Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La baie n°7 de Saint André et saint Jean.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La baie n°7 de Saint André et saint Jean. (1553 ?)
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Voir :
L'église Saint-Étienne :
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Adam et Ève chassés du Paradis.
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La Déposition, en baie n° 0.
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église Saint-Etienne de Beauvais. Baie n°5, 1522.
Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais baie n° 6, Le Jugement Dernier (vers 1522)
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais : la baie n°7 de saint André et saint Jean.
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais I : la baie n°9.
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais . Baie n°12, La Fontaine de Vie. (1524)
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais. La baie n° 14, le Baptême du Christ, et sainte Barbe. 1550.
- Les vitraux anciens de l'église Saint-Étienne de Beauvais : la baie n°19 de Notre-Dame de Lorette.
- A la date d'aujourd'hui. (13 novembre 2015)
La cathédrale :
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Beauvais.
- Le vitrail d'Engrand Leprince de la cathédrale de Beauvais : vitrail dit "de Roncherolles" . I. Généralités. (1522)
- Le vitrail d'Engrand Leprince de la cathédrale de Beauvais : vitrail dit "de Roncherolles" dans la chapelle du Sacré-Cœur. Baie 25. II. Saint Christophe dévisagé.
- Saint Jean à Patmos : la verrière de la baie 12 de la cathédrale de Beauvais.
Beauvais :
- Les quatre sirènes musiciennes de Beauvais.
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Pour l'introduction aux vitraux du chœur de l'église Saint-Etienne, voir le premier article de cette série.
Le nouveau chœur ayant été inauguré en 1522, les fenêtres basses reçurent progressivement leurs verrières, la baie n° 5 en 1522, la baie n°10 en 1524, la baie n°9 en 1527, la baie n°19 en 1530.
Puis ce fut au tour de la baie n°7, au nord. Formée de deux lancettes trilobées de 9 panneaux chacun dans lesquelles sont remployés deux panneaux de vitraux anciens, et d'un tympan de 10 ajours, elle mesure 2,40 m de haut et 1,90 m de large et est consacrée à Saint André et saint Jean, œuvre anonyme de l' Atelier le Prince XVIe siècle.
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM60003014
La fenêtre se compose de deux lancettes trilobées en verre peint, avec jaune d'argent et grisaille, montés en plomb. Dans la lancette de gauche est représenté saint André avec une famille de donateurs (le père et ses fils) et dans la lancette de droite, saint Jean l'Evangéliste avec une famille de donateurs (la mère et ses filles). Transcription d'après sources :.
Une inscription " Faict ce que tu voudras avoir faict quand tu mourras. L'an mil cinq cent cinquante trois " est citée par Stanislas de Saint-Gervais page 63, sans en mensionner la localisation. La sentence se retrouve aussi à la cathédrale de Toulouse, où elle est commentée ainsi :
"Cette maxime lapidaire viendrait de Saint Ignace de Loyola, qui
dans le livre des Exercices, au N°186, propose comme troisième règle de la seconde manière de faire élection: Se situer en imagination à sa propre mort, et voir quel choix fait "aujourd'hui" ne serait pas regretté alors. Je le dis mal, pardonnez moi. "
Il est plus intéressant de noter qu'il s'agit de la devise épiscopale de l'archevêque de Reims Robert Briçonnet (1450 à Tours-1497 à Moulins), qui fut garde des sceaux puis chancelier de France en 1495 sous Charles VIII.
Cette verrière est décrite ainsi par Jean Lafond :
"Ici, les figures sont abritées dans des niches dorées, tendues d'un admirable damas vert. A gauche, saint André, vêtu d'un manteau rouge et d'une robe blanche « éclairée » de larges rehauts d'or, porte sa croix. Le peintre verrier a imité assez librement le Saint André gravé par Lucas de Leyde pour sa série des Apôtres (vers 1511). A droite, saint Jean l'Évangéliste tient le calice de poison qu'il but « sans en éprouver aucun mal », pour confondre le grand prêtre d'Éphèse. Sa tunique, que recouvre un ample manteau rouge, est faite de ce damas qui semble appartenir en propre aux maîtres de Beauvais : aucun trait de grisaille ne limite les motifs jaune semés sur le verre blanc.
Ce sont de bien savoureux portraits que ceux des donateurs : peut-être les meilleurs de Saint-Étienne. Le père, dont le large visage s'éclaire d'un regard malicieux, est suivi de sept fils, parmi lesquels on distingue un clerc et un religieux. Sa femme est escortée de six filles. Un blason assez humble, où, sur une tige chargée de feuilles, sont peintes trois siliques ou cosses de pois nous laisse deviner le nom de ces braves gens. Il s'agit sans doute de la famille Cossart, l'une des plus anciennes de la paroisse. Au tympan, les bombes allemandes ont détruit un Dieu de Pitié entouré d'Anges portant les instruments de la Passion peints en grisaille et au jaune d'argent. Il ne subsiste plus guère qu'un fragment représentant les verges de la Flagellation. " Jean Lafond 1929 page 90.
Note : Jean Lafond décrit comme "blason" le tissu qui recouvre le prie-dieu du coté du donateur. Mais les Cossart d'Espiés, famille considérable du Beauvoisis, distinguée dans l'Église et la carrière des armes, portent de gueules à la croix d'or, chargés de cinq ancres de même. André Cossart, chanoine de Gerberoy, deviendra confesseur de Charles VIII et d'Anne de Bretagne.
Le motif du damas "qui semble appartenir en propre aux maîtres de Beauvais" (les Le Prince) est le même pour la tenture verte, pour la tunique de saint Jean, ou pour la tenture derrière les donateurs. Elle comporte :
- une palmette presque circulaire contenant un "ananas" ou plante découpée en logettes, et
- un groupe de trois fleurons en roue dentée partant d'une fleur à trois pétales.
On le retrouve sur tous les damas de Beauvais réalisés par l'atelier Le Prince (par exemple dans l'Arbre de Jessé).
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SOURCES ET LIENS.
— Les vitraux de l'église Saint-Etienne sur le site de l'Association Beauvais Cathédrale ABC :
http://www.cathedrale-beauvais.fr/nouveausite/saintetienne/vitraux/vitrauxste.html
— Le site www.patrimoine-histoire :
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Beauvais/Beauvais-Saint-Etienne.htm
— Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Beauvais
—Site therosewindow
http://www.therosewindow.com/pilot/Beauvais-st-etienne/table.htm
— 28 Enluminures des bibliothèques municipales représentant saint Claude :
http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr ACTION=CHERCHER&FIELD_98=SUJET&VALUE_98=%27Saint%20Claude%27&DOM=All
— Enluminures de la Bnf du site Mandragore : Bnf N.A.F 302 et 392
http://mandragore.bnf.fr/jsp/classementThema.jsp
- Heures d'Antoine le Bon à l'usage de Rome , 1533, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Mandragore&O=052502484&E=167&I=75638&M=imageseule
- Heures ango ad usum rotomagensem (Rouen) vers 1515, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Mandragore&O=07911622&E=1&I=76466&M=imageseule
— BRUNET (G.) 1843 La Légende Dorée par Jacques de Voragine, traduite du latin et précédée d'une notice historique et bibliographique par M. G. B[runet]. Première (-deuxième) série, 1843.
https://books.google.fr/books?id=vuliAAAAcAAJ&dq=miracle+%22saint+claude%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— CALLIAS-BEY (Martine) , Véronique CHAUSSÉ , Françoise GATOUILLAT ,Michel HÉROLD, 2001, Les Vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum ; Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Haute-Normandie. Nombreuses pages sur l'atelier Leprince, 48-49 etc.
— DANJOU (1847), Note sur les vitraux de l'église Saint-Étienne de Beauvais, Société académique de l'Oise. Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise. 1847 (T1) page 62.
http://visualiseur.bnf.fr/ark:/12148/cb32813221g/date1847
— DÉNOIX (Fanny Descampeaux Dénoix des Vergnes ) Beauvais ...Description matérielle : In-18, III-194 p. Édition : Beauvais : tous les libraires , 1868. 2e éd., page 125 et suivante.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65168165/f138.image
— HÉROLD (Michel), 1995, L'atelier des Leprince et la Normandie, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen , Rouen, musee des beaux-arts , 190 pages, p. 44-5
— LAFOND (Jean), 1943, Pratique de la peinture sur verre à l'usage des curieux suivi d'un essai sur le jaune d'argent et d'une note sur les plus anciens verres gravés [s. n.] (Rouen)
— LEBLOND (Dr Victor),1921, L'art et les artistes en Île de France au XVIe siècle d'après les minutes notariales . Beauvais & Beauvaisis. Paris : E. Champion ; Beauvais : Imprimerie départementale de l'Oise, 1921. 352 p.-VII, VII pl. ; 25 cm.
— LEBLOND (Dr Victor) LAFOND (Jean) 1929, L'Eglise Saint-Etienne de Beauvais. / [Dr.] V[ictor] Le Blond. étude sur les vitraux par Jean Lafond. Paris. 1929 38 grav. et 1 plan pages 65-118.
— LEBLOND , 1924, Nicolas le Prince, verrier et tailleur d'images : un artiste Beauvaisin au XVIe siècle / Dr Victor Leblond
— PERROT (Françoise), GRODECKI (Louis), 1978, Les vitraux de Paris, de la région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais , Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France Centre national de la recherche scientifique, 1978 - 275 pages
— SAINT-GERMAIN (Stanislas de ), 1843, Notice historique et descriptive sur l'église Saint-Etienne de Beauvais page 61 et suivantes.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6517959k.r=%22saint-etienne%22