Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Baie n°19, Notre-Dame de Lorette. (vers 1530).
Voir :
L'église Saint-Étienne :
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Adam et Ève chassés du Paradis.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La Déposition, en baie n° 0.
Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église Saint-Etienne de Beauvais. Baie n°5, 1522.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais baie n° 6, Le Jugement Dernier (vers 1522)
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La baie n°7 de Saint André et saint Jean.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais I : la baie n°9.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais . Baie n°12, La Fontaine de Vie. (1524)
Les vitraux anciens de l'église saint-Étienne de Beauvais. La baie n°16, Vie de saint Pierre. 1548.
A la date d'aujourd'hui. (13 novembre 2015)
La cathédrale :
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Beauvais.
- Le vitrail d'Engrand Leprince de la cathédrale de Beauvais : vitrail dit "de Roncherolles" . I. Généralités. (1522)
- Le vitrail d'Engrand Leprince de la cathédrale de Beauvais : vitrail dit "de Roncherolles" dans la chapelle du Sacré-Cœur. Baie 25. II. Saint Christophe dévisagé.
- Saint Jean à Patmos : la verrière de la baie 12 de la cathédrale de Beauvais.
Beauvais :
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Le vitrail de Notre-Dame de Lorette ou baie n° 19, est une œuvre de Pierre Le Prince datée de 1530 environ. Haute de 6,10 m et large de 3,50 m, la verrière est divisée en 10 lancettes (A, B, C, et D) en arc brisé composées chacune de deux registres, et d'un tympan de 10 ajours. La verrière illustre la légende de Notre Dame de Lorette.
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Cadre temporel : 1530 : régne de François Ier : épiscopat de Charles Villiers de L'Isle-Adam. Le nouveau chœur gothique flamboyant de Saint-Étienne de Beauvais a été inauguré en 1522.
Rappel (d'après Wikipédia) : La Sainte Maison de Lorette (en italien Santa Casa della Madonna di Loreto) est la maison où, selon la tradition chrétienne, Jésus-Christ fut conçu du Saint-Esprit au sein de la Vierge Marie. Elle est vénérée dans la ville de Loreto, dans la province italienne d'Ancône.
Selon la tradition, en 1294, devant l'avancée des Sarrasins sur les Lieux Saints, Dieu fit miraculeusement transporter la Sainte Maison de Nazareth en Croatie, sur le mont Rauniza, avec l'aide de ses anges. Dans la maison, les villageois trouvèrent une statue représentant Notre-Dame couronnée et tenant l'Enfant-Jésus. Puis, la Sainte Maison aurait été de nouveau transportée sur l'autre rive de l'Adriatique par deux anges avec deux autres étapes rapprochées avant le site ultime de Recanati, près d’Ancône, où elle aurait été recueillie par une dame nommée Lorette le 10 décembre 1294. C'est de là que provient l'histoire de Notre-Dame de Lorette. Les litanies de Lorette furent composées par le cardinal Savelli en rapport avec l'événement.
En 1488, l’évêque de Recanati confia la desserte du sanctuaire à une congrégation de Carmes réformés. Par la bulle In sublimis du 21 octobre 1507, Jules II plaça Lorette sous la tutelle directe du Saint Siège.
En 1468, à la demande de l'évêque de Recanati, la construction d'une grande basilique débute : elle se poursuivra jusqu'en 1587. Les papes Pie II, Paul II, Sixte IV, Clément VII, Léon X et Sixte V furent parmi les premiers souverains pontifes à reconnaître officiellement ce prodige. Le sanctuaire de Lorette fut élevé en cité mariale et épiscopale et est depuis lors devenu l'un des plus importants lieux de pèlerinage de l'Europe.
En 1525 a lieu la première rédaction d’une Virginis lauretanae historiae, qui fixe le récit légendaire de ce transport, quelques années après l’approbation pontificale de la légende en 1507.
En 1550 paraît en italien l'Historia della traslatione della santa Casa della Madonna a Loreto par Girolamo Angelita,Giulio C. Galeotti.
En 1598, le père jésuite italien Orazio Torcellini (1545-1598) publie Lauretanae historiae libri quinque .
Culte en France au XVIe siècle.
Louis XII et Anne de Bretagne se rendirent en pèlerinage à Lorette en 1504 ? lors de l'échec de la conquête du royaume de Naples (à vérifier).
En 1599 paraît à Paris L'histoire mémorable de Nostre Dame de Lorette traduction en français du Lauretanae historiae d'Orazio Torcellini ( en latin Horatius Tursellinus , en français Horace Turcelin).
Culte à Beauvais au XVIe siècle.
Une confrérie de la Santa Casa de Lorette a été fondée dans l'église Saint-Etienne en juillet 1523. Son siège était fixé dans la première chapelle nord du choeur de l'église. La fenêtre de cette chapelle a reçu peu de temps après, sans doute vers 1530, plusieurs panneaux illustrant la légende de la Santa Casa.
Analyse critique.
Selon les historiens, comme le grec Haris Koudounas, la Sainte Maison (qui vient effectivement de Palestine) se trouvait à Pyli, en Thessalie, du temps du despote Jean Ange Comnène, dans la basilique de Porta Panagia. Elle aurait été "en réalité" envoyée de Nazareth par le prince byzantin Nicéphore Ier Doukas (Nicéphore Ange-Commène, despote d'Épire de 1267 ou 1268 à 1297) en 1291, puis réassemblée à Lorette en 1294 en cadeau de mariage à sa fille Itamar Ange-Comnène Dukas avec Philippe Ier d'Anjou, prince de Tarente et fils du roi de Naples Charles II .
Cette hypothèse se fonde sur une copie du Chartularium Culisanense dont l'authenticité reste discutée.
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La verrière est organisée en deux registres sous lesquels court une bande légendée en verre blanc. Au sein de ces registres, les lancettes sont regroupées deux par deux, composant quatre tableaux au total. La lecture se fait de haut en bas et de gauche à droite, et ces tableaux vont suivre les étapes de la translation de la maison (1) d'abord en Croatie ("Esclavonie", puis (2) en Italie à Recanati au "Bois de Laurette" où les brigands attaquent les pèlerins, puis (3) sur les terres des frères Rinaldi qui se la disputent, et enfin (4) à son emplacement actuel à deux lieues de Recanati. Dans le tympan, les anges portent la maison de la Vierge.
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REGISTRE SUPÉRIEUR.
Ce registre est opposé par Jean Lafond 1929 p.98 au registre inférieur qu'il date de 1550 et qu'il attribue à l'école de Fontainebleau:
Plus anciens d'une vingtaine d'année, les panneaux supérieurs se rattachent étroitement, au contraire, à l'ensemble des vitraux de Saint-Étienne. Si la grande figure de la Vierge a une certaine allure italienne qui engageait les vieux historiens de Beauvais à en attribuer le « dessein » à Raphaël, la femme agenouillée devant la Santa Casa est vêtue comme la Salomé de Saint-Vincent de Rouen. Un cartouche appliqué sur un contrefort, dans le même tableau, porte les initiales L.P.L. dont le Dr Leblond a donné la première interprétation exacte en découvrant l'existence du peintre-verrier Pierre Le Prince.
Le style de Pierre Le Prince est celui d'Engrand, avec moins d'accent et, si l'on veut, plus de douceur. La grammaire décorative est la même, mais l'élève n'a pas l'exubérance ni la prodigieuse virtuosité de son devancier. A noter, à côté de verdures modelées par grandes masses, quelques feuillages dessinés. L'emploi d'un verre pourpre tirant sur le rose paraît devoir être retenu parmi les principaux caractères du vitrail de la Santa Casa.
Nous sommes tentés d'attribuer à Pierre Le Prince deux beaux vitraux de l'église de Remérangles (canton de Clermont), saint Gengoul et la Vierge de Pitié.
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Lancettes A et B : la Santa Casa en Esclavonie (Dalmatie).
Dans la campagne, à l'abri d'un grand arbre, plusieurs personnages, dont une femme agenouillée au premier plan, un cierge à la main, considèrent la "Sainte Maison". C'est une église blanche décorée de statues, de vases, et d'une balustrade de style Renaissance. Devant la porte, sur un siège doré placé sur deux marches violettes, la Vierge est assise, portant sur ses genoux l'Enfant nu, qui tend les bras en avant et tourne les yeux vers sa mère. Elle est vêtue d'une robe rouge et d'un manteau bleu. Un petit voile blanc couvre sa tête nimbée d'or.
Cette étape de la Sainte Maison de Nazareth est celle de Rauniza, entre Tersatz et Fiume en Dalmatie, le 10 mai 1291, et cela durant trois ans et demi, jusqu'au 10 décembre 1294.
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https://archive.org/details/MN5112ucmf_1
https://books.google.fr/books?id=sMY-AAAAYAAJ&dq=fr%C3%A8res+rinaldi+lorette&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
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Baie A et B, registre supérieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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—Panneau A.
a) Inscriptions :
A gauche : les lettres PL S. (Pierre Le Prince ?)
En dessous : Esclavonie.
De la tres digne chapelle C'est la /
cha[m]bre t sa[in]ctment La Glorieuse Vi[er]g[e] mere et--
-here che [De] Gabriel le salue hu[m]bleme[n]t..
On lit aussi, au sein de cette inscription mais sur des verres différents, les mots : Honneur de la --+ le + prieur --.
Jean Lafond considère que c' est "un fragment interpolé paraissant conserver le nom d'un donateur". Il ajoute : "Mais à quel vitrail appartient-il ?". Je noterai seulement que dans le récit d'Horace Turcelin, François Prieur porte témoignage de l'existence de la Maison.
On note aussi un autre fragment avec les lettres a / pb.
b) Notez les manches en damas d'or et étoffe verte de la Vierge.
Notez aussi le travail au jaune d'argent du montant d'architecture, où le décor est alternativement jaune sur verre blanc, ou blanc par mise en réserve du verre passé au jaune.
c) la maison et la statue.
Orazio Torcellinus décrit page 9 la Maison comme rectangulaire, "de pierre vulgaire, le haut agréablement lambrissé en voûte, divisés par petits carrés, tous peints et enduits d'azur enrichis d'étoiles d'or brillantes, comme en quelque ciel. Au dessous de ce lambris paraissent un peu éminents et alignés au dessus les murs [...] des demis-cercles aboutissant les uns aux autres et ornés et décorés par le milieu de petits vases ou culs de lampe peints." Sur le haut des murs se voyaient le reste de fresque des saints mystères de la Nativité. La description se poursuit par celle d'une porte, d'une fenêtre, d'une petite cheminée et d'une petite armoire, Là, il y avit une caisse, ou tabernacle, avec des colonnes réunis par des arcs en demi-lunes. Devant ce tabernacle, la statue en bois de cèdre de la Vierge, debout, tenant son Fils. Elle avait la face de couleur argentée mais noircie par la fumée des cierges. Elle portait une couronne de pierreries, et ses cheveux s'épandaient sur son cou et ses épaules nues. Elle était couverte d'une robe comme d'or, avec une ceinture assez large et par dessus un manteau bleu ciel.
Bien que la Vierge soit représentée ici assise, il est possible de retrouver dans le travail des peintres-verriers de Beauvais un certain nombre des détails décrits ci-dessus.
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—Panneau B :
Inscription : Esclavonne
Observez le verre rouge gravé sur la manche de la femme agenouillée.
Et le damas au motif "des trois roues dentées" propre au Le Prince.
Ou le damas de la robe de la femme à genoux : à palmette et rinceaux.
Et puis le petit personnage observant la scène derrière la balustrade d'un bèlvédère. Un ermite ? Un émissaire des responsables politiques et religieux (le Préteur Frangipan et l'évêque Alexandre)?
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Lancettes C et D .
Le tableau suivant présente la Santa Casa dans le "bois de laurette" à Recanati. Le nom du bois est expliqué soit par les arbres qui y poussent, des lauriers, soit par le nom d'une dévote propriétaire, Laureta ou Loreta. La Sainte Maison y restera huit mois à partir du 10 décembre 1294.
L'ermite Paul.
Le panneau C montre, en haut, un ermite en prière, et son ermitage doté d'une cloche. En dessous, deux brigands détroussent un pèlerin et l'un d'eux le frappe d'un couteau. Chacun de ces détails correspond —bien-sûr— à un épisode de la légende. L'affluence de pèlerins, chargés d'offrandes, attire la convoitise de brigands qui détroussent les voyageurs, en profitant de la situation isolée, en pleine forêt, de la Casa. Les vols s'aggravent d'homicides. Cette situation déplait à la Vierge, qui déplore les risques que son nouveau sanctuaire fait courir à ses fidèles, surtout que ceux-ci hésitent désormais à s'y rendre. Les pèlerins se raréfient, de même que leurs dons. C'est là la cause d'un nouveau déménagement.
L'ermite est bien décrit dans la légende, où il joue un rôle crucial. Il se nomme Paul, ou Paul della Selva [Paul de la forêt ?]. Il intervient à deux moments, et la question de savoir s'il s'agit du même ermite dans les deux cas reste irrésolue.
a) Le premier était semble-t-il retiré dans les bois de Lorette, puis a suivi la Santa Casa dans sa translation. Il constate que, le jour de la Nativité de la Vierge, une grande lueur vient illuminer la Sainte Maison. Après dix années de dévotion, la Vierge se révèle à lui et lui indique son souhait d'être particulièrement vénérée à cette date (le 8 septembre).
On retrouve Paul l'ermite dans le récit d'Horace Turcelin (Orazio Torcellini) :
"Il y avait un certain homme solitaire, nommé Paul, vénérable pour son abstinence et sainteté de vie, surnommé « de la forêt », en laquelle il avait commencé d'habiter, tout depuis le premier avènement de cette sacrée maison en Italie. Celui-ci donc après que la sainte maison eût quitté la forêt, délibéré pareillement d'abandonner la place, s'était bâti au prochain bois une petite logette en lieu assez opportun, et duquel on pouvait facilement voir et aborder la sainte et sacrée maisonnette, en laquelle par une coutume de longtemps prise, il allait tous les jours adorer Dieu et sa mère, au lieu où ses pieds avaient reposé. Paul donc en sa petite logette, à la vue de cette sainte et sacrée Chapelle, comme s'il eût été devant la Vierge, insistant comme de coutumes en prières et méditations des choses célestes, remarqua plusieurs fois une flamme céleste étendue de long en large à la forme d'une grand comète, environnant la maison de la Vierge : et observant de près la chose, et le temps, trouva que le cinquième des Ides de Septembre, c'est à dire le jour même de la Nativité de la Vierge tous les ans environ la quatrième veille, il tombait une grande quantité de feu du ciel, qui couvrait d'une splendeur égale la couverture de la maison, et peu après se retirer pareille en haut d'où elle était venue. Paul à un spectacle tant excellent demeura tout étonné, épris d'une volupté et délectation immense. Et comme il était d'une simplicité signalée, il estimait que la Vierge en espèce de flamme, descendait du ciel en sa maison natale, pour y célébrer la nativité et son enfance. Désireux donc de voir de plus près une chose si grande, il commence à chercher et à épier un temps à propos, et rien ne lui semblait à venir plus long que ce jour. L'an révolu, incontinent que la flamme céleste commence à paraître, d'un pied léger et non paresseux, il accourt pour voir de ses yeux comme il croyait, et saluer à son gré et commodité la reine du ciel, environnée des Anges et de son train céleste. Mais approchant, lorsqu'il semblait atteindre l'espérance de plus près et presque la devancer, d'autant plus la flamme commençait à s'amoindrir, et enfin s'évanouissant, se dérober à ses yeux, délaissant trompé le spectateur de trop crédule espérance. Son esprit donc, comme si devant lui-même tout ce feu se fut écoulé, brûlait d'un soin et désir plus ardent, ignorant en somme, ce que cette flamme céleste pouvait signifier. Et dix années écoulées, avaient déjà pris leur place dedans le rien du passé, que tous les ans et en même jour ce feu céleste s'épandant sur ce toit sacré, trompant l'espérance du voyant, avait embrasé sa poitrine dévote et pieuse. Enfin à force de prières s'étant rendu Dieu favorable, il obtient ce qu'il désirait. La nuit sommeillant lui fut révélé divinement, que cette flamme céleste tous les ans, au jour de la Nativité de la Vierge retournait environner sa maison natale, d'autant que la Vierge même voulait, que cette journée fut en ce lieu sur toutes autres recommandables, solennellement fêtée et célébrée, en cérémonies notables. Paul donc, qui (ou touche é de quelque religion, ou, comme on croyait, y ayant été obligé par la Vierge, lors de la vision en son repos), avait caché sous silence ce spectacle admirable jusqu'à ce jour s'achemine, avec diligence, à Recanati, raconte à l'évêque et aux majeurs de la cité la chose ainsi qu'elle s'était passée. Paul, pour l'opinion qu'on avait de sa rare sainteté , en était plus recommandable, quoiqu' auteur d'une chose grande et importante. L'Évêque donc ému, tant de l'autorité du personnage que du temps et de la chose qui se présentait à lui, ne méprisa pas les choses célestes et ne les tint pas pour vains. Le fait aussitôt divulgué, ceux de Recanati se sentent invités à tenir le jour de la Nativité de la Vierge pour le plus célèbre et solennel, en sa maison et chambrette très auguste et vénérable. Ce qui a fait que de là en avant les peuples tant voisins qu'éloignés soit à l'imitation de ceux de Recanati, où fuyants la renommée du miracle, choisissent principalement et trop plus volontiers le mois de Septembre pour venir à Lorette, qu'un autre temps, et de fait y abordent alors à grand foule, pour célébrer le jour natal de la Vierge. 3
page 35
https://books.google.fr/books?id=6S5KAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=hermite&f=false
b) Un autre ermite (ou le même) mérite aussi par ses prières la visite en songe de la Vierge, qui le confirme dans sa foi de la sainte translation, tout en le chargeant d'en avertir le peuple de Récanati. Il les persuade de réunir seize d'entre eux en Esclavonie et en Galilée pour réunir les preuves irréfutables du miracle. Voir H. Tursellinus chapitre XII p. 27.
Inscription : En haut : Le bois de laurette.
En bas, dans la bande de légende :
Mise estoit bien e[n] ce l ---Transmize fut pour ceu- / Ou deulx frere
Dans le panneau D, la statue de la Vierge est placée dans une chapelle à fenêtres grillagées. Marie est assise et tient l'Enfant. Devant la porte, où sont inscrits les mots Salve Regina celi ("Salue, Reine des Cieux"), trois femmes sont agenouillées, et l'une d'elles tient un cierge. Cette dernière est sans-doute "une certaine riche et pieuse matronne de récanati nommée Laurette". Dans l'ogive, deux anges portent la Santa Casa vers une troisième destination.
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Baie C et D, registre supérieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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REGISTRE INFÉRIEUR.
Ce registre est présenté ainsi par Jean Lafond 1929 p.98 :
Les tableaux inférieurs représentent la Sancta Casa sur les terres des frères Grinaldi, qui ne tardent pas à se disputer à main armée les offrandes apportées par les pèlerins, puis établie sur son emplacement actuel, à deux lieues de Recanati après une dernière translation miraculeuse. Ils forment avec le reste du vitrail un contraste qui saute aux yeux : leur coloris éteint, le ciel gris clair, les fabriques blanches, les ruines romaines, le costume antique, tout cela les apparente aux vitraux de Saint-Gervais de Paris, de Saint-Maclou de Pontoise et d' Écouen où triomphe l'esthétique des maîtres italiens de Fontainebleau. L'ouvrage est d'ailleurs superbe, et d'une rare pureté de style. Il date des environs de 1550. Son auteur nus demeure inconnu. Touchait-il aux Le Prince de près ou de loin ? La parenté, en tout cas, ne s'étendait pas aux œuvres, , car nous n'apercevons ici aucun des traits qui appartiennent en propre à l'école de Beauvais.
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Lancettes A et B. Translation dans la propriété des frères Rinaldi
Huit mois après sa seconde translation, en 1294, la Sainte Maison se déplace de mille pas et gagne le sommet d'une colline de la propriété des frères Siméon et Étienne Rinaldi de Antiquis.
A gauche et en haut, la Vierge et son Fils sont assis devant le pignon de la Santa Casa, dont on reconnaît le toit en V. A droite, deux anges ouvrent les bras en signe de louange. Le ciel et les visages sont de verre blanc. Les couleurs sont le bleu, le rouge, le vert et le jaune, mais aussi le vieux rose (un peu décoloré).
Au dessous, 11 personnages dont 5 sont casqués et sont donc des soldats, et deux sont étendus, morts, au premier plan. A droite, deux hommes plus agés, barbus et dont l'un porte le bonnet à plume et l'épée (un noble) contemple les défunts.
Au centre, un cartouche ne porte qu'une demi inscription (la partie basse est absente) qui n'est sans doute qu'un simulacre lors d'une restauration.
Le texte de la légende explique que les deux frères Rinaldi, après une bonne entente initiale, se sont déchirés pour la possession ou le contrôle des immenses bénéfices et des offrandes des pèlerins. Sur le vitrail, le très haut vase d'or, vers lequel deux soldats tendent une main, représente l'objet de cces convoitises.
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Lancettes A et B, registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
Lancette C et D.
Quatrième et dernière translation : la Maison quitte la colline des frères Rinaldi et est transportée par les Anges à la distance d'un jet de pierre, au milieu de la voie publique qui conduit de Récanati au rivage de la mer.
A l'arrière-plan, des fabriques (celle de gauche, à colonnes et entablement est peut-être inspirée d'éléments architecturaux réels de Lorette), un tunnel, et une femme nue penchée ver une (?) femme âgée. Quelquues touches de jaune d'argent subsistent dans les feuillages.
La Santa Casa d'après une gravure de 1539. Ce revêtement en marbre a été conçu en 1509 par Bramante et réalisé vers 1519. Placée à l'intérieur de la Basilique construite entre 1468 et 1587, la Sainte Maison est un ensemble de trois murs jadis adossées à une grotte.
Sur le vitrail, La Santa Casa est bien visible. Elle est en pierre, rectangulaire, avec un toit en pente couronné en son centre par un clocheton à colonnades, coupole et flêche. La statue de la Vierge et de son Fils est installée devant la porte cintrée. De nombreux pèlerins l'entourent.
Le peintre-verrier a pu prendre très librement modèle sur des gravures et des pendentifs métalliques à l'usage des pèlerins, telle cette plaquettes de bronze doré d'environ 13 centimètres de longueur, ornées ou non de l'inscription "LORETA" ainsi que d'une image de la Vierge à l'Enfant assise devant une représentation stylisée de la basilique soutenue par des anges. Cf Musée national de la Renaissance.
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Lancettes C et D, registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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Lancette D, registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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Lancette C , registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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Lancette A, registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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Lancette B, registre inférieur, baie n°19, église Saint-Étienne de Beauvais, photographie lavieb-aile.
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SOURCES ET LIENS.
— http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM60003022
— Les vitraux de l'église Saint-Etienne sur le site de l'Association Beauvais Cathédrale ABC :
http://www.cathedrale-beauvais.fr/nouveausite/saintetienne/vitraux/vitrauxste.html
— Le site www.patrimoine-histoire :
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Beauvais/Beauvais-Saint-Etienne.htm
— Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Beauvais
—Site therosewindow
http://www.therosewindow.com/pilot/Beauvais-st-etienne/table.htm
— BARRAUD. - Descriptions des vitraux de l'église Saint-Etienne de Beauvais. Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise, 1852-1855, II - 4, p. 537-598.
— CALLIAS-BEY (Martine) , Véronique CHAUSSÉ , Françoise GATOUILLAT ,Michel HÉROLD, 2001, Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum ; Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Haute-Normandie. Nombreuses pages sur l'atelier Leprince, 48-49 etc.
— CAILLAU (Armand Benjamin), 1843, Histoire critique et religieuse de Notre-Dame de Lorette, Paris, Vaton, Volume 1, 435 pages
https://books.google.fr/books?id=sMY-AAAAYAAJ&dq=fr%C3%A8res+rinaldi+lorette&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— CHEVALIER (Ulysse), 1906, Notre-Dame de Lorette, étude historique sur l'authenticité de la Sancta Casa, Paris, Picard.
https://archive.org/stream/MN5112ucmf_1/MN5112ucmf_1_djvu.txt
— DANJOU (1847), Note sur les vitraux de l'église Saint-Étienne de Beauvais, Société académique de l'Oise. Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise. 1847 (T1) page 62.
http://visualiseur.bnf.fr/ark:/12148/cb32813221g/date1847
— DÉNOIX (Fanny Descampeaux Dénoix des Vergnes ) Beauvais ...Description matérielle : In-18, III-194 p. Édition : Beauvais : tous les libraires , 1868. 2e éd., page 125 et suivante.
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— FABRE (Pierre-Antoine), 2008 « L’esclavonie, escale sur la route de l’Occident ? », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques [En ligne], 41 | 2008, mis en ligne le 17 novembre 2011, consulté le 16 avril 2016. URL : http://ccrh.revues.org/3408 ; DOI : 10.4000/ccrh.3408
— HÉROLD (Michel), 1995, L'atelier des Leprince et la Normandie, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen , Rouen, musee des beaux-arts , 190 pages, p. 44-5
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— LEBLOND (Dr Victor),1921, L'art et les artistes en Île de France au XVIe siècle d'après les minutes notariales . Beauvais & Beauvaisis. Paris : E. Champion ; Beauvais : Imprimerie départementale de l'Oise, 1921. 352 p.-VII, VII pl. ; 25 cm.
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— LEBLOND , 1924, Nicolas le Prince, verrier et tailleur d'images : un artiste Beauvaisin au XVIe siècle / Dr Victor Leblond.
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— MARTORELLI (Pietro Valerio) évêque de Monte Feltro.; Bartolomeo Zucchi; Orazio Torsellino Teatro istorico della santa casa nazarena della B. Vergine Maria : e sua ammirabile traslazione in Loreto ..Roma : Nella Stamparia di Antonio de ́Rossi, 1732-1735.
https://books.google.fr/books?id=mtShOxvV6tgC&hl=fr&source=gbs_similarbooks
https://archive.org/stream/teatroistoricode02mart#page/n3/mode/2up
— PERROT (Françoise), GRODECKI (Louis), 1978, Les vitraux de Paris, de la région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais , Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France Centre national de la recherche scientifique, 1978 - 275 pages
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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6517959k.r=%22saint-etienne%22
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