Les statues de l'église Notre-Dame de Brennilis.
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Sur l'église Notre-Dame de Brennilis, voir :
- Le retable de l'autel de l'église de Brennilis
- La Baie 0 de l'église de Brennilis (vers 1500)
- La Baie n°1 : saint Christophe (vers 1498-1510)
- La Baie n°1 : sainte Anne portant la Vierge en son sein ; saint Fiacre. (vers 1498-1510)
- La baie n° 2 : saint Michel, le Christ et saint Jacques (1490-1495)
- Notre-Dame de Breac-Ellis. La niche sculptée de la Vierge à la Démone (v. 1575)
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Les statues intérieures de l'église de Brennilis sont au nombre de 16, parmi lesquelles le Christ en croix, un Christ aux liens, un groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre, saint Jean-Baptiste, saint Marc ou Hervé, saint Sébastien, sainte Barbe, saint Divy, saint François d'Assise, un moine cordelier dit saint Fidel (ou Pascal Baylon?), et, pour les œuvres récentes, un groupe de sainte Anne et Marie (chevet), et une Vierge Mère dite Notre Dame de Brennilis.
1. Saint-Yves entre le Riche et le Pauvre.
Statue en bois polychrome de 96 cm de haut placée sur le mur est du transept nord . Inscription SANT YEVN sur le socle en bois. XVIIe siècle.
Le saint, portant mosette, surplis et barette, est assis sur un siège doré. Un placet à la main gauche, il lève un nez pointu. Le riche, de 87 cm de haut, est en costume Louis XIII avec habit doré, manteau vert et chapeau rond. Il porte une barbiche Louis XIII. Tenant une bourse dans la main, il tend au saint une pièce d'or. Le pauvre, mesurant 87 cm également, est déguenillé. Il tient un bâton et son chapeau de la main gauche. La main droite de la statue est cassée. Le groupe est posé sur une console en bois ciré moderne ; la niche du XIXe siècle a été enlevée.
"Sant Yeun" est certes la traduction de "Saint Yves" en breton, mais on ne peut oublier ici que le "Yeun" ou Yeun Elez est aussi le nom de la vaste dépression marécageuse et ancienne tourbière actuellement occupée par le lac artificiel de Saint-Michel, qui borde Brennilis.
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Diaporama : Saint Yves entre le riche et le pauvre, église Notre-Dame, Brennilis, photographie lavieb-aile.
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2. "Saint Herves".
Transept nord Inscription sur la banderole S. HERVES.
" Saint Hervé (?) . . Sur le socle : ST HERVES. Attribution douteuse. Le saint, en robe rouge et manteau bleu, se tient debout sur le dos d'un animal, un lion, semble-t-il, qui tourne la tête vers lui. Livre à la main gauche, la main droite soulevant un pan du manteau. L'animal n'est pas un loup, plutôt un lion, ça serait alors saint Marc. Statue courtaude, assez fruste, en bois polychrome, 135 cm." (Inventaire 1986)
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3. Christ aux liens.
contre le pignon du bras nord du transept.
"Statue en bois polychrome de 150 cm environ. Le Christ se tient debout, revêtu d'un pagne doré et d'un manteau pourpre, une couronne d'épines sur la tête. Sur le socle : ECCE HOMO. " (Inventaire 1986)
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4. Saint Sébastien.
" Sur le socle : "SAINT SEBASTIEN." Statue en bois polychrome, de 115 cm environ, reposant sur une console de pierre, dans le transept sud. Le saint, revêtu d'un pagne doré, la chevelure longue et bouclée, porte la jambe gauche en avant, dans une pose élégante, un peu efféminée, typique de son iconographie." (idem)
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5. Sainte Barbe.
" Statue en bois polychrome, de 140 cm environ, placée sur une console de pierre, contre le pignon du transept sud. La sainte, en robe rouge et manteau bleu, un voile sur la chevelure, porte une banderole avec inscription bretonne. La tour est cassée. "(idem)
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6. Saint François d'Assise.
"Statue en bois peint, 11O cm.,dans une niche plate de même style que les deux autres, contre le dernier pilier du côté sud de la nef. Le saint lève les mains pour montrer les stigmates de ses mains et de son côté droit."(idem)
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7. Saint Fidèle (ou saint Antoine de Padoue, ou Saint Pascal Baylon).
Dans la nef, premier pilier nord.
Statue de bois polychrome de 107 cm. Inscription "Saint FIDEL" sur le socle. Placée dans une niche du XIXe. Le saint porte la même tenue de moine cordelier (franciscain) que saint François (supra) avec robe de bure noire à scapulaire, mais la cordelière ne porte (négligence) qu'unseul nœud. Il tient un livre dans la main gauche et un calice eucharistique dans la main droite. Parmi les moines franciscains béatifiés, nous trouvons saint Fidèle de Sigmaringen (mort en 1622), prêtre et martyr souabe, mais le calice, témoignant de l'importance accordée à l'Eucharistie, correspond davantage à saint Pascal Baylon (1540-1592). On peut aussi penser à saint Antoine de Padoue (1195-1231), bien que son attribut soit le cœur enflammé ou le lys..
Les deux statues, l'une de saint François, l'autre d'un cordelier tenant un calice forment un duo qui se retrouve à Bodilis, (église), à Sizun, (fronton de l'ossuaire,1588) à Lanneufret (église) et à La Roche-Maurice, témoignant de l'implantation des Franciscains dès le XIIIe siècle dans le Léon. L'identité du deuxième moine est régulièrement discutée dans chacun de ces sanctuaires.
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8. Sainte Anne éducatrice. Niche à gauche du chœur.
Placée dans une niche néogothique, la statue de 170cm de haut dépare avec la belle statue de la Vierge à la démone. Certains suggèrent qu'il peut s'agir d' une maladroite copie de l'ancienne statue de la chapelle de Kermorvan (ruinée).
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9. Le meuble Renaissance.
"La niche de sainte Anne repose sur un meuble de style Renaissance identique à celui des panneaux de l'autre coin. Ce meuble à 3 faces occupe l'angle de l'abside. Le registre supérieur présente, dans chaque panneau le même décor d'architecture, deux pilastres à chapiteaux corinthiens soutiennent un entablement et encadrent un losange renfermant un personnage non identifiable, parce qu'en mauvais état ; le panneau du milieu n'a pas, cependant, de losange mais un bas-relief représentant la Résurrection du Christ : le Christ, debout, sort du tombeau, la main droite levée, tandis que deux soldats dorment près du tombeau, dans le bas. Les trois panneaux du registre du milieu sont ornés tous trois de rinceaux et d'un cartouche rond (ou médaillon rond ) Dans les médaillons du centre et de droite, un buste en fort relief, une tête barbue et une tête cassée. Dans le médaillon de gauche, un joueur de cithare en bas-relief ( est-ce David ? ) • Les trois médaillons occupent le coin supérieur, à gauche. Les trois panneaux comportent le même décor d'architecture que le registre supérieur et un losange, avec un buste de femme dans le premier, un buste d'homme dans le second, mais le troisième panneau est caché par le ma!tre autel. A tous les angles, un fuseau, à raison de 4 par étage. La base du meuble est garnie de motifs géométriques peints. Trois panneaux sont en réalité des portes avec gonds et serrure (ceux de la Résurrection et de David en particulier )." (Inventaire 1986).
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10. Le meuble Renaissance du coté droit du chœur.
"En haut, sous une corniche, quatre rectangles:deux sont vides de leurs ornements. Le troisième contient des rinceaux, le quatrième un joueur d'instrument dans une mandorle étroite. En dessous, trois pilastres à chapiteaux corinthiens soutiennent un entablement et encadrent deux panneaux à rinceaux; au sommet de ces deux panneaux, un cartouche rond d'où sort une tête, une femme à gauche, un homme à droite. De l'autre côté, plus de panneaux, car ils cacheraient une fontaine gothique à arc trilobé (non visible) et tablette centrale " (Inventaire 1986)
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11. Le calvaire (1625).
"Au nord de l'église, dans la partie du cimetière désormais désaffectée, se dresse un calvaire de Roland Doré.
a) Le Christ en croix a les traits anguleux propres au style de l'atelier landernéen. Des boules godronnées terminent les bouts de la croix. Au-dessus de la tête du Christ, un ange, la tête en bas, soutient l'inscription INRI.
b) Contre le noeud , un écu où l'on reconnait les armoiries des Quélen Vieux-Châtel : Burelé de dix pieces (d'argent et de gueules )
c) Le socle repose sur un marchepied à deux degrés. Ce socle est taluté. Sur ce socle se dresse un monolithe de la Pieta: La Vierge est entourée de saint Jean et de Marie Madeleine reconnaissable à son pot de parfum. Au revers, sur le même socle, côté Est, une représentation du Christ : Jésus, debout, sort du tombeau, comme à Plougastel. Aux angles du tombeau, deux angelots sont posés, comme des oiseaux. " (Inventaire de 1986)
La croix du cimetière de Brennilis se compare au calvaire du cimetière de Commana, réalisé un an plus tôt en 1624.
Voir : Atlas des Croix et Calvaires du Finistère.
Roland Doré (1618-1660) est un maître-sculpteur de Landerneau responsable, avec son atelier, d'une soixantaine d'œuvres (principalement des calvaires) dans les enclos paroissiaux du Léon et du nord de la Cornouaille. Issues de commandes ecclésiastiques ou aristocratiques, ses sculptures portent l’empreinte stylistique de son atelier (visages ronds au profil tranchant, drapés stylisés et hiératiques). Son matérieu de prédilection est la kersantite, ou pierre de Kersanton, extraite dans la rivière de Daoulas à Loperhet et réputée pour sa dureté et pour la finesse de son grain. Elle se taille et se sculpte facilement au sortir de la carrière, puis durcit à l'air.
La Vierge entourée de saint Jean et de Marie Madeleine. Calvaire de l'église Notre-Dame, Brennilis, photographie lavieb-aile.
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SOURCES ET LIENS.
— « Autour de Yeun Elez : une entité patrimoniale » pdf
http://www.bretagne.bzh/upload/docs/application/pdf/2009-11/plaquette_pnra_n2_2009-11-19_17-15-48_452.pdf
Sur l'église de Brennilis :
—http://fr.topic-topos.com/saint-yves-entre-le-riche-et-le-pauvre-brennilis
— Site Infobretagne contenant les texte des chanoines Peyron et Abgrall :
http://www.infobretagne.com/brennilis.htm
— Inventaire descriptif de l'église de Brennilis fait pendant l'été 1983. Tapuscrit conservé à la bibliothèque du diocèse de Quimper.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/71e51d7ff370034408d2b2e0ebdb6061.pdf
— ABGRALL, (Jean-Marie) 1904 Notice sur Brennilis, Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie BDHA 1904 page 95-101 :
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/af488ed0b5ac10edd2fb9441496254a9.pdf
— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Ar. de Kerangal, Quimper pages 283-284.
https://archive.org/stream/architecturebre00abgrgoog#page/n317/mode/2up/search/brennilis
— COMBOT (recteur de Brennilis), 1856, Note sur l'église de Brennilis, cité dans BDHA 1904.
— COUFFON , Le Bars, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8f6bfc6f028b1a3a6cf67e7cd7c3578f.pdf
—PEYRON, 1910, Eglises et chapelles, Bulletin Société archéologique du Finistère t. XXXVII pp. 293-294.