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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 22:26

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon.

J'ai souvent observé les nids de la Processionnaire du Pin, boules blanchâtres enveloppant, au bonheur la chance, une ou plusieurs branches d'un pin (Pin noir d''Autriche le plus souvent) lorsque j'emprunte l'autoroute et que je traverse la France. C'est plus fréquent encore que d'observer une buse posée sur un poteau de grillage.

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Ce serait un passe-temps bien agréable de jouer au "Tennis-processionnaire" comme lorsque nous jouions au "tennis-barbu" dans l'Aronde, ou dans la Dauphine Gordini du paternel lors de nos départs pour les Grandes Vacances.

Quoi, vous ignorez ce qu'est le "tennis-barbu"? Ces jeunes, il faut TOUT leur apprendre.

Voici un billet de Claude Duneton dans le Figaro qui va faire le point sur ce grave sujet. Ouvrez vos esgourdes.

 

"Il m'est parvenu l'autre jour une information bien curieuse: les gens âgés de moins de soixante ans ignorent tout du tennis barbu ! Ah ! j'entends d'ici votre interrogation, en effet : le tennis barbu? Mon Dieu, qu'est-ce? Eh bien j'évoquais l'autre jour un livre de Claude Meunier, lequel rappelle ce petit jeu de société, assez imbécile je le reconnais, qui avait cours dans les années… voyons, dans les années 1940, 1950 - avec prolongation possible jusque vers 1965 -, qui consistait à s'écrier «Quinze pour moi !» lorsqu'on croisait un individu qui portait la barbe. Le second barbu croisé donnait trente points, le troisième quarante, gagnant, selon le décompte habituel du tennis ordinaire. Quel drôle de jeu ! direz-vous…

Oui, mais il s'agit d'un temps sans transistor, sans baladeur, sans téléphone portable, une époque où la rue n'avait que les bruits que vous lui apportiez. » J'abrège.

Eh oui, nous pourrions nous exclamer "Quinze pour moi !" à chaque nid de Processionnaire observé. Mais hélas, les 15, 30, 40, se succéderaient, les 6 jeux feraient trop vite le set, et nous ne serions pas arrivés au Pont-Neuf que la partie serait finie.

Revenons à la Processionnaire. Il y a quelques dizaines d'années, on redoutait son expansion à travers la France, progressant  du sud vers le nord. Crozon, comme la Bretagne nord, était préservée. Mais aujourd'hui, le site Lepinet montre une carte uniformément verte pour notre Région : l'espèce serait connue partout.

 

Pourtant, je n'avais jamais observé le fameux défilé à la queue leu leu de ses chenilles, qui lui vaut son nom. C'est aujourd'hui chose faite. Justement sous des pins bordant une résidence secondaire, sur un sentier côtier allant de la Pointe de Raguenes vers la Pointe du Guern, sous des Pins. J'ai pris quelques images avec mon téléphone, avant de les écraser.

 

Rappellons les faits (Wikipédia) : 

Les papillons, qui éclosent durant l'été, entre juin et septembre selon le climat, pondent leurs œufs déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 220 sur les rameaux ou les aiguilles de diverses espèces de pin. L'éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte.

Elle donne naissance à des chenilles qui muent cinq fois. 

En hiver, les chenilles tissent un nid soyeux dans lequel elles passeront la journée pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s'alimenter, se déplaçant en « procession ». La cohésion de la file en déplacement est assurée par le contact tactile de soie à soie.

Au printemps, la colonie, conduite généralement par une femelle, quitte le nid, toujours en procession pour gagner au sol un endroit bien ensoleillé et s'enfouir dans un trou où chacune des chenilles va tisser son cocon pour démarrer son processus de transformation en chrysalide.

Au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années, les chrysalides sont transformées en papillon qui sortent de terre. Le cycle peut alors reprendre par accouplement de la femelle et du mâle. Ce dernier meurt un ou deux jours après, alors que la femelle s'envole vers une branche pour pondre jusqu'à 220 œufs avant de mourir aussi. Les petites chenilles émergent 30 à 45 jours après la ponte.

La chenille est d'une teinte brun foncé ponctuée de taches rougeâtres sur la partie supérieure et les flancs, tandis que la face ventrale est jaune. La tête est noire. Elle est très velue et couverte de poils urticants. " Elles possèdent au troisième stade larvaire 600 000 poils urticants qui sont projetés en l’air à la moindre agression ". Ces poils sont responsables de graves réactions urticantes ou allergiques cutanés (mains, cou, visage), oculaires ou respiratoires. 

Une description plus précise est donnée par Alain Fraval :http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i147fraval3.pdf

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Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 10 janvier 2015
Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 10 janvier 2015

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 10 janvier 2015

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Sur le forum de Bretagne Vivanteun membre signalait une procession de chenilles traversant son école (en Bretagne, mais où ?) le 14 décembre dernier. Mael Garrin a répondu : "En principe, c'est plutôt au printemps effectivement, mais avec cette année bizarre....".

J'ai bien-sûr hésité avec la Processionnaire du chêne, Thaumetopoea processionea Linnaeus, 1758. Mais les processions de la locataire du Pin se déroulent (normalement) au début du printemps, et celles de la locataire du chêne (et autre feuillus) ont lieu en avril.

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Le 1er août 2015, le Télégramme de Brest  publiait un article : Crozon. Chenille processionnaire. La Presqu'île touchée. "Depuis les années 1970, on assiste à une forte expansion de la chenille processionnaire du pin de l'ordre de 4 km/an, liée vraisemblablement au réchauffement climatique. Cet hiver, on a pu observer quelques nids sur la commune de Crozon qui avait, jusque-là été préservée, particulièrement à la lisière du bois du Kador, à Crozon, à Postolonnec et à Trébéron."

http://www.letelegramme.fr/finistere/crozon/chenille-processionnaire-la-presqu-ile-touchee-01-08-2015-10725713.php

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Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 10 janvier 2015

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 10 janvier 2015

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En cherchant bien, je finis par trouver un jeune pin qui portait, en son sommet un seul nid. Incontestable, mais parfaitement isolé.

 

Nid de Processionnaire du Pin, Pointe de Raguenes, Crozon. Photographie lavieb-aile.
Nid de Processionnaire du Pin, Pointe de Raguenes, Crozon. Photographie lavieb-aile.

Nid de Processionnaire du Pin, Pointe de Raguenes, Crozon. Photographie lavieb-aile.

Le 24 janvier 2016, j'observais cette-fois un embouteillage sur le sentier allant de la Pointe du Menhir à Postolonnec ; el les nids, bien visibles sur les pins exposés au vent du large.

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Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

Chapitre dans lequel je découvre les "miroirs urticants".

C'est sur le site d'André Lequet que je lis que : "Contrairement à une idée reçue la pilosité apparente de ces chenilles n'est pas en cause. En fait les poils urticants sont à la fois extrêmement nombreux et petits (1 à 2/10 de mm), et tel un feutrage ils tapissent des invaginations tégumentaires situées sur la partie dorsale des segments abdominaux. Ces plages urticantes, appelées des "miroirs" (ci-dessous), s'ébauchent au 3 ème stade larvaire et atteignent leur plein développement au 5 ème et dernier. Lorsque la chenille est excitée, dérangée, ou agressée, les zones urticantes "s'ouvrent" et libèrent les poils proprement dits. Ils ressemblent à de minuscules harpons, avec une partie basale aiguë, et un apex doté de barbules acérées qui tel l'ardillon d'un hameçon permettent la pénétration, mais s'opposent à l'extraction. Par-delà un effet purement mécanique ces poils sont enduits d'une sécrétion qui provoque de très intenses démangeaisons."

Je m'intéresse à ces miroirs. Combien sont-ils ? J'en compte un par segments, il doit donc y en avoir 13, mais j'en ai compté seulement 11 visibles sur ma photo. Ils sont ovales, blonds ou pain d'épice, et une ligne les parcourt, sinueuse comme la ligne qui sépare les lèvres d'une bouche humaine. Un peu de miel semble briller encore sur cette bouche mal léchée.  Certains miroirs sont , ou paraissent, fermés. Ils ressemblent à une plaie par incision d'un vieux cuir tanné et noir. Chacun est bordé de poils de la même couleur de miel, qui s'écartent lorsque le miroir est déployé, ou se rapprochent en herse si les berges sont jointes. Voilà du moins ce que je vois. Mais quelle en est la description scientifique ?

J'emprunte quelques figures à un mémoire de thèse d'un étudiant italien sous la direction d'Andrea Battisti. Les premières descriptions semblent être dues à G. Demolin, en 1963, et la proteine allergisante a été isolée et décrite par Michel Lamy en 1981-1986 sous le nom de thaumetopoeine. C'est un dimère de 28 kDa propre aux soies,  formé par deux sous-unités de 13kDa et  de 15 kDa. La thaumetopoein provoque chez des cobayes la dégranulation des mastocytes induite par un mécanisme non immun (Lamy et al., 1985). Cette dernière protéine a été retrouvée ensuite aussi chez la Processionnaire du Chêne (Lamy, 1988) . La première étude sur les protéines associées à urticants soies de Th. Pityocampa était publié dans par Lamy et al. (1983) mais ils ont mentionné thaumetopoein la protéine dans le 1985 (Lamy et al., 1985). Ils ont décrit 

 Plusieurs années plus tard, le même scientifique

groupe a décrit un homologue de thaumetopoein en soies de la processionnaire du chêne

larves (Lamy et al., 1988). Cette protéine Exposée le même effet que urticants thaumetopoein dans la peau de cobayes.

1.3.2 Tha p 1 (Moneo et al., 2003)

D'autres protéines, nommées Tha p1, p2 et p3 ont été ensuite décrites.

 

 

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

Les Processionnaires du pin - Thaumetopoea pityocampa ( Denis & Schiffermüller, 1775) à Crozon. 24 janvier 2015, Photographie lavieb-aile.

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La chenille processionnaire, à partir de son 3ème stade de développement, dispose  de plages de petits poils urticants (moins de 1 mm) appelées miroirs, cachées dans les remplis de la peau. On dénombre au minimum 120 000 poils par miroir, soit environ 1 million par chenille (60.000 soies / mm2). Ces miroirs, qui s’ouvrent et se ferment, libèrent les poils urticants lorsque la colonie est agressée. Ces poils se détachent facilement et restent en suspension dans l’air ambiant, formant un véritable nuage. Ils demeurent virulents plusieurs mois après la disparition des chenilles, notamment dans les nids qu’elles ont occupés. Le soies sont courtes (généralement 50-600 um de long, 2-8 m de diamètre), ont des barbes le long de leur axe et peuvent facilement entrer dans la peau à l'extrémité proximale, aidé par les barbes  .

 

Miroir d'une chenille de Thaumetopea pityocampa, Photographie lavieb-aile.

Miroir d'une chenille de Thaumetopea pityocampa, Photographie lavieb-aile.

Miroir d'une chenille de Processionnaire du Pin et schéma d'après Moneo & al. 2015, Figure 3 in Mitali  2015.

Miroir d'une chenille de Processionnaire du Pin et schéma d'après Moneo & al. 2015, Figure 3 in Mitali 2015.

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Co-existence de soies courtes et longues dans le même miroir ouvert de T. pityocampa, d'après P. Toffolo  in Mitali  2015.

Co-existence de soies courtes et longues dans le même miroir ouvert de T. pityocampa, d'après P. Toffolo in Mitali 2015.

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 La nature des soies est très différente des autres poils défensifs, tels que des épines (fig. 2). Les épines font partie du tégument et exigent un contact avec la chenille pour provoquer la réaction (par exemple les larves de Saturniidae, Megalopygidae et Limacodidae) alors que les  soies peuvent être facilement libérées dans l' environnement, créant des problèmes de santé à distance, et par des mécanismes allergiques ou immuno-allergiques.

 Les soies urticantes , comme le tégument des insectes, sont construits par un squelette de chitine avec un matrice de protéines et sont couverts par des couches de lipoprotéines, de  cire, et de mucopolysaccharides .

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Vraies soies, et soies modifiées comparées à des poils (A) et à des épines, in Mitali 2015.

Vraies soies, et soies modifiées comparées à des poils (A) et à des épines, in Mitali 2015.

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Le mécanisme de libération de soies par les larves a été explorée par en premier Demolin (1963), qui a montré que les chenilles peuvent ouvrir activement les miroirs lorsqu'elles sont dérangées (Figure 4). Chez  Th. Pityocampa, les miroirs  sont maintenus repliés dans des conditions normales  et seule l'extrémité distale de soies est visible. Lorsqu'elles sont dérangées, la larve ouvre le miroir (Fig. 5A), libérant des soies. Une fois dans l'air, les soies peuvent être portées par le vent loin de la source (3 à 7 km ?)Le soies peuvent persister dans l'environnement pendant une longue périodes soit dans des nids de soie utilisées par les chenilles, soit dans le sol où les chenilles font leur nymphose, soit sur du matériel ou des vêtements contaminés, bien qu'aucune des estimations précises sont disponible Le contact avec les poils chez l'homme et d'autres animaux induit la dermatite, en particulier dans les parties du corps les plus exposées. Ils sont responsables de troubles telles que l'urticaire ou de la dermatite, la rhinite, la conjonctivite, des lésions oculaires et des symptômes respiratoires.  Habituellement, les personnes les plus à risque sont les travailleurs forestiers au cours de leurs activités dans les forêts de pinsCes réactions sont attribuables à une combinaison de facteurs allergiques et non allergiques ; des études récentes ont démontré la présence d'un mécanisme complexe urticant où certaines protéines présentes dans les poils peuvent devenir des catalyseurs des réponses immunitaires.

 

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Miroir ouvert expulsant ses soies, et miroir fermé de T. pityocampa, in Mitali 2015.

Miroir ouvert expulsant ses soies, et miroir fermé de T. pityocampa, in Mitali 2015.

 

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Notes sur la taxonomie et la nomenclature:

Taxonomie .Cette espèce a été décrite pour la première fois (selon les règles de la nomenclature scientifique) par Denis & Schiffermüller en 1776 dans le genre Bombyx. En 1822, Hübner créa le genre Thaumetopoea pour toutes les espèces incluses aujourd'hui dans la famille des Thaumetopoeidae (élevée à cette catégorie en 1990). Certains auteurs ont suivi Stephens qui, en 1928, fit passer toutes les espèces du genre Thaumetopoea dans le genre Cnethocampa, qu'il a placé dans la famille des Notodontidae (Agenjo, 1941). 

Source : http://www.eppo.int/QUARANTINE/data_sheets/insects/F-thaupi.pdf

Zoonymie : [ Cramer page 30 d'après la Pithyocampa de Pline]

L'étymologie du nom d'espèce est  donnée par   Godart, Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France volume 4 page 161, qui nomme ce papillon "Bombyx Pitiocampe". Dans sa  note 1 il écrit : "du grec  pitio, "pin" et campe, "chenille"".

La paternité du nom scientifique est attribuée aux deux auteurs viennois  Denis et Schiffermüller, dans leur Catalogue Systématique  des Papillons de la région de Vienne, Systematisches Verzeichniß der Schmetterlinge der Wienergegend, Vienne, 1775-1776, qui décrivirent cette espèce sous le Protonyme Bombyx pityocampa  dans la  Famille L des Phalaena Bombyces Tomentosae page 58 n° 11. Mais ces auteurs ont repris l'un des noms de papillons les plus anciens jamais connus, puisque c'est au premier siècle de notre ère que le grec Dioscoride l'utilisa, dans son Traité de Matière médicale.

Denis et Schiffermüller font aussi  référence à la Chenille du Pin de Réaumur, (Réaumur nomme "Chenille du Pin" T. Pityocampa, et "Chenille Processionnaire" Thaumetopoea processionea, la Processionnaire du Chêne)

.http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN574458115&DMDID=DMDLOG_0005&LOGID=LOG_0007&PHYSID=PHYS_0066

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Nom vernaculaire.

– Le nom de Processionnaire du pin a été attribué par le R.P. Engramelle, Papillons d'Europe peints d'après nature tome 5 page 45 n°

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8470145x.r=

– Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes I planche 7 figure 3, chenille planche 8

http://www.biodiversitylibrary.org/item/50298#page/287/mode/1up

– Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, tome II, Mémoire IV pages 179 à 208 et planche 10 : Des chenilles qui vivent en société pendant toute leur vie. A l'occasion desquelles on examine la cause des démangeaisons et des cuissons de peau qui sont produites par quelques chenilles.

http://www.biodiversitylibrary.org/item/49476#page/273/mode/1up

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LES PREMIÈRES DESCRIPTIONS.

La chenille, sous son nom grec  pityocampa et son nom latin Eruca Pinorum, est l'une des plus anciennement connue y compris dans  la description de ses mœurs processionnaires et le caractère dangereux de ses poils. Mais le détail de ce comportement ne sera étudié et illustré avec verve et précision qu'en 1734-1737 par Réaumur.

 

 

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Je citerai deux auteurs : 

1°) Thomas Moffet, Theatrum Insectorum, Livre II chapitre 3 page 185  1634.

"Les Pityocampes, c'est à dire, les chenilles du Pin et Epicéas, sont aussi fines qu'un petit doigt humain, et aussi long que la largeur de trois doigts. Ils ont onze incisions entre la tête et la queue, et ils ont 16 pattes comme les autres chenilles, précisément trois sur les deux cotés de la tête, quatre sur les deux cotés du milieu du corps, et une de chaque coté de la queue : mais la premières sont en crochet et petites, avec lesquelles elles trouvent leur chemin, et les autres sont plus larges et dentelées comme des scies, afin de mieux s'accrocher aux branches. La tête est comme celle des fourmis, le reste est semblable aux autres chenilles. Elles sont couvertes de poils et complètement entourées d'épines pointues ; les poils des cotés sont blancs et brillent dans le dos ; la partie médiane est ornée de points comme des yeux : les épines étant rasées, il y a une peau noire en dessous, leurs poils très fins, qui piquent plus vivement qu'une aiguille, et causent une grande douleur, un échauffement, de la fièvre, des fourmillements, et un malaise général. Le poison rentre subitement sans aucun sens de la blessure, et est transporté de part près des intestins. Elles tissent une toile fine comme les araignées, dessinant et disposant leur filet avec leurs pattes antérieures. Durant la nuit elles rentrent à l'intérieur, comme sous une tente, où elles échappent au froid et au vents. La matière dont est faite cette tente est si solide et si fine, qu' elles ne sont menacées ni par les plus forts vents, ni par les pluies ; et elles sont si spacieuses qu'un millier de chenilles peuvent y trouver place. Elles font leur toiles dans les petites touffes d' aiguilles de Pins et d'Épicéas, où elles ne vivent pas en solitaires comme les autres, mais en colonies. Moyen par lequel elles étendent leur course, elles tissent et transportent leur toile avec elles. Et dans la journée, seulement s'il fait beau, les plus grandes accompagnant les plus petites par troupes, et ayant dénudé l'arbre de ses aiguilles, car elles le dévastent totalement, elles travaillent durement au tissage. Seulement ce fléau des Pins et Épicéas n'atteint pas les autres conifères. Sur le Mont Athos, dans les Bois du Trentin, et dans les Alpes, elles abondent, en raison de la quantité de nourriture qu'elles y trouvent, comme en atteste Matthiolus. Ce sont vraiment les créatures les plus venimeuses, que vous les touchiez superficiellement avec les mains, ou qu'elles vous atteignent par voie interne. Elles sont considérées de longue date comme du poison, puisque Ulpian interprétant la loi Cornélienne De Sicariis concernant les meurtriers privés réclame contre eux qu'ils soient punis en leur donnant à boire une Processionnaire du Pin. Sect. Alium . ff. ad. Leg. Corn. De fic.

Signes de blessure par Processionnaire du Pin et traitement. 

Ancre "Lorsqu'on a léché une chenille, la douleur affecte sévèrement la bouche et le palais ; le corps de la langue et l'estomac sont fortement enflammés par le poison corrosif : aussi ils entraînent une terrible douleur, alors qu'au début cela ressemblait à une plaisante sensation de picotement. Un fort échauffement s'ensuit, ainsi qu'une répugnance à l'égard de la nourriture, et un désir incessant, mais infructueux de vomir. A la longue, si les soins ne sont pas donnés, la brûlure s'étend à tout le corps et l'estomac devient aussi ulcéré que par l'arsenic. Dioscoride. Aetius, Pline. Celse. Galien. Item II simpl. c.5. Et Avicenne Fos. Cap. 25. C'est pourquoi Aetius et Aegineta tiennent comme dangereux de servir les repas sous les Pins, ou de se reposer dessous, car, attirées peut-être par la viande ou le les vapeurs de bouillon, ou par le bruit des hommes, ces chenilles du Pins pourraient tomber sur la viande, ou laisser tomber leur semence, qui est aussi dangereuse qu'elles-mêmes. Ceux qui sont atteint par de tels maux devront utiliser les traitements en vigueur contre les Cantharides, car les mêmes moyens les soigneront : c'est à dire l'huile de Coing, appelée melinum oleum, qui doit être bue deux ou trois fois, pour déclencher le vomissement, comme l'a prescrit Dioscoride dans Aetius. Elles sont générées, ou plutôt régénérées, comme le Convolvulus, par la nourriture d'automne laissée dans la toile sur certaines aiguilles, ou du Convolvulus lui-même corrompu, comme le pense Scaliger."

Commentaires :

Matthiolus 1544 : voir le Discorsi en italien de Pietro Andrea Mattioli, dans la traduction française : - Les Commentaires de M.P. André Matthiole,... sur les six livres de la matière médicinale de Pedacius Dioscoride,... traduits de latin en françois par M. Antoine Du Pinet... augmentez... d'un Traité de chymie en abrégé... par un docteur en médecine. Derniere édition Lyon : J.-B. de Ville, 1680. Moffet s'inspire du Livre II chapitre LV page 164 :

"Quant aux Chenilles des Pins, les vallées d'Ananie et de Fleme auprès de Trente en sont toutes garnies parce qu'il y a force Pins. Elles font leurs nids aux cimes des branches des Pins, où on les voit par milliers, velues et roussâtres, avec plusieurs petites peaux dont elles sont enveloppées et revêtues. L'Hiver elles se cachent en ces petites peaux, et échappent par ce moyen la rigueur de l'Hiver. Leurs nids sont grands, et en peuvent tenir mille. Les pellicules dont elles sont enveloppées semblent à de fins draps de soie : mais elles sont plus subtiles. Elles sont fort bonnes à étancher le sang, étant appliquées : Voilà donc quant aux chenilles des Pins. "

 

Ailleurs, Moffet recopie Matthiolus dans sa traduction- commentaire de Dioscoride: Livre VI chapitre II page 496 : 

« Soudain qu'on a avalé des chenilles de Pin, il s'ensuit une grande douleur en la bouche, et au palais : et sent-on une inflammation véhémente en la lange, au ventre et en l'estomac. On a d'ailleurs, une douleur indicible des intestins : de sorte qu'il semble au patient qu'on lui ronge les boyaux. Tout son corps est en chaleur : et sent une anxiété intolérable. On y doit pourvoir avec les mêmes remèdes dont on use contre les Cantharides. Toute fois, au lieu d'huile d'olive simple, et d'huile de racine de Flambe, il faudra user d'huile de Pommes de Coing. 

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–Ulpianus in Lex Cornelia De sicariis et veneficis. (Loi Cornélienne contre les assassins et les empoisonneurs) : 3. Alio senatus consulto effectum est, ut pigmentarii, si cui temere cicutam salamandram aconitum pituocampas aut bubrostim mandragoram et id, quod lustramenti causa dederit cantharidas, poena teneantur huius legis. .Les Lois Cornéliennes ont été promulguées par Cornelius Sylla. http://droitromain.upmf-grenoble.fr/Leges/cornelia_sicariis.gr.html

 

2°) René-Antoine Ferchault de Réaumur.

http://www.biodiversitylibrary.org/item/49476#page/273/mode/1up

Réaumur fait mon admiration par son souci d'observer la nature dans ses plus petits mécanismes, et  de procéder à des expériences . Dans le troisième et le quatrième de ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes (tome II), il décrit les chenilles processionnaires du Chêne puis celles du Pin. Il est absolument fascinant de constater qu'il avait étudié, disséqué, examiné au microscope ou à la loupe, découvert et décrit les miroirs urticants dès 1734, soit 230 ans avant Demolin. J'en donnerai ici les morceaux choisis :

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TROISIEME MEMOIRE.

DES CHENILLES QUI VIVENT EN SOCIETE mais seulement pendant une partie de leur vie.

Page 121-176

Sur les processionnaires des Pins : page 149 :

Les forêts de pin nourrissent des chenilles [Pl.VII fig.3) d'une autre espèce, qui passent une grande partie de leur vie en société, et qui paraissent plus dignes d'attentions que les précédentes, par la quantité et la qualité de la soie dont elle fait le nid qu'elles habitent en commun. Je ne me suis pas trouvé à portée de les observer sur les lieux où elles s'élèvent, mais j'ai été mis en état de les suivre à Paris, par M. Raoul, Conseiller au Parlement de Bordeaux, qui a beaucoup de goût pour les observations d'histoire naturelle. Il m'écrivit à la fin de l'année 1731 que sur les pins de son pays on trouvait des nids de chenilles [Pl. III fig.1] qui étaient fort communs en certaines années, et qui quelquefois étaient plus gros que la tête d'un homme ; qu'il avait remarqué que la soie de ces nids étaient forte et blanche. Une lettre écrite conjointement par deux étudiants en médecine à Montpellier, et imprimée dans la même ville en 1710, sur la soie des chenilles du pin, m'avait donné envie depuis longtemps de connaître cette soie, et les chenille à qui elle est due. En faisant réponse à M. Raoul, je le priai de m'envoyer un nid de ces chenilles ; il eut l'obligeante attention de me le faire peu attendre, il m'en envoya un par le premier courrier qui partit après l'arrivée de celui par qui ma lettre lui avait été apportée. Le temps où je lui avais demandé, était celui où les chenilles d'un nid s'y sont retirées pour y passer l'hiver ; le nid arriva à bon port, et les chenilles dont il était peuplé ne parurent avoir souffert aucunement pour être venues en poste. Elles étaient en si bon état que plusieurs sortirent bientôt du nid, parce que je l'avais mis dans un cabinet où le printemps leur sembla être revenu. Je les portai ensuite dans un endroit plus froid, elles rentrèrent dans le nid, et n'en sortirent que quand 'air fut réellement devenu plus doux. Je voulus alors les nourrir, mais je ne pus avoir des feuilles de pins sur lesquels elles vivent : ce fut inutilement que je leur présentai des feuilles d'if, des feuilles d'épicéa, et d'autres feuilles que je jugeais les plus analogues à celles qui me manquaient. Elles périrent toutes successivement deux à trois semaines après que la douceur de la saison les eut invité à sortir, c'est à dire avant la fin de Mars. Nous verrons pourtant bientôt qu'il n'est pas sûr qu'elles soient péries de faim. M. Raoul m'a fait le plaisir de me renvoyer plusieurs de ces nids les années suivantes, autant que je lui en ai demandé. […]

page 152.

Les nids dont j'ai fait graver la figure, Planche VIII fig.1, était l'un des plus petits, il n'avait que huit pouces de longueur, et quatre pouces de diamètre à son gros bout ; mais les plus grands nids, et les plus petits sont faits sur le même modèle. Leur figure est toujours à peu près celle d'un cône renversé, ou pour parler moins noblement, et en donner une plus juste idée, le nid ressemble à un petit balai composé de beaucoup de feuilles étroites, telles que sont celles du pin ; des toiles de soie les ont forcées à prendre cette disposition, dans laquelle elles les maintiennent.

Page 155.

Les poils blancs ne sont point mêlés avec des poils feuille-morte : ils sortent immédiatement de la peau, et plus que d'ailleurs du milieu de la circonférence de chaque anneau, un peu au dessus des jambes ; Là il y a de chaque coté sur chaque anneau, ds poils qui forment une touffe, mais cette touffe n'a point un tubercule pour base. Pour revenir à la petite cavité renfermée par un rebord, Mlle du *** y observa encore une particularité : le dedans était rempli d'une matière comme cotonneuse, qui était formée de poils courts. [Planche VII fig.5]. Pendant que la chenille se donnait des mouvements, qu'elle ouvrait et qu'elle fermait cette espèce de stigmate, de petits flocons de ce coton s'élevait au dessus des bords de la cavité : ils paraissaient n'être plus adhérents au corps. Aussi étaient-ils poussés hors de l'enceinte, et quelquefois même ils étaient dardés dehors à quelque hauteur. Lorsque Mlle du *** voulut me faire voir le jeu de ces flocons, aucune des chenilles que je lui avais remises, ne voulut le montrer. Celles qu'elle avait eues venaient de sortir de leur nid pour la première fois depuis leur arrivée. J'eus quelque temps après un nouveau nid de ces chenilles, elles en sortirent, je fus attentif à les observer , et je vis le jeu des flocons de poils cotonneux. Apparemment que les poils courts, renfermés dans la petite enceinte, tiennent peu ensemble lorsque la chenille commence à quitter son nid, ; que les mouvements qu'elle se donne, achève de les détacher, et que ces mouvements sont même capables de les darder en l'air.

Aussi quelques jours après que ces chenilles ont commencé à sortir de leur nid, il ne paraît plus de poils dans ces enceintes, ou au plus il en paraît une petite touffe à chaque bout de l'ovale intérieur. On en voit alors une partie de la mécanique qui peut aider à les faire sortir, et même à les faire sauter, car dans certains moments, on voit que la partie du milieu de l'enceinte s'élève en pyramide bien au dessus des rebords de l'ovale.

Page 158 : la chrysalide puis le papillon 158-162 :

La chrysalide de cette chenille du pin [Planche VIII fig.4 et 5] est de la couleur la plus ordinaire aux chrysalides, d'un brun marron, mais la forme a quelque chose de particulier : sa partie antérieure est pointue, et beaucoup plus pointue que la postérieure : celle-ci est arrondie, et a deux courts crochets ; dans les chrysalides des autres chenilles, c'est le bout postérieur qui est pointu, et l'antérieur qui est arrondi.

Ce n'a été que vers la fin de juillet que les papillons de mon poudrier [Planche VIII fig. 6 à 9]ont quitté l'état de chrysalide, qu'ils sont sortis de terre. Le fond de couleur de leurs ailes supérieures est un gris qui n'est pas de la même nuance sur celles de tous ces papillons : le gris de celles-ci est un gris-blanc-cendré ; le gris de celles de quelques autres est un gris-brun ; des rayes brunes transversales, très ondées, et des taches brunes sont distribuées sur ce fond : le dessous des mêmes ailes est tout gris ; les deux cotés des ailes inférieures sont d'un gris clair, d'un gris presque blanc.

Ce papillon qui n'a rien dans les couleurs de ses ailes de propre à le faire bien distinguer de mille autres, a deux particularités qui ne permettent pas qu'on le confonde avec aucun de ceux que j'ai observés jusqu'ici. La première, et seulement remarquable dans les femelles de cette espèce, c'est que sur la partie supérieure de leur corps près du derrière, il y a une plaque brune, plus relevée que ce qui l'entoure, et un peu luisante [Planche VIII fig.8 ee] ; le reste du corps est velu et feuille-morte. La couleur, la forme et le luisant de cette espèce de plaque arrêtèrent mon attention la première fois que je la vis. Je tenais une épingle à la main, avec laquelle je la touchai, pour examiner la structure. Le frottement de l'épingle produisit un petit spectacle qui me surprit : sur le champ je vis une nuée de petites paillettes qui se détacha. Ces paillettes s'éparpillèrent de toutes parts, quelques-unes furent comme dardées en haut, d'autres sur les cotés ; mais le fort de la nuée fut de celles qui tombèrent doucement par terre. Chacun de ces corps que j'appelle des paillettes sont des lames [Planche VIII fig.12] extrêmement minces, qui ont quelques ressemblances avec les poussières des ailes des papillons, mais qui sont bien autrement grandes ; quelques unes ont plus d'une ligne et demi de longueur et les plus courtes ont une ligne. Leur figure est celle d'espèces de palettes : un de leurs bouts est pointu ; c'est celui qui est piqué dans la peau ; de là elles vont en s'élargissant, en prenant un peu de rondeur jusques à leur autre bout qui est arrondi, et l'endroit où elles sont le plus larges. Là leur largeur est à peu près égale à la moitié de leur longueur. Elles ne sont pas absolument planes, elles sont courbées de manière que celle de leur face qui est la plus proche du corps du papillon est un peu concave, et par conséquent la face supérieure et opposée est convexe.

La plaque élevée qui se fait remarquer sur le derrière de ces papillons est donc un amas, et un amas prodigieux de ces espèces d'écailles en forme de palettes : en frottant à diverses reprises cette plaque avec la pointe d'une épingle ou d'un canif, on peut faire tomber plusieurs fois des pluies de ces écailles : on est étonné qu'il puisse y en avoir autant d'entassées dans un si petit espace, mais c'est qu'elles sont extrêmement minces ; elles sont par conséquent légères ; d'où il arrive que pour peu qu'il y ait d'agitation dans l'air, elle suffit pour en faire élever assez haut un grand nombre, et pour en disperser beaucoup d'autres de différents cotés, indépendamment de celles qui tombent par terre.

Si on observe avec la loupe la plaque formée de toutes des petites écailles [fig.11], on voit qu'elles sont posées en recouvrement les unes sur les autres, mais de façon qu l'intérieur ne déborde de presque rien sur la supérieure.

Je ne sais s'il y a des papillons mâles de cette espèce sur le derrière desquels on trouve cette plaque d'écaille, mais je ne l'ai trouvée à aucun de ceux qui sont nés chez moi, et je l'ai vu à toutes les femelles. Celles-ci ont bien l'air d'en faire quelque usage pour envelopper leurs œufs : ces écailles ainsi placées sur le derrière, et si aisées à détacher, ont une forte analogie avec les poils entassés autour du derrière de certains papillons, et que nous leur avons vu mettre en œuvre avec tant d'adresse. Mais les papillons des chenilles du pin n'ont pas voulu pondre chez moi, et, par conséquent, ils ne m'ont point appris s'ils emploient ces écailles pour couvrir leurs œufs, ni ce qu'ils font de tant d'écailles rassemblées autour de leur derrière qui ne leur ont pas été données et placées là pour être inutiles.

(Voir ici [La Ponte]  le rôle de ces écailles et la justesse de déduction de Réaumur : http://www.insectes-net.fr/processionnaire/process2.htm   )

 

QUATRIEME MEMOIRE.

Mémoire IV. Page 179-204. Planches X à XII

DES CHENILLES QUI VIVENT EN SOCIETE PENDANT TOUTE LEUR VIE : A l'occasion desquelles on examine la cause des démangeaisons et des cuissons de peau qui sont produites par quelques chenilles.

De toutes les républiques de chenilles que je connais, les plus considérables sont celles d'une espèce de chenilles qui vit sur le chêne. Chacune de ces républiques, comme les autres dont nous avons parlé, n'est pourtant qu'une même famille, elle n'est de même formée que de chenilles nées d'un seul papillon, mais c'est une famille bien nombreuse : il y en a telle qui est peut-être composée de plus de 600, et même de 700 à 800 chenilles.

Page 197

Il faut pourtant avouer qu'il y en a qui en certains temps sont même à craindre, lorsqu'on ne fait que les observer de près, quoiqu'on ne les touche pas. Elles sont pour ainsi dire entourées d'une atmosphère dans laquelle voltigent de petits poils courts, et qui sont comme d'autant de petits dards qui pénètrent dans la peau, pour peu qu'ils viennent à la toucher. Les chenilles qui vivent en si grandes sociétés sur le pin [Planche 7 fig.3], dont nous avons parlé dans le Mémoire précédent, sont de celles que je crois entourées d'une atmosphère si propre à exciter des démangeaisons. Il m'est arrivé bien des fois d'en sentir, après les avoir considérées de près, sans les avoir maniées.

Aussi avons-nous vu dans le Mémoire précédent qu'elles ont sur le dos des espèces de stigmates, différents de ceux par lesquels elles respirent l'air, et qu'il y a des temps où des flocons de poils sont visiblement dardés assez loin par ces stigmates. Alors, assurément, de leurs plus petits poils, et qui n'étaient pas amoncelés, peuvent être portés et dispersés par des mouvements de la chenille, qui ne sufissent par pour détacher des flocons.

.

Les Pityocampes, c'est à dire, les chenilles du Pin et Epicéas, sont aussi fines qu'un petit doigt humain, et aussi long que la largeur de trois doigts. Ils ont onze incisions entre la tête et la queue, et ils ont 16 pattes comme les autres chenilles, précisément trois sur les deux cotés de la tête, quatre sur les deux cotés du milieu du corps, et une de chaque coté de la queue : mais la premières sont en crochet et petites, avec lesquelles elles trouvent leur chemin, et les autres sont plus larges et dentelées comme des scies, afin de mieux s'accrocher aux branches. La tête est comme celle des fourmis, le reste est semblable aux autres chenilles. Elles sont couvertes de poils et complètement entourées d'épines pointues ; les poils des cotés sont blancs et brillent dans le dos ; la partie médiane est ornée de points comme des yeux : les épines étant rasées, il y a une peau noire en dessous, leurs poils très fins, qui piquent plus vivement qu'une aiguille, et causent une grande douleur, un échauffement, de la fièvre, des fourmillements, et un malaise général. Le poison rentre subitement sans aucun sens de la blessure, et est transporté de part près des intestins. Elles tissent une toile fine comme les araignées, dessinant et disposant leur filet avec leurs pattes antérieures. Durant la nuit elles rentrent à l'intérieur, comme sous une tente, où elles échappent au froid et au vents. La matière dont est faite cette tente est si solide et si fine, qu' elles ne sont menacées ni par les plus forts vents, ni par les pluies ; et elles sont si spacieuses qu'un millier de chenilles peuvent y trouver place. Elles font leur toiles dans les petites touffes d' aiguilles de Pins et d'Épicéas, où elles ne vivent pas en solitaires comme les autres, mais en colonies. Moyen par lequel elles étendent leur course, elles tissent et transportent leur toile avec elles. Et dans la journée, seulement s'il fait beau, les plus grandes accompagnant les plus petites par troupes, et ayant dénudé l'arbre de ses aiguilles, car elles le dévastent totalement, elles travaillent durement au tissage. Seulement ce fléau des Pins et Épicéas n'atteint pas les autres conifères. Sur le Mont Athos, dans les Bois du Trentin, et dans les Alpes, elles abondent, en raison de la quantité de nourriture qu'elles y trouvent, comme en atteste Matthiolus. Ce sont vraiment les créatures les plus venimeuses, que vous les touchiez superficiellement avec les mains, ou qu'elles vous atteignent par voie interne. Elles sont considérées de longue date comme du poison, puisque Ulpian interprétant la loi Cornélienne De Sicariis concernant les meurtriers privés réclame contre eux qu'ils soient punis en leur donnant à boire une Processionnaire du Pin. Sect. Alium . ff. ad. Leg. Corn. De fic.

Signes de blessure par Processionnaire du Pin et traitement. 

Ancre "Lorsqu'on a léché une chenille, la douleur affecte sévèrement la bouche et le palais ; le corps de la langue et l'estomac sont fortement enflammés par le poison corrosif : aussi ils entraînent une terrible douleur, alors qu'au début cela ressemblait à une plaisante sensation de picotement. Un fort échauffement s'ensuit, ainsi qu'une répugnance à l'égard de la nourriture, et un désir incessant, mais infructueux de vomir. A la longue, si les soins ne sont pas donnés, la brûlure s'étend à tout le corps et l'estomac devient aussi ulcéré que par l'arsenic. Dioscoride. Aetius, Pline. Celse. Galien. Item II simpl. c.5. Et Avicenne Fos. Cap. 25. C'est pourquoi Aetius et Aegineta tiennent comme dangereux de servir les repas sous les Pins, ou de se reposer dessous, car, attirées peut-être par la viande ou le les vapeurs de bouillon, ou par le bruit des hommes, ces chenilles du Pins pourraient tomber sur la viande, ou laisser tomber leur semence, qui est aussi dangereuse qu'elles-mêmes. Ceux qui sont atteint par de tels maux devront utiliser les traitements en vigueur contre les Cantharides, car les mêmes moyens les soigneront : c'est à dire l'huile de Coing, appelée melinum oleum, qui doit être bue deux ou trois fois, pour déclencher le vomissement, comme l'a prescrit Dioscoride dans Aetius. Elles sont générées, ou plutôt régénérées, comme le Convolvulus, par la nourriture d'automne laissée dans la toile sur certaines aiguilles, ou du Convolvulus lui-même corrompu, comme le pense Scaliger."

Commentaires :

Matthiolus : voir Mattioli, Pietro Andrea dans la traduction française : - Les Commentaires de M.P. André Matthiole,... sur les six livres de la matière médicinale de Pedacius Dioscoride,... traduits de latin en françois par M. Antoine Du Pinet... augmentez... d'un Traité de chymie en abrégé... par un docteur en médecine. Derniere édition Lyon : J.-B. de Ville, 1680. Moffet s'inspire du Livre II chapitre LV page 164 :

"Quant aux Chenilles des Pins, les vallées d'Ananie et de Fleme auprès de trente en sont toutes garnies parce qu'il y a force Pins. Elles font leurs nids aux cimes des branches des Pins, où on les voit par milliers, velues et roussâtres, avec plusieurs petites peaux dont elles sont enveloppées et revêtues. L'Hiver elles se cachent en ces petites peaux, et échappent par ce moyen la rigueur de l'Hiver. Leurs nids sont grands, et en peuvent tenir mille. Les pellicules dont elles sont enveloppées semblent à de fins draps de soie : mais elles sont plus subtiles. Elles sont fort bonnes à étancher le sang, étant appliquées : Voilà donc quant aux chenilles des Pins. "

 

Ailleurs, Moffet recopie Matthiolus :: Livre VI chapitre II page 496 : 

« Soudain qu'on a avalé des chenilles de Pin, il s'ensuit une grande douleur en la bouche, et au palais : et sent-on une inflammation véhémente en la lange, au ventre et en l'estomac. On a d'ailleurs, une douleur indicible des intestins : de sorte qu'il semble au patient qu'on lui ronge les boyaux. Tout son corps est en chaleur : et sent une anxiété intolérable. On y doit pourvoir avec les mêmes remèdes dont on use contre les Cantharides. Toute fois, au lieu d'huile d'olive simple, et d'huile de racine de Flambe, il faudra user d'huile de Pommes de Coing. 

.

–Ulpianus in Lex Cornelia De sicariis et veneficis. (Loi Cornélienne contre les assassins et les empoisonneurs) : 3. Alio senatus consulto effectum est, ut pigmentarii, si cui temere cicutam salamandram aconitum pituocampas aut bubrostim mandragoram et id, quod lustramenti causa dederit cantharidas, poena teneantur huius legis. .Les Lois Cornéliennes ont été promulguées par Cornelius Sylla. http://droitromain.upmf-grenoble.fr/Leges/cornelia_sicariis.gr.html

Les Pityocampes, c'est à dire, les chenilles du Pin et Epicéas, sont aussi fines qu'un petit doigt humain, et aussi long que la largeur de trois doigts. Ils ont onze incisions entre la tête et la queue, et ils ont 16 pattes comme les autres chenilles, précisément trois sur les deux cotés de la tête, quatre sur les deux cotés du milieu du corps, et une de chaque coté de la queue : mais la premières sont en crochet et petites, avec lesquelles elles trouvent leur chemin, et les autres sont plus larges et dentelées comme des scies, afin de mieux s'accrocher aux branches. La tête est comme celle des fourmis, le reste est semblable aux autres chenilles. Elles sont couvertes de poils et complètement entourées d'épines pointues ; les poils des cotés sont blancs et brillent dans le dos ; la partie médiane est ornée de points comme des yeux : les épines étant rasées, il y a une peau noire en dessous, leurs poils très fins, qui piquent plus vivement qu'une aiguille, et causent une grande douleur, un échauffement, de la fièvre, des fourmillements, et un malaise général. Le poison rentre subitement sans aucun sens de la blessure, et est transporté de part près des intestins. Elles tissent une toile fine comme les araignées, dessinant et disposant leur filet avec leurs pattes antérieures. Durant la nuit elles rentrent à l'intérieur, comme sous une tente, où elles échappent au froid et au vents. La matière dont est faite cette tente est si solide et si fine, qu' elles ne sont menacées ni par les plus forts vents, ni par les pluies ; et elles sont si spacieuses qu'un millier de chenilles peuvent y trouver place. Elles font leur toiles dans les petites touffes d' aiguilles de Pins et d'Épicéas, où elles ne vivent pas en solitaires comme les autres, mais en colonies. Moyen par lequel elles étendent leur course, elles tissent et transportent leur toile avec elles. Et dans la journée, seulement s'il fait beau, les plus grandes accompagnant les plus petites par troupes, et ayant dénudé l'arbre de ses aiguilles, car elles le dévastent totalement, elles travaillent durement au tissage. Seulement ce fléau des Pins et Épicéas n'atteint pas les autres conifères. Sur le Mont Athos, dans les Bois du Trentin, et dans les Alpes, elles abondent, en raison de la quantité de nourriture qu'elles y trouvent, comme en atteste Matthiolus. Ce sont vraiment les créatures les plus venimeuses, que vous les touchiez superficiellement avec les mains, ou qu'elles vous atteignent par voie interne. Elles sont considérées de longue date comme du poison, puisque Ulpian interprétant la loi Cornélienne De Sicariis concernant les meurtriers privés réclame contre eux qu'ils soient punis en leur donnant à boire une Processionnaire du Pin. Sect. Alium . ff. ad. Leg. Corn. De fic.

Signes de blessure par Processionnaire du Pin et traitement. 

Ancre "Lorsqu'on a léché une chenille, la douleur affecte sévèrement la bouche et le palais ; le corps de la langue et l'estomac sont fortement enflammés par le poison corrosif : aussi ils entraînent une terrible douleur, alors qu'au début cela ressemblait à une plaisante sensation de picotement. Un fort échauffement s'ensuit, ainsi qu'une répugnance à l'égard de la nourriture, et un désir incessant, mais infructueux de vomir. A la longue, si les soins ne sont pas donnés, la brûlure s'étend à tout le corps et l'estomac devient aussi ulcéré que par l'arsenic. Dioscoride. Aetius, Pline. Celse. Galien. Item II simpl. c.5. Et Avicenne Fos. Cap. 25. C'est pourquoi Aetius et Aegineta tiennent comme dangereux de servir les repas sous les Pins, ou de se reposer dessous, car, attirées peut-être par la viande ou le les vapeurs de bouillon, ou par le bruit des hommes, ces chenilles du Pins pourraient tomber sur la viande, ou laisser tomber leur semence, qui est aussi dangereuse qu'elles-mêmes. Ceux qui sont atteint par de tels maux devront utiliser les traitements en vigueur contre les Cantharides, car les mêmes moyens les soigneront : c'est à dire l'huile de Coing, appelée melinum oleum, qui doit être bue deux ou trois fois, pour déclencher le vomissement, comme l'a prescrit Dioscoride dans Aetius. Elles sont générées, ou plutôt régénérées, comme le Convolvulus, par la nourriture d'automne laissée dans la toile sur certaines aiguilles, ou du Convolvulus lui-même corrompu, comme le pense Scaliger."

Commentaires :

Matthiolus : voir Mattioli, Pietro Andrea dans la traduction française : - Les Commentaires de M.P. André Matthiole,... sur les six livres de la matière médicinale de Pedacius Dioscoride,... traduits de latin en françois par M. Antoine Du Pinet... augmentez... d'un Traité de chymie en abrégé... par un docteur en médecine. Derniere édition Lyon : J.-B. de Ville, 1680. Moffet s'inspire du Livre II chapitre LV page 164 :

"Quant aux Chenilles des Pins, les vallées d'Ananie et de Fleme auprès de trente en sont toutes garnies parce qu'il y a force Pins. Elles font leurs nids aux cimes des branches des Pins, où on les voit par milliers, velues et roussâtres, avec plusieurs petites peaux dont elles sont enveloppées et revêtues. L'Hiver elles se cachent en ces petites peaux, et échappent par ce moyen la rigueur de l'Hiver. Leurs nids sont grands, et en peuvent tenir mille. Les pellicules dont elles sont enveloppées semblent à de fins draps de soie : mais elles sont plus subtiles. Elles sont fort bonnes à étancher le sang, étant appliquées : Voilà donc quant aux chenilles des Pins. "

 

Ailleurs, Moffet recopie Matthiolus :: Livre VI chapitre II page 496 : 

« Soudain qu'on a avalé des chenilles de Pin, il s'ensuit une grande douleur en la bouche, et au palais : et sent-on une inflammation véhémente en la lange, au ventre et en l'estomac. On a d'ailleurs, une douleur indicible des intestins : de sorte qu'il semble au patient qu'on lui ronge les boyaux. Tout son corps est en chaleur : et sent une anxiété intolérable. On y doit pourvoir avec les mêmes remèdes dont on use contre les Cantharides. Toute fois, au lieu d'huile d'olive simple, et d'huile de racine de Flambe, il faudra user d'huile de Pommes de Coing. 

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–Ulpianus in Lex Cornelia De sicariis et veneficis. (Loi Cornélienne contre les assassins et les empoisonneurs) : 3. Alio senatus consulto effectum est, ut pigmentarii, si cui temere cicutam salamandram aconitum pituocampas aut bubrostim mandragoram et id, quod lustramenti causa dederit cantharidas, poena teneantur huius legis. .Les Lois Cornéliennes ont été promulguées par Cornelius Sylla. http://droitromain.upmf-grenoble.fr/Leges/cornelia_sicariis.gr.html

Réaumur, Mémoire III tome 2, anneau et "stigmate" de Processionnaire du Pin, Planche VII fig. 3-7.

Réaumur, Mémoire III tome 2, anneau et "stigmate" de Processionnaire du Pin, Planche VII fig. 3-7.

SOURCES ET LIENS.

 

 

DEMOLIN (G.) 1963 Les 'miroirs' urticants de la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa Schiff.) - Revue de Zoologie agricole et appliquée, 1963

— FRAVAL (Alain), 2007, -Les Processionnaires. Première partie. La Processionnaire du Pin. OPIE - Insectes n°147, pages 35 à 39.

 

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i147fraval3.pdf

— FABRE Jean-Henri-Casimir), 1898, Souvenirs entomologiques  chapitres 18 à 23 de la série VI 

http://www.e-fabre.com/e-texts/processionnaire.htm

— FRAVAL (Alain), 2010, Les insectes fileurs de soie INRA OPIE-Insectes http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i156fraval1.pdf

LAMY (Michel), Novak (Françoise), 1987, The oak processionary caterpillar (Thaumetopoea processionea L.) an urticating caterpillar related to the pine processionary caterpillar (Thaumetopoea pityocampa Schiff.) (Lepidoptera, Thaumetopoeidae) Experientia April 1987, Volume 43, Issue 4, pp 456-458

http://link.springer.com/article/10.1007%2FBF01940453

 

Thaumetopoein: An urticating protein from the hairs and integument of the pine processionary caterpillar (Thaumetopoea pityocampa schiff., Lepidoptera, Thaumetopoeidae)

Michel Lamy 1, Marie-Hélène Pastureaud 1, Françoise Novak 1, Georges Ducombs 2, Philippe Vincedeau 2, Jean Maleville 2, Lucien Texier 2

LAMY  M et al. 1987, : "Thaumetopoein: an urticating protein from the hairs and integument of the pine processionary caterpillar (Thaumetopoea pityocampa Schiff.)" Toxicon 24/4/1986. pages 347-56.

Abstract

Hairs of the Thaumetopoea pityocampa caterpillar (Lepidoptera) cause a cutaneous reaction in man and animals. The irritating fraction extracted from hairs contains soluble proteins which were separated by various electrophoretic and immunoelectrophoretic techniques. Some of these proteins are present also in cuticle and haemolymph. One protein of 28,000 mol. wt is hair specific and caused a reaction in pig skin identical to that produced by hair extract. It is therefore an urticating protein which we have named thaumetopoein. This protein is formed of two subunits of molecular weights 13,000 and 15,000. It is present in large quantities in the glands producing urticating hairs.

— MITALI (Ettore), 2015, Proteins associated with the urticating setae of the Pine processionary Moth  Thaumetopoea pityocampa (Denis & Schiffermüller 1775) Supervisor: Prof. Andrea Battisti Co-supervisor: Dr. Laura Berardi, Master Thesis in forest and environmental sciences. 

 

http://tesi.cab.unipd.it/47891/1/Mitali,_Ettore.pdf

MONEO   I., Battisti A., Dufour B., García-Ortiz J.C., González-Munoz M., Moutou F., Paolucci P., Petrucco Toffolo E., Rivière J., Rodriguez-Mahillo A.I., Roques A., Roques L., Vega J.M. & Vega J. (2015). Medical and Veterinary Impact of the Urticating Processionary Larvae. In: Processionary moths and climate change: an update (ed. A. Roques). Springer-Quae, Dordrecht: 359-410.

— RÉAUMUR (René-Antoine Ferchault de ),1734-1742,  Mémoires pour servir à l'Histoire des insectes, Tome 2, 

 

— Références Thaumetopoea INRA 

http://www7.inra.fr/urticlim/publications__1/references_thaumetopoea_generalites

— http://aramel.free.fr/INSECTES13-41'-1.shtml

— http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/20421/RFF_1970_S_LBF_220.pdf?sequence=1?

— http://insectes-net.fr/processionnaire/process5.htm

— http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/zoologie-1/d/la-chenille-processionnaire-du-pin_700/c3/221/p4/

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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