

    Les références du Père Engramelle, qui cite le nom boeticus, sont Linné (S.N.12) ; Muller tome 5 ; et Geoffroy.


    3. P.R. boeticus (Le Strié) De Villers, 1789

    Charles de Villers, Caroli Linnaei Entomologia page 64.

    Il est notable que De Villers, très fidèle à Linné et qui traduit très régulièrement le nom scientifique dans son nom français entre parenthèse, n'est pas traduit boeticus par "(le bétique)" mais ait choisi "(le strié)". Cela témoigne-t-il de son embarras ? Il a donc reprit partiellement le nom vernaculaire de Geoffroy et Engramelle. D'autre part, il complète ou corrige le texte descriptif de Linné en indiquant Habitat in Barbaria etiam in Europa Galliaque.

     4. Polyommate strié Latreille, 1818.

    Polyommate strié, Hesperia boetica Fabr.  Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, tome XXVII, Paris : Deterville 1818.

    5. Le Polyommate boéticus, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 653 n°122

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

     

     

    6. Le Polyommate strié , Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823,  page 192 n° 66  Planche 9 tert. fig. 2 et 4 peinte par C. Vauthier et gravées par Lanvin. 

     

    image BHL : figure 4

                           n276_w357

                   

     

     Ce nom a été repris  par Hippolyte Lucas (1834), Pierre Boitard (1845), P.A. Duponchel et Guenée (1849) , par Aristide Dupuis (1863).

     

         Le Borgne de Kermorvan en 1836 (in E. Souvestre) utilise dans sa liste des lépidoptères du Finistère le terme de "Polyommate boéticus" (accompagné de la lettre r, "rare").

     

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

           Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "l'Azuré porte-queue" et accepte aussi " l'Argus porte-queue". Il réfute "Le Porte-Queue bleu strié" (trop long), et  "le Strié" de De Villers (équivoque, pouvant prêter à confusion avec d'autres espèces).

    De même, il écarte "la (sic) Lycène du Baguenaudier" avec le commentaire suivant : "Le nom de "Lycène du Baguenaudier" ne peut être utilisé pour Lampides boeticus, dans la mesure où il prête à confusion avec les noms

    vernaculaires de Iolana iolas ["L'Azuré du Baguenaudier" créé par G.Chr; Luquet; "l'Argus du Baguenaudier", "l'Argus géant"].

     Le zoonyme "l'Azuré porte-queue" est créé à cette occasion par G. Chr. Luquet qui regroupe l'immense majorité des 83 espèces de la sous-famille des Polyommatinae sous les noms de Azurés, et de Sablés (et quelques-uns sous le nom d'Argus ou  de Bleu nacré). Lampides boeticus est, dans sa liste, le premier de 63 Azurés. Cette stratégie lui permet d'indiquer, par le nom vernaculaire, l'appartenance à un groupe aux caractéristiques communes, comme le permet le nom de genre pour le nom scientifique. Cela allège aussi l'effort de mémoire, car il suffit de retenir le second terme du nom vernaculaire, qui sera généralement soit un nom géographique (Azuré canarien, de l'Argolou, d'Anatolie, d'Oranie, cordouan, sarde, crétois...) soit surtout le nom de la plante-hôte (Azuré de la Luzerne, du Trèfle, des Nerpruns, des Cytises, etc, etc.).

      Cette fonctionnalité et cette clarté de la néo-zoonymie Luquetienne imposent quelques sacrifices à l'amateur de diversité onomastique. Le "Porte-Queue bleu strié" de Geoffroy et Engramelle, ce petit marquis du temps de Louis XVI, donnait trois indices de reconnaissance et de visualisation. Il était un peu long certes. 

      L' "Argus porte-queue" a été utilisé par Paul Girod ("Baetica; Argus porte-queue") en 1912 dans son Atlas des Papillons de France, Suisse et Belgique. Il a été repris par Yves Latouche en 1963 (Papillons, Espèces européennes, Guide Hachette). Ce zoonyme n'a ni la légitimité de l'ancienneté, ni, malgré ses deux ocelles, sa place parmi les Argus.


     

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Lampides boeticus pour présenter ce papillon mais citent page 203 le nom vernaculaire : « "Le Porte-Queue bleu strié d'Engramelle" est une charmante espèce répandue dans le monde entier et qui présente une certaine variabilité » .


    —Bellmann / Luquet 2008 : non figuré.

    — Chinery / Luquet 2012  : non figuré.

    — Doux & Gibeaux 2007 : " l'Azuré porte-queue".

    — Higgins & Riley /Luquet 1988 : "L'Azuré porte-queue". 

    — Lafranchis, 2000 : " L'Azuré porte-queue" .

    — Perrein et al. 2012 : "Azuré porte-queue".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Azuré porte-queue".

    — Wikipédia : "L'Azuré porte-queue".


     

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

     

     

    • "Long-tailed Blues" "Le Bleu à longue-queue" ou Pea-Blue "Le Bleu des Pois" ou "Pea-pod Argus" en anglais.
    • "Großer Wander-Bläuling" ("Grand papillon bleu migrateur ?") ou "Langschwänzige Bläuling" (papillon à longue queue) en allemand.
    • "Vándor Boglárka" en hongrois
    • "Canela Estriada" en espagnol : 
    • "Modrásek cizokrajný" en tchèque
    • "Vaellussinisiipi" en finnois
    • "Tijgerblauwtje" en néerlandais
    • "Modraszek boetycki" en polonais
    • "Modráčik cudzokrajný" en slovaque
    • "blaveta de la ginesta"  en catalan

     

     

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • " Glesyn cynffon hir" en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

                             boetB.jpg

                                   stamp01160.jpg

     

     

                   


    Les autres publications jusqu'en 1819.

     Sans être exhaustif :       

    Esper 1777 Pap. Europ. part I page tab. 27 suppl.3 . image

    Hübner, Pap. tab.74

    Muller page 624.

    Fuessli  Ins n°594 f.2

    Fabr 529

     

     


    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).

       Lampides boeticus  est un migrateur extrêmement rare dans les Îles Britanniques, et n'a été enregistré pour la première fois qu'en 1859 à Brighton (cf. le nom The Brighton Argus). Le site UK Butterflies signale 36 observations en 1939, 38 observations lors d'une vague exceptionnelle en 1945, et 85 autres observations entre 1940 et 1988, la plupart dans le sud de l'Angleterre.

    • "The Brighton Argus" : Newman, 1860.
    • "The Long-tailed Blue" : Coleman, 1860 ; South, 1906 ; Newman et Leeds, 1913, et la plupart des auteurs suivants.
    • "The Tailed Blue" : Coleman, 1860 ; Furneaux, 1894.
    • "The Pea-pod Argus" : Newman, 1871 ; Newman et Leeds, 1913.
    • "The Large Tailed Blue" : Newman et Leeds, 1913 ; W.F. Kirby, 1896.

     

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet : Lampides

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : 

    — UK Butterflies : lampides boeticus

    — lepiforum : lampides boeticus. 

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner (L.boeticus n'y est pas représenté).

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; Nr. http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Étymologie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

    — Numen. The Latin lexicon :  http://latinlexicon.org/index.php

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    — BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    — DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1779: Sammlung europäischer Schmetterlinge. 1779. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    — Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fourcroy voir Geoffroy.

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    Geoffroy latin par Fourcroy :  http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Rééfrences Bibliographiq

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier
    10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:25

    Zoonymie du papillon la Thécla de la Ronce Callophrys rubi(Linnaeus, 1758).


    La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

     

    Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

     

     

     

    Résumé. 

    Callophrys Billberg 1820 : du grec kallos "beauté" et ophrus "sourcil", compliment justifié par la superbe couleur  vert métallique  du plumet d' écailles frontales. Jusqu'en 1875, le papillon était classé dans le genre Thecla, avant que Scudder ne confirme la justesse de la distinction établie par le suédois Carl Gustav Billberg.

    rubi, Linnaeus, 1758 : génitif du latin botanique Rubus, genre créé en 1753 par Linné et auquel appartient, parmi  dix espèces, la plante-hôte cité dans sa description, ( habitat in rubo aculeato), la Ronce noire R. fruticosus ("pleine de rejetons"). En réalité, l'espèce aime bien les genêts, l'ajonc, la bruyère, la myrtille, le nerprun, ou le cassis.

    —Les premiers noms jamais donnés à ce papillon furent les noms anglais de "The holly under green butterfly" ("Le papillon vert du Houx") : Petiver, 1702 ,"The holly butterfly" : Petiver, 1717 et "The Green Butterfly" : Wilkes, 1747-49 ("Le papillon vert"). En 1743 Linné le nomma argus caecus, "Argus aveugle".

      En France, il reçut les noms de  "L'Argus vert ou Argus aveugle" (Geoffroy, 1762), "l'Argus vert" (Engramelle, 1779), "Le Polyommate de la ronce" (Godart, 1819), "La Thécla de la Ronce" (G. Chr. Luquet, 1986). 


                   I. Nom scientifique.


    1. Famille et sous-famille.

    a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycènes.

     La référence de la publication originale de Leach ne fut pas facile à trouver, d'autant qu'elle se cacha derrière le nom de Brewster.  La voici : 

           Leach, William Elford, 1790-1836  "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172  : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library]  page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]

    Voici un autre lien, c'est plus sûr :https://archive.org/details/CUbiodiversity1121039

          L' Edinburgh Encyclopædia était une encyclopédie en 18 volumes, imprimée et publiée par William Blackwood  et éditée par David Brewster entre 1808 et 1830. En rivalité avec l'Encyclopædia Britannica publiée à Edimbourg,  elle était considérée comme étant la meilleure sur les sujets scientifiques ; la plupart des articles étaient rédigés par le physicien D. Brewster, qui fut recteur de l'Université  de 1859 à 1869, mais elle faisait appel à d'éminents contributeurs. 

      Ce n'est qu'en 1832 que Joseph Parker de Philadelphia, et Whiting et  Watson de New York éditèrent la version américaine.

        Cette publication de Leach  donne la première bibliographie jamais publiée en entomologie. Cet auteur, alors bibliothécaire adjoint en zoologie au British Museum, a fondé également les ordres Phasmida, anoploures, thysanoures et Rhaphidides, les familles hémiptères Pentatomidae, Coreidae, Belostomidae; la famille de diptères Tipulidae et la famille des hyménoptères Chrysididae.

     

    Leach et les anagrammes de Caroline.

       Puisque mon sujet est la zoonymie, je ne laisserai pas passer l'occasion de signaler les particularités des créations onomastiques de W. Leach. On dit en effet qu'il avait été amoureux d'une certaine Caroline, dont on ne sait si elle était son épouse, sa sœur, ou sa maîtresse, mais dont il s'ingénia, l'année de ses 28 ans, à dissimuler les acronymes de son prénom dans ses noms de genre de crustacés, tels que Anilocra (1818), Canolira (1818), Cinolara (1818), Conilera (1818), Nelocira (1818), Nerocila (1818), et Rocinela (1818) ! D.M. Damkaer, qui relate cette originale série (The Copepodologist cabinet, page 148) en citant Stebbing, 1893 et Gosse, 1860,  aurait pu citer aussi Lironeca 1818 / Livoneca 1818, ou Olencira 1818. Ses successeurs s'amusèrent à poursuivre le jeu avec Renocila (Miers, 1880), Alcirona (Hansen, 1890 ), Lanocira(Hansen, 1890 ) et  Corilana (Kossman, 1880), Nalicora (Moore, 1902) , Orcilana (Nierstrasz, 1931) , Creniola (Bruce, 1987) et Norileca (Bruce, 1990).

    Ces noms ont été publiés dans le Dictionnaire d'histoire naturelle Tome 12, Levraut, Le Normant : Paris 1818, page 69-75  dans lequel Leach était chargé de l'article Crustacés. Page 74, il écrit page 74 "Je crois utile de donner la liste des noms de tous les genres de crustacés qui ont été publiés jusqu'à ce jour", de Aegée, Aeglée jusqu'à Zoé, Zozime, Zuzare.  Voir la liste de tous les noms de crustacés créés par Leach ici. Mais c'est dans l'article Cymothoadées page 338 que les genres sont présentés. Ils débutent, est-ce un hasard, par le genre Eurydice Belle (on connaît l'air de Gluck Che farò senza Euridice "J'ai perdu mon Eurydice, rien n'égale mon malheur"..) Les noms de genre en français sont les anagrammes de Caroline, et leurs espèces se déroulent comme une longue marche orphique appelant de l'Hades les entomologistes : Nélocire de Swainson, Conilère de Montaigu,  Rocinèle de Devonshire, [Aega (une nymphe)], Canolire de Risso, Anilocre de Cuvier, Olencire de Lamarck, Nérocile de Blainville, Livonèce* de Redman ou de Rafinesque, puis se termine (après Cymothoa de Fabricius) par son Limnorie, qui porte le nom d'une Néreïde.

    * Livonèce  Il s'agit d'une faute typographique pour Lironeca, comme en témoigne une version anglaise du texte français, écrit de la main de Leach et conservé aux archives de la Société linnéenne de Londres  , dans lequel il a clairement écrit Lironeca. De même, dans sa liste donnée page 74 du même dictionnaire, c'est le terme Lironecée qui est indiquée.  Dans la réédition du dictionnaire,  Latreille a corrigé   à plusieurs reprises  "Livoneca / Livonèce" par "Lironeca / Lironèce".  La Commission Internationale de nomenclature zoologique a néanmoins déterminé  "Livoneca" comme la forme valide pour ce genre. Dans un article paru en 1994 dans le Bulletin de nomenclature zoologique, Ernest H. Williams , Jr. et Thomas E. Bowman  ils ont défendu l'orthographe originale de Lironeca et demandé  à la  Commission Internationale de nomenclature zoologique de décider que Livoneca est une orthographe originale incorrecte de Lironeca.

     Dans ses manuscrits inédits , il avait également utilisé  le nom Cilonera . " Ibid . ( Note 116 , p.402

    Depuis près de 200 ans, des esprits curieux ont tentés de savoir qui se cachait derrière Caroline. Leach n'était pas marié, n'avait pas de maîtresse connue, si tant est que son dévouement pour la science, ses fonctions au Muséum et ses publications incessantes [ son Entomology de 1815 est un travail considérable] lui en ait laissé le temps. Il avait une sœur, mais elle se prénommait Jenny. On a pensé à Caroline de Suède, à l'astronome Caroline Herschel, à Caroline de Brunswick et à Caroline Clift, la fille du naturaliste William Clift ; il pourrait s'agir d'une simple combinaison aléatoire de phonèmes. 

      J'ai tout de suite pensé au poème d'Edgar Poe : Annabel Lee.

     

    It was many and many a year ago,
     In a kingdom by the sea,
    That a maiden there lived whom you may know
     By the name of Annabel Lee;—
    And this maiden she lived with no other thought
     Than to love and be loved by me.

    [...]

     And so, all the night-tide, I lie down by the side

    Of my darling, my darling, my life and my bride
     In the sepulchre there by the sea—
     In her tomb by the side of the sea.

           Quel merveilleux moyen d'élever un Tombeau à un amour d'enfance que d'immortaliser le nom de l'aimée dans le marbre de l'onomastique zoologique des animalcules marins, et de le laisser se refermer sur l'indicible secret ?

    La Caroline de Leach rejoint alors — pour moi seul —la Vanessa de Fabricius, et les amours que Nabokov a exprimé pour mieux les cacher dans le personnage de sa nymphette Lolita.

       (N.B Ces données sont issues de la présentation d'un travail artistique inspiré par ce thème : voir :http://www.victoriamanning.com/statement/elfortiana/elfortiana_statement.html. L'auteur y évoque les autres pistes possibles, telles que  Cornelia, Caroli Linné, Lonicera, Craniola, Carniola, Coraline, Caroline, Cerniola, et Arenicola.)

      Leach ne se limitait ni au prénom de Carolina, ni aux isopodes, ni à l'année 1818 : il avait déjà osé nommer un martin pêcheur australien  Dacelo Leach 1815, par anagramme du genreAlcedo des martins-pêcheurs de la vieille Europe. Ses créations avaient parfois le don d'irriter, et en 1842, six ans après la mort de Leach , le Comité de l'Association britannique sur la " Révision de la nomenclature botanique et zoologique " a éliminé les noms Azéka et Assiminea pour leur absence de sens.  En 1900 , le révérend Knight a  enquêté sur ces noms ...et a découvert que ces  "nonsense names" correspondaient sans-doute à la ville biblique de Azekah et  à Assémani, un «grand savant oriental ". De plus,  lors de l'examen des dizaines d'autres noms, il a également conclu que Leach semblait avoir une prédilection particulière pour les indications géographiques et des noms dérivés de personnes, ayant souvent une origine biblique ou oriental . (Journal of conchology , Vol. 9, n ° 9, Janvier 1900)

     

    La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus, soit les sous-familles des  Polyommatinae Swainson, 1827, Lycaeninae [Leach, 1815] et Theclinae Butler 1869.


    b) Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : les Thèclas ou Thècles et les Faux-Cuivrés.

    Elle comprend trois tribus en France :

    • Tribu des Tomarini Eliot, 1973 (Genre Tomares ).
    • Tribu des Theclini Butler, 1869 (Genres Thecla ,Quercusia et Laeosopis).
    • Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847, à suivre.

    c) Tribu des Eumaeini Doubleday, 1847.

    Elle comporte deux genres en France:

    • Genre Satyrium Scudder, 1876 (six espèces).
    • Genre Callophrys Billberg, 1820 (deux espèces).

    Eumaeini vient de Eumaeus, Εὔμαιος / Eúmaios  Eumée, le porcher d'Ulysse, et qui accueillera le héros de l'Odyssée à son retour d'Itaque alors qu'il est déhuisé en mendiant.

    Doubleday a décrit le genre Eumaeus  (The genera of diurnal lepidoptera vol.2 page 469  et Planche 74) en citant et en reprenant deux genres, Eumaeus de Hübner — le genre-type— et Eumenia de Godart. 

    La publication de Hübner (Verzeichniss bekannter Schmetterlinge 1819 page 67 ) ne donne pas d'indication étymologique ; l'espèce type de ce genre Eumaeus  est E. Minyas

    Le nom d'Eumée, dans sa transformation en nom de tribu, se rapproche de celui des Euménides ou Bienveillantes, qui est le nom que prirent les terribles Erynies vengeresses dans la tragédie éponyme d'Eschyle lorsqu'elles acceptèrent de protéger Athènes.


     

     

        

    2. Nom de genre : Callophrys Billberg, 1820.

    "Green hairstreaks" en anglais, "elfins" pour les américains.

    a) Description originale :

    Callophrys Billberg, 1820; Enumeratio Insectorum, in  Museo Gust. Joh. Billberg Stockholm, Selbstverlag page 80.


    G. CALLOPHRYS Eg* Hesperia Fbr. Papilio ol.

     alis 3 caudatis. .../Alis 2 caudatis Vulcanus Ind.or. Fbr./Arges Canton. Egh.33. /Alis unicaudatis. Rubi Svec./ Linn.  

    *Eg  Author hujus operis : "décrit par l'auteur".

    — Type spécifique: Papilio rubi Linnaeus. (sélectionné par Scudder, 1875).

    — Description : Ce genre appartient, dans la classification de Billberg, aux Zephyriides [cf. Zephirus de Dalman, 1816], Tibiis posterioribus apice tantum calcaratis : tarsis tenuissime unguiculatis et à sa  sous-division Pedibus omnibut gressoriis. Le latin zoologique gressoriis (issu de gradior, "marcher" par son parfait gressus) signifiant "propre à la marche", la description se traduirait : pattes postérieures  seulement aptes à marcher par l'apex (?) ; tarse finement ongulé. Toutes les pattes fonctionnelles à la marche".

     

    — Ce genre renferme deux espèces en France :

    • Callophrys rubi (Linnaeus, 1758) ou Thécla de la Ronce (au pourtour des yeux d'un blanc pur, et au front vert). 
    • Callophrys avis Chapman, 1909 ou Thécla de l’Arbousier (au pourtour des yeux et au front roux).  

     

     

    b) caractéristiques.

    Caractéristiques de la tribu des Eumaeinii : 10 nervures sur l'aile antérieure ; yeux velus.

    Les espèces du genre Callophrys se reconnaissent par rapport aux autres Thécla, à l'absence de queue des ailes (simple ébauche de queue vestigiale). 

     

     

     

    Réception et oubli du genre Callophrys ; les genres .

      Ce genre Callophrys n'eut sans doute pas beaucoup de publicité ; son auteur le suédois Gustaf Johan Billberg 1772-1844 était juriste de formation et il poursuivit une carrière dans cette voie tout en s'intéressant aux sciences naturelles ce qui lui valut une réputation de zoologiste et botaniste dilettante. Il était pourtant fondateur de la société linnéenne de Stockholm, et membre de diverses académies, dont l'académie des sciences de Russie.

       Billberg est l’auteur de Monographia mylabridum (1813) Svensk zoologi (1806–1809), Ekonomisk botanik (1815-1816),  et Synopsis Faunae Scandinaviae (1827). Son ouvrage Enumeratio insectorum in museo (1820) est-il la description de sa collection personnelle ?

     

    — Un an avant Billberg, Hübner avait créé (Verzeichniss bekannter p. 79, 1819) le genre Lycus pour y placer le Papilio rubi de Linné, mais le nom était déjà utilisé (pour un coléoptère) et son genre n'est pas valide. Hübner reprit cette description en 1823 avec le nom Licus (Zuträge zur Sammlung exotischer Schmetterlinge 2 p.7), mais ce nom est postérieur à celui de Billberg.

    — Le papillon fut classé successivement dans les genres Papilio [plebejus rurales] de Linné, Hesperia de Fabricius (1793), Cupido de Schrank (1801), Polyommatus de Latreille (1805 et 1809), Lycaena de Fabricius (1807), Zephirus et Heodes de Dalman (1816), puis Thecla de Fabricius (1807). C'est donc sous le nom de Thecla rubi qu'il est décrit entre v1820 et v1895 par la plupart des auteurs. 

    — Donc, si j'interroge le moteur de recherche, je ne trouve aucune mention de Callophrys avant 1875 (hormis dans la publication de Billberg) si j'excepte son utilisation en ornithologie pour qualifier Chlorophonia callophrys (Cabanis, 1861), un fringillidé du Brésil, l'Organiste à sourcils jaunes : "C'est l'Hypothlypis callophrys de Cabanis, pour nous Tanagrella callophrys, aux sourcils d'or et au dessous de la queue noir ; elle est décrite dans le Voyage de Schomburgk, vol. III, page 668, comme venant de la Guyane et du Brésil septentrional".

    — En 1875, Samuel Scudder reconnaît l'antériorité du genre de Billberg dans son Historical Sketch of the generic names  proposed for butterfly, page 132. Il réduit le genre et désigne rubi comme l'espèce type. Kirby (Handbook, p. 54) confirme le genre et remarque qu'il diffère des Théclides européens par l'absence de queue, quoiqu'il existe "a slight notch" (une amorce) avant l'angle anal des ailes postérieures". 

    — En 1899, J.W. Tutt (A natural history of the British lepidoptera, p. 89 ) donne une première description du genre : 

     Head largish, thickly clothed with broadish scales, interspersed with many long fine hairs. Face nearly flat, projected slighty in front of the eyes, moderately broad, vertex with a tuft of curved hairs projecting over the sockets of the antennae. Eyes moderately large  and prominent, hairy. Antennae shortish, inserted at the apex on the outer margin, the full width of the face between them, ending in a gradually tapered club. Palpi slender, porrect, not as long as the head, second segment thickly scaled with long hairs below end segment half as long as  the second, smoothly scaled. Patagia long and slender, rather narrow, tapering rapidly for the apical half ; hairs long, silky, recumbent. Primaries one-third longer than broad, costa deeply and shraply arched  at the base, then straight to the apex, which is very shortly and very slightly depressed ; termen with a slight even curve from apex to tornus, inner margine slightly excised about the centre. Neuration : vein 2 from well in front of the lower angle, 3 from just in front of the angle, 4 from the angle, 5 from the middle of the discocellulars, 6 and 7 from the upper angle ; in the ♀ it extend to the costa  just before the apex, 12 a little longer than the cell. Cell broad, not half the lenght of the wing. Secondaries broad, costa slightly flattened, termen evenly rounded. Neuration, two internal veins, 3 and 4 from the lower angle of the cell, 5 from the cell, 8 short, very highly and suddenly arched near the base towards the costa, with a slight recurve near its end. Legs —♂ fore tarsi longer than tibiae, terminating  in a single hook ; ♀ about the same lenght as the fore tibiae, terminating as the other legs. Mid-tarsi in♂ nearly twice as long as the tibiae, armed for the whole lenght with short fine spines ; ♀ tarsi not so long. Tibiae in both sexes with a pair of short spurs. Hinglegs in both sexes with tarsi longer than tibiae, armed with fine spines for the whole length ; tibiae and tarsi finely and densely scaled.

           Les erreurs de copie sont de moi. J'en retiens : une tête assez large largement recouverte d'épaisses écailles, et couverte de nombreux poils longs et fins ; le sommet de la tête orné d'une touffe de poils courbes se dressant entre la base des antennes. Des yeux de taille moyenne, proéminents et velus. Des antennes courtes terminés par un renflement de forme conique. Des palpes allongés en avant, minces. 


    Origine et signification du nom.

    L'étude des orchidées permet de connaître l'Ophrys abeille, et de se souvenir que le grec ὀφρῦς, ophrûs signifie « sourcil ». De même, les libellules Calopteryx tiennent leur nom de "belles ailes" du grec kallos, "beau". On comprend donc que Callophrys, du grec kállos, et ophrûs, signifie "aux beaux sourcils". Il suffit donc d'aller regarder l'Argus aveugle les yeux dans les yeux :


    azure-de-la-ronce 1865cc

     

      La réponse à la question étymologique semble évidente : quels beaux "sourcils" blancs ! Mais ne faut-il pas plutôt admirer le toupet de poils vert fluo qui orne le front du papillon ?


    — Arnold Spuler (1903-1910) page 54 : de kallos, "beauté", et ophrûs, "sourcil", "aux sourcils formés".

    —  A.M. Emmet (1991) 

    trouve effectivement l' origine étymologique dans les mots grecs kallos, beau, et ophrus, le sourcil, ce qui incite Emmet à suggérer de l'expliquer par une marque verte entre les yeux, plutôt que par l'anneau blanc péri-oculaire, qui est un trait général de la famille des Lycènes et n'est pas propre à ce genre.

    — Hans A. Hürter (1998) :

    "eine Gattung, bei deren Arten eine "schöne Stirn" auffällt, denn die "Augen sind behaart, vorn silberweiß " oder "Stirn grün, die Augen schmal weiß eingefaßt" (Higgins)." Un genre dans lequel les espèces  se distinguent par un "beau front" car  «les yeux sont velus, blanc-argent en avant" ou qu'ils ont  " un front vert, les yeux bordés de blanc étroit"(Higgins) ".

    —Doux et Gibeaux (2007) :

    d"u grec kállos, "beauté", et ophrus, "sourcil" par probable allusion à la rangée frontale interoculaire d'écailles vert métallique, plus ou moins dissimulée, chez les sujets frais, par l'écaillure céphalique brune"."

    — Perrein et al. (2012) 

    "du grec kallos "beauté" et  ophrus, "sourcil", allusion probable aux écailles frontales interoculaires vert métallique."

          L'hésitation vient sans-doute du fait que c'est le mot grec ophrûs, "sourcil", qui aurait donné le mot latin frons, frontis, "front".

    En conclusion, il est possible de présumer, mais non d'affirmer, que le qualificatif "beau" se rapporte au plumeau vert dressé entre les deux yeux et dont la couleur est admirable.

     

     3.  Nom d'espèce : Callophrys rubi (Linnaeus, 1758).

     

    a) Description originale

          Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. page 483.

     — habitat in Rubo aculeato.

    — Localité-type :  Suède, lectotype désigné par Honey & Scoble (2001)

    Cette espèce a une répartition paléarctique. Elle est signalée partout en France. Les chenilles sont polyphages principalement sur des espèces arbustives. 

    — Description :

    Rubi n° 154. P[apilio] P[lebejus] alis dentato subcaudatis ; supra fuscis, subtus viridibus  "Papillon Plébeien aux ailes dentelées à l'extrémité sub-caudale ; les supérieures brunes, les inférieures vertes."

    — références données par Linné: (elles seront étudiées plus bas)

    - Fauna suecica n° 805-806.

    - Albin Ins. planche 5 fig.8.

    - Wilkes Pap. page 62 Pl.1 .a.2.

    - Petiver, gazophylacii tabl. 2 fig. 11.

     

     

    b) Synonymes (INPN, Muséum) et sous-espèces.

     

    Callophrys rubi intermedia Tutt, 1907
    Callophrys rubi rubi (Linnaeus, 1758)  
    Papilio rubi Linnaeus, 1758 

     

    Leraut retient la présence de  deux sous-espèces en France :

    - rubi Linnaeus, 1758.

    - intermedia Tutt, [1907]. Localité-type : Midi de la France.

    Variétés et sous-espèces : 

    1. Les taches blanches de l'aile postérieure sont très variables, et ont incités les auteurs à créer autant de zoonymes que de répartition des points : immaculata Fuchs lorsqu'il n'y a aucun point, ou, à l'autre extrême, punctata Tutt lorsqu'il y en a beaucoup.  Le spécimen-type de Linné, une femelle de type nordique (petite taille et dessous sombre) ne présente aucun point blanc (Verity 1913) ce qui justifiait son nom d'argus caecus. Comme c'est la description de Geoffroy édité par Fourcroy en 1775 qui est valide, cette variété caecus de Geoffroy donne son nom aux variétés sans tache. La variété la plus répandue dans l'ouest océanique porte "une ligne blanche complète, découpée en 7 traits distincts par les nervures et accompagnée d'un point blanc à l'angle anal." (Papillons de Poitou-Charentes.org)

     

    Je vous épargne les bipunctata de Tutt, inferopunctata du même auteur, incompleta de Tutt toujours, etc.

    2. Les couleurs des ailes sont également variables et permet également de décrire des variétés brunnea, olivacea, suffusa, etc.


     

     

    c) Origine et signification du nom d'espèce. 

     

      — Arnold Spuler (1903-1910)page 54 :

    "Rubus, Gattungsname von Himbeere und Brombeere."

     

    — Doux et Gibeaux (2007) page 180 :

    "rubi, génitif du mot latin Rubus, "Ronce" "

     

    — Perrein et al. (2012) :

    "du latin rubus, "Ronce, framboisier", — de ruber "rouge", —, "de la ronce" pour Linné, plante-hôte larvaire secondaire.

     

           Linné donne à ce papillon le nom latin de la ronce ; dans sa description, il donne en effet rubus aculeatus comme la seule plante-hôte du biplan vert. Nous savons maintenant que ce Beau-sourcil couleur chlorophylle fréquente le Genet à balais, le genêt des teinturiers, le Genêt ailé, l'ajonc, la cytise, le lotier, le Sainfoin cultivé, l' Hélianthème vulgaire, les bruyères, la myrtille, le cassis, toute sorte de plante, mais assez rarement la ronce.

    Le nom latin rubus, i désigne la ronce, mais aussi chez Pline le Frambroisier. 

    Linné a décrit le genre Rubus et ses 10 espèces (dont les 7 premières sont fructifères) dans son Species plantarum (1) de 1753 page  493. L'espèce n°1, idaeus c'est le framboisier, Rubus idaea spinosis de Bauhin ;après deux espèces canadiennes, on trouve Rubus caesius, la Ronce bleue, Rubus repens fructu caesio de Bauhin.  Rubus fructicosus est le n°5, c'est la Ronce noire, la ronce commune de Bauhin (Pinax p. 479, à fruits noirs (rubus fructu nigro), rubus caule aculeato, celle que Linné attribue comme plante-hôte à Papilio rubi

     

       Notre nom de ronce a une étymologie inattendue puisque selon le Trésor de la Langue Française (CNRTL) le nom dérive du latin rumicem, acc. de rumex, -icis, attesté au IVe siècle au sens de « ronce » chez Marcellus Empiricus , cf. aussi dans les gloses du X et XIe siècles ; rumex a d'abord désigné une sorte d'arme de jet et une sorte d'oseille ou de patience ainsi nommée à cause de la forme de la feuille en fer de lance. 

     Le Wiktionnaire est plus clair : "Ronce, du latin rŭmĭcem, accusatif de rŭmex « épine »."

     Le dictionnaire latin donne : "Rumex, icis, :  1. Oseille (Pline, 11, 18). 2. Espèce de dard."

     Pour un divertissement roncier :  Tristan et la Ronce : la blanche fleur et le fruit rouge de la passion.


    Archeo-taxonomie.

    L'étude de ce nom doit maintenant être associée à d'autres, avec lesquels il est tissé selon des motifs compliqués.

    1. Fauna suecica de Linné, 1746 : 

      On a vu que Linné donnait en référence de son Papilio rubi sa Fauna suecica ; mais il renvoie à deux numéros, 805 et 806 qui portent respectivement les noms d' "argus myops" (à 42 ocelles) et d' "argus caecus" ou aveugle (aux ailes sans ocelles à la face inférieure). De ce fait, la "phrase spécifique" de sa description de 1758 omet prudemment de préciser si la face inférieure est sans tache noire : elle décrit un hybride de l'actuel Lycaena tityrus (notre argus myope ou Cuivré fuligineux) et de Callophrys rubi. C'est, bien-sûr, le nom d'Argus caecus qu'il convient d'appliquer au rubi. En 1762, Geoffroy décrira, lui, les deux espèces, l'Argus myope, et l'Argus aveugle. 

    2. Les publications qui précèdent celles de Linné.

       a) James  Petiver,1702, gazophylacii page tabl. 2 fig. 11.

     a.11 : Papilio minor superne fuscus, inferne viridis. Observed by Madam Glanvill in the West of England, ac also by Mr Antrobus about Cambridge, I have also once or twice seen it about London. "Petit papillon aux ailes supérieures brunes, inférieures vertes. Observé par Madame Glanvill* dans l'Ouest de la Grande-Bretagne, ainsi que par Mr Antrobus** près de Cambridge. Je l'ai vu une fois ou deux près de Londres."

    * concernant Eleanor Glanville voir :  Zoonymie du papillon la Mélitée du Plantain, Melitaea cinxia.

    ** Robert Antrobus, (..-1730)enseignant à Eton College, "fellow" à Peterhouse de Cambridge et protégé de William Vernon : l'un des collectionneurs de Petiver et de J. Ray. Oncle du poète Thomas Gray, il fut son premier précepteur, et l'initia à l'histoire naturelle


    b) James Petiver, 1717,  Papilionum britanniae icones nomina :

    13. Papilio minor superné fuscus, inferné viridis : Holly Butterfly. Because I first observed it on that tree.

    c) Eleazar Albin, 1720  Ins. planche 5 fig.8.

      The catterpillar d in this plate is like the former in colour, with oblique streaks of a dark green, on the sides.

    His head is of a yellowish brown.It was taken the 4th of July near New-Crofs in Kent, feeding on the inside of the black-berry buds, making a small hole by witch it entered, and eating all the inward part, left the bud feemingly entire. Il fed on them till the 12th of July, and they tyed itself up after the manner of the other butterflies, and changed into a chrysalis, and the 13th of April the year following came forth a butterfly.

    The upper side of the wings are of a light brown colour, the under side of a beautiful Green. I have found not account of either of thes butterflies in any author.


    - Benjamin Wilkes 1747-1749 Pap. page 62 Pl.1 .a.2. Je n'ai pas accès à cette planche : à défaut, du même auteur, 1773 Copper Plates of english moths and butterflies: "The Green Butterfly" Papilio rubi page 118.

     

    Au total, avant que le premier nom français n'apparaisse pour baptiser ce papillon, il avait déjà reçu   les noms d'Argus caecus, de papilio rubi, de Holly Butterfly et de Green Butterfly ; soit, traduits en français, ceux de Argus aveugle, Papillon de la Ronce, Papillon du Houx, et Papillon vert : les ingrédients nécessaires pour la cuisine française qui se fera en 1762.

     

                  II. Noms vernaculaires.


            Les premiers noms jamais donnés à ce papillon furent les noms anglais de "The holly under green butterfly" ("Le papillon vert du Houx") : Petiver, 1702 ,"The holly butterfly" : Petiver, 1717 et "The Green Butterfly" : Wilkes, 1747-49 ("Le papillon vert"). Puis Linné le nomma argus caecus, "Argus aveugle" en 1743.

              En France, il reçut les noms de  "L'Argus vert ou Argus aveugle" (Geoffroy, 1762), "l'Argus vert" (Engramelle, 1779), "Le Polyommate de la ronce" (Godart, 1819), "La Thécla de la Ronce" (G. Chr. Luquet, 1986).

     

     

    I. Les Noms français. 

     

    1. L'Argus vert ou argus aveugle, Geoffroy, 1762.

     L Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 64 n°34.

    "Les ailes de ce papillon sont tantôt brunes, tantôt bleuâtres en dessus. En dessous elles sont toujours d'un beau vert brillant sans yeux." Sans yeux, donc "aveugle" : un bel oxymore pour un Argus dont la définition est d'être doté d'yeux.

      En effet, ce papillon appartient au Troisième groupe de Geoffroy, ses Argus, comme le Mars, l'Argus bleu, le Demi-argus, l'Argus brun, l'Argus myope, le Bronzé et le Miroir.

     Il a emprunté ce nom d'Argus —qui décrit des papillons aux ailes ornées d'yeux comme le héros mythologique Argos panoptes aux cent yeux — à Linné qui, dans sa Fauna suecica de 1746 en a amorcé une série avec ses Argus ocelatus, fuscus, myops et caecus. "L'Argus aveugle" est la traduction de Argus caecus de Linné, attribué à un papillon qui n'a pas d'ocelle à la face inférieure (alis rotundatis integerrimis, subtus viridibus immaculatis).Il s'agit du n° 806 de Linné.

      Geoffroy donne cinq références : celle de Pames Petiver et de John Ray indiquées par Linné, et trois références à Linné : à la Fauna suecica et son n°806 ; au Systema Naturae de 1758 où ce papillon prend le nom de rubi ; mais aussi à une publication plus rare, celle du voyage de Linné aux îles Gotland et Öland en 1741 (it. oel. 7 : papilio argi similis, alis immaculatis supra cyaneis) : cette référence était donnée par Linné dans sa Fauna suecica.

     

    Dans  l'édition latine par Fourcroy en 1785 de l'Histoire des insectes de Geoffroy page 245 , cette espèce est nommée P. caecus. Ce nom est un synonyme de C. rubi. (Tutt, p. 89).

     

     


    2. L'argus verd , Engramelle, 1779.

    Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 185 Planche 43 fig. 90 a-b  par J.J Ernst gravée par J.J. Juillet  1779.  

          "Geoffroy l'a nommé Argus aveugle, parce que son dessous n'a point d'yeux comme tous ceux de cette famille".


    3. Polyommate de la Ronce, Latreille et Godart 1819

    Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 673 n° 175.

    Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.

    Latreille avait crée en 1810 le genre des Polyommates ("à plusieurs yeux", un équivalent d'Argus), défini par "des palpes inférieurs de longueur moyenne, ou courts". (Considérations générales sur l'ordre des insectes p. 355).

     

    Godart, soucieux de voir le nom vernaculaire témoigner des efforts de classification en cours, délaisse sans vergogne les noms employés par ses prédécesseurs et ne se préoccupe  ni du caractère disgracieux de ce "polyommate" au collage grec mal francisé, ni de sa servitude au nom scientifique rubi,  copié littéralement par "de la ronce". 

     

     

    6. Le Polyommate de la Ronce, Godart 1821,

          Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821/1823, page 52 n°150 et page 206  Planche 10 fig.3 et planche X. fig.3 peinte par C. Vauthier et gravées par Lanvin. 

     

    image BHL

                   n308_w313

     

     Ce nom a été repris  par Hippolyte Lucas (1834), P.A. Duponchel et Guenée 1849 , par Le Borgne de Kermorvan en 1836 (in E. Souvestre), Aristide Dupuis 1865.

     

     

    La Chenille.

     

     Le Polyommate de la Ronce (Duponchel, 1849).

    P.A.J. Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles page 68 planche V fig. 19 .  (B.H.L. Libr)

                           

          n80_w314

     

     

    6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

           Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose comme nom principal "La Thécla de la Ronce", et recommande d'éviter l'emploi de "l'Argus vert"  et "l'Argus aveugle" comme "noms trompeurs, procédant de données biologiques erronées ou reposant sur des critères descriptifs inexacts". 

      Dans son travail de création ou de réorganisation des noms vernaculaires, G.Chr. Luquet a regroupé les membres de la sous-famille des Theclinae (ses Théclines) sous les mêmes noms de "Thécla de-" (11 espèces) ou de "Faux-Cuivrés de-" ( 7 espèces), éliminant tous les anciens noms de "Porte-Queue" et, dans le cas de Callophrys rubi, de "Argus", puisqu'il réserve l'emploi d'Argus aux membres de la sous-famille des Polyommatinae (Azurés, Argus et Sablés). Dans une note, il ajoute : "D'un point de vue purement étymologique, le nom d'"argus" s'applique assez mal à Callophrys rubi, dont la livrée ne présente pas la moindre tache ocellée. On préférera donc pour cette espèce le nom de "Thécla de la Ronce". Certes, mais tout le sel du zoonyme "Argus aveugle"  tenait dans cet oxymore!

     D'autre part, l'absence de référence, dans le nom proposée "Thécla de la ronce", à la couleur verte qui permet l'identification la plus évidente de l'espèce, semble regrettée puisque la majorité des auteurs, tout en s'alignant aux recommandations dans l'emploi du nouveau nom, continue d'y associer —et d'employer sur le terrain— le nom d'"Argus vert" (cf infra).

     Enfin ce nom ne doit pas inciter à penser que l'espèce appartient au genre Thecla, dont la taxonomie l'a précisement séparé.

     Par ailleurs, Gérard Chr. Luquet rappelle à nos esprits étourdis —au mien tout du moins— que le nom de "Thécla" (ou "Thècle") est du genre grammatical féminin, comme le prénom dont il est issu.

    A propos du nom Thécla.

    G.Chr. Luquet reprend en nom collectif vernaculaire le nom de genre Thecla créé par Fabricius en 1807. Il avait déjà utilisé ce nom, comme nom spécifique, lors d'une modification en 1796 du nom de son Papilio liria (Ent. Syst.(3),1 p. 239), transformé en Papilio thecla, connu actuellement sous le nom d'Ectima thecla (Fabricius, 1796). 

     Habituellement, les noms de genre créés en 1807 par Fabricius reprennent des épithètes de Vénus : ce n'est pas le cas ici. 

     L'hypothèse la plus facile est d'y voir la reprise du nom de sainte Thècle, comme le propose Emmet (1991) : "le nom d'une vierge et martyre commémorée par l'église grecque orthodoxe. Fabricius était plus enclin que la plupart des autres entomologistes à puiser pour la sources de ses noms des personnages  historiques ou littéraires  en dehors de la période classique, comme par exemple grotiana et Vanessa". (selon Emmet, grotiana honore la mémoire de Hugo Grotius (1583-1645), juriste des Pays-Bas.

     Cette hypothèse me semble très peu probable. Linné avait établi comme règle —pour la botanique, certes— d'exclure des noms toute référence religieuse. 

    Arnold Spuler (1908) reste prudent : "Nom de femme, d'étymologie grecque".

     Il est difficile de proposer une autre piste. Le prénom Thécle vient du grec ancien θεός, theós (« Dieu ») et κλέος, kléos (« gloire, renommée »), schema sur lequel est aussi construit des noms comme Thimokleos, Aristokleos, Damokleos (Damoclès), Polycles, Cleodice, Cléodore, Cléodoxe,et Cléopâtre (gloire du père). Theoclea est un prénom qui a été porté par la sœur d'Alexandre Sévère. Plus intéressant, ce nom désigne une  prêtresse grecque, tutrice du philosophe et mathématicien Pythagore que celui-ci avait rencontré à Delphes, et active vers 600 avant notre ère. Nommée Thémistoclé, elle aurait eu selon Diogène Laerce pour disciple Pythagore, et l'influença principalement dans le domaine moral. Elle est pour cette raison appelée parfois "La première femme philosophe".

     Fabricius a pu vouloir rendre un hommage discret à une femme prénommée Thécle. On sait que l'alouette nommée Le cochevis de Thékla (Galerida theklae  trouve là l'explication de son nom : Elle  a été décrite par l’ornithologue allemand Christian Ludwig Brehm en 18571, qui  a dédié cette espèce, découverte par ses fils à sa fille, Thekla Brehm (1833-1857).

     Très connue est la cousine de Mozart, Maria Anna Thekla Mozart (1758-1841 ), surnommée aussi la Bäsle : ses amours avec Amadeus, et leurs échanges épistolaires et scatologiques, sont fameux.

    Dans la trilogie de Schiller The Wallenstein (achevée en...1799), Thekla est la fille du duc Wallenstein, chef de l'armée de Ferdinand II de Habsbourg.


     

     

    7. Noms vernaculaires contemporains :

     

      Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Callophrys rubi pour présenter ce papillon mais citent page 191 le nom de "l'Argus vert d'Engramelle" .


    —Bellmann / Luquet 2008 : "La Thécla de la Ronce, l'Argus vert".

    — Chinery / Luquet 2012  : "La Thécla de la Ronce".

    — Doux & Gibeaux 2007 : "La Thécla de la Ronce".

    — Higgins & Riley /Luquet 1988 : "La Thécla de la Ronce, l'Argus vert". 

    — Lafranchis, 2000 : "L'Argus vert, la Thécla de la ronce " .

    — Perrein et al. 2012 : "Thécla de la Ronce, Argus vert".

    — Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Argus vert".

    — Wikipédia : "La Thècle de la Ronce ou Argus vert".


                                        Thecla_ronce_2010.jpg

          Timbre par Christophe Drochon, 2010 

     

    III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

     

     

    •  "Brombeer-Zipfelfalter" en allemand ("papillon à queue de la mûre")
    • " Avenu Astainītis" en letton.
    • "Ostrôžkár černicový" en slovaque
    • "Ostruháček ostružníkový" en tchèque
    •  "Žalsvasis varinukas" en lithuanien ("...vert")
    • "Cejialba" en espagnol
    • "Busksommerfugl Grøn" en danois (papillon vert..)
    • "Zöldfonákú csücsköslepke" en hongrois
    • "Groentje" en néerlandais
    •  "Grönsnabbvinge" en suédois ("papillon vert..")
    • "Rohetiib" en estonien
    • "Grønnvinge" en norvégien ("papillon vert")
    • "Zümrüt" en turc ( "émeraude")
    • "Kangasperhonen" en finnois
    •  "Tecla del rovo" en italien ("thécla de la Ronce")
    • "Ostrężyniec Zieleńczyk" en polonais.

     

     

     

     

     

                                                          Timbres-poste - Pays-Bas - Callophrys rubi-Rookie

    Langues celtiques  : 

    1. langues gaéliques :  irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).

    •  en irlandais

    •  en mannois.
    • "dealain-de roinne stiallach Uaine" en gaélique écossais*

    2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welshcymraeg).

    •  pas de nom en breton ; 

    • " Brithribin gwyrdd" en gallois.

     *Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.   http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html

     Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR

     

    Hübner Planche 15 fig.1 et 2 :

                   n18_w363


    Les autres publications jusqu'en 1819.

     

     

              Liste : J. A. E. Goez  1780, Entomologische Beyträge zu des Ritter Linné 12. Ausgabe: Des Natursystems page 90

    Esper 1777 Pap. Europ. part I page 279 tab. 21 fig.2 Der Grünling. image BHL

    n50_w441

    Müller, p. 626 n°237 Der Hinbeervögel (pour Himbeervögel : papillon des mûres)

    Fuessli Insectes suisses p. 31 n° 600 der Grünling

    Scopoli Ent. Carn. p.176 n° 460 : papilio rubi.

    Schoeffer, Icon. Tab. 29 fig. 5-6.

    Borkh. Pap. Europ. Part I p. 1

    Rossi, Fauna Etr. Tom. 2. p. 156.

    Hübner, pap. Tab. 72 n° 364-365 Papilio rubi.

    Illiger : Papilio 

    Ochsenheimer, Pap. Eur. Tom. I. :

    Martini :p. 204 der Blinde Argusschmetterling ; der Himbeervogel ; der Grünling ; der Braun Tagvogel der Brombeerstaude.

    Glasbach : schmetterling p. 21 tab.10 f.5-6  das kleine Schwalbenschwänzchen

     


    IV. Les noms vernaculaires en anglais (M.A. Salmon, 2000).

    • "The holly under green butterfly"  : Petiver, 1702 ("Le papillon du Houx au dessous vert")
    • "The holly butterfly" : Petiver, 1717
    • "The Green Butterfly" : Wilkes, 1747-49 ("Le papillon vert")
    • "The Green Fly" : Harris, 1766
    • "The Green Papillon" : Harris, 1775
    • "The Bramble or The Green Fly" : Harris, 1775 ("Le papillon vert ou de la mûre")
    • "The Green  Hairstreak or Hair-streak" : Lewin, 1795 ; Samouelle, 1819 ; Jremyn, 1824 ; Morris, 1853 ; et la plupart des auteurs suivants. ("le Porte-Queue vert")
    • "The Green Underside" : Samouelle, 1819. (le "Dessous vert")

     

     

          Lewin 1795  The Papilios of Great-Britain page 92 planche 44.

     

    V. Le bonus : la couleur verte de l'Argus Vert.

     

      Callophrys rubi est parfaitement visible lorsqu'il est présenté dans les pages d'un guide de papillon ; pourtant, il devient extrêmement difficile à observer lorsque, posé sur une feuille —verte—,  il replie ses ailes — vertes également.  

     Notre papillon fréquente  un large éventail d'habitats, y compris les prairies arbustives, les prairies, landes, bois et les lisières des forêts en Europe, en Asie et en Sibérie, autant d'endroits où la couleur verte mâtinée du brun du recto de ses ailes, ne manque pas, surtout dans sa période de vol, entre mars et juin.

    Pourtant, les autres papillons, comme les militaires, n'utilisent pas la couleur vert unie pour se camoufler, mais plutôt les tigrures, zébrures, mouchetures et stries basées sur la "coloration disruptive" cherchant à briser les contours.

     D'autres papillons mâles affichent des couleurs vives comme signal de séduction sexuelle.

    En réalité, Callophrys rubi dispose d'un secret : le vert de ses écailles est très spécial, à la pointe des nanotechnologies et basé sur "un cristal biphotonique", une "structure gyroïde".

    Les animaux produisent des couleurs de deux façons: soit par des pigments naturels microscopiques qui absorbent certaines longueurs d'onde de la lumière et reflètent les autres, créant une couleur visible qui est ciblée pour son principal prédateur. Soit par des structures physiques microscopiques, qui agissent comme des prismes qui réfléchissent et diffusent la lumière pour produire une couleur qui est différente de la peau.  Bien que les couleurs pigmentaires sont de loin les plus répandues, plusieurs études récentes ont démontré que les couleurs physiques sont largement utilisés dans le règne animal ( Srinivasarao 1999 ; Tayeb et al . 2003 ; Vukusic & Sambles 2003 ;Kinoshita & Yoshioka 2005 ; Welch 2005 ; Prum et al . 2006 ).  

     Si les écarts de configuration sont périodiques, avec une périodicité de l'ordre de la longueur d'onde de la lumière visible, on les appelle souvent des structures à cristaux photoniques biologiques.

      - Chez les insectes, le type de cristal photonique le plus fréquemment trouvé et le plus simple est la « multicouche » : c'est un  cristal photonique unidimensionnel. Ce sont eux qui sont responsables pour les couleurs métalliques de la cuticule du corps et les élytres de nombreuses espèces de coléoptères . 

      -Des structures multicouches plus complexes, montrant des variations structurales dans les couches, se produisent dans les crêtes d'écailles des ailes de nombreuses espèces de papillons, en particulier morphos ( Ghiradella et al 1972. ; Ghiradella 1991 ;Vukusic et al . 1999 ; Kinoshita et al . 2002 ; Wickham et al . 2006 ).

    -  Des cristaux photoniques tridimensionnels, ayant une distribution périodique tridimensionnelle d'indices de réfraction, se trouvent dans les écailles de charançons ( Welch 2005 ) et de papillons ( Morris 1975 ; Ghiradella & Radigan 1976 ; Argyros et al . 2002 ; Biró et al . 2003 ; Vukusic & Sambles 2003 ; Kertész et al . 2006 ; Prum et al 2006. ).

    - Parmi ces derniers, une structure gyroïde est caractéristique de Callophrys rubi, mais également peut-être d'autres lycaénidés comme Parides sesostris, Mytoura gryneus, Cyanophrys remus, et Callophrys dumetorum.

     

    C. Rubi a donc choisi la seconde solution ; la couleur de ses écailles n'est  pas due à un pigment vert, mais " la couleur verte uniforme de la surface inférieure de l'aile  est due à l'effet intégré de l'iridescence d'une mosaïque de grains polygonaux de 5,4 μ m. diamètre et 1 μ m. d'épaisseur. L'ultrastructure de chaque grain est un réseau cubique simple, de paramètre de maille 0257 μ m. Les résultats de couleurs irisées de cette structure agissant comme une diffraction de réseau en volume donnant un facteur de réflexion de pic à environ 0,548 μ m., le vert." (Morris, 1975), dans une structure en treillis  à trois dimensions organisée en domaines irréguliers ( Morris 1975 ;Ghiradella & Radigan 1976 ; Jones & Tilley 1999 ; Tilley 2000 ).

     Récemment, Michielsen et Stavenga 2008 ont identifié la structure de la cuticule dans les écailles de l'aile ventrale de C. rubi comme étant de type gyroïde, une structure prometteuse pour ses applications biomimétiques ( Parker & Townley 2007 ), telles que la réplication ( Huang et al. 2006 ; Gaillot et al. 2008 ) dans les structures photoniques tridimensionnels.

      Cette structure en trois dimensions fonctionne comme un cristal biophotonique, donnant lieu à divers effets de polarisation. En général, la réaction des insectes à la lumière polarisée peut être directe, indirecte par l'intermédiaire de différents modèles de réflexion à partir d'un substrat, ou les d

    eux.

     L'hypothèse de Michielsen et Stavenga  est que le papillon oriente ses ailes par rapport au vecteur électrique de la lumière du soleil et de la position du soleil. Comme leurs perchoirs  sont généralement des feuilles vertes, ils suggèrent que leur couleur verte leur permet de trouver des partenaires en utilisant des signaux de polarisation pour la communication intra-spécifique tout en restant camouflé à leurs prédateurs, les oiseaux, dont les yeux sont insensibles à la polarisation. La lumière crée est polarisée non pas linéairement, mais elliptiquement, produisant un signal qui peut être spécifiquement capté par les récepteurs optiques des papillons de la même espèce, et non par les autres animaux. Il est bien démontré que, si ces effets ultraviolets et de polarisation sont invisibles pour un observateur humain, les cellules sensorielles visuelles des yeux de papillon sont généralement sensibles à la polarisation ( Bandai et al. 1992 ; Kinoshita . et al 1997) et que la vision de polarisation est utilisée dans la ponte, l'alimentation (Kelber et al. 2001 ) et  la reconnaissance des partenaires sexuels pour l'accouplement ( Sweeney et al. 2003 ). L'importance de la sensibilité à l'orientation du soleil polarisée a également été démontrée dans le comportement de perchoir chez Callophrys (Johnson & Borgo 1976 ).

     L'équipe internationale de chercheurs de l'Université de technologie de Swinburne, en Australie et Friedrich-Alexander d'Erlangen-Nuremberg Universitat en Allemagne, a produit un cristal photonique qui peut diviser la fois la lumière polarisée circulairement à gauche et à droite, et dont la conception est inspirée par  les nano-structures en 3-D des ailes de Callophrys rubi, qui contiennent une immense foule de ressorts hélicoïdaux interconnectés à l'échelle nanométrique.

     Ce capteur artificiel plus petit que la largeur d'un cheveu humain qui pourrait rendre la communication optique rapide et plus sûr.

     

    Sources du paragraphe : 

      — Michielsen (K), H. De Raedt,* and D. G. Stavenga   2009  "Reflectivity of the gyroid biophotonic crystals in the ventral wing scales of the Green Hairstreak butterfly, Callophrys rubi" J. R. Soc. Interface  14 oct. 2009 :http://rsif.royalsocietypublishing.org/content/early/2009/10/09/rsif.2009.0352.full.html

    —  Michielsen (K.), Stavenga (D.G.)  2008 , "Gyroid cuticular structures in butterfly wing scales: biological photonic crystals", J R Soc Interface. 2008 January 6; 5(18): 85–94.  

    —Turner (Mark D.) , "Miniature chiral beamsplitter based on gyroid photonic crystals" Nature Photonics 7, 801–805 (2013)  


     

     

                 Bibliographie, liens et Sources.

     

     

    — Funet :Callophrys

    — Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Callophrys rubi.

    — UK Butterflies :callophrys rubi.

    — lepiforum : callophrys rubi

     —Images : voir les superbes dessins de Hübner . 

    HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ; Nr. http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up

     

                     I.  Étymologie des lépidoptères :


    — EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

    — GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler : Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.

    — GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882  pages 303-317,

      https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)

    — Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

    — JERMYN  L.: The Butterfly Collector's Vade Mecum: or a Synoptical Table of English Butterflies. 1824. http://archive.org/stream/butterflycollect00jerm#page/n6/mode/1up

     

      — HELLER (John Lewis) - 1983 -"Studies in Linnaean method and nomenclature", Marburger Schriften zur Medizingeschichte, Bd.1983;7:1-326.Frankfurt am Main ; New York : P. Lang,

    —HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

    — ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclatureen ligne.

    — JANSENN (August) 1980, "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.

     — KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

    — MACLEOD (Roderick Donald) 1959 Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres.

    — RAMANN (Gustav) 1870-76, Die Schmetterlinge Deutschlands und der angrenzenden Länder in nach der Natur gezeichneten Abbildungen nebst  erläuterndem Text, 4 Bände, Band 1, Arnstadt 1870-1876. 

    — SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.

     — SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.

     —SPULER  (Dr Arnold), 1901-1908, Die Europas Schmetterlinge, . Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL

     



            II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.

    — ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen

    — ALDROVANDI (Ulysse) 1602 De animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus. J. B. Bellagambam (Bononiae) 1602 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248

     

    — BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

    BILLBERG (Gustav John) : Enumeratio insectorum in Museo Gust. Joh. Billberg ,[Stockholm] :Typis Gadelianis, 138 p. http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    — BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

     BOISDUVAL Histoire naturelle des insectes Roret 1836 books.google.fr/books?id=2Kgi4FH6kj0C

    — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833]. BHL Libr

    —  BOISDUVAL (Jean-Alphonse) Essai sur une monographie des zygénides : suivi du Tableau méthodique des lépidoptères d'Europe Paris : Méquignon-Marvis 1829 Gallica

    — BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

    — BRIDGES (Charles A.) 1993 Bibliography (Lepidoptera: Rhopalocera)  2nd ed. C.A. Bridges in Urbana, Ill . Archiv.org. 

    — CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

    — CURTIS, J. (1823-1840). British Entomology; being illustrations and descriptions of the genera of insects found in Great Britain and Ireland: containing coloured figures from nature of the most rare and beautiful species, and in many instances of the plants upon wich they are found. Vol. V. Lepidoptera, Part. I. Londres.             http://biodiversitylibrary.org/page/8221625#page/71/mode/1up

    — DAREMBERG (C.) et SAGLIO (E.),  Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines  (1877-1919) Univ. de Toulouse Le Mirail :http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/rechercher.xsp?qid=sdx_q3&hpp=51&p=7&filtre=A

    — DALE (Charles William) 1890 The history of our British butterflies containing - a full bibliographical note of each species, with copious extracts from the old authors; and full descriptions of all the British species, their eggs, caterpillars, chrysalides and varieties, with a notice of their habits, localities, frequency,  J. Kempster : London 1890 Archiv.org.

    — DENIS, J. N. C. M. & SCHIFFERMÜLLER, I.] 1775. Ankündung eines systematischen Werkes von den Schmetterlingen der Wienergegend, herausgegeben von einigen Lehrern am k. k. Theresianum.. Vienne. 322 pp. http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    DOUBLEDAY (Edward), WESTWOOD (John O.) The genera of diurnal Lepidoptera their generic characters ; illustrated with plates by W.C. Hewitson. Vol. 1 London, 1846-52 

     

    — DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

    — DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. 

      http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

    — DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. BHL.Library

    —  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

    — ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), 1779, Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst et gravés et coloriés sous sa direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour décrits par le R.P. Engramelle, Religi[eux] Augustin, Q[uartier] S[aint-] G[ermain] Se vend à Paris chez M. Ernst, auteur ; Bazan ; P.M. Delaguette, imprimeur ;  Basan & Poignant marchands d'Estampes rue et et Hôtel Serpente. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Tome II . (i-ii), pp 207-229, espèces n° 102-112, puis suppléments pp; 230-333 puis Table. Books-Google.

    — ESPER (Eugenius Johannes Christian) Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur / mit Beschreibungen, herausgegeben mit Zusätzen von Toussaint von Charpentier. Leipzig : T.O. Weigel, [1829-1839] En ligne BHL.

      — FABRICIUS (Johann Christian) 1807  "Nach Fabricii systema glossatorum" in Johann Karl Wilhelm Illiger, "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge [...], Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    — FABRICIUS (Johann Christian) 1787  Fabricii Mantissa insectorum Hafniae 1787 en ligne Goettingen.

    — FABRICIUS (Johann Christian)  1798  Supplementum Entomologiae systematica , Hafniae.

     — FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

    — FUESSLI (Johan Caspar) Verzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten : mit einer augemahlten Kupfertafel: nebst der Ankhundigung eines neuen Insecten Werks Joh. Caspar Fuesslins 1775.  BHL libr

     — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

    — GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

    — GEER, (Charles de), 1771 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, .Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

    — GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 : Bibl. Strasbourg

    — GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

     —  GRIFFITH (W. J. )  Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne jusqu'en 1882, ,... publié par les soins de T. Bézier. Rennes : Impr. Fr. Simon, 1902.

    — GRIFFITH (William John) 1879 "Sur quelques-uns de nos lépidoptères nuisibles", Extrait duBulletin de la Société polymathique du Morbihan. 1er et 2e semestre 1879, 37 pages.  

     FRISCH (Johann Leonhard.) 1730 . Beschreibung von allerley Insecten in Teutsch-Land : nebst nützlichen Anmerckungen und nöthigen Abbildungen von diesem kriechenden und fliegenden inländischen Gewürme : zur Bestätigung und Fortsetzung der gründlichen Entdeckung : so einige von der Natur dieser Creaturen herausgegeben : und zur Ergäntzung und Verbesserung der andern (1730)  Berlin : Verlegts Christ. Gottl. Nicolai  https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

     — HARRIS  (Moses) 1775 : The English Lepidoptera: or, The Aurelian's Pocket Companion, xv, 66p. 1 pl. color. London : J. Robson 1775.

     — HAWORTH Adrian Hardy Lepidoptera Britannica;: sistens digestionem novam insectorum Lepidopterorum ...London, 1803, Google books

    — HIGGINS (L. G.) et RILEY (N. D.) 1988. Guide des Papillons d'Europe : Rhopalocères. Troisième édition française. Traduction et adaptation par Th. Bourgoin, avec la collaboration de P. Leraut, G. Chr. Luquet et J. Minet. Delachaux et Niestlé édit., Neuchâtel ,1988, 455 pages.

    — HONEY, M. R. & SCOBLE, M. J. 2001. "Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea)". Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399.

      HÜBNER, J. 1779: Sammlung europäischer Schmetterlinge. 1779. BHL 

    — HÜBNER, (Jacob), 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche,  Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1u

    — HUFNAGEL, W. F. 1766. Tabelle von den.Tagvögeln der hiesigen Gegend, woraus denen Liebhabern der Insekten Beschaffenheit, Zeit, Ort und andere Umstände der Raupen und der daraus entstehenden Schmetterlinge bestimmt werden. Berlinisches Magazin, oder gesammlete Schriften und Nachrichten für die Liebhaber der Arzneiwissenschaft, Naturgeschichte und der angenehmen Wissenschaften überhaupt, 2(1): 54-90. 

    — LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

       LATREILLE (P.A.) 1796 Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel par le citoyen Latreille Paris, Brive : 1796 pages 140-149.

     — LATREILLE, P. A., 1804. "Tableau méthodique des Insectes", pp. 184-187 in Nouveau Dictionnaire d’Histoire Naturelle, Paris : Déterville. vol.24. 

    LATREILLE (P.A.) Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, Paris : Detreville vol. 17, 1803 ici

    LATREILLE (P.A.) Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle vol. 24 1818 : Classification page 501 http://books.google.fr/books?id=I_NBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=vanesse&f=false

    —LATREILLE, P. A., 1805. Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Crustacés et des Insectes. Tome XIII, p. 369. Paris : Dufart.

     — LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 350-370.

     —LATREILLE  (P.A) et Olivier Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle 2eme édition tome 27 1818.

     — LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819 , Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9 1819. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     — LERAUT (Patrice) 1997 "Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse" (deuxième édition) Alexanor, 20, Supplément hors série : 1-526, 10 illustr., photog, 38 fig.

    — LEWIN, W. 1795 The Insects of Great Britain, systematically arranged, accurately engraved, and painted from nature, with the natural history of each species BHL library

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/103670#page/7/mode/1up

     

    — LUCAS ([Pierre-] Hippolyte)  Histoire naturelle des lépidoptères d'Europe Paris : Pauquet  1834 ouvrage orné nature de près de 400 figures peintes d'apres, par A. Noel, et gravées sur acier.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4416154.r=lucas+papillons.langFR 

     http://www.biodiversitylibrary.org/item/53843#page/11/mode/1up

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 "Les noms vernaculaires français des Rhopalocères d'Europe", Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français, tome 14, juillet-septembre 1986, suppl.)

    — LUQUET (Gérard Chr.) 1986 —in : PFLETSCHINGER (Hans). Papillons.Comment identifier et reconnaître les papillons d'Europe et leurs chenilles traduit et adapté de l'allemand par G. Chr. Luquet. 80 p., 88 illustr. photogr. coul. Collection "Miniguides Nathan tout terrain". Fernand Nathan édit. Paris.

    — MOFFET (Thomas) 1634 Insectorum, sive, Minimorum animalium theatrum.  Londini : Ex officin typographic Thom. Cotes et venales extant apud Guiliel. Hope, 1634.  BHL.

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buch'oz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x

    — MERIAN (Maria-Sibylla) Der Raupen wunderbare Verwandelung, und sonderbare Blumen-nahrung: worinnen, durch eine gantz-neue Erfindung, Der Raupen, Würmer, Sommer-vögelein, Motten, Fliegen, und anderer dergleichen Thierlein, Ursprung, Speisen, und Veränderungen, samt ihrer Zeit, Ort und Eigenschaften (Band 2) Nürnberg , Frankfurt , Leipzig, 1683 Volume 2 (insectes d'Europe) digitalisé par  Universitätsbibliothek Heidelberg;

     — MERRET (Christopher) 1667  Pinax Rerum Naturalium Britannicarum. 1667. Google Books

    http://books.google.co.uk/books?id=p0SjZ7N6TA0C&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    — MOORE (Frederic) 1890-1913 Lepidoptera indica, L. Reeve : London, 1890-1913. BHL

    — OBERTHÜR (Charles) 1904 Études de Lépidoptérologie comparée, Rennes : Oberthür, 1913 Openlibrary

      — OBERTHÜR (Charles), HOULBERT (Constant), 1912-1921, Faune entomologique armoricaine. Lépidoptères. Rhopalocères, Rennes : Imprimerie Oberthür 1912-1921, 258 pages.

    — PETIVER (James), 1702-1706? Gazophylacii naturae & artis, : decas prima-[decima]. In quaÌ‚ animalia, quadrupeda, aves, pisces, reptilia, insecta, vegetabilia; item fossilia, corpora marina & stirpes minerales eÌ€ terra eruta, lapides figuraÌ‚ insignes &c. Descriptionibus brevibus & iconibus illustrantur. Hisce annexa erit supellex antiquaria, numismata, gemmae excisae, & sculpturae, opera figulina, lucernae, urnae, instrumenta varia, inscriptiones, busta, reliquaque ad rem priscam spectantia: item machinæ, effigies clarorum virorum, omniaque arte producta... / Jacobus Petiver Londini: : Ex OfficinaÌ‚ Christ. Bateman ad insignia Bibliae & Coronae, vico vulgo dict. Pater-Noster-Row., MDCCII. [1702-1706?]. Version Google books de 1702 ou mieux GDZ Göttingen (Planches).

    — PETIVER (James) 1695-1703 Musei Petiveriani centuria prima-decima, rariora naturae continens: viz. animalia, fossilia, plantas, ex variis mundi plagis advecta, ordine digesta et nominibus propriis signata, London, 1695-1703 Version Books-Google.

    — PETIVER (James) 1767 Jacobi Petiveri Opera, historiam naturalem spectantia containing several thousand figures of birds, beats, fifh, reptiles, insects shells, corals, and fossils; also of trees, shrubs, herbs, fruits, fungus's, mosses, sea-weeds, &c. from all parts, adapted to Ray's History of plants on above three hundred copper-plates, with English and Latin names, London, James Empson (éditeur), 1767  Version Books.Google 

    — PETIVER (James) 1717 Papilionum Brittaniae Icones (1717)  

    — PERREIN (Christian) 2012 et al. , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

    —  PODA (Nicolaus) 1761. Insecta Musei Græcensis, quæ in ordines, genera et species juxta systema naturæ Caroli Linnæi. Graecus [= Graz]. (Widmanstadius). 127 pp. Google books

    — RAY  (John) Historia insectorum, Londini 1710 Archive.org

    — RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

     ROBERT (Paul A.)  1934 — Les Papillons dans la nature, Delachaux et Niestlé : Neufchâtel et Paris,  405 p., 64 pl. couleurs books.google.fr/books?id=jSFDAAAAYAAJ

    — RÖSEL VON ROSENHOF   1764-68  De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library 
    — Rösel von Rosenhof 1746 Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung  Nürnberg.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

     — SALMON (Michael A.) 2000, The Aurelian legacy, British butterflies and their collectors, University of California Press, 2000.

    — SCHAEFFER (Jacob-Christian)  Iacobi Christiani Schaefferi  1766Icones Insectorum circa Ratisbonam indigenorum coloribus naturam referentibus expressae = Natürlich ausgemahlte Abbildungen Regensburgischer Insecten Regensburg [Ratisbonne]: gedruckt bey H.G. Zunkel, [1766?-1779?] ; Gravure par Haid, Johann Jacob (1704-1767), 5 tomes in-4° avec 220 planches coloriées VOL. II Google

    SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

     — SCUDDER, S. H. 1875. "Historical sketch of the generic names proposed for Butterflies: a contribution to systematic nomenclature". Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, 10: 91-293. 

    — SODOFFSKY (Wilhem),1837. "Etymologische Untersuchungen ueber die Gattungsnamen der Schmetterlinge"  Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. 10(6) : 76-97.

     — SOUVESTRE (Émile), 1836  Voyage dans le Finistère par Jacques Cambry, revu et augmenté par- : "Tableau systématique des lépidoptères qui se trouvent dans le département du Finistère" par  [(Hesse et) Le Borgne de Kermorvan] Brest : Come et Bonetbeau, 1835 page 165

    — SWAMMERDAM (Jan) 1685 Historia insectorum generalis et 1737-38 Biblia naturae (Leyde)

    http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/65389/rec/3

    — TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

    — VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

      — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789). https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    — WALCKENAER (C.A.) 1802,  Faune parisienne, insectes, ou, Histoire abrégée des insectes des environs de Paris classés d'après le système de Fabricius; précédée d'un discours sur les insectes en général, pour servir d'introduction à l'étude de l'entomologie accompagnée de sept planches gravées Paris : Dentu 1802 en ligne BHL.  

     

    — WESTWOOD (J O) & HUMPHREYS (Henry Noël),1841. British butterflies and their transformations, William Smith : London  BHL

    — WILKES (Benjamin) 1773 One hundred and twenty Copper plates of English moths and butterflies ... with a natural history London : Benjamin Wilkes   Books.google.

    — WILKES (Benjamin), 1747-49 The english moths and butterflies, etc... London : printed for the author  Books.Goggle

    — ZIMMER, (Dieter E., rédacteur du mensuel Der Zeit) 2012 A guide to Nabokov's Butterflies and Moths et Butterflies and Moths in Nabokov's Published Writings , Web version 2012.


     

                               III. Boite à liens. 

          Liste des références d' auteurs avec les liens vers leurs publications:  http://www.ukbutterflies.co.uk/references.php

    Taxonomie : Global Butterfly Information System :http://www.globis.insects-online.de/search

    Les papillons du Systema Naturae de 1758  :   http://en.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera_in_the_10th_edition_of_Systema_Naturae

    Albin :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN477852769

    Billberg http://www.biodiversitylibrary.org/item/105024#page/87/mode/1up

    Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

    Boisduval Tableau meth. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97190k/f1.image.pagination.r=Boisduval.langFR

    Boitard, 1828. : http://books.google.fr/books?id=K3ShlXhmFsEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Dale https://archive.org/stream/historyofourbrit00dalerich#page/n5/mode/2up

    Denis et Schiffermüller : http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&IDDOC=441200

    Doubleday & Westwood  http://www.biodiversitylibrary.org/item/49323#page/5/mode/1up

     

    Duponchel, chenilles 1849 : BHL :  

     http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

    Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

    et https://archive.org/stream/papillonsdeurop00ernsgoog#page/n159/mode/2up

    Engramelle vol. 2 : http://books.google.fr/books/about/Papillons_d_Europe_peints_d_apr%C3%A8s_natur.html?id=jbS5ocRuGsYC&redir_esc=y

    Engramelle vol. 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84701433

    Esper : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/9/mode/1up

    Fabricius :1775  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

    Fabricius 1787 : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=25707

    Fabricius 1807 :  https://archive.org/stream/magazinfrinsek06illi#page/280/mode/2up

    Frisch https://archive.org/stream/johleonhardfrisc01fris#page/n7/mode/2up

    Fuessli    http://www.biodiversitylibrary.org/item/78769#page/11/mode/1up

     Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

    De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

    Goedart par Lister 1685 : http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1

    Godart 1821 BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

    Godart latreille 1819 :   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58338273/f334.image.r=Godart.langFR

     https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

    Harris M. 1766 http://archive.org/stream/Aurelian00Harr#page/n7/mode/2up

    1840 : http://www.biodiversitylibrary.org/item/120628#page/9/mode/1up

    Hübner 1779 http://www.biodiversitylibrary.org/item/89180#page/1/mode/1up

    Kirby  1871: http://www.biodiversitylibrary.org/item/64906#page/9/mode/1up

    Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

    Latreille 1810 :  http://www.biodiversitylibrary.org/item/47766#page/358/mode/1up

    Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

    Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

    http://books.google.fr/books?id=Jps-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=elinguis&f=false

    Linné, Mantissa plantarum   http://bibdigital.rjb.csic.es/spa/Libro.php?Libro=947&Pagina=545

    Linné fauna suecica 1746 :http://biodiversitylibrary.org/bibliography/63899#/summary

    Linné fauna suecica 1761 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/46380#/summary

    Linné S.N. 1767 :http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN362053723&DMDID=DMDLOG_0001&LOGID=LOG_0001&PHYSID=PHYS_0002

    Merian, Insectes d'Europe : http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/merian1683bd2

    Moffet :    http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/60501#/summary

    Moore, Lep. indic http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/8763#/summary

    Ochsenheimer 1808 http://archive.org/stream/dieschmetterling12ochs?ui=embed#page/180/mode/1up

    Petiver James, Musei petiveriani centura prima 1695 digitalisé par Google  (accès partiel)

    http://books.google.fr/books/about/Musei_Petiveriani_centuria_prima.html?id=vp05AAAAcAAJ&redir_esc=y

    Petiver, Gazophylacii :books.google.fr/books?id=sp05AAAAcAAJ

    Petiver, Papilionum brittaniae 1717  in Opera Books .google  

    Ray  : https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/n11/mode/2up

    Réaumur : http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/11/mode/1up

    Rösel : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/7362#/summary

    http://www.biodiversitylibrary.org/item/31182#page/138/mode/1up

    http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga

    Rottemburg : 

    http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

    Scopoli Entomologia carniolica 1763

       http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

    Soddoffsky :http://www.archive.org/stream/bulletindelas10183768mosk#page/n82/mode/1up

    Scudder http://biodiversitylibrary.org/page/3076769#page/269/mode/1up

    Spuler : http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

     De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

    Walckenaer : http://www.biodiversitylibrary.org/item/79375#page/289/mode/1up

    Westwood et Humphreys 1841 : http://biodiversitylibrary.org/bibliography/12483#/summary

    Wilkes, english moths and butterflies http://books.google.fr/books?id=x1xnr4VCDe0C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false 

    Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

    Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

    Rééfrences Bibliographiques en taxonomie : http://butterfliesofamerica.com/US-Can-Cat.htm

     Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

    — Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :

     http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf 

    — Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes 

      http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

       — http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

    — site d'identification ;http://r.a.r.e.free.fr/interactif/photos%20nymphalidae/index.htm

     

     

     

                                              

    Partager cet article
    Repost0
    Published by jean-yves cordier

    Présentation

    • : Le blog de jean-yves cordier
    • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
    • Contact

    Profil

    • jean-yves cordier
    • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
    • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

    Recherche