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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 10:40

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur.

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Sur cette chapelle :

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MENU : Tous les clichés ont été pris (le plus vite possible) lors de l'excursion organisée par la SAF le 6 septembre 2015, M. Henri Le Mer étant président de l'association de sauvegarde du patrimoine religieux de Primelin, et M. Roger Moullec ayant présenté remarquablement la chapelle aux membres. J'ai laissé passer beaucoup de belles choses.

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Je regroupe mes photos ainsi :

 

Retables et statuaire.

Peinture sur lambris

Peinture murale.

Armoiries

Curiosités.

Bannières.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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RETABLES ET STATUAIRE.

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Retable de la Vierge.

Vierge à l'Enfant. Pietà au registre supérieur. Dieu et la colombe de l'Esprit au couronnement. Colonnes aux oiseaux picorant les pampres.

 

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Vue du bas-coté sud.

Le retable de Sainte-Barbe et, à l'arrière-plan, l'autel du Rosaire.

L'autel du rosaire a été élevé par la confrérie du Rosaire créée le 24 août 1649 à Saint-Tugen. Le tableau de 1846 a succédé à l'original qui représentait, outre la Vierge à l'Enfant saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, les mystères du Rosaire en 15 médaillons des mystères joyeux, douloureux et glorieux. Refait en 1846 (inscription : "Mie PRIOL de Klaouen 1846") et en restauré 1990 par Angelescu.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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L'autel et le retable de sainte Barbe.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Sainte Barbe portant sa tour. Bois polychrome.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Statue de Saint Tugen à droite du chœur. Bois polychrome, XVIIe.

Il est représenté en abbé (de l'abbaye de Daoulas) et tient la clef par lequel il guérit de la rage (d'où le chien à sa gauche) et la rage de dents (d'où l'homme qui le prie à genoux à sa droite).

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Un évêque dans une niche posée en applique contre le mur au-dessus d'une petite porte.

 

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Corentin (dans une niche polyédrique "en caveau").

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Michel terrassant le dragon, à gauche du chœur. Bois polychrome, XVIIe.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Un ange passe.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Christophe portant le Christ enfant lors du passage du gué. Bois polychrome, XVIIe.

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Voir mes articles sur l'iconographie de saint Christophe.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint diacre et martyr.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Les 4 "petits saints" ou "santic bihan".

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-Saint Tugen

-Saint Primel, patron de la paroisse de Primelin

-Saint Théodore (en référence à la chapelle éponyme de Primelin), était invoqué contre les fièvres malignes.

-Saint Chrysante  témoigne de la chapelle éponyme de Primelin, dans la vallée nord-ouest de Kerscoulet.  

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Pardon du 21 septembre 2015, copyright Le Télégramme.

 

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Tugen.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Primel.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Théodore.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Chrysante.

"À Rome, le triomphe de saint Chrysanthe et de sainte Darie son épouse, martyrs ; après plusieurs supplices qu’ils endurèrent pour Jésus-Christ sous le préfet Célerin, ils furent condamnés par l’empereur Numérien, à être jetés dans une sablonnière sur la voie Salaria, où on les ensevelit tout vivants sous un amas de terre et de pierres."

Il est représenté tenant contre son ventre les pierres de son supplice (un peu comme saint Etienne, lapidé, est représenté avec des pierres autour de sa tête).

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES PEINTURES SUR LAMBRIS.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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La clôture à balustres des fonts baptismaux porte des  peinture sur  lambris (1679-1705) sur le thème des Sacrements.

  • Le Baptême (1705).
  • Le Baptême du Christ.
  • Le Mariage.
  • La Confession.
  • La Confirmation


1. Sur la clôture, du côté extérieur, Prêtre célébrant un mariage.

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Le couple noble (ou  bourgeois) est entouré de trois témoins ( un homme et deux femmes). Les hommes portent le costume et la perruque Louis XIV, les femmes sont en coiffe.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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L'inscription :

" F. EN. 1705. D.T.D. YVES. POVLHASAN. Fqve ".

"Fait en 1705 D.T.D. Yves POULHASAN, fabrique".

Je ne résous pas l'abréviation D.T.D.

POULHAZAN, POULAZAN est un nom spécifique du Cap-Sizun. A. Deshayes (Dictionnaire des noms de famille, 1995) cite POULAHAN, 1481 à Poullan, POULCHAZAN en 1507 à Cléden-Cap-Sizun, et les toponymes Poulhan à Plouhinec, [ancien lieu noble noté Poulcazan en 1426 et Poulhahan en 1455] ou Poulcazan en 1514 à Plozévet. Il dérive de poul-, "mare, trou d'eau" et -cazan , diminutif de -caz (Le Quaz, 1678 Quimper ou Caz, 1776 Quimper), énigmatique pour Deshayes mais quun auteur d'Ouessant (Mairie) fait dériver de cath, "combattant".

Les généalogistes mentionnent  à Primelin :

Yves ou Yvon POULHAZAN (ca 1615- ca 1669), père de :

Jean POULHAZAN (ca 1649-1720), père de :

Honorable homme Guillaume POULHAZAN (1678-1759) demeurait à Kerloc'h Huella, tout comme son fils Jan.

Alain Perrot, me signale, dans sa généalogie,  un Yves POULHAZAN qui serait né en 1640 et décédé à Primelin au village de Kerdigazul le 8 décembre 1717.  C'est le candidat le plus plausible pour notre fabricien. Il avait épousé le 17 février 1676 Françoise SALAUN. Kerdigazul (Kerdigazul carte d'Etat-Major 1820-1866, Kerdugazul IGN 2020) se trouve à 2,2 km à l'ouest de Saint-Tugen.

 

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Au côté extérieur, au nord : le Baptême.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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L'inscription :

"Mre I. Gloaguen Cré de Primelen en 1705 / Baptise cet enft nay depuis un moment".

"Messire I. Gloaguen curé de Primelin en 1705 baptise cet enfant né depuis un moment".

Il ne peut s'agir de Jean-Joseph Gloaguen, né à Glomel en 1749, recteur de Primelin à partir de 1780. Le patronyme (de gloeu- "clair, brillant, beau" et -cen, -ken "beau" ou bien "peau" ) est surtout attesté au Cap-Sizun, de Douarnenez à Goulien. On trouve 296 mentions à Primelin sur geneanet. 

Il s'agit donc de Jean GLOAGUEN, prêtre à Primelin où il est décédé le 28 décembre 1707.

 

Sans doute (Alain Croix) l'enfant n'a-t-il pas reçu le sacrement à l'église dans les heures suivant sa naissance, comme il est de règle, mais a été ondoyé à la maison en attendant le "supplément de cérémonie".

 

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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A l'intérieur,à l'est,  le Baptême du Christ au Jourdain .

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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A l'intérieur,  la Confession côté nord.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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 Enfin, la Confirmation.

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Les confirmés sont trois adultes, deux hommes en costume bourgeois ou noble de l'époque (ou costume de mousquetaire, avec bottes et chausse rouge), et une femme en coiffe, robe rouge et tablier blanc. À droite, un paysage de montagne ...

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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L' inscription :

 Mre : IAN PERENNS :Rr

HERVE PLOINEC : F : LAN : 1679 

"Messire Jean Pérennès recteur ; Hervé Ploinec fabrique l'an 1679."

Le recteur Jean PÉRENNÈS a également inscrit son nom sur la porte sud de la chapelle Saint-Théodore de Primelin en 1672  ; il reprend le titre de messire, et se signale "doyen du Cap-Sizun". Ce titre apparait effectivement sur une pièce des archives départementales.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES PEINTURES MURALES.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Scène de la Passion : le Baiser de Judas et Pierre tranchant l'oreille du serviteur du grand prêtre.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES ARMOIRIES.

 

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Couronnement de l'autel Sainte-Barbe : Armoiries mi-parti d'Yves du Ménez et de Marguerite de Bouilly, mariés en 1657.

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"MENEZ (DU), sr dudit lieu, paroisse d'Esquibien, - de Lezurec, paroisse de Primelin, - de Prémaigné, paroisse de Trébry.
Ancienne extraction, réf. 1669, neuf générations. ; réf. et montres de 1481 à 1562, paroisse d'Esquibien et de Primelin, évêché de Cornouailles.
D'azur à la croix pleine d'or, cantonnée au premier canton d'une main dextre d'argent ; voyez GUENGAT et KERNICHER. Devise : Et fide et opere.
Gestin, vivant en 1427, épouse Catherine de Lezongar ; un page du roi en 1712.
La branche aînée fondue au XVIè siècle dans Scliczon puis Rospiec ; la branche de Lezurec fondue de nos jours dans Bizien du Lézard. "(Pol Potier de Courcy).

-de Bouilly : d’azur à la bande d’argent, accompagnée de deux croissants de même.

 

 

 

 

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Armoiries de la famille du Ménez, seigneurs de Lezurec en Primelin. Devise FIDE ET OPERE. Collier de l'Ordre de Saint-Michel.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Armoiries mi-parti Ménez et du Gourcuff.

Alain du Ménez épousa Marguerite de Gourcuff (d'azur à la croix pattée d'argent, chargée en cœur d'un croissant de gueules ) en 1600.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Armoiries écartelées de Ménez et Bréhal, entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel. Devise FIDE ET OPERE. Après 1623.

Lire André Croguennec :  En 1623, Yves du Menez de Lezurec épousa Marguerite de Brezal (de gueules à six besants d'or) , fille de Guillaume et de Jacquette du Louet de Coatjunval.
 

http://andre.croguennec.pagesperso-orange.fr/brezal-dh.htm

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Sur les peintures murales.

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Armoiries mi-parti du Ménez/ Brézal présentées par deux lions et coiffées d'un tortil de baron.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Armoiries complexe des alliances du Ménez.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES EX-VOTO.

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https://www.ex-voto-marins.net/pages/lieupage29Primelin.htm

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Le "Saint-Tugen", réplique du cuirassé Bayard.

Il a été offert par René Rivière (1863-1942), lequel fit sur ce bâtiment son dernier embarquement dans la Marine. Le Bayard est un cuirassé mixte (gréement de trois-mâts carrés et machines à vapeur)) à coque en bois aux flancs blindés et à éperon. Il a été construit à l'arsenal de Brest et lancé en 1874. Navire-amiral de l'amiral Courbet, il participa à la campagne de Chine de 1883 à 1885, et à la bataille décisive de la prise de Magong dans l'archipel des Pescadores . L'amiral Courbet (1827-1885, commandant en chef, mourut à son bord du choléra le 11 juin 1885. Le Bayard rapatrie son corps à Toulon pour des funérailles nationales. Il est ensuite désarmé à Brest et sert de ponton.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Le "Saint-Primel", maquette d'un vaisseau à deux ponts et 74 canons de la première moitié du XIXe siècle.

Il était initialement suspendu à la voûte.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES CURIOSITÉS.

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Dîmier (kersanton, XVIe siècle).

C'est une mesure à grains pour la perception des redevances au clergé. Il contient . Posé sur un socle en bois, il permettait par remplissage et rotation de mesurer rapidement du grain, des légumes secs, etc.. La pierre munie d'une cavité d'un volume bien déterminé (ici 2 pintes, environ 2 litres) garantissait la fixité de l'étalon contre les fraudes.

 

La mesure à grains pouvait comporter 2 ou 4 cavités recevant le grain ? Elle était placée sur un support çà roulettes en bois et pouvait tourner à l'aide de deux axes pour faciliter le remplissage de sacs.

La « dîme » est une redevance en nature au clergé. Son taux était variable d'un territoire à l'autre. Il représentait en moyenne 8% [ A Primelin ; 1/30 de gerbe de tout bled.] de la récolte après retrait de la part réservée aux semailles de l'année suivante. Très lourde pour la paysannerie, elle sera supprimée dans la nuit du 4 août 1789.

Le modèle exposé est celui du presbytère de Primelin. Il est du modèle à deux cavités. Le support en bois a disparu.

 (D'après le cartel accompagnant l'objet dans la chapelle)

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Fonts baptismaux anciens en granite.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Le catafalque de 1642.

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Les quatre panneaux du dessus se déplient pour recevoir le cercueil. Ceux des extrémités reposent alors sur les têtes d'Adam et Éve, qui ont été à l'origine du péché originel. Leurs bras en croix évoquent la rédemption par la mort du Christ. Les porte-cierges évoquent la lumière de la résurrection et l 'espérance de la vie éternelle.

Sur le couvercle se voit de chaque coté la Mort avec sa faux ainsi qu'un cartouche. On peut lire sur l'un d'eux :

"Qui speculum cernis

Cur non mortalia spernis

Tali namque domo

Clauditur omnis homo.

A la vue de ce miroir

Pourquoi ne pas mépriser les choses périssables ?

Car c'est en telle demeure

Qu'est enfermé tout mortel. »

Les quatre vers se trouvent ailleurs comme épitaphe ou comme épigramme. On les trouve dans le Compost et kalendrier des bergers imprimés par Guyot Marchant à Paris en 1493 dans une forme plus complète et des vers français plus savoureux :

Qui speculum cernis Cur non mortalia spernis Tali namque domo Clauditur omnis homo.

Cum fex, cum limus, cum res vilissima simus Unde superbimus ? Ad terram terra redimus.

Regarde my, souspire et pleure :

Qui mort attens, et ne scais l'heure :

Prie pour moy qui suis en cendre :

Pense que la te faut descendre.

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On pense immédiatement au Mirouer de la Mort, livre écrit en 1519 en  3602 vers, publié en 1575. Sa source était le Quattuor nouissimorum liber de morte videlicet penis inferni : iudicio et celesti gloria : quem plerique cordiale appellant cuique (sic) predicanti perutilis atque surnmopere necessarius auctoritatibus sacrarum litterarum exemplis et poetarum èarminibus passim refulgens, ,qu'on a attribué à Girard de Vliederhoven et à Denys de Leeuvis, né à Rykel, dit Denys le Chartreux.

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a5281ec005e7310899fe53e748f83fbe.pdf

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Le couvercle : on y voit la Mort sous la forme d'un squelette tenant une faux et un cartouche à inscription.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur.
La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur.
La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur.

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Fragments de vitraux anciens.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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La cheminée.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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LES BANNIÈRES.

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Bannière de la Vierge de l'Immaculée-Conception.

Velours bleu.

Blason de la Bretagne en haut, armoiries papale (*) et épiscopale (**) en bas, datant la bannière entre 1908  et 1914.

(*) Pie X (Giuseppe Sarto), pape de 1903 à 1914 : D'azur à l'ancre de sable posée sur une mer d'argent et d'azur accompagnée en chef d'une étoile d'or, au chef d'argent au lion d'or léopardé et ailé, tenant un évangile ouvert de même portant le texte "PAX TIBI MARCE EVANGELISTA MEUS" en lettres de sable.

(**)  Adolphe-Yves-Marie Duparc né le 05.02.1857 à Lorient, évêque de Quimper le 11.02.1908., décédé le 08.05.1946 à Quimper. Armes : Parti : 1) d’azur à l’agneau d’argent – 2) d’or au lion de sable, tenant une crosse – Sur le tout : un chef d’hermines. Devise : Meulet ra vezo jezuz krist (que soit loué Jésus-Christ).

 

 

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Bannière de sainte Catherine. Verso de la précédente.

Velours rouge, inscription STE CATHERINE PPN.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Saint Joseph ?

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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Bannière de saint Tugen.

D'un coté : bannière blanche montrant le saint avec l'inscription en breton  SANT TUGEN BENIGUET.

De l'autre : la clef de saint Tugen et le monogramme YV.

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin : l'intérieur. Photographie lavieb-aile 2015.

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J'ai omis de photographier de nombreuses autres choses, comme celles signalées par Couffon :

 

"Autels : Maître-autel de 1667. Le tabernacle est surmonté d'un baldaquin à volutes. Encadrant la fenêtre d'axe, deux retables à colonnes torses et niches superposées ; ces boiseries portent une date, 1786, celle de leur restauration. Dans les niches, statues en bois polychrome de la Vierge Mère, saint Corentin, saint Jean l'Ev., saint Tohou (ou Fiacre ?). De part et d'autre du choeur, statues de bois polychrome du XVIIe siècle : saint Tugen (C.) et saint Michel terrassant le dragon.

Côté sud, retable de Notre Dame de Grâce portant deux inscriptions : " FAIT EN 1694 " et " RESTAURE EN 1860 JEAN GUEGUEN RECTEUR. MANCEAUX GUEGUEN PEINTRE " (inscription disparue) (C.).

Sur la balustrade en bois, inscription : " HENRI : LE : GALLIC : FA : DV : ST : R : LAN : 1652. "

 Chancel du choeur et stalles, bois sculpté XVIIIe siècle. Tabouret, bois teinté, XVIIIe siècle - blochet, bois sculpté, XVIe siècle.

- Chaire à prêcher portant l'inscription : " H. H. I. RIOV. FABRIQVE. 1766. " - Confessionnal du XVIIIe siècle.

Peinture au-dessus de l'arc doubleau qui sépare le choeur du bras sud : la Sainte Famille guidée par un ange, signée " BARADEC PINXIT ".

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SOURCES ET LIENS.

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00006352

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29002735

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— CHAUSSEPIED (Charles), 1909, la chapelle Saint-Tugen, Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou, Volume 42.

https://archive.org/details/bub_gb_OUYoAAAAYAAJ/page/n7/mode/2up

et Chaussepied Charles, 1909 Rapport sur la chapelle Saint-Tugen,dans Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1909, p. 109-112.

— CONGRES ARCHEOLOGIQUE DE FRANCE 1957 "Cornouaille" cession 115.

— COUFFON, (René), LE BARS, (Alfred)1988, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PRIMELIN.pdf

 

— COUFFON (René), 1952, L'architecture gothique en Cornouaille,  Mémoire SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffb1a4073.62873873/1952_01.pdf

— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, dossier IA00006352 de l'Inventaire Général

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-tugen-primelin/f24db6bc-e0b0-4968-b2ab-e6dbc9543963

Annexe : enquête de 1977-78 par TOSCER :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006352_02.pdf

—HAMOURY (Maud ), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, Rennes, PUR, 2010,

 

— LE CARGUET (H. ) 1891, Les clés et le culte de Saint-Tugen, Bulletin de la Société archéologique du Finistère tome XVIII Pages 192 à 201.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1891_0274_0283.html

— LE CARGUET (H. ) Petite chronique de Monsieur Saint-Tugen dans, Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1916, p. 184, 213-330.

PARCHEMINOU (Corentin), La Révolution au fond du Cap-Sizun .

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a9b6d2607ec406fc263c544470862248.pdf

— PÉRENNÈS (Henry), 1936, Saint-Tugen en Cap-Sizun

— TOSCER (C.), 1987, La chapelle Saint-Tugen en Primelin, SHAB. p. 336-342.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/548345e82aa077.10302388/1987_24.pdf

— VELLY (Yves), 1930,   Velly Yves, “Saint Tugen et son église : joyau architectural du Cap-Sizun, monument historique monographie & explication de ses nombreux et merveilleux symbolismes,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 février 2020, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/3472. .

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c3dcdf77786c24d8a65eed75a1f067f4.pdf

— Wikipedia

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Primelin_%2829%29_Chapelle_Saint-Tugen_Int%C3%A9rieur_02.JPG

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Bannières. armoiries
3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 14:53

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ARCHITECTURE : LE PORCHE SUD.

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"Le porche aux rampants ajourés et tympan [ajouré] est sur le même modèle que ceux d'Audierne (chapelle Saint-Raymond-Nonnat), Cléden-Cap-Sizun, Goulien, Esquibien, Meilars (église Saint-Meilars), Poullan-sur-Mer, Plogoff. " (Le Seac'h)

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"Le porche latéral, un peu plus tardif, est voûté sur croisée d'ogives avec liernes. L'ouverture extérieure, en anse de panier, est surmontée d'un tympan ajouré qui connut un très vif succès dans le Cap Sizun. Au sommet des deux pinacles et du faux gable, consoles portant les statues de saint Tugen et de deux Apôtres. Les rampants du pignon sont ajourés. Les contreforts sont garnis de niches décorées de coquilles et surmontées d'une accolade et d'un gable très particulier que l'on retrouve à Saint-Théleau de Plogonnec, Tréguennec, Plouhinec, la Trinité en Plozévet." (Couffon)

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Je remarque également le V inversé de la moulure du gable traversant les pinacles, comme sur le porche ouest de la cathédrale de Quimper, à Mahalon, Plogoff en 1547, Plouhinec en 1572, ou Cléden-Cap-Sizun.

 

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Porche sud de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le tympan ajouré :

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Porche sud de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comparez avec le porche sud de Cleden-Cap-Sizun:

 

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Porche sud de l'église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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LE PORCHE OUEST.

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"La façade occidentale est percée d'une belle porte ogivale surmontée d'une accolade et d'un gable flammés. Elle est encadrée de quatre contreforts ornés de niches à dés et culs-de-lampe garnis de statues, les plus rapprochés s'élèvent dans toute la hauteur de la tour une corniche richement sculptée. " (Couffon)

"Le portail, percé à la base de la tour, offre, comme conception et comme réalisation, une telle ressemblance avec celui [porche occidental] de Saint-Herbot qu'il fut certainement construit par le même atelier. La porte en anse de panier est surmontée d'une arcade en tiers-point aigu, à voussures profondes et accolade à fleuron. Un faux gable coupe les pinacles des piédroits pour s'appuyer sur deux angelots portant des banderoles. "(Couffon)

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Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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Porche ouest de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les porteurs des phylactères PAX VOBIS et AVE MARIA.

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À gauche, c'est bien un ange. C'est lui qui accueille le fidèle avec les mots de l'Annonciation : AVE MARIA.

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Porche ouest de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Porche ouest de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À droite, c'est un homme richement vêtu, saluant en touchant le chaperon dont il est coiffé. Ce messager  sort d'une tour crénelée en présentant sa banderole PAX VOBIS, "La Paix soit avec vous !"

 

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Porche ouest de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

 

 

On trouve un exemple identique sous le porche de Lampaul-Guimiliau

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Messager du porche de Lampaul-Guimiliau. Photo lavieb-aile.

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Porche ouest de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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LA TOUR ET SES TOURELLES.

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La tour carrée de 28 m de haut et 6,50 m de large est inspirée, comme beaucoup, de la cathédrale de Quimper ( Couffon 1988, Bonnet 2003) et on y retrouve le motif de la baie unique encadrée d'arcs en mitre géminés. Elle porte sa flèche, non pas en son sommet, mais dans l’angle sud-ouest.

 

"A l'extérieur, la tour est nettement inspirée de celles de Saint-Corentin ; mais, comme à Saint-Herbot, Carhaix et Plouguer, elle ne porte pas de galerie ajourée, et, contrairement aux édifices précédents, n'a, sur chaque face, qu'une seule baie encadrée d'arcades aveugles en mitre. Elle mesure 28 m de hauteur.

Quatre contreforts, dont deux à pinacles étagés, la soutiennent sur la face ouest ; dans les niches de ces contreforts, statues des quatre Evangélistes.

La tourelle d'escalier qui donne accès à la galerie surmontant le portail passe du plan carré au plan octogonal où elle est cantonnée de quatre pinacles ; elle est couronnée d'une flèche importante et a servi de modèle à Saint-Théleau de Plogonnec, Ploaré et Pleyben. "(Couffon 1988).

 

 

"La tour imitée de celle de Quimper est décorée des mêmes fenêtres, des mêmes arcs en mitre, et des mêmes contreforts étagés munis de pinacles ; mais au lieu de deux baies jumelées sur chaque face, elle n'en possède qu'une. Sur la plateforme, la base de la flèche porte l'inscription V.K / GAL sans qu'on puisse savoir s'il s'agit d'un maître d'œuvre ou d'un fabrique.

La tourelle d'escalier, donnant accès du sol à la galerie surmontant le portail, passe du plan carré octogonal où elle est alors cantonnée de quatre pinacles élevés. Elle est surmontée d'une flèche octogonale très importante et qui a servi de modèle aux tourelles de Saint-Theleau en Plogonnec, (1544), de Ploaré (1548) et de Pleyben (vers 1555), monument où se voit également d'ailleurs le même encorbellement supportant la galerie." (Couffon 1952)

 

 

"La tour proprement dite est percée sur chacune de ses faces de longues et étroites fenêtres à multiples colonnettes et séparées par de petits linteaux dans leur hauteur. Une autre balustrade termine la plate-forme sur laquelle repose un lanternon polygonal bien postérieur à la construction du clocher et sans grand caractère; il remplace la flèche qui ne fut jamais exécutée. Aux angles de la balustrade se voient  les substructions des pinacles qui devaient s'élever autour de la flèche centrale. Au sud de la façade occidentale est une tourelle surmontée d'une belle flèche à pans ornée de crochets ; cette tourelle renferme le premier espalier conduisant à la galerie extérieure, puis de là, à un autre escalier placé à l'angle nord-ouest qui mène alors à la plate-forme supérieure." (Chaussepied, 1809)

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Inscriptions de la tourelle nord-ouest du clocher.

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"Une seconde tourelle, au nord-ouest, donne accès au sommet de la tour ; on y lit les dates de 1569 et 1582 et l'inscription : " V. KGAL. " (Couffon). C. Toscer reprend ces données chronologiques. Couffon écrit ailleurs : "Sur la plateforme, la base de la flèche porte l'inscription V.K / GAL"

Je lis pour ma part, malgré les lichens, les dates de 1581 et 15[7]9. Cette dernière date est précédée des lettres X :C.

 

La chambre des cloches porte, parait-il, la date de 1584. Sur la porte de la pièce nord de la tour, il serait inscrit selon le dossier Inventaire 1977 par Toscer  "H : C : R : 1595", qui a été  transcrit comme "Henri Capitaine Recteur en 1594".

Si le nom de ce recteur se trouvait attesté, je serais alors tenté de transcrire ma leçon X: C 1579 par H : C : 1579, pour  Henri Capitaine 1579. Si je ne trouve pas le patronyme CAPITAINE attesté à Primelin, Alain Perrot signale l'existence de plusieurs familles CAPITEN à Primelin entre 1597 et 1628, et que dans 2 familles le prénom est Henry.

J'interroge alors le moteur de recherche qui m'indique qu'Henry CAPITEN était recteur de Penmarc'h en 1591 (H. Pérennès, BDHA 1938). On brûle !

 

 

Il est toujours étonnant qu'un monument classé, étudié, commenté, défendu par une association, restauré, et photographié ne fasse pas l'objet d'une lecture plus attentive de ses chronogrammes et de ses inscriptions, d'une vérification rapprochée et d'une critique plus attentive des données des auteurs de référence. 

Sous ces inscriptions, la frise ressemble à celle de Plogoff.

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Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les gargouilles de la tour.

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Elles ne semblent pas avoir été décrite, mais sont néanmoins truculentes et précieuses à examiner.

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Il y a notamment un moine buveur bien amusant. Je le tiens comme moine en raison de ses cheveux courts et de la cordelière autour de sa tunique plissée (et puis c'est plus drôle), et comme buveur à cause du flacon qu'il porte à sa bouche. Mais si on veut y voir plutôt un laïc buveur de Coca-Cola ou un musicien, pourquoi pas !

Je ne suis pas certain que son rôle d'évacuation des eaux de pluie soit fonctionnel.

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Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Puis, nous avons un lion gueule ouverte, avec une belle crinière, et une queue glissée entre les pattes.

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Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Et enfin, un deuxième moine (ou un homme en tunique ceinturée) qui, bouche largement ouverte, dégueule (excusez-moi, mais c'est le terme), en s'aidant de la main gauche, agenouillé au dessus de nous. La main droite s'accroche à la ceinture. Entre les genoux.. mais arrêtons-nous là.

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Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Terminons plus sagement avec un ange :

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Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Tour de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LES INSCRIPTIONS.

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INSCRIPTION DE LA SACRISTIE.

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I : BRECHONET : F.

Le patronyme BRECHONET ou BRECHONNET ou BREHONET est, sur Geneanet, principalement attesté à Primelin ! Puis viennent Audierne, Esquibien, Pont-Croix ou Goulien : c'est bien un nom du crû !

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Puisque Couffon donne la date de 1720 pour la sacristie, je choisirai volontiers de voir ici le nom de IAN BREHONET FABRICIEN, puisque les généalogistes mentionnent Jean BREHONNET, né vers 1676 à Primelin et décédé le 5 août 1740 à Primelin, cultivateur, demeurant à Kerhas-Izella, et époux de Marie-Anne KERSAUDY.

https://gw.geneanet.org/pthanv?n=brehonnet&oc=&p=jean

https://gw.geneanet.org/alexandre1908?n=brehonnet&oc=&p=jean

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Sacristie de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Sacristie de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la sacristie de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la sacristie de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Sacristie de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Sacristie de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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INSCRIPTION SUR LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

 

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:  H. H. IEAN. BRENEOL.

FAB. 1760  

(et non 1750 comme le lit Couffon)

Honorable homme Jean BRENEOL, né le 7 mars 1715 à Kervrant, Primelin, et décédé le 9 novembre 1780 à Primelin, épousa en 1748 Françoise LE PRIOL., le recteur étant LE GALLO.

https://gw.geneanet.org/lejoncournicole?n=breneol&oc=&p=jean

 

 

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Inscription (leucogranite)  de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite)  de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LES INSCRIPTIONS DU COTÉ NORD.

 

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Inscription (leucogranite)  de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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D / MEROR 

FABRIC : 1611.

"D. MEROUR Fabricien en 1611." (et non D. MEMOR ...lu par Couffon).

 

Les généalogistes ne proposent qu'un Daniel LE MEROUR, mais c'est intéressant car il est décédé à Saint-Tugen le 18 janvier 1672 : Il était né vers 1625. Son fils se prénomme également Daniel et est également décédé à Saint-Tugen. La famille est donc bien établie à Saint-Tugen. Il est plausible que le père se prénommait également Daniel.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=merour&oc=1&p=daniel

 

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Inscription (leucogranite)  de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LAN 1611

F : MOAL: F.

"L'an 1611 F. MOAL fabricien."

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François Le MOAL apparaît ponctuellement en généalogie dans les actes de Primelin en 1597, 1603 et 1622. Selon Alain Perrot, il y avait dans les années 1600 2 familles MOAL, celle d'Etienne, marié à Marie CALVEZ, et celle de François, marié à Adelice CLOAREC.

 

 

 

 

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Inscription (leucogranite)  de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Inscription (leucogranite) de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00006352

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29002735

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— CHAUSSEPIED (Charles), 1909, la chapelle Saint-Tugen, Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou, Volume 42.

https://archive.org/details/bub_gb_OUYoAAAAYAAJ/page/n7/mode/2up

et Chaussepied Charles, 1909 Rapport sur la chapelle Saint-Tugen,dans Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1909, p. 109-112.

— COUFFON, (René), LE BARS, (Alfred)1988, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine.

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COUFFON (René), 1952, L'architecture gothique en Cornouaille,  Mémoire SHAB

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DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, dossier IA00006352 de l'Inventaire Général

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-tugen-primelin/f24db6bc-e0b0-4968-b2ab-e6dbc9543963

Annexe : enquête de 1977-78 par TOSCER :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006352_02.pdf

— LE CARGUET (H. ) 1891, Les clés et le culte de Saint-Tugen, Bulletin de la Société archéologique du Finistère tome XVIII Pages 192 à 201.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1891_0274_0283.html

— LE CARGUET (H. ) Petite chronique de Monsieur Saint-Tugen dans, Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1916, p. 184, 213-330.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

PÉRENNÈS (Henry), 1936, Saint-Tugen en Cap-Sizun

TOSCER (C.), 1987, La chapelle Saint-Tugen en Primelin, SHAB. p. 336-342.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/548345e82aa077.10302388/1987_24.pdf

VELLY (Yves), 1930,   Velly Yves, “Saint Tugen et son église : joyau architectural du Cap-Sizun, monument historique monographie & explication de ses nombreux et merveilleux symbolismes,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 février 2020, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/3472. .

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c3dcdf77786c24d8a65eed75a1f067f4.pdf

Wikipedia

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Primelin_%2829%29_Chapelle_Saint-Tugen_Int%C3%A9rieur_02.JPG

 

 

 

 


 

 

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Published by jean-yves cordier
2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 17:01

La chapelle Saint-Tugen de Primelin : les statues en kersanton de  saint Tugen, des Apôtres  et des  quatre évangélistes (Maître de Plougastel , début XVIIe).

 

 

Sur cette chapelle :

Voir sur les œuvres du Maître de Plougastel en Cap-Sizun : 

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INTRODUCTION.

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La kersantite tire son nom d'un lieu-dit, Kersanton, de la rade de Brest alimentée par l'Aulne et l'Elorn. C'est une roche magmatique filonienne d'un gris plus ou moins sombre à laquelle le professeur Louis Chauris a consacré une monographie, et toute sa passion. Il en décrit plusieurs "faciès", et celui à grain fin et teinte sombre fait la splendeur des monuments de Basse-Bretagne, car elle a été employée dès le XVe siècle par les sculpteurs de l'atelier ducal du Folgoët (1423-1509). Les sites d'extraction de la kersantite se situant en bord de mer, les ateliers s'installèrent à Landerneau, premier port en amont sur l'Elorn. Ce seront successivement celui de Bastien et Henry Prigent (1527-1577),  du Maître de Plougastel (1570-1621) puis de Roland Doré (1618-1663). Leurs productions, transportés par navire puis par charrette, se diffusent en Basse-Bretagne autour de l'épicentre landernéen, privilégiant le nord de l'Elorn (le Léon), mais s'aventurant (par l'Aulne ou par la mer d'Iroise) vers le sud, en Cornouaille.

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LE MAÎTRE DE PLOUGASTEL (1570-1621)

Emmanuelle Le Seac'h  a établi le catalogue raisonné de ce sculpteur anonyme, mis en ligne avec des photographies sur le site en.wikipedia https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_the_works_of_the_Ma%C3%AEtre_de_Plougastel

Elle divise la carrière de ce sculpteur  en trois parties : 1) période de jeunesse de 1570 (porte d'entrée du porche de Bodilis) à 1588 (Croix de Kerangroas de Plougasnou et calvaire de Guimaec), 2) maturité jusqu'en 1602 (calvaire de Plougastel), puis 3) maîtrise avec l'arc d'entrée de Guimiliau (1606-1617).

Une deuxième main stylistique, se reconnaît pour des interventions isolées et modeste en taille : Le Seac'h désigne ce sculpteur sous le nom de Valet du Maître de Plougastel, actif à Guimiliau en 1607-1617, à l'ossuaire de La Martyre en 1619 et à Bodilis (contrefort du porche).

Enfin, c'est probablement en temps que compagnon du Maître de Plougastel que Roland Doré fit ses débuts.

La carte de répartition des ouvrages le montre actif sur 30 paroisses, dont seulement 4 en Cornouaille, dans la région du Cap Sizun : à Confort-Meilars, Plogoff, Primelin et Tréguennec.

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L'atelier du Maître de Plougastel. Le Seac'h p. 178 figure 176. Droits réservés.

 

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Style du Maître.

E. Le Seac'h le caractérise d'un mot : le hiératisme.

" Dans la plupart des cas, les personnages [du calvaire de Plougastel] respectent une frontalité rigoureuse. Une impression d'ordre et de rigueur se dégage de leurs attitudes. Ici, l'exubérance n'est pas de mise et les personnages défilent en scènes bien structurées. Le Maître de Plougastel, qui n'a pas souhaité exploiter la veine caricaturale de Guimiliau, n'a pas non plus basculé dans la candeur ou l(''innocence. On est loin également du réalisme empreint de tristesse [cf. les trois larmes propres aux Prigent] des Prigent. Ici, tout est homogène et précis."

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Datation des statues de Saint-Tugen.

 

"Érige à l’emplacement d’une chapelle plus ancienne mentionnée dès 1118, l’édifice actuel a été bâti entre 1530 et 1550 à l’initiative de René du Menez, seigneur de Lezurec en Primelin, et son épouse, Marie du Fou. Les inscriptions datées 1584 (dans la chambre des cloches) et 1593 (dans la pièce nord de la tour, dite « la prison ») signaleraient donc de probables réparations.

Les dates de 1611 observées sur le bras nord du transept renvoient, elles, à un agrandissement que l’on doit au petit-fils des bâtisseurs : Alain du Menez, « gouverneur d’Audierne et capitaine garde côte du Cap-Sizun »." (Ducouret 1983)

 

Selon Le Seac'h, la chapelle Saint-Tugen a été commencée  en 1535 en débutant par le chevet plat, tandis que le porche ouest serait postérieur à la tour débutée en 1569 et achevée en 1582. Pourtant C. Toscer l'attribue au même atelier qui fit celui de Plogoff en 1547 et de Plouhinec en 1572. Le porche sud est "probablement contemporain de la tour" (Toscer). Mais les statues des niches et du porche ont pu être sculptées plus tardivement que l'architecture qu'elles décorent.

Les statues de Confort-Meilars dateraient, elles, de la période de maturation du Maître et donc des années 1588-1602. La statue de Plogoff porte le nom d'I. Bocou, qui a également inscrit son nom sur une inscription de 1626. 

Ces éléments, associés à la période d'activité du Maître de Plougastel, me conduisent à dater ces statues du début du XVIIe siècle.

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LES QUATRE ÉVANGÉLISTES (kersanton, Maître de Plougastel, fin XVIe).

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Sur la façade occidentale, des niches à dais ont été creusées dans les quatre contreforts qui maintiennent la tour. Les Évangélistes sont assis à leur pupitre, écrivant sur leur livre qui est maintenu par la main gauche à plat. Les têtes de Matthieu, Marc et Luc ont été restaurées — ou plutôt restituées— en 1996 par Nathalie Tran de l'atelier de Pierre Floc'h  à La Chapelle-Caro (56). Elle s'est inspirée des Évangélistes réalisées par le Maître pour le calvaire de Plougastel-Daoulas et celui de Guipronvel.

"Les yeux globuleux, avec les arcades sourcilières légèrement creusées, la barbe bien peignée, le nez épaté, les cheveux mi-longs partagés en plusieurs mèches : rien n'a échappé à la restauratrice. la principale différence avec les Évangélistes de Plougastel ou de Guipronvel réside dans les pommettes, qui sont plus creusées. Les barbes sont taillées un peu plus en pointe. ." (Le Seac'h)

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La chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Matthieu et son ange.

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"La figure humaine, — l'attribut symbolique de Matthieu —, est représentée sur le devant par un petit personnage debout entre es pieds de l'Évangéliste. Il porte sur sa tête le livre de Matthieu. Sur sa tunique resserrée à la taille, une cape flotte dans un joli drapé autour de lui. Le visage est caractéristique du style du Maître de Plougastel. Très ramassé et avec les yeux ourlés, il a le nez cassé." (Le Seac'h)

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Rappel : depuis les Pères de l'Église, chaque évangéliste est associé à l'un des "quatre vivants" de la Vision d'Ézéchiel (Ez 1:1-14) siégeant aux pieds du trône de Dieu, et repris dans l'Apocalypse (Apo 4:7-8). Ce sont l'homme (Matthieu), le lion (Marc), le taureau (Luc) et l'aigle (Jean). Ils sont tous ailés (et l'homme passe alors pour un ange), mais ici — comme souvent ailleurs— ils sont représentés sans ailes, sauf pour l'aigle bien-sûr.... Ils deviennent alors de simples attributs d'identification des quatre auteurs des Évangiles.

Les placer sur les quatre contreforts de la base de la tour participe d'une métaphore où la chapelle devient une figure du trône de Dieu.

Mais aussi, le décor sculpté et vitré des églises et chapelles du XVIe siècle s'organise comme celui des livres de prière individuels des personnes aisées, les Livre d'Heures. Dans ceux-ci, immédiatement après le Calendrier, le fidèle trouvait la représentation des quatre évangélistes, chacune en relation avec un passage des évangiles lu à la messe des quatre principales fêtes : Noël et la Nativité (Mt 2:1-12), l'Epiphanie le 6 janvier et l'Annonciation du 25 mars (Lc 1:26-38), L'Ascension (Mc 16 :14-20), tandis que Jean renvoyait, par l' incipit de son évangile, au plan divin du Salut.

L'aigle tient souvent, dans l'iconographie, l'encrier ou le plumier. Ce n'est pas le cas ici, à la différence du calvaire de Plougastel.

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Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comparez avec le même évangéliste du calvaire de Plougastel :

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Saint Matthieu, calvaire de Plougastel. Photo lavieb-aile.

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Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Luc et son taureau.

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Le taureau, à gauche est brisé. Nous ne voyons plus qu'une patte.

 

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Saint Luc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Luc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Luc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Luc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Marc et son lion.

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Le Maître de Plougastel a sculpté une œuvre équivalente sur le calvaire de Guipronvel ; le lion est placé à gauche du pupitre.

Voici celui de Plougastel :

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Saint Marc, calvaire de Plougastel. Photo lavieb-aile

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Saint Marc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Marc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Marc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Marc (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jean et son aigle.

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"La tête de saint Jean est d'origine, plus ronde parce qu'imberbe. Les paupières ourlées  et les cheveux partagés en mèche sont bien visibles, mais le nez est brisé. l'aigle de saint Jean s'est transformé en un volatile sans prétention." (Le Seac'h)

Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comparez avec le saint Jean de Plougastel :

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Saint Jean, calvaire de Plougastel. Photo lavieb-aile.

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Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Jean (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LES DOUZE APÔTRES ET SAINT TUGEN.

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Le porche sud rassemble les Apôtres, six à l'intérieur et cinq à l'extérieur. Décapités pour la plupart à la Révolution, ils ont retrouvés leurs têtes en 1852, et ont été restaurés en 1993-1994 par l'atelier de Pierre Floch. Certaines statues ont été refaites par la technique due la mise-aux-points sur le modèle du calvaire de Plougastel-Daoulas.

"Toutes reposent sur des consoles en granite décorées de masques et d'animaux monstrueux. Sur le fleuron du gable de l'arc d'entrée se tiennent saint Tugen avec à sa droite saint Matthias et à sa gauche saint Matthieu. Les contreforts sont creusés de niches avec à gauche saint Barthélémy et un apôtre dont l'attribut est brisé et, à droite, saint Jean et un calice avec la tête du serpent brisé. Saint Jude avec son épée a été déplacé sur le mur sud de la sacristie, rajoutée en 1720. "

C'est donc la même métaphore de l'église comme figure terrestre du Trône céleste qui est reprise, et, après les quatre Évangélistes, nous trouvons les douze Apôtres. S'ils tiennent un phylactère, c'est qu'ils témoignent chacun d'un des douze articles du Credo, pilier de la Foi chrétienne. Leur série est très fréquemment alignée de chaque coté de l'intérieur des porches bretons (ou de l'encadrement des portails des cathédrales), mais la présence sur les contreforts à l'extérieur d'un sanctuaire serait (Le Seac'h) une innovation qui ne se retrouve qu'à Confort et à Plogoff. 

L'exploitation du chiffre 4 puis du chiffre 12 est évidente, avec sa valeur rythmique musicale.

Dans le parallèle que j'ai dressé entre décor des sanctuaires et livres d'heures, le rapport s'impose entre les douze apôtres et les heures canoniales (bien qu'elles ne soient que huit, de Matines à Complies), ou les heures du temps.

Qu'on y adhère ou pas, ce n'est qu'en percevant la signification spirituelle de ce décor sculpté qu'on en perçoit pleinement la beauté.

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I. SAINT TUGEN ET LES SIX APÔTRES À L'EXTÉRIEUR DU PORCHE.

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1. Saint Tugen entre les apôtres Matthias et Matthieu sur le fronton du porche.

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Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Tugen.

"Saint Tugen, l'abbé patron de la chapelle, porte une aube recouverte d'un rochet, avec une chape fermée par un mors en tissu décoré d'un losange, la crosse et la mitre, une clef pendant sur ses vêtements flottants. La main gauche et une partie de la crosse sont brisés." (Le Seac'h)

Le saint dont le culte attirait ici les foules lors de sept pèlerinages annuels est représenté en abbé (crosse à droite) car il est tenu comme successeur de saint Jaoua à la tête de l'abbaye de Daoulas avant d'être recteur de Braspart.

Sa main gauche devait tenir un pain rond dont on devine l'amorce. En effet, la clef de saint Tugen (un poinçon conservé dans un reliquaire), plantée dans un petit pain lors des pèlerinages, était censé prévenir de la rage, ou, du moins, de la rage de dents. Les pains qui se conservaient sans moisir portaient le nom de Bara an Alve.

"Mais le principal emploi de la clé du Saint est de bénir par attouchement les petites clés en plomb, dites « Clés de Saint Tugen ». Des marchands de Pont Croix et d'Audierne les fabriquent et viennent les vendre, sur la place, le jour du pardon. Ces clés portent, de côté et d'autre du panneton : S.T. Bénies, elles préservent des chiens enragés." Le Caguet 1891.

 

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Saint Tugen (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Tugen (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Matthias et sa lance.

L'attribut de Matthias est la hache, ou la hallebarde, ou la lance.

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Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'apôtre Matthieu et sa balance de publicain.

Le Maître de Plougastel adore les détails vestimentaires, les boutons ronds soigneusement glissés dans des languettes qui serpentent, les ceintures et leur boucle, et, ici, les plis en accordéon des manches.

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L'Apôtre Matthieu,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Matthieu, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Matthieu,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Matthieu, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Matthieu,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Matthieu, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le contrefort de gauche. les apôtres Barthélémy et Philippe (?)

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L'Apôtre Barthélémy,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'apôtre Barthélémy et son coutelas de dépeçage.

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L'Apôtre Barthélémy,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Barthélémy, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le socle de granite : trois têtes de dragon.

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Socle, chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Socle, chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'apôtre non identifié.

Par exclusion des apôtres identifiés ici, il peut s'agir de  saint Philippe tenant sa croix à longue hampe, ou de saint Thomas portant son équerre. J'opte pour le premier.

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L'Apôtre Philippe,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Philippe, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jean.

"Le visage de l'apôtre a été très bien refait par Pierre Floch. Un détail a été copié sur le masque qui orne un autel  à la chapelle de Lambader en Plouvorn : le sillon naso-labial a été creusé avec le philtrum apparent." (Le Seac'h)

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L'Apôtre Jean,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jude et son épée.

Je l'avais identifié comme étant saint Paul, qui a le même attribut, mais aussi la calvitie. J'adopte le point de vue de Le Seac'h.

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L'Apôtre Jude,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jude, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jude,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jude, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jude,  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe),  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'Apôtre Jude, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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II. LES SIX APÔTRES DE L'INTÉRIEUR DU PORCHE.

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Voir dans ce blog, entre autres :

 

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C'est toujours à droite que débute la série des 12 articles du Credo, avec les apôtres Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean et Thomas, puis dans un ordre moins constant  Jacques le Mineur, saint Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon et Jude (je donne ici la séquence de l'ossuaire de Sizun.

De nombreux porches placent leurs 12 apôtres, avec 6 de chaque coté. Ici, où nous avons, sous les dais de leur niche, 3 apôtres de chaque coté, l'ordre est le suivant :

-Pierre.

-André.

-Jacques le Majeur

- Thomas (probable) 

-Simon

-Jacques le Mineur.

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1. Le coté droit.

 

 

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Pierre et sa clef.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint André et sa croix en X.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jacques le Majeur, son bourdon, son chapeau de pèlerin, sa pèlerine à trois boutons, sa besace et son baudrier à coquilles.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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"Du coté ouest, on trouve de gauche à droite : un Apôtre à l'attribut brisé, Simon et la scie, Jacques le Mineur. L'Apôtre non identifié et saint Jacques le mineur portent tous deux une longue tunique flottante ceinturée à la taille. Un manteau recouvre leurs épaules. Saint Simon et saint Jacques le Mineur tiennent leur livre ouvert. Les barbes lisses, le nez légèrement épaté et les cheveux partagés en mèches sont typiques du style du Maître de Plougastel. Toutes les statues portent un phylactère muet. Elles sont de grandes dimensions et ont les épaules plus larges que les statues de Confort-Meilars." (Le Seac'h)

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Thomas et son équerre.

Il n'a pas été identifié par Le Seac'h, mais c'est probablement lui qui tient la branche de son équerre brisée.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Simon et sa scie.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres  (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LES CONSOLES ET FRISES.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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"Au fond du porche, les statues du Christ Sauveur, de sainte Anne enseignante et de la Vierge portant l'Enfant sont aussi du Maître de Plougastel avec la statue du Christ lié, à l'extérieur, sur l'arc de triomphe et le petit saint Tugen de la fontaine, en contrebas de l'enclos. "

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Console sous le Christ Sauveur : deux têtes de dragons mordant un phylactère.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Console sous sainte Anne éducatrice. Quatre têtes de dragons mordant un serpent (ou leur queue)

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Console sous la Vierge à l'Enfant. Quatre têtes de dragons.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Frise de la console  entre les socles.

Dragons affrontés.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Au sommet de la voûte : anges tenant un écu.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Frise des consoles du coté droit du porche.

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Tête entre deux dragons.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Tête entre deux grylles.

Le buste d'un personnage à la chevelure bouclée profuse est encadré par deux visages féminins, mais ceux-ci viennent de la queue de dragons.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Tête entre les queues de deux dragons.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Frise des consoles du coté gauche du porche.

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Tête entre deux grylles.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Animaux.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Angelot.

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'inscription gravée sur la porte.

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ESTIENE : ANSQVER : FA : LAN : 1663.

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On mentionne divers membres de la famille Ansquer à Primelin, comme 

Henry Ansquer, né en 1598 à Primelin  et décédé le 7 mai 1678à Primelin. Son  fils Henry ANSQUER (1660-1710). Son petit-fils Henry ANSQUER est né le26 novembre 1704 à Primelin (Loval)  x Anne Mignon

Etienne ANSQUER né en 1752 à Primelin, a épousé Marguerite PRIOL (1756-) ? Leur fils Jean ANSQUER est né en 1778

http://h1-online.heredis.com/fr/CapSizun29/famille_dagorn_du_cap_sizun/individus#1895

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Porche intérieur de la  chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE CALVAIRE.

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Il n'est pas (du tout) de l'atelier du Maître de Plougastel, mais je l'accueille dans cet article malgré tout. Yves-Pascal Castel le décrit comme un ensemble de 6 mètres de haut, en granite, débutant par les six degrés à pans coupés et corniches et un socle cubique portant l'inscription P: FRIANT: RR- M: PRIOL: FA: 1821, des emblèmes funéraires et un coeur. Il faudrait parler d'une croix que d'un calvaire, mais la croix octogonale est entourée d'une  Vierge de Pitié et de statues. Certaines sont d'anciennes statues géminées dont le personnage arrière a été décapité, laissant suspecter qu'elles proviennent d'un calvaire plus important. D'autres têtes ont été recollées.

http://croix.du-finistere.org/commune/primelin.html

 

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Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

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Saint Tugen et sa clef à gauche de la Pietà.

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Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Marie-Madeleine et son revers.

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Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

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Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos de Saint-Tugen à Primelin. Photographie lavieb-aile.

SOURCES ET LIENS.

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00006352

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29002735

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— CHAUSSEPIED (Charles), 1909, Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou, Volume 42.

https://archive.org/details/bub_gb_OUYoAAAAYAAJ/page/n7/mode/2up

LA CHAPELLE DE SAINT-TUGEN EN PRIMELIN (finistère)

La chapelle de Saint-Tugen est un petit édifice assez remarquable situé dans un site pittoresque, au milieu de beaux arbres et non loin de la côte et du bourg de Primelin. Bon nombre d'artistes et d'archéologues, qui s'intéressent à ce monument, se sont justement émus de son état de délabrement, et l'un d'eux, M. Bernard, en a publié, l'année dernière, une savante notice historique qui mieux encore contribuera à faire connaître cet édifice et sur laquelle nous ne reviendrons pas. Nous nous associons à son vœu et à celui de tous ceux qui ont souci de la conservation de nos œuvres d'art, pour obtenir le classement de cette chapelle parmi les monuments historiques.

Ce monument, d'un plan assez irrégulier, mesure intérieurement 29 mètres de long de l'est à l'ouest, sur une largeur de 11 mètres 30 à la base du clocher, et 24 mètres au mur du chevet. Il se compose d'une entrée voûtée accolée de deux réduits d'où partent les escaliers ; d'une nef avec bas-côtés, de transepts et d'un chœur terminés par un même mur droit, enfin d'un porche et d'une sacristie au sud. 

Cette chapelle est de deux époques distinctes, c'est-à-dire que, bâtie au commencement du XVI* siècle, elle fut considérablement agrandie et remaniée au siècle suivant. Les transepts existaient-ils primitivement ? c'est possible, mais ils devaient être plus saillants. L'édifice devenant insuffisant pour l'affluence des pèlerins qui s'y pressaient en foule à certaines époques de l'année, on démolit presque toute la partie orientale pour la reconstruire sur de plus vastes proportions. Le large transept nord est séparé par deux arcades plein cintre ornées de clefs à consoles et retombant sur des piliers massifs d'ordre ionique à chapiteaux aux volutes très développées dans le style jésuitique. La partie la plus intéressante à l'intérieur est la voûte d'arête sous la tour reposant sur de hautes et minces colonnettes dégagées, placées dans les quatre angles de la partie centrale. En raison de l'importance, de cette tour et de la flèche qu'elle devait supporter, les murs et les arcs qui la reçoivent ont une grande épaisseur et sont bien contre-butés principalement au sud par un énorme contrefort.

La plus grande richesse de cet édifice réside à l'extérieur. La façade occidentale est percée d'une belle porte ogivale surmontée d'une accolade et d'un gable flammés. Elle est encadrée de quatre contreforts ornés de niches à dés et culs-de-lampe garnis de statues, les plus rapprochés s'élèvent dans toute la hauteur de la tour une corniche richement sculptée. La tour proprement dite est percée sur chacune de ses faces de longues et étroites fenêtres à multiples colonnettes et séparées par de petits linteaux dans leur hauteur. Une autre balustrade termine la plate-forme sur laquelle repose un lanternon polygonal bien postérieur à la construction du clocher et sans grand caractère; il remplace la flèche qui ne fut jamais exécutée. Aux angles de la balustrade se voient  les substructions des pinacles qui devaient s'élever autour de la flèche centrale. Au sud de la façade occidentale est une tourelle surmontée d'une belle flèche à pans ornée de crochets ; cette tourelle renferme le premier espalier conduisant à la galerie extérieure, puis de là, à un autre escalier placé à l'angle nord-ouest qui mène alors à la plate-forme supérieure.

Après le clocher et la façade ouest lui servant de soubassement, le porche placé au sud est la partie la plus intéressante et la plus riche de cette chapelle II est bâti sur un plan carré, flanqué de contreforts d'angle ornés de niches et de statues, et couronnés de,pinacles fleuronnés. Le tympan de l'arcade d'entrée est ajouré dans le genre de ceux des édifices de cette région, les parois intérieures des murs latéraux sont garnies de niches accouplées assez profondes pour recevoir des statues. La façade de ce porche est aussi très décorée, les remparts du pignon sont surajoutés d'une crête — sorte de balustrade ajourée —, et un gable à crochets accompagne l'accolade qui couronne l'arcade avec d'élégantes colonnettes supportant des statues.

 

— COUFFON (René)  LE BARS, Alfred, 1988,  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PRIMELIN.pdf

— COUFFON (René), 1952, L'architecture gothique en Cornouaille,  Mémoire SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffb1a4073.62873873/1952_01.pdf

— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, dossier IA00006352 de l'Inventaire Général

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-tugen-primelin/f24db6bc-e0b0-4968-b2ab-e6dbc9543963

— TOSCER, 1977-1978, dossier Inventaire IA 00006352.

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006352_02.pdf

— LE CARGUET (H. ) 1891, Les clés et le culte de Saint-Tugen, Bulletin de la Société archéologique du Finistère tome XVIII Pages 192 à 201.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1891_0274_0283.html

— LE CARGUET (H. ) Petite chronique de Monsieur Saint-Tugen dans, Bull. de la Soc. Archéol. du Finistère, 1916, p. 184, 213-330.

 

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PÉRENNÈS (Henry), 1936, Saint-Tugen en Cap-Sizun

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TOSCER (C.), 1987, La chapelle Saint-Tugen en Primelin, SHAB. p. 336-342.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/548345e82aa077.10302388/1987_24.pdf

VELLY (Yves), 1930,   Velly Yves, “Saint Tugen et son église : joyau architectural du Cap-Sizun, monument historique monographie & explication de ses nombreux et merveilleux symbolismes,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 février 2020, https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/3472. .

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c3dcdf77786c24d8a65eed75a1f067f4.pdf

— LIST OF THE WORKS OF THE MAÎTRE DE PLOUGASTEL

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_the_works_of_the_Ma%C3%AEtre_de_Plougastel

— Wikipedia

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Primelin_%2829%29_Chapelle_Saint-Tugen_Int%C3%A9rieur_02.JPG

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Published by jean-yves cordier - dans Maître de Plougastel Chapelles bretonnes.
30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 21:22

La Chasse de saint Hubert (peinture murale, seconde moitié du XVIe siècle ?) de la chapelle Saint-Clément d'Elven.

 

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Le sujet et les photos de cet article m'ont été adressés par monsieur Louis EDY, que je remercie.

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Voir dans ce blog, sur la Conversion de saint Hubert :



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Après avoir décrit la Chasse de Saint Hubert de Cast dans le Finistère, groupe en pierre (kersanton) datant de 1525-1530 et avoir imprudemment affirmé après d'autres auteurs qu'il s'agissait de l'unique exemple de ce sujet en Bretagne, Monsieur Louis Edy m'indique qu'il existe au moins deux autres exemples. L'un, sous forme d'une peinture murale, en la chapelle Saint-Clément d'Elven, daterait de la seconde moitié du XVIe siècle. L'autre, un bas-relief en bois du XVIe siècle, est conservé dans la chapelle Saint-Jacques de Plémet.

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LA PEINTURE MURALE DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT d'ELVEN.

"La chapelle Saint-Clément  en Elven  est située en bordure du chemin qui va de Treffléan à Elven. Sa période de construction généralement admise est XVème-XVIème sans plus de précision. Cependant la présence d'une baie fleurdelisée au chevet, avec un entourage à simple ébrasement droit, permet de dater la construction de la partie chœur de la première moitié du XVIème voir premier quart.  Nous sommes ici sur le puissant fief de Largoët, sous Jean IV de Rieux." (L. Edy)

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LA PEINTURE MURALE DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT d'ELVEN.

"La chapelle Saint-Clément  en Elven  est située en bordure du chemin qui va de Treffléan à Elven. Sa période de construction généralement admise est XVème-XVIème sans plus de précision. Cependant la présence d'une baie fleurdelisée au chevet, avec un entourage à simple ébrasement droit, permet de dater la construction de la partie chœur de la première moitié du XVIème voir premier quart.  Nous sommes ici sur le puissant fief de Largoët, sous Jean IV de Rieux." (L. Edy)


 

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Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

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Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

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La partie XVème va de la lucarne sud au pignon ouest :

Photo : la porte du pignon ouest.

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Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

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Photo suivante : la porte du mur gouttereau sud).

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Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

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La peinture murale de la Conversion de saint Hubert .

"Elle est située sur le mur nord à cheval entre la nef (XVème) et le choeur (début XVIème) donc réalisée courant XVIème. La marque IHS peut sans doute aider à la dater."(L. Edy)

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

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La photo suivante représente la fresque au-dessus de l'autel.

Ce décor d'autel représente l'Annonciation et la Crucifixion 

 

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

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Saint Georges.

La dernière photo montre la peinture située mur sud entre la porte et la lucarne du chœur.

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 Elven, Chapelle Saint-Clément. Tableau représentant Saint-Georges, mur sud de la nef. Photo Louis Edy.

Elven, Chapelle Saint-Clément. Tableau représentant Saint-Georges, mur sud de la nef. Photo Louis Edy.

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ANNEXE.

Diego Mens, conservateur du patrimoine au Conseil Départemental du Morbihan et Conservateur des objets d'art du Morbihan, a partagé en ligne deux publications sur les Décors en trompe-l'œil du pays d'Elven, Muzillac et Questembert (colloque du GRPM, Pontivy 2016 et 2017) dans le cadre des restaurations réalisées par Géraldine Fray.

Les peintures murales de la chapelle Saint-Clément y sont commentées. D'une part le Saint-Georges, qui se voit datée de la seconde moitié du XVIIe siècle. Et d'autre part la Conversion de saint Hubert, dont les monogrammes IHS sont attribués à un atelier local actif aussi à Berric (Chapelle de Kercohan, dates1553/54 sur les sablières) et Sulniac (Chapelle Saint-Roch dates 1588-1604 sur sablière) et pratiquant aussi des décors géométriques. Cela conduit à dater la Conversion de "la seconde moitié du XVIe siècle" (premier extrait) ou de 'la toute fin du XVe et début du XVIe", (deuxième extrait analysant les monogrammes).

 


 

"[C’est le cas pour la chapelle Saint-Nicolas de Trédion, avec une représentation de saint Yves. Cette iconographie, assez répandue sous forme statuaire, est peu présente dans le sud de l’évêché, sous format peint, à l’exception de la chapelle Saint-Yves de Vannes, construite à la fin du XVIIe siècle. La scène est ici amputée et seul le pauvre figure au côté du saint breton. Un second tableau représente saint Jean Baptiste prêchant dans le désert . Ces deux tableaux ne forment pas un ensemble iconographique cohérent, mais sont à l’évidence de la même main. ]

Faut-il y voir des commandes faites au peintre par des notables, souhaitant illustrer leur saint patron ? La question est similaire dans le cas de la chapelle Saint-Clément à Elven, avec un tableau représentant saint Georges, sur le mur sud de cette chapelle, construite à la fin du XVe siècle. Culte peu fréquent à cette période, le saint est illustré de manière équestre, portant une lance à oriflamme. Affirmation d’un saint patron ? Prototype du chevalier ou représentation de la victoire sur le protestantisme en lien avec la ligue ? La question demeure, pour cette composition datant de la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle pourrait être le pendant d’un décor  contemporain de qualité, qui était sur le mur opposé de la chapelle. Détruit en 1976 par une « restauration », celui-ci représentait sans doute la Passion du Christ. Il a été effacé afin de mettre en évidence un décor antérieur, illustrant le saint patron de la chapelle.

Maladroit, ce premier décor peint, de deux scènes datant probablement de la seconde moitié du XVIe siècle, n’avait que pour seule qualité une piètre représentation de l’église primitive d’Elven à côté de saint Clément et la représentation de la conversion de saint Hubert , avec derrière une architecture castellaire, évoquant peut être le château de Largoët."

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Le monogramme IHS.

"Le monogramme IHS de la Conversion de saint Hubert à la chapelle Saint-Clément d'Elven est comparable à ceux de Berric ou de Sulniac .

Le cas de la chapelle de Berric constitue un cas de figure intéressant pour l’étude de ces décors d’architecture, par la variété qu’elle offre. Elle est d’un plan rectangulaire, avec un chevet à trois pans, caractéristique du XVIe siècle. Son fondateur est Bertrand de Quifistre,Sieur de Tremouar, château voisin, qui a inscrit la date 1554 sur la sablière du chœur et dont les armes sculptées figurent sur l’abside. Le décor sculpté est développé dans le chœur, avec crédence, piscine et consoles. Outre les faux appareils précédemment évoqués, des décors peints en festons soulignent les éléments sculptés, mais aussi les sablières du chœur. Dans une gamme chromatique assez simple, ces décors sont complétés par une série de monogrammes IHS, dans des cercles à rayons, également triangulaires. Ces derniers, qui ne doivent pas être confondus avec des croix de consécration, forment avec les faux appareils et les rehauts d’éléments sculptés, le travail d’un seul atelier. Anonyme, ce peintre a œuvré dans plusieurs autres édifices, à la toute fin du XVIe siècle et dans le premier quart du suivant, soit près de 50 ans, après la fondation de cet édifice. Cette datation est confirmée par la présence de monogrammes similaires à la chapelle Saint-Roch de Sulniac, dont la sablière porte les dates de 1588 et 1604."



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Diapo de l'exposé de Diégo Mens. Copyright D. Mens.

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Berric, Chapelle de Notre-Dame dela Vérité. (au-dessous) : Détail du monogramme à la chapelle Saint-Clément d ’ Elven. (Cl. D.Mens, copyright)

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La Chasse saint Hubert de la chapelle Saint-Jacques de Plémet .

 

 


Elle est présentée par l'Inventaire Général : cette œuvre en bois monoxyle foncé de 58 cm de haut, 230 cm de long et 11 cm de profondeur est placé dans le chœur de la chapelle Saint-Jacques. Elles est classée Mh depuis 1974. 

La proximité de la composition et des détails vestimentaires ou d'harnachement est grande avec la Chasse de Cast (malgré l'absence des "crevés".

Saint Hubert accompagné de son écuyer, son cheval et ses chiens, est agenouillé devant un cerf ; la figure du Christ en croix a disparu.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002672

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bas-relief-la-chasse-de-saint-hubert-saint-jacques-plemet-fusionnee-en-les-moulins-en-2016/4c702d8a-1486-4fb5-aaf0-8191f0085b6f/illustration/1

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Vue générale du bas relief de saint Hubert (dans le choeur) Photo Guy Artur Norbert Lambart (c) Inventaire général, ADAGP

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Bas relief (bois, XVIe) de saint Hubert (daétail : saint Hubert). Photo Guy Artur Norbert Lambart (c) Inventaire général, ADAGP

 

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Conclusion.

Si ces éléments de datation se confirment pour les peintures murales d'Elven, les trois Conversions de saint Hubert de Bretagne sont toutes du XVIe siècle.

 

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SOURCES ET LIENS.

https://monumentum.fr/chapelle-saint-clement-croix-monolithe-sur-placitre-pa00091176.html

 

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MENS (Diego), 2015, Décors d'architecture XVII et XVIIIe siècles dans les pays d'Elven, Questembert et Muzillac, Analyse territoriale et chronologique des décors peints d'accompagnement d'architecture dans 14 communes et 17 sites du Sud-Est du Morbihan. Colloque GRPM 2016, Rennes Pontivy.

https://www.academia.edu/28934400/D%C3%A9cors_darchitecture_XVII_et_XVIIIe_si%C3%A8cles_dans_les_pays_dElven_Questembert_et_Muzillac

— MENS (Diego), 2017 Etude des Décors en trompe-l'oeil du pays d'Elven, Muzillac et Questembert XVIIe et XVIIIe siècles.

https://www.academia.edu/31958632/Etude_des_D%C3%A9cors_en_trompe-loeil_du_pays_dElven_Muzillac_et_Questembert_XVIII_e_et_XVIII_e_si%C3%A8cles

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Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 14:14

Les navires sculptés (leucogranite, v.1547) de l'église de Plogoff.

 

 

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« Les nombreuses églises et chapelles disséminées le long des côtes [du Cap Sizun] furent justement construites en ce 16e siècle qui vit fleurir intensément l’industrie des pêcheries, des sècheries et de la navigation. Pour bien marquer la part qui leur revenait dans ces bâtisses élevées de leurs deniers, les marins firent sculpter sur les tympans des portails et des porches des bateaux avec leur mât et leurs équipages navigant au milieu des poissons et des oiseaux de mer. » (Daniel Bernard)

Cet article appartient à une série d'articles  sur les "carvelles" (navires de commerce) ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère  (liste =/- chronologique): 

 

liste qui sera à compléter par :

 l'église de Plouhinec (ex Poulgoazec) ou chapelle Saint-Julien de Poulgoazec

Chapelle Saint-Yves (moitié du XVIIe) de Plogoff .

Chapelle Saint-Trémeur, (façade, deux barques)

Chapelle Sainte-Hélène à Douarnenez (poissons et Fou de Bassan et barque à  3 ou 4 marins)

église de Goulien barque de pêche à 3 marins.

église Saint Codoan de Poullan-sur-mer

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Voir aussi dans la même région du Cap Sizun les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

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Voir les graffiti normands :


 

-Dives-sur-mer, église : 400 graffiti

-Saint-Vaast la Hougue, chapelle des Marins, graffito,  XVIe

http://www.saintvaast.fr/pageLibre000125fc.aspx

-Vatteville-la-rue graffiti des murs de l'église

http://www.jpdugene.com/camping_car/normandie_2012/2012-08-07.htm

-Fécamp, abbatiale Ste-Trinité, graffiti

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/forge/vignettes/abbatialeFecamp.jpg

-Région de Fécamp :

http://www.fecamp-terre-neuve.fr/GalerieGraffiti.html

-Honfleur, Maison Erik Satie, graffiti XVIe-XIXe

-Eglise d'Hénouville:

http://perso.numericable.fr/~arnaudser/serander/Henouville/Graffiti.htm

-Dreux, beffroi, graffiti de 1537 :

https://www.sagaphoto.com/photo.asp?from=liste&id=PF008391#.XlEHBWhKiM8

-Couvent Sainte-Barbe de Canteleu près de Rouen:

https://rouen.blogs.com/photo/2007/11/o-trouver-ce-gr.html

 

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PRÉSENTATION.
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Je l'emprunte au dossier de l'Inventaire Général (Ducouret, 1983) :

"La partie la plus ancienne de l’église paroissiale de Plogoff remonte au 16e siècle, ainsi que l’indique l’inscription en lettres gothiques sur le portail ouest déchiffrée ici par H. PERENNES : « Jour de Mae l’an mil V centz XLVII fust fonde le cllohe. »

Puis s’en est suivi, au cour des siècles suivants, une série de restaurations et modifications rappelées par plusieurs inscriptions datées sur différentes parties de l’édifice : 1649 et 1661 (à l’envers) sur le bras nord du transept, 1737 sur le clocher (date qui renvoie à l’époque où le clocher, qui se trouvait jusqu’alors au milieu de l’église, a été rebâti à son emplacement actuel), 1764 et 1777 au niveau du porche sud et 1853 au fond du sanctuaire.

On sait également que l’église a été rehaussée et lambrissée à l’intérieur en 1835.

La dernière grande restauration en date a débutée en 2008 et achevée en 2012. Les interventions ont eu lieu sur le clocher, la toiture, la voûte et les vitraux.

Voici les différentes inscriptions qui accompagnent les dates relevées sur le bâtiment :

Bras nord du transept : MRE : HENRY GUILLOU R : 1649

Chambre des cloches : A. PH. LICAVAN. R 1737 DOM JEAN PERCHERIN. Ptre CVRE. H. NORMANT FABRIQVE. H. ROSEN FABRIQVE

Mur sud, près du porche : VD : M : C : PRISER R : 1764 Porche sud : B.M.LORIENT Rr 1777 (précisons que ce nom orne également trois croix monumentales de la commune datées de 1773 à 1776)

Fond du sanctuaire : 1853, Yves recteur, Jean-Marie Carval, maire. J.-Y. Marzin, trésorier.

En forme de croix latine, l’église en pierres de taille [leucogranite] comprend une nef avec bas-côtés et deux chapelles formant transept. A l’intérieur, les arcades sont soit gothiques, soit en plein cintre.

Le clocher se trouve sur le pignon ouest et surplombe une porte du même style et de la même époque que celle de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. On peut observer sur ce même pignon deux des trois « vaisseaux de pierre » sculptés sur les murs extérieurs de l’édifice, le troisième se trouvant sur la façade sud. D’autres sont sculptés sur certains piliers de la nef. Ce type de motif se rencontre régulièrement dans le Cap-Sizun. On en trouve un autre dans la commune sur le pignon est de la chapelle Saint-Yves."

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J'en retiens que les navires de pierre de l'église datent, au plus tôt, de sa fondation (ou de celle du clocher) en 1547. J'en présenterai quatre.

1.  Au-dessus du porche ouest, à gauche du fleuron du gable. Chaloupe de pêche, 5 marins remontant les lignes chargées de poissons.

2. Au-dessus du porche ouest, à gauche du fleuron du gable. Chaloupe de pêche, 3 marins remontant les lignes chargées de poissons.

3.  Sur la façade sud. Chaloupe de pêche, trois marins dont le maître de barque tenant la barre.

4. Sur un pilier sud de la nef. Nef avec deux marins. 

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Je montrerai aussi, tant qu'à être là,   :

-les inscriptions lapidaires que j'ai pu relever.

-les autres chapiteaux de la nef.

- les vitraux 

-la Pietà

-la statue en kersanton par le Maître de Plougastel avec l'inscription I. BOCOV, que je commenterai.

 

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'inscription de fondation au dessus du porche ouest. Leucogranite érodé, 1547.

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En 1940, Pérennès lisait encore « Jour de Mae l’an mil V centz XLVII fust fonde le cllohe. ». En 1988, Couffon lisait " ... JOUR DE MA... / LAN MIL V...Z / XLVII FUST / FOND... LE CLO...", ce que nous pouvons encore deviner en partie en 2020. Donc, "un jour de mai 1547 fut fondé le clocher".

La construction du porche occidental avait dû, en toute logique, précédée celle du clocher de quelques années, mais la position de l'inscription de fondation en haut du gable du porche s'applique aux deux navires de pierre qui encadrent le fleuron.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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1.  Au-dessus du porche ouest, à gauche du fleuron du gable. Chaloupe de pêche, 5 marins remontant les lignes chargées de poissons.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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2. Au-dessus du porche ouest, à gauche du fleuron du gable. Chaloupe de pêche avec 3 marins remontant les lignes chargées de poissons.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LA FAÇADE SUD.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Une porte cintrée est sévèrement encadrée, comme à la règle et à l'équerre, par deux pilastres barrés d' une corniche qui est la base du fronton ; et, au centre de ce dernier, une niche qui reproduit en miniature le même motif. La niche est vide,et l'œil s'oriente vers les austères majuscules d'une inscription  surveillée par un masque. Le soleil et l'ombre nous aident à déchiffrer : B.M.LORIENT RR 1772.

  Ce nom orne également trois croix monumentales de la commune datées de 1773 à 1776, à Trogor, Kervergar et  à la chapelle Saint-André  à Landrer. C'est celui de Bernard-Marie LORIENT, recteur de Plogoff de 1768 à son décès le 14 octobre 1782 

J'ai omis de photographier l'inscription "SIMON. CARVAL. F. 1772." sur un contrefort de ce porche.

https://gw.geneanet.org/lydie6463?lang=en&pz=liliane+jeanne+mauricette&nz=le+floch&p=simon&n=carval

Plusieurs individus répondent à ce nom.

Simon CARVAL, né en 1714 à Goulien et décédé le 26 juin 1774 au manoir de Kerivoa à Audierne, marié à Hélaine LE BORGNE , d'où Simon CARVAL, né en 1744 à Kerivoas, Esquibien.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Inscription de la façade sud, juste avant l'avancée du porche sud.

inscription du mur sud, dans un cartouche asymétrique en leucogranite près du porche :

VD : M : C : / PRISER RII : 1764

RII correspond à RR de l'inscription du porche : Recteur. Nous pouvons transcrire ainsi : Vénérable et Discret Messire C. PRISER, recteur en 1764. Il s'agit de Clet PRISER, né à Trogor (Plogoff) le 17 mai 1528 de Jean et de Marie Guillou, curé de Plogoff de 1747 à 1757 puis recteur de Plogoff de 1757 jusqu'à son décès le 11 novembre 1768 (BDHA 1940).

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Nous étions sur le coté gauche du porche sud, mais nous voici de l'autre coté, à droite, dans le recoin qui précède la baie. C'est là que nous trouvons une inscription et un navire sculpté , dans un emplacement peu avantageux qui indique un ré-emploi.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Inscription de la façade sud, juste après l'avancée du porche sud.

Lettres capitales romaines, de taille irrégulière. Pierre de réemploi, peut-être incomplète

H : GVILLOV.

Selon Couffon, L'aile nord du transept porte l'inscription : "Mre. HENRY. GVILLOV. R. 1649.", puis la date de 1661 à l'envers.

La chapelle  Saint-Yves de Plogoff porte au fronton ouest  l'inscription "Mre. H. GVILLOV. RECTEVR. 1648.".

Henry Guillou fut recteur de Plogoff de 1646 à 1667.

Les généalogistes mentionnent un Yvon GUILLOU, né à Audierne vers 1630, qui épousa Éléonore BOCOU (un nom sur lequel nous allons revenir), d'où 7 enfants, dont Henry GUILLOU, sieur de Kerversit, "noble homme"  né à Audierne en 1659, marié à Marie Priol  et décédé à Plogoff le 30 octobre 1713. Mais aucun de ses 7 enfants ne porte le prénom Henry.

https://gw.geneanet.org/jargor?lang=en&p=henry&n=guillou&oc=3

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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3.  Sur la façade sud. Chaloupe de pêche, trois marins dont le maître de barque tenant la barre.

La barque est à clins, en forme de sabot, avec une étrave convexe et un étambot incliné, et surtout un gouvernail assez large et dont la barre est finement représenté.

Le patron tient la barre de la main droite et se tient au plat-bord de la main gauche. Les deux matelots se tiennent par la taille. On ne voit aucun matériel de pêche et aucun mât.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le cliché de Fabien Serre pour l'Inventaire Général est bien meilleure et dégagée de l'ombre:

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Fabien Serre, copyright Région Bretagne.

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4. Sur un pilier sud de la nef. Nef avec deux marins. 

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Pour continuer à suivre le fil thématique de mon article, je vous fais pénétrer dans l'église pour découvrir les chapiteaux sculptés de ses piliers. Le premier au sud montre, entre des feuillages, une barque de pêche. Je l'ai désigné prudemment comme une "nef" car le dessin est plus rudimentaire,  (le pilier serait-il plus ancien ?) et  montre une sorte de château arrière.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Quelques autres chapiteaux.

Les photos sont ce quelles sont, mais donneront une idée de ce décor :

Un couple bras dessus bras dessous.

Masque crachant des feuilles.

Armoiries des Rosmadec.

Barque et feuillages

Angelot

feuillages

Scène animalière : renard (?) goûtant une feuille.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les armoiries des Rosmadec : pallé d'argent et d'azur à sic pièces.

Elles se justifient par les droits prééminenciers des seigneurs du manoir de Kergaradec, à un kilomètres du bourg de Plogoff. Selon Pérennès, "la terre de Kergaradec, qui avait primitivement fait partie de la seigneurie de Tyvarlen en Landudec, fut baillée en partage le 26 Août 1474, par Riou de Rosmadec à sa sœur Marguerite de Rosmadec, épouse de François de Boiséon, baron de Kerouzeré." En 1628, Claude , comte de Boiséon, céda cette terre à Yves Autret.

Plus important pour mesurer le lien entre ces seigneurs et les barques de pêche, "Les propriétaires de Kergaradec avaient une rente sur les pêcheries du Cap-Sizun, garantie par des actes du 2 Juillet 1494 et 31 Janvier 1499."

Les armoiries pleines ou en alliance des Rosmadec se trouvaient sur une croix dite de Keroullant, ou sur le porche du cimetière, sur les fonts baptismaux, et sur la maîtresse-vitre.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Restons à l'intérieur pour examiner

QUELQUES VITRAUX.

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1. Comment Notre-Dame révéla à Dom Michel Le Nobletz qu'il devait donner des missions en Cornouailles. Signature E. Lobin à Tours, 1917. Coté nord.

Un autre vitrail montre au sud par le même verrier "Comment le R. P. Julien Maunoir par aide et assistance de Notre Dame put en huit jours apprendre la langue bretonne et faire le catéchisme à la chapelle de Ty-Mam-Doue."

Je photographié celui-ci pour la peinture de la famille bretonne en costume d'époque, devant l'église.

L'atelier Lobin de Tours a été créé en 1848 par Julien-Léopold Lobin (1814-1864), auquel a succédé Lucien-Léopold Lobin (1837-1892), époux de Louise-Anne Florence, puis son beau-frère Joseph-Prosper Florence (ou Jean-Prosper)jusqu'en 1905. L'affaire périclite sous le nom de "Lobin et Florence".

La signature "E. LOBIN TOURS 1917" pose alors problème : mais il s'agit d'Etienne Lobin, qui réalisa par exemple entre 1920 et 1922 quasiment l’ensemble des verrières de l’église Saint-Martin de Tournon. Il  était à l’époque actif à Paris, mais  avait encore comme adresse commerciale TOURS en Indre-et-Loire. Voir les 215 résultats de l'interrogation Pop.culture.gouv.fr :

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22etienne%20lobin%22

 

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comment le R. P. Julien Maunoir par l'aide et assistance de Notre Dame put en huit jours apprendre la langue bretonne et faire le catéchisme à la chapelle de Ty-Mam-Doue.

C'est le fameux et édifiant miracle de Ty-Mamm-Doué, mieux connu par la peinture de Yann d'Argent en la cathédrale de Quimper.

Ici, le peintre nous donne un tableau d'un groupe d'enfants en costume breton.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comment S. Corentin montra intact et vivant au roi Grallon le poisson de sa fontaine. Signature J-P. Florence et Cie, Tours 1903. Coté sud.

Saint Guénolé, abbé fondateur de Landévennec et saint Corentin, évêque de Quimper mais auparavant ermite sur le Ménez-Hom (qui domine Landévennec) sont face au roi Gradlon, agenouillé.

Joseph-Prosper Florence est également intervenu à Quimper pour les vitraux de l'église Saint-Mathieu en 1896.

http://www.lavieb-aile.com/2020/03/les-vitraux-de-saint-mathieu-a-quimper.html

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comment S. Cotodoc venant de Grande-Bretagne en Armorique s'établit à Cléder. Signature  J.P. Florence et Cie  Tours 19--
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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Comment S. Cotodoc assista dans ses derniers moments son ami S. Kerrien. Signature  J.P. Florence et Cie  Tours 19--

 

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Une Pietà.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le clocher, ses tours et ses inscriptions.

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"Le clocher, qui jadis se trouvait, dit-on, au milieu de l'église, fut rebâti, en 1733, à l'endroit où il est actuellement. On lit, en effet, au bas de la chambre des cloches : A. PH. LIGAVAN. RECTEUR. 1733.DON JEAN PERCHERIN. ptre CVRE. H. NORMANT FABRIQVE. H. ROSEN FABRIQVE : (Pérennès)

 

"Le clocher, qui, jusqu'au XVIIIe siècle, était au milieu de l'église, fut rebâti sur le pignon en 1733. On lit, sur la chambre des cloches : "A. PH. LIGAVAN. RECTEVR. 1733. DOM. IEAN. PERROSEN. FABRIQVE."

Sur le pignon, des bateaux en bas-relief indiquent la participation des pêcheurs. A la base de la flèche courte, tympans ajourés ; galerie à balustrade classique." (Couffon)

 

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Je lis sur le coté gauche sur trois lignes dans un cartouche réglé:

V.V --A

LIGAVAN

RR 1733.

que je transcris comme [Vénérable ?] Alain Ligavan, recteur 1733.

Alain Ligavan fut recteur de Plogoff de 1686 à 1727.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Je lis péniblement à droite l'inscription de 3 lignes:

V--- [peut-être V:D IAN]

PERCHIR

---C

La transcription s'inspire de la lecture de Pérennès DON JEAN PERCHERIN. ptre CURÉ. (le titre DON est très improbable et non confirmé). La leçon de Couffon DOM. IEAN. PERROSEN. FABRIQVE." n'est pas confirmée.

Le même auteur relève le nom de Jean PERHIRIN, curé de Plogoff de 1724 à 1746.

Je transcris Vénérable et discret(?) Jean Perchirin Prêtre Curé. Placée en symétrie à la suite de l'inscription précédente, celle-ci indique, après le nom du recteur LIGAVAN, celle de son curé.

Le nom est bien attesté à Plogoff (33 mentions), sous la forme PERCHERIN, mais aussi ailleurs avec les graphies PEHERIN , PEHIREN , PEHIRIN , PENCHIRIN , PENHIRIN , PER'HIRIN , PERCHEIN , PERCHIRIN , PERHERIN , PERHIRIN , PERHYRYN , PERIHIN , PESCHEIN , PIHERIN , PIHIRIN , PIRCHERIN , PIRCHIRIN , PIREHEN , PIREHIN , PIRHERIN , PIRHIRIN , PIRIHIN , PRIREHEN  et PRIRHEN (Geneanet)

Les individus mariés sont mieux retenus dans les généalogies, et on trouve à Plogoff les prénoms de Paul, Jean François ou Hervé.

 

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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En dessous : longue inscription de deux lignes.

La première ligne n'a pas été déchiffrée par les auteurs. Je comprends pourquoi. Je devine pourtant quelque chose comme :

-CI-H.H LENIEHCANT

La deuxième ligne a été lue H. NORMANT FABRIQVE. H. ROSEN FABRIQVE , mais je crois que le mot  FABRIQVE est extrapolé de la simple initiale F.

NORMANT F. H. ROSEN F

Le patronyme Le NORMANT est attesté au XVIe siècle à Plogoff, de même que celui de ROSEN ou ROZEN ; ainsi, Henry Rosen sur geneanet

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le clocher, coté nord, et sa tourelle.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Masques et frise de la tourelle.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Retour au porche ouest.

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Comparez avec celui de la chapelle Saint-Tugen, où le tympan est ajouré, et le gable découpé. :

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Porche sud de la chapelle Saint-Tugen à Primelin. Photo lavieb-aile

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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La statue d'un apôtre, en kersanton d'une niche à dais du porche ouest.

Cet apôtre qui a perdu l'attribut qu'il portait en main droite est peut-être saint Pierre (calvitie et toupet frontal). Il s'apparente aux statues d'apôtres de la chapelle Saint-Tugen et de l'église de Confort-Meilars attribuée au Maître de Plougastel actif de 1570 à 1621 (E. Le Seac'h). On retrouve le noble hiératisme de cet atelier (dont Roland Doré est l'élève).

On retrouve aussi les mêmes détails vestimentaires, la tenue du livre ouvert, la même disposition du pan de manteau, des plis et du phylactère déroulé sous la main gauche.

Mon hypothèse se trouve confirmée en consultant l'ouvrage de Le Seac'h page 195 dans son chapitre consacré à ce Maître et page 336  : elle l'admet bien dans son Catalogue raisonné de ses œuvres .

Voir :

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Saint Pierre, kersanton, Maître de Plougastel; Porche sud de la chapelle Saint-Tugen. Photo lavieb-aile.

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Credo des Apôtres de la façade ouest de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile.

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Credo des Apôtres de la façade ouest de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le socle porte l'inscription I : BOCOV.

Faut-il transcrire "Ian Bocou",  et se référer à Jean (ou Yves) ou "Iac Bocou"  et se référer à Jacques ? Faut-il y voir le même individu que celui qui a inscrit son nom J. BOCOV avec le chronogramme 1626 sur le clocher de la chapelle Saint-André de Plogoff ?

Un Yves BOCOU est né en 1608 à Pont-Croix, de même qu'un Jacques Bocou. Un Jean Bocou est né le 25 février 1628 à Pont-Croix, et décédé le 29 juillet 1706 à Esquibien.

Comme il n'existe aucune mention d'un prêtre ou recteur correspondant à I. BOCOU ou J. BOCOU, il faut, et c'est assez logique à la base d'une statue, y voir le nom d'un fabricien.

La date gravée à la chapelle Saint-André est presque cohérente mais un peu tardive avec la période d'activité du Maître de Plougastel.

Guillaume Bocou.

On connait mieux Guillaume Baucou, qui fut recteur de Cléden-Cap-Sizun entre 1644 et 1647 puis une seconde fois entre 1656 et 1660, car dont le nom apparait sur deux linteaux de'une maison de Lescoff en Plogoff. Elles se lisent M : G : BOCOU P CANONICUS CORISOP (?) ET REC DE CLEDEN ou « Monseigneur Guillaume Bocou chanoine de Quimper et recteur de Cléden » (linteau de la porte d’entrée), et M : G : BOCOU P CANONICUS LEONEN : 1661 ou « Monseigneur Guillaume Bocou chanoine de Léon » (linteau fenêtre est de l’étage).

Un Guillaume BOCOU chanoine de Quimper et pourvu de la prébende de Beuzec-Cap-Sizun, résilia celle-ci pour devenir  recteur d'Elliant de 1674 à 1678. Il signe comme chanoine de Quimper en 1662.

Le même fut effectivement recteur de Beuzec-Cap-Sizun de 1641 à 1674 avant de se démettre.

Sa statue est érigé sur la façade sud de l'église de Cleden-Cap-Sizun.

Un Guillaume BOCOU, chanoine du Léon, fut recteur de Pleyber-Christ de 1639 à 1644 (BDHA 1914).

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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— BERNARD (Daniel), 1950,  Cléden-Cap-Sizun : monographie d'une paroisse et d'une commune de la presqu'île du Cap-Sizun, 1952. Bull. SAF

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin/annee_1950.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, Maison de prêtre de Lescoff

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/maison-dite-de-pretre-dite-ti-bras-lescoff-plogoff/df1322a6-fc78-485c-9bd7-5e66f292d759

— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, Eglise paroissiale Saint-Collodan de Plogoff, Dossier IA00006280 de l'Inventaire Général.

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-collodan-plogoff/2e45a8a7-4e4b-4942-b513-86b4411aa1a4

— LE CARQUET (H.), 1899 : Les chapelles du Cap Sizun (Bull.S.A.F. 1899).

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.pages 189-191

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PÉRENNÈS (Chanoine Henri), 1940, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon dans, Bulletin de la Commission diocésaine d'histoire et d'archéologie de Quimper. 1940 Archives diocésaines de Quimper

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1940.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Chapelles bretonnes. Navires sculptés
28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 15:42

Les navires sculptés (début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne.

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Cet article appartient à une série d'articles  sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère : 

 

liste qui sera à compléter par :

 l'église de Plouhinec (ex Poulgoazec) ou chapelle Saint-Julien de Poulgoazec

Chapelle Saint-Trémeur, façade, deux barques

Chapelle Sainte-Hélène à Douarnenez (poissons et Fou de Bassan et barque à  3 ou 4 marins)

église de Goulien barque de pêche à 3 marins.

église Saint Codoan de Poullan-sur-mer

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Voir aussi dans la même région du Cap Sizun les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

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Voir les graffiti normands :


 

-Dives-sur-mer, église : 400 graffiti

-Saint-Vaast la Hougue, chapelle des Marins, graffito,  XVIe

http://www.saintvaast.fr/pageLibre000125fc.aspx

-Vatteville-la-rue graffiti des murs de l'église

http://www.jpdugene.com/camping_car/normandie_2012/2012-08-07.htm

-Fécamp, abbatiale Ste-Trinité, graffiti

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/forge/vignettes/abbatialeFecamp.jpg

-Région de Fécamp :

http://www.fecamp-terre-neuve.fr/GalerieGraffiti.html

-Honfleur, Maison Erik Satie, graffiti XVIe-XIXe

-Eglise d'Hénouville:

http://perso.numericable.fr/~arnaudser/serander/Henouville/Graffiti.htm

-Dreux, beffroi, graffiti de 1537 :

https://www.sagaphoto.com/photo.asp?from=liste&id=PF008391#.XlEHBWhKiM8

-Couvent Sainte-Barbe de Canteleu près de Rouen:

https://rouen.blogs.com/photo/2007/11/o-trouver-ce-gr.html

 

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PRÉSENTATION.

 

 

Audierne, trève d'Esquibien sous l'Ancien Régime, fut un port important au XVIe siècle tant pour le commerce atlantique que pour la pêche, principalement au merlu. Voir en Sources et liens les informations sur la flotte sur  trafic commercial (Wikipédia notamment). 

De même, je renvoie, pour la description de l'église, aux notices de Le Caquet 1899, d'Abgrall en 1902 et Couffon en 1988. Je retiens, pour dater ces sculptures en bas-relief,  que "Le choeur fut construit en 1607, le porche en 1612, et l'édifice achevé peu après."

Le Caquet (article disponible sur le site de la SAF) donne toutes les informations sur le patron de l'église, saint Rumon assimilé au XVIIe à l'espagnol Saint-Raymond-Nonnat.

Je me préoccupe donc exclusivement d'enrichir l'iconographie disponible en ligne ; mais l'article Wikipedia propose déjà la photo de deux des trois sculptures.

Ici, comme dans d'autres paroisses ou trèves du Cap Sizun, les armateurs et les fabriciens commanditaires ornèrent les façades des églises et chapelles qui se construisaient alors de silhouettes des navires affrétés.

Nous trouvons deux navires sculptés sur la façade occidentale au dessus du porche, et un troisième sur la façade sud :

Base du coté ouest de la tour : "carvelle" à trois mâts.

Façade ouest, à droite du contrefort encadrant le porche : barque de pêche.

Façade sud, gable du porche  : navire de commerce, à deux mâts à hune.

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Ils sont sculptés dans le leucogranite local, et le premier et le dernier sont dans un état de conservation excellent (ils sont postérieurs de près d'un siècle avec les navires sculptés des autres édifices du Cap Sizun, et forment la part la plus tardive de ce corpus).

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LA FAÇADE OCCIDENTALE.

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Base du coté ouest de la tour : "carvelle" à trois mâts.

Comme l'indique une inscription (cf. infra), le clocher a été reconstruit en 1731. Mais cela concerne-t-il que la partie haute au dessus de la galerie?

Le solide soubassement encadré de deux tourelles octogonales est orné sur la face ouest d'une arcade à deux volutes, centrée par la sculpture du navire.

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Les divers éléments des "carvelles" (le terme employé dans les documents d'époque à Penmarc'h, mais qui peut être remplacé par "nef", "galée" etc.) sont bien reconnaissables : bordage à clins, château arrière très élevé, château-avant plus bas mais prolongé d'une part par un fort éperon, d'autre part par un mâtereau ou bout-dehors pour la fixation des étais. Les trois mâts sont complets, car ils se prolongent sur le bloc de granite supérieur. Nous y distinguons les pavillons ou flammes d'armateur, les vergues des mâtes de hune, les haubans grillagés par les échelles.

Nous ne sommes pas loin de celui gravé en graffito à Honfleur :

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Façade ouest, à droite du contrefort encadrant le porche : barque de pêche.

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L'érosion est plus accentuée (ou l'heure de prise de vue ne permet pas un éclairage optimal), mais nous retrouvons ici la forme "en sabot" des barques de pêche, a priori non pontées pour une navigation littorale à la recherche de congres mais surtout de merlus. Voir les barques très semblables des divers édifices du corpus.

Je ne parviens pas à discerner si les silhouettes qui émergent du franc-bord sont vraiment celles des marins. 

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Au passage : un lion de crossettes. Rampant droit du gable.

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église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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LA FAÇADE SUD.

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Façade sud, gable du porche  : navire de commerce, à deux mâts à hune.

 

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La sculpture est plus finement conservée, mais plus épurée. Les clins de la carène sont absents, la partie haute de la coque est renforcée par deux forts listons. Le château arrière est remplacé par une structure ronde d'où pointe l'amorce d'un mât. Le château avant n'est pas figuré. L'étambot est incliné, comme sur le premier navire. Si on compte le début de mât d'artimon, il existe trois mâts, les deux centraux équipés d'une hune. L'espar avant est presque aussi épais que les mâts. Dans l'ensemble, il semble plus moderne que le premier.

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Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Les navires sculptés (leucogranite, début XVIIe) de l'église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Au passage : lion de crossette du rampant droit .

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église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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Au passage :  crossette du rampant gauche .

Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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INSCRIPTIONS DU CLOCHER.

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"Le clocher a été reconstruit au XVIIIe siècle. Coiffé d'un dôme et accosté de deux tourelles octogonales, il porte l'inscription : "H : H : MATHIEV : YVENOV : F : LAN : 1731". Il est, avec celui de Plogonnec, l'un des rares clochers baroques du diocèse." (Couffon)

Ma photo montre la fin de l'inscription : V : F : LAN : 1731.

Elle se transcrit : Honorable homme Mathieu Yvenou, fabricien en l'an 1731.

Les généalogistes connaissent "honorable homme Mathieu YVENOU", fils de Mathieu et de Marie Le PEOC (1672-1698), baptisé le 31 octobre à Audierne, (parrain Jacques Le PRISER, marraine Jeanne Le BRIS. Il épousa en janvier 1725 Catherine LE PRISER d'Esquibien, fille de Jean et de Catherine Le CALVE.

Son grand-père Guillaume,  qualifié d'"honnorable homme" à son décès et d' "honorable marchand", était né à Goulien au manoir de Kermaden.

Ce titre qualifie un marchand, notable et souvent fortuné.

Un autre généalogie (Gargadennec-...) précise qu'un Guillaume YVENOU était armateur à Audierne en 1505, propriétaire de la carvelle  Saincte-None

L'église de Penmarch honore son saint patron depuis au moins le XVe siècle: on trouve à Bordeaux en 1468 une caravelle nommée "le Sainct Nona de Penmarc ". Ce nom de bateau apparaît de nombreuses fois par la suite, sous des formes diverses: en 1471 Sent-Nanna et Sainct-Nonne, en 1476, Saint-None, etc. Cf. J. Bernard, Navires et gens de mer à Bordeaux (vers 1400-vers 1550). Paris, 1968, t.III, p. 14, 22 et suiv. 37 Ibid., p. 182. 38 A. Le Berre,

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/80d88f81a9a064fda9b122ff0d667bbc.pdf

 

En conclusion, il y a lieu de penser que Mathieu Yvenou, fabricien de Saint-Raymond-Nonnat en 1731, est qualifié d'honorable homme en tant que marchand et armateur d'Audierne.

Une autre inscrit est visible sur le clocheton.

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Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Raymond-Nonnat d'Audierne. Photo lavieb-aile mars 2020.

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SOURCES ET LIENS.

L'église était initialement dédiée à saint Rumon : ce saint peu connu était aussi honoré à Saint-Jean-Trolimon (qui lui doit son nom, la paroisse s'appelant par le passé Treff Rumon ("la trève de Rumon") et dans trois paroisses de la Cornouailles anglaise : Ruan Major, Ruan Minor et Ruan Lanihorne ; il est aussi le saint patron de l'abbaye de Tavistock dans le Devon, laquelle détenait ses reliques.

L'église, en granite, a été construite dans les douves de l'ancien château d'Audierne, lui-même étant un vestige d'un ancien camp romain. Ce n'est que vers le milieu du xviie siècle que le clergé substitua à saint Rumon le culte de saint Raymond Nonnat, cardinal catalan et deuxième maître de l'ordre de la Merci (qui sauvait les prisonniers des musulmans), mort en 1240.

L'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 1932

— POP.CULTURE.GOUV

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089824

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1902, Notice sur Audierne, BDHA Quimper

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1902.pdf

— ALAIN (Maxime), diaporama sur les navires sculptés du Cap-Sizun:

https://slideplayer.fr/slide/14424175/

 

CADORET (Bernard), Histoire des chaloupes sardinières de Douarnenez in Antropoloxía mariñeira: actas do Simpósio Internacional in memoriam Xosé Filgueira Valverde, Pontevedra, 10-12 de xullo, 1997, Francisco Calo Lourido, Consello da Cultura Galega, 1998 - 361 pages, page 91 et sv.

https://books.google.fr/books?id=60uB5N0YguYC&pg=PA91&dq=yvenou+armateur&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=4#v=onepage&q=yvenou%20armateur&f=false

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Audierne, extrait.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/audierne.pdf

" Ancienne église paroissiale, jadis sous le patronage de saint Rumon. Elle comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept et un choeur polygonal, elle date en majeure partie du XVIIe siècle. Les piliers octogonaux, dépourvus de chapiteaux, soutiennent des arcades ogivales du XVIe siècle.

Le choeur fut construit en 1607, le porche en 1612, et l'édifice achevé peu après.

La porte ouest, en anse de panier, est encadrée de colonnes torses en nid d'abeilles.

Le porche latéral a son ouverture antérieure en anse de panier, avec tympan ajouré et colonnes en nid d'abeilles ; il est voûté sur croisée d'ogives avec liernes transversale et longitudinale, les branches d'ogives amorties sur culots sculptés. Le fronton est orné d'un navire.

En 1646, l'on construisit la sacristie et, le 19 février 1652, l'on commença l'ossuaire. Sacristie et ossuaire ont disparu. Le clocher a été reconstruit au XVIIIe siècle. Coiffé d'un dôme et accosté de deux tourelles octogonales, il porte l'inscription : "H : H : MATHIEV : YVENOV : F : LAN : 1731". Il est, avec celui de Plogonnec, l'un des rares clochers baroques du diocèse."

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—LE CARQUET (H.), 1899 : Les chapelles du Cap-Sizun. L'église de Monsieur Sainct Rumon d'Audierne (B.S.A.F. 1899).

— WIKIPEDIA article Audierne

"En 1533, 835 bateaux, dont de nombreux audiernais, fréquentaient le port de Sluis en Zélande. En 1536, on note 90 bateaux à Audierne et 1400 marins dans le Cap-Sizun et au xvie siècle des bateaux d'Audierne et des autres ports du Cap-Sizun fréquentent déjà les abords de Terre-Neuve si l'on en croit la toponymie locale (des lieux-dits y sont dénommés "Île d’Audierne", "baie des Trépassés" et "Pointe du Raz").

 En 1596, pendant les troubles de la Guerre de la Ligue, Christophe d'Arradon, surnommé le baron de Camors, à la fois ligueur (il avait par exemple participé à la reprise de Blavet, alors tenue par les huguenots, le 11 juin 1590) et brigand, dévaste les ports d'Audierne et de Pont-Croix, puis s'installe au château du Cosquer en Combrit et, de là, opère des raids dans la région de l'embouchure de l'Odet, rançonnant les marchands de Pont-l'Abbé et l'Île-Tudy.

En 1590, en pleine période des Guerres de religion, sur 849 navires ayant fréquenté le port de Bordeaux, 80 venaient du Cap Sizun et 55 de Penmarc'h. Plusieurs églises de la région, dont l'église Saint-Rumon d'Audierne, sont ornées de carvelles. Vers la fin du xvie siècle et au début du xviie siècle, des bateaux d'Audierne s'aventurent jusqu'aux Canaries ainsi qu'en Méditerranée (plusieurs marins d'Audierne furent d'ailleurs victimes des Barbaresques) ou encore jusque dans le Sund. Au milieu du xviie siècle, Audierne possède 150 chaloupes de pêche et compte environ 2 300 habitants.

La seconde moitié du xviie siècle et le xviiie siècle furent pour Audierne une période de déclin ; il faut attendre l'essor de la pêche à la sardine et des conserveries dans la seconde moitié du xixe siècle pour que le port retrouve la prospérité." (Wikipédia)

— VOIR AUSSI

http://www.audierne.fr/index.php?page=patrimoine-religieux

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Published by jean-yves cordier
27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 13:19

Pourquoi ce poème de Robert Gélis  (1938-...)  me revient-il aujourd'hui ?

Ils ont coupé

Le vieux pommier

Roi du verger

Et en tronçons l'ont débité

 

De ces morceaux ont fabriqué

Une échelle pour monter

Cueillir des pommes du pommier

Ont été bien déçus

Car de pommier... il n'y en a plus.

 

Vous pourrez en lire d'autres en lignes, tous aussi beaux, et que je voudrais connaître par cœur et par âme :

L'Autre :

http://soutien67.free.fr/francais/niv03/lire/poesie/portrait%20de%20l%20autre.pdf

Le stylo :

http://soutien67.free.fr/francais/niv03/lire/poesie/si%20mon%20stylo.pdf

mais je propose celui-ci :

- C'est quoi, l'Important ?
- L'Important, c'est d'accrocher des rires
Aux branches sèches de la vie…

- C'est quoi, la Vie ?
- La Vie, c'est chercher son étoile 
Dans le fouillis du ciel…

- C'est quoi, le Ciel ?
- Le Ciel, c'est ce qu'on ne peut voir
Qu'en fermant les yeux…

- C'est quoi, les Yeux ?
- Les Yeux, ce sont des forges vives
où s'embrasent les rêves…

- C'est quoi, les Rêves ?
- Les Rêves….

C'est ce qui est important…

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Published by jean-yves cordier
26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 22:24

La Conversion de saint Hubert (kersanton, v. 1525, Maître de Cast)  de l'église de Cast.

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Voir dans ce blog 

— Sur cette église Saint-Jérôme de Cast :

 

— Sur la Conversion de saint Hubert :

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Sur la famille Le Gentil , dont les armoiries pleines  se trouvent sur le calvaire de la chapelle Sainte-Barbe en Ploéven et sur les murs de l'église de Ploéven, tandis que les armoiries écartelées se trouvent sur la maîtresse-vitre de Notre-Dame de Quillidoaré en Cast :

 

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PRÉSENTATION.

Le groupe dit "Chasse de saint Hubert" fait à juste titre  la fierté de la commune de Cast, et la mairie place sa photo en bandeau de son site, avant d'en donner  l'excellente description d'Y-P. Castel.

Nous n'en connaissons ni le commanditaire, ni l'auteur, ni la date, mais les auteurs ont proposé Jehan de Gentil comme commanditaire, tandis qu'Emmanuelle Le Seac'h a désigné sous le nom de Maître de Cast le sculpteur anonyme, actif vers 1525 sur la pierre de Kersanton et reconnaissable aux "crevés" de ses costumes, tant pour cette Chasse que pour deux Dépositions de Locronan. Ces costumes peuvent être datés de 1525-1530.

Ce groupe mérite donc notre intérêt à  plusieurs titres : son sujet, unique en Bretagne et introduisant à l'iconographie de la Conversion de saint Hubert ; son style, dans le cadre de la découverte des ateliers de sculpture de la kersantite de Basse-Bretagne ; son apport documentaire, avec ses nombreux détails vestimentaires et d'harnachements ; et enfin son intérêt historique, précisant l'influence de la famille Le Gentil, déjà décrite dans ce blog à Cast en la chapelle de Quillidoaré.

Mais cette Chasse satisfera d'abord notre plaisir esthétique.

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 VUE GÉNÉRALE. LA LÉGENDE DE LA CONVERSION DE SAINT HUBERT.

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 Le monument de la Chasse de Saint Hubert (et non "châsse" comme sur Pop.culture) est un groupe en kersanton à six éléments qui se trouve depuis 1950-1960 sur le placître de l’église (à l'angle sud-ouest de l'enclos) était auparavant contre le mur extérieur du presbytère. Vient-il d'un ancien calvaire remonté, comme le suggère  Débidour in Dilasser 1979 p. 539-540 ? Ou d'un manoir seigneurial et de sa chapelle ? Il est classé monument historique depuis 1914.

 

Devant un cerf ayant sur sa tête, entre ses deux cornes, l'image du crucifix, un chasseur, descendu de cheval, est agenouillé, les mains jointes et la tête découverte. Sa chevelure est gracieusement bouclée, son costume très riche et très souple semble être de l'époque d'Henri II : bas et hauts-de-chausses à deux rangs de bouffantes et de crevés, manches de dessous avec bouffantes et crevés ; manches plus amples du pourpoint, également tailladées à deux rangs, et descendant en pagode de la hauteur du coude ; surcot largement échancré pour laisser passer les bras ; épée et cor d'ivoire suspendus au côté. Devant lui, sont ses deux chiens, un lévrier et un basset, en arrêt et en contemplation devant le cerf. Derrière est son cheval, richement harnaché, tenu par son écuyer au visage et au costume gracieux.(selon Abgrall)

Le seigneur et chasseur mesure 1,04 m de haut, l'écuyer 1,20 m, le cerf 1,05 m, le lévrier 43 cm et le basset aux oreilles tombantes 34 cm. L'ensemble est présenté sur un soubassement maçonné (*) avec, sur la face sud, un blason muet sans-doute récent et de fantaisie.

(*)" soubassement rectangulaire de 3 m de longueur sur 1,80 m de largeur et 1,30 m de hauteur. Deux bandeaux de schiste soulignent les faces du monument entièrement en granite, y compris la large corniche en doucine droite qui la couronne." Castel

L'écuyer, le cerf et le cheval sont uniquement sculptés d'un seul coté, l'autre (flanc gauche du cerf par exemple) étant simplement équarri pour donner une forme générale aux corps : cette chasse était peut-être destinée à être placée contre un mur (Debidour)

 

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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La légende.

"Depuis le XVe siècle on dit que le seigneur Hubert était si passionné de chasse qu'il en oubliait ses devoirs. La légende rapporte qu'il n'avait pu résister à sa passion un Vendredi Saint, et n'ayant trouvé personne pour l'accompagner, était parti chasser sans aucune compagnie (pourtant, ici, il est accompagné de son écuyer). À cette occasion, il se trouva face à un cerf extraordinaire. En effet, celui-ci était blanc et portait une croix lumineuse au milieu de ses bois.

Hubert se mit à pourchasser le cervidé mais celui-ci parvenait toujours à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l'animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert en ces termes :

—Hubert! Hubert! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ?

Hubert, saisi d'effroi, se jeta à terre et humblement, il interrogea la vision :

— Seigneur ! Que faut-il que je fasse ?

La voix reprit :

—Va donc auprès de Lambert, mon évêque, à Maastricht. Convertis-toi. Fais pénitence de tes péchés, ainsi qu'il te sera enseigné. Voilà ce à quoi tu dois te résoudre pour n'être point damné dans l'éternité. Je te fais confiance, afin que mon Église, en ces régions sauvages, soit par toi grandement fortifiée.

Et Hubert de répondre, avec force et enthousiasme :

— Merci, ô Seigneur. Vous avez ma promesse. Je ferai pénitence, puisque vous le voulez. Je saurai en toutes choses me montrer digne de vous!

S'ensuivit la conversion d'Hubert qui marcha à grands pas sur les voies de la sainteté, donnant l'occasion aux chasseurs de le choisir comme patron." (d'après Castel)

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Cet épisode du cerf crucifère, forme du Christ,  est apparu au XVe siècle seulement, dans la quatrième Vie de saint Hubert, tandis qu'on la trouve depuis le  VIIe siècle dans la Vie de saint Eustache, dont elle est un avatar. L'iconographie médiévale de cette légende est à rechercher exclusivement dans les Vies de saint Eustache  (cf. liens supra pour les vitraux et les enluminures)

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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ICONOGRAPHIE.

Les exemples retrouvés, que j'ai classé par ordre chronologique, permettent  de remarquer un regroupement autour de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, ainsi qu'un lien avec Bruges (Arsenal Ms 639) ou/puis (via le bibliophile Louis de Gruuthuse, 1422-1492) avec l'entourage d'Anne de Bretagne et de sa fille Claude en Touraine.

Le thème de la chasse miraculeuse, suivie du pèlerinage, et du sacre à Rome est développé dans un des vitraux (1510) de l’église bourguignonne de Saint-Bris-le-Vineux (Yonne). Voir  aussi sur le site ndoduc les vitraux de la Baie 8 de la cathédrale de Paris, et de  la baie 20 de l'église Saint-Pierre de Monfort-Lamaury, 

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 Légende de saint Hubert par Hubert Le Prouvost, XVe siècle, manuscrit de Louis de Bruges (de Gruuthuse). BnF français 424 f.9, enluminure par le Maître de Marguerite d'York, Bruges vers 1470-1480

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"La Vie de saint Hubert est un texte compilé par Hubert le Prévost, originaire de Lille. Le prologue précise qu’il a, par dévotion pour son saint patron, collecté en 1459 des documents relatifs à la vie du saint en divers endroits : Saint-Hubert en Ardenne, Tirlemont, Bruxelles et Bruges (f. 2). Le prologue signale aussi qu’il fit traduire la légende du latin en français.
Parmi les quatre manuscrits dont l’existence est attestée, deux sont aujourd’hui perdus : l’exemplaire de l’auteur et un autre, richement illustré, qu’il donna à l’abbaye de Saint-Hubert et qui seul mentionnait Colard Mansion comme traducteur. Les deux exemplaires illustrés qui subsistent ont appartenu aux deux plus grands bibliophiles de l’ère bourguignonne. L’un fut commandité en 1463 par Philippe le Bon à David Aubert et illustré par Loyset Liédet de treize miniatures (La Haye, KB, ms. 76 F 10). L’autre fut réalisé quelques années plus tard pour Louis de Gruuthuse qui confia l’illustration au Maître de Marguerite d’York, l’un des principaux artistes ayant travaillé pour le seigneur brugeois. Ce volume, présenté ici, s’ouvre par une exceptionnelle scène de présentation où Louis de Bruges, portant le collier de la Toison d’or, est accompagné de sa femme Marguerite de Borselen et de leurs enfants (f. 1). L’auteur lui offre son ouvrage dont le contenu est explicitement évoqué dans une saynète peinte à l’arrière-plan montrant saint Hubert en prière devant la vision du cerf.
Cette scène de conversion est l’image la plus répandue de la légende du saint. Elle est amplement mise en valeur dans la miniature suivante (f. 9). Descendu de sa monture, le jeune seigneur, agenouillé au centre de l’image, est en adoration devant le cerf de couleur blanche qu’il poursuivait un instant auparavant. Une croix portant le Crucifié, dressée entre les bois de l’animal, envoie un faisceau de rayons dorés vers Hubert, converti par cette vision miraculeuse et déjà auréolé. Le cheval et les chiens restent indifférents à la scène.
Le cycle des miniatures relate d’autres épisodes de la Vita : l’apparition de l’ange au pape Serge pour lui remettre le bâton pastoral de saint Lambert auquel succédera Hubert (f. 14), l’ange apportant l’étole pour la consécration (f. 16 vo), le miracle de la guérison de possédés (f. 26), la mort de saint Hubert (f. 43), l’exhumation de son corps en présence de Charlemagne (f. 49), la translation de la châsse (f. 55 vo), l’adoration des reliques et la guérison des malades à l’aide d’une fibre de l’étole posée sur leur front (f. 60). Le choix des scènes reflète parfaitement le culte et la dévotion envers l’un des principaux évêques de Liège. Les hauts lieux de son culte (l’abbaye de Saint-Hubert, Liège ou Tervuren) conservent des témoignages d’une large et intense vénération du saint, devenu le patron populaire des chasseurs et qui prémunit de la rage.
Les armoiries du commanditaire étaient peintes dans l’initiale de la page frontispice (f. 1). Elles ont été grattées et remplacées au moment de l’arrivée de la collection brugeoise dans celle du roi de France, Louis XII. Seules quelques traces du collier de la Toison d’or subsistent." (BnF)

 

Ce manuscrit passa comme beaucoup de ceux de la bibliothèque de Louis de Gruuthuse, aux mains de Louis XII, époux d'Anne de Bretagne.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105389110/f26.item.zoom

 

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Conversion de saint Hubert, in Hubert Le Prouvost, Vie de saint Hubert, copyright Gallica BnF fr.424 f.9v.

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Retable de l'abbaye bénédictine de Werden près de Cologne, atelier du Maître de la Vie de la Vierge, 1485-1490 :

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National Gallery.

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Dans les monuments :

Le linteau de la chapelle royale Saint-Hubert du chateau d'Amboise (1493).

Voir mon article 

Ce linteau est placé sous les statues de Charles VIII et d'Anne de Bretagne en donateurs. 

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Chasse de saint Hubert, Portail de la Chapelle Royale, château d'Amboise, photo lavieb-aile.

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Dans les Livres d'Heures :

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a) Livre d'Heures de la Bibliothèque d'Amiens Ms 0200 folio 159v  au début du suffrage de saint Hubert (vers 1460) :

 

 

 

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b) Bibliothèque d'Amiens Ms 206 Livre d’Heures selon l’usage de Sainte-Waudru de Mons entre 1474 et 1501.

 

c) Livre d'Heures du Maître-aux-fleurs Arsenal ms 638-639,  par un artiste flamand sans-doute pour un commanditaire breton ( le calendrier contient 14 saints bretons) : L'illustrateur est actif à Bruges à la fin du XVe siècle. Dans le ms 639 on trouve, après les oraisons aux deux saints Jean et à Pierre et Paul, les suffrages  à neuf saints et saintes dont l'intercession est jugée particulièrement précieuse : ce sont saint Christophe folio 103v / saint Antoine folio 105r  / Saint Hubert folio 106r, saint Georges, saint Fiacre, sainte Catherine, sainte Barbe, sainte Madeleine et sainte Marguerite, sur laquelle s'achève le volume. .

Le jeune seigneur Hubert porte un chaperon, une tunique au col et aux manches fourrées, il tient dans ses deux mains l'étole  mauve, et l'ange est absent.

 

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55008564m/f215.image

http://blog.pecia.fr/post/2011/03/10/Les-Heures-du-%22Ma%C3%AEtre-des-Fleurs%22-%3A-un-commenditaire-breton

 

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Conversion de saint Hubert, Livre d'heures dit du Maître aux fleurs, Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-639 réserve f.106r

 

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d) Livre d'heures de Louis de Roncherolles, en latin et en français, 1495-1500. Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-1191 réserve, enluminé par le Maître du Terrier de Marcoussis. Folio 103r.

Ce document a un intérêt majeur pour plusieurs raisons. D'une part, Louis de Roncherolles a fondé en 1507 une chapelle de Saint-Hubert en son manoir de Grand-Roncherolles dans l'Eure. D'autre part, il est le commanditaire (cf. infra) en 1522 d'un vitrail de la cathédrale de Beauvais où figure la Conversion de Saint-Hubert. Ensuite, les armoiries qui figurent au folio 103r ci-dessous  sont celles de Louis d'Halewyn et de Jeanne de Ghistelles, parents de son épouse Françoise d'Halluin. Or, Louis d'Halewyn est apparenté à Louis de Gruuthuse (supra). Enfin, Louis de Roncherolles est le père de deux jumeaux né le 17 décembre 1510 et prénommés Françoys et Hubert. 

  Au total, on peut suggérer que Louis de Roncherolles (1472-1538) a été initié au culte de saint Hubert par son épouse Françoise d'Halluin et surtout par son beau-père Louis d'Halluin ou de Hallewyn, seigneur de Piennes, (v.1450-1519), lui-même apparenté par son père à la famille de Bruges-La-Gruthuse, et donc à Louis de La Gruuthuse (c.1422-1492), commanditaire du manuscrit de la Légende de saint Hubert.

 

 

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Conversion de saint Hubert, Livre d'heures de Louis de Roncherolles, 1495-1500. Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-1191 réserve Folio 103r

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— e) Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508), folio 191v. Ce  livre d'heures, commandé par la reine Anne de Bretagne à l'enlumineur Jean Bourdichon, dans les premières années du XVIe siècle   est conservé au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France à la cote Ms lat. 9474.  

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f391.item.zoom#

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f) L'enluminure de la Vision de saint Hubert est aussi présente dans un autre manuscrit enluminé d'Anne de Bretagne , le Livre de prière d'Anne de Bretagne, Pierpont Morgan Library, New-York, Ms M.50 folio 29, enluminure de Jean Proyer, actif à Tours. L'intérêt de ce manuscrit est que sa datation (1492-1495) précède celle du Groupe de Cast et témoigne que la dévotion à saint Hubert était déjà présente dans l'entourage religieux de la reine. Ce livre de prières a été commandé par Anne de Bretagne, pour l'éducation chrétienne de son fils, le dauphin Charles-Orland (1492-1495) en guise de catéchisme. La Vision de saint Hubert est l'une des dernières enluminures, et la dernière des invocations des saints et saintes, ce qui lui donne une place singulière. La prière est la même que celle du Grand Livre d'Heures, et son texte confirme que le saint est invoqué spécifiquement contre la rage : pestifera rabie.

O quam magnificandus et domine  deus omnium creator fortis et iustus et misericors qui solus rex bonus sanctificasti confessorem tuum electum hubertum custodi populum tuum a pestifera rabie ut sciant gentes quia tu es deus noster.

(Dans le Grand Livre d'Heures : -- qui magnificandus et : domine deus omnium creator : fortis iustus et misericors. qui sanctificatsti confessorem tuum hubertum custodi populum tuum a pestifera rabie : ut sciant gentes quia tu es deus noster.)

L'étole rose a coiffé la tête du saint et enveloppé sa gorge.

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http://www.themorgan.org/collection/prayer-book-of-anne-de-bretagne/25

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Conversion de saint Hubert,  Livre de prière d'Anne de Bretagne, Pierpont Morgan Library, New-York, Ms M.50 folio 29

 

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g) Le Livre d'Heures de Claude de France. Morgan MS M 1166 folio 41r daté de  1517, par le Maître de Claude de France à Tours.

On y retrouve la cordelière d'Anne de Bretagne et de son père, déjà présente, avec ses nœuds de capucin, dans l'ouvrage précédent. 

https://www.themorgan.org/collection/Prayer-Book-of-Claude-de-France/41

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Conversion de saint Hubert, Le Livre d'Heures de Claude de France. Morgan MS M 1166 folio 41r .

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La baie 25 de la cathédrale de Beauvais, commandée par Louis de Roncherolles en 1522 à Engrand Leprince : la Conversion de saint Hubert.

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Conversion de saint Hubert. 1522, par Engrand Leprince. Vitrail dit "de Roncherolles" Baie 25 de la cathédrale de Beauvais : v

 

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Saint Hubert agenouillé.


"Le genou en terre, il a les mains jointes dans l'attitude de la prière. Il a déposé devant lui son bonnet de chasseur au bord retroussé garni de cabochons. Encadré d'une chevelure gracieusement bouclée dans un visage aux traits fins, le regard extatique d'Hubert se lève vers le ciel." Castel

Hubert a été saisi de stupeur  en pleine poursuite de chasse. Frappé par l'apparition de la croix entre les bois du cerf, il est tombé de son cheval, a déposé son bonnet devant lui et a posé un genou à terre (l'attitude "du chevalier servant". Il joint les mains dans l'attitude de la prière, et, comme pétrifié,  fixe du regard le crucifix  .

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Pour Le Seac'h, "il est richement vêtu de chausses bouffantes à découpes et d'une chamarre, sorte de veste longues avec des galons cousus sur les coutures (Camille Enlart, Manuel  d'archéologie). Les chausses et les manches à crevés forment des ballons. L'épée à la poignée torsadée pend à son coté, retenue par un baudrier, ainsi que son cor. Ses bottes sont munies d'éperon. Ses cheveux mi-longs coiffés au carré  cachent ses oreilles. Un casque à pompons  sur la cime est posé à ses pieds. Le rebord à crevés est décoré de formes géométriques rondes et à losanges."

On voit que le travail descriptif a déjà été fait, et qu'il est difficile d'y ajouter quoique ce soit. Aucune enluminure ne montre ces crevés ou taillades François Ier, alors que pour les chaussures, les bout ronds remplacent les extrémités pointus dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne ou les Heures de Louis de Roncherolles.

Emmanuelle Le Seac'h s'appuie sur le tome III du Manuel de Camille Enlart (1902), page 114: c'est un ouvrage qui mérite d'être consulté:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10532597d/f70.item.zoom

 

"Sous François Ier, l'habillement masculin comprend bas de chausses de drap de diverses couleurs et quelquefois différents entre eux ; chemise à encolure très dégagée et froncée; haut de chausses, appelé désormais chausses, soit bouffant et assez court, soit collant et descendant jusqu'au-dessus du genou ; braguette proéminente en forme de coquille, attachée par deux boucles ou agrafes ; pourpoint décolleté comme le corsage des femmes, et, sur le pourpoint, un vêtement de dessus, appelé la casaque, le saie, la chamarre.

Le saie, depuis Charles VIII, s'était porté au-dessus de l'armure. C'était originairement un paletot court et sans manches ; le saie du costume civil s'ouvrit par devant et s'augmenta de manches très larges.

La chamarre était une veste ample et longue, composée de bandes d'étoffes variées avec des galons appliqués sur les coutures. Ce vêtement pouvait être serré par une ceinture. La casaque, qui apparut vers 1530, se distinguait de la chamarre par ses manches ouvertes et boutonnées, qui pouvaient se porter fermées ou pendantes. La casaque à manche unique fut de mode quelque temps. Une autre particularité de ce vêtement consistait à être fait d'une seule étoffe.

Le détail le plus typique du costume de cette époque est la mode des crevés: on appelle ainsi de petites fentes formant des ouvertures en forme d'ellipses aiguës, par lesquelles bouffe une étoffe de doublure, qui, par le tissu et la couleur, diffère de l'étoffe tailladée. Le pourpoint et ses manches, le haut de chausses et les souliers sont les parties du vêtement qui se tailladent de crevés, généralement disposés en lignes régulières, séparés par des galons. Les bandes dans lesquelles ils sont pratiqués sont verticales ou biaisées dans le corps du pourpoint; verticales, horizontales ou biaisées dans les manches et dans le haut de chausses. Les manches du pourpoint, les jambes du haut de chausses et les souliers pouvaient, comme les bas, être de deux dessins différents

Une grande quantité de galons, soutaches et cannetilles ornaient les entre-deux et les ourlets des crevés.

Comme manteaux, on porta soit le petit mantelet, soit la robe sans ceinture et se confondant avec le saie, longue pour les clercs, demi-longue, jusqu'au genou pour les autres . Ces divers vêtements de dessus pouvaient avoir un collet à angles droits, détaché des revers par deux échancrures suivant la coupe qui est restée en usage jusqu'à nos jours.

A la ceinture se portaient un poignard et une épée."  https://archive.org/details/manueldarcholo03enlauoft/page/120/mode/2up/search/crev%C3%A9s

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BnF fr 864 folio 32v. Ovide, Héroïdes , traduction d'Octavien de Saint-Gelais XVIe siècle (vers 1505-1510) Paris. Enluminé par Jean Pichore. Folio 32v

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BnF fr 864 folio 32v. Ovide, Héroïdes , traduction d'Octavien de Saint-Gelais XVIe siècle (vers 1505-1510) Paris. Enluminé par Jean Pichore. Folio 82v

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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"Les visages sont délicats, le contour des yeux est creusé en amande, la lèvre inférieure de la bouche plus charnue que l'autre. Les mains sont grandes avec des doigts effilés, alors que la majorité des sculpteurs bas-bretons peinent sur ce détail anatomique." (Le Seac'h)

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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On remarquera que le cornet (huchet, grêlier, trompe de chasse) est porté à gauche avec l'épée, alors qu'il est porté à droite sur les enluminures.

 L'épée est fine et son fourreau garni de bagues à perlés. 

Le cor, d’abord corne creuse d’un animal domestique a ensuite été façonné en bois, en métal, en ivoire. Il était utilisé à la chasse pour appeler ses compagnons.

Durant tout le moyen âge, on trouve ces instruments sous diverses appellations: corne, cor, huchet, graile, araine, trompe… Mais quels qu’ils aient été, ils ne pouvaient produire qu’un ou deux sons. Pour différencier les signaux, on faisait des suites de notes brèves ou longues.

Le cor métallique utilisé sous François Ier permettait d’obtenir deux notes : le grêle et le gros ton. Le huchet était un petit cor utilisé pour la chasse au lièvre . Aujourd’hui, le maître d'équipage ou le piqueur qui dirige la meute sont les seuls à porter un cor (ou trompe) de chasse, pour communiquer avec les chiens et les valets.

Le "cor de chasse" en mi bémol renvoie le son vers l'avant et est utilisé en musique militaire, tandis que la trompe de chasse, en ré, est recourbée vers l'arrière et fait un tour et demi (1680), puis deux et trois tours et demi (1814). Sous François Ier, il n'existe ni l'un ni l'autre.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Le "casque" est plutôt un bonnet, retroussé à l'arrière, orné d'une attache antérieure et largement orné de pierreries, et de crevés en partie haute.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Les chaussures à bout ronds et la fixation de l'éperon.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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L'écuyer.

On le voit aussi sur l'enluminure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne. Debout, "il pose la main sur la selle du cheval et de l'autre il saisit le troussequin. Il porte un pourpoint à la collerette à coques et un chapeau cloche à double cordon sur le bord plat."  (Le Seac'h).

Il est plus avantageusement sculpté encore que son maître, et on y verrait volontiers un portrait du commanditaire.

Il tient contre son épaule gauche un épieu ferré. Le rabat de ses bottes s'orne d'un lacet à gland à franges.

 

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Le cheval.

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"L’écuyer s'occupe du cheval dont les nécessités techniques ont contraint le ou les artiste(s) à réduire les proportions de celui-ci par rapport à celles des hommes et des chiens, ainsi qu'à orner les pattes postérieures d'un motif végétal.  Dans un franc réalisme, il le montre hennissant, et exécute le harnachement avec précision " (Castel)

"Le cheval mâche tranquillement son mors. Comme ses propositions ont été réduites, il apparaît petit et trapu. La bride est maintenue d'une manière assez courte sur son coup et tout son harnachement est représenté." (Le Seac'h)

La crinière est peignée. La sous-croupière est présente. Les étriers sont brisés ainsi qu'une partie distale des étrivières.  Je retrouve ici le mors à filets aux branches en S (brisée à gauche) si fréquemment présent sur les montures des deux cavaliers des calvaires du sculpteur Prigent entre 1527 et 1577 du Finistère (Pencran, Lopérec, Sainte-Marie du Ménez-Hom, Saint-Sébastien en Saint-Ségal). Donc  quelques années après ce groupe.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Les chiens.

"Entre Saint-Hubert et le cerf se situent deux chiens au large collier fixant le cervidé. Le basset à l'arrêt a le museau levé tandis que la chienne est accroupie la queue en spirale." (Castel).

"Menant la troupe, deux chiens de petite taille font face à ce dernier. Il s'agit d'animaux dressés pour la chasse car ils sont mi=unis de colliers. Assis sur son train-arrière, le premier, un basset aux oreilles tombantes, fixe le cerf. Un second, un lévrier, le museau effilé et le corps allongé, est à l'arrêt attendant un ordre de son aître. Ses oreilles sont creusées, sa queue est en tire-bouchon." (Le Seac'h)

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Les colliers sont noués par une faveur aux extrémités en papillote.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Le cerf.

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"Le cerf, solennel et fièrement dressé, domine la scène. Dans la ramure bien droite, les bois écornés montrent que la bête est inoffensive. Un crucifix y est suspendu. Il plaît à remarquer que dans la culture celte, le cerf symbolise la médiation entre la terre, le ciel et la vie éternelle." (Castel)

"Des arbres miniaturisés sont placés en bouquet contre le cerf. Entre les bois du cerf, le Crucifié repose sur le front de l'animal. La vélocité du cerf avec ses jambes légères et musclées, la finesse de son museau sont bien rendues par le sculpteur." (Le Seac'h)

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

Conversion de saint Hubert (kersanton, 1525-1530, Maître de Cast), enclos de l'église de Cast. Photo lavieb-aile 2020.

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Le commanditaire.

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Nous disposons de deux avis :

Les commanditaires de ce groupe sculpté attachant et peu s'en faut magistral, ne sont pas connus avec précision. Suggérons simplement que parmi les seigneurs de Cast, les Tréouret devaient être des passionnés de cynégétique. Ils blasonnaient en effet "d'argent au sanglier de sable en furie..." comme on le voit sur une croix dressé, justement à Tréouret, un des lieux-dits de la commune. Férus de chasse, ils ont pu commander cette chasse pour la placer dans la chapelle de leur manoir. Les visages de notre St Hubert et de son valet pourraient être dans ce cas des portraits de famille." (Castel)

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"L'on s'accorde à dire que le commanditaire du beau monument en kersanton du xvie siècle dédié à saint Hubert et situé près de l'église fut messire Jehan le Gentil, grand-bailli de Cornouaille en 1524. Il est représenté debout, en tenue de grand-bailli, tenant le cheval de saint-Hubert en prières. Jehan le Gentil, seigneur de Barvédel et de Pontlez, appartenait à une famille d'ancienne extraction d'ascendance chevaleresque de Cornouaille. Il était le fils de Yves et de Louise de Tréanna et détenait les manoirs nobles de Boulvern et de Quillavon, en Cast. Son frère Geoffroy, chanoine de saint Corentin, était recteur de Cast en 1517 et leur sœur Louise était dame d'honneur de la duchesse Anne de Bretagne, reine de France. Jehan le Gentil signa la tutelle des enfants mineurs de messire Jehan de Rosmadec et de Jehanne de La Chapelle. Il épousa Louise de Tyvarlen et présida la Montre de la noblesse tenue à Quimper en 1536. La famille le Gentil appartenait à la noblesse de Cornouaille et était fortement établie dans le Porzay." (Wikipédia, article Cast)

Le contributeur anonyme mais qualifié de l'article Wikipédia n'indique pas ses sources, et je serai curieux de savoir qui sont ceux qui "s'accordent à" attribuer la commande de cette œuvre à Jehan le Gentil, ... car j'arrive aux mêmes conclusions. Son argumentation est remarquable ...puisque ce sont ces données qui m'avaient convaincu.

a) L'un des arguments le plus percutant est que Geoffroy Le Gentil (*) était/aurait été recteur de Cast en 1517 (ou plutôt en 1512, pour Abgrall). Mais en 1532-1538, notons que le recteur était Nicolas de Tyvarlen (*) [nommé Jean de Tyvarlen dans la généalogie boisgarin]. Ce Jean de Tyvarlen, dont l'existence est mieux renseignée, était le frère de Louise, épouse de Jehan III le Gentil. Il était recteur de Cast et de Plogonnec, chanoine à la cathédrale de Quimper, vicaire général de l'évêché de Cornouaille en 1552, et, en 1544, il était le garde des trois enfants juveigneurs de Jehan Le Gentil (décédé en 1543) et de Louise (décédé en 1544). ["sûrement le maistre Ian du Tivoarlen, garde de trois enffents juveigneurs de Jean Le Gentil et de Louis de Tivoarlen le 02/10/1544" B.Yeurc'h (arrêt Le Gentil 30/08/1669) ] Le recteur Jehan de Tyvarlen est un autre commanditaire possible de la Chasse.

(*) n.b source des info  : Abgrall 1905.

b) l'autre argument est que  Louise Le Gentil était dame d'honneur de la duchesse Anne de Bretagne. Cette information se vérifie indirectement puisque Louise, fille d'Yves le Gentil et de Louise de Tréanna, épousa en 1507 à Blois Charles d'O. de Mailleboys, leur contrat de mariage étant fait en présence de la reine Anne. Cette appartenance à la cour royale d'Anne de Bretagne. Source : Tudchentil et Généalogie Guillaume de Wailly

Elle se vérifie aussi sur la liste des dames et demoiselles d'honneur d'Anne de Bretagne publiée par Infobretagne : Louise Le Gentil avait ce titre en 1508.

Cet argument nous procure le lien avec les modèles évidents de cette Chasse de Cast, modèles fortement liés à Anne de Bretagne ; et, en premier lieu, le linteau de la chapelle Saint-Hubert du château d'Amboise, lieu de résidence d'Anne de Bretagne avec Blois et Tours. En effet, ce linteau est, plus que les enluminures, un modèle privilégié par ce que c'est une sculpture (la seule de mon corpus iconographique. De plus, la composition est la même, la posture du chasseur, celle de ses chiens, la position du chapeau, et même les bosquets miniaturisés.
c) un autre argument est qu'il possédait bien des manoirs à Cast , puisque l'auteur signale que Jehan le Gentil détenait les manoirs nobles de Boulvern et de Quillavon, en Cast. ( C'est aujourd'hui, à Quillavon, le manoir de Tréouret.). Je n'ai pu vérifier cela, mais il est au moins aussi important de signaler que Jehan le Gentil est seigneur de Barvedel et de Pontlez.

À ce titre, ses armoiries apparaissent  sur le calvaire de la chapelle Sainte-Barbe en Ploéven et sur les murs de l'église de Ploéven, (paroisse voisine de Cast) tandis que ses armoiries écartelées se trouvent sur la maîtresse-vitre de Notre-Dame de Quillidoaré en Cast . 

La famille Le Gentil jouit donc de prééminences notables dans un court rayon autour de l'église de Cast.

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Il est temps de présenter Jehan III  le Gentil, Jean III le Gentil, grand Bailli de Cornouaille (1524-1537), seigneur de Bardevel en Ploéven, sieur de Pontlez en Quéménéven, , né vers 1480 décédé en 1537, à l'âge d'environ 57 ans. Fils d'Yves le Gentil et de Louise de Tréanna, il épousa Louise de Tyvarlen dont il eut 4 enfants. Il présida la Montre de la noblesse de Cornouaille tenue à Quimper en 1536 en qualité de grand bailli. 

 

Généalogie Marie-José COAT 

https://gw.geneanet.org/mjcoat?lang=fr&pz=olivier&nz=coat&p=jean+iii&n=gentil+le

Généalogie boisgarin

https://gw.geneanet.org/boisgarin?lang=en&n=de+tyvarlen&oc=1&p=alain

 

CONCLUSION.

 


Un faisceau d'arguments converge pour désigner la famille Le Gentil comme commanditaire, et la famille de Tyvarlen qui lui est liée, peut-être pour une chapelle privative sur le modèle d'Amboise, certainement sous l'influence des modèles de la vallée de la Loire à la cour d'Anne de Bretagne puis de Claude de France, et on ne peut privilégier un membre plutôt qu'un autre puisque tant le recteur de Cast Jean de Tyvarlen, par ses fonctions, que Louise de Tyvarlen par sa proximité d'Anne de Bretagne, ou que Jehan III le Gentil, par l'importance de son poste de grand bailli,  sont de bons candidats à ce rôle.  

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1905, Notice sur Cast, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5ae9108578870bb6ca4958aedb0d9a8d.pdf

"-Sur le mur du presbytère, la représentation très belle et très artistique de l'épisode miraculeux de saint Hubert, patron des chasseurs. Devant un cerf ayant sur sa tête, entre ses deux cornes, l'image du crucifix, saint Hubert, descendu de cheval, est agenouillé, les mains jointes et la tète découverte. Sa chevelure est gracieusement bouclée, son costume très riche et très souple semble être de l'époque d'Henri II : bas et hauts-de-chausses à deux rangs de bouffantes et de crevés, manches de dessous avec bouffantes et crevés; manches plus amples du pourpoint, également tailladées à deux rangs, et descendant en pagode de la hauteur du coude; surcot largement échancré pour laisser passer les bras; épée et cor d'ivoire suspendus au côté. Devant lui, sont ses deux chiens, un lévrier et un basset, en arrêt et en contemplation devant le cerf. Derrière est son cheval, richement harnaché, tenu par son écuyer au visage et au costume gracieux. Tout ce groupe forme un ensemble admirable comme art et comme correction."

— CASTEL (Yves-Pascal), 1997, Saint Hubert à l'honneur, in Chasseur en Bretagne hiver 1997 pages 38-39.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_132/Chasser_en_Bretagne_1997_nA_5_.pdf

"Le monument appelé la Chasse de saint Hubert à Cast représente l'épisode célèbre connu sous le nom de Vision du cerf miraculeux », ou de « Conversion de saint Hubert. »

Saint Hubert, né en 665, succéda vers 705 à saint Lambert sur le siège épiscopal de Tongres et de Maastricht d'où il transféra sa résidence à Liège dont il fut le premier évêque en 722. Il évangélisa les Ardennes et mourut en 727 d'un accident de pêche qui lui fit une blessure au doigt. C'est tout ce que nous en dit l'histoire à proprement parler.

Quant à la légende du chasseur converti, qui n'est que fort tardivement apparue, elle fut calquée au XVe siècle sur celle de saint Eustache. Puis, ayant pratiquement détrôné cette dernière la légende de saint Hubert devint populaire partout en Europe suite aux représentations que firent les artistes pour illustrer la légende qu'il faut brièvement rappeler.

Grand veneur de Pépin d'Héristal, le seigneur Hubert chassait un Vendredi Saint. Ses chiens ayant lancé un cerf dix cors, la poursuite s'acheva à la nuit tombante par un face à face étonnant entre la bête dont les cornes encadraient un crucifix et l'homme qui tomba à genoux, ému par une voix venu d'en haut qui l'appelait : Hubert, Hubert, pourquoi me poursuis-tu, oublieux de ton salut ? Va à Maastricht chez mon serviteur Lambert il te dira ce que tu dois faire. » S'ensuivit la conversation d'Hubert qui marcha à grands pas vers la sainteté, donnant l'occasion aux chasseurs de le choisir comme patron.

La chasse de Saint-Hubert de Cast, après avoir été longtemps sur le mur du presbytère, a été transportée vers les années 50 dans l'angle sud-ouest de l'enclos paroissial. Pour la recevoir, on construisit un soubassement rectangulaire de 3 m. de longueur sur 1,80 m. de profondeur et 1,30m de hauteur. Deux bandeaux de schiste soulignent les faces du massif entièrement en granite y compris la large doucine droite qui le couronne de deux douzaines de tétons en matière plastique. Au centre de la face antérieure un cartouche à la bande contournée porte un écu muet. Sur la table reposent, indépendantes l'une de l'autre, six sculptures en pierre de kersanton. Leur socle pour saint Hubert, le cerf, et les deux chiens sont rectangulaires tandis que la base du groupe valet-cheval, grand bloc de pierre sectionné par le travers, n'est que grossièrement équarri. Le feutre du chasseur repose à même le sol.

Dans l'esprit des commanditaires, l'ensemble était destiné à être placé contre un mur, vraisemblablement dans le renfoncement d'une niche. Dans une telle présentation, le sculpteur n'avait pas à se préoccuper d'affiner les revers. Ainsi, exception faite du chapeau et des deux chiens, placés au milieu de la scène, ceux des grandes sculptures sont labourés d'éclats fort irréguliers. De n'avoir pas tenu compte de cela, donne à la présentation actuelle un aspect aussi peu convenable que celle du temps où la chasse trônait sur le mur du presbytère. Pour ce qui est de l'inachèvement des pièces, quelques volumes qui tout en étant moins frustes que les revers précités sont laissés sous le coup de l'outil qui ayant dégagé la masse correctement, n'a pas été poussé plus loin dans la vue d'une parfaite finition. Ainsi au coté gauche de la tête du cerf, l'œil,alors que l'autre a été tracée en amande, n'est guère creusé, et l'oreille gauche n'est elle-même qu'ébauchée. On observera en d'autres endroits ce procédé de non affinement qui faisait partie des manières en usage dans les ateliers de kersanton. Mais ceci n'a que peu à voir avec le dégrossissage brutal des revers signalés plus haut. Pour l'apprécier, il faut donc regarder la Chasse de face, et s'abstenir de tourner autour du monument. Il faut, de plus, faire abstraction des lichens gris et or envahissants qui empêchent une parfaite visibilité d'une œuvre dont la qualité est exceptionnelle.

Saint Hubert, le genou à terre, les mains jointes dans l'attitude de la prière, a déposé devant lui son bonnet de chasseur au bord retroussé garni de cabochons." etc...

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Cast, Notices.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/CAST.pdf

 

DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région .

 

"Son auteur était un excellent animalier, le cerf, pattes fines, museau pointu, haute ramure encadrant harmonieusement la croix, contraste avec les formes lourdes du cheval, qui rappelle ce qu'étaient les célèbres étalons qu'o élevait tout près de Cast sur le territoire de Briec. 

Le costume des chasseurs, avec leurs tuniques à découpes et leur chapeau cloche, non moins travaillés, et le harnachement sont rendus avec habileté, mais tout ce soin pour l'accessoire ne fait pas oublier le grand accent religieux de la scène : le cerf porte-christ semble esquisser une génuflexion, comme s'il voyait la croix qui est planté sur son front. Si l'écuyer reste interdit devant le spectacle surnaturel qui le fige dans la stupeur, saint Hubert a déjà mis un genou en terre pour adorer à mains jointes la croix, toute semblable à celle des carrefours champêtres, qui lui barre miraculeusement la voix. Son regard levé se fige, comme en extase, sur l'apparition et une levrette accroupie, un petit roquet assis sur son derrière font de même : il y a là une sorte d'humour qui ne nuit pas à la dévotion. Cette chasse de Cast mérite d'être admirée à l'égal des scènes christologiques des plus célèbres calvaires. Si elle est sans analogue par son sujet, elle en est sœur par l'inspiration et le talent. "Victor-Henri Debidour in Dilasser 1979.

— DUCOURET (Jean-Claude), 1992, notice pour l'Inventaire Général

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000997

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.page 211 et 

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MAIRIE DE CAST.

https://www.mairie-cast.com/le-patrimoine/la-chasse-de-st-hubert/

WIKIPEDIA

https://fr.qwe.wiki/wiki/Roland_Dor%C3%A9_(sculptor)

http://www.bretagneweb.com/photos-29/29-cast.htm

 

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Published by jean-yves cordier
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 15:04

Le calvaire (kersanton, 1660, Roland Doré), la Vierge à l'Enfant (kersanton, v.1660, Roland Doré), et Marc évangéliste (kersanton, v.1660, Roland Doré) de l'église de Cast.

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1°) Voir sur la commune de Cast :

 

— Sur cette église Saint-Jérôme de Cast :

Sur la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle de Cast :

 

 2°) Sur les œuvres de Roland Doré, voir : 

 

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Sur des calvaires d'autres ateliers (Prigent, Maître de Plougastel, etc.) :

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PRÉSENTATION.

Le calvaire de Cast est l'un des nombreux calvaires sculptés dans la kersantite par l'atelier landernéen de Roland Doré. 

Nous y retrouvons inévitablement les mêmes Christ en croix avec tous les traits spécifiques à cet atelier, tels que je les ai présentés dans mes articles précédents, et que je rappelle ici en annexe. Ainsi que l'une des nombreuses Pietà de l'atelier, et une Marie-Madeleine aux cheveux retenus par le fameux bandeau occipital.

Alors, à quoi bon jouer au paparazzi pour multiplier les clichés de ce calvaire semblable à mille autres calvaires?

Pour un amateur, la question est presque sacrilège. En effet, toute œuvre d'art est unique. Surtout, parfois, par ses originalités.

a) La première originalité (si fréquente après tout qu'elle n'en n'est plus une), c'est le remontage fautif des statues géminées (à deux personnages dos à dos). La règle théorique est de trouver la Vierge à droite du Christ crucifié, et Jean à gauche. Mais l'ignorant qui a, (j'ignore quand, tant mieux pour lui) remis en place les éléments dispersés (Couffon indique que l'église conservait de son temps "débris de calvaire dont un Christ en croix de Roland Doré") a confondu la Vierge et Marie-Madeleine (pourtant facile à reconnaître avec son flacon d'aromates), et a inversé la statue géminée de ce groupe.  Première singularité, bien que je souhaite que cette faute  soit un jour régularisée.

b) Deuxième rareté : le groupe géminé du coté droit montre deux saints presque jumeaux : sont-ce deux saint Jean ? Lançons sur cette enquête les plus fins limiers du Patrimoine.

c) Autre chose : ce calvaire appartient, parmi les 98 croix et calvaires de Roland Doré au sous-groupe des 41   qui portent une date ; c'est même, avec sa date de 1660, l'un des plus tardif du corpus des calvaires (avec Saint-Thégonnec 1662), et également une œuvre de maturité dans la carrière de Roland Doré (1618-1663).

d) enfin, les inscriptions mentionnent les noms des commanditaires (environ 20 calvaires /98) . Il est possible de relier ces noms (le recteur Guillaume Le Glinec et le fabricien Jacques Le Croissant) avec des renseignements généalogiques qui ancrent cette œuvre dans son sous-sol humain.

e) le visiteur pourra admirer à l'église de Cast deux autres œuvres de Roland Doré : une Vierge à l'Enfant (niche du porche sud) et un Saint Marc évangéliste dans la niche de la façade occidentale.

g) L'attaque par les lichens est une des dix plaies de la statuaire monumentale dont il faudra bien qu'on se soucie un jour en Finistère, car elle défigure les trésors des enclos bretons. On restaure les vitraux attaqués par les micro-organismes et on les protège d'une nouvelle agression, on nettoie patiemment les peintures, on a procédé au ravalements des façades, mais on abandonne ces chefs-d'œuvres de sculpture du XVIe siècle aux conséquences de la pollution. Faut-il y voir "un biofilm protecteur" ? La conscience des effets secondaires de traitements mécaniques ou biocides trop agressifs doit-elle nous paralyser?.

— Geneviève Reille-Taillefert, 2010, Conservation-restauration des peintures murales: De l'Antiquité à nos jours Editions Eyrolles,

https://books.google.fr/books?id=tIjP4ErDkXwC&dq=prolif%C3%A9ration+lichens+monuments+historiques&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 Clifford A. Price, Eric Doehne, 2011, Stone Conservation: An Overview of Current Research Getty Publications, 15 févr. 2011 - 164 pages

https://books.google.fr/books?id=SVeJ4eOKU70C&dq=%22lichens%22+brunet&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

M.R.D. SEAWARD and C. GIACOBINI, LICHEN-INDUCED BIODETERIORATION OF ITALIAN MONUMENTS, FRESCOES AND OTHER ARCHAEOLOGICAL MATERIALS STUDIA GEOBOTANICA 8: 3-11, 1988

https://www.openstarts.units.it/bitstream/10077/15124/1/SEAWARD_GIACOBINI_3-11.pdf

Mais ici, les lichens incrustants blancs (peut-être la Lécanore des murs Protoparmeliopsis muralis , nitrophile) forment des lignes marbrées sur le gris sombre du kersanton, des moires et serpentins déstructurant la reconnaissance des formes, comme dans les meilleures techniques de camouflage. À défaut de pouvoir résoudre le problème, on en appréciera sur ces photos, en esprit curieux, la créativité graphique, tandis que le lichénologue complétera son inventaire de biodiversité, et préparera une Flore lichénologique de la kersantite du Finistère, ... Les botanistes et  frères Crouan, gloires brestoises, avaient déjà décrit dans leur Florule de 1867 sur ce biotope Umbilicaria pulsulata  (page 98) et Urceolaria scruposa (page 94) aujourd'hui Diploschistes muscorum, qui, comme son épithète l'indique, est muscicole (pousse sur les mousses) et choisit les dunes. 

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VUE GÉNÉRALE.

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L'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

L'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le socle et l'emmarchement.

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Base octogonale à trois niveaux, moulures. Socle octogonal à large chanfrein:

L'inscription a été lue par le chanoine Abgrall en 1905 avec la leçon  sur les 2 côtés du socle, "N : G : H : GLINEC : R - A. ROGNANT : F : 1660".

L'abbé Castel a lu en 1980 : M: G-G: IC GLINEC R. IAC: CROISSANT F 1660." (Castel, 1980)

L'inscription que je n'ai pu relever, doit se transcrire ainsi : "Messire Guillaume Le Glinec recteur, Jacques Croissant fabricien, 1660".

Les deux noms se retrouvent sur les croisillons, celui du recteur à l'ouest, celui du fabricien à l'est.

1. Le recteur Guillaume LE GLINEC.

Il a été recteur de Cast de  1648 à 1667.  Son identité est précisée par une inscription des archives concernant une cloche de la chapelle Saint-Mahouarn ou Saint Magloire , chapelle disparue en 1787. Ce jour, 13 de Mai (1650), en l'église paroissiale de Cast, a été une cloche faicte et dédiée pour la chapelle de Monsieur de St Mahouarn, en la paroisse du dit Cast, baptisée par vénérable personne Missire Grégoire Blaise, prêtre de la dite paroisse, et nommée soulz et au nom de Monsieur St Louis par vénérable et discret Missire Guillaume le Glinec, recteur du dit Cast, et dame Louise de Moellien, dame douarière de Kerstrat, propriéteresse de Chef du Bois et autres lieux, présents les soussignants, à l'issue de la grand'messe, selon les formalités de notre mère Ste Eglise, Louise de Moelien, Quoetsquiriou, T. Le Louarn, Blaise prêtre, G. Glivec, Jouan, H. Le Queffellec, Guillerme". (in Abgrall 1905)

Selon villadesresedas, in genenanet, il serait né vers 1620, serait  le frère de Marguerite GLINEC, née vers 1615 à Cast, et décédée en août 1660 à Poul ar Sarf, Cast. Sa seconde sœur est Anne GLINEC, née et décédée à Cast. Un parent, Alain GLINEC, était prêtre. Née au milieu du XVIIe siècle, on mentionne aussi à Cast Marie et Françoise GLINEC.

Le recteur Guillaume Le Glinec  a signé 19 actes de naissance ou baptême entre 1648 et 1665.

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2. Jacques (Le) Croissant, fabricien.

Là encore, les généalogistes peuvent retrouver la famille LE CROISSANT à Cast. Il y a ainsi un Jacques LE CROISSANT, (Jacques  Croissant le vieux) né à Cast vers 1620 et décédé à Plogonnec en 1678. Il a épousé Jeanne JEZEQUEL (Cast v. 1630-Cast 1680) dont il eut deux filles et un fils, Jacques (Cast 1651-Cast 1713) et demeurant à Porzrichard, ou Porrichart Isellaff  . Pors Richard se trouve à 2,7 km à l'est de l'église.

L'orthographe est alors parfois LE CROASSANT.

Jacques Le CROISSANT le vieux a 2 frères prêtres, Guillaume et Hervé. Son fils Jacques était peut-être, et son petit-fils Jacques surement, notaire royal.

https://gw.geneanet.org/croissant29?lang=fr&m=N&v=CROISSANT

http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=20206

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Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Le calvaire de l'église Saint-Jérôme de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LE COTÉ OCCIDENTAL. LA PIETÀ, LE CRUCIFIÉ ENTRE SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINT JEAN

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La Pietà.

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On en trouve d'autres exemples à Brennilis, Saint-Thégonnec, Sainte-Anne la-Palud de Plonévez-Porzay, Le Passage à Plougastel, la chapelle Saint-Claude de Plougastel, et à Trézilidé.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

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La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Nous retrouvons la composition de la Pietà de Saint-Claude en Plougastel, où la ligne courbe de la Mère enveloppe avec tendresse et affliction le corps aux lignes rompues de son Fils, assis sur son genou droit. Mais les deux œuvres diffèrent, et si je suis plus ému par la Vierge de Saint-Claude, le visage émacié du Christ de Cast, à l'humanité sublimée par la souffrance,  me semble mieux réussi que la version plus réaliste de Saint-Claude.

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La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire  de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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La croix et le croisillon.

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Le calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Le calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le Christ en croix.

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.
Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'ange et le titulus INRI.

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Sainte Marie-Madeleine à gauche de la croix.

Sa main droite est posée à plat sur la poitrine (comme beaucoup de statues de saint Jean), et elle tient en main gauche un objet qui ne peut-être que le flacon d'aromates.

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le bandeau occipital.

Sur ce bandeau, voir la Vierge à l'Enfant de Cast (infra), et pour l'iconographie :

 

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jean à gauche de la croix.

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Il tient par dessus et au dessous le livre de ses écrits (son évangile plutôt que l'Apocalypse). Il nous fait face, exactement comme Marie-Madeleine. Nous retrouvons la perruque bouclée triangulaire habituelle. Mais il a sa petite particularité.

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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En effet, une fine moustache dresse ses deux fines pointes au dessus de la lèvre. 

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'inscription du croisillon.

Je n'ai pas bénéficié de la lumière parfaite pour la lire, mais elle  a été relevée par Couffon qui a lu (avant la prolifération de lichens, mais ne revenons pas là-dessus) : "M. G. GLINEC. RECTEVR/DE CAST. M. R. CARIOV. C", et par Castel qui lit : M: L(?) GLINEC RETR DE CAST. M R CARCHEC (?).

Comme j'ai le choix, et parce que je lui ai fait parfois du tort par les critiques, je donne cette fois-ci ma préférence à René Couffon. Je transcris "Messire G[uillaume] [Le ] Glinec, recteur de Cast [et] Messire René Cariou curé".

Le recteur a déjà été présenté plus haut. Cariou n'est pas le fabricien, car l'inscription du socle nous avait révélé son  nom, Jacques Le Croissant, et, si nous l'avions oublié, nous le retrouverons inscrit sur le croisillon, coté est. Cariou est donc vicaire, ou curé c'est pareil.

Ma puissance  déductive se trouve  confirmée à la lecture de la notice de Jean-Marie Abgrall, qui mentionne "le 29e Octobre 1673, ont été faites Ies cérémonies requises et nécessaires par vénérable et discrete personne Missire René Cariou, curé de la paroisse de Cast, pour la bénédiction d'une cloche pour servir dans la chapelle de Monsieur S^Mahouarn du Loc, située en la dite paroisse." Certes,  Abgrall mentionne François CARIOU prêtre de Cast en 1661 : la date est plus proche de celle du calvaire.  Citons aussi en 1673, un Guillaume CARIOU est qualifié de "prêtre promoteur" sur une cloche de la chapelle de Quillidoaré, et la même année, 

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Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face ouest du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE COTÉ ORIENTAL. JEAN ET LA VIERGE. UN SAINT ABBÉ.

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Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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 Contre le fût : un saint abbé. Saint Guénolé ?

C'est un saint abbé car il tient une crosse en main droite, à extrémité pointue mais dont le crosseron est brisé. Il ne porte pas de mitre (bien que le haut de la tête semble manquer), et nous ne voyons pas de fanons derrière la nuque. Les cheveux sont courts, une tonsure pourrait être imaginé. Il ne porte ni gants ni anneau.

Il est vêtu, sous sa dalmatique ornée d'orfrois, d'une coule de moine, bien visible autour du cou.

Castel ne le mentionne pas. Couffon l'identifie comme moi en tant que saint abbé, et suggère "saint Gildas ?", peut-être en raison de l'existence d'une chapelle Saint-Gildas avec deux statues de pierre, "saint Gildas piétinant un dragon, autres saint Gildas en moine" . Ainsi qu'un vitrail, dans l'église Saint-Jérôme, de saint Gildas, mais du XIXe siècle.

À l'intérieur de l'église se trouvent plusieurs statues en pierre de saints portant une crosse à droite ; mais l'un est casqué, c'est saint Georges ; sa "crosse" est en réalité un étendard. L'autre (en chape, tenant un livre) est mitré. Le troisième, barbu, tête nue, pieds nus, place l'extrémité de la hampe dans la gueule d'un animal; ce serait saint Tugen maitrîsant un chien enragé. 

Ici, en l'absence de tout indice, je conclue à saint Guénolé, abbé fondateur de Landévennec la plus haute et la plus ancienne autorité du diocèse de Cornouaille avec saint Corentin, qui est, lui, le premier évêque de Quimper.

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Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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La Vierge à droite.

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La tête voilée par son manteau et serrée dans la guimpe, les bras croisées devant la poitrine, le visage figé, anéanti, la chute dans la déréliction signifiée par les plis tubulaires de la robe et ceux en plis de serviette du manteau, elle est le prototype des Vierges au calvaire de Doré.

Je rappelle qu'elle devrait être orientée vers le couchant, autre symbole de la Mort avant le renouveau, et qu'elle retrouverait ainsi sa place à droite de la croix.

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Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jean.

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C'est le sosie du saint Jean du coté ouest, un sosie qui aurait rasé sa moustache et aurait déplacé sa main droite pour la placer sur la poitrine. 

Comme il est très troublant d'avoir deux fois le même personnage sur une statue géminée, Abgrall, Castel et Couffon puis Le Seac'h ont contourné la difficulté en ne décrivant pas ces statues. Castel suivi par Le Seac'h mentionne un vague "saint au livre", mais la comparaison avec l'ensemble des Jean au calvaire de Roland Doré ne permet pas une autre identification. Est-ce au contraire le sosie moustachu qui doit être identifié comme un autre saint personnage?  Rien ne permet de le dire.

On voit ici un des traits stylistiques du sculpteur landernéen : la bouche dont les commissures se creusent en fossettes, ce qui génère un demi-sourire caractéristique.

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Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'inscription des bras du croisillon .

On lit    JACOB CROISS[ANT]. Nous savons qu'il s'agit de Jacques Le CROISSANT : la forme Jacob est la forme hébraïque, ou biblique de Jacques.

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Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660)  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Face est du calvaire (kersantite, Roland Doré, 1660) de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'évangéliste saint Marc sur la façade occidentale.

Il est placé dans la niche centrale du sommet du porche occidental, entre deux statues qui sont, elles, issus d'un Credo apostolique.

Nous ne quittons pas notre sujet principal, car il provient selon Le Seac'h du calvaire.

Le saint est assis et rédige son évangile ouvert sur ses genoux.  Coiffé du bonnet carré de docteur et revêtu d'un camail à capuchon sur son surplis, il tient le calame en main droite et l'encrier en main gauche, alors que  son lion l'accompagne allongé à ses pieds.

Il est comparable au saint Jean évangéliste du porche sud de Saint-Thégonnec, daté de 1625.

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Porche ouest de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche ouest de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Marc (kersantite, Roland Doré, v.1660), porche ouest de l'église   de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Saint Marc (kersantite, Roland Doré, v.1660), porche ouest de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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La Vierge à l'Enfant.

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Il existe cinq Vierges analogues par Roland Doré, énumérées par Emmanuelle Le Seac'h :   celle de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, de l'église de Plougourvest, de la chapelle de Locmaria-Lan de Plabennec, du fronton du porche de l'église de Trémaouézan, et de l'église de Penmarc'h.

En voici quelques exemples.

 

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal :

Vierge à l'Enfant, kersanton, Roland Doré. Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Locmaria-Lan de Plabennec

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Vierge à l'Enfant (kersanton, Roland Doré). Chapelle de Locmaria-Lan. Photo lavieb-aile.

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Penmarc'h. Croix de Lescors, conservée à l'église Saint-Nonna et datant de 1618, début de l'activité de Roland Doré.

 

Vierge à l'Enfant (kersanton, Roland Doré, H. 65 × L. 25 × P. 15 ) de l'église de Penmarc'h. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge à l'Enfant de Cast est couronnée, et ses cheveux sont retenus derrière la nuque par le même bandeau occipital que j'ai signalé sur la statue de Marie-Madeleine au calvaire (et qui s'observe aussi à la chapelle Saint-Sébastien).

Son visage est plus allongé qu'à Plabennec et Penmarc'h, dans un canon semblable à celui de Plougourvest, mais on y reconnait les  commissures labiales en fossettes et le menton rond pointé en avant. Sa robe au décolleté rond et timide, est vite dissimulée par le large pan du manteau qui revient en diagonale vers l'aisselle gauche.

Elle tient sous l'index et le majeur la tige d'un objet , que Le Seac'h décrit comme "une pomme piquée sur un bâtonnet", comme à Saint-Ségal. Je pourrai voir dans cet objet piriforme, non pas un cornet de glace, mais un hochet.

L'Enfant enlace tendrement de sa main droite le cou de sa mère, et sa main gauche, qui  tient à  Plougourvest une pomme, est ici brisée. Ses deux petites jambes sont nues, et non couvertes par une tunique plissée comme dans les autres exemples.

À propos de pommes, on ne peut que souligner la rondeur appétissante des joues, encadrant un sourire délicieux : Roland Doré, c'est ça!

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Porche sud de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Porche sud de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église  de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Vierge à l'Enfant (kersantite, Roland Doré, v.1660) du portail sud de l'église de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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ANNEXE

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ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre.

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-vi-le-calvaire-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-l-eglise-de-saint-nic.html

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par sin souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré

 

Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen ». 

Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux aux iris creusés.

Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant cachée sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenez (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1905, Notice sur Cast, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5ae9108578870bb6ca4958aedb0d9a8d.pdf

"Dans le cimetière, une croix ou calvaire dont le croisillon porte la Ste Vierge et St Jean avec 2 autres statues adossées, au pied, une N.D. de Piété, et sur les 2 côtés du socle, on lit ces inscriptions, "N : G : H : GLINEC : R - A. ROGNANT : F : 1660"."

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Photo Gilbert Lemoigne.

http://croix.du-finistere.org/commune/cast.html

194. Cast no 1, église, k. g. 7 m. 1660. Atelier Doré. Base octogonale à trois niveaux, moulures.

Socle octogonal à large chanfrein: M: G-G: IC GLINEC R. IAC: CROISSANT F 1660.

Groupe de N.-D. de Pitié. Fût à pans. Croisillon à culots feuillagés, portant inscriptions: M: L(?) GLINEC RETR DE CAST. M R CARCHEC (?), au revers.. JACOB CROISS- - - A,

statues géminées: Madeleine-Vierge, saint au livre-Jean l’Evangéliste.

Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, un ange au dessus. [YPC 1980]

198. Cast no 5, vers 1630. Vestiges divers. Crucifix mutilé (jardin du presbytère). Vierge à l’Enfant (église). Saint Luc, évangéliste (église). Atelier de Roland Doré. [YPC 1980]

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Cast, Notices.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/CAST.pdf

EGLISE SAINT-JEROME (C.)  Calvaire du placitre, oeuvre de Roland Doré (C.). Statues géminées sur le croisillon ; Pietà et un saint abbé (Gildas ?) au pied du fût ; sur le socle, inscription : "P.O. 1660", - "M. G. LE. GLINEC. R/A. ROGNANT. F. 1660", - et, sur le croisillon : "M. G. GLINEC. RECTEVR/DE CAST. M. R. CARIOV. C".

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm

DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région .

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.page 211 et 

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— WIKIPEDIA

https://fr.qwe.wiki/wiki/Roland_Dor%C3%A9_(sculptor)

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Inscriptions Roland Doré Pietà
22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 13:17

 

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Présentation, toponymie.

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   Kerlaz est une ancienne trève de Plonévez-Porzay devenue paroisse en 1874, puis commune en 1932. L'origine du toponyme est d'autant plus discutée qu'on ne dispose pas d'attestation avant la forme Kerlaz de 1653, suivie de Kerlas en 1670, Ker-las en 1780 et Kerlas en 1815. La tentation est grande de rapprocher ce nom du nom latin Oppidium Occisionis, le chateau du meurtre (occidio, onis, f. assassinat), mentionnée le 26 juin  1518 dans une délibération écrite en latin (mais traduite du breton en usage) du Général (ou Conseil de Fabrique) de Plonévez-Porzay et d'y voir, comme Abgrall et Peyron en 1915 dans leur Notice du Bulletin diocésain, l'étymologie bretonne kêr-, lieu fortifié et -lazh,  le meurtre. Ils reprenaient là les travaux de l'abbé Horellou, qui n'avait pas encore publié son "Kerlaz, son histoire, ses légendes, ses familles nobles" (1920) mais  qui signalait que le nom ancien était Treffri, ou Treffriot, et qu'il avait été modifié pour garder la mémoire du jour où, à la suite d'une rixe entre l'équipe de foot (alors nommé la soule, avec un ballon en pierre...) du village du Juch et celle de la future Kerlaz, la saine émulation sportive chère au Baron de Coubertin se transforma en un sanglant pugilat.

  "Non non,_ rétorquait le recteur de Plonevez-Porzay, Monsieur Pouchous, autre érudit local, ce n'est pas cela du tout, je vais vous raconter : c'était un dimanche, et voilà que les agents seigneuriaux s'en viennent tondre la laine des pauvres paroissiens et exiger d'eux le versement d'une nouvelle taxe ! Les kerlasiens voient rouge, ils lâchent le goupillon pour le sabre, ou pour la fourche ou le penn bazh, et massacrent les percepteurs indélicats (un dimanche, toud-même !). Monsieur le recteur voit tout-de-suite qu'ils viennent de commettre une grosse boulette, il prend lui-même la bannière dédiée à Sant Jermen et se met à la piétiner et la lacérer, puis il décroche la grande croix en argent, la fracasse contre le sol, la tord sur ses genoux, et réunit ses ouailles dégrisés pour leur déclarer : "on dira à M'sieur l'baron que ses gendarmes nous ont attaqué en pleine procession, qu'ils ont voulu s'emparer de nos reliques et de la bannière de Pardon, et que c'est pour défendre ces biens sacrés que nous avons affronté ses soldats !"  Voyant qu'il ne pourrait contester une si sainte version, le seigneur (peut-être Yvon du Quelen, baron du Vieux-Chastel) trouva sage de se contenter d'exiger le versement de son champart, et de son cens et  de son droit de moulin, du droit de four, ajouté aux arrérages du droit de pressoir, d'y adjoindre les novales sur les terres mises en friche, et de retrouver une facture impayée de quelques droits d'afforage sur des tonneaux mis en perce à la Saint-Jean et dont les droits de bouchon avaient été négligés. Pourvu qu'on n'oublie pas de lui apporter sa part des bénéfices du Pardon de juillet dernier, et il passait l'éponge. Ah, il ajoutait ceci : désormais, cet endroit se nommerait Kerlaz, et ce nom sinistre persécuterait les toponymistes de tout poil pendant des générations.

Source, cuisinée façon lavieb : http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=36 

 

    Mais les linguistes suggèrent qu'il puisse s'agir d'une forme mutée du breton kerglas ( à St Jean-du-Doigt un lieu-dit Kerlaz était  noté Kerglas en 1543) qui signifie kêr-, village et -glas, "vert, bleu, gris". Ou bien -laz serait un nom de personne et Kerglaz serait "le village de Laz". Encore une fois, personne ne peut trancher le noeud gordien à défaut de forme attestée ancienne. On se consolera en pensant à la commune de Laz (13,5 km de Pleyben), qui ne parvient pas non plus à résoudre l'énigme de son nom, et qui, de guerre lasse, pense l'attribuer au vieux breton lath-, "baguette, lance", évoquant peut-être une borne ou un menhir.

 

 L'église .

Ce qui est sûr, c'est que l'église est dédiée à Saint Germain, le mérovingien (380-448), qui fut un si dévoué agent impérial et qui participa si bien aux conciliations territoriales entre Francs et Bretons qu'il fut nommé évêque d'Auxerre en mai 418. Certains le croient breton parce qu'il est né en "Armorique", mais il s'agit de l'Armorique gallo-romaine du Ve siècle, qui inclut Auxerre dans les cinq provinces lyonnaises, sénonaises et d'Aquitaine. D'autres croient qu'il évangélisa la Bretagne parce que, en 429, Céléstin Ier l'envoya avec Saint-Loup de Troyes lutter contre l'hérésie pélagique qui sévissait outre-Manche, mais c'est, bien-sûr, de la Grande-Bretagne qu'il s'agit. C'est au cours de ce voyage que, s'arrétant à Nanterre, il décela les saintes dispositions d'une enfant nommée Geneviève, qu'il consacra : elle devint Sainte Geneviève. 

  Saint Germain est aussi le patron de l'église de Pleyben, de Laz et de Plogastel-Saint-Germain, des chapelles de Plougonven ou de Saint-Martin à Morlaix ou des chapelles du temps jadis à Crozon ou Clohars-Carnoet (René Couffon). Il est fété le 31 juillet. Il appartient à la série des saints exorciseurs et guérisseurs ; à Glomel, devant sa statue, des parents suspendaient leur enfant épileptique par les pieds au dessus des fonts baptismaux. Aucun témoignage de ce type à Kerlaz, tant à l'église qu'à la fontaine de saint Germain, Dour feunteun Sant Germen.

   L'église conserve de sa construction au XVIe siècle son porche sud (1572, 1576), son ossuaire d'attache où ont été placés depuis les fonts baptismaux, et le chevet plat. Un arc de triomphe de 1558 donnait accès au cimetière, d'où des pierres tombales de 1539 ont été placées en dallage dans l'église.Au XVIIe, le pignon ouest a été reconstruit en 1620, 1630 et 1635 en l'ornant de colonnes supportant un fronton triangulaires. La chambre des cloches fut construite en 1635, la cloche date de 1644. L'une des deux tourelles d'escalier porte la date de 1677.

 

 

http://catholique-quimper.cef.fr/annuaires/patrimoine/K.html

http://www.douarnenez-tourisme.com/fr/bienvenue/dsp/771

 

I. LES INSCRIPTIONS 

Corpus chronologique :

[1541 ?? maîtresse-vitre (détruite) : « L'AN.. M. D XLI. FUST. FAICT. CE PANNEAU ».] non vérifié

1558 : arc de triomphe du cimetière.

1566 : socle de la statue de la Vierge.

1567 : Fonts baptismaux.

1569 : socle de statue de saint Sébastien, blason Quelen/Vieux-Chastel

1572 : porche sud. blason Quelen/Vieux-Chastel.

[1576 : tympan du porche sud] Couffon, non vérifié

1588 : élévation nord

Interruption lors des guerres de la Ligue.

1603 et 1606 : élévation nord

1620 : fronton du portail ouest

1630 : Tour du clocher

1631 : galerie du clocher 

1644 : cloche (disparue) 

1660 et 1671 : flèche .

1675 : tourelle sud

 

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A l'extérieur :

1.  Au dessus du portail ouest à fronton dans le cartouche supérieur gauche :

 

M:P : BOCER . P. DE  PLONEVE & C

P. BRELIVET. FAB 1620

 Horellou a lu : "M. P. BOCER : DE PLONIAFF. Y. LUCAS. F. BRELIVET. FA."

Je propose "Messire P. BOCER, recteur de Plonévez et P. BRELIVET, fabricien, 1620". Le nom des recteurs de Plonévez-Porzay est connu de 1517 à 1538 (Harlé de Quélen) puis en 1644  (Guillaume Vergoz) et à partir de 1657  (Jean Féburier  de 1657 à 1665, Jean Corentin Billuart de 1666 à 1700, Charles Pezron de 1755 à 1763 et Mathurin Le Maître à partir de 1764). 

 

BOCER est une forme de BOSSER. Le nom Bosser ou Le Bosser est courant à Plonevez-Porzay, et on peut retrouver par exemple un Guillaume le Bosser né en 1666. Brélivet est un anthroponyme attesté à Kerlaz, et qui figure toujours dans l'annuaire de cette commune.

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2. Sur la face ouest de la tour :

  Y (?) LVCAS : F : 1630  

Un Bernard Lucas a fait inscrire son nom en 1653 comme fabricien de l'année sur le calvaire du placître de la chapelle Sainte-Anne La Palud, qui dépend comme Kerlaz alors de la paroisse de Plonevez-Porzay. Le nom Lucas, toujours en vigueur à Kerlas, est ainsi attesté à Plonevez ; Sébastien Lucas est signalé à Kerlaz comme décédé avant 1760. Nous trouvons de nombreux Yves Lucas dans la paroisse, mais pas vers 1630.

Horellou décrit "un clocher à flèche élancée, portant la date de 1660, et flanquée de deux tourelles couronnées de pyramides aigües, dont l'une porte la date de 1671."

 

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Sur le linteau ouest de la chambre des cloches :

M.G. AVAN . RECTEVR .G.QUINIOV.F. 1631 

  Le seul nom compatible avec -AVAN me semble être PICHAVANT, attesté à Kerlaz et à Plonevez. (Un Jean Pichavant fut recteur de Meilars -Confort en 1691). J'ai bien conscience qu'il est difficile de transformer AVAN en Pichavant. La fontaine Saint-Germain (sur la route de Trezmalaouen) porte l'inscription bien lisible I. AVAN : F 1639 (avec un bel exemple de N rétrograde) : il ne peut donc s'agir d'une erreur. Mais nous apprenons qu'il s'agit du fabricien et non du recteur. Si le V se lit U, nous obtenons AUAN qui ne nous avance pas.

Je veux tenter l'hypothèse de lire KERAZAN, avec la graphie K/AZAN ; mais cela n'aboutit pas. Plus acrobatique, mais plus fructueuse,  l'hypothèse K[ER]MAVAN renvoie à une famille dont Tanguy III épousa Aliette de Quelen, dame du Vieux-Chastel.

QUINIOU est un nom toujours en usage à Plonevez-Porzay.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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date de 1671.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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LES CLOCHES.

3. Sur la cloche ouest  : "Nommée Marie-Françoise par François Marc et Marie-Anne Guidat--"...

4. Une cloche date de 1903 avec l'inscription  S.S LEON XIII pape,  Mgr Dubillard évêque de Quimper [1900-1907] , Abbé Charles Salou recteur, Guillaume Le Floch président Corentin Cornic trésorier. Elle a été fondue par Havard à Villedieu. Ornement : 2 coeurs enflammés, ceint de couronne d'épine.

5. L'autre date de 1879.

Une ancienne cloche datait de 1644. Elle portait l'inscription  S, GERMAIN . KERLAZ . 1644. LORS . ETOIT . RECTEUR . M'. GUILLAUME . VERGOZ . M- . HENRI . KERSALE. CVRE . E . IEAN . CARADEC. FABRIQUE.  Le nom de Guillaume Le Vergoz est également inscrit sur le calvaire de Sainte-Anne-La Palud, paroisse de Plonévez-Porzay dont il fut recteur de 1630 à 1656.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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LE PORCHE SUD : INSCRIPTIONS ET BLASONS.

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Illustration Bruno Pilorget

Illustration Bruno Pilorget

Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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6. L'inscription lapidaire (leucogranite) du porche sud et ses blasons.

Cette inscription est remarquable par son esthétique. Elle débute sur la moitié du mur de gauche, et fait retour sur l'angle pour indiquer la date, au dessus de l'ange présentant un blason. 

La partie présente sur le mur occidental est sculpté en réserve sur trois blocs de pierre. Sa lecture n'est pas immédiate, d'autant qu'elle débute par le cartouche  inférieur et se complète par un petit cartouche au dessus. Surtout, les lettres gothiques  de belle taille, aux fûts  s'achevant en losange ou en fourche, sont animés d'une liberté plus habituelle sous la plume d'un secrétaire de chancellerie que sous le biseau. L'artisan, après avoir étendu avec insouciance les premières lettres, semble s'être aperçu trop tard qu'il allait manquer de place pour le nom propre, qu'il a collé au deux-points, dont il a bricolé le début CA, avant de reporter la fin DEC au dessus. En outre, il place la ponctuation en plein milieu du nom : "CARA:DEC". 

C'est bizarre, mais cela rend l'exploration de ces témoignages du passé passionnante, car on se prend à participer  avec empathie aux difficultés du sculpteur. Ah, ce n'est pas son jour. Et je l'entends même jurer ou maugréer (ce qui est presque pareil, me dit madame CNRTL).

Bref, nous finissons par lire : PHILIBERT : CARA : DEC F

Nous nous tournons maintenant tous ensemble vers la droite et nous lisons la date : 1572. Facile !

D'où la transcription "Philibert Caradec, fabricien en 1572", sur laquelle nous pouvons désormais travailler. 

Genenanet indique 277 occurrences de ce patronyme à Kerlaz, et 1171 à Douarnenez. Il vient du gallois Craddock.

Ce qui est plus intéressant, c'est que parmi les 6 nobles de Plonévez-Porzay présents à la Montre de Carhaix en 1481 figure Yvon Caradec, "archer en pal", et Henri Caradec, "en pal". La famille n'apparaît plus lors de la Montre de Quimper en 1562.

D'autre part, la cloche de 1644 portait l'inscription suivante : S, GERMAIN . KERLAZ . 1644. LORS . ETOIT . RECTEUR . M'. GUILLAUME . VERGOZ . M- . HENRI . KERSALE. CVRE . E . IEAN . CARADEC. FABRIQUE . Jean Caradec était donc fabrique ou fabricien en 1644. Cette fonction était confiée aux membres les plus aisés ou les plus notables d'une paroisse ou d'une trève.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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L'ange au blason sous la date de 1572.

Ce blason est muet. Il l'est peut-être depuis l'origine, faisant pendant à l'ange de droite.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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Vue générale de la porte intérieure.

C'est une porte moulurée, en plein cintre encadrée de pilastre et sommée d'une accolade à feuilles et fleurons. L'aisselle de l'accolade porte un visage en masque.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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Ange présentant le blason de Quelen-Vieux-Castel.

L'ange aux ailes éployées et à  la tunique plissée présente un blason mi-parti .

En 1 (c'est à dire dans la moitié gauche), les armoiries de Quelen, qui sont  burelé de dix pièces d'argent et de gueules.

En 2, les armoiries de Vieux-Chastel qui sont, et c'est amusant, presque semblable à trois fasces (ou burelles) accompagnées d'hermines 4, 3, 2, 1. 

Il faudrait reprendre cette photo à lumière frisante pour vérifier la présence des hermines ou mouchetures, que je devine en partie haute. J'ai décrit les armoiries de Jehan du Vieux-Chastel, abbé de Landévennec, ici :

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/l-abbe-de-landevennec-jehan-du-vieux-chastel-et-la-cloche-de-1531-de-l-eglise-de-landevennec.html

 

Nous savons qu'en 1300, Geoffroy était seigneur du Vieux-Chastel. Son fils, Guillaume du Vieux-Chastel épousa, en 1335, Pleuzou de Quintin, fille de Geffroy II, sir de Quintin, et leur fille Aliette du Vieux-Chastel épousa en 1372  Yvon (Eon) de Quélen, gouverneur de Carhaix. Puis viennent Conan IV et Typhaine Quelennec, puis Yvon II et Jeanne La Jeune du Chastel, puis Olivier (v1440-1521) et Marie de Berrien, puis Jean de Quelen (1490-1547) et Jeanne de Troguindy, puis René et Marie du Bot. Leur fils Pierre (dont les dates correspondent à celle de 1572 qui nous concerne), décéda en 1586 sans descendance. La branche aînée des Quélen, baron de Vieux-Chastel,  a fini à leur fille Renée de Quélen, dame du Vieux-Chastel, qui épousa, vers 1590, Claude de Lannion, Sgr de Quinipilly. Pierre de Lannion, leur fils, prend le titre de baron de Vieux-Chastel ainsi que ses successeurs.

En conclusion, ce serait ici le blason affirmant, en 1572, les droits prééminenciers de la famille de Quelen-du Vieux-Chastel, du vivant de Pierre de Quelen.

Il correspond, en inversant les parti, à cette schématisation proposée par Michel Mauguin :

 

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Michel Mauguin : Histoire de Lez-kelen.

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Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières  de l'église Saint-Germain de Kerlaz.

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LES INSCRIPTIONS INTÉRIEURES.

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7. Socle de la statue de Saint Sébastien : armoiries Quelen/Vieux-Chastel 1569.

 La date de 1569 entourent dans un entrelacs les armoiries déjà découvertes sous le porche avec la date de 1572.  C'est sans doute un ré-emploi. Là encore, un nouvel examen avec un éclairage adapté révélerait peut-être les hermines des Vieux-Chastel.

 Quoiqu'il en soit, cela avance de 3 ans  la date de construction de l'église.

   En 1569, c'est le règne de Charles IX (1560-1574) qui a alors dix-neuf ans. Les guerres de religion aboutiront au massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572). Puis viendront, de 1588 à 1598, les guerres de la Ligue en Bretagne, et les pillages de la Fontenelle, installé à l'île Tristan toute proche de Kerlaz.

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  8.    Sur le sol devant cette statue : 1539 : la date la plus précoce de toute l'église ? Elle proviendrait d'une dalle funéraire du cimetière réemployée comme pavement . Mais selon Horellou, "Lors du dallage de l'église, du temps de M. Latreille, on dut transporter du cimetière de Plonévez-Porzay un grand nombre de vieilles pierres, tombales qu'on utilisa comme dalles à Kerlaz."

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  9.   Sur le mur intérieur nord de la nef :

 IA : BRILIVET : FA 1603

Horellou a lu : "SEB. CAUNAN 1606. JEAN, BRELIVET. F. 1603"

Ce Jacques BRILIVET fabricien en 1603 renvoie au BRELIVET fabricien en 1620 et dont le nom est inscrit sur la tour.

Dans l'histoire de la construction de l'église, que ces inscriptions nous racontent, il y eut une première période en  1569-1572 et même 1588, puis une interruption liée aux violences de la Ligue, puis une reprise entre 1603 et 1620.

 

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 10. Sur le même mur : une très belle inscription cachée par l'art saint-sulpicien, et par l'absence d'éclairage adéquat pour la mettre en valeur. Pourtant on voit les deux registres séparés par une barre, les lettres gothiques qui, au lieu d'être régulières, s'harmonisent avec le cadre, un beau R et un superbe H en onciale dont la hampe revient sous la ligne.  Ici ce serait  G.BOVRCH.1588 . Actuellement, c'est la forme Le Bourch qui est attestée à Plonevez-Porzay (annuaire Pages Blanches 2011).

  La graphie ressemble à celle de l'inscription du porche sud qui porte PHILIBERT CARADEC F; 1572 .

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  11. Sur le mur du bas-coté nord ont été ré-employées des pierres portant les inscriptions :

   H. COBNAN en onciale, hormis le N central. Elle est lue de façon avisée "H. CONNAN" dans le Nouveau Répertoire de René Couffon et Alfred Le Bars. Le patronyme Cobnan n'est pas attesté, mais le premier N a la forme des lettres b ou h .

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12. A coté dans la même graphie malhabile : H. LORANS : F

 

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13.   Les fonts baptismaux ont été placés dans l'ancien ossuaire d'attache. On lit tout autour de la cuve :LMVcLXVII. MOR : AVTRET : FAB , c'est-à-dire 1567 MOR : AUTRET : Fabricien. A comparer avec la date 1569 en chiffres arabes du socle de St Sébastien, et avec la graphie de la  date LMVccLXVI (1566) du socle de la Vierge.

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14. Un bénitier : 1779 Y G  dans un placard en creux, sur une cuve ornée de denticules et  posée sur un fragment de colonne réemployé.

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II. LES STATUES : 

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  1°) Saint Germain : 

       Statue en granit polychrome du XVIe-XVIIe située à gauche du choeur dans une niche en bois du XVIIe (?) siècle. Inscription non déchiffrée sur le socle. Le commentaire des Monuments Historiques lors de l'enquête 1978 indique, sous la référence 29001214 que c'est l'oeuvre du même atelier que la Vierge qui lui fait face à droite du Choeur dans une niche analogue et avance une datation du XVIe assortie d'un point d'interrogation.

  La niche associe, sur un beau travail de restauration de la menuiserie, des éléments classiques comme les colonnes cannelées à la base peinte en faux-marbre et les chapiteaux corinthiens,  avec des rinceaux qui se rejoignent en encadrant des armoiries épiscopales stylisées. Il subsiste un pot à feu,  symbole de charité qui voisine avec un décor floral.

 

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  Le saint est représenté comme il se doit en évêque, bénissant de la main droite, tenant la crosse à gauche, coiffé de la mitre, revêtu d'une lourde chasuble à orfroi, portant l'étole au dessus d'une tunicelle et d'une soutane ou d'une robe violette.

   Les deux fanons de la mitre, à frangés bouillon de cannetille or, encadrent le cou comme les barbes d'une coiffe bretonne.  

 

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   Il apparaît  que la hampe de la crosse épiscopale est tenue par l'intermédiaire d'un linge.  C'est le sudarium, parfois fixé à la hampe par un crochet aménagé par les motifs ornementaux . Il figure sur les armoiries des abbés et des prélats inférieurs aux évêques, qui ne portaient pas de gants initialement. Ce voile, autrement nommé velum ou panisellus, servait à éviter de toucher le bois ou le métal précieux avec des mains moites. 

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 Les gants épiscopaux ou chirothèques sont parfaitement représentés, avec l'anneau épiscopal (où un chrisme est ébauché) qui se porte au dessus, le motif doré en quatre-feuille sur le dos du gant, et le gland qui s'oppose aux plis de l'évasement sur le poignet. Mais quelque-chose ne va pas : un anneau épiscopal se porte à la main droite, et toujours sur l'annulaire alors que ce carré doré est placé sur les majeurs des deux mains. J'ai déjà noté cela à Plogonnec sur la statue de St Thurien  Église de Plogonnec : statues et bannières. Les premiers chrétiens portaient de nombreux anneaux, ornés de symboles christiques comme le poisson, la nef, et les dignitaires reprenaient l'usage romain des annuli sigillarii ou annuli signatarii pour frapper de leur sceau leurs documents : Clovis en confère le droit aux évêques, et saint Augustin fait allusion à cet usage. Les docteurs médiévaux portaient un anneau au pouce droit pour témoigner de leur doctorat.

   L'anneau épiscopal est remis à l'évêque lors de sa consécration en signe de l'étroite alliance qu'il contracte avec l'Église comme un époux. Mais autrefois il ne pouvait le porter à l'annulaire droit que lorsqu'il célébrait la messe, et ils le plaçaient au pouce le reste du temps. Aucun autre écclesiastique ne peut porter un anneau, du moins durant la messe. (Abbé André, cours de droit canon, article "anneau", 1860).

 Puisqu'il était porté au dessus du gant, il pouvait glisser, et il était parfois assuré par un deuxième anneau de sécurité.

 

  Dans l'église de Cast, une statue de Saint évêque montre également le sudarium, et une main gauche portant une bague sur le majeur et sur l'auriculaire.

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 2°) St Even :

  Selon Wikipédia, qui sait tout, Saint Even ou Ewen n'est autre que Saint Ouen, plus simplement nommé Dadon mais néanmoins chancelier ou référendaire (garde du sceau) du roi Dagobert et donc collègue de l'orfèvre Éligius, dit Saint-Éloi. 

   Mais selon Monsieur Pouchous,  le recteur de Plonevez-Porzay de 1832 à 1885 après avoir été celui de Rumengol, an aotrou person, ce Saint Even serait un ermite né à Quimper de parents nobles qui le chassèrent de leur manoir néobreton tant ils n'en pouvaient plus de le voir, à seize ans, réciter le chapelet au lieu d'aller jouer à la soule avec les autres, faire pénitence du samedi au jeudi en plus du vendredi réglementaire, donner aux mendiants l'argenterie armoriée familiale plutôt que de mettre le couvert, et regarder tristement sa mère en se signant lorsqu'elle allait danser. Maman  lui donna son argent de poche et Papa le jeta dehors. Bien-sûr, Even commença par s'agenouiller pour se recommander à Notre-Dame et à Saint Corentin,  puis chercha si bien qu'il trouva une famille éplorée pour distribuer ses économies, et le coeur et la bourse légère, il s'enfonça dans la forêt de Nevet (celle de Locronan) pour y camper et faire des feux de bois.  Et selon les termes de M. Pouchous " il vécut saintement dans son ermitage, il y mourut vénéré des voisins" et cette vie exemplaire lui valu, non seulement une statue à Kerlaz, mais une chapelle à son nom, et son pardon le troisième dimanche de septembre. (voir Abgrall & Peyron, Notice, Bdha 1915, p. 17).

  Indépendamment de cette tradition auriculaire précieusement recueillie par l'abbé, on peut aussi noter que Saint Even est le patron de la paroisse de Ploéven, Plou-Even, paroisse dont dépendait Kerlaz avant la création de celle de Plonevez-Porzay. 

  Dans les profondeurs de Koad-Nevet, ancien nemeton gaulois où tout baigne dans une mystérieuse ambiance druidique et sacrée se trouve la fontaine de saint Even, Feunteun Sant-Even, dont les eaux sont, c'est la moindre des choses, miraculeuses.

 

   D'ailleurs, cette statue vient directement de la chapelle Saint-Even, tombée en ruine dans le bois de Nevet : c'est tout-à-fait lui, en habit monastique avec son bourdon de pélerin avec lequel il arpentait landes et taillis, garennes (Ar Waremm) et marais, empruntant hent-ar-Spern et hent-ar-Louarn, hent-ar-Maro et hent-ar-Kreiz, hent-ar-Stankou et hent-plas-ar-Lochou, tous ces chemins de Koad-Nevet.(http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/69fichier.pdf)  .

  Elle est estimée datée du XVII-XVIIIe par les Monuments historiques, qui signalent une inscription de restauration à l'arrière : MARC F. 1885.

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3°) St Sébastien : (placé sur le socle daté 1569)

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... que les chanoines J.M. Abgrall et P. Peyron intitulèrent Ecce Homo pour un motif inexplicable, puisque les plaies sont celles des flèches du martyr de Saint Sébastien. A leur décharge, reconnaissons qu'il est inhabituel que les jambes du saint ne soient pas entravées et liées sur la colonne (aux allures de palmier) où les mains sont nouées, et encore plus inhabituel que l'éphèbe apollinien porte la barbe.  J'ai pourtant un doute puisque les Monuments Historiques y ont vu aussi en 1994 (ref PM 29000385) un Christ de Pitié ! J'examine comme un médecin légiste les onze ou douze plaies sanguinolentes, elles sont punctiformes, arrondies, elles ne peuvent correspondre à une flagellation par fouet (fut-il muni de boules de plomb) ou par branches d'épineux, et sont celles crées par la sagittation. Enfin, aucune couronne d'épine n'est présente. 

  Mais (rien n'est simple) les mêmes services MH classent sous la référence IM29001220 avec une notice rédigée par Jean-Pierre Ducouret un Saint-Sébastien statue en bois repeint daté "limite 16e-17e siècle (?)" de 140 cm avec la "mention du classement : s'agirait-il du Christ de Pitié, statue en bois de 1569 ?" dont la taille était de 131cm. 

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  4°)  Saint Michel terrassant le dragon : XVIe siècle.

 

  Certainement l'une des belles pièces de l'église, cette statue en bois peint de 1,08 m représente le chef des milices célestes brandissant son épée de feu et tenant de la main gauche la balance avec laquelle il pèsera nos âmes le jour fatal des ultimes bilans. (Un sortilège du Malin a rendu cette balance invisible).

  Cheveux longs à la mode du début XVIe, les lèvres peintes, il porte le manteau rouge à galon d'or qui le caractérise et dont il montre la doublure blanche à fleurs, au dessus de la courte armure Renaissance. N'étant pas expert, je ne m'aventurerai pas à décrire la tunique bleu-métal portant le christogramme IHS sans savoir s'il ne s'agit pas d'une brigandine, ce pourpoint de cuir recouvert de lames de métal superposées en tuiles et d'une finition extérieure en cuir, en velours ou en soie que tant de seigneurs bretons portent lors des Montres. Les canons d'avant-bras, les cubitières ou les genouillères rivetées sont peints de la même couleur métallique, alors que les cuissots, les grèves et solerets semblent remplacées par des chausses et des bas très ajustés sur de courtes chaussures. Les bandes dorées pourraient être damasquinées, ou seulement brodées. 

  Autour de la taille, une pièce protégeant bassin et trochanters  réunit braconnière et tassettes en une petite jupette bien seyante.

  Mais bien-sûr, la star involontaire est cet espèce de dobermann mâtiné de Pluto qui fait office de dragon et que son maître chatouille du pied, non sans provoquer moult aboiements et gémissements de plaisir.

 

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5°) Groupe de la crucifixion : la Vierge.

 

   Cette statue en bois de la Vierge fait partie d'une Crucifixion dont les trois éléments, vierge, crucifix et saint Jean, ont été séparés.

 

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6°) Groupe de la crucifixion : Saint Jean.

  Il indique qu'il est Jean l'évangéliste en tenant le livre de son évangile. D'habitude le manteau bleu est réservé à la Vierge et lui porte un manteau rouge, mais cette couleur est placée ici en doublure interne.  Il est imberbe, comme tout Jean l'évangéliste qui se respecte, et comme c'était la mode à la fin du XVe avec la coiffure page et l'association menton rasé-cheveux longs qui allait s'inverser vers 1520. Le cheveu est taillé court sur le front en une curieuse épilation des golfes temporaux formant une pointe, avant de libérer les mèches bouclées.

   La robe boutonnée comme une soutane est bordée en bas et aux manches  de fourrure.

 

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 III. Les sablières et les blochets.

  Elles valent à elles seules le détour, d'autant qu'elles ont été parfaitement restaurées en même temps sans-doute que le beau lambris de recouvrement de la charpente. Là, pas de boitier élécrique gris, pas de cables munis de cavaliers, pas de projecteurs mal placés, du beau travail.   Ces sculptures de chêne datent de la deuxiéme moitié du XVIe siècle et sont donc contemporaines des différentes inscriptions et statues que nous avons vu. 

        A la croisée du transept, quatre personnages vêtus de bleus contemplent le choeur. Le fait qu'ils soient barbus, sauf un (Jean) me fait penser aux quatre évangélistes.

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 Cet apôtre (?) semble singer par une frise de visages qui font les acrobates entre des angelots.

 

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   Le personnage suivant subit la même dérision de voir son portrait démultiplié par un écho visuel semblable aux éclats capricants d'un vaste rire.

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      Ici, c'est une figure ailée aux pommettes saillantes, chevelue, couronnée de feuilles, les mains jointes, à mi-chemin entre un chérubin et une renommée;

 

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   Le mystère et l'étrangeté, qui sont les charmes des sablières de nos chapelles, s'accentuent face à cette sorte de rébus où un cuir ou un drap est présenté à droite par une femme dépoitraillée comme une Bacchante et à gauche par une ange : deux mains, deux pieds, un cœur C'est un cartouche à cuir découpé des Cinq plaies du Christ, comme ceux réalisés par le Maître de Pleyben à Pleyben, ou  Sainte-Marie-du Ménez-Hom. On retrouve d'ailleurs, de ce Maître, la façon de faire tenir le coin du cartouche par un ange plein d'allant, comme celui de droite.

Mais là encore, le visage de la femme et celui de l'ange reprennent par ricochet ironique les traits du personnage qui se tient debout.

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Et que dire de ce visage coiffé d'un chapeau rond et que deux animaux écailleux encadrent ?

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On se  retrouve plus serein face aux  anges orants et adorants :

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/KERLAZ.pdf

En forme de croix latine, elle comprend une nef irrégulière de trois travées avec bas-côtés séparée par un arc diaphragme d'un transept spacieux, et un choeur peu profond accosté de deux sacristies. Le porche ouvre directement sur la nef, réduisant le bas-côté sud à une seule travée. Elle date des XVIè et XVIIè siècles. Le chevet plat est percé d'une fenêtre dont le remplage est semblable à celui de la fenêtre du transept de Pont-Croix. En 1880, elle contenait encore quatre panneaux d'une verrière datée 1541.

Le vaisseau est du type à nef obscure. Les grandes arcades ont des archivoltes très gauches pénétrant directement dans les piliers. Le mur nord de la nef porte les inscriptions : "IA. BRELIVET. F. 1603" et "G. BOVRCH. 1588". Des sablières sculptées et des blochets subsistent dans le choeur et dans le transept. Le porche porte l'inscription en lettres gothiques : "PHILIBERT. CARA. /DEC. F." (mur latéral), la date 1572 (à gauche de la porte) et celle de 1576 (tympan). Le portail ouest à fronton porte l'inscription : "M. P. BOCER. P. DE/ PLONEVE & C/P. BRELIVET. FAB. 1620".

La tour, datée à l'ouest "Y. LVCAS. F. 1630", est flanquée de deux tourelles d'escalier et porte une flèche très élancée (1671 ou 1675 sur le pan sud). Sur le linteau ouest de la chambre des cloches, inscription :"M. G. AVAN. RECTEVR. G. QVINIOV. F. 1631." ; "IAN. DOARE. F. 1675" sur la tourelle sud ; "H. CONNAN" et "H. LORANS. F" sur le mur du bas-côté nord (pierres remployées)

Mobilier : Mobilier de style néo-gothique, fin du XIXe siècle : maître-autel, chaire transformée en ambon, un confessionnal, stalles. Un second confessionnal du début du XIXe siècle. Fonts baptismaux en granit (C.), dans l'ancien ossuaire d'attache ; inscription : "L. MVcLXVII. MOR. AVTRET. FAB". Bénitier de pierre portant l'inscription : "1779. Y. G.". Statues - en pierre polychrome : dans des niches en bois polychrome ornées de pilastres, saint Germain évêque, XVIe siècle (C.), et Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Tréguron, datée "L. MVccLXVI (GV) IDAL. FABRI..." sur la console (C.) ; - en bois polychrome : groupe de la Crucifixion (le crucifix est séparé de la Vierge et de saint Jean), saint Sébastien, sans lien avec la date de 1569 sur la console (C.), saint Michel terrassant le dragon, XVIe siècle (C.), saint Even ; - en bois naturel : Vierge de la Médaille miraculeuse, vers 1950 ; - en plâtre peint : groupe de la Sainte Famille. Vitraux de l'atelier Léglise, 1917-1918 : Education de la Vierge, prédication du père Maunoir à Kerlaz, saints locaux et, dans les trois fenêtres du baptistère, épisodes de la persécution religieuse sous la Révolution. Orfèvrerie : Calice et patène en argent, il aurait appartenu à J.C. Billouart (1660-1679).

Cloche de 1644, elle porte l'inscription : "S. GERMAIN. KERLAZ. 1644. LORS. ESTOIT. RECTEVR. Mre. GVILLAVME. VERGOS. Mre. HENRI. KSALE. CVRE. E. IEAN. CARADEC. FABRIQVE.".

Trois dalles funéraires remployées dans le pavé de l'église : sur l'une, date de 1539, - sur une autre, l'inscription : "NOBLE/ MI. IOSE/PH COR/ENTIN/ BILLOVA(RT)/ 1679", et, sur la troisième : "1731/ MISSIRE/ IEAN/ LE BOT/ CVRE." (Ces pierres proviendraient de l’église ou du cimetière de Plonévez).

* L'arc de triomphe du cimetière porte la date de 1558 (C.) ; dans des niches, statues en pierre de saint Yves et de saint Germain. La croix du cimetière est aussi datée : "HIEROSME LE CARO. F. 1645" (C.). Fontaine Saint-Germain, sur la route de Trezmalaouen ; sur le fronton, "1639. I. AVAN. F." ; statue en granit du saint.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1915, B.D.H.A. 1915 : Notice sur Kerlaz

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7985bcf61d3df7aee5988d08dd5558ee.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) Inscriptions gravées et sculptées sur les églises du Finistère.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_divers/abgrall_inscriptions-gravees.pdf

 

KERLAZ. A l'interieur du porche: .. ;PHILlBERT. Aux fonts baptismaux : L : MVc LXVII : MaR AUTRET· FAB. Sur le mur- nord: H : conNAN " Y . KERSALE ', ,F . H . LORENS' F. Croix du cimetiere : H[EROSME' LE . CAROF . 1645. Arc de lriomphe : 1558.

— HORELLOU (abbé) v.1920 : Kerlaz, son histoire, ses légendes, ses familles nobles (Brest, vers 1920)

http://infobretagne.com/kerlaz-eglise.htm

L'église de Kerlaz, sous le vocable de Saint-Germain-l'Auxerrois, a été construite à différentes reprises, à en juger d'après les différentes dates qu'on lit sur les murs. Elle est assez grande, mais irrégulière. Quoique d'ordre assez modeste, elle présente, dit M. le chanoine Abgrall, un caractère de noblesse et de distinction, surtout pour ce qui est de l'extérieur. Le portail ouest est surmonté d'un clocher à flèche élancée, portant la date de 1660, et flanquée de deux tourelles couronnées de pyramides aigües, dont l'une porte la date de 1671. Ces dates semblent en désaccord avec la physionomie gothique de tout cet ensemble, mais elles doivent cependant être vraies, car les profils de certaines moulures et des bandeaux horizontaux concordent avec le style de cette époque. La hauteur totale du clocher est de 40 mètres. La flèche est postérieure de plusieurs années à la base, sur laquelle on lit les dates de 1620 et 1630. Outre ces dates, le clocher porte diverses inscriptions. Au-dessus de la porte principale on lit : M. P. BOCER : DE PLONIAFF. Y. LUCAS. F. BRELIVET. FA. Les ouvriers de M. Gassis ont rendu plusieurs de ces inscriptions illisibles en voulant les rajeunir. Le clocher possédait jusqu'au rectorat de M. Salou une ancienne cloche portant l'inscription suivante : « 1644 : S. GERMAIN P. P. N. LORS ETAIT RECTEUR GUILLAUME VERGOZ ET HENRI KERSALE, CURE. J. CARADEC. F. ». Cette cloche était fêlée depuis longtemps et sa voix n'était guère harmonieuse ; malgré cela, la population était restée très attaché à cette relique de l'ancien temps, et lorsqu'il fut question de la remplacer, M. Salou, alors recteur de la paroisse, rencontra une opposition très sérieuse ; mais on se consola bien vite lorsqu'on entendit le nouveau carillon jeter aux quatre coins de la paroisse ses notes argentines et harmonieuses.

Sur la facade midi, fait saillie un porche qui est absolument dans la note gothique de la première moitié du XVIème siècle. A l'intérieur du porche, de chaque côté de la porte d'entrée de l'église, on voit des écussons portant les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel. Sur le mur Ouest, à gauche quand on entre sous le porche, on lit le nom de PHILIBERT CARADEC. F. 1572.

Entre ce porche et l'angle de la façade ouest, était autrefois un petit ossuaire ajouré de deux baies moulurées, à cintres surbaissés. M. Latreille a transformé cet ossuaire en une élégante petite chapelle où se trouvent aujourd'hui les fonts baptismaux.

A l'intérieur de l'église, sur le mur nord, on lit : SEB. CAUNAN 1606. JEAN, BRELIVET. F. 1603 et plus loin la date de 1588.

L'église est pourvue d'un mobilier neuf, datant du temps de M. Latreille. Le maître-autel, les deux autels latéraux, la balustrade, la chaire à prêcher et le nouveau confessionnal sont en châtaignier sculpté et verni.

Les statues vénérées dans l'église sont saint Germain l'Auxerrois, patron de la paroisse, et Notre-Dame de Tréguron, qui est invoquée surtout par les mères et les nourrices qui ont besoin de lait pour leurs nourrissons. Outre ces deux grandes statues, on voit encore sur la façade Est, du côté de l'Epître, les statues de Jeanne d'Arc, de la Sainte-Famille, groupe bizarre et de mauvais goût, de saint Even et de saint Sébastien, que quelques-uns ont pris pour un Ecce Homo. Cette dernière porte sur son socle un écusson avec les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel.

Sur la même façade, du côté de l'Evangile, on voit les statues du Sacré-Cœur, de saint Jean-Baptiste, de saint Michel terrassant un dragon, cette dernière provenant de la chapelle de Saint-Michel en Plonévez-Porzay. Plus loin, sur le mur nord, se trouve une autre statue très ancienne, ne portant pas de nom. On dit qu'elle est venue de la chapelle de Saint-Even.

On voyait, aussi autrefois, adossé au pilier midi, un groupe en pierre, très curieux et très primitif, représentant saint Hervé, le chanteur aveugle, guidé par son petit compagnon Guic'haran, qui conduit un loup en le menaçant d'un fouet armé de gros nœuds. Ce groupe provenait ide la chapelle de Saint-Mailhouarn, à Lesvren (Plonévez-Porzay). M. le chanoine Abgrall déplore à juste titre sa disparition de l'église de Kerlaz. Sous prétexte que c'était une œuvre de style un peu barbare, on a cédé, pour une destination profane, cette statue qui avait été vénérée pendant quatre siècles par les paroissiens de Kerlaz. En attendant sa rétrocession et sa réinstallation à la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter, le R. P. Le Floch a eu la bonne et pieuse pensée de la reproduire aussi fidèlement que posible dans un des nouveaux vitraux.

La fenêtre absidale contenait autrefois, une maitresse-vitre qui a disparu. Elle était composée des sujets suivants : 1°) Couronnement d'épines ; 2° Notre Seigneur en croix entre deux larrons ; 3°) Descente de croix ; 4°) saint Jean-Baptiste présentant un chanoine donateur, avec un écusson portant « d'azur à trois poissons d'argent ». Au bas se trouvait cette inscription : « L'AN.. M. D XLI. FUST. FAICT. CE PANNEAU ». Le nouveau vitrail reproduit toutes ces scènes, à l'exception de la dernière.

Au milieu de la nef, en face de la chaire à prêcher, se trouvent deux pierres tombales qui pourraient faire croire au visiteur non averti qu'il y a là deux sépultures. La première porte l'inscription : « Jean Le Bot, curé de Kerlaz » ; la seconde : « Corentin Billova, etc. ». Le reste est illisible. D'après les renseignements fournis par M. l'abbé Briand, recteur de Plomeur, ce Corentin Billova est né à « Maner ar Goff », en Plomeur. Il fut pendant quelques années recteur de sa paroisse natale, d'où il fut transféré à Plonévez-Porzay, le 2 février 1666, et où il mourut le 11 juin 1700. La présence de cette pierre tombale à Kerlaz a fait croire à plusieurs que M. Billova y a été enterré. C'est une erreur. Cette pierre provient du cimetière de Plonévez-Porzay. Lors du dallage de l'église, du temps de M. Latreille, on dut transporter du cimetière de Plonévez-Porzay un grand nombre de vieilles pierres, tombales qu'on utilisa comme dalles à Kerlaz. La pierre tombale de M. Billova, qui méritait assurément un meilleur sort, se trouva du nombre. C'est ce qui explique sa présence à Kerlaz ; mais il ne faut pas en conclure autre chose, et croire, par exemple, que M. Billova, a été enterré à Kerlaz. L'autre pierre tombale vient du cimetière de Kerlaz, du tombeau de M. Le Bot, ancien curé de la trève.

Cimetière de Kerlaz.

Le cimetière de Kerlaz n'offre rien de particulier à signaler. C'est le vieux cimetière de campagne assis à l'ombre de l'église paroissiale. Kerlaz, quoique trève de Plonévez-Porzay, possédait de temps immémorial le privilège d'enterrer tous ceux qui mourraient dans la trève. Un petit arc de triomphe de tournure Renaissance, portant la date de 1558, donne entrée dans le cimetière. Deux niches renfermant deux anciennes statues en bois encadrent la porte d'entrée appelée « An or varo ». A l'angle sud se trouve un calvaire décapité. Au milieu du cimetière s'élève un autre calvaire d'une tournure plus artistique portant la date de 1645, avec, cette inscription : « HIERONYME CARO : F. ». Autrefois, dit M. Pouchous, on exposait les Reliques à toutes les foires de Pouldavid, sur la pierre qui est au-dessus de cette inscription, et qui était appelée pour cette raison : « Aoter ar Relegou », l'autel des Reliques. Au-dessous des pieds du Christ, il y a un écusson rongé par le temps, avec les armes de Lezarscoët. Le grand vitrail du transept Sud représente le P. Maunoir, debout sur les marches du Calvaire, prêchant aux paroisiens de Kerlaz la grande mission de 1658.

- Ass. Bret : Congrès de Douarnenez, 1965

— Dilasser (Maurice)  : Locronan et sa région (Paris, 1979).

— Site de la Mairie :

https://kerlaz.bzh/patrimoine/?lang=bzh

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Sablières

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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