Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper VII : la baie n°111.
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Voir :
Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper. I. Le rond-point du chœur.
Vitraux du chœur II : Les fonds damassés des vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper (vers 1417). Baie 100 et 109.
Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper V : la baie n°103.
Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper VI : la baie n°107.
Les vitraux du cœur de la cathédrale de Quimper VII : la baie n° 111.
Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper VIII : la baie n° 104
Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper IX : la baie n° 105 de Bertrand de Rosmadec.
Iconographie de saint Christophe dans les vitraux de la cathédrale de Quimper. Une synthèse des cinq exemples étudiés. (Baies 113, 114, 116, 126 et 128)
Orphano tu eris adiutor : des armoiries épiscopales dans la cathédrale de Quimper.
L'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité de Kerfeuteun à Quimper.
Les vitraux de François Dilasser à la chapelle de Ty-Mamm-Doué à Quimper. Octobre 2014
La bannière de Annaïg Le Berre à la chapelle de Ty Mamm Doué, paroisse de Kerfeunten à Quimper.
Exposition de paramentique à Ty-Mamm-Doué : Laurent Bourlès, tailleur des chanoines de Quimper.
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Baie n°111, première travée du coté nord du chœur.
C'est une fenêtre de 4,50 m de haut et 2,60 m de large, faite de 4 lancettes trilobées de 4 panneaux chacune, et d'un tympan à 3 grands quadrilobes. Les lancettes accueillent deux saints, Antoine et Jacques le Majeur, et une sainte martyre présentant un chanoine à la Vierge à l'Enfant de la dernière lancette.
Les points remarquables sont par exemple les gravures de repèrage, la qualité des verres (commun avec la baie 109), et celle des fonds.
En effet, les personnages sont situés dans des niches à socle carrelé et dais architecturés, à l'intérieur desquelles une riche tenture damassée semble accrochée par les coins supérieurs alors qu'elle s'incurve en son bord supérieur. Un seul motif ( une palmette) est répétée par le biais d'un pochoir. La tenture est alternativement bleue, rouge, rouge, et bleue.
Description des différents auteurs :
— Aymar de Blois, 1820, :
« Les panneaux représentent, l'un Notre Dame, l'autre le Chanoine donateur à genoux, présenté par un St qu'on ne distingue pas bien, le 3° St Jacques apôtre distingué par son bourdon et son chapeau garni de coquilles et le St Antoine ayant un cochon près de lui qui est son attribut. Même observation que cy devant pour l'effigie du donateur. »
— Guilhermy 1848-1862 :
« Un saint s'appuyant sur un bâton, peut-être saint Antoine, un saint en costume de cardinal, peut-être saint Jérôme, un saint martyr assistant un donateur en chape bleue, la Vierge portant son fils sur ses bras »
— Le Men, 1877 :
"1er Panneau. — Saint Antoine et son cochon. 2e Panneau — Saint Jacques de Compostelle, appelé au Moyen Âge en Bretagne, saint Jacques de Turquie, reconnaissable à son bourdon et à son chapeau garni de coquilles. 3e Panneau. — Un chanoine à genoux présenté à la Sainte-Vierge par un saint martyr. Le haut de ce panneau a été refait. 4e Panneau. — La Sainte-Vierge portant l’enfant Jésus dans ses bras."
— Thomas, 1892 (après restauration par Lusson):
1. Saint Antoine, patriarche des moines d'Orient; 2. Saint Jacques le Majeur ; 3. Un chanoine agenouillé présenté par un saint martyr; ~- Notre-Dame.
— Jean-Pierre Le Bihan, 1992, lors de la restauration :
Dépose de cette baie, en vue d'une restauration. Il nous manque 6 panneaux entiers, sur les 12, composants le vitrail. Il s'agit entre autres, de deux têtes de lancettes, de deux dais et du panneau inférieur du saint Antoine. Deux têtes sont à reprendre, celle de saint Antoine et celle de la Vierge." Cf infra lancette par lancette.
— Gatouillat et Hérold, 2005. Cf infra lancette par lancette.
— Yves-Pascal Castel, 2005. Cf infra lancette par lancette.
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LANCETTE A, SAINT ANTOINE.
— Gatouillat (2005) :
saint Antoine (verre blanc peint en grisaille et jaune d'argent, nimbe et livre rouges ; très restauré sauf le bas du panneau supérieur ; dais moderne).
— Le Bihan 2009 .
"Nimbé de rouge, présenté devant une tenture jaune à damas, saint Antoine revêt le costume de l'ordre des Antonins, au ton gris, avec capuchon. Il porte la barbe, et tient un livre rouge, à la tranche dorée, dans sa main droite, au pouce énorme, pouce qui est à rapprocher de celui que l'on retrouve chez le saint Jean Baptiste de la baie 103. De l'autre main, il s'appuie sur sa canne en tau, insigne de sa dignité. En bas,une tête de cochon apparaît sur la droite du saint, dans un panneau de la restauration de 1992-1993. Cet animal est le symbole du démon de la luxure. On retrouve saint Antoine dans la baie 116 et dans les églises de Saint-Divy et Plogonnec pour le Finistère et Langast, dans le Morbihan avec une vie de ce saint."
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Verre d'origine (XVe) de la tête de saint Antoine, collection privée, Angoulême, publié par Gatouillat 2009.
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Dais de la lancette A, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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LANCETTE B, SAINT JACQUES LE MAJEUR.
— Gatouillat (2005) :
"saint Jacques le Majeur, en manteau blanc bordé de jaune d'argent et tunique rouge, chapeau jaune teint dans la masse orné d'une coquille blanche mise en plom (assez bien conservé)"
— Le Bihan (2007)
"Saint Jacques de Compostelle. Il est penché sur un livre grand ouvert qu'il tient délicatement de la main droite couverte d'un pan de son manteau de voyage. Ce manteau blanc dont deux pans tombe presque jusqu'à terre est orné d'un galon jaune dont le motif d'ornementation est fait d'une série d'enroulements couronnés d'une volute, imitant la crête d'une vague ( Flots grecs),. Dessous, apparaît une robe de couleur rouge qui bien qu'elle tombe jusqu'à terre laisse apparaître les doigts de pieds du saint. Le bourdon de pèlerin de Compostelle, mais sans escarcelle, est maintenu sous son bras gauche, permettant ainsi à la main d'accompagner la lecture. Il se protège la tête avec un large chapeau brun orné de la coquille Saint-Jacques. Derrière, grand nimbe rouge vertical. Se détachant sur la tenture verte. Le sol d'origine, en partie, est de grands damiers noirs et blancs mis de biais.
On le retrouvera à la baie 124 de la nef de la cathédrale (*) et ailleurs, dans le Finistère, à Notre-Dame du Crann en Spézet, dans le Morbihan, à Merléan et à Boqueho pour les Côtes d'Armor."
(*) et baie 112.
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Saint Jacques, lancette B, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Saint Jacques, lancette B, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Verre ancien de ta tête de saint Jacques de la baie 111, Collection privée, Angoulême, in Gatouillat 2009.
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LANCETTE C. Sainte martyre et donateur.
— Gatouillat (2005) :
"Sainte martyre en robe teintée de jaune d'argent sous un manteau vert doublé de blanc (tête refaite), et un donateur en surplis blanc et manteau bleu clair (bien conservé)."
—Le Bihan (2007)
Vierge patronne d'un chanoine
L'attribution du saint présentant le chanoine est difficile car, Le Men et Alexandre Thomas parlent d' « un saint martyr », comme Aymar de Blois, mais avec réserve : «Un St qu'on ne distingue pas bien »
La tête qui était en place lors de la dépose en vue de la restauration de 1992-93 était celle d'une femme nimbée. Etait-elle l'œuvre de Lusson ou d'une restauration suivante ? On ne peut vraiment statuer.
Il pourrait s'agir d'une pièce de Lusson, très effacée et qui aurait été reprise plus tardivement. Cette retouche a rapporté les grisailles manquantes, mais le passage au four du visage, pour la seconde fois, avec des jaunes d'argent anciens n'a pas donné les résultats escomptés. Il a fallu l'a remplacer lors de la dernière restauration. Il fut donc rétabli un visage de femme.
Et le choix se révéla bon, car la pièce au dessous révéla une fin de natte de cheveux au jaune d'argent du XVe, et un chemisier ou haut de robe blanche avec des broderies elles aussi au jaune d'argent.
Il s'agit donc une Vierge ayant comme seul attribut la palme du martyr et portant une robe verte doublé de blanc. Tandis que la main droite tient la tige de la palme, l'autre main repose le long du dos du donateur, auquel aucun des trois historien de la cathédrale n'a pu fournir une identité.
Comme les autres chanoines de ce choeur, il est à genoux directement sur le sol, les mains jointes, tourné vers la Vierge Marie qu'il implore. Il n'y a pas prie-Dieu, ni coussin, objets que nous trouverons dans le transept et la nef, en fin de siècle. Il a revêtu la chape de couleur bleue que l'on retrouve pour les deux donateurs chanoine et évêque précédents. Elle est ornée d'un galons semé d'olives et de perles blanches en enlevés sur fond de jaune d'argent. L'aube blanche aux larges manches s'écrasent en de nombreux plis sur le sol, ici de damier gris et blanc."
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Sainte Marie-Madeleine et donateur, lancette C, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Sainte Marie-Madeleine et donateur, lancette C, baie n°107, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Sainte Marie-Madeleine et donateur, lancette C, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Chanoine donateur, lancette C, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
LANCETTE D. VIERGE A L'ENFANT.
— Gatouillat (2005) :
"Vierge à l'Enfant (bien conservé ; grisaille et jaune d'argent sur sur verre blanc sauf le nimbe et le haut de la robe rouges ; style voisin de celui des donateurs des baies n°110 et 112). "
— Le Bihan (2007) :
Vierge à l'enfant.
C'est un personnage élancé, portant une petit tête à l'aspect serein, drapé dans un ample manteau blanc aux nombreux plis et au galon de couleur jaune garni de grosses olives, que l'artiste nous présente ici. Rien de commun avec les autres Vierges à l'enfant, si ce n'est ce duo mère enfant. Ici Il est tout nu, assis sur le bras droit de sa mère, bras et main recouverts, délicatesse, d'un pan du manteau. Même intention que saint Jacques pour le livre des écritures La main droite de Marie fait le geste de lui tenir le genou. Il l'écoute, la tête couronnée de cheveux d'or, tournée vers Elle. Il pose sa main gauche contre sa joue et le droite a pris un geste de dialogue. La tache rouge du bustier de la robe force la lumière de l'enfant et de la mère. Il fait très sérieux.
Elle ne porte pas le voile des mères, elle laisse flotter ses cheveux en nattes dorées sur ses épaules, attribut des vierges. Un nimbe rouge très foncé, de forme ronde, immense, comme on ne le verra plus dans le reste de la cathédrale, l'accompagne sur une tenture de damas bleu. "
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Vierge à l'Enfant, lancette D, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Vierge à l'Enfant, lancette D, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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Vierge à l'Enfant, lancette D,baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
DAIS ET SOCLES.
Gatouillat, 2005 :
Dais lisses et plats, à tourelles hexagonales ornées de trois grands gâbles teintés de jaune d'argent, arcs-boutants au sommet.
— Jean-Pierre Le Bihan (2007)
"Derrière cette tenture, accrochée par les deux côtés, aux piliers des colonnettes apparaît, et pour toutes les lancettes de cette baie, un choeur d'église avec une baie du chevet à deux lancettes et oculus vitrés de montage losangé."
[...] "Le dais
Il est le plus élancé de ces baies hautes du côté nord ; Avec les pièces du XVe siècle encore restées dans les lancettes c et d, un dais original était aisé à recomposer, Il était impossible de se servir de ce qui restait de la restauration du XIXe siècle. Toutes les pièces en verre incolore étaient barbouillées de grisaille recuite et de jaune d?argent soit devenu pales soit arrivé au rouge le plus lourd.
Deux pinacles encadrent une tour dont trois faces sont visibles. Chacune de ces faces est ornée d?un gable avec fleuron, crochets et ajouré d?un quadrilobe. Le gable central est entouré de deux pinacles. Les crochets sont traduits décorativement par une succession de trois grosses perles jaunes, les deux extrêmes étant plus fines.
Au dernier étage, un clocher est entouré de quatre pinacles d?or qui démarrent comme lui d?une tour, modèle réduit du premier étage, celle ci confortée par arcs boutants et culée."
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C?est une baie à quatre lancettes trilobées dont chaque lancette est composée de quatre panneaux de vitrail. Elle se trouve être le sixième des baies hautes du côté nord en partant de la baie d?axe.
Deux historiens de la cathédrale nous ont donné chacun leur description.
Le relevé d?Aymar de Blois, de 1820, d?après le registre, plus ancien, du chanoine de Boisbilly donne :
« Les panneaux représentent, l?un Notre Dame, l?autre le Chanoine Donateur à genoux, présenté par un St qu?on ne distingue pas bien, le 3° St Jacques apôtre distingué par son bourdon et son chapeau garni de coquilles et le St Antoine ayant un cochon près de lui qui est son attribut. Même observation que cy devant pour l?effigie du donateur. »
. En 1877, la description de Le Men donne ;1er Panneau (lancette) - Saint Antoine et son cochon. 2° Panneau (lancette) - Saint Jacques de Compostelle, appelé au moyen âge en Bretagne, saint Jacques de Turquie, reconnaissable à son bourdon et à son chaperon garni de coquilles. 3° Panneau (lancette) - Un chanoine à genoux présenté à la Sainte-Vierge par un saint martyr. Le haut de ce panneau a été refait. 4° Panneau(lancette)- La Sainte-Vierge portant l?Enfant Jésus dans ses bras.
1992.
Dépose de cette baie, en vue d?une restauration. Il nous manque 6 panneaux entiers, sur les 12, composants le vitrail
Il s?agit entre autres, de deux têtes de lancettes, de deux dais et du panneau inférieur du saint Antoine. Deux têtes sont à reprendre, celle de saint Antoine et celle de la Vierge.
Les gravures de repère.
Dans cette baie les gravures de repère sont extrêmement nombreuses, ce qui rend cette baie intéressante.
Devant le nombre de pièces qui constituent un vitrail, les verriers avaient trouvé la solution de graver au dos des pièces de verre des signes, qu?ils soient alphabétiques ou graphiques. ; chaque pièce étant maniée par les auteurs plus d?une dizaine de fois depuis la coupe jusqu?à la mise en plomb.
Pour notre travail de restauration, cette façon de procéder nous a souvent été utile pour redonner une place à une pièce ; les restaurations précédentes les ayant parfois mélangé
Inventaire de ces gravures de repère.
La première lancette, celle saint Antoine, est la plus pauvre de cette baie, avec une seule gravure dans la tête de lancette.. Le dessin est d'un graphisme proche d?un grain de café dont la fente se prolonge sur la droite. On ne peut en trouver plus, car deux des panneaux sont portés manquants. Pour le troisième panneau, le buste de saint Antoine, il y a peu de pièces anciennes: 5, et elles sont reconnaissables.
La seconde lancette, celle de saint Jacques présente dans les deux panneaux du bas, des petits s, et c, ainsi qu' un Is. Dans le second panneau, il y a un e, un ZC et un S, ce dernier etant reproduit quatre fois sur les pièces du buste de saint Jacques.
Dans la troisième lancette, celle du chanoine donateur, le panneau du bas présente trois X, le panneau avec le dais : ZI, IS, trois 4 et un V, un L, et un X. Cette dernière lettre est probablement une pièce provenant d?un autre panneau, procédé fréquent lors des restaurations
Dans la lancette de la Vierge à l? enfant, le premier panneau possède 6 gravures prenant comme base une croix. Le second panneau, il s?agit de 8 gravures prenant comme base un Y. Ce Y et ce X sont repris 12 fois dans le panneau du dais.Les gravures y sont plus ou moins grandes, suivant la taille de la pièce. Seules deux pièces anciennes ne sont pas gravées. A noter que la tête de la Vierge, reconnaissable, ne porte aucun repère.
Saint Antoine,
Nimbé de rouge, présenté devant une tenture jaune à damas, saint Antoine revêt le costume de l?ordre des Antonins, au ton gris, avec capuchon. Il porte la barbe, et tient un livre rouge, à la tranche dorée, dans sa main droite, au pouce énorme, pouce qui est à rapprocher de celui que l?on retrouve chez le saint Jean Baptiste de la baie 103,
De l?autre main, il s?appuie sur sa canne en tau, insigne de sa dignité1. s En bas,une tête de cochon apparaît sur la droite du saint, dans un panneau de la restauration de 1992-1993. Cet animal est le symbole du démon de la luxure. On retrouve saint Antoine dans la baie 116 et dans les églises de Saint-Divy et Plogonnec pour le Finistère et Langast, dans le Morbihan avec une vie de ce saint.
Saint Jacques de Compostelle.
Il est penché sur un livre grand ouvert qu?il tient délicatement de la main droite couverte d?un pan de son manteau de voyage. Ce manteau blanc dont deux pans tombe presque jusqu'à terre est orné d?un galon jaune dont le motif d?ornementation est fait d?une série d?enroulements couronnés d?une volute, imitant la crête d?une vague (. Flots grecques),. Dessous, apparaît une robe de couleur rouge qui bien qu?elle tombe jusqu'à terre laisse apparaître les doits de pieds du saint. Le bourdon de pèlerin de Compostelle, mais sans escarcelle, est maintenu sous son bras gauche, permettant ainsi à la main d?accompagner la lecture. Il se protège la tête avec un large chapeau brun orné de la coquille. Saint-Jacques. Chapeau brun avec coquille Saint-Jacques. Derrière, grand nimbe rouge vertical. Se détachant sur la tenture verte. Le sol d?origine, en partie, est de grands damiers noirs et blancs mis de biais.
On le retrouvera à la baie 124 de la nef de la cathédrale, .et ailleurs, dans le Finistère, à Notre-Dame du Crann en Spézet, dans le Morbihan, à Merléan et à Boqueho pour les Côtes d?Armor.
Vierge patronne d?un chanoine
L?attribution du saint présentant le chanoine est difficile car, Le Men et Alexandre Thomas parlent d? « un saint martyr », comme Aymar de Blois, mais avec réserve : «un St qu?on ne distingue pas bien »
La tête qui était en place lors de la dépose en vue de la restauration de 1992-93 était celle d?un femme nimbée. Etait-elle l??uvre de Lusson ou d?une restauration suivante ? On ne peut vraiment statuer.
Il pourrait s?agir d?une pièce de Lusson, très effacée et qui aurait été reprise plus tardivement. Cette retouche a rapporté les grisailles manquantes, mais le passage au four du visage, pour la seconde fois, avec des jaunes d?argent anciens n?a pas donné les résultats escomptés. Il a fallu l?a remplacer lors de la dernière restauration. Il fut donc rétabli un visage de femme.
Et le choix se révéla bon, car la pièce au dessous révéla une fin de natte de cheveux au jaune d?argent du XVe, et un chemisier ou haut de robe blanche avec des broderies elles aussi au jaune d?argent.
Il s?agit donc une Vierge ayant comme seul attribut la palme du martyr et portant une robe verte doublé de blanc. Tandis que la main droite tient la tige de la palme, l?autre main repose le long du dos du donateur, auquel aucun des trois historien de la cathédrale n?a pu fournir une identité.
Comme les autres chanoines de ce choeur, il est à genoux directement sur le sol, les mains jointes, tourné vers la Vierge Marie qu?il implore. Il n?y a pas prie-Dieu, ni coussin, objets que nous trouverons dans le transept et la nef, en fin de siècle. Il a revêtu la chape de couleur bleue que l?on retrouve pour les deux donateurs chanoine et évêque précédents. Elle est ornée d?un galons semé d?olives et de perles blanches en enlevés sur fond de jaune d?argent. L?aube blanche aux larges manches s?écrasent en de nombreux plis sur le sol, ici de damier gis et blanc.
Vierge à l?enfant.
C?est un personnage élancé, portant une petit tête à l?aspect serein, drapé dans un ample manteau blanc aux nombreux plis et au galon de couleur jaune garni de grosses olives, que l?artiste nous présente ici. Rien de commun avec les autres Vierges à l?enfant, si ce n?est ce duo mère enfant. Ici Il est tout nu, assis sur le bras droit de sa mère, bras et main recouverts, délicatesse, d?un pan du manteau. Même intention que saint Jacques pour le livre des écritures La main droite de Marie fait le geste de lui tenir le genou. Il l?écoute, la tête couronnée de cheveux d?or, tournée vers Elle. Il pose sa main gauche contre sa joue et le droite a pris un geste de dialogue. La tache rouge du bustier de la robe force la lumière de l?enfant et de la mère. Il fait très sérieux.
Elle ne porte pas le voile des mères, elle laisse flotter ses cheveux en nattes dorées sur ses épaules, attribut des vierges. Un nimbe rouge très foncé, de forme ronde, immense, comme on ne le verra plus dans le reste de la cathédrale, l?accompagne sur une tenture de damas bleu. Derrière cette tenture, accrochée par les deux côtés ,aux piliers des colonnettes apparaît, et pour toutes les lancettes de cette baie, un choeur d?église avec une baie du chevet à deux lancettes et oculus vitrés de montage losangé.
Dais de la lancette C, baie n°111, coté nord du chœur de la cathédrale de Quimper, photographie lavieb-aile.
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GRAVURES DE REPÈRE.
— Jean-Pierre Le Bihan :
"Dans cette baie les gravures de repère sont extrêmement nombreuses, ce qui rend cette baie intéressante. Devant le nombre de pièces qui constituent un vitrail, les verriers avaient trouvé la solution de graver au dos des pièces de verre des signes, qu'ils soient alphabétiques ou graphiques ; chaque pièce étant maniée par les auteurs plus d'une dizaine de fois depuis la coupe jusqu'à la mise en plomb.
Pour notre travail de restauration, cette façon de procéder nous a souvent été utile pour redonner une place à une pièce ; les restaurations précédentes les ayant parfois mélangé
Inventaire de ces gravures de repère.
La première lancette, celle saint Antoine, est la plus pauvre de cette baie, avec une seule gravure dans la tête de lancette.. Le dessin est d'un graphisme proche d'un grain de café dont la fente se prolonge sur la droite. On ne peut en trouver plus, car deux des panneaux sont portés manquants. Pour le troisième panneau, le buste de saint Antoine, il y a peu de pièces anciennes: 5, et elles sont reconnaissables.
La seconde lancette, celle de saint Jacques présente dans les deux panneaux du bas, des petits s, et c, ainsi qu' un Is. Dans le second panneau, il y a un e, un ZC et un S, ce dernier etant reproduit quatre fois sur les pièces du buste de saint Jacques.
Dans la troisième lancette, celle du chanoine donateur, le panneau du bas présente trois X, le panneau avec le dais : ZI, IS, trois 4 et un V, un L, et un X. Cette dernière lettre est probablement une pièce provenant d?un autre panneau, procédé fréquent lors des restaurations
Dans la lancette de la Vierge à l' enfant, le premier panneau possède 6 gravures prenant comme base une croix. Le second panneau, il s'agit de 8 gravures prenant comme base un Y. Ce Y et ce X sont repris 12 fois dans le panneau du dais.Les gravures y sont plus ou moins grandes, suivant la taille de la pièce. Seules deux pièces anciennes ne sont pas gravées. A noter que la tête de la Vierge, reconnaissable, ne porte aucun repère."
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REGROUPEMENTS STYLISTIQUES des vitraux du chœur.
(Selon K. Macias-Valadez et Gatouillat 2009 et 2013)
— Verre blanc nacré peu sensible aux altérations, où figurent des personnages en grisaille et jaune d'argent : n°109 et 111.
—Groupe aux motifs architecturaux rehaussés au jaune d'argent analogues avec des motifs à double perle : baies 100, 105, 109 et 111.
— Visage de la Vierge de la lancette D rehaussé de jaune d'argent (œil, narine, menton) comme les figures des baies 110 et 112.
— Longs cils de la Vierge de la lancette D : aussi retrouvés sur trois autres têtes anciennes.
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SOURCES ET LIENS.
—Cathédrale Saint-Corentin de Quimper. Inauguration du portail occidental, 12 décembre 2008 : http://www.sdap-finistere.culture.gouv.fr/fichiers/dossiers/mon8-fasciculecathedrale2008v2ds.pdf
—ANDRÉ (Augustin), 1878, De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne, Rennes, Plihon, in-8°, 281 p. (Extr. des Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. XII.) page 299-304.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077642/f326.image
— AYMAR DE BLOIS (1760-1852), vers 1820. On doit à ce neveu du chanoine de Boisbilly une description des vitraux vers 1820.
A. de Blois, héritant de ce registre de Boisbilly, en fait don à l'évêque André, le 5 janvier 1804, mais le ré-annote en 1820 et 1821 et donne alors la description des vitraux et leur état. Il le remit de nouveau à l'évêque de Quimper, Mgr Graveran, le 5 septembre 1842 "pour l'usage de la cathédrale ". Il rajoute "malade d'une fluxion, charge son fils Louis de le remettre à l'évêque". (J-P. Le Bihan)
— BOISBILLY (Jean-Jacques-Archibald le Provost de la Boexière ,Chanoine de), vers 1770, Registre de Boisbilly, Arch. Dioc. Quimper, ,
Jean-Jacques Archambault Provost de Boisbilly (1735-1786). Docteur en théologie de la Sorbonne, vicaire général du diocèse de Rennes, il était abbé commandataire du Tronchet et chanoine de Quimper. Il possédait une des plus érudites bibliothèques de Quimper et on lui doit par ailleurs un plan de la cathédrale dressé en 1770 qui est une des sources les plus importantes sur la cathédrale avant la Révolution. Il avait dessiné l'architecture des fenêtres de la cathédrale en pleine page de 1770 à 1772. Ce travail devait être complété par la suite avec les dessins des vitraux, mais il fut malheureusement appelé à d'autres fonctions.
"La cathédrale de Quimper, qui figure au nombre des Monuments historiques du département du Finistère, n’a été jusqu’ici l’objet d’aucune publication de quelque importance. Vers l’année 1770, l’abbé de Boisbilly, syndic du chapitre de Quimper, avait, en vue d’une histoire de ce monument, réuni de nombreuses notes, et fait dresser un plan de l’église avec ses chapelles et ses autels. Dans sa réunion générale du 14 mai 1772, le chapitre le « pria de continuer l’ouvrage qu’il avait commencé sur la description détaillée de l’église cathédrale, » et décida « qu’il en serait fait un registre particulier. » (1)1 Sur ces entrefaites, l’abbé de Boisbilly fut appelé à Rennes pour prendre part aux travaux de la Commission intermédiaire des États de Bretagne dont il faisait partie. Les affaires importantes et multipliées de la Province ne lui permirent pas de mener à bonne fin son entreprise. Ses notes furent perdues, et il n’est resté comme souvenir du projet qu’il avait formé, qu’un registre grand in-folio, qui contient avec le plan de la cathédrale, les dessins au trait de ses fenêtres, dessins qui devaient être complétés par la peinture des vitraux. M. de Blois (de Morlaix), neveu de l’abbé de Boisbilly, a fait hommage de ce registre à Mgr l’évêque de Quimper, le 5 septembre 1849. Avant de s’en dessaisir, il avait pris le soin d’écrire au-dessous des dessins des fenêtres, une description sommaire des vitraux qu’elles contenaient encore en 1820 et 1821, mais à cette époque beaucoup étaient entièrement détruits. " (R-F. Le Men)
— BONNET (Philippe) 2003, Quimper, la cathédrale, Zodiaque, Paris
— COUFFON (René), 1963, « Etat des vitraux de la cathédrale Saint-Corentin au milieu du XIXe siècle par le baron de Gulhermy », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, tome LXXXIX, p. XCVII-CII
— COUFFON (René) LE BARS ( Alfred) 1988, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf
— DANIEL (Tanguy), (dir.), Anne Brignandy, Yves-Pascal Castel, Jean Kerhervé et Jean-Pierre Le Bihan, 2005, sous la direction de, Les vitraux de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, Presses Universitaires de Rennes / Société Archéologique du Finistère, 287 p. (ISBN 978-2-7535-0037-2).
— GALLET (Yves), 2009, "Quimper, cathédrale Saint-Corentin. L'architecture, (XIIIe-XVe sièle)", Actes du Congrès Archéologique de France 2007 de la Société Française d'Archéologie.
— GATOUILLAT (Françoise), 2013, "Les vitraux de la cathédrale" , in Quimper, la grâce d'une cathédrale, sous la direction de Philippe Bonnet et al., La Nuée Bleue, Strasbourg, page 185-203,
— GATOUILLAT (Françoise), 2009, "Quimper, cathédrale Saint-Corentin. Les vitraux anciens."Actes du Congrès Archéologique de France 2007 de la Société Française d'Archéologie.
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 172.
— GUILHERMY (Ferdinand de), 1848-1862, Notes sur les diverses localités de France, Bnf, Nouv. acquis. française 6106 folio 335v et suivantes.
Le baron de Guihermy, membre de la Commission des Arts, visita Quimper le 2 octobre 1848 et rédigea un mémoire d'après ses notes. Nommé membre de la Commission des Monuments Historiques en 1860, il entreprit un voyage en France et séjourna à Quimper du jeudi soir 28 octobre 1862 au samedi 30 à midi et compléta alors ses premières notes.
— LA VALLÉE, 1847, "Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper", Bulletin archéologique de l'Association bretonne, t.I, p. 263-277.
— LE BIHAN (Jean-Pierre.) 1993,, -"Gravures de repère sur les vitraux bretons des XVe et XVIe." Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXII
ou blog du 10 février 2010 :
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-les-vitraux-et-leurs-gravures-de-repere-en-bretagne-44640076.html
—LE BIHAN (Jean-Pierre), 1995, « La restauration des verrières hautes de la cathédrale de Quimper, » Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXIV,
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 1997,« La verrière n°100 de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, T.CXXVI, p. 175-201.
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 9 juin 2007, Blog sur la baie n°111
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-6788764.html
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2009, Blog, article sur les fonds damassés
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-29447240.html
— LE MEN (René-François), 1877, Monographie de la cathédrale de Quimper [XII-XVe siècle], Quimper. p.21,
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1e08593c46eb46336af146045b16d0f4.pdf
— MACIAS-VALADEZ (Katia), 1997, "Les vitraux des fenêtres hautes de la cathédrale de Quimper : un chantier d'expérimentation et la définition d'un style quimpérois", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. LXXV, p. 204-242.
— OTTIN (Louis), Le Vitrail, son histoire, ses manifestations diverses à travers les âges et les peuples, Librairie Renouard, H. Laurens éditeur, Paris, s.d. [1896] In-4°, 376 pages, 4 planche en couleurs, 15 phototypies, 12 planches en teinte hors texte, 219 gravures, de signatures, marques et monogrammes.
https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/42/mode/2up
— THOMAS (Abbé Alexandre), 1892, Visite de la cathédrale de Quimper. Arsène de Kerangal, Quimper 170 pages,
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c9d5dca31c276caf2782d0a4b99a85ce.pdf
— THOMAS (Abbé Alexandre) 1904, La cathédrale de Quimper, 1904, J. Salaun, 97 pages, p.51