Inscriptions et insectes dans l'Ignis de Hoefnagel (III) : discussion et décomptes.
Voir dans ce blog sur Hoefnagel :
- Hoefnagel et les entomologistes du XVIIIe siècle
- Inventaire des papillons (Lepidoptera) figurant dans Animalia rationalia et insecta (Ignis) de Joris Hoefnagel, 1575-1582.
Traduction et origines des inscriptions dans Ignis (1775-1785) de Joris Hoefnagel (II).
Inscriptions et insectes dans l'Ignis de Hoefnagel (III) : discussion et décomptes.
Diane et Actéon de Joris et Jacob Hoefnagel au Louvre et les Epigrammata deThéodore de Bèze.
Le théâtre de la nature de Joris Hoefnagel, et le Musée de l'innocence d'Orhan Pamuk.
La planche "Ater, Insectes et dieu du vent" de Joris Hoefnagel (Metropolitan Museum, New-York).
Joris Hoefnagel offre à sa mère pour ses 70 ans l'une des premières Natures mortes connues.
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I. Inscriptions.
Parmi les 80 planches d'Ignis, (83 en incluant les planches de Berlin) 32 comportent des inscriptions, toutes latines, placées au dessus de l'ovale présentant le ou les insectes étudiés, et, lorsque la planche comporte deux citations, au dessous de cet ovale.
Au total, cela forme un corpus de 43 inscriptions, brèves, en lettres capitales ou en minuscules, sans références d'auteur (sauf 2 références bibliques), constituées d'une, deux, ou exceptionnellement (page 2 et 3) trois lignes.
Leur source est identifiable dans la quasi totalité des cas, regroupant 9 auteurs : la Bible dans 5 cas, Esope (1), Ovide (2), Virgile (2), Pseudo Virgile (1), Augustin d'Hippone (1), Palingène (2), Ausone (4), et Érasme (19 ).
On peut y distinguer un premier ensemble introductif à thème religieux et cosmique, lié au thème du Feu du titre Ignis, et constitué des quatre premiers folio, et un second ensemble "entomologique", en ce sens qu'il commente les planches d'insectes.
Dans le premier ensemble, l'intention est de préciser la place de l'Homme face aux mystères de la création et de la grandeur du Créateur, mystères dont le Feu (Ignis), puissance destructrice et fécondatrice dépassant infiniment l'Homme, est emblématique. Hoefnagel fait appel aux psaumes 103, 110, 112, 146 et au Livre de Job 14:1, au De Civitate d'Augustin d'Hippone, mais aussi à l'auteur (pseudo-Virgile) du poème cosmologique Etna. La présentation de "l'homme sauvage" Pedro Gonsalvus et de sa famille est l'occasion d'une méditation sur la nature humaine : quelle est le propre de l'humain, quelles sont les limites de l'animalité ?
L'interprétation de cette introduction imposerait de développer le contexte historique sur le plan religieux (Influence de la Réforme et de l'accès direct aux textes bibliques), historique (Guerres de religion ; saccage d'Anvers en 1576 par les troupes espagnoles provoquant la fuite des intellectuels, artisans et artistes) et culturel (à la cour de Guillaume V duc de Bavière — Guillaume le Pieux, catholique ardent— puis à la cour de Rodolphe II.).
Le second ensemble fait principalement appel aux Adages d'Érasme, dans ce qui constitue un véritable Bestiaire où les insectes comme les mœurs de la mouche (Musca), la cigale (Cicada), la fourmi (Formica) ou la guèpe (Vespa) deviennent emblématiques par anthropisation des mœurs humaines, dans une visée moralisatrice enracinée dans la Vertu antique mais aussi dans la pensée de la réforme. Là encore, il faudrait rappeler le contexte, le goût pour les Emblemata depuis l'ouvrage fondateur d'Alciat, l'intérêt pour les formes brèves comme les Devises apposées (c'est le sens étymologique du mot emblème) à des motifs illustrés.
Malgré leur brièveté, la vingtaine d'adages d'Érasme ouvre largement vers la littérature antique, notamment vers les fables d'Ésope et de Phèdre. Dans notre mémoire et notre imagerie, les insectes sont souvent liés dès notre enfance aux fables de La Fontaine, et leur étude entomologique n'efface jamais ces anciennes traces. Hoefnagel en rend compte ici.
L'un des thèmes principaux des adages est d'illustrer la vanité et la prétention prêtées aux insectes ; thème dont les fleurs, et notamment les roses, sont également les plus anciens et les plus fréquents emblèmes. Le poème "Les roses naissantes" d'Ausone apporte, par une dizaine de vers, une illustration charmante de ce thème, et incite à découvrir cet auteur.
De même, Nous découvrons aussi Palingène, pseudonyme de Pier Angello Manzolli , et son Zodiaque de la Vie, dont les signes du Cancer et de la Vierge traversent l'Ignis.
Récapitulatif.
La Bible : Psaume 103 ; 110 ; 112 ; 146. Livre de Job 14:1
Augustin d'Hippone De Civitate X:12
Esope, Fable 61 Formica et Cicada
[Phèdre, Fabulae, Calvus et Musca] citation non littérale.
Ovide, Métamorphoses I et VII:826
Virgile, Géorgiques IV :83 et 184
Pseudo-Virgile, Etna 251-252
Ausone, Idylle XIV : 6 citations
Palingène, Zodiacus vitae IV (Cancer) et VI (Virgo).
Érasme, Adages 2145 ; 1123 ;334 ; 63 ; 124 ; 4402 ; 1540 ; 1796 ; 84 ; 1905 ; 1089 ; 466 ; 1084 ; 3643 ; 869 ; 3612 ; 828 ; 414 ; 60 ; 2601 ; 2660 ; 2087 ; 771 ; 2407 ...
la Bible dans 5 cas, Esope (1), Ovide (2), Virgile (2), Pseudo Virgile (1), (1), Palingène (2), Ausone (4), et Érasme (19 ).
II. Décompte entomologique et identification.
J'ai compté 468 insectes représentés sur les 83 planches étudiées. Parmi ceux-ci, j'ai identifié 47 des 96 papillons dans un article précédent, et j'ai identifié plus de quarante autres insectes dans les deux articles consacrés aux inscriptions, soit environ 1/5ème du total. Il est évident que ce score peut (doit) être amélioré par des entomologistes patentés. Mais la comparaison entre la définition des images heureusement disponible grâce à RDK Netherlands, et celle des rares (10) images proposées par la National Gallery de Washington montre que la consultation directe des planches, ou d'images numérisées de bonne qualité peut permettre d'aller beaucoup plus loin dans cette recherche.
Or, l'enjeu est loin d'être anecdotique, puisque nous avons affaire à la première collection systématisée d'illustration d'insecte jamais réalisée au monde, et que nous sommes ici devant le berceau de l'entomologie en tant que science individualisée et méthodique.
Il est possible que ces peintures correspondent à une collection réelle, à laquelle Hoefnagel aurait eu accès, a priori à Munich à la cour de Guillaume de Bavière, mais aussi à celle de l'archiduc Ferdinand de Tyrol au château d'Ambras à Innsbruck, ou auprès d'un bourgeois naturaliste : sa profession accessoire de "marchand" (qui est aussi celle de son frère) le mettait en contact avec beaucoup de gens. Il est tout aussi possible qu'il s'agisse d'une collection conservée en France (séjour à Bourges et à Orléans), en Espagne, en Suisse (pensons à Gessner) ou en Italie (pensons à Aldrovandi) puisque Hoefnagel a séjourné dans ces pays, ou encore dans les Provinces-Unies. Enfin, le peintre a pu —comme le fera Ernst pour Engramelle en 1779— se déplacer et enrichir son port-folio lors de chacun de ses déplacements et de ses contacts avec des collectionneurs.
Quoiqu'il en soit, nous constatons que cette collection illustrée est structurée par une systématisation qui prouve que le souci scientifique co-existe avec le souci artistique, et que ces deux desseins se servent mutuellement plutôt qu'ils ne s'excluent. En effet, les insectes sont groupés en planches majoritairement cohérentes, en débutant par les lépidoptères (eux-mêmes assez bien répartis en rhopalocères et en hétérocères), en poursuivant par les araignées, les coléoptères, les orthoptères, les odonates, les diptères et coléoptères. Malgré un certain désordre lié peut-être à des impératifs de mise en place sur le cadre strict de l'ovale, certaines planches sont très homogènes et témoignent d'une pensée et d'une analyse classificatrice qui rompt avec les peintures d'insectes des enluminures de Livres d'Heures et des peintures primitives flamandes où la symbolique chrétienne ou moralisatrice des animaux présidaient à leur choix.
J'ai déjà montré comment le choix du cadre ovale doré aux marges vides et où sont placés les insectes témoignent aussi d'une focalisation sur le spécimen qui est propre à la pensée entomologique. Mais la précision des détails des insectes, la fabuleuse reproduction de la nervation alaire des libellules par exemple, est significative aussi de cette pensée. Il a été suggéré que cette précision supposait l'emploi d'un microscope. Mais s'il s'agissait d'une simple loupe, son utilisation montre tout autant que le souci de reproduction exacte du spécimen était une obsession qui primait sur le souci de l'effet artistique.
14 planches comportent des fleurs, soit seules, soit dans la composition : les voici :
Mirabilis japala
Antirhinum majus : Muflier à grande fleurs ou Gueule de loup
Rose (à préciser sur le plan botanique)
Aquilegia vulgaris Ancolie.
Dianthus ou œillet (Dianthus barbatus ou œillet du poète ?)
Jasmin
Baie d'if Taxus baccata
Rosa canina Églantier
Narcissus poeticus ou Narcisse du poète.
Iris foetidissima ou Iris fétide
Viola tricolor ou Pensée sauvage.
Inventaire entomologique très provisoire.
Attention, aucune de ces identifications n'a été validée par un entomologiste patenté.
LÉPIDOPTÈRES :
I. Rhopalocères = 23 espèces.
— Hesperidae Hesperinae
— Pieridae Pierinae :
• Anthocharis cardamines
• Pieris [mannii]
• Pontia daplidice
• Pieris sp.
• Aporia crataegi
— Pieridae Coliadinae
• Gonepteryx rhamni ♂ et ♀
• Colias crocea
— Papilionidae Papilioninae
• Papilio machaon.
— Nymphalidae :
• Nymphalis antiopa
• Polygonia c-album
• Vanessa cardui
• Aglais urticae
• Maniola jurtina
• Pyronia tithonus
• Argynnis paphia
• Vanessa atalanta
• Argynnis [aglaja ?]
• Hipparchia semele
• Lasiommata megera ♂
— Lycaenidae
• Thecla betulae
• Satyrium sp. (Satyrium pruni?)
• Polyommatinae [Eumedonia eumedon??]
II. Hétérocères : 24 espèces.
— Geometridae
• Ennominae Abraxas grossulariata
• Ennominae Pseudopanthera macularia L.
•Xanthorhoe fluctuata
• Idaea aversata
— Sphingidae
• Sphingidae Macroglossinae Macroglossum stellatarum
• Sphingidae Macroglossinae Hyles euphorbiae
• Sphingidae Sphinginae Agrius convolvuli
• Sphingidae Smerinthinae Smerinthus ocellata
— Notodontinae
• Stauropinae Harpyia milhauseri
— Limantriidae
• Euproctis chrysorrhoea (L.) ou E. similis.
— Noctuidae Noctuinae
• Noctua pronuba
• Triaena psi
• Melanchra persicaria
• Autographa gamma
• Euclidia glyphica ?
• Noctuinae Acronictinae Acronicta lepinora L.ou Lymandra dispar ♀
— Noctuidae Catocalinae
• Catocala fraxini
• Catocala nupta
— Arctiidae
• Tyria jacobaeae
• Arctinae Spilosoma [urticae ; lubricipeda ]
• Arctia caja
- Eilema sp.
— Pyralidae
• Pyralis farinalis
— Pterophoridae
• Pterophorus pentadactylus
— Tortricidae Tortricinae
• Cacoecimorpha pronubana
ODONATES.
— Zygoptères.
plusieurs à identifier.
Calopteryx splendens.
— Anisoptères.
Brachytron pratense "Aeschne printanière".
Aeshna cyanea "Aeschne bleue"
Orthetrum cancellatum ? "Orthetrum réticulé"
Orthetrum brunneum ?
Sympetrum sanguineum ♂ et ♀.
Sympetrum pedemontanum "Sympetrum du Piémont"
ORTHOPTÈRES
— Criquets.
Oedipoda caerulescens "Oedipode bleue"
Acridinae : Acrida ungarica mediterranea ??
— Sauterelles.
Ruspolia nitidula ?
Platycleis tessellata ?
Plusieurs à identifier.
— Grillons.
Gryllus campestris "Grillon champêtre"
Gryllotalpa gryllotalpa "Courtilière"
MANTOPTERA
- Mantis religiosa "Mante religieuse".
BLATTOPTERA
Blatta orientalis "Blatte orientale"
ARACHNIDA (N'appartiennent pas aux Insecta)
- Aculepeira ceropegia "Épeire à feuille de chêne".
EPHEMEROPTERA
HETEROPTERA (PUNAISES)
- Tritomegas tricolor.
- Coryzus hyoscami
- Pentatoma rufipes
- Palomena prasina ?
MECOPTERA
Panorba communis "Mouche scorpion".
HYMENOPTÈRES
- Apis mellifera
— Vespidae
- Delta unguiculatum
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- Bombus pascorum etc... en cours
—Formicidae.
- Lasius niger.
ICHNEUMONIDAE
- Gasterupion jaculator ?
- Pimpla pedalis
- Lissonota setosa
DIPTERA
— Tipulidae.
- Tipula maxima "Grande Tipule"
- Ctenophora festiva
- Nephrotoma flavescens
— Mouches
- Musca domestica
- Sarcophaga carnaria "La Mouche à damiers"
COLEOPTERA
— Lucanidae
Lucanus cervus
— Scarabaeidae
- Oryctes nasicornis.
— Cerambycidae.
- Saperda scalaris
- Oxymirus cursor
- Plagionotus arcuatus "Clyte arqué"
- Rhamnusium bicolor
— Meloidae
- Meloe proscarabens
— Cleridae
- Trichodes favarius
— Curculionidae
- Rhinchites auratus
— Coccinellidae
- Coccinella septempunctata
III. Hoefnagel et la zoonymie.
Les noms d'insectes ne sont apparus, timidement, qu'au XVIIe siècle et ont attendus le Systema Naturae de Linné en 1758 pour se systématiser. Il nous est très difficile de changer de paradigme et de comprendre la pensée de nos ancêtres, et encore plus des naturalistes, pour imaginer comment ils ont pu observer, étudier, collectionner, peindre les centaines d'insectes différents sans les nommer, mais tout indique qu'il en allait ainsi. Avant de découvrir ces planches, je pensais que l'absence de noms montraient que les êtres humains côtoyaient et voyaient ces insectes sans les étudier, sans les connaître, sans s'y intéresser. Je suis pour ma part parfaitement capable de passer des heures entières, pendant des années, sans m'intéresser aux modèles de voiture qui m'entourent, me croisent et me dépassent, et de ne pas connaître leur noms. Je pensais que l'absence de nom d'insectes témoignait de l'absence de toute pensée et de toute connaissance entomologique. L'œuvre d'Hoefnagel me démontre le contraire. Il y eut d'abord une connaissance artiste des insectes sans description, sans désignation et sans pensée entomologique ( Hans Memling 1467, Bosch, ...) puis une étude entomologique avec une systématique et description visuelle sans description écrite (Hoefnagel 1575), puis des descriptions écrites des spécimens, avec planches illustrées et quelques noms (plutôt des adjectifs que de vrais Noms propres) (Aldrovandi 1602), puis de vrais noms propres accompagnés de descriptions écrites et de planches (Petiver, 1695-1710), puis d'une systématisation générale et d'une onomastique réglée (Linné, 1758.
Autrement dit, nous sommes passés :
1. d'une étude entomologique sans dénomination.
2. à une désignation par références [Diagnose + nom d'auteur et d'ouvrage + n° de planche et de figure] (la triade de Cordier, mais ne la cherchez pas sous ce nom)
3. à un Nom Propre.
Les trois étapes sont séparées par un fossé conceptuel irréversible, que nous ne pouvons pas franchir en arrière pour concevoir le temps des insectes sans désignation, ou celui des insectes sans nom. Il a fallu le coup de génie linnéen pour introduire dans la pensée le principe de baptiser les êtres animaux, aussi vils ou aussi petits soit-il.
Le paradoxe, qui est aussi une clef pour avancer dans cet épais mystère, est que les illustrations d'insectes dépourvus de noms et de désignations figurent, non pas isolés de tout texte, mais, au contraire, dans des objets saturés soit de symboles (Memling), soit d'écritures. Dans les Livres d'Heures, et les exemples les plus éloquents sont celui d'Anne de Bretagne, celui de d'Anne de Clèves, ou celui de Philippe de Clèves, qui fut illustré par Hoefnagel lui-même, les insectes (souvent des papillons) figurent dans les marges, ce statut marginal soulignant qu'ils ne sont que secondaires par rapport aux écritures sacrées du centre. Mais dans Ignis, les devises, proverbes, adages, les vers de psaume et de poème, inversent cette disposition et occupent désormais une place hors cadre, en dehors de l'ovale d'étude entomologique. Néanmoins, les données écrites n'en sont pas moins capitales : elles sont considérées, à l'époque, comme ce qui se fait de mieux dans le domaine du Savoir, car ces citations des Anciens font référence. Si bien que le De animalibus insectis d'Aldrovandi, qui n'a plus aucune prétention artistique mais se veut une étude scientifique des insectes, développe après les descriptions des espèces des chapitres sur les Proverbes et sur les citations des auteurs anciens. Dans le concept de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, adjoindre à une espèce animale la compilation de références littéraires antiques est la façon jugée nécessaire pour désigner, par la sorte d'étiquette que ces références façonnent, cette espèce. Autrement dit, l'important corpus de fables et de psaumes, d'adages et de poèmes n'est pas, pour Hoefnagel, une partie littéraire, mais, à part entière, la caractérisation entomologique des insectes représentés. Cette première œuvre fondatrice de l'entomologie s'est dégagée, par son regard OBJECTIF, des Bestiaires médiévaux, mais c'est néanmoins au bestiaire littéraire qu'elle fait appel dans des citations à fonction dénominatrice, pour la simple raison qu'aucun autre moyen n'est encore disponible. Relier un papillon jaune et noir doté d'une queue au nom d'un médecin de l'Iliade d'Homère, afin que ce nom serve de support bref et consensuel et que le simple nom de Machaon puisse porter ("évoquer") à la fois une image et les données qui le concernent nous paraît parfaitement évident. En réalité, ce fut, pour le cerveau humain, un long travail jusqu'à la maïeutique de Linné.