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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 21:32

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhina dubia,(Vander Linden, 1825), "la Leucorrhine douteuse".

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

Résumé :

—  Leucorrhinia , Brittinger 1850,  SitzBer. Akad. Wiss., Wien, 4:333 vient des deux mots grec leukos = blanc et rhinios = nez. C'est une transcription en grec du nom latin albifrons "front blanc" de l'espèce type du genre, décrite par Burmeister en 1839. Cette transcription créée par Charpentier en 1840 sous la forme Leucorhinus a été féminisée (et complétée d'un -r-) par Brittinger, pharmacien et naturaliste de Vienne.

dubia (Vander Linden, 1825) : de l'adjectif latin dubius, "douteux, incertain" mais aussi "indécis, hésitant", comme si l'épithète qualifiait moins l'espèce qu'elle ne témoignait de la perplexité de l'entomologiste face à un spécimen globalement semblable à la rubicundia de Linné, mais de taille inférieure.  Par cette particularité, cette épithète appartient au groupe des qualificatifs "taxonomiques" comme affinis (du même auteur),  simillimus (Selys, 1850) ou mixta (Latreille, 1805).

Noms en français : 1°) "La Libellule douteuse", Sélys, 1850,  traduction du protonyme  Libellula dubia ; 2°) "La Leucorrhine douteuse", P.-A. Robert, 1958, adopté par tous depuis lors.

Noms en d'autres langues :

-en allemand : Die Kleine Moosjungfer , la Petite Leucorrhine.

- en espagnol : El "darter" cara-blanca , traduction du nom suivant.

- en anglais :

a) The White-faced darter :  Le "Darter [( Flèche), nom commun de tous les Sympétrums] à face blanche" , car cette espèce est aussi petite que Sympetrum danae, qui est fin et noir également, mais dont la face est jaune. 

b)  the Small whiteface , la Petite Leucorrhine.

- en néerlandais : De venwitsnuitlibel  = le museau blanc = la Leucorrhine. Le nom n'est pas spécifique, mais générique.

- en frison :  Lytse glêzewasker, Lytse wytsnüt : Lytse signifie "petit" : "la petite face blanche"

- en suédois : Myrtrollslända ou mindre kärrtrollslända, "petite kärrtrollslända"

 

 

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE LEUCORRHINIA (BRITTINGER, 1850).

 

Voir dans ce blog :

 

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-leucorrhinia-brittinger-1850.html


 


 

 

 

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NOM D'ESPÈCE L. DUBIA (VANDER LINDEN, 1825).

[Libellula dubia], Vander Linden 1825, Monographiae Libellulinarum Europaearum Specimen. Bruxellis, apud J.Frank, bibliopolam, Via Vulgo de la Putterie : 42 pp. Page 1 n°XI

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

Description originale.

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XI. LIBELLULA DUBIA.

Nigra, thorace fasciis , abdomine maculis dorsalibus, flavis; alis albis macula marginali subquadrata , fusca ; posticis macula triangulari baseos, nigra.

Lib. rubicunda ? Lin. Syst. Nat. I, 902, 4. Fn. Suec. 1462. Gmel. 1, 2620, 4. Vill. Ent. Lin. III. 4, 4.

Mas. Caput viride, margine postico, et macula triangulari ante oculos nigris. Oculi fusci, subtùs virescentes. Thorax nigro-æneus, suprà strigis duabus longitudinalibus interruptis, maculisque lateralibus, duabus majoribus, et quatuor aut quinque minoribus, flavis. Scutellum flavum. Abdomen nigrum : primum segmentum margine postico; 2. fasciis duabus et macula utrinque ; 3. 4. 5. 6. 7. macula dorsali, luteis. Appendices anales nigrae, superiores duobus ultimis segmentis abdominis conjunctis paulò breviores; inferior his dimidio brevior. Pedes nigri. Alæ albæ , callis luteis , macula marginali subquadrata fusca, membranula accessoria alba ; anticæ puncto, posticæ puncto et macula triangulari baseos nigris.

Long. 13—14. lin. Extens. alar. 26. lin.

Feminam non vidi.

Habitat in Belgio : in pago Gheel, a D° Robyns semel capta, æstate.

Obs. Haec species forsitan vera L. rubicunda Linnæi est, cujus descriptio illi satis convenit : sed nimia ejus brevitas judicium certum ferre non sinit

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— Traduction de la diagnose : [Libellule] noire, thorax fasciée, abdomen portant des marques jaunes sur la partie dorsale, ailes blanches aux marques marginales presque carrées et brunes ; tache noire triangulaire à la base des ailes postérieures.

— Traduction de la note : "observation : cette espèce est peut-être une vraie Libellula rubicunda de Linné, dont la description convient assez bien. Mais sa brièveté excessive ne permet pas d'en juger avec certitude.

C'est donc la petite taille de son spécimen qui incite Vander Linden à ne pas l'assimiler à rubicundia sans précaution. Je remarque que l'auteur ne constate nulle part  l'existence de la couleur rouge, et décrit des marques jaunes sur l'abdomen : il devait s'agir d'un mâle immature.

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RÉCEPTION.

a) Sélys, en 1840, dans sa Monographie des Libellulidées d'Europe page 58, ne fut pas convaincu par la distinction apportée par Vander Linder et estima qu'il fallait considérer sa L; dubia comme une L. rubicunda :

"La plupart des auteurs n'ont pas reconnu la Libellula rubicunda de Linné, dont la diagnose est cependant si simple et si juste. [...]. Vander Linden, le premier, a cité avec doute la Rubicunda de Linné pour synonyme de sa Dubia. Mais c'est M. Stephens qui a rétabli à bon droit la nomenclature du grand naturaliste suédois. [...] : Vander Linden la nomme Dubia, sur le seul individu pris en Belgique près d'Anvers, par M. Robyns. [...]. Comme la Rubiconde est la seule espèce européenne, à abdomen étroit, qui porte une tache noirâtre basale sur les ailes, il est impossible de la confondre avec aucune autre."

b) Sélys, en 1850, dans sa Revue des Odonates page 50, redresse son jugement et décrit la dubia comme une espèce distincte : 

 

"Lorsque j’ai publié ma Monographie je n’avais pas encore vu la pectoralis ni la rubicunda; c’est de là que provient la confusion que j’ai laissé subsister.

La dubia , par ses appendices noirs et son 7e segment taché, ne pourrait être confondue qu'avec la pectoralis ou la rubicunda. Elle diffère de la première par le caractère indiqué à l’article de cette espèce. Elle est plus difficile à distinguer de la rubicunda ,- le moyen le plus certain est l'examen des parties génitales du 2° segment pour le mâle, et des valvules vulvaires pour la femelle.

Désirant toutefois indiquer d'autres caractères diagnostics, je dirai qu’elle a toujours deux petites taches bien marquées à la base des ailes supérieures , et que celle qui est près de la membranule est très-notable. Les femelles sont plus faciles à confondre ; mais celle de la rubicunda a une seule virgule à la base de ces mêmes ailes supérieures, et cette virgule entre la 4e et la 5e nervure n’a pas de prolongement en dessous près la membranule ; enfin dans les deux sexes de la dubia la partie basale noire du 2° segment est interrompue au milieu, ce qui n’a pas lieu dans les autres espèces."

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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE DUBIA.

De l'adjectif latin dubius, "douteux, incertain" mais aussi "indécis, hésitant", comme si l'épithète qualifiait moins l'espèce qu'elle ne témoignait de la perplexité de l'entomologiste face à un spécimen globalement semblable à la rubicundia de Linné, mais de taille inférieure.  Par cette particularité, cette épithète appartient au groupe des qualificatifs "taxonomiques" comme affinis (du même auteur),  simillimus (Selys, 1850) ou mixta (Latreille, 1805).

Gaffiot  : https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=dubius

Cette épithète est un rappel historique d'une hésitation taxonomique ou d'une position d'attente de la validation par d'autres entomologistes : elle a perdu sa justification lorsque ceux-ci ont confirmé la spécificité de dubia, mais le nom lui est resté car un zoonyme est une identité, et non une description exacte.

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

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POITOU-CHARENTE NATURE

non traitée.

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. dubius, -a, -um = doubtful, uncertain, in reference to Vander Linden's doubt whether or not this species was the same as Linnaeus' L. rubicunda".

La meilleure interprétation à mon goût.


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D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

"- dubius, a, um = incerto. Per la dubbia identificazione dalle congeneri pectoralis e rubiconda . "

 

 

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H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

Non traité

 

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VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"dubia = twijfelachtig "

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LES NOMS DE L. DUBIA EN FRANÇAIS.

 

1°) La Libellule douteuse, Sélys, 1850.

Revue des Odonates page 50.

Par ce choix de traduction, Sélys attribue à la libellule le qualificatif de "douteuse", adjectif toujours un peu douteux précisément en français (une personne douteuse, une plaisanterie douteuse), au lieu de suggérer que c'est sa détermination qui est souvent incertaine. Mais avait-il d'autres choix puisqu'il donnait systématiquement une traduction littérale du nom scientifique ?

 

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2°) La Leucorrhine douteuse", P.-A. Robert, 1958.

 ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages, page 311.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=douteuse

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LES NOMS DE L. DUBIA  EN D'AUTRES LANGUES.

C'est la petite taille de cette Leucorrhine qui est rappelée aux amateurs de nombreux pays. Plus astucieux que de répéter le nom scientifique, non ?

-en allemand : Die Kleine Moosjungfer , la Petite Leucorrhine.

- en espagnol : El "darter" cara-blanca , traduction du nom suivant.

- en anglais :

a) The White-faced darter :  Le "Darter" [( Flèche), nom des Sympétrums] à face blanche , car cette espèce est aussi petite que Sympetrum danae, qui est fin et noir également, mais dont la face est jaune. 

b)  the Small whiteface , la Petite Leucorrhine

- en néerlandais : De venwitsnuitlibel  = le museau blanc = la Leucorrhine. Le nom n'est pas spécifique, mais générique.

- en frison :  Lytse glêzewasker, Lytse wytsnüt : Lytse signifie "petit" : "la petite face blanche"

- en suédois : Myrtrollslända ou mindre kärrtrollslända, "petite kärrtrollslända"

- en breton : fas-gwenn bihan (en attente de validation pour KAG) : la petite Leucorrhine ("face blanche")

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SOURCES ET LIENS.

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 Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 — DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 24.

Numérisé par Google.

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

— VANDER LINDEN 1825, Monographiae Libellulinarum Europaearum Specimen. Bruxellis, apud J.Frank, bibliopolam, Via Vulgo de la Putterie : 42 pp. Page 1 n°XI

https://books.google.de/books?id=vxIOAAAAQAAJ

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 21:30

La Verrière de l'Annonciation et du Pacte de Théophile (Romain Buron ?, 1540) en  baie 18  de l'ancienne collégiale Notre-Dame du Grand- Andely, Les Andelys (Eure).

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Voir aussi :

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PRÉSENTATION.

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Les verrières de l'ancienne collégiale Notre-Dame 

L'église Notre-Dame des Andelys, appelée collégiale à cause de la présence d'un collège de chanoines au Chapitre, a été construite, — alors que le duché normand avait été rattaché à la France par Philippe-Auguste par la prise de Château-Gaillard en 1204 —,  en 1215-1220 sur les ruines d'une abbaye de femmes fondée en 511, par sainte Clotilde, épouse de Clovis Ier, et détruite vers 900 par les vikings . Il ne reste rien des vitraux du XIIIe siècle où fut bâti l'essentiel de la nef et du chœur Une seconde grande campagne de construction vers 1330-1345 concerna l'achèvement des façades est et ouest, et la mise en place des voûtes . Au tout début du XVIe siècle, l'édifice connut de grandes transformations , dont témoignent en baie 16 des éléments d'un vitrail dû au verrrier Arnoult de Nimègue. Le portail sud est de style flamboyant des xve et xvie siècles, et nous en gardons la grande rose sud (baie 114) et le vitrail du tympan du portail sud du transept, la baie 14 qui porte les armoiries de l'archevêque Georges II d'Amboise.

Mais la majorité des verrières anciennes datent des deuxième et troisième quart du XVIe siècle,

La campagne concerna le coté sud de l'édifice, correspondant à la reconstruction  des baies et à l'ouverture des chapelles. L'ensemble des baies sud furent vitrées de couleur entre 1510 et 1560. Par exemple, la baie 18 porte la date de 1540 et la baie 126 celle de 1560. Le chapitre collégial sut imposer une certaine unité thématique, avec trois verrières de la vie de saint Pierre et trois séries narratives de la vie de sainte Clotilde dans trois chapelles successives de la nef.

Nous avons ainsi, pour les verrières basses du coté sud :

Baie 10 : vers 1510-1520 : Enfance du Christ, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 12 : vers 1510-1520 : Crucifixion, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 14 : XVIIe

Baie 16 : vers 1500-1510 Verrière à grands personnages offerte par Henri Le Pelletier.

Baie 18 : 1540. Verrière de la Vierge offerte par Robine Duboys, veuve de Robinet Le Coq.

Baie 20 : 1540 remplacée en 1866 : verrière de sainte Clotilde

Baie 22 : vers 1540 : Vie de saint Léger.

Baie 24 : vers 1540 : verrière de sainte Clotilde, offerte par un couple de donateurs et leur fille.

Baie 26 : vers 1550-1575. verrière de sainte Clotilde, offerte par Alexandre La Vache sr de Radeval

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La baie 18.

 

Elle éclaire la 4ème chapelle sud. Haute de 4,50 m et large de 4,30 m, elle a été offerte en 1540 par Robine Duboys des Andelys, veuve de Robinet le Coq et de Jehan Soudart et elle est attribuée à Romain Buron, peintre-verrier de Gisors actif entre 1535 et 1575 (Gisors, Conches et Les Andelys) et qui est le principal disciple d'Engrand Le Prince et de son atelier de Beauvais.

La baie 10 lui est attribuée.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BXYJ1

Romain Buron a signé la baie 106 de cette collégiale (fenêtre haute coté sud), et les baies 102 et 104 lui sont également attribuées, formant la série du Credo apostolique et évaluées vers 1540-1560.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BN10W

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06B0ULX

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06B016W

Ses 5 lancettes et son tympan à 5 ajours sont consacrés à la Vierge avec l'Annonciation en lancettes A et B , l'Assomption en lancette C et le pacte de Théophile en lancettes  D  et E,   puis au tympan ​​​​  la Visitationla Trinité , et la Fuite en Égypte .

Elle a été très restituée par Didron en 1886.

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LES LANCETTES.

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Lancette A et B : l'Annonciation.

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Tête de la Vierge restaurée.

La chambre est vue de face, les lignes de perspective convergeant (plus ou moins) au centre sur la ligne rejoignant leurs yeux. L'ange vient de la droite, traçant une bénédiction. La Vierge est assise devant son prie-dieu, où est placé son livre, tandis que le lit, tendu de bleu,  est en arrière-plan. 

Inscriptions :

AVE GRATIA PLENA DNS TECUM (phylactère)

 ISS ------GABRIEL (sur le linteau rose) 

SECU / DON / MA : MISER / PA (sur le livre)

Remarquez :

-Le sol ponctué de tirets, selon un procédé cher a l'atelier de Beauvais.

- La robe blanche ornée (au pochoir ?) de rinceaux au jaune d'argent.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancette C : Assomption de la Vierge (et donateurs).

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Panneau très restitué par Didron, notamment la tête de Marie.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Base de la lancette C : les donateurs.

Inscription : 

ROBINE .VEUVE DE. ROBI[N]ET.LE.COQ

ET . DE . IHA[N] SOUDART .

A DON[N]E . CESTE VITRE. PRIEZ

DIEU . QUI . LUY . FASSE . MERCI

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Devant un drap d'honneur vert damassé, trois personnages sont agenouillés tournes vers la gauche : un homme, un  homme plus jeune et une femme portant une imposante coiffe de veuve noire à longs voiles. Son rang se remarque aux très belles fourrures de ses manches.

 

Voir : Alexandra Zvereva, L’éloquence du deuil : portraits de Louise de Savoie

https://books.openedition.org/pufr/8355?lang=fr

Les auteurs de Vitraux de Haute-Normandie s'interrogent sur le lien entre ces donateurs et cette verrière, et signalent que l'inscription a été en partie restaurée : est-ce là un "bouche-trou" ? En tout cas, il y a une cohérence entre l'inscription, et la peinture de cette jeune veuve précédée de ses deux maris. Ils mentionnent "Robine Duboys (?)" D'autre part,  les Archives départementales de l'Eure antérieures à  1790 signalent page 144 une "donation par Robine du Boys, veuve de Robinet Lecoq et de Jean Soudart, à la fabrique d'Andely, de 10 acres 50 perches de terre sises dans les paroisses de La Lande et de Neuville-sous-Farceaux, à la charge de faire dire deux messes le mardi et le vendredi de chaque semaine (1540).  La concordance des noms de de la date de donation avec celle du vitrail semble suffisante pour estimer que Robine du Boys est bien la donatrice de cette verrière. Neuville -sous-Farceaux (auj. Farceaux) se trouve dans l'arrondissement des Andelys

Je retrouve, à Vernon,  Jean Soudart l’aîné, garde du sceau en 1479, et Jean Soudart le jeune, garde du sceau en 1496. Cela semble d'un intérêt modeste.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Lancettes  D et E : le Pacte de Théophile avec le Diable annulé par la Vierge.

 

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Gatouillat 2001 remarque que Satan est emprunté à la gravure sur cuivre de Dürer Le cavalier, la mort et le diable, cat. Bartsch 98.

Mais il faut aussi le mettre en relation avec les diables peints par l'atelier  Le Prince à Beauvais et notamment celui de la baie ou Vie de saint Claude en baie 9 :

http://www.lavieb-aile.com/2016/04/les-vitraux-anciens-de-l-eglise-saint-etienne-de-beauvais-i-la-baie-n-9-saint-claude.html

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Baie 9, église Saint-Etienne de Beauvais, photographie lavieb-aile

 

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ou celui du Jugement Dernier (1522) d'Engrand Le Prince :

http://www.lavieb-aile.com/2016/04/les-vitraux-anciens-de-l-eglise-saint-etienne-de-beauvais-baie-n-6-le-jugement-dernier.html

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Surtout peut-être, il faut faire le rapprochement avec  la verrière de la Légende de Théophile, peinte vers 1530 par Nicolas Le Prince pour la baie n°21  de Louviers :

http://www.lavieb-aile.com/2018/11/la-verriere-de-la-legende-de-theophile-de-l-eglise-de-louviers.html

Je renvoie à cet article pour une étude détaillée de la Légende de Théophile. 

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Théophile,  qui, après avoir perdu son poste d'économe auprès d'un évêque,  a signé avec Satan un pacte lui vendant son âme pour recouvrer son emploi, a, par remords,  prié depuis lors  la Vierge avec tant d'assiduité qu'il se retrouve ici, encore tenu solidement ficelé par le Diable, devant Notre-Dame. Il est agenouillé, il joint les mains et la supplie encore. Satan, sarcastique, savoure sa puissance en brandissant le parchemin, un acte authentique et dûment paraphé ! Mais face à la Mère tenant son Fils qu'elle allaite, et l'intensité de la foi du pécheur, il devra reconnaître son infériorité, et rendre à Théophile la liberté de son âme.

Remarquez la date de 1540 sur l'architrave, les architectures sur verre bleu (typiques  du style de l'atelier des Le Prince), les trois putti en discussion, le sol ponctué, et surtout peut-être la tête et le corps du diable, qui offrent toute une modulation des nuances de rouges et des roses d'une maîtrise rare.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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LE TYMPAN.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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1°) Ajours latéraux : anges portant des phylactères (cartons retournés):

ASSUMPTA EST MARIA

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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2°) La Visitation.

Vierge et fonds très restitués.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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La Trinité.

Elle est placée juste à la verticale de l'Assomption du panneau C avec laquelle elle forme un ensemble. La tête du Christ et le Saint-Esprit relève d'une restauration récente, celle de Dieu le Père d'une restauration ancienne.

Inscription AVE REGINA COELORUM AVE.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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Ajour droit : la Fuite en Égypte.

d'après la gravure de Dürer  cat. Barttsch 89.

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Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

Verrière de la Vierge, (Romain Buron ? 1540), baie 18, collégiale Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

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— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Notre-Dame du Grand-Andely, ancienne collégiale  in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 103.

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— Dossier photo RMN:

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BN8YU

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BNM4K

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BN6OD

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU06BNVQO

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/romain-buron_eglise-paroissiale-notre-dame-les-andelys-nef-cote-sud-fenetre-haute-vitrail-detail_1540

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 14:32

Zoonymie des Odonates : les noms de Leucorrhinia  caudalis (Charpentier, 1840), la "Leucorrhine à large queue".

 

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

Résumé :

—  Leucorrhinia , Brittinger 1850,  SitzBer. Akad. Wiss., Wien, 4:333 vient des deux mots grec leukos = blanc et rhinios = nez. C'est une transcription en grec du nom latin albifrons "front blanc" de l'espèce type du genre, décrite par Burmeister en 1839. Cette transcription créée par Charpentier en 1840 sous la forme Leucorhinus a été féminisée (et complétée d'un -r-) par Brittinger, pharmacien et naturaliste de Vienne.

caudalisCharpentier (Toussaint von ) 1840,  Libell. Europ. Lipsiae ;89.  du latin scientifique tardif  construit avec le nom latin cauda, "queue" et le suffixe -alis :  "caudal, relatif à la queue". L'auteur souligne  l'importance de la partie distale de l'abdomen de l'espèce dans sa distinction avec son espèce  L. pectoralis "pectoral" (nom construit sur le même schéma et formant un couple) sans préciser s'il retient sa dilatation en massue, qu'il compare à celle d'un clou   ou les caractéristiques  des appendices anaux de couleur blanche .

— Noms en français : 1°) "La Libellule caudale", Sélys 1850, traduction littérale de Libellula caudalis ; 2°) "La Leucorrhine à large queue", P.-A. Robert, 1958, adopté par tous ensuite en témoin de la forme d'abord rétrécie, puis élargie .

— Noms en d'autres langues :

-en anglais the lilypad whiteface,  la Front-blanc [=leucorrhine] des Nénuphars

-en allemand : Die Zierliche Moosjungfer : la Leucorrhine gracieuse

-en néerlandais : De sierlijke witsnuitlibel  : La Leucorrhine gracieuse

-en suédois : Bred kärrtrollslända : la Leucorrhine large

-en estonien Hännak-rabakiil 

-en finois: Lummelampikorento : la Leucorrhine des Nénuphars.

-En slovène : Mrtvični spreletavec 

-en néo-norvégien: Vasslilje-torvlibella 

-en norvégien : Vannliljetorvlibelle  ou nøkkerosetorvlibelle

-en lituanien : Grakščioji skėtė 

- en hongrois : A tócsaszitakötő 

- en polonais Zalotka spłaszczona (Leucorrhine aplatie?)

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE LEUCORRHINIA (BRITTINGER, 1850).

Voir dans ce blog :

 

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-leucorrhinia-brittinger-1850.html


 


 


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NOM D'ESPÈCE L. CAUDALIS, (CHARPENTIER, 1840).
 

[Libellula caudalis], Charpentier (Toussaint von ) Libellulinae europaeae descriptae ac depictae , L. Voss, Lipsiae  page 89 n°17 et planches 44 et 47 fig.16 .  Type mâle, Localité du type : Silésia (Pologne)

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+1840+caudalis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

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Description originale.

17. LIBELLULA CAUDALIS.

Tab. XLIV. mas, foem. eiusque varietas. Tab.XLVII. Fig. 16. maris abdominis apex.

Lib. alis hyalinis, posticis in basi macula migra: thorace viridi-aeneo, fulvo-maculato, abdomine ad basin apicemque valde inflato, in media parte attenuato, atro: segmentis tantum basalibus fulvo-maculatis, appendicibus albis.

In Silesia capta.
Species praecedenti simillima [L. pectoralis], sed specifice et signis constantissimis ab ea diversa.

-Caput uti in Lib. pectorali comparatum, fronte paullo minus impressa: cumeus ater vel fuscus: tempora glabra, migra, immaTruncus. Prothorax ater, opacus, et tantum ad marginem anticum linea tenuissima, flava limbatus. In medio ater, unicolor: lobi postici pilis fuscis creberrimis ciliati. Alitruncus atro-viridi-aeneus, nitens, collari maculis duabus fulvis instructo, uti in Lib. pectorali, sed paullo angustioribus. culata.

-Alae abdomine longiores, hyalinae: posticis ad basin macula opaca, atra, omnibusque ad basin flavescentibus. Parastigma oblongiusculum, rectangulum, fuscum. Radii et sectores spatio haud magno albido-flavidi circa regionem parastigmatis. Foeminae haud raro ad apicem alarum gerunt maculam magnam, fuscam, antice apicem alae attingentem, postice distincte terminatam.

-Pedes atri, ut in Lib. pectorali.

-Abdomen alis brevius, eximio modo clavatum, ad basim enim subinflatum, in medio valde attenuatum, dein eximie incrassatum, et versus apicem deminutum, ita ut formam clavae repraesentet. Est rotundum, paullum depressum: atrum totum, subglabrum. Primum segmentum immaculatum: segmenta secundum usque ad quartum aut quintum macula magna dorsali fulva, quae tamen multo minor est, quam in Lib. pectorali. Segmentum secundum ad ventrem gerit utrimque maculam magnam, fulvam.

-Appendices caudales in utroque sexu albae seu niveae: superiores maris, ut in Lib. pectorali, teretes, in apice acuminatae, subscabrae: inferior autem eiusdem fere longitudinis atque superiores, subtriangularis, et apice integro (vid.Tab.47. fig. 16). Hac appendicum structura optime a Lib. pectorali distinguitur.

Foeminarum appendices breviores sunt, et pari modo album habent colorem. Haud raro foeminae non solum paginam abdominis inferiorem, sed etiam superiorem, et praecipue versus basim, pruina nivea, satis densa habent obductam. Haec Libellularum species, saltem inter Europaeas, abdomine tam insigniter clavato notatu dignissima est."

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L. caudalis Charpentier 1840 planche 44  https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+1840+caudalis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

L. caudalis Charpentier 1840 planche 44 https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+1840+caudalis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

L. caudalis, mâle, in Charpentier 1840 planche 44  https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+

L. caudalis, mâle, in Charpentier 1840 planche 44 https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+

 

ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE CAUDALIS.

Cet adjectif de latin scientifique est  formé par le nom en latin classique cauda, "queue" et le suffixe -alis, comme dans pectoralis de Charpentier, et signifiant "doté d'une queue," ou "qui se rapporte à la queue,  caudal". Cet adjectif n'a été formé par les naturalistes qu'à la fin du XVIIIe siècle (Antoine Gouan, Histoire des Poissons, 1770) .

L'adjectif français "caudal" n'est lui-même entré dans le dictionnaire de l'Académie qu'en 1932, après avoir été utilisé par Lacépède en 1800 comme substantif et comme adjectif dans son Histoire naturelle des poissons ; ex : "des nageoires caudales".

Comme pour L. pectoralis, que Charpentier avait décrite en 1825 pour les différences de son thorax [=pectus]  avec L. rubicunda, Il décrit son espèce en soulignant ses différences avec L. pectoralis , et il indique que l'une des différences remarquables, c'est "sa queue" .

Mais qu'entend-il par là , puisque cauda n'appartient pas au vocabulaire des entomologistes dans leur description des Libellules, et qu'il donne une image, et non un terme anatomique ?


 

Il semble évident, (ou du moins nous sommes amenés à le présumer) , que Charpentier désigne sous le nom de "queue", cauda, l'extrémité distale de l'abdomen de l'insecte.

Sont-ce les appendices anaux blancs mentionnés dans la diagnose : appendicibus albis ? Assimile-t-il l'appendice anal avec l'appendice caudal ? Notons que le terme latin cauda n'apparaît qu'une fois dans la description sous la forme appendices caudales et qu'il fait de leurs caractéristiques le meilleur critère distinctif par rapport à la pectoralisHac appendicum structura optime a Lib. pectorali distinguitur. Je remarque aussi que c'est cette seule structure que Charpentier représente sur la figure 16 de la planche 47 avec le titre maris abdominis apex, "pointe de l'abdomen du mâle".

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Appendices anaux du mâle de L. caudalis, Toussaint von Charpentier, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae , Tab. XLVII fig. 16

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Ou bien fait-il allusion, comme chacun le pensera plus tard, à la forme de l'abdomen ? Celle-ci est, on le sait,  dilatée en massue oblongue, et Charpentier souligne avec force sa ressemblance avec un clou, "clavum" : Abdomen alis brevius, eximio modo clavatum, ad basim enim subinflatum, in medio valde attenuatum, dein eximie incrassatum, et versus apicem deminutum, ita ut formam clavae repraesentet. "La partie proximale de l'abdomen est plus étroite, remarquablement semblable à un clou car en effet il est moyennement dilaté à sa base, très mince en son milieu, puis exceptionnellement épais, et rétréci à la pointe, de telle sorte qu'il adopte la forme d'un clou ".

Rien ne permet de trancher entre les deux hypothèses, car de même que pour L. pectoralis, où il ne précisait pas par le terme pectoralis ce qui était si spécifique dans le thorax de sa nouvelle espèce, l'épithète caudalis ne précise en rien le caractère spécifique de cette "queue".

On peut en conclure que Charpentier a voulu dire de façon elliptique, avec pectoralis, "remarquable par son thorax ", et avec caudalis, "remarquable par sa queue", les deux noms formant un couple par leur concision et leur construction sur -alis. Et qu'il a renvoyé les entomologistes à sa description détaillée pour les précisions. Mon opinion, que j'ai argumenté, est qu'il pensait aux appendices anaux, ou, mieux, qu'il associait sous le terme caudalis les deux particularités, celle de l'abdomen en forme de "clou" (massue, club) et celle des appendices anaux. 

Les appendices anaux blancs distinguent L. caudalis de L. pectoralis, mais non de L. albifrons .

[Sélys a  décrit en 1848 la même particularité, dans une autre espèce, sous le nom de Libellula albistyla, "à styles blancs"].

Au total : — caudalis,  du latin scientifique tardif  construit avec le nom latin cauda, "queue" et le suffixe -alis :  "caudal, relatif à la queue". L'auteur souligne l'importance de la partie distale de l'abdomen de l'espèce dans sa distinction avec L. pectoralis "pectoral" (nom construit sur le même schéma et formant un couple) sans préciser s'il retient sa dilatation en massue, comme ce sera généralement compris, ou la couleur blanche des appendices anaux. 



 

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

 

JOURDE, PRECIGOUT ET PRUD'HOMME / POITOU-CHARENTES-NATURE:

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-large-queue/

"Face blanche, abdomen épaissi en forme de massue. "

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. caudalis, -is, -e = concerning the tail [cauda = tail]  for the male's flattened and club-shaped abdomen."

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HEINRICK FLIEDNER 2009.

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

Non traité

 

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VAN HIJUM, 2005

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document;docid=555521

Non traité. 

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NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS DE LEUCORRHINIA CAUDALIS EN FRANÇAIS.

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1°) "La Libellule caudale", Sélys, 1850.

Revue des Odonates page 62

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=6NAyAQAAMAAJ&dq=s%C3%A9lys+revue+1850&q=caudalis#v=snippet&q=caudalis&f=false

Comme on le voit, et selon son habitude, Sélys traduit le nom scientifique en nom français de façon extrêmement fidèle ; il conserve donc au nom de Libellule caudale toute la concision elliptique choisie par Charpentier.  Il avait fait de même en traduisant L. pectoralis par "La Libellule pectorale". Il en donne une description détaillée en français, et dans sa conclusion, il souligne qu'aucun caractère morphologique n'est, en soi, spécifique : 

"La caudalis diffère de la rubicunda, de la dubia , et de la pectoralis par son abdomen élargi à l'extrémité, ses appendices anals supérieurs blancs , et le 7° segment non taché en dessus. — Elle se distingue de l'albifrons par son abdomen élargi , sa lèvre inférieure toute noire, et l'écaille vulvaire encore plus prolongée que chez la pectoralis.".

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2°) "La Leucorrhine à large queue", P.-A. Robert 1958.

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages, page 308.

"C'est l'une des plus jolies Libellules de chez nous, avec son front, ses appendices supérieurs et ses quatre ptérostigmas blancs agrandis ..."

P.-A. Robert lève l'indétermination du nom caudalis en l'attribuant à la largeur de l'extrémité de l'abdomen, mais il introduit, pour le genre, le néologisme frisant le barbarisme de "Leucorrhine", et il conserve le nom de "queue" plus vulgaire qu'entomologique. Il a le mérite de créer une série homogène avec "Leucorrhine douteuse", "Leucorrhine rubiconde", "Leucorrhine à gros thorax", "Leucorrhine à front blanc" et "Leucorrhine à large queue", et sa création va  rencontrer un succès mérité.

Le nom est repris dès 1959 dans la revue Alexanor, puis en 1985 par d'Aguilar et Dommanget dans leur Guide des Libellules ( "Cette espèce se distingue aisément des autres par la forme de son abdomen"), ou en 1988  dans Dragonflies of Europe ( "The club-shaped abdomen, distinctly expanding after S5, is very characteristic of L. caudalis"), avant d'entrer dans la Liste de référence de la SFO ou sur le site INPN du Muséum.

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LES NOMS DE LEUCORRHINIA CAUDALIS EN D'AUTRES LANGUES.

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-en anglais the lilypad whiteface,  la Front-blanc [=leucorrhine] des Nénuphars

-en allemand : Die Zierliche Moosjungfer : la Leucorrhine gracieuse

-en néerlandais : De sierlijke witsnuitlibel  La Leucorrhine gracieuse

-en suédois : Bred kärrtrollslända : la Leucorrhine large

-en estonien Hännak-rabakiil 

-en finois: Lummelampikorento (Leucorrhine des Nénuphars)

-En slovène : Mrtvični spreletavec 

-en néo-norvégien: Vasslilje-torvlibella 

-en norvégien : Vannliljetorvlibelle  ou nøkkerosetorvlibelle

-en lituanien : Grakščioji skėtė 

- en hongrois : A tócsaszitakötő 

- en polonais Zalotka spłaszczona (Leucorrhine aplatie?)

-en breton : fas-gwenn lost ledan (face-blanche à large queue), en attente de validation pour Kreizenn ar Geriaouiñ (KAG) https://br.wikipedia.org/wiki/Kreizenn_ar_Geriaoui%C3%B1

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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 Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 — DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 — ROBERT (Paul-André), 1958, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

— CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 24.

Numérisé par Google.

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier
4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 13:34

La chapelle Sainte-Barbe de Ploéven. Son calvaire (1585), son vitrail (XVIe), sa statuaire, son Pardon.

Complété le 10 juin 2019.

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Voir sur Ploéven :

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Sur sainte Barbe :

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Sur les pardons, voir :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

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PRÉSENTATION.

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La chapelle Sainte-Barbe fut construite, selon la tradition, par des moines habitant près du village du Rest, dans un endroit appelé Karhent-Rhun-Lann (*) .

(*) le  chemin charretier - de l'ermitage - de la colline.

Située sur les confins des paroisses de Ploéven et de Cast, elle s'élève sur une pente boisée et domine un vallon où court un gros ruisseau, près d'un verger. Non loin de là, s'élève un monument de l'âge de fer, un lec'h cannelé, la "Quenouille de Sainte-Barbe", et on dit qu'elle a servi de pilori seigneurial.

 

Ces moines venus d'Outre-Manche s'installaient souvent dans une forêt, près d'une source ou d'un cours d'eau, et les chapelles bretonnes sont à étudier selon le réseau hydrographique (comme à Saint-Nic pour les chapelles St-Jean et St-Côme). Ici, le cours d'eau naît à 100 m d'altitude sur les flancs d'une colline (lieu-dit Barvodel) , où les toponymes sont Le Rest, Pennahoat, Kerhent , Kerouanec et Kerverdraich . Un oppidum a occupé jadis cette colline. 

Ce ruisseau se jette au nord dans la Rivière de Kerharo [ Kerc'harw"le village du cerf"] l'une des deux principales rivières du Porzay, qui rejoint la baie de Douarnenez au nord de Sainte-Anne-La-Palud, au marais de Kervigen.

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DESCRIPTION.

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Composée d'une nef et d'un chœur avec deux chapelles latérales formant  un  tau, cette chapelle date du XVIe siècle.

INSCRIPTIONS LAPIDAIRES DE LA SACRISTIE.

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La sacristie est plus tardive (1736) et porte les inscriptions suivantes :

— sur la face orientale, au dessus de la fenêtre, en quatre blocs de pierre :

a) premier bloc 

M. IAN. FL

CHLAY. P

b) deuxième bloc

 LAN.

1736 

 

 

 

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

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c) Au dessus de la première fenêtre , troisième bloc : 

V. E. D. M. I. MAHEO. RECTEVR

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

d) quatrième bloc :

I~H S 

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Soit au total :

 

"Jean Flochlay, p[rêtre] l'an 1736 . Vénérable et Discret Messire Ian Mahéo, recteur. IHS "

- Jean [Le ] Flochlay : nombreux exemples sur la généalogie de Hamet, dont "1708-1789, Ploéven" : https://gw.geneanet.org/hamety?lang=fr&v=LE+FLOCHLAY&m=N

On peut s'intéresser à Barbe Floc'hlay, née à Ploéven en 1668, , d'une part pour remarquer son prénom, mais aussi pour noter qu'à son décès en 1724, l'un de ses témoins est Ian Bourveau, que nous retrouvons comme fabricien en 1735 (nom sur le clocher et sur la cloche).

On ne peut  assimiler ce Ian Floc'hlay à celui qui apparaît sur la généalogie de Guy Le Reste comme fils de Thomas et petit-fils de Louis, "lieutenant de paroisse", car il  est né en 1724 

- Jean Mahéo a été recteur de Ploéven  de 1732 à 1736. Son nom est inscrit également sur la cloche de l'église paroissiale fondue en 1735, et sur la sacristie de la chapelle Saint-Nicodème qu'il fit réparer. Son curé nommé d'office se nommait Joseph COLVEZ jusqu'en mars 1741.

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I~H S, avec le tilde abréviatif sur le H, correspond à JESUS. Les deux personnages sont des ecclésiastiques. Le recteur était assisté par un prêtre (ou "curé", ou "vicaire").

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La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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— Au dessus de la  fenêtre de l'élévation sud : 

F. P. GABRIEL. BOSENN/EC  [remarquez les N rétrogrades) 

Y. CADIOV. F.

F[AIT] P[AR ] Gabriel Bosennec, Y[ves] Cadiou Fabricien[s]."

 

-Gabriel  Bosennec : peut-être Gabriel le Bossennec, né à Ploéven vers 1685 et décédé au Varc'h à Ploeven, le 4 décembre 1756. Voir le moulin "Le Varch" sur la carte E-M.

-Yves Cadiou, né vers 1675, est le beau-père du précédent puisque sa fille Marguerite (Ploéven v.1697-Le Varc'h, Ploéven, 10 juin 1747) a épousé Gabriel Le Bossennec, dont six enfants. Arbre généalogique de Guy Le Reste. Il est né à Plonévez-Porzay vers 1670 et décédé au Varc'h en 1757. 

Donc, l'une des fenêtres porte le nom des prêtres, et l'autre ceux des fabriciens en titre pour l'année 1736.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le clocher ajouré, à pinacles et gables aveugles, s'élève relativement haut au dessus du toit.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le mur clocher  occidental est percé d'une porte fortement ébrasée , avec un arc en  accolade et encadrée de deux colonnes en nid d'abeilles qui devaient servir de supports à des statues aujourd'hui disparues. Le fleuron de l'accolade est surmonté d'armoiries martelées.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sa crossette :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Une inscription est portée sur le coté sud.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LA CLOCHE.

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Inscription visible à l'ouest :

DON DE LA PAROISSE. --- .. NOM DE ANNE

SEBASTIENNE ONT ETE PARRAIN ---- BILLON

CHARLES LORIT FONDEUR A  QUIMPER

 

 

Inscription visible à l'est :

CLOCHE A ETE BENIE EN L'AN 1900 ELLE P---

MARRAINE ANNE MARC'HADOUR. --SEBASTIEN-- 

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R. OLIVIER  RECTEUR

Soit : Cette cloche a été bénie en l'an 1900. Elle p--don de la paroisse --- nom de Anne-Sébastienne . Ont été parrain Sébastien Billon et marraine Anne March'adour . R. Olivier recteur, Charles Lorit fondeur à Brest.

Charles Lorit était fondeur rue de Brest à Quimper et a fait la cloche de la chapelle Seznec de Plogonnec.

Le recteur ne figure pas dans la liste  des Recteurs de Ploéven après la Révolution proposée par H. Pérénnès en 1940 (BDHA) qui donne Pierre-Marie Souêtre de 1888 à 1908. En réalité, Souêtre fut recteur de 1888 à 1893,  et OLLIVIER (Henri-Victor selon le panneau affiché dans l'église de Ploéven) lui succéda de 1893 à 1908. Il est indiqué ceci : "A fait cimenter la tour de Ste-Barbe. Protestation énergique du Conseil de fabrique relative à l'inventaire des biens de l'Église en 1906." Jean Guennec pris sa suite.

On trouve dans la nécrologie de la  Semaine religieuse de Quimper et Léon de 1912   le nom d'Ernest OLLIVIER pour la période 1888-1908 :

"Nous avons également le regret d'apprendre la mort de M. Ollivier, ancien recteur de Ploéven, décédé subitement, à Saint‐François de Morlaix, le 18 Décembre. Né à Landerneau le 20 Août 1848, M. Ernest‐Marie Ollivier fut ordonné le 10 Août 1873; nommé vicaire à Plouarzel le 25 Novembre 1875 ; à Mespaul le 27 Septembre 1874 ; à Lannilis le 10 Mai 1877 ; à Sizun le 16 Août 1880 ; aumônier de la prison à Landerneau le 25 Août 1880 ; recteur de Ploéven le 4 Août 1893. En Septembre 1908, il dut démissionner pour cause de santé.   R I. P. " Semaine Religieuse de Quimper et Léon, 27/12

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/6de277b54964114e9635f73c98b27e56.pdf

 

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D'après André Brusq 2004, la marraine est JEANNE NICOLAS (ce qui ne se vérifie pas) et le parrain est son époux SEBASTIEN BILLON, du Cosquer. La cloche fur fondue sur place.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LE CALVAIRE (1585).

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Il est décrit ainsi dans l'Atlas en ligne des croix et calvaires du Finistère :

"Calvaire en granit et pierre de kersanton haut de 6 mètres, à trois degrés et corniche, socle cubique et fût à pans, Fût à pans, croisillon à culots, écu au dragon.  1585 - 1588. Groupe de N.-D. de Pitié avec Jean et Madeleine. statues géminées: Vierge-évêque, Barbe-Jean. Partie de fût: sainte Face, au revers ange avec les clous. Croix, fleurons-boules godronnés, crucifix, anges aux calices latéraux." [YPC 1980]

L'auteur n'explique pas où il a trouvé ces dates de 1585 ou 1588.

Si, comme l'indique Castel, les statues géminées (deux personnages dos à dos dans le même bloc) sont Vierge/évêque et Barbe/Jean, alors elles n'ont pas été orientées correctement lors d'un remontage, car sur la face orientée vers l'ouest, le Christ en croix doit être entouré de Marie à sa droite (c'est bien le cas), et de Jean à sa gauche (il se retrouve aujourd'hui tourné vers l'est, au dos de sainte  Barbe). Mais je vois plutôt, derrière Barbe, Marie-Madeleine.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La face orientale.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean ?? ou Marie-Madeleine.

Ce personnage tient dans sa main gauche un objet cylindrique qui n'a pas de sens s'il s'agit de saint Jean, tandis qu'il s'identifie comme un flacon d'aromate dans l'hypothèse Marie-Madeleine. D'ailleurs, la vue de 3/4 montre les cheveux longs partant dans le dos. Hélas, les pieds sont nus, comme ceux d'un apôtre.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Méen, abbé. 

Mitre, crosse, bénissant. Dalmatique et surplis.

Il paraît logique de voir dans ce saint évêque saint Méen, patron de la paroisse : il ne fut pas évêque, mais abbé de son abbaye Saint Jean en Gael, près de Vannes, au milieu du VIe siècle. Voir sa statue en pierre dans le chœur de l'église Saint-Méen de Ploéven. La crosse n'est pas tournée vers l'extérieur.

La main droite trace une bénédiction.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Ange aux instruments de la Passion (fouet et clous).

Le fouet (flagellum) est brisé. Le calvaire du bourg porte le même motif.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La face occidentale.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Dessin d'Yves-Pascal Castel :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Ange recueillant le sang dans un calice (" hématophore").

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Anges recueillant le sang dans un calice.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Ange recueillant le sang dans un calice.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge au pied de la Croix.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe.

Attributs : le livre et la tour.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Voile de la Sainte Face tenu par un marmouset.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Blason armoiries au dragon volant des Gentil de Barvedel .

 

Ces armoiries qui se blasonnent d'azur au dragon d'or lampassé de gueules sont celles de la famille Le Gentil, seigneurs de Barvedel et de Pontlez, qui se réclament prééminenciers de l'église paroissiale (où se voient encore leurs armes) et de cette chapelle. 

Gentil (le),_sr de Barvédet, par. de Ploëven, — du Pontlez et de Kercaradec, par. de Quéménévon, — de Coëtninon, par. de Plomodiern, — de Kerléven, par. de Ouimerc’h, — de Rosmorduc, par. de Logonna, -- de Penanvern, — de Quélern, par. de Crozon, — des Rochers, — de Pencran, — de Kerougant. — duTromeur, — de la Barbinais et marquis de Paroy, en Brie en 1754.

Anc ext., réf. 1668, huit gen., et maint, par les commissaires en 1699 ; réf. et montres de 1426 à 1536, par. de Ploëven-Porzay, Quéménéven et Plomodiern, év. de Cornouaille.

 D’azur au serpent volant d’or. Devise : Spargit undèquague venenum et Suisnititur alis.

Jean, au nombre des députés pour aller à la rencontre de Jeanne deNavarre, femme du duc Jean IV en 1386 ; Jean, vivant en 1460, épouse Louisede Tréanna ; Anne, fille d’honneur de la reine Anne, reçoit de cette princesse en1507, 2000 livres, en faveur de son mariage avec Charles d’O, sr de Maillebois, chambellan et gouverneur de Caen.

Jean, bailli de Quimper, épouse en 1509 Marie de Tréouret ; un chevalier dejustice de l’ordre de Saint-Lazare en 1728 ; un colonel, membre de la commission scientifique d’Égypte, élevé sous la Restauration à la dignité debaron.

La branche de Quèlern éteinte en 1843 ; la branche de Paroy éteinte en1882 ; une famille de même nom et armes maintenue en Normandie en 1666. Potier de Courcy "Gentil".

https://www.wikiwand.com/fr/Armorial_des_familles_de_Bretagne

 


 

Le manoir de Barvédel est situé en hauteur de la  route de Ploéven à Cast, près de la chapelle Sainte-Barbe.  Une route mène aujourd'hui à une propriété privée conservant de belles ouvertures anciennes.  Il est parfaitement visible sur la carte de Cassini ("Barvedet") et sur la carte d'Etat-Major ou il est colorisé en jaune:

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.183997&y=48.149509&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&mode=doubleMap .

Des fouilles y ont remarqué une enceinte rectangulaire qui témoigne d'une fortification médiévale. "Le site fossoyé de Barvedel est un cas encore plus convaincant puisque des vestiges sont assez bien conservés, à proximité des bâtiments du manoir tout à fait reconnaissables (SAF 2006). Un habitat aristocratique y est attesté en 1509.

J'ai longuement présenté la famille Le Gentil dans mon article sur la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en Quillidoaré, et la légende du marquis de  Pontlez :

http://www.lavieb-aile.com/article-vi-98409859.html

On trouve aussi ce texte : 

Guy Autret, s. de Missirien, auteur d’une généalogie de la famille le Gentil (Original. — Bibl. Nat. — Cab. des Titres, Fr. 31.040), écrivait, en 1636, « Le nom de Gentil a esté de tout temps celui des seigneurs de Barvédel, en l’évêché de Cornouaille, paroisse de Ploeven, de l’église parochiale de la quelle, ils sont fondateurs. La dicte terre de Barvédel est soubs la juridiction royale de Chateaulin. Le plus antien du quel je trouve memoere dans les actes est d’un Hervé le Gentil [Note : Portant pour armes d’azur à un dragon volant d’or] mentioné en un acte de l’an 1334. Il fut père de Yvon le Gentil. — Yvon le Gentil, s. de Barvédel, passe une transaction aveq un Jan Thomas et autres, le 20 Avril après Paques 1350. — Yvon le Gentil, fils d'Yvon, fait une fondation à l'abaye de Landevennec et y donne un boesseau de froment de rente en l’an 1381. Il fut père de Jan le Gentil. — Jan le Gentil, s. de Barvédel, come exécuteur du testament de feu Yvon, confirme ce que son dit père avoit doné à l’abbé et religieux de Landévennec, par acte de l’an 1404, etc... ». Ce Jan le Gentil, s. de Barvédel, s’était enrôle dans la compagnie de Bertrand du Guesclin et prit part à toutes les campagnes du Connétable. Il se retira ensuite à Cuzon où il avait épousé Anne de Coëtbilly. Son fils, Jan le Gentil, y résidait encore lors de la réformation de 1426 et y figure au rang des nobles. Il n’avait qu’un métayer à Barvédel. Ses descendants conservèrent Barvédel jusqu’en 1571, année de la mort, sans postérité, de Louis le Gentil, sieur de Pontlez et de Barvédel. Cette dernière seigneurie devint alors, par héritage, la propriété de la famille de Hirgarz, qui la transmit, à son tour, à la maison du Chastel. Messire Alain du Chastel, chevalier, seigneur du Rusquec, de Pontlez, de Barvédel, etc., fournit aveu au Roi, le 6 Avril 1715 (Archives départementales de la Loire-Inférieure, B. 1152) pour le manoir et ses dépendances de Barvédel :

« Item appartient audit seigneur les droits de premier preminancier, soubz Sa Majesté, en l’église paroissialle dudit Ploeven, à cause de ses terres et seigneurie de Barvédel situées en ladite paroisse, et, en cette qualité a droit d’avoir ses ecussons en la rose et autres lieux plus éminents de la vitre principalle de ladite eglise et dans la première chapelle d’icelle, du costé du septentrion, droit d’escabeau clos et à queue armoyé, d’une tombe eslevée devant icelluy et portant lesdits ecussons : D’azur et un serpent volant d’or, par representation du nom et tige principal des Gentils, comme dessendu de Marguerite le Gentil, dame en son vivant de Hirgarz, bisayeule de la deffunte dame Anne de Hirgarz. Outre les autres ecussons escartellez et chargez d’aliances de ladite maison de Barvédel étants dans la dite eglise. Et a de plus, en cette qualité, droit de prendre, et lever, par chacun an, la somme de dix-huit deniers monnoye sur les droits censaux de la dite église, sçavoir six deniers le jour et feste de Saint Men, patron d’icelle, six deniers le jour et feste de la Toussaint, et six deniers le jour et feste de Noël. — Item déclare etre fondateur de la chapelle nommée Sainte Barbe, située aux issues de la maison et seigneurie de Barvédel et bâtie dans le fond d’icelle. Aucun autre que lui n’y avoir droit, ny marque honorifique » 

(M. le comte de Rosmorduc. Source Infobretagne).

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Le blason est un peu différent de celui qui est proposé sur Wikipédia, et notamment sa queue pointe vers le haut, tandis que l'aile n'est pas représentée.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Déploration : Vierge et Christ, Jean et Marie-Madeleine.

Sur le socle du calvaire se trouve une déploration à quatre personnages, en kersanton. On la comparera avec intérêt à celle de l'église, datée de 1547, ou aux deux pietà de l'église. 

La construction générale est en double cloche, puisque la Vierge encadrée de Jean et Madeleine forment une courbe en U inversé tout comme le corps du Christ.

Marie-Madeleine, qui a posé son flacon d'onguent à ses pieds,  tient dans sa main un étui ou un objet autre : le voile avec lequel elle sêche ses larmes ?

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La Vierge.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Marie-Madeleine est identifiée par son vase d'onguent posé à ses pieds, et par son élégance. Notez le fameux bandeau plissé derrière la nuque, que je surnomme "chouchou".

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Jean.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail de la fenêtre axiale date du XVIe siècle et représente en un seul tableau  la  Crucifixion du Christ entre les deux larrons. L'âme du bon larron est conduite au ciel par un ange, celle du mauvais larron, aux enfers par un diable. Marie est soutenue par les saintes femmes, Marie-Madeleine est au pied de la croix. Parmi les cavaliers, les grands prêtres, et Longin donnant de sa lance le coup sur le flanc droit. Le Centenier s'écriant vere filius dei erat iste, un soldat ébloui se protégeant les yeux, etc.   La vitre à dominantes bleu et jaune à l'argent a un aspect naïf voir grossier étonnant.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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L'autel et son retable (XVIIe).

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À gauche, "coté de l'Évangile", la Vierge à l'Enfant.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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À droite, sainte Barbe, patronne de la chapelle.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Olivier.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Agnès, qui a perdu son cierge.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Poutre de Gloire.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe, statue de procession.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe, version sulpicienne.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Meen.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LE PARDON DE LA CHAPELLE SAINTE-BARBE (30 juin 2018).

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Chacun chantait le KANTIK DA ZANTEZ BARBA :

 

 

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Ar Zantera-ma zo penherez

Leuna vadou, leun a zanvez

Mez he zad'a zo eur paën

Ene bour braz da gristenien.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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En he balez an idolou

A rezeve kalz enoriou

Mez gant Doue sklerijennet

Baba d'ezo n'e zaonje ket

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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En despet d'he zad kounahet

Ar verc'h yaouank zo badezet

Tridal e ra en he frizon

Seder hag eurus he c'halon

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Diskar a ra an idolou

Ho bruzuna a gant he boutoura

Vezoc'h dre holl distrujet

Ha ganr holl dud disprijinet

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Santez Barba dirak Doue

Bezit sonj eus ha pugale

Diouz ar gurun hon dioualit

Diouz an tan, ar maro subit.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Santez Barba dirak Doue

Bezit sonj eus ha pugale

Diouz ar gurun hon dioualit

Diouz an tan, ar maro subit.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

 

Trad : ???

Sainte Barbe devant Dieu

Souviens-toi de tes enfants

Du tonnerre prends garde (préserve les) 

Du feu [foudre] et de la mort subite 

Louons tous avec joie

Louons sainte Barbe

 

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Voir : https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/95c95f9fb9d1dbe74371ade634a808b9.pdf

 

 

 

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie) 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42.

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f135.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f208.image

— LINTEAUX-DE-FRANCE : 58 inscriptions lapidaires de Ploéven

http://www.linteaux-de-france.com/show_cat_carte.php?vraicle=Plo%E9ven

— COUFFON ( René), LE BARS ( Alfred), 1988, Notice de Ploéven, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm. ISBN 978-2-950330-90-1.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3cfe40fff167ac9a521b6a1d446936d8.pdf

 

"En forme de tau, elle date du XVIe siècle, à l'exception de la sacristie qui, plus récente, porte l'inscription :

"M. IAN. FLOHLAY. LAN. 1736 / V. E. D. M. I. MAHEO. RECTEVR /F. P. GABRIEL. BOSENNEC / Y. CADIOV. F."

Porte ouest à accolade encadrée de deux colonnes en nid d'abeilles et porte sud en anse de panier avec piédroits prismatiques.

Mobilier : Maître-autel à retable avec niches aux ailes, XVIIe siècle.

Statues en bois polychrome : Christ en croix, Vierge à l'Enfant, Vierge et saint Jean provenant d'une poutre de gloire, saint Méen, sainte Barbe, enfin sainte Agnès et saint Olivier dans les présentoirs du maître-autel.

Vitrail de la fenêtre axiale, XVIe siècle (C.) : la Crucifixion du Christ entre les deux larrons. Vitre à dominantes bleu et jaune à l'argent.

 Sur le placître, calvaire du XVIe siècle : statues géminées sur les consoles, Voile de Véronique, groupe de la Pietà sur le socle.

Fontaine à fronton sans voûte et à piscine ovale ; la statue a disparu.

Stèle de l'Age du Fer dite le Fuseau ou la Quenouille de sainte Barbe."

— PÉRÉNNÈs (Henri), 1940, Notice sur Ploéven, B.D.H.A. 

— J.-M. Abgrall : Peintures dans l'église de Ploéven (B.S.A.F. 1886) -

— DILASSER (Maurice), 1979, Locronan et sa région (Paris, 1979) , page 622.

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Published by jean-yves cordier - dans Ploéven Calvaires Vitraux
3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 18:29

La verrière de sainte Clotilde en baie 26 (vers 1575-1600) de l'ancienne collégiale Notre-Dame du Grand-Andely à Les Andelys.

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Voir aussi :

La verrière de sainte Clotilde (vers 1540) en baie 24 de l'ancienne collégiale Notre-Dame du Grand-Andely,  Les Andelys (Eure).

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PRÉSENTATION.

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Les verrières de l'ancienne collégiale Notre-Dame 

L'église Notre-Dame des Andelys, appelée collégiale à cause de la présence d'un collège de chanoines au Chapitre, a été construite, — alors que le duché normand avait été rattaché à la France par Philippe-Auguste par la prise de Château-Gaillard en 1204 —,  en 1215-1220 sur les ruines d'une abbaye de femmes fondée en 511, par sainte Clotilde, épouse de Clovis Ier, et détruite vers 900 par les vikings . Il ne reste rien des vitraux du XIIIe siècle où fut bâti l'essentiel de la nef et du chœur Une seconde grande campagne de construction vers 1330-1345 concerna l'achèvement des façades est et ouest, et la mise en place des voûtes . Au tout début du XVIe siècle, l'édifice connut de grandes transformations , dont témoignent en baie 16 des éléments d'un vitrail dû au verrrier Arnoult de Nimègue. Le portail sud est de style flamboyant des xve et xvie siècles, et nous en gardons la grande rose sud (baie 114) et le vitrail du tympan du portail sud du transept, la baie 14 qui porte les armoiries de l'archevêque Georges II d'Amboise.

 

Mais la majorité des verrières anciennes datent des deuxième et troisième quart du XVIe siècle,

La campagne concerna le coté sud de l'édifice, correspondant à la reconstruction de l'ensemble des baies et à l'ouverture des chapelles. L'ensemble des baies sud furent vitrées de couleur entre 1510 et 1560. Par exemple, la baie 18 porte la date de 1540 et la baie 126 celle de 1560. Le chapitre collégial sut imposer une certaine unité thématique, avec trois verrières de la vie de saint Pierre et trois séries narratives de la vie de sainte Clotilde dans trois chapelles successives de la nef.

Nous avons ainsi, pour les verrières basses du coté sud :

 

Baie 10 : vers 1510-1520 : Enfance du Christ, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 12 : vers 1510-1520 : Crucifixion, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 14 : XVIIe

Baie 16 : vers 1500-1510 Verrière à grands personnages offerte par Henri Le Pelletier.

Baie 18 : 1540. Verrière de la Vierge offerte par Robine Duboys, veuve de Robinet Le Coq.

Baie 20 : 1540 remplacée en 1866 : verrière de sainte Clotilde

Baie 22 : vers 1540 : Vie de saint Léger.

Baie 24 : vers 1540 : verrière de sainte Clotilde, offerte par un couple de donateurs et leur fille.

Baie 26 : vers 1550-1575. verrière de sainte Clotilde, offerte par Alexandre La Vache sr de Radeval

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La baie 26.

 

Elle éclaire la 1ère chapelle sud. Haute de 4,20 m et large de 4,25 m, cette verrière de la vie de sainte Clotilde est composée de 4 lancettes cintrées  et d'un tympan à 4 ajours droits. Elle a été offerte par Alexandre La Vache, seigneur de Radeval et son épouse Marguerite Hallé d'Orgevil, identifiés par leurs armoiries.

Cette verrière a été très restituée, particulièrement les panneaux inférieurs des lancettes et le tympan, par Édouard Didron en 1886.

Le récit de la vie de sainte Clotilde poursuit ici les scènes représentées en baie 24.

J'associerai les descriptions du Recensement VI (2001) avec celle de Brossard de Ruville datant de 1863.

 

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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LE TYMPAN.

Lors de ma visite, il était protégé par un filet.

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A gauche, sainte Clotilde en prière devant un crucifix fait vœu de convertir son mari.

Inscription :

LA SAINCTE A ROHEULT EN SECRET FAIT PRIERE

DE SON MARY CLOVIS FAIT CONNAISSANCE

SEVL VRAY DIEU ET PERE DE LVMIERE

Ev -N- ------------DELAISSANT DE YDOLE ADORANCE

"

 

"1er écoinçon de l'ogive. Dans un oratoire et devant un prie-Dieu en forme d'autel, portant un livre ouvert et surmonté d'un crucifix, sainte Clotilde, en compagnie de deux de ses suivantes, prie en secret le Seigneur de convertir son mari. Fragment d'inscription : SAINCTE CROHEVLT. EN SECERT. FAIT DE ---MARY . CLOVIS AIT --- COG. – DVN SEVL –VRAY DIEV . ET . PERE DE --- EN DELAISSANT . DE YDOLES LA.

FAIT... DE... MARY. CLOVIS AIT. . COG.. DVN SEVL. VRAY D1EV. ET. PERE DE... EN DELAISSANT. DE. YDOLESLA..." (Brossard de Ruville) 

Le nom de CROHEVLT se retrouve également attesté sur l'inscription de la cloche de la tour sud, offerte en 1500 par Geneviève Jubert. Il s'agit d'une altération ou forme locale de CLOTILDE, attestée aussi dans quelques anciennes chroniques selon Brossard de Ruville (vol.2 page 424). Voir mon article sur la baie 16.

 

 

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Deuxième ajour :  Clovis de retour de guerre est touché par la grâce.

Inscription :

LE ROY CLOVIS REVIENT DE GERRE VAINQVEUR

GRACE LE TOUCHE IL VOIT CROYE VN DIEV DE GLOIRE

N HESITANT PLVS POVR LUY SERVIR DE COEUR

AVEC ESPERANCE DUN NEAVRE VICTOIRE

 "2e compartiment: « Sainte Clotilde explique à Clovis les mystères de la religion chrétienne. » Clovis est couvert d'une riche armure et d'un surtout rouge, et porte un grand collier sur la poitrine ; sainte Clotilde est vêtue d'une robe rouge, d'un pardessus bleu et a les cheveux ornés à la mode des dames du temps de Henri II. L'instruction se fait dans la campagne, en présence de personnages des deux sexes. Les trois personnes divines apparaissent dans le haut du tableau. Fragment d'inscription:... INT DE GVERRE VAINCEVR – IT CROYE VN DIEV DE GLOIRE [TOVJ]OVR JVX SERVIR DE COEVR... INE AVRE... ES VICTOIRE. "(Brossard de Ruville) 

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Troisième ajour : la bataille de Tolbiac.

Très restauré.

Inscription :

A TOLBIAC CLOVIS ENGAGE LE COMBAT

PRES DE MOURIR IL INVOQUE SON IDOLE

QUI NE PEUT ENTENDRE LA VOIX DV SOLDAT

VERS LE DIEV DE CLOTILDE ALORS SA PENSEE VOLE.

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"3e compartiment: Bataille de Tolbiac. » Dans une campagne très-accidentée, deux armées se ruentl'une contre l'autre. Sur le premier plan, un chevalier, la visière baissée, porte un coup de lance à un autre chevalier. Ce vitrail est très-endommagé." (Ruville, 1863)

 

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À droite : sainte Clotilde instruit Clovis dans la foi chrétienne, par Didron.

Inscription :

SAICTE CLOTILDE ET SAINCT REMY DEVANT DIEV

DINSTRVIRE DANS LA FOY CLOVIS FONT SERMENT

ILS VEVLENT AU ROY FAIRE QUITTER UN FAUX DIEV

CLOVIS A PROMIS SON BAPTESME VRAIMENT.

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"4' écoinçon: Sujet presque disparu. Fragment d'inscription: SAINTE ET...REMY. DINST... FOY. L. FONT... P... LEVRS. Q... IL. RON... PROMIS... [BA]PTESME." (Brossard de Ruville)

 

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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LES LANCETTES.

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette A, à gauche. Baptême de Clovis.

Baptême de Clovis (tête restituée) par saint Rémi, la colombe du Saint-Esprit tenant le blason royal apporte la Sainte Ampoule.

Inscription :

PAR SAINCT REMY CLOVIS FVT BAPTISE

ACCOMPAGNE DE GENTZ A GRANDE FOY

LE SAINT ESPRICT ENT. COVLOMB ------------

FVT POVRTANT TR[OI]S FLEVRS DE LIS ET LA[MPOVLE]

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" baie inférieure: « Baptême de Clovis. » Temple avec ouverture sur la campagne ; Clovis richement vêtu, à genoux devant saint Remi qui lui verse de l'eau sur la tête, à l'aide d'une écuelle. La cuve baptismale est ronde, embordurée d'une guirlande et élevée au-dessus d'une estrade de même forme, à plusieurs gradins. En face est un autel portant un ciboire, un gobelet et un petit cadre. Quatre enfants de chœur, ayant dans les mains différents objets propres au culte, se tiennent derrière l'évêque et le roi: après eux viennent les dignitaires, ensuite la foule. Dans une vaste auréole apparaît le Saint Esprit, sous la forme d'une colombe, tenant la sainte ampoule avec son bec et l'écu fleurdelisé de Fiance avec ses pattes Inscription: PAR SAINCT REMY CLOV1S. FVT. BAPTISE ACOMPAGNE DE GENTZ A GRANDE FOVLE LE SAîNCT ESPRIT ENT. ..C0VLOMBE FV. PORTANT TROIS FLEVRS DE LIS ET LAMPOVLE. "(Brossard de Ruville)

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette B. Clovis et Clotilde faisant l'aumône.

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Inscription :

COM[M]ENT LA ROYNE MESNE A DIEV SON ESPOUX

PAR DES AVMOSNES A GENTZ NECESSITEVX

LVI ENSEIGNE QVE LE DON EST TRES DOVX

DE FAIRE CHARITE POUR QVI EST HEVREVX

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"2e baie: « Clovis et sainte Clotilde, placés sur le perron du palais et entourés d'une nombreuse assistance, font distribuer des aumônes aux pauvres et aux infirmes par le majordome. » Clovis est coiffé d'un turban ou chaperon, est vêtu d'une tunique bleue, d'un manteau rouge ressemblant à une chasuble, porte sur les épaules une pèlerine en fourrure , ornée d'une chaîne d'or, et tient d'une main le sceptre royal. Sainte Clotilde a la couronne sur la tête, porte une robe rouge avec bas corsage, contenant une guimpe plissée et s'élevant jusqu'au dessous du menton; un manteau bleu complète son vêtement. Dans un des coins du tableau une autre scène a été reproduite: c'est le convoi des restes mortels de sainte Clotilde, de Tours à Paris. Le cercueil est recouvert d'un large drap mortuaire, est haut placé sur une civière et porté par deux chevaux que montent des écuyers. Il est précédé de moines en robe grise, côtoyé par une confrérie d'hommes portant des torches armoriées comme le poêle, et suivi d'une grande foule de peuple. " (Brossard de Ruville)

 

 

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette B, partie inférieure : un couple de donateurs.

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"Dans le panneau inférieur, un personnage, jeune encore, barbe rase, portant une robe violette , la face tournée vers l'autel, est à genoux devant un prie-Dieu; une femme, dans la même attitude, vêtue d'une longue robe, le relevé des manches en fourrure, vient après lui. Les écussons de ces deux donateurs ayant été probablement enlevés ou mutilés, il nous est impossible de savoir leur nom." (Brossard de Ruville)

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette C : Clotilde devant le chantier de son église.

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INSCRIPTION :

DANS LE VAL DV GAMBON CLOTILDE BASTIT

A LA GLOIRE DE DIEV VNE MOVLT BELLE EGLISE

PAR RECONNAISSANCE DV BAPTESME QVE FIST

DV ROY CLOVIS LE SAINT EVESQVE ADVISE

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"3e baie: « Sainte Clotilde, accompagnée de sa dame d'atour, en présence de l'architecte et des ouvriers, visite l'église qu'elle fait construire au bourg d'Andeli. » Dans la vallée du Gambon, près d'un groupe d'habitations, l'édifice est élevé déjà jusqu'à la toiture. On n'en voit que l'abside, qui forme cinq pans à deux étages et est percé sur chaque face de deux fenêtres cintrées se superposant. Sainte Clotilde porte une robe traînante, une écharpe alaisée en guise de ceinture, une couronne sur la tête et un voile flottant dans les cheveux. L'architecte est vêtu d'un maillot, d'une veste serrée ou justaucorps. Il tient dans la main droite un énorme compas, et dans la main gauche une toque qu'il appuie sur la hanche. Une dague pend à sa ceinture." (Brossard de Ruville)

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette C, partie inférieur : les donateurs.

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Les armoiries du donateur comportent, en chef les armes d'azur à la vache d'or propres à la famille La Vache, et en dessous, trois meules d'or et trois croix potencées  blanches sur fond noir. 

"Au-dessous de ce sujet, mais sans aucune séparation, figurent quatre personnages à genoux, en prière, se succédant l'un l'autre. Le premier est barbu, vêtu d'un pardessous rouge et d'une robe violette, traînante, ayant des demi-manches et un collet avec fourrure. Sur le côté de son prie-Dieu est un écusson qui porte: de sable à 3 croisettes au pied fiché d'argent, 2 et 1, et 3 gerbes d'or, liens de gueules, 2 et 1, au chef cousu d'azur, chargé d'une vache passante de gueules. Ce sont les armes d'Alexandre de la Vache, écuyer, Sr du Saussai, conseiller au parlement de Rouen. Après lui vient un jeune garçon, qui est son fils, vêtu d'une veste bleue; puis une dame, portant un voile jeté en arrière , un pardessous avec manches parsemées de crevés, une robe longue, avec manches en épaulette, et une guimpe couvrant la poitrine et le cou. Sur le côté de son prie-Dieu est un écusson qui porte: parti des armoiries de la Vache du Saussai et parti d'azur à la face d'argent, chargée d'une coquille de sable et accompagnée de deux étoiles d'or, 1 en chef et 1 en pointe finissant à senestre. Celles-ci appartiennent à Marguerite Hallé d'Orgeville, épouse dudit Alexandre de la Vache. Sa fille, vêtue comme elle, mais sans voile, lui fait suite." (Brossard de Ruville)

Remarque.

1°) l'identification proposée par Brossard de Ruville est problématique, car Alexandre de la Vache et son épouse ont vécu un siècle après ce vitrail :

"Alexandre La Vache, né à Rouen en décembre 1637, épousa vers 1680 Marguerite Hallé, dame et patronne de Cléry, fille de Gilles, sr d'Orgeville, conseiller au parlement de Rouen en 1659, et de Cécile-Françoise Groulart. Il mourut après 1696 et avant 1700 sans avoir eu d'enfant de ce mariage, et sa veuve se remaria avec François de Palme-Carille, sr. De Feugerolles, maître des comptes à Rouen en 1694". (H. de Frondeville)

Ce couple n'eut pas d'enfants, alors que celui du vitrail en a trois. Brossard de Ruville renvoie, en bas de page, à un article sur cette famille dans son tome 2 .

Si la lecture héraldique est exacte, les armoiries seraient ajoutées plus tard, ce que l'examen des verres pourraient peut-être affirmer.

Les armes de la famille La Vache sont bien d'azur à la vache d'or.

2°) Les auteurs de Vitraux de Haute-Normandie" font d'Alexandre La Vache un '"sieur de Radeval". Le fief de Radeval, aux Andelys était possédé par les Picart, (Jean Le Picart ayant fait construire le manoir dans le 1er quart du XVIe siècle), puis en 1619 par le maréchal de Bassompierre, puis à la famille Vache du Saussaie qui la détenait en 1760. 

Voir Radeval in Brossard de Ruville page 470 :

https://books.google.fr/books?id=IUIbAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=Alexandre%20de%20la%20Vache&f=false

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Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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Lancette D. Le miracle des Andelys.

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Panneaux très restitués.

Inscription :

POVR LES OVVRIERS QVI BASTIRENT LESGLISE

CLOTILDE REFIST LA MERVEILLE DE CANA

DV SEIGNEVR DIEV GRANDE FAVEVR FUST MISE

A LEAV DANDELI LE GOVST DV VIN DONNA ;

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"4* baie: « Sainte Clotilde versant elle-même à boire aux ouvriers de l'eau de la fontaine miraculeuse. « Sainte Clotilde, vêtue à peu près de même que dans le vitrail précédent, accompagnée de sa camériste, tient une pinte dans la main. Les maçons, le bourgeron au dos et le tablier autour des reins, boivent à même des écuelles. Un écusson d'azur aux 3 fleurs de lis d'or et à un cotice de même, traversant et non brisant, est placé au milieu de cette scène ; nous ignorons pourquoi. Le paysage est bouleversé : on distingue à peine la tour carrée d'une église. Ce sujet est renfermé dans un seul panneau, au 'milieu de la verrière. Le panneau inférieur est en verres blancs; le supérieur contient deux personnages, debout, conversant entre eux; l'un est un homme, coiffé d'un chaperon, vêtu d'une tunique verte, d'un manteau rouge et d'une pèlerine réticulée; l'autre une femme, ayant une chevelure d'or flottante, portant une longue robe blanche, avec des manches étroites, divisées par des crevés et des bracelets en or s'alternant, la jupe et le corsage richement ornés de passements aussi d'or. Ces figures semblent étrangères à la verrière. Au sommet de l'ogive, dans une auréole entourée de nuages, apparaissent deux anges, se faisant face et tenant une palme dans la main." (Brossard de Ruville)

 

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

Verrière de sainte Clotilde en baie 26, Notre-Dame du Grand-Andely, Les Andelys. Photographie lavieb-aile 26 août 2018

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SOURCES ET LIENS.

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— BROSSARD DE RUVILLE,  1863, Histoire de la ville Andelis et de ses dépendances, Volume 1, Delcroix, 1863 - 987 pages, pages 446-448

https://books.google.fr/books?id=IEIbAAAAYAAJ&dq=armoiries+dazur+%C3%A0+la+vache+dor+++vache+radeval&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— BROSSARD DE RUVILLE,  1863, Histoire de la ville Andelis et de ses dépendances, Volume 2, Delcroix, 1864

https://books.google.fr/books?id=IUIbAAAAYAAJ&dq=vicomt%C3%A9+des+Andelys+%22le+pelletier%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Notre-Dame du Grand-Andely, ancienne collégiale  in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 103.

A propos de sainte Clotilde :

— COUTIL (Léon), 1909, Le culte de sainte Clotilde aux Andelys et en Normandie, Hérissey, Evreux, 54 p. Extrait du Recueil des Travaux de la Société Libre de l'Eure t. VI, 1908.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63160499/f101.item.r=clotilde.texteImage

— GAGUIN (Robert), 1500,   Compendium de origine et gestis francorum Livre I folio V

https://books.google.fr/books?id=DeQ9AAAAcAAJ&pg=PP8&dq=%22crotildis%22+chilperic&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjt7em9ipvgAhUlgHMKHdWnDvgQ6AEIXTAI#v=onepage&q=%22crotildis%22%20&f=false

— GUERIN (abbé Paul), 1885, Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau ..., Volume 6, 3 juin page 422

Recueil des travaux de la Société Libre d 'Agriculture, Sciences , Arts et Belles -Lettres de L'Eure , 1908

 

https://archive.org/details/recueildestrava16leugoog/page/n369

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 15:15

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis (Charpentier, 1825), "La Leucorrhine à gros thorax".

 

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

Résumé :

—  Leucorrhinia , Brittinger 1850,  SitzBer. Akad. Wiss., Wien, 4:333 vient des deux mots grec leukos = blanc et rhinios = nez. C'est une transcription en grec du nom latin albifrons "front blanc" de l'espèce type du genre, décrite par Burmeister en 1839. Cette transcription créée par Charpentier en 1840 sous la forme Leucorhinus a été féminisée (et complétée d'un -r-) par Brittinger, pharmacien et naturaliste de Vienne.

pectoralis, Charpentier 1825, Horae Ent.:46.  du latin pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral". Charpentier avait jugé  qu'outre les ptérostigmas noirâtres,   la couleur vert bronze et les taches colorées du thorax étaient caractéristiques s pour la distinguer de  L. rubicunda , décrite par Linné comme ayant un thorax noir et des ptérostigma rougeâtres. Ces critères ne sont plus spécifiques.

— Noms en français : 1°) "La Libellule pectorale", Sélys 1850, par transcription du nom scientifique ; 2°) "La Leucorrhine à gros thorax" P.-A. Robert, 1958, un nom injustifié et trompeur mais entériné par tous les auteurs.

— Noms en d'autres langues : 

-en allemand :   "Die Große Moosjungfer" = "la Grande Leucorrhine"

- en frison :  "Grutte glêzewasker, Gielflekglêzewasker, Grutte wytsnüt".

-en néerlandais : "De Gevlekte witsnuitlibel" = "la Libellule à front blanc (alias Leucorrhine) tachetée".

-en estonien : "Suur-rabakiil " "la Leucorrhine tachetée"

-en lituanien : "Šarvuotoji skėtė" 

-en hongrois : "Lápi szitakötő" = Libellule des marais ?

-en norvégien : "Stor torvlibelle" = "Grande Libellule des tourbières ?"

-en suédois : "Citronfläckad kärrtrollslända" : la Leucorrhine à tache jaune-citron"

-en finnois : "Täplälampikorento" = " Libellule des étangs tachetée".

-en anglais : Large White-faced Darter = "la Grande Leucorrhine".

-en polonais : "Zalotka większa" = "Leucorrhine la plus grande"

-en gallois : "Picellwr wynebwyn mawr " = "la Grande Leucorrhine".

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NOM SCIENTIFIQUE.

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NOM DE GENRE LEUCORRHINIA (BRITTINGER, 1850).

http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-leucorrhinia-brittinger-1850.html

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NOM D'ESPÈCE L. PECTORALIS (CHARPENTIER, 1825).

[Libellula pectoralis] CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 46-47.

Numérisé par Google.

 

Description originale :

"Libellula pectoralis.

Lib. alis posticis basi macula atra : thorace viridi-aeneo, flavomaculato: abdomine atro, supra maculis fulvis vel sanguineis.

Habitat in Silesia et Saxonia ad aquas stagnantes.

Statura et magnitudine Libellulae vulgatae, paullo tamen major.

-Os atrum: frons nivea, collositate, pone quam ocelli siti sumt, nigerrima. Oculi brunnei : in postica parte nigra puncto, unico, medio, flavo.

-Thorax cum pectore pilis cinereo-albidis longis obsitus, viridi-aeneus, fulgens: dorso lineis duabus latis fulvis: pectore utrimque maculis tribus punctisque nonnullis minoribus ejusdem coloris. Maculae inter alas fulvae vel sanguineae.

-Abdomen potius cylindricum, quam triquetrum: basi inflatum, undique, inprimis vero subtus albo-pilosum. Segmentum primum maculis triangularibus fulvis pictum: in secundo et tertio segmento est fascia basalis annexaque macula fulva: in quarto, quinto et sexto macula magna dorsalis fulva vel sanguinea. Ultima tota nigra sunt.

-Pedes omnes nigri.

-Alae aqueae, hyalinae, prope basin spatio perparvo fulvae, virgula tenuissima atra. Posticae praeterea ad basin habent maculam parvam nigram, im qua nervi haud aliter colorati sunt. Parastigmata magna, aterrima, quadrata, in foemina vero oblongiora.. Nervus alarum longitudinalis primus, marginem , crassiorem reddens, albus: reliqui nigri. Juxta parastigma autem, versus apicem alarum, nervi longitudinales brevi spatio etiam nivei sunt. Nervi transversales, primum et tertium longitudinalem conjungentes, flavidi, reliqui atri sunt.

Mas instructus est appendicibus caudae duabus superioribus atris, rigidis, convergentibus: inferiore una, breviori, latiori, glabra.

Foemina duabus brevioribus supra, nulla infra.

Specimina vetusta et viva macularum abdominis colorem adipiscuntur fusciorem, ultima macula excepta, quae laete flava remanet.

Diagnosis et quaedam ex descriptione Lib. rubicundae Linnei in Fauna Suecica proposita Libellulae pectorali nostrae conveniunt: sed verba: "thorax niger, alae macula marginali (i. e. parastigmate) ferruginea” prorsus aliam denotant speciem."

 

 

Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.
Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.
Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.

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En 1840, dans ses Libellulinae europaeae descriptae et depictae, pages 85-86 Charpentier donne de son espèce une nouvelle description, accompagnée d'une planche XLIV avec trois figures (mâle, femelle et "variété" et d'une planche XLVII fig. 15 avec l'extrémité abdominale du mâle.

https://books.google.fr/books?id=inVPAAAAYAAJ&dq=Toussaint+1840+caudalis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

La description du thorax (ici nommé truncus) est la suivante :

Truncus. Prothorax niger, opacus, margine antico lineaque flexuosa flavis. Mesothorax atro-viridi-aeneus, nitens, pilis longis, fuscis obsitus. Collare vittis duabus latis, angulosis (postice interdum interruptis), fulvis seu aurantiacis. Ad latera mesothoracis maculae sunt plures irregulares eiusdem coloris. Calli tuberaque interalaria in utroque sexu fulvo-lutea: in maribus haud raro sanguinea. 

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Zoonymie des Odonates : étude des noms de Leucorrhinia pectoralis.

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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE  PECTORALIS.

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Pectoralis : de pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral".

Gaffiot donne pour pectoralis  "pectoral, de la poitrine" avec comme exemple pectoralis tunicula, "tunique qui couvre la poitrine".

Nous employons le terme "pectoral" en français depuis 1694 comme adjectif ("qui recouvre la poitrine, qui soigne la poitrine") ou comme substantif en paramentique, en anatomie, en pharmacologie ou en ornements des antiquités romaine (cuirasse), égyptienne ou juive. CNRTL.

Pour une meilleure application à notre étude, il faut en indiquer l'adjectif proche, "thoracique", mais je découvre que cet adjectif ne s'est imposé que tardivement, d'abord en anatomie par A. Paré ("thorachique") puis à la suite de son emploi en latin scientifique par Linné sous la forme thoracici : c'est donc un terme très spécialisé (anatomie,  physiologie et zoologie). On trouve l'épithète  thoracicus en entomologie chez Fabricius 1771, Geoffroy in Fourcroy 1785, et, en Odonatologie, Lestes thoracicus chez Laidlaw en 1920.  Alors que Charpentier utilise le terme de latin "thorax" dans sa description, il choisit l'épithète "pectoralis".

Chipotons encore. En anatomie, en zoologie ou même parfois en langue usuelle, thorax et poitrine sont synonymes, désignant la partie située entre la tête et l'abdomen. Mais "poitrine" et "pectoraux" sont souvent réservés à la partie antérieure du tronc, et la poitrine d'une femme renvoie à ses seins. Cependant, cette distinction n'apporte rien dans la suite de notre étude.

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Cette épithète doit se comprendre dans le cadre de la discussion taxonomique exposée par Charpentier à la fin de sa description, où il distingue son espèce de la Libellula rubiconda [notre Leucorrhinia rubiconda] décrite par Linné en 1758, mais pour la description de laquelle il renvoie à la Fauna suecica , dans son édition de 1761 vraisemblablement. [Fn. svec. :372 n°1462]. En effet, la description y est plus précise que dans le Systema naturae 1758.

Il écrit : "La diagnose et la description de la Libellula rubicunda de Linné dans Fauna suecica conviennent à notre Libellula pectoralis, mais les mots "thorax noir et ailes aux parastigma rougeâtres" désignent une autre espèce que la notre". 

Sa description, tout comme cette dernière remarque, ne souligne pas d'autre caractère spécifique du thorax (la "poitrine" = pectoralis) que sa couleur, qui est, dans la diagnose, thorace viridi-aeneo, flavomaculato, "vert-bronze à taches jaunes".

Diagnose : Lib. alis posticis basi macula atra: thorace viridi-aeneo, flavomaculato: abdomine atro, supra maculis fulvis vel sanguineis. = "Libellule avec une tache noire à la base des ailes inférieures. Thorax vert-bronze à taches jaunes ; abdomen noir, avec des taches fauves ou jaunes au dessus."

Dans la description plus détaillée qui suit, nous lisons : 

Thorax cum pectore pilis cinereo-albidis longis obsitus, viridi-aeneus, fulgens: dorso lineis duabus latis fulvis: pectore utrimque maculis tribus punctisque nonnullis minoribus ejusdem coloris. Maculae inter alas fulvae vel sanguineae."Thorax couvert de longs poils pectoraux gris-blanc, et d'un vert-bronze vif ; deux larges lignes dorsales fauves ; des deux cotés du thorax, trois taches et des points, certains de plus petite taille, sont de la même couleur, des deux côtés, une partie des taches de la tribu des lignes et des points. Les taches entre les ailes sont rouge-sang ou fauves. "

Parastigmata magna, aterrima, quadrata, in foemina vero oblongiora : = Les ptérostigmas sont grands, très noirs, carrés, mais il est vrai plus oblongs chez la femelle"

 

 

En 1840, Sélys, dans sa Monographie, ne retient pas la L. pectoralis de Charpentier comme une espèce différente de L. rubicunda, et la présente en synonymie.

Il s'amende en 1850 dans sa Revue des Odonates, et la décrit spécifiquement, au n°25, juste après la rubicundia.  Sa diagnose mentionne les ptérostigmas noirs ; l'absence ou la petite taille de taches noires basale des ailes supérieures ; les appendices anals noirs ; et l'abdomen cylindrique aux taches spécifiques. Pas un mot sur le thorax !

Certes, ce thorax est décrit dans la description générale, mais Sélys n'y présente aucun caractère spécifique pour  différencier pectoralis des autres Leucorrhines,  (et pour expliquer son nom) puisque il conclue ainsi :

"La pectoralis diffère de la rubicunda et de la dubia, 1° en ce que la tête est plus grosse, le corps plus épais, les ailes inférieures plus larges à la base; le ptérostigma toujours noir ou noirâtre (mais notez que la rubicunda femelle a aussi cette partie noire). La tache dorsale du 7° segment est lancéolée , toujours jaune , et occupe ce segment dans presque toute sa longueur; les taches des 4° et 5° segments sont aussi larges que les autres. Chez le mâle les taches de l’abdomen sont toujours ou jaunâtres ou brunes. Les parties génitales du mâle et l’écaille vulvaire de la femelle sont très-différentes.

La pectoralis diffère en outre de la rubicunda, en ce que la tache noire des ailes inférieures est plus large et le ptérostigma plus long. Les femelles .des deux espèces se ressemblent extrêmement, mais celle de la rubicunda a aux ailes supérieures, entre la 4e et la 5e nervure , une virgule noire très-distincte , et son écaille vulvaire est toute différente.

Enfin la pectoralis se distinguera particulièrement de la dubia par la tache noire basale des ailes supérieures petite ou nulle".

Pour Diskstra 2007, c'est cette tache sur S7 qui est le meilleur indice, car "plus jaune que celle de S4 -S6 qui sont bruns-rouges chez le mâle et brun-jaune chez la femelle". C'est aussi la plus grande des Leucorrhines et son abdomen est plus large.

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On me voit sans doute venir : à aucun moment le nom français de "Leucorrhine à gros thorax" ne trouve chez Charpentier ou chez Sélys la moindre justification. Étonnant ! Mais nous n'en sommes pas là.

Conclusion :

Pectoralis : de pectus, oris, "poitrine" avec le suffixe -alis : "pectoral". Charpentier avait jugé  que la couleur vert bronze et les taches colorées du thorax étaient caractéristiques pour la distinguer de  L. rubicunda , décrite par Linné comme ayant un thorax noir et des ptérostigma rougeâtres. Ces critères ne sont plus spécifiques.

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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.

 

 

JOURDE, PRECIGOUT ET PRUD'HOMME / POITOU-CHARENTES-NATURE:

"Etymologie: Pectoralis du latin pextus = muscles de la région du thorax."

Je passe...

.

 

 

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. pectoralis, -is, -e = concerning the breast [pectus = breast].  Charpentier believed the coloured spots on the thorax to be diagnostic (considering Linnaeus had described L. rubicunda as having a black thorax)."

Trad : " "du latin  pectoralis, -is, -e = "concernant la poitrine" [pectus = poitrine]. Charpentier pensait que les taches colorées sur le thorax étaient caractéristiques (considérant que Linné avait décrit L. rubicunda comme ayant un thorax noir]."

C'est mon interprétation préférée.

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.

HEINRICK FLIEDNER 2009.

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

"- pectoralis [l. concerning the breast] CHARPENTIER (1825: 46) chose as name because he was wrongly convinced that the thorax showed characteristic features, by which this species might be distinguished from other anisopteran species."

Trad : [du latin concernant la poitrine]. "CHARPENTIER (1825: 46) a choisi comme nom parce qu'il avait été convaincu à tort que le thorax présentait des traits caractéristiques qui permettraient de distinguer cette espèce des autres espèces d'anisoptères."

 

.

VAN HIJUM, 2005

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document;docid=555521

pectoralis van pectus = borst.  De witneuzige libel met de kenmerkende Borsttekening " = "Pectoralis de pectus, "poitrine". La Leucorrhine ave le dessin caractéristique de la poitrine"

 

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.

 

 

 

 

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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NOMS EN FRANÇAIS.

.

1°) "La Libellule pectorale", Sélys, 1850.

Revue des Odonates page 56 .

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=s%C3%A9lys+revue+1850&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

2°) "La Leucorrhine à gros thorax" , P.-A. Robert, 1958.

 page 314

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=pectoralis+

De façon stupéfiante, et parfaitement injustifiée, comme nous l'avons vu, le naturaliste suisse chevronné choit de "traduire" pectoralis par "à gros thorax".

Et de façon encore plus stupéfiante, il va être suivi par l'ensemble des odonatologistes francophones, dans la revue Alexanor dès 1959, dans le Guide des Libellules d'Europe de d'Aguilar et Dommanget en 1985, dans l'Etude faunistique et Bibliographique des Odonates de France de Dommanget en 1987, dans les Guides successifs de Dijkstra traduit par Jourde en 2007, de Grand et Boudot la même année, ou de Jourde pour Libellules de Poitou-Charentes en 2009, sur la Liste de référence de la SFO en 2012, ou sur le site INPN du Muséum consulté en 2019 et sur l'article de Wikipédia, sans que personne ne se préoccupe de la diffusion auprès du grand public de cette incongruité.

.

Nous allons voir que les autres pays ont été plus respectueux de leur public.

.

 

NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

.

La principale caractéristique soulignée dans les autres langues, précieuse sur le terrain pour les amateurs devant identifier une Leucorrhine qu'ils auront reconnu à sa face sombre contrastant avec son corps sombre, est sa grande taille ; encore faut-il disposer d'un élément de comparaison.

Le nom le plus judicieux est peut-être celui de "Leucorrhine tachetée", pour rappeler la valeur de la tache jaune de S7. Mais ce sont les suédois que j'appelle au sommet du podium pour leur Citronfläckad kärrtrollslända qui précise la couleur de cette tache du 7ème segment abdominal.

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-en allemand :   "Die Große Moosjungfer" = "la Grande Leucorrhine"

- en frison :  "Grutte glêzewasker, Gielflekglêzewasker, Grutte wytsnüt".

-en néerlandais : "De Gevlekte witsnuitlibel" = "la Libellule à front blanc (alias Leucorrhine) tachetée".

-en estonien : "Suur-rabakiil " "la Leucorrhine tachetée"

-en lituanien : "Šarvuotoji skėtė" 

-en hongrois : "Lápi szitakötő" = Libellule des marais ?

-en norvégien : "Stor torvlibelle" = "Grande Libellule des tourbières ?"

-en suédois : "Citronfläckad kärrtrollslända" : la Leucorrhine à tache jaune-citron"

-en finnois : "Täplälampikorento" = " Libellule des étangs tachetée".

-en anglais : Large White-faced Darter = "la Grande Leucorrhine".

-en polonais : "Zalotka większa" = "Leucorrhine la plus grande"

-en gallois : "Picellwr wynebwyn mawr " = "la Grande Leucorrhine".

.

Source : https://pl.wikipedia.org/wiki/Zalotka_wi%C4%99ksza

 

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SOURCES ET LIENS.

.

 

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

.

OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 

 

DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

CHARPENTIER (Toussaint von), 1825, Horae entomologicae, adjectis tabulis nomen coloratis ; apud A. Gosohorsky, Wratislaviae. 225 pages, page 24.

Numérisé par Google.

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 16:26

Zoonymie des Odonates : les noms d'Orthetrum albistylum (Selys, 1848), "l'Orthétrum à stylets blancs".

 

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 .

Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

.

 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

.

ZYGOPTÈRES

BIBLIO :

 

 

 

 

Résumé.

— Orthetrum Newman 1833 : Des deux suffixes grecs  orthos  "droit" et êtron "abdomen". En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum " à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

albistylum, Selys 1848 , Rev. Zool. :15 : du latin albus "blanc" et stilus "objet en forme de tige pointue"  en latin classique ou, ici, "appendice anal". En effet, l'auteur caractérise son espèce par "les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes" ce qui la distingue d'O. cancellatum.

— Noms en français : 1°) La Libellule à styles blancs Sélys, 1850 ; 2°) "l'Orthétrum à stylets blancs" P.-A. Robert, 1958.

— Noms en d'autres langues.

-en allemand : "Östliche Blaupfeil "

- en néerlandais : " De witpuntoeverlibel"  

-en anglais : "The White-Tailed Skimmer"

.

 

.

.

 

LE NOM SCIENTIFIQUE.

.

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NOM DE GENRE ORTHETRUM NEWMAN 1833.

 

Voir : http://www.lavieb-aile.com/2018/03/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-orthetrum-newman-1833.html

 

..

 

NOM D'ESPÈCE : O. ALBITYLUM (SELYS, 1848).

[Libellula albistyla], Edmond de Sélys-Longchamps, 1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

.

Description originale.

1 . Libellula albistyla De Selys. — Très-voisine de la L. cancellata dont elle diffère surtout par les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes. Il y a aussi de bons caractères dans les parties génitales antérieures du mâle, l'écaillé vulvaire delà femelle, le dessin du thorax, la plus grande longueur du pterostigma. 

Habite les environs de Lyon (M. Poudras), Steyr en Autriche (M. Brittinger), l'Italie ? (Vander L). 

.

En 1850, Sélys précise qu'il décrit cette espèce d'après un couple qu'il a reçu de Mr Foudras à Lyon, venant d'une localité à proximité de Lyon ; elle a aussi été prise à Styer en Hongrie par Mr Brittinger, et il en existe deux autres spécimens mâles dans la collection de Vander Linden, provenant sans doute d'Italie.

Le correspondant lyonnais est très probablement l'avocat Antoine-Eugène Foudras, co-fondateur avec Lacène de la société linnéenne de Lyon en 1822, auteur en 1860 d'une Monographie des Altisides et dont la  Collection a été déposée au Musée Guimet d'Histoire naturelle de Lyon. Il sembla avoir été actif de 1842 à 1859, ce qui est cohérent avec la description de Sélys. (Falcoz L., 1912. — Notes d'Entomologie rétrospective. Les chasses de Foudras dans la région lyonnaise de 1842 à 1859.)

 

[Clary Joël, Allemand Roland, Richoux Philippe. L'école entomologique lyonnaise du XIXe siècle. In: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 57ᵉ année, n°9, novembre 1988. pp. 287-293; doi : https://doi.org/10.3406/linly.1988.10848 https://www.persee.fr/doc/linly_0366-1326_1988_num_57_9_10848]

.

.

ÉTUDE DU NOM ALBISTYLUM.

.

albistylum, du latin albus "blanc" et stylus ou stilus "objet en forme de tige pointue"  en latin classique (Gaffiot) ou, ici, "appendice anal". En effet, l'auteur caractérise son espèce par "les deux appendices anals supérieurs qui sont blanchâtres dans les deux sexes" ce qui la distingue d'O. cancellatum.

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=stilus

.

 

 

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AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉS CE NOM.

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/orthetrum-a-stylets-blancs/

 

"de albus (lat) = blanc et stilus (lat) = style, poinçon, tige : cette espèce a des appendices anaux blanchâtres. "

 

.

DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"Orthetrum albistylum (Selys, 1848) from Lat. albus, -a, -um = white + stilus = pointed stick, pen, stylus (the latter word is used in entomology to refer to the upper appendages) for the male's white upper appendages "

 

.

D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

albistylum (Orthetrum) - albus, a, um = bianco + stylum = bacchetta appuntita. Per l’addome terminante a punta e con le appendici anali."

.

H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

non traité

 

.

VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

non traité

.

 

 

.

NOMS VERNACULAIRES.

.

LES NOMS EN FRANÇAIS.

.

1°) "La Libellule à styles blancs", Sélys, 1850.

Revue des Odonates pages 13-14.

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=%22revue+%22+selys+1850&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Ce nom en français ne sera plus employé par la suite.

Note : Ne pas confondre avec  le nom de "Libellule à stylets blancs",  attribué par d'Aguilar et Dommanget en 1985, pour désigner Brachythemis leucostica (Burmeister 1839).

https://en.wikipedia.org/wiki/Brachythemis_leucosticta

2°) "L'Orthétrum à stylets blancs", P.-A. Robert, 1958.

ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 209. 

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=stylets+blancs

 

Ce nom a été adopté par tous les auteurs et figure sur la Liste de référence de la SFO (2012) comme sur le site INPN du Muséum.

 

 

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65282

.

LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

 

-en allemand : "Östliche Blaupfeil ", l'Orthétrum de l'Est.

Remarque : les autres  Orthetrum portent en allemand les noms suivants :

  • "Südlicher Blaupfeil" Orthetrum brunneum

  • "Großer Blaupfeil" Orthetrum cancellatum

  • "Rahmstreif-Blaupfeil" Orthetrum chrysostigma

  • "Kleiner Blaupfeil" Orthetrum coerulescens

  • "Gelbader-Blaupfeil" Orthetrum nitidinerve

  • "Schlanker Blaupfeil" Orthetrum sabina

  • "Zierlicher Blaupfeil" Orthetrum taeniolatum

  • "Langer Blaupfeil" Orthetrum trinacria

.

- en néerlandais : " De witpuntoeverlibel"  

-en anglais : "The White-Tailed Skimmer"

-en breton :  Broud-aer gwenn-ha-du . ( en attente de validation pour  Kreizenn ar Geriaoiuñ KAD)

 

 

.

SOURCES ET LIENS.

.

 

Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

.

OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

 

 

— DIJKSTRA  ( K.-D. B.)  & Lewington, (R.) 2015. Guide des libellules de France et d'Europe. Guide Delachaux. Delachaux et Niestlé. Paris. 320 p.

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

—GRAND (D.),  BOUDOT (J.-P.). 2007. Les libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze. Collection Parthénope. 480 pp.

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840 - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. 
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1848, "Liste  des Libellules d'Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles", Revue  Zoologique par la Société Cuvierienne, vol. 9 page 15

https://www.biodiversitylibrary.org/item/19656#page/23/mode/1up

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 11:45

La verrière de sainte Clotilde (vers 1540) en baie 24 de l'ancienne collégiale Notre-Dame du Grand-Andely,  Les Andelys (Eure).

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PRÉSENTATION.

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Les verrières de l'ancienne collégiale Notre-Dame 

L'église Notre-Dame des Andelys, appelée collégiale à cause de la présence d'un collège de chanoines au Chapitre, a été construite, — alors que le duché normand avait été rattaché à la France par Philippe-Auguste par la prise de Château-Gaillard en 1204 —,  en 1215-1220 sur les ruines d'une abbaye de femmes fondée en 511, par sainte Clotilde, épouse de Clovis Ier, et détruite vers 900 par les vikings . Il ne reste rien des vitraux du XIIIe siècle où fut bâti l'essentiel de la nef et du chœur Une seconde grande campagne de construction vers 1330-1345 concerna l'achèvement des façades est et ouest, et la mise en place des voûtes . Au tout début du XVIe siècle, l'édifice connut de grandes transformations , dont témoignent en baie 16 des éléments d'un vitrail dû au verrrier Arnoult de Nimègue. Le portail sud est de style flamboyant des xve et xvie siècles, et nous en gardons la grande rose sud (baie 114) et le vitrail du tympan du portail sud du transept, la baie 14 qui porte les armoiries de l'archevêque Georges II d'Amboise.

 

Mais la majorité des verrières anciennes datent des deuxième et troisième quart du XVIe siècle,

La campagne concerna le coté sud de l'édifice, correspondant à la reconstruction de l'ensemble des baies et à l'ouverture des chapelles. L'ensemble des baies sud furent vitrées de couleur entre 1510 et 1560. Par exemple, la baie 18 porte la date de 1540 et la baie 126 celle de 1560. Le chapitre collégial sut imposer une certaine unité thématique, avec trois verrières de la vie de saint Pierre et trois séries narratives de la vie de sainte Clotilde dans trois chapelles successives de la nef.

Nous avons ainsi, pour les verrières basses du coté sud :

 

Baie 10 : vers 1510-1520 : Enfance du Christ, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 12 : vers 1510-1520 : Crucifixion, offerte par Jean Basset et Isabeau Roussel.

Baie 14 : XVIIe

Baie 16 : vers 1500-1510 Verrière à grands personnages offerte par Henri Le Pelletier.

Baie 18 : 1540. Verrière de la Vierge offerte par Robine Duboys, veuve de Robinet Le Coq.

Baie 20 : 1540 remplacée en 1866 : verrière de sainte Clotilde

Baie 22 : vers 1540 : Vie de saint Léger.

Baie 24 : vers 1540 : verrière de sainte Clotilde, offerte par un couple de donateurs et leur fille.

Baie 26 : vers 1550-1575. verrière de sainte Clotilde, offerte par Alexandre La Vache sr de Radeval

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La baie 24.

 

Elle éclaire la 2ème chapelle sud. Haute de 4,15 m et large de 4,10 m, cette verrière de la vie de sainte Clotilde est composée de 4 formes rectangulaires et d'un tympan à 4 ajours droits.

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Le culte de sainte Clotilde.

 

Le culte de la sainte reine s’est surtout établi et répandu en Normandie à partir des Andelys où Clotilde avait fondé un monastère de filles et une église.  C'est le premier monastère qu’elle fit bâtir en 511  en France, après la mort de Clovis, avant même celui qu’elle fit édifier à Chelles, ou la basilique Saint-Germain d'Auxerre. Un miracle réalisé à l’occasion de la construction de ce dernier édifice fut à l’origine d’un important pèlerinage le 3 juin  : à la prière de Clotilde une source dont l’eau avait le goût du vin, aurait jailli pour abreuver les ouvriers assoiffés et stimuler leur ardeur pendant le cours des travaux. À leur terme, la fontaine cessa de sourdre du vin, mais garda des vertus curatives miraculeuses  . 

Les premières  sources scripturaires de la Vie de sainte Clotilde sont triples : l'Historia Francorum, de  Grégoire de Tours, livre II, paragraphe XXVIII, suivie du  Liber historiæ Francorum rédigée vers 727 probablement par un moine de Saint-Denis, et de la Chronique de Frédégaire BnF lat. 10910 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10511002k  .  

La verrière 24 est consacrée au début de la vie de la sainte, centrée sur le meurtre de son père Childeric par son frère, et sur l'épisode des fiançailles.

Selon Grégoire de Tours, "Gondioc avait été roi des Burgondes […]. Il avait eu quatre fils : Gondebaud, Godégisèle, Chilpéric et Gondemar. Gondebaud égorgea Chilpéric son frère et noya la femme de celui-ci en lui attachant une pierre au cou. Il condamna à l'exil ses deux filles ; l'aînée, qui prit l'habit, s'appelait Croma, la plus jeune Clotilde. Or, comme Clovis envoie souvent des ambassades en Bourgogne, la jeune Clotilde est aperçue par ses ambassadeurs. Comme ils l'avaient trouvée élégante et sage et qu'ils avaient su qu'elle était de famille royale, ils l'annoncèrent au roi Clovis. Sans tarder, celui-ci envoie à Gondebaud une ambassade pour la demander en mariage. Ce dernier n'osant pas opposer un refus la remit aux ambassadeurs, et ceux-ci, amenant la jeune fille, la présentant au plus vite au roi. Quand il l'eut vue, le roi fut rempli d'une grande joie et il se l'associa par le mariage, alors qu'il avait déjà d'une concubine un fils nommé Thierry.  »

D’après le Liber Historiæ, Clovis, entendant parler de la beauté de Clotilde, envoya Aurélien la demander en mariage. Or, Clotilde était chrétienne. Un dimanche qu’elle allait à la messe, Aurélien, s’étant déguisé en pauvre, s’assit au milieu des mendiants qui formaient la clientèle du lieu saint, après avoir laissé ses propres habits aux mains de ses compagnons dans la forêt. Après la messe, Clotilde, selon son habitude, se mit à distribuer des aumônes. Arrivée à Aurélien, elle lui mit dans la main une pièce d’or. Lui, il baisa la main de la princesse et la tira par le bas de sa robe. Rentrée dans sa chambre, elle fit appeler l’étranger qui lui avait donné ce signe. Aurélien prit en main l’anneau de Clovis, et déposa derrière la porte de la chambre de Clotilde sa besace, dans laquelle il avait les ornements des fiançailles.

Dites-moi, jeune homme, lui dit Clotilde, pourquoi feignez-vous d’être pauvre, et pourquoi m’avez-vous tirée par le bas de ma robe ?

— Votre serviteur, répondit Aurélien, désire vous parler en secret.

— Eh bien, parlez.

— Mon seigneur Clovis, roi des Francs, m’a envoyé vers vous, parce qu’il désire vous avoir pour reine. Voici son anneau et ses autres ornements royaux.

En disant ces mots, il chercha de l’œil la besace derrière la porte de la chambre, mais il ne la trouva plus, et il fut saisi d’affliction ; Elle s’associa avec intérêt à sa recherche, et dit : Qui a enlevé sa besace à ce pauvre ?

Enfin, on retrouva la besace, et, en secret, Aurélien remit à Clotilde les ornements de fiançailles. Pour l’anneau de Clovis, elle le déposa dans le trésor de son oncle. Saluez de ma part Clovis, ajouta-t-elle. Il n’est pas permis à une chrétienne d’épouser un païen. Veillez à ce que personne n’apprenne rien de ceci. Qu’il en soit comme l’ordonnera Dieu, mon Seigneur, que je confesse devant tout le monde. Pour vous, allez en paix. Aurélien revint et rapporta toutes ces choses à son maître.

L’année suivante, Clovis envoya son ambassadeur Aurélien demander à Gondebaud sa fiancée Clotilde. Apprenant cela, Gondebaud fut effrayé, et dit : Il faut que tous mes conseillers et mes amis burgondes sachent quelle querelle me cherche Clovis, qui n’a jamais vu ma nièce. Pour toi, dit-il à Aurélien, tu es venu ici pour espionner ce qui se passe chez nous. Retourne dire à ton maître qu’il ment en pure perte lorsqu’il parle de ma nièce comme de sa fiancée.

Aurélien répondit avec fermeté :

Voici ce que vous mande mon seigneur le roi Clovis.

Si vous voulez lui donner sa fiancée, assignez-lui un endroit où il puisse venir la prendre ; sinon, il viendra s’expliquer avec vous à la tête de son armée.

— Qu’il vienne où il lui plaira, répondit Gondebaud ; moi aussi, je me mettrai à la tête des Burgondes ; il sera victime de la ruine qu’il a causée à d’autres, et le sang qu’il a versé en abondance sera vengé.

L’entendant parler ainsi, les Burgondes, ses conseillers, craignant la colère de Clovis et de ses Francs, dirent à leur roi : Que le roi s’informe auprès de ses serviteurs et de ses chambellans, si, par un tour d’adresse, les envoyés de Clovis n’ont pas introduit des cadeaux de fiançailles ; il faut éviter qu’il y ait un prétexte contre vous et votre peuple, car la malice de Clovis est trop furieuse.

Tel fut le conseil que, selon la coutume, les Burgondes donnèrent à leur roi. On fit la recherche qu’ils demandaient, et l’on trouva dans le trésor royal l’anneau de Clovis, avec son image et son inscription. Alors Gondebaud, affligé, interrogea la princesse.

Je sais, seigneur mon roi, répondit-elle, qu’il y a quelques années les envoyés de Clovis nous ont apporté divers cadeaux en or ; à moi, votre servante, ils ont remis en main un petit anneau, que j’ai déposé dans vos trésors.

— Vous avez agi à la légère et sans réflexion, répondit Gondebaud.

Et, indigné mais malgré lui, il la remit à Aurélien. Celui-ci la reçut avec grande joie, et, avec ses compagnons, il la conduisit auprès de Clovis à Soissons en France. Clovis, plein de joie, en fit sa femme." [Source ici]

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Une source scripturaire plus contemporaine de ce vitrail est le Compendium de Robert Gaguin, publié en 1500 ; La graphie CROTILDIS (qui figure dans les inscriptions de la baie 24) y est attestée.

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Les sources iconographiques sont rares, surtout concernant les fiançailles de Clotilde, mais nous trouvons dans les Chroniques de Saint-Denis BnF Fr. 2597 folio 2 datant du 1er quart du XVe siècle  un dessin à la plume  de la rencontre d'Aurélien et de Clotilde. 

 

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Par ailleurs, la  baie 21 (Romain Buron, vers 1530-1540) de la collégiale de Gisors est également consacrée à sainte Clotilde. Voir mon article sur ce vitrail.

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LE TYMPAN.

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Il est actuellement voilé par un filet de protection.

a) Son ajour gauche montre le meurtre de Childeric, père de Clotilde, par son oncle Gondebaud.

Inscription : 

--UE GU[N]DEBAULT TUA CRUELLEMENT

CHILPERIC SON FRERE PERE DE CLOTILDIS

b) Sur le 2ème ajour, Gondebaud envoie Clotilde en exil. (très restauré).

inscription :

GOADEBAULT COMMANDA QUE FUT ENNEME EN EXIL LA SAINCTE ET ENFERMEE AU

MONASTERE AVEC AULTRES ENFANTS DE SON FRERE CHILPERIC

c) Gondebaud fait jeter la femme de son frère Childeric dans le Rhône. Presque entièrement refait.

Inscription : 

 

COMMENT GONDEBAULT LE CRUEL FIST IETER DANS LE RHONE

LA FAMME DE SON FRERE LE ROY CHILPERIC

d) Gondebaud envoie en exil la sœur de Clotilde (très restauré).

Inscription :

SEUR DE CROTILDIS
EN EXIL PAR GUNDEBAULT P--

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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LES LANCETTES.

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Lancette A. Clovis remet à Aurelianus un anneau et l'envoie comme ambassadeur auprès de Clotilde.

Inscription :

A CLOTILDIS NIECE DE GOUDEBAULT CLOVIS ENVOYE AMBASSADEUR LUI

MONSTRANT MOULT CONFIANCE EN SA FOY IL BAILLIST SON ANNEAU A AURELIAN

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Lancette B. 

Au 2ème plan, Aurelianus remet en secret l'anneau de Clovis à Clotilde, qui lui donne une acceptation écrite pour son mariage avec Clovis.

Au 1er plan, Aurelianus reçoit l'aumône de Clotilde (tête restaurée) parmi les pauvres et estropiés.

Inscription :

EN SECRET VESTU COMME PAUVRE HOMME AURELIANUS VIENT [COMPIE] SON MESSAGE

ET RECEVANT AUMOSNE IL DONNE LANNEAU ENVOYE PAR LE ROY A CLOTILDIS

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Lancette C. Gaudebaud remet Clotilde à Aurélianus, qui la conduira à Clotilde.

Inscription :

 

COMMENT LE ROY GOUDEBAULT CLOTILDIS FUT DELIVREE A AURELIANUS

AMBASSADEUR POUR ESTRE A SON MAISTRE CLOVIS DONNEE A FAMME ;

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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Lancette D. Adieu de Clotilde à Gondebaud.

Inscription: 

COMMENT CLOTILDIS APRES AVOIR DIST ADIEU A SON ONCLE GONDEBAULT FUST

AMENEE [FIA --] CLOVIS PAR AURELIANUS AMBASSADEUR .

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Dans la moitié basse, figurent devant un drap d'honneur damassé trois donateurs : un homme et deux femmes non identifiés.

Gatouillat et col. parlent d'un clerc, sans doute en raison d'une apparence de tonsure plutôt due à un artefact car la riche robe dont l'étoffe damassée bleue se retrouve en pan au bras de la femme, s'accorde plus avec un jeune seigneur ou bourgeois.

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Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

Verrière de la vie de sainte Clotilde, baie 24 (vers 1540), Notre-Dame du Grand-Andely. Photographie lavieb-aile 26 août 2018.

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SOURCES ET LIENS.

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— GATOUILLAT ( Françoise), CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), HÉROLD (Michel), 2001, Eglise Notre-Dame du Grand-Andely, ancienne collégiale  in Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France vol. VI, Paris, CNRS, 2001. p. 103.

A propos de sainte Clotilde :

— COUTIL (Léon), 1909, Le culte de sainte Clotilde aux Andelys et en Normandie, Hérissey, Evreux, 54 p. Extrait du Recueil des Travaux de la Société Libre de l'Eure t. VI, 1908.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63160499/f101.item.r=clotilde.texteImage

— GAGUIN (Robert), 1500,   Compendium de origine et gestis francorum Livre I folio V

https://books.google.fr/books?id=DeQ9AAAAcAAJ&pg=PP8&dq=%22crotildis%22+chilperic&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjt7em9ipvgAhUlgHMKHdWnDvgQ6AEIXTAI#v=onepage&q=%22crotildis%22%20&f=false

— GUERIN (abbé Paul), 1885, Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau ..., Volume 6, 3 juin page 422

.

 

De Jean Le-Maire de Belges 1540, Les illustrations de Gaulle et singularitez de Troye …, Sergent, page 72

https://books.google.fr/books?id=f8tTAAAAcAAJ&dq=+CHILDERIC+SON+FRERE+PERE+DE+gundebault&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 15:08

Zoonymie des Odonates : les noms d'Orthetrum brunneum (Fonscolombe, 1837), "L'Orthétrum brun".

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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était  jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.

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 Zoonymie des Odonates.

 GÉNÉRALITÉS

ANISOPTÈRES

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ZYGOPTÈRES

BIBLIO :


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Résumé.

— Orthetrum Newman 1833 : Des deux suffixes grecs  orthos  "droit" et êtron "abdomen". En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en  quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum " à l'abdomen latéralement comprimé"  comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.

brunneum Fonscolombe, 1837, Ann. Soc. entomol.  fr. 6:141-142. Du latin tardif (post-linnéen) brunneus, "brun", mais l'auteur donne dans sa diagnose Libellula brunneo-lutescens, "brun-jaunâtre". Fonscolombe a décrit cette espèce  à partir d’un imago immature (qui est de couleur brune), prenant les mâles adultes bleus pour une autre espèce nommée L. coerulescens. Néanmoins, les ptérostigmas sont brun-rougeâtre chez cette espèce.

— Noms en français : 1°) "La Libellule brune", Sélys 1850 ; 2°)"L'Orthétrum brun" 

— Noms en d'autres langues :

-en allemand : "Der Südliche Blaupfeil".

- en frison : "Südlike ringlibel", "Blauwe ringlibel", "Sinnesitter"

- en néerlandais : "Zuidelijke oeverlibel"

-en anglais : "The Southern Skimmer"

 

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NOM SCIENTIFIQUE.

 

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NOM DE GENRE ORTHETRUM NEWMAN 1833.

 

Voir : http://www.lavieb-aile.com/2018/03/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-orthetrum-newman-1833.html

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LE NOM D'ESPÈCE O. BRUNNEUM (FONSCOLOMBII, 1837).

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[Libellula brunnea], Etienne Hippolyte Boyer de Fonscolombe, 1837, "Monographie des Libellulines des environs d'Aix", Annales de la Société entomologique de France Paris, volume 6 pages 141-142   Ann. Soc. entomol.  fr. 6:141-142.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/144/mode/1up

 

 Boyer de Fonscolombe, entomologiste mort en 1853, à l’âge de plus de quatre-vingts ans  fut un des fondateurs de l’Académie d’Aix, ville aux environs de laquelle il possédait le château de Fonscolombe et, dans le Var, le domaine du Moulin-Blanc. 

C'est donc bien naturellement que sa monographie est consacrée aux Odonates "des environs d'Aix". Il possédait au Puy-Sainte-Réparade,  à 30 km au nord d'Aix,  le domaine familial du château de Fonscolombe, qui a été décrit plus tard ainsi : "Le parc de Fonscolombe, situé au nord du département des Bouches-du-Rhône, non loin des rives de la Durance, présente surtout des essences de pays tempérés ; arrosé par des eaux abondantes, il a de plantureux herbages qui lui donnent l’apparence d’un coin de la Normandie transporté sous le ciel de Provence.". Mais il faut souligner que ce domaine borde la rive sud de la Durance, avec ses multiples îles et ses bancs sableux, que l'entomologiste explorait. Dans son Calendrier ... des environs d'Aix de 1845, il précise que son rayon d'observation comprend "les environs d'Aix", mais aussi Marseille, ainsi que, dans le Var, le massif de Sainte-Baume et Saint-Zacharie : c'est là qu'il possédait le domaine du Moulin-Blanc, et son parc arborié où "il y a aussi des eaux vives et des herbages, mais à côté on admire les palmiers et les autres plantes des pays chauds.", mais qu'il abandonnait pour les pentes du Mont Olympe par exemple. 

Ce premier article sera suivi de deux autres dans les mêmes Annales en 1838, consacrés aux genres "Aeshna" et  "Agrions".

 Dans cet article, Fonscolombe décrit 10 espèces d'Anisoptères, du genre Libellula d'alors, et dont il rattache sept à des espèces déjà décrites :  L. depressa, L. quadrimaculata, L. cancellata, L. cœrulescens, L. ferruginea, L. flaveola (plus tard rectifiée en L. fonscolombii par Sélys), et L. vulgata.

Il décrit aussi sous son nom (nobis) trois espèces :  L. olympia, L. brunnea, L. nitens. Mais L. nitens sera reconnue comme Cordulia curtisii (Dale 1834) et L. olympia comme une femelle d'Orthetrum coerulescens.

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Description originale.

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6. Libellula brunnea (nobis). 
Lib. Brunneo-lutescens, puncto bino-dorsali et margine cujusque segmenti, nigris ; alis albis, macula marginali luteâ; membranulâ accessoriâ albâ (mas. et fem.). 
Long. 0,04. 
Enverg. 0,065 . 
_ Mâle. Entièrement d’un jaune-grisâtre ; le devant de la tête et des yeux gris-verdâtre ; le derrière des yeux jaune, obscurément taché de brun. Le devant du corselet est marqué de deux bandes gris-blanchâtre , suivies sur les côtés d’une autre bande brune. Le milieu des côtés, sous les ailes, est gris-glauque au devant, puis brunâtre, sans séparation bien distincte; et sous les secondes ailes, vers l’abdomen, le reste de ces côtés est d'un gris-glauque ; le dessus du corselet entre les ailes est jaune-sombre , avec quelques taches blanchâtres. 
L’abdomen est un peu caréné, jaunâtre, marqué, sur l’arête, d’une ligne noire, et sur le côté de chaque segment, d’une bande ou nuance d’un gris-violâtre : ils sont terminés  postérieurement par une ligne noire, précédée aux quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième segments, de deux points rapprochés au milieu du dos: le coté inférieur de chacun est aussi marqué d’une ligne noire longitudinale. Le ventre est taché de quelques nuances légèrement bleuâtres. Les pattes sont jaunâtres,, avec les cils noirs ; les ailes entièrement transparentes, les nervures noires, le stigmate jaune bordé de noir. La membranule accessoire est blanche. 
- La femelle est plus jaunâtre que le mâle ; le devant de sa tête est jaunâtre; les côtés des segments abdominaux sont marqués d’une tache ou bande longitudinale plutôt brune que violâtre , qui se perd insensiblement dans la couleur du fond. Elle diffère peu de la femelle de la Lib. cœrulescens : elle est seulement un peu plus jaune, nullement saupoudrée de pollen bleuâtre , et le stigmate est jaune. 
Le 22 mai, au bord de l’Arc, en quantité, tant mâles que femelles. 
Nota. Serait-ce la var. roussâtre du mâle de la Lib. cœrulescens, que cite Vanderlinden? En effet je l’ai prise assez 
nouvellement née, et il y avait au même endroit, et en même temps des Lib. cœrulescens mâles. Je la crois néanmoins une espèce très-distincte. 

La localisation de la nouvelle espèce est (relativement) précise, sur les rives de l'Arc, fleuve qui se jette dans l'Étang de Berre par un petit delta. Il prend sa source au pied du mont Aurélien, Saint-Maximin-la Sainte-Baume . L'autoroute A8 le longe, au sud de la Montagne Sainte-Victoire et au nord de Saint-Zacharie. Fonscolombe y signale plusieurs fois des découvertes dans son Calendrier, ainsi qu'au Pont-de-l'Arc (au sud immédiat d'Aix).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_(%C3%A9tang_de_Berre)

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https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/145/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/145/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/146/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/146/mode/1up

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ÉTUDE DU NOM BRUNNEUM.

1°) L'épithète brunnea accordée au genre Libellula est devenue brunneum en s'accordant au genre Orthetrum

Elle reprend le latin  brunneus, a, um "brun". Cet adjectif n'est pas donné dans le dictionnaire latin-français  Gaffiot, car il relève d'un latin tardif, scientifique, propre au milieu des  naturalistes et principalement depuis son emploi par Linné en 1746.

Cet adjectif de couleur (l'un des 21 de la liste des espèces françaises)  renvoie à la diagnose de la description originale :  Lib. Brunneo-lutescens, c'est à dire "Libellule brun-jaunâtre". Pourtant, dans le corps de la description, l'adjectif brun n'est que secondaire et ponctuel  puisque le mâle est "entièrement d’un jaune-grisâtre"  et que les teintes mixtes abondent : "gris-verdâtre" "jaune, obscurément taché de brun""gris-blanchâtre", "gris-glauque" ou "jaune-sombre , avec quelques taches blanchâtres", "gris-violâtre"" quelques nuances légèrement bleuâtres" .
Quand à la femelle, "plus jaunâtre que le mâle" ses couleurs ne sont pas plus franches :  "jaunâtre"; "une tache ou bande longitudinale plutôt brune que violâtre , qui se perd insensiblement dans la couleur du fond" , " un peu plus jaune, nullement saupoudrée de pollen bleuâtre" .

Finalement, toutes ces couleurs atténuées donnent sans doute, une fois mélangées,  le brun de son nom, sans doute plus exactement "brunâtre".

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2°) La contribution de Sélys en 1850.

Sélys et Hagen, Revue des Odonates page 18.

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

Dans sa revue des Odonates, Edmond de Sélys-Longchamps fusionne sous le nom de Libellula brunea Fonscol. la Libellula caerulescens, une espèce bleue comme son nom l'indique qu'il avait décrite en 1840 dans sa Monographie (sous le n°5) et la Libellula brunnea de Fonscolombe, pour la distinguer de Libellula cœrulescens décrite par Fabricius en 1798 (notre Orthetrum œrulescens).   

Son abdomen est déprimé, olivâtre, bleu pulvérulent en entier chez le mâle, les ptérostigmas sont bruns olivâtre, les pièces génitales sont spécifiques, les pattes sont beaucoup plus noires. Un tableau dresse les différences entre les deux espèces.

Au total, le nom scientifique , et sa traduction trop servile en français, deviennent des "faux-amis" pour une espèce d'Orthetrum aux mâles dont l'abdomen est entièrement bleu , comme cœrulescens, chrysostigma, nitidiverve, et taeniolatum, dont elle sera identifiée d'avantage par élimination que sur un vrai critère distinctif  à distance. (Dijkstra p. 250 et 256)

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AUTRES AUTEURS AYANT ÉTUDIÉS CE NOM.

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POITOU-CHARENTE NATURE

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/orthetrum-brun/

 

"Brunneum (lat) = brun : Fonscolombe a décrit cette espèce en 1837 à partir d’un imago immature (qui est de couleur brune), prenant les mâles adultes bleus pour une autre espèce."

 

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DRAGONFLYPIX

http://www.dragonflypix.com/etymology.html

"from Lat. brunneus, -a, -um = brown for the colouration of immature animals; mature, pruinescent males were initially believed to be a separate species."

 

.

D'ANTONIO & VEGLIANTE.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

" dal tardo latino brunneus, a, um = bruno. Per la presenza di segni di colore bruno-lutescente che la distingue dalla congenere coerulescens."

 

.

.

H. FLIEDNER, 2009

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

non traité

 

.

VAN HIJUM, 2005.

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

"brunneum = bruin (naam duidt op onberijpte exemplaren)"

.

 

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NOMS VERNACULAIRES.

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LES NOMS EN FRANÇAIS.

.

1°) "La libellule brune", Sélys 1850.

Revue des Odonates page 18

https://books.google.fr/books?id=6NAyAQAAMAAJ&dq=libellule+br%C3%BBne&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

.

2°) "L'Orthétrum brun" Paul-André Robert 1958.

ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 266. 

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=brunneum

 

Ce nom a été adopté par tous les auteurs et figure sur la Liste de référence de la SFO (2012) comme sur le site INPN du Muséum.

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LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.

Tous mettent en avant le caractère méridional de l'espèce, car celle-ci n'est pas observée sur les Îles Britanniques, aux Pays-Bas, au nord de l'Allemagne ou en Europe du Nord, alors qu'elle est commune autour de la Méditerranée; toutefois, "cette espèce thermophile étend son aire vers le nord depuis les années 1990" (Dijkstra) et s'observe désormais dans toute la France .

-en allemand : "Der Südliche Blaupfeil".

- en frison : "Südlike ringlibel", "Blauwe ringlibel", "Sinnesitter"

- en néerlandais : "Zuidelijke oeverlibel"

-en anglais : "The Southern Skimmer"

-en breton : Broud-aer tal gwenn. (sources : Kreizenn ar Geriaoiuñ KAD)

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.

http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html

 

 

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OUTILS DE  ZOONYMIE.

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd

http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy

— http://www.dragonflypix.com/etymology.html

 — PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages, 

— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU

http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/

— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.

https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum

— BOUDOT (J.-P.) DOMMANGET (J.-L.) 2012,   Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp. 

http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf

— ENDERSBY (IAN D. ), 2012,  : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published  Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34

https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.

https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519

— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata,  Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178. 

https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_

— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.

https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies

 http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]

http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf

— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".

http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf

— FLIEDNER (Heinrich),  1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.

— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).

https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf

— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521

 

— ROBERT (Paul-A.), Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages

https://books.google.fr/books?id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj08vudxe_fAhXyxoUKHZQqAiIQ6AEIKTAA

— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.

https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

 

EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE : 

 

FONSCOLOMBE (Etienne Hippolyte Boyer de ), 1837 et 1838, Monographie des Libellulines des environs d'Aix, Annales de la Société entomologique de France  6:129,   7:75-106 (Aeshna) et 7:547-575 (Agrions) .

https://www.biodiversitylibrary.org/item/34582#page/133/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15643737#page/79/mode/1up

https://www.biodiversitylibrary.org/page/15643737#page/559/mode/1up

 

— FONSCOLOMBE (Etienne Laurent Joseph Hippolyte Boyer de), 1845, Calendrier de faune et de flore pour les environs d'Aix ou première apparition des principaux insectes et première floraison des végétaux qui s'y trouvent, Mme Veuve Tavernier, 1845 - 370 pages

https://books.google.fr/books?id=7e4XAAAAYAAJ&dq=%22boyer+de+fonscolombe%22+zacharie&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR

— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de), 1840b - Enumération des Libellulidées de Belgique. - Bull. Ac. r. Bruxelles, Sér. 1 (7) : 31-43. -
— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates
31 janvier 2019 4 31 /01 /janvier /2019 19:30

SALUT AU CLAIRVOYANT.

 

 

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Le Clairvoyant à son poste au deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Le Clairvoyant à son poste au deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

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J'ai rêvé ce soir sur  Vesselfinder

Des navires en transit, des bateaux au mouillage,

Et j'ai vu rassemblé  en pêche  devant Morgat,

Vagg A Lamm, Bar Avel,  Basse Gouach et Lycia,

Et Mirentzu aussi retour vers Douarnenez.

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A l'entrée du goulet c'est l'Abeille Bourbon

qui croisait un Pilote allant je ne sais où.

.

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Atout Chance préparait son entrée au Château,

Trébéron et Bindy menaient leurs passagers,

Chikoloden, Trina et Iver Ambition montraient leurs positions

Entre la Pointe des Espagnols et celle  d'Armorique.

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Fromveur II rejoignait Molenez ou l' Enez Eussa

Et j'en dirai encore et je les nommerai tous,

Et les observerai car ces polysyndètes

Balancent leurs conjonctions comme des mâts dans la houle

ou les scandent et les chantent, manœuvre au cabestan.


 

 

 

Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

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Google maps

 

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Mes souvenirs me ramènent vers le deuxième éperon,

car ce port est en moi une fière patrie

Où le rouge et le noir claironnent leur chanson

Le chant  des cheminées des remorqueurs qui tous

Portent le pavillon de Boluda France,

Saint-Denis, le Robuste ou bien le Clairvoyant

Venu depuis Dunkerque remplacer l'Attentif.

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Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

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C'est peu dire que j'aime, j'idolâtre leurs noms,

qui m'invitent au voyage même en restant à quai.

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Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest,  photographie lavieb-aile.

Deuxième éperon, Brest, photographie lavieb-aile.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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