Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper. I. Le rond-point du chœur : les baies 100, 101 et 102.
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Voir aussi :
Vitraux du chœur II : Les fonds damassés des vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper (vers 1417). Baie 100 et 109.
Orphano tu eris adiutor : des armoiries épiscopales dans la cathédrale de Quimper.
L'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité de Kerfeuteun à Quimper.
Les vitraux de François Dilasser à la chapelle de Ty-Mamm-Doué à Quimper. Octobre 2014
La bannière de Annaïg Le Berre à la chapelle de Ty Mamm Doué, paroisse de Kerfeunten à Quimper.
Exposition de paramentique à Ty-Mamm-Doué : Laurent Bourlès, tailleur des chanoines de Quimper.
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Le chevet de la cathédrale de Quimper comprend un chœur de quatre travées droites, accompagné d'un bas-coté et de chapelles rectangulaires, puis un rond-point à cinq pans, contourné par un déambulatoire desservant cinq chapelles rayonnantes. L'élévation est à trois niveaux : arcades, triforium, fenêtres hautes à réseaux rayonnant. (Y. Gallet, 2009).
Les vitraux de la cathédrale de Quimper peuvent être répartis en trois ensembles selon leur date : les vitraux des 13 fenêtres hautes du chœur (numérotées de 100 à 112) datant de 1417-1419 et commandités par le duc Jean V sous l'épiscopat de Gatien de Monceaux (1408-1416) puis de Bertrand de Rosmadec ; ceux des 16 fenêtres hautes du transept et de la nef, datant de 1495-1497 sous le règne de Charles VIII et d'Anne de Bretagne (n°113 à 116 et 118 à 132); et ceux des verrières basses, datant de la fin du XIXe et du XXe siècle (n° 0 à 35 ; 117 et 118).
Les vitraux du chœur appartiennent donc à la liste assez courte des vitraux bretons du début du XVe siècle, avec la maîtresse-vitre de Runan, la baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit, la chapelle Saint-Jacques de Merléac, et des fragments inclus dans la nef de la Collégiale de Guerche-de-Bretagne.
Voir :
Ces verrières témoignent — à l'exception de celle de Merléac, commanditée par le connétable de France Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan—du mécénat du duc Jean V. Sorti vainqueur de la Guerre de Succession qui l' opposait aux Penthièvre et au saint Charles de Blois, son père Jean IV de Monfort s'était montré fort déterminé à assurer son pouvoir politique par un vaste programme de construction de sanctuaires. Jean V et son épouse Jeanne de France poursuivirent ce projet. Soucieux d'affirmer un pouvoir quasi royal sur le duché de Bretagne, le duc impose partout son image coiffé de la couronne d'or des rois de Bretagne, et revêtu de la parure d'hermine ; il place ses armoiries d'hermine plain en sommité des maîtresse-vitres (associées à celles aux fleur-de-lys de son épouse, fille du roi Charles VI). A Quimper, la cathédrale porte ses armoiries sur les trois portails. Sur le porche occidental, son blason tenu par le lion de Monfort casqué, est encadré par les armes de Jeanne de France, par celles de ses trois fils, celles de l'évêque Bertrand de Rosmadec et enfin celles de ses quatre principaux vassaux, les seigneurs de Nevet (Plogonnec), de Botigneau (Clohars-Fouesnant, de Guengat, et Du Quélennec (Le Faou).
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Le programme iconographique des vitraux du chœur ne se comprend bien qu'en examinant d'abord comment les baies s'intègrent au réseau des nervures de la voûte, à 20 mètres du sol, et surtout en s'intéressant aux clefs armoriés qui s'y trouvent réparties. En sommité, au point de convergence des huit nervures de l'abside, se trouve les armes du duc Jean V. Derrière elles, celles de son épouse la duchesse Jeanne. Puis, échelonnés en position plus basse sur les nervures rayonnantes, six armoiries, celles de l'évêque Gatien du Monceaux et de cinq de ses chanoines. Le pouvoir ducal s'affirme donc (en domination ou en protection) au dessus du pouvoir de l'évêque et de celui du chapitre cathédrale. J'ai repris la numérotation de Renè-François Le Men qui les a décrit ainsi en 1877 :
N° 1. Première clef de voûte à partir du rond-point : Targe d’hermines timbrée d’un casque taré de profil, sommé du lion de Montfort assis entre deux cornes de bœuf ; le casque orné de lambrequins ; l’écu soutenu par deux anges ; — Jean V de Montfort,, dit le Bon, duc de Bretagne (1399-1442), marié à l’âge de cinq ans à Jeanne de France, fille de Charles VI roi de France.
Autour des armoiries du souverain du pays sont groupés, sur les nervures secondaires de la voûte, les six écussons suivants, qui portent les armoiries de l’évêque qui occupait le siège de Quimper, lors de la construction des voûtes du chœur, et celles de cinq de ses chanoines.
N° 2. Écu triangulaire timbré d’une crosse et soutenu par un lion, portant : d’azur à la fasce d’argent accompagnée de trois étriers d’or ; — Gatien de Monceaux, évêque de Quimper. Cet écu est le plus rapproché de celui du duc Jean V.
N° 3. Écu triangulaire portant : trois têtes de renard. — Alain de Penquelennec, reçu chanoine en 1394, vicaire général et archidiacre de Cornouaille en 1400. Le manoir de Penquelennec, construction du XVe siècle, existe encore dans la commune de Pemeurit. Sur le manteau de la cheminée de la grande salle, est un écusson en relief portant les mêmes armes surmontées d’un lambel à trois pendants. Plusieurs chanoines de ce nom, entre autres Raoul de Penquelennec, reçu en 1399, figurent dans les titres du chapitre de Quimper, au XIVe et au XVe siècle.
N° 4. Écu triangulaire : pallé d’argent et d’azur de six pièces ; — Bertrand de Rosmadec, reçu chanoine de la cathédrale, en 1408 , et qui fut depuis évêque de Quimper, de 1416 à 1445.
N° 5. Écu triangulaire portant : une croix pattée, accompagnée à senestre de deux roses ou quintefeuilles ; sur le tout un lambel à trois pendants ; — Rolland de Lezongar, seigneur de Pratanras, chanoine en 1418. Ces armes diffèrent peu de celles de la seigneurie de Pratanras, en la paroisse de Penhars, qui sont : d’azur à la croix d’or cantonnée à dextre d’une fleur de lys de même.
N° 6. Écu triangulaire : d’argent à la macle d’azur ; — Jean de Tréanna, chanoine en 1418.
N° 7. Écu triangulaire portant : d’argent au croissant de gueules accompagné de trois étoiles de même ; — Glazren de Pendreff (Penandreff), reçu chanoine le 29 janvier 1399.
N° 8. Écu triangulaire parti de Bretagne et de France, tenu par une femme dont on ne voit que, la tête et les mains ; — Jeanne de France, fille du roi Charles VI, femme de Jean V, duc de Bretagne.
Blason n°1 : Écu d’hermines timbré d’un casque taré de profil, sommé du lion de Montfort assis entre deux cornes de bœuf ; le casque orné de lambrequins ; l’écu soutenu par deux anges ; — Jean V de Montfort, dit le Bon, duc de Bretagne (1399-1442), photographie lavieb-aile.
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Armoiries de la duchesse de Bretagne Jeanne de France, parti de Bretagne et de France : clé de voûte du chœur, photo lavieb-aile
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En poursuivant la nervure médiane vers la nef, on trouve les armoiries de François, qui deviendra duc de Bretagne à la mort de sn père Jean V le 29 aoüt 1442. Puis viennent les armoiries de Kergloaguen puis ensuite la volumineuse clé de voûte portant l'écu échiqueté d’argent et de gueules, timbré sur son angle senestre d’un casque taré de profil, orné de lambrequins, et sommé de deux cornes de bœuf pour cimier de Jehan de Poulmic, gouverneur de Quimper en 1404 et pendant les années suivantes. Il trouva la mort le 6 mars 1426 lors du siège de St-James de Beuvron.
Armoiries de François, fils du duc Jean V : selon Le Men (1877)
N° 9. Écu, triangulaire couché, portant d’hermines plein, tenu par un personnage dont on ne voit que la tête, les mains et les pieds ; — le prince François, âgé de deux à trois ans, fils de Jean V de Montfort, et de Jeanne de France, qui fut duc de Bretagne sous le nom de François Ier, de 1442 à 1450.
L'archiviste de Quimper ne mentionne pas le lambel de gueules à trois pendants, placé en chef, caractéristique des armoiries du fils aîné du vivant de son père.
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Blason échiqueté d'argent et de gueules, timbré sur son angle senestre d’un casque taré de profil, orné de lambrequins, et sommé de deux cornes de bœuf pour cimier, de Jehan, sire de Poulmic, gouverneur de Quimper en 1404 et les années suivantes. Photographie lavieb-aile
Le chœur à quatre travées droites avec bas-côté et chapelles latérales est prolongé par un rond-point avec déambulatoire ouvrant sur cinq chapelles rayonnantes et une chapelle axiale consacrée à la Vierge, le tout mesurant 30 mètres de long.
"Le chœur ouvre sur ses bas-côtés par treize arcades en ogive portées sur de gros piliers cylindriques ou à pans coupés, les uns cantonnés, les autres enveloppés de colonnettes rondes engagées. Les cinq arcades du rond-point sont en lancette ; les huit autres sont des ogives équilatérales" (Le Men)
Les 13 verrières hautes du chœur relèvent du même parti-pris stylistique : "autour du grand Calvaire placé dans l'axe, une suite de niches blanches tendues de damas colorés devant lesquels sont campés des figures de saints. Ces personnages sont largement traités en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc, avec un emploi dosé de verres teintés dans la masse pour certains vêtements et accessoires. Ceux du coté sud protègent les donateurs laïcs, [...] quelques membres du clergé dont un évêque sont agenouillés aux pieds de certains saints au nord " (Gatouillat, 2005 p.28). Nous trouverons donc au sud, du chœur vers la nef les familles du Juch, de Bodigneau, de Lezongar, de Tréanna de Trémic-Bodigneau, et au nord, l'évêque Bertrand de Rosmadec, les chanoine Olivier de l'Hôtellerie, Pierre du Quinquis, Jacques Buzic et Jean de Tréanna. Les armoiries de ces bienfaiteurs de la cathédrale ont occupés les tympans des vitraux jusqu'aux destructions de 1793, et en leur absence, les identifications des personnages sont sujets à caution et incomplètes, basées sur les descriptions d'Aymar de Blois et de R-F. Le Men.
Parmi ces 13 verrières, les cinq arcades du rond-point accueillent cinq baies qui forment un sous-ensemble homogène, mais dans lequel il faut encore isoler les trois baies centrales, les seules qui soient visibles depuis la nef ou le transept : la baie 100 au centre et les deux baies latérales 101 et 102 . Les trois verrières y donnent à voir le duc Jean V (à gauche) accompagné de son fils François et guidé par saint Corentin, et la duchesse Jeanne accompagnée de sa fille et précédée par la Vierge, encadrant une Crucifixion.
La datation des verrières du chœur se fonde sur celle à laquelle la voûte a reçu sa polychromie, en août 1417 : on estime que les vitraux ont attendu cette peinture pour être mis en place. Françoise Gatouillat suggère qu'ils pourraient néanmoins être antérieurs de quelques années, en tenant compte par exemple de la présence présumée en baie 103 de la fille du duc Jean V, Anne : celle-ci est morte avant avril 1415.
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Plan de la cathédrale et de ses verrières numérotées (fenêtres hautes en vert) : le cadre rouge montre le rond-point. D'après Chaussepied, in Couffon et Le Bras.
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Un autre préalable à la découverte des vitraux du chœur est la compréhension de la formidable aventure humaine qui mène de leur création vers 1417 aux verrières actuellement visibles.
Le roman des trois verrières (d'après Gatouillat, 2005).
En 1842, le fond ancien des vitraux est comptabilisé : "sur les 47 lancettes du chœur, 34 possèdent encore leur panneau d'origine, et 3 autres peuvent être encore complétés". Quatorze ans plus tard, la restauration des trois baies centrales, considérées comme prioritaires, est confiée au verrier tourangeau Julien-Léopold Lobin. La baie 100 est presque entière (seul manque le panneau inférieur de la lancette de saint Jean), mais les verres sont trop altérés pour les moyens de restauration de l'époque. Lobin décide de le déposer et de le remplacer par un sujet similaire. Quand aux baies 101 et 103, elles sont très mutilées, et Lobin les remplace également par des verrières neuves. Les vitraux originaux sont remisés dans les magasins de la cathédrale.
Dix ans plus tard, afin de poursuivre les restaurations du chœur, la fabrique s'adresse à Antoine Lusson, le restaurateur de la Sainte-Chapelle ; mais, le travail achevé, on constate qu'il ne s'intègre pas avec le style du rond-point :
"M. Lobin de Tours exécuta trois verrières qui n'étaient point sans mérite, mais ne cadrèrent plus avec les vieux vitraux adjacents quand ceux-ci eurent été restaurés ; ces œuvres modernes furent données à la nouvelle église de Châteaulin et remplacées par les trois verrières que je viens de décrire ; celles-ci furent faites d'après les indications autrefois laissées par M. de Blois (de Morlaix). On s'accorde à en regarder l'exécution comme une très heureuse imitation du Moyen-Age. " (A. Thomas).
Lusson fait valoir qu'il est en mesure de produire des copies fidèles des verrières primitives mises en réserve, mieux accordées au fond ancien que les œuvres de son confrère. Une seconde verrière du Calvaire est aussitôt réalisée pour la fenêtre centrale, datée de 1869 et explicitement signée, et ses deux voisines sont également refaites. L'architecte Bigot, qui dirige les travaux de la cathédrale, prévoit de remployer les verrières de Lobin à l'église Saint-Idunet de Châteaulin, dont il vient de donner les plans. Seul le Calvaire de la baie n°100 y trouvera place, dans la grande baie du bras gauche du transept, et on ne sait ce qu'il est advenu des deux autres.
Lusson prend modèle sur les panneaux anciens déposés et stockés dans la cathédrale, les reproduit par calques (actuellement conservés dans une tour de l'édifice), et les raccorde à des parties manquantes par des pièces de son invention. Le travail achevé, la fabrique lui abandonne , selon une pratique courante à l'époque, les panneaux et fragments non réutilisés, qui ont probablement fait partie du fonds d'atelier jusqu'à la disparition de l'entreprise.
Au décès d'Antoine Lusson, en 1876, l'atelier est dirigé par Léon Lefèvre, puis, en 1880, par Pierre-Georges Bardon, mort en 1905 sans successeur signalé. Sans-doute est-ce à cette époque que les vitraux provenant de Quimper se sont trouvés dans le commerce d'art parisien. En 1986, le chanteur de l'Opéra-Comique Jean Mouliérat acquiert le château de Castelnau-Bretenoux, (Lot) et y accumule une importante collection d'art, qui sera léguée à l'État en 1936. Dans la chapelle du château ou "oratoire", il fait monter la Crucifixion de la baie axiale de Quimper, où elle est toujours admirée aujourd'hui par les visiteurs (diverses photographies en ligne). C'est Jean Lafond qui l'identifie en 1962 grâce aux dessins publiés par Ottin (qui travaillait avec Lusson) dans son ouvrage Le Vitrail de 1896.
En 1992-1993, à l'occasion de la restauration fondamentale menée sur le chœur entre 1989 et 1993 sous la direction de Benjamin Mouton, la restauration de la baie 100 et des baies nord 103 à 111 est confiée à l'atelier Le Bihan de Quimper, et celle de la baie 101 et des baies sud 102 à 112 à l'atelier de Michaël Messonnet ( élève d'Hubert de Sainte-Marie qui a repris l'atelier de Quintin). Jean-Pierre Le Bihan et son fils Antoine redécouvrent l'article de Jean Lafond, se rendent à Castelnau-Bretenoux où ils procèdent à un relevé photo de la baie dont "personne ne connaissait la provenance". Un second voyage permet de procéder aux calques de l'œuvre de 1417 ; j'emprunte ces photos au blog de Jean-Pierre Le Bihan, qui est aussi l'auteur d'un article sur cette restauration :
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-29890629.html
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Quatorze calques sont réalisés par Antoine Le Bihan ; une photo de détail du vitrail ancien est proposée sur le blog, permettant d'admirer la fidélité du travail qui va suivre.
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En effet, Antoine Le Bihan réalise alors pour la cathédrale une copie du vitrail : c'est celle-ci que nous pouvons admirer aujourd'hui. L'ancienne copie de Lusson est conservée en dépôt dans la salle de l'étage de la tour sud, avec tous les morceaux de plus de 10 cm en même temps retirés aux fenêtres voisines.
Résumé :
- Vers 1417 : réalisation des verrières hautes du chœur.
- 1842 : la baie 100 est presque intacte, les baies 101 et 102 sont très mutilées
- 1856 : Lobin crée trois verrières neuves, librement "copiées" de l'ancien. L'ancienne baie 100 est conservée.
- 1869 : Lusson dépose les vitraux de Lobin et les remplace par ses créations, copiées fidélement par calques des anciens. Les calques sont conservées.
- 1941 : les vitraux de la cathédrale sont démontés et stockés dans la chapelle Saint-Guénolé d'Ergué-Gabéric. Ils sont remontés après la guerre.
- 1987 : les vitraux du chœur sont tous déposés pour restauration.
- 1993 : Antoine Le Bihan crée pour la baie 100 une copie fidèle du vitrail ancien, retrouvé à Castelnau-Bretenoux. La baie n°100 actuelle date donc de 1993 mais reproduit fidèlement le vitrail de 1417 (sauf le panneau inférieur de la lancette de saint Jean).
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/page/10
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Nota bene : dans un message de mars 2018, Anne Ripeau signale que c'est elle qui fut, au début des années 1990, chargée par Messonnet de peindre les panneaux des baies 101 et 102.
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La suite du roman : les verrières des baies 101 et 102
Rappel : les vitraux anciens, très mutilés, ont été remplacés par ceux de Lobin (actuellement perdus) puis ceux de Lusson. Des calques ont été publiés par Ottin en 1896 dans Le Vitrail.
Les fragments anciens de l'ensemble des vitraux du chœur, conservés par Lusson, lui ont permis de confectionner des panneaux composites pour un antiquaire normand. Françoise Gatouillat les a identifié en 1993 dans des collections privées parisiennes (après un séjour dans le château de Conches -en-Ouche jusqu'en 1942), par confrontation aux calques d'Ottin et aux copies intégrées aux vitraux par Lusson. Il s'agit de six têtes de saints et donateurs provenant des baies sud et deux têtes des baies 101 et 102.
Ces dernières, de petite taille, sont vraisemblablement celles des enfants du duc Jean V. On y trouve aussi de menus débris d'architecture.
Ces pièces médiévales ont eu le mérite d'assurer que Lusson s'est montré scrupuleusement fidèle aux modèles originaux dans ses créations de 1867.
Hélas, la qualité de la grisaille employée au XIXe siècle s'est avérée bien moins résistante aux altérations que celle employée au début du XVe, et les ateliers Messonnet et Le Bihan ont du remplacer de nombreuses pièces des vitraux de Lusson, en s'attachant à conserver au maximum les éléments originaux.
En résumé, les baies actuelles 101 et 102 sont celles de Lusson en 1867, restaurées ou partiellement remplacées par Messonnet et Le Bihan et 1993, mais dont des éléments fragmentaires permettent de penser qu'elles sont le plus proche possible des vitraux d'origine.
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L. Ottin, Le Vitrail, figure 42 :https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/42/mode/2up
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LA BAIE N° 100, FENÊTRE D'AXE : CRUCIFIXION.
Il s'agit donc de la copie en 1993 par Antoine Le Bihan du vitrail d'origine.
Sur les fonds damassés inspirés des soieries dites lampas de Lucques, voir l'article cité en introduction.
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LANCETTE A : la Vierge.
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Lancette B. Le Christ en croix.
Un cartel posé de biais sous la croix indique : Ministère de la culture / Restauration des verrières hautes / du c[h]œur //Nord, J.P. et A. Le Bihan / Quimper. // Sud, H.S.M. M. Messon[n]et / Quintin // Architecte B. Mouton // 1992.
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Lancette C. Saint Jean.
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Le tympan.
Style gothique flamboyant :
On y voit des anges portant les instruments de la Passion : colonne de la Flagellation, échelle, couronne d'épines. Un ensemble associant le glaive de saint Pierre à la lame duquel est accroché l'oreille du serviteur du grand prêtre, le fouet de la Flagellation, trois clous et la lance. Et le soleil et la lune personnalisé.
Ottin, dans sa description page 173, se contente de signaler "des anges tenant les instruments de la Passion" : ces astres étaient-ils présents sur le vitrail initial ?
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Le soleil et la lune sont semblables à ceux qui figurent sur une Crucifixion de l'église Saint-Georges de Chevrières (Oise), vitrail daté de 1545 et attribué à Nicolas Leprince. Il a été restauré en 1860 par Lefèvre, et c'est sans doute à cette occasion que Louis Ottin en a levé un calque qu'il reproduit à la page 4 de son ouvrage.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0f/Chevri%C3%A8res_%2860%29%2C_%C3%A9glise_Saint-Georges%2C_verri%C3%A8re_n%C2%B0_0_-_Crucifixion_et_R%C3%A9surrection_du_Christ.JPG
Mais ce motif se trouve déjà chez Engrand Leprince en 1522 dans le Jugement Dernier de Saint-Étienne de Beauvais :
Diaporama (cliquez):
Lune et soleil à Chevrières, in Louis Ottin, 1896, Le Vitrail, page 4. // Engrand Leprince en 1522, Jugement Dernier de Saint-Étienne de Beauvais, photo lavieb-aile
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LA BAIE 101 DU DUC DE BRETAGNE.
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La lancette A: le futur duc François Ier présenté par saint François.
Lancette A, le futur duc François II, Baie 101 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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La lancette B : le duc Jean V présenté par saint Jean l'Évangéliste.
Lancette B, le duc Jean V, Baie 101 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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Lancette B, le duc Jean V, Baie 101 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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Lancette C. Saint Corentin, patron de la cathédrale..
"Saint Corentin, d’abord solitaire, puis premier évêque de Quimper, et patron de la cathédrale. Sous ses pieds est représenté un poisson en fasce. Cet attribut rappelle un miracle opéré par ce saint et rapporté en ces termes, par Albert le Grand : « Pour sa nourriture et sustentation en ceste solitude, Dieu faisoit un miracle admirable et continuel : car, encore qu’il se contentast de quelques morceaux de gros pain, qu’il mendioit quelques fois es villages prochains, et quelques herbes et racines sauvages, que la terre produisoit d’elle-même, sans travail ny industrie, lui envoya un petit poisson en sa fontaine, lequel tous les matins se présentoit au saint qui le prenoit et en coupoit une pièce pour sa pitance, et le rejetoit dans page l’eau, et tout à l’instant, il se trouvoit tout entier, sans lésion ni blessure, et ne manquoit tous les mati-ns, à se présenter à saint Corentin, qui faisoit toujours de mesme. » (R-F. Le Men 1877 pages 24-25 ).
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Lancette c, saint Corentin tenant son poisson, Baie 101 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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Baie 102, verrière de la Duchesse Jeanne de France.
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Lancette A : la Vierge à l'Enfant.
Lancette A, Vierge à l'Enfant, Baie 102 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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Lancette B. Jeanne de France, duchesse de Bretagne (1399-1433) présentée par saint Jean-Baptiste.
Lancette B. Jeanne de France, duchesse de Bretagne (1399-1433) présentée par saint Jean-Baptiste.Baie 102 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
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Lancette C. Anne de Bretagne présentée par sainte Anne.
L'atelier Lusson a repris ici le carton de la lancette précédente en l'adaptant pour figurer Anne de Bretagne, la fille aînée du duc Jean V et de Jeanne, présentée par une sainte . Cette dernière est identifiée comme sainte Anne par l'inscription S. ANNA. Elle tient une banderole où est écrit .S. anna ora pro nobis. Il n'est pas attesté que sainte Anne figurait dans le vitrail original. Mais lorsque Lusson a réalisé cette lancette, le culte de sainte Anne était en plein développement, comme en témoigne par exemple la reconstruction de la chapelle de Sainte-Anne-La-Palud en 1864, et la construction de la basilique de Sainte-Anne-d'Auray de 1866 à 1872.
Parmi les fragments des baies 101 et 102 conservés par Lusson et commercialisés, se trouve la tête d'une fillette correspondant selon toute vraisemblance à l'une des filles du couple ducal.
- Anne, l'ainée, est née en 1409 mais décédée en avril 1415. Le 19 juillet 1412, un contrat de mariage fut conclut avec le fils aîné du duc de Bourbon.
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Isabelle (1411 † 1442),
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Marguerite (1412 † 1421)
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Catherine (1417 † ap. 1444)
On ne peut donc exclure, et cela semble même beaucoup plus logique, que la fillette peinte dans le vitrail d'origine soit plutôt Isabelle, âgée en 1417 de 6 ans, et qui épousera le 1er octobre 1430 Guy XIV de Laval, devenant ainsi comtesse de Laval, et baronne de Vitré . Elle est aussi désignée sous le nom d'Isabeau de Bretagne, qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme fille du duc François II et sœur d'Anne de Bretagne.
Voici la tête ancienne, publiée par Françoise Gatouillat 2009.
Lancette C. Anne de Bretagne présentée par sainte Anne. Baie 102 du rond-point du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile
SOURCES ET LIENS.
CATHÉDRALE SAINT-CORENTIN DE QUIMPER. INAUGURATION DU PORTAIL OCCIDENTAL, 12 décembre 2008 : http://www.sdap-finistere.culture.gouv.fr/fichiers/dossiers/mon8-fasciculecathedrale2008v2ds.pdf
—ANDRÉ (Augustin), 1878, De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne, Rennes, Plihon, in-8°, 281 p. (Extr. des Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. XII.) page 299-304.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077642/f326.image
— AYMAR DE BLOIS (1760-1852), vers 1820. On doit à ce neveu du chanoine de Boisbilly une description des vitraux vers 1820.
A. de Blois, héritant de ce registre de Boisbilly, en fait don à l'évêque André, le 5 janvier 1804, mais le ré-annote en 1820 et 1821 et donne alors la description des vitraux et leur état. Il le remit de nouveau à l'évêque de Quimper, Mgr Graveran, le 5 septembre 1842 "pour l'usage de la cathédrale ". Il rajoute "malade d'une fluxion, charge son fils Louis de le remettre à l'évêque". (J-P. Le Bihan)
— BOISBILLY (Jean-Jacques-Archibald le Provost de la Boexière ,Chanoine de), vers 1770, Registre de Boisbilly, Arch. Dioc. Quimper, ,
Jean-Jacques Archambault Provost de Boisbilly (1735-1786). Docteur en théologie de la Sorbonne, vicaire général du diocèse de Rennes, il était abbé commandataire du Tronchet et chanoine de Quimper. Il possédait une des plus érudites bibliothèques de Quimper et on lui doit par ailleurs un plan de la cathédrale dressé en 1770 qui est une des sources les plus importantes sur la cathédrale avant la Révolution. Il avait dessiné l'architecture des fenêtres de la cathédrale en pleine page de 1770 à 1772. Ce travail devait être complété par la suite avec les dessins des vitraux, mais il fut malheureusement appelé à d'autres fonctions.
"La cathédrale de Quimper, qui figure au nombre des Monuments historiques du département du Finistère, n’a été jusqu’ici l’objet d’aucune publication de quelque importance. Vers l’année 1770, l’abbé de Boisbilly, syndic du chapitre de Quimper, avait, en vue d’une histoire de ce monument, réuni de nombreuses notes, et fait dresser un plan de l’église avec ses chapelles et ses autels. Dans sa réunion générale du 14 mai 1772, le chapitre le « pria de continuer l’ouvrage qu’il avait commencé sur la description détaillée de l’église cathédrale, » et décida « qu’il en serait fait un registre particulier. » (1)1 Sur ces entrefaites, l’abbé de Boisbilly fut appelé à Rennes pour prendre part aux travaux de la Commission intermédiaire des États de Bretagne dont il faisait partie. Les affaires importantes et multipliées de la Province ne lui permirent pas de mener à bonne fin son entreprise. Ses notes furent perdues, et il n’est resté comme souvenir du projet qu’il avait formé, qu’un registre grand in-folio, qui contient avec le plan de la cathédrale, les dessins au trait de ses fenêtres, dessins qui devaient être complétés par la peinture des vitraux. M. de Blois (de Morlaix), neveu de l’abbé de Boisbilly, a fait hommage de ce registre à Mgr l’évêque de Quimper, le 5 septembre 1849. Avant de s’en dessaisir, il avait pris le soin d’écrire au-dessous des dessins des fenêtres, une description sommaire des vitraux qu’elles contenaient encore en 1820 et 1821, mais à cette époque beaucoup étaient entièrement détruits. " (R-F. Le Men)
— BONNET (Philippe) 2003, Quimper, la cathédrale, Zodiaque, Paris
— COUFFON (René), 1963, « Etat des vitraux de la cathédrale Saint-Corentin au milieu du XIXe siècle par le baron de Gulhermy », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, tome LXXXIX, p. XCVII-CII
— COUFFON et LE BRAS, http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf
— DANIEL (Tanguy), (dir.), Anne Brignandy, Yves-Pascal Castel, Jean Kerhervé et Jean-Pierre Le Bihan, 2005, sous la direction de, Les vitraux de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, Presses Universitaires de Rennes / Société Archéologique du Finistère, 287 p. (ISBN 978-2-7535-0037-2).
— GALLET (Yves), Les ducs, l’argent, les hommes ? Observations sur la date présumée du chevet rayonnant de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper (1239) p. 103-116 http://books.openedition.org/pur/5315
— GALLET (Yves), 2009, "Quimper, cathédrale Saint-Corentin. L'architecture, (XIIIe-XVe sièle)", " Actes du Congrès Archéologique de France 2007 de la Société Française d'Archéologie.
— GATOUILLAT (Françoise), 2013, "Les vitraux de la cathédrale" , in Quimper, la grâce d'une cathédrale, sous la direction de Philippe Bonnet et al., La Nuée Bleue, Strasbourg, page 185-203,
— GATOUILLAT (Françoise), 2009, "Quimper, cathédrale Saint-Corentin. Les vitraux anciens." Actes du Congrès Archéologique de France 2007 de la Société Française d'Archéologie.
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 172.
— GUILHERMY (Ferdinand de), 1848-1862, Notes sur les diverses localités de France, Bnf, Nouv. acquis. française 6106 folio 335v et suivantes.
Le baron de Guihermy, membre de la Commission des Arts, visita Quimper le 2 octobre 1848 et rédigea un mémoire d'après ses notes. Nommé membre de la Commission des Monuments Historiques en 1860, il entreprit un voyage en France et séjourna à Quimper du jeudi soir 28 octobre 1862 au samedi 30 à midi et compléta alors ses premières notes. Les baies n'y sont pas numérotées et distribuées en cinq lieux : Vitraux de la chapelle des fonts, vitraux de la Nef, vitraux du transept, vitraux du chœur, vitraux de la chapelle terminale.
—LAFOND (Jean), 1962," Le Christ en croix de la cathédrale de Quimepr à Castelnau-Bretenoux", Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France p. 36-38.
— LA VALLÉE, 1847, "Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper", Bulletin archéologique de l'Association bretonne, t.I, p. 263-277.
— LE BIHAN (J.-P.), J.-F. Villard (dir.), 2005, Archéologie de Quimper. Matériaux pour servir l’histoire, t. 1 : De la chute de l’Empire romain à la fin du Moyen Âge, Quimper, 2005.
— LE BIHAN (J.-P.) 1993,, -"Gravures de repère sur les vitraux bretons des XVe et XVIe." Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXII
—LE BIHAN (Jean-Pierre), 1995, « La restauration des verrières hautes de la cathédrale de Quimper, » Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXIV, p.524-525
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 1997,« La verrière n°100 de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXVI, p. 175-201.
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2007, Blog
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-7003763.html
— LE MEN (René-François), 1877, Monographie de la cathédrale de Quimper [XII-XVe siècle], Quimper. p.243-244,
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1e08593c46eb46336af146045b16d0f4.pdf
— MACIAS-VALADEZ (Katia), 1997, "Les vitraux des fenêtres hautes de la cathédrale de Quimper : un chantier d'expérimentation et la définition d'un style quimpérois", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. LXXV, p. 204-242.
— OTTIN (L.), Le Vitrail, son histoire, ses manifestations diverses à travers les âges et les peuples, Librairie Renouard, H. Laurens éditeur, Paris, s.d. [1896] In-4°, 376 pages, 4 planche en couleurs, 15 phototypies, 12 planches en teinte hors texte, 219 gravures, de signatures, marques et monogrammes.
https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/42/mode/2up
— THOMAS (Abbé Alexandre), 1892, Visite de la cathédrale de Quimper. Arsène de Kerangal, 170 pages, p.117,
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— THOMAS (Abbé Alexandre) 1904, La cathédrale de Quimper, 1904, J. Salaun, 97 pages, p.51
LE MEN
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N° 1. Première clef de voûte à partir du rond-point : Targe d’hermines timbrée d’un casque taré de profil, sommé du lion de Montfort assis entre deux cornes de bœuf ; le casque orné de lambrequins ; l’écu soutenu par deux anges ; — Jean V de Montfort,, dit le Bon, duc de Bretagne (1399-1442), marié à l’âge de cinq ans à Jeanne de France, fille de Charles VI roi de France. 22 (1) Il y a, entre ma description des armoiries des voûtes du chœur et leur état actuel, des différences très notables dans les émaux et même dans les pièces des écussons. Ces différences proviennent de ce que le peintre, chargé de leur restauration, au lieu de se conformer aux instructions qui lui étaient données de la part de Mgr Sergent, n’a pris le plus souvent pour guide que sa fantaisie. Autour des armoiries du souverain du pays sont groupés, sur les nervures secondaires de la voûte, les six écussons suivants, qui portent les armoiries de l’évêque qui occupait le siège de Quimper, lors de la construction des voûtes du chœur, et celles de cinq de ses chanoines. N° 2. Écu triangulaire timbré d’une crosse et soutenu par un lion, portant : d’azur à la fasce d’argent accompagnée de trois étriers d’or ; — Gatien de Monceaux, évêque de Quimper. Cet écu est le plus rapproché de celui du due Jean V. N° 3. Écu triangulaire portant : trois têtes de renard. — Alain de Penquelennec, reçu chanoine en 1394, vicaire général et archidiacre de Cornouaille en 1400. Le manoir de Penquelennec, construction du XVe siècle, existe encore dans la commune de Pemeurit. Sur le manteau de la cheminée de la grande salle, est un écusson en relief portant les mêmes armes surmontées d’un lambel à trois pendants. Plusieurs chanoines de ce nom, entre autres Raoul de Penquelennec, reçu en 1399, figurent dans les titres du chapitre de Quimper, au XIVe et au XVe siècle (1)23. N° 4. Écu triangulaire : pallé d’argent et d’azur de six pièces ; — Bertrand de Rosmadec, reçu chanoine de la cathédrale, en 1408 (2)24, et qui fut depuis évêque de Quimper, de 1416 à 1445.
N° 5. Écu triangulaire portant : une croix pattée, accompagnée à senestre de deux roses ou quintefeuilles ; sur le tout un lambel à trois pendants ; — Rolland de Lezongar, seigneur de Pratanras, chanoine en 1418. [p. 20] Ces armes diffèrent peu de celles de la seigneurie de Pratanras, en la paroisse de Penhars, qui sont : d’azur à la croix d’or cantonnée à dextre d’une fleur de lys de même. N° 6. Écu triangulaire : d’argent à la macle d’azur ; — Jean de Tréanna, chanoine en 1418.
N° 7. Écu triangulaire portant : d’argent au croissant de gueules accompagné de trois étoiles de même ; — Glazren de Pendreff (Penandreff), reçu chanoine le 29 janvier 1399 (1)25.
N° 8. Écu triangulaire parti de Bretagne et de France, tenu par une femme dont on ne voit que, la tête et les mains ; — Jeanne de France, fille du roi Charles VI, femme de Jean V, duc de Bretagne.
N° 9. Écu, triangulaire couché, portant d’hermines plein, tenu par un personnage dont on ne voit que la tête, les mains et les pieds ; — le prince François, âgé de deux à trois ans, fils de Jean V de Montfort, et de Jeanne de France, qui fut duc de Bretagne sous le nom de François Ier, de 1442 à 1450.
N° 10. Écu triangulaire lisse. No 11. Écu triangulaire lisse timbré d’une crosse — l’évêque Gatien de Monceaux.
N° 12. Écu couché arrondi à sa partie inférieure échiqueté d’argent et de gueules, timbré sur son angle senestre d’un casque taré de profil, orné de lambrequins, et sommé de deux cornes de bœuf pour cimier ; — Jehan, sire du Poulmic, gouverneur de Quimper en 1404 et pendant les années suivantes. N° 13. Écu carré fascé de six pièces d’argent et de sable ; — Jean de Kergroazez (Kergroadez), reçu chanoine en 1384 (2)26. N° 14. Sur la nervure voisine de cet écusson : écu semblable au n° 11. N° 15. Semblable au n° 7.