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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 13:42

La Collégiale Notre-Dame du Folgoët.  I. L'Autel des anges (kersanton, vers 1445) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).

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Sur le travail du Grand Atelier ducal à la Collégiale du Folgoët, voir : 

Sur le Premier atelier ducal du Folgoët, voir aussi:

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Sur le second atelier ducal du Folgoët (1458-1509) voir :

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Cet article est largement inspiré du chapitre de Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne d'Emmanuelle Le Seac'h et en reprend textuellement de brèves citations : il se donne donc comme but d'en donner une diffusion et des illustrations photographiques en ligne.

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LE MÉCÉNAT DUCAL ET L'ATELIER DE SCULPTURE DU FOLGOËT.

Après une très nette baisse d'activité de la sculpture sur pierre bretonne au XIII et XIVe siècle, celle-ci reprend un remarquable essor au XVe siècle, sous l'impulsion du mécénat des ducs de Bretagne. Elle doit sa vigueur à la redécouverte d'une pierre  extraite principalement des confins orientaux de la rade de Brest, la kersantite ou kersanton, qui doit son nom au hameau de Kersanton en Loperhet, sur la Rivière de Daoulas. Il s'agit d'une roche éruptive filonienne, un lamprophyre de couleur sombre ou gris bleuté qui allie à une finesse de grain (pour les meilleurs faciès), une grande cohérence et une excellente résistance à la corrosion une aptitude à la taille lorsqu'elle vient d'être extraite et qu'elle est gorgée d'eau.

C'est à la fin de la Guerre de Succession (1341-1364) qui opposa Jean de Monfort au très pieux Charles de Blois, et vit la défaite de ce dernier à Auray en 1364, que le vainqueur, qui devint duc de Bretagne sous le nom de Jean IV, entreprit de fonder un état moderne. Il dut néanmoins attendre la fin de son conflit avec le roi de France et son retour d'exil en Angleterre, marqué par le Second Traité de Guérandes de 1381, pour pouvoir gouverner en paix, jusqu'à sa mort en 1399. Il appuya sa politique d'affirmation de son pouvoir par un mécénat qui s'illustra par la fondation de la collégiale de Saint-Michel-du-Champ près d'Auray (et de l'Ordre de l'Hermine), de l'église Saint-Léonard de Fougères, de la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon et de son tombeau en la cathédrale de Nantes.

C'est surtout son fils, le duc Jean V (1399-1442) qui réaffirma son pouvoir sur de grands chantiers de mécénat, à l'égal du  duc de Bourgogne Philippe le Bon  (1419-1467) et ses conseillers — Hospice de Beaune 1443-1457) — , ou du roi Charles VII (1422-1461) et son Argentier Jacques Cœur.

Jean V multiplia les fondations, dès 1418 à Quimperlé, et dès 1420 au Folgoët, en 1424 à Saint-Herbot,  en 1431 à La Martyre. Le Grand Atelier de sculpteurs sur lequel il s'appuya pour tailler dans la pierre ses armoiries, sa devise, et ses emblèmes tout autant que son programme d'iconographie religieuse centré sur la Vierge et sa Nativité, les Apôtres et quelques grands saints intercesseurs s'installa au Folgoët, d'où il diffusa d'ouest en est, jusqu'à La Ferrière (22) et du nord au sud de Saint-Pol-de-Léon jusqu'à Quimper, Kernascleden, Quimperlé et Le Faouët. L'atelier ducal du Folgoët est intervenu partout où le duc Jean V et ses successeurs François Ier, Pierre II, Arthur III, François II puis Anne de Bretagne  ont fait des donations. On distingue le Premier atelier, celui des parents (1423-1468) et le Second atelier ou atelier des enfants (1458-1509).

Le  style de cet atelier se repère aux visages — ovales s'ils sont imberbes, carrés s'ils sont barbus— aux pommettes saillantes, et aux yeux en amande et aux paupières ourlées par un deuxième trait. Mais il se repère aussi par la chevelure très particulière des anges, de deux types, soit méchée en spirales excentriques, soit crépue en large boule comparable à une éponge . 

Ces deux types de coiffure révèlent en fait  deux manières de travailler. Dans  l'une où le coup de ciseau du sculpteur est complet, les mèches sont structurées en frisottis savamment orchestrés. Et l'autre où la grosse brioche de cheveu est martelée à la broche, instrument à percussion frappé par un ...percuteur. 

Les anges de l'atelier du Folgoët sont donc l'une de leur spécialités. Ils en mettent partout : celui qui, comme E. Le Seac'h,  en aurait la patience en compterait 42 sur le porche de La Martyre, 34 sur celui de Saint-Herbot, 33 sur ceux de la cathédrale de Quimper, 22 au Folgoët, 2 à Rumengol, 1 à La Ferrière, pour un total de 134 sur l'ensemble de leur production. Anges ou angelots, il mesurent quelques centimètres ou plus d'1,30 m à La Ferrière, sont ailés ou aptères, orants, thuriféraires, chanteurs, lecteurs, présentateurs de banderoles ou, bien-sûr, musiciens.

Au Folgoët, on les trouve sur la façade du porche des Apôtres du Folgoët. Le fronton, sous les rampants ajourés du galbe, est décoré de trois fenêtres aveugles qui étaient destinés à recevoir les armoiries du duc Jean V et de ses feudataires. Les accolades décorées de choux et sommées d'un fleuron se terminent par des culots figurés d'angelots tenant des blasons muets et qui ont les cheveux mousseux et crépus bien identifiables. On remarque aussi dans l'angle formé par l'accolade un ange tenant un phylactère. Enfin, et c'est le sujet de cet article, les anges donnent leur nom à l'Autel des Anges de l'intérieur du chœur.

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LE FOLGOËT.

L'importance de cette commune jouxtant Lesneven et aujourd'hui un peu excentrée, se comprend mieux si on la replace sur l'antique voie l'Aberwrac'h-Carhaix  reliant Plouguerneau à Lesneven, à Landerneau et au centre de la Bretagne. Cette  voie de communication jouait donc un rôle majeur au XVe et XVIe siècle. D'autre part, cette route permettait l'acheminement du kersanton, conduit par bateau jusqu'à Landerneau . 

 

"En 1364, pendant la guerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Bretagne, dénommé aussi comme son père Jean de Montfort, fit le vœu, s'il l'emportait sur Charles de Blois, de faire construire un sanctuaire au Folgoët, là ou s'était produit le miracle de Salaün Ar Fol [constaté en 1358]. Tenant parole, la première pierre fut posée en 1365, mais les travaux traînèrent en longueur, en partie à cause des guerres incessantes, et Jean IV de Bretagne décéda en 1399. C'est son fils, le duc Jean V, qui acheva la chapelle en 1409 ; elle fut placée sous le vocable de Notre-Dame. Le sanctuaire, fut béni en 1419 et élevé au rang de collégiale en 1423 par l'évêque de Léon Alain de Kernazret, comme en témoigne une inscription en latin située sur le portail ouest de la chapelle. En 1427, le pape Martin V élève Notre-Dame-du-Folgoët au rang des basiliques mineures. Très vite le sanctuaire devint un important lieu de pèlerinage : la duchesse Anne de Bretagne y vint à quatre reprises en 1491, 1494, 1499 et 1505 et François Ier en 1518." (Wikipédia)

 

"Dès le début du XVe siècle, les dons qui affluent au nouveau sanctuaire attestent la piété des fidèles à son égard. Avant même que l'église ne fût achevée, paysans, bourgeois, seigneurs manifestèrent leur dévotion en lui offrant, l'es uns des vases ou ornements précieux, les autres des champs, des parcs, des prairies, d'autres enfin leur protection officielle .. Les Archives de l'Évêché conservent des documents authentiques de donation qui remontent à l'année 1410, et rien ne prouve qu'il n'y en eût pas d'autres antérieurs qui sont aujourd'hui perdus." (Guillermit)

"Les fondations sont posées vers 1350-1360, mais la construction ne démarre que sous Jean V en 1404. Le gros-œuvre est presque terminé lors du voyage du duc Jean V au Folgoët en décembre 1420 et achevé en 1420. Le duc la dota de 80 livres de rentes par an le 10 juillet 1422 et il l'élève en collégiale en 1423, à la suite d'un nouveau pèlerinage. Une inscription en lettres gothiques le confirme sur le portail ouest, derrière la statue de saint Michel : IOHANNES ILLVSTRISSIMVS DVX B[R]ITONNVM  FVUDAVIT PRAESE[N]S C[OL]LEGIVM ANNO D[OMI]NI M. CCCC . XX.III. : "Jean, illustrissime duc des Bretons, a fondé le présent collège l'année du Seigneur 1423". (Le Seac'h 2014)

A la mort de Jean V, l'édifice n'est pas achevé et sa construction de poursuit jusqu'en 1445 au moins grâce aux dons des ducs François Ier en 1442, Pierre II en 1445, puis Arthur III.

 

"Pierre fit un don perpétuel de trente écus d'or, moyennant une messe à notes (une messe chantée) tous les Samedis ; François confirma les lettres-patentes de 1432 pour l'exemption entière de l'impôt sur les boissons, les marchandises et autres denrées qui se vendaient au Folgoat ; Arthur augmenta la fondation de la collégiale de deux chanoines, auxquels il attribua 50 livres de rentes annuelles. L'église avait donc six chanoines, trois choristes et un sacristain : ce qui prouve encore le développement du culte de Notre-Dame du Folgoat." (Guillermit)

"En 1499, Anne y vint en pèlerinage pour demander à Dieu, par l'intercession de Notre-Dame, de lui accorder des enfants de Louis XII, roi de France, son second mari. A cette époque, elle fonda pour le mardi de chaque semaine une messe  chantée avec diacre et sous-diacre, à laquelle elle affecta une rente de 142 livres ; elle fit achever l'église et le dôme de la petite tour, et le porche des apôtres, qui porte encore dans sa voûte les armoiries d' Anne et de Louis XII ; elle consigna une rente pour l'entretien d'un sacristain et de trois enfants de chœur, de sorte que l'Eglise du Folgoat avait les six chanoines fondés par Jean V et Arthur, deux sacristains et six choristes. Dans la suite. elle envoyait tous les ans au sanctuaire des offrandes, des joyaux, des ornements en soie, en drap d'or et autres objets précieux. (ibid.)

"En 1505, Anne fit en Bretagne un nouveau voyage dont Alain Bouchard, un historien du temps, nous a laissé le récit. Elle y vint pour accomplir un vœu qu'elle avait fait à Notre-Dame du Folgoat. Cette fois encore, elle combla de dons son église de prédilection : elle offrit une magnifique croix d'argent et un calice en or ; elle chargea les Carmes de Saint-Pol de Léon d'y venir chanter tous les ans, au grand autel, une messe solennelle, le jour de l'Assomption, en présence du doyen, des chanoines et de tous les suppôts de la collégiale, pour tous les feus rois, reines, ducs, duchesses, princes, princesses, seigneurs, leurs et dames de sa famille. Sa fille, Claude de France, vint aussi au Folgoat et y conduisit son époux François ler. " (ibid.)

L'importance du mécénat ducal se lit à l'intérieur du porche où des hermines passantes présentent des phylactères marqués de la devise des ducs "A MA VIE". La devise se retrouve aussi à l'intérieur de la corniche du maître-autel et est disséminé à l'intérieur du monument. " (Le Seac'h 2014)

Durant la même période, le sanctuaire bénéficia des dons du cardinal de Coëtivy, qui en  fut l'un des principaux mécènes :

Né le 8 novembre 1407 au manoir de Coat-Lestrémeur, à Plounéventer,à quelques kilomètres du Folgoët,  il fut abbé de Redon et évêque de Dol, puis archévêque à Avignon en 1437, où il restaure à ses frais le palais épiscopal. En 1440, il est nommé conseiller du roi Charles VII, promu cardinal le 16 décembre 1446 avant de devenir en 1449 cardinal de Sainte-Praxède, à Rome. Le Pape Calixte III, dont il a favorisé l'élection, le charge de plusieurs missions en France, en qualité de légat  a latere du Saint-Siège en France et en Bretagne :entre 1454 et 1456, il effectue plusieurs voyages en Bretagne en vue de la canonisation de Vincent Ferrier.

Il est l'un des principaux mécènes de la collégiale Notre-Dame du Folgoët et y fait réaliser , sans-doute par l'atelier du Folgoët, vers 1443 le groupe placé au pied du calvaire, où il figure agenouillé à coté de saint Alain. Le Folgoët lui doit l'autel qui porte son nom, au sud ;  il fit faire aussi  une belle croix que l'on plaça près du porche ouest.

Il obtint aussi de Rome des reliques des Dix-mille Martyrs, placé dans un reliquaire en 1456 : doter un lieu de pèlerinage de reliques était alors l'un des plus grands bienfaits qu'on puisse lui apporter.

Voir aussi Couffon 1948, Guillermit 1922 et Guillouët 2009.
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L'AUTEL DES ANGES (vers 1445).

L'église du Folgoët comporte, à l'est, un choeur à chevet plat  avec bas-côtés de trois travées asymétriques, prolongé  au sud, du chevet  d'une chapelle en aile de deux travées, précédée d'un porche dit des Apôtres et d'une sacristie. Les deux chevets sont sur un même alignement. Ces deux chevets alignés sont dotés de cinq autels dont quatre sont en pierre de Kersanton, finement travaillée. On trouve  du nord au sud l'autel du Rosaire, le Maître-Autel, un autel plus récent en bois, l'autel des Anges, et l'autel du cardinal de Coëtivy.

L'Autel des Anges mesure 3,50 m de long sur 1,18 m de large. Il est entouré d'une frise de feuilles de vigne.  Dans les arcades frontales et latérales est représentée une série d'anges en robe longue et à la chevelure abondante et frisée tenant alternativement un écu, et une banderole. Le retour d'angle nord n'est pas photographiable par un visiteur, mais comporte  trois niches et deux anges. La façade aligne ses douze niches. Le retour d'angle sud est creusé de trois niches, mais le dernière est vide et accueille des cartons de cierge. Ce sont donc 14 des 16 anges qui peuvent être présentées par mes clichés. Cinq anges reposent sur des consoles intactes ; d'autres semblent avoir été martelés.

Les niches constituées de colonnes lisses séparées par des nervures droites terminées par des pinacles, sont couronnées d'accolades à crochets sommées d'un fleuron en forme de chou.

Dans le style typique de l'atelier du Folgoët, deux types de coiffure des anges se différencient : les anges aux cheveux crépus et les anges aux cheveux méchés et volumineux.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°1.

C'est en réalité le n°3, et c'est un porteur de phylactère. Il servira de type de description. Vêtu d'une aube qui lui recouvre les pieds, il porte un amict autour du cou. Le col rabattu en V ou en oméga minuscule me sert  au premier coup d'œil de signal de reconnaissance  du style de l'Atelier du Folgoët et je ne me lasse pas d'en découvrir les variations. Ses ailes sont fines et verticales sous l'effet de l'étroitesse du cadre, leur bout arrondi dépassant de leur chevelure caractéristique. Ses cheveux ébouriffés sont divisés en neuf tortillons en tire-bouchons divergents, qui semblent attirés par une force centripète comme par un aimant : ce serait alors l'effet d'un magnétisme spirituel, d'une attirance céleste, d'un état d' exaltation, de transport hors de soi sous l'appel de la divinité ; au sens propre, l'enthousiasme.

Le front épilé, large et rond lui donne un air de Dr Folamour que dément le regard tranquille et surtout la sérénité du demi-sourire à peine esquissé. 

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°2. Porteur d'écu.

Il aborde, sous les dix nids de spaghetti dont il se coiffe,  un air farceur. Le col de l'amict est croisé.

Il tient son héraldique pancarte avec la patience résolue de ces hommes sandwich postés à l'arrivée d'un train ou d'un avion, toute leur humanité dissoute au profit de leur fonction de messagers.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°3, porteur de phylactère.

Sous l'effet de la ligne claire du sculpteur, l la bouille ronde de l'ange rappelle celle de Tintin, qui aurait troqué sa houppette pour les bigoudis de la Castafiore. Sa banderole bouscule le nœud de cravate en W vers la gauche.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n°4 porteur d'écu.

C'est un garçon sérieux, qui a soigneusement  arrangé ses cheveux-spaghetti d'un peigne sage avant de les nouer. Pas une once d'asymétrie, pas un brin de fantaisie : pas un marrant.

 

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n° 5.

Trop érodé pour mériter d'user ma pellicule. Il n'apparaîtra que sur la photo de classe.

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Anges n° 6 à 8. Les plus beaux.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile.

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Ange n° 6.

C'est le beau gosse. Il le sait, et adopte habilement une attitude hanchée. Il joue de la lumière pour creuser la fossette de ses commissures de lèvres, discrètement creuses. Lui-seul, il a obtenu le droit de discipliner ses ressorts capillaires, en en rabattant les scoubidous sur l'arrière pour laisser apercevoir le lobe tendre de son oreille. Il a un charme fou d'un jeune chantre pré-pubère des Maîtrises cathédrales, et rien ne m'interdit d'imaginer que le Maître du Folgoët a pris comme modèle un des six enfants attitrés du chœur de la Collégiale.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°7 porteur de phylactère.

C'est son double et rival, et, depuis une éternité,  ces deux angelots-là ne se quittent plus. Par mimétisme, il ploie le genou droit et se déhanche aussi.

 Ma photo me révèle un détail qui m'avait échappé : un cerceau rabat en serre-tête les cheveux et les rassemble vers l'avant : ce n'est qu'alors qu'ils s'échappent en vagues bouclées et tourbillonnantes.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°8.

Une impression de déjà-vu ? Il a le même coiffeur que ses frangins les n° 1, 2, 3, 4 et surtout n°12. Je le reconnais à ses deux bigoudis dont le tube est orienté vers nous.  

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Ange n°9. 

Ce philactérofère est mangé aux mites jusqu'à l'os. C'est curieux ces différences de résistance des anges pourtant taillés dans le même kersanton. Les autres auraient-ils été mieux protégés ? Ou restaurés ? 

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Ange n°10 porteur d'écu; cheveux crépés.

C'est le phénomène de la bande. Militant par anticipation de Black is Beautiful, il a choisi la boule afro qui, bien-sûr, attire les regards. De Lorme la qualifie de "chevelure énorme et frisée" et Lécureux d'énorme perruque". Il n'en a cure, il est aux anges.

En fait, c'est une coupe trilobée bien plus sophistiquée qu'il n'y paraît, bien plus à l'écart des grandes tendances des foules avides de marginalité. Il a ajouté à la houppette de Tintin deux volumineuses virgules, deux gouvernails latéraux vraisemblablement  fixés par une sorte de gubernaculum testi. Les japonaises nomment cela la coiffure "en pêche fendue", wareshimomo

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°12 porteur d'écu.

Il appartient à la fratrie des  n° 1, 2, 3, 4 et 8 : encore un qui "travaille du bigoudi". Mais je lui décerne le pompon, pour la disposition en tunnels superposés de ses cannelloni. Double photo pour lui.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Le coté gauche. Trois niches, deux anges (n° 13 et 14).

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°13 porteur d'écu.

Ses cheveux sont si tirés en arrière que cet ange affiche un faciès lunaire. Comme les geishas, dont le chignon n'est fait, par un coiffeur très spécialisé, qu'une fois par semaine, et qui doivent entre-temps dormir sur un repose-nuque nommé takamakura, ou comme nos arrière-grand-pères, qui utilisaient un masque fixe-moustache,  il a du être confronté au difficile problème du conflit  entre sommeil et mise en pli. Il dort sur le dos, ses tortillons tenus bien droit par des élastiques, et son coiffeur vient donner le coup de peigne dès pôtron-minet.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Ange n°14 porteur de phylactère.

Saurez-vous trouver sa particularité ? Sa face martelée ? Non, c'est un accident. Mais notez cela. Il est le seul à tenir sa banderole inclinée de la main gauche vers la main droite. San-doute parce qu'il vient clore notre kyrielle angélique.

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Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Origine des anges ébouriffés du Folgoët.

La coiffure de ces anges est précédée, au Folgoët, par celle des autres anges sculptés vers 1423-1433, sur les façades extérieurs (voir articles suivants). Mais où le Maître du Folgoët a-t-il pu trouver son inspiration ? 

a) Le tombeau de Gatien de Monceaux.

Pour Emmanuelle Le Seac'h, ces anges du Folgoët semblent être une imitation de ceux du tombeau de Gatien de Monceaux, conseiller des ducs Jean IV et Jean V et évêque de Quimper  de 1408 à 1416 : c'est sous son épiscopat que les voûtes de la cathédrale de Quimper, timbré des armoiries de la famille ducale et des siennes, furent réalisées. Le tombeau était situé initialement dans une chapelle de la cathédrale, la chapelle absidiale Saint-Corentin .  

"Comme il gênait la circulation. ce tombeau fut détruit, au XVIIe ou XVIIIe siècle. Les panneaux furent  déposés dans un enfeu , la table fut descendue au niveau du dallage et de la statue de l'évêque on fit un seuil de porte. La Société archéologique a recueilli récemment ces débris. " (Serret 1885)

Le gisant sculpté est maintenant placé dans la chapelle de la cathédrale qu'il occupait jadis (dans l'enfeu d'Alain Rivelen) et qui porte aujourd'hui le nom de Chapelle Notre-Dame-des-Victoires. 

Son tombeau était un superbe mausolée formé d'une longue pierre calcaire de 2m 70 sur 1m 12 de  large ; sous la corniche, était sculptée une guirlande de feuilles de vigne, d'un travail délicat. Cette table reposait sur des panneaux en même pierre, où étaient ses armes (d'azur à face  d'argent accompagnée de trois étriers d'or), tenus par des anges, placés sous des arcatures en accolade; sa statue était couchée sur la table de son tombeau, autour de laquelle on lisait son épitaphe

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Omnibus Urbanus de Moncellis Gacianus 
Presul Cornubie jacit hie servusque Marie, 
Sagax, facundus, de Nannetis oriundus; 
Ipse chori vostas fieri fecit pius altas; 
Rexit subjectos octo, cum mense, per annos. 

Post hec milleno bis et octo C quater anno, 
Octobris sextadecima migravit ad alta, 
Quisque Deum poscat, cum sanctis pace quiescat, 
Ac felix agmen sanctorum concinat. Amen 

 

  Trois petits panneaux faisant partie du pourtour du coffre du tombeau sont conservés au Musée Départemental Breton de Quimper. Sur deux d'entre eux, non exposés et donc non photographiables par le visiteur, figurent de petites arcades amorties en accolade sous lesquelles deux anges présentent le blason aux armes de Gatien de Monceaux . Les niches sont séparées, comme sur l'Autel des Anges, par des pinacles à crochets.

Ces anges, qui suscitent notre intérêt, ne sont pas souriants, mais leur cheveux coiffés en mèches souples et bouclés y sont déjà figurés. "Les ailes  plus allongées que larges ont des plumes qui s'agrandissent vers le bas alors qu'elles se superposent en forme de losanges dans le haut. Les plissés des aubes sont souples dans le bas du corps et tombent dans une grande abondance de tissu sur le sol. " (Tout ce paragraphe d'après Le Seac'h).

La photographie mise en ligne par le Musée date du temps où ces panneaux étaient assemblés à ceux de deux autres tombeaux, ceux d'Alain de Lespérez et de François du Chastel pour composer  un mausolée disparate. La chevelure et l'aube des anges sont peu distincts, mais on se fiera à la description d'E. le Seac'h.

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http://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/bei9zs3rlqc3i6bwq18hwzbh1eovmgbe5fgfhl3r3ec2l0adp2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

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Le seul panneau exposé (75,5 cm de haut sur 88 cm de long) représente deux apôtres (dont saint Jean) tenant des phylactères. On y constate que les niches sont très voisines de celles de l'Autel des Anges, avec les mêmes colonnes lisses à chapiteau corinthien, le même pilier rectangulaire de séparation, les mêmes pinacles à crochet, les mêmes accolades, etc. De même, la chevelure des apôtres est soigneusement méchée, et la prise manuelle des phylactères par saint Jean est celle qui se retrouve chez les porteurs d'écus et de banderoles du Folgoët, avec 4 doigts de la main droite en haut, et le pouce gauche en bas.


 


 

 

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Panneau du coffre du tombeau de Gatien de Monceaux (calcaire, vers 1416),  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau du coffre du tombeau de Gatien de Monceaux (calcaire, vers 1416), Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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b) Le Tombeau d'Alain de Lespervez (vers 1451).

Il pourrait être proposé comme une source possible de cet Autel des Anges, s'il n'était légèrement postérieur à la date estimée de l'autel. Le Musée Départemental Breton de Quimper conserve les deux panneaux du coffre du tombeau en calcaire d'Alain de Lespervez, évêque de Cornouaille de 1444 à 1451, et décédé en 1451. Deux anges tiennent un écu aux armes de sable à trois jumelles d'or. Ce tombeau fut déposé à sa mort à la chapelle du couvent des Cordeliers, (aujourd'hui détruite) puisqu'Alain de Lesperez y était frère mineur.

​​​​​​On retrouve là les niches à accolades gothiques "de type Champmol", très proches de celles de l'Autel des Anges. 

"Les anges sont plus souriants et les plis des robes plus raides. Leurs ailes sont davantage déployées vers l'arrière et leurs cheveux s'élèvent en deux large boucles qui leur donnent un air mutin. Ils sont vêtus d'une aube et d'une chape à fermail avec un capuchon à pompon rond. Les yeux sont bridés et les commissures creusées en T. Le travail des ailes est très soigné, notamment les barbes qui sont gravées avec précision." (Le Seach, p. 61) 

 

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez,  Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Panneau venant du tombeau d'Alain de Lespervez, Musée Départemental Breton. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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c) La sculpture sur pierre des cours des ducs de Berry et de Bourgogne.

"Deux types d'anges se différencient : les anges aux cheveux crépus et les anges aux cheveux méchés et volumineux. Les conventions stylistiques des ailes des anges se retrouvent dans le Berry et en Bourgogne. La Bretagne pourrait avoir imité un modèle venu de l'est même si elle était en cette fin du Moyen-Âge particulièrement dynamique en matière de sculpture monumentale et décorative." (Le Seac'h 2014)

"Au vu de ces éléments, on peut considérer que le tombeau de Gatien de Monceaux a servi de modèle [aux anges ébouriffés du Maître du Folgoët]. Probablement importé, il daterait des années 1420 et il a été réalisé par un sculpteur important qui a copié les anges sculptés par André Beauneveu pour le duc de Berry. Taillé dans le calcaire de la Loire, il a contribué à la diffusion de l'art ligérien  en Bretagne. L'atelier du Folgoët s'est à son tour inspiré de ces anges, a intégré leur chevelure et en a fait une marque stylistique qui a été à son tour copiée sur le tombeau d'Alain de Lespervez par un sculpteur local." (Le Seac'h, p. 61)

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Les anges échevelés dans la sculpture de Bourgogne.

Cette remarque m'incite à m'intéresser à  la sculpture sur pierre à la cour du duc de Bourgogne et à découvrir une source possible des anges ébouriffés "aux cheveux irradiés" dans  les réalisations de  Claus Sluter (1355-1406) et de son neveu Claus de Werve (1380-1439) : le Puits de Moïse (1405) de la chartreuse de Champmol, et le gisant de Philippe le Hardi de la même Chartreuse, conservé au Musée des beaux-arts de Dijon.

1) Le Puits de Moïse de la Chartreuse de Champmol.

Ce pilier au six prophètes et aux six anges, était la base d’une Crucifixion aujourd’hui disparue. Sluter a sculpté en 1399 six anges deuillants hauts de 0,90 m, dont quatre ont des cheveux bouclés exubérants. (Jacques Baudoin 1996 pages 123-124)

2) Les deux anges du tombeau de Philippe le Hardi (1406-1410).

"Dès 1381, Philippe le Hardi commanda sa sépulture à son « imagier », Jean de Marville. Celui-ci en fournit le projet et mit en chantier les arcades qui devaient accueillir les pleurants. Claus Sluter lui succéda en 1389 et donna un souffle nouveau à la sculpture traitée désormais en ronde-bosse et avec réalisme.

 Il continua la réalisation des arcades et se procura la dalle de marbre noir et le marbre blanc pour le gisant reposant sur la partie supérieure. A sa mort en 1406, une grande partie des pleurants, le gisant, les anges  et le lion étaient encore à sculpter. C’est à Claus de Werve que le duc Jean sans Peur ordonna de terminer le tombeau de son père, ce qui fut fait en quatre ans. Cette sépulture éblouit les contemporains de l’époque et devint une référence et un modèle en matière de sculpture funéraire." "Les tombeaux des ducs de Bougogne, livret pdf"

 https://beaux-arts.dijon.fr/sites/default/files/Collections/pdf/les_tombeaux_des_ducs_de_bourgogne__livret.pdf

Ces anges sculptés par Claus de Werve portent le bassinet du défunt. Ils trouvent leurs modèles du Puits de Moïse. L'un d'eux porte une robe souple, un amict et de longs cheveux serrés par un bandeau (comme notre n°7) et l'autre une tunique à col brodé et des cheveux à boucles souples et gonflantes. (Jacques Baudoin page 130).

Quelques liens vers des images :

  •  https://beaux-arts.dijon.fr/sites/default/files/Collections/pdf/les_tombeaux_des_ducs_de_bourgogne_diaporama.pdf
  • http://4.bp.blogspot.com/-YCeyNVatK6Y/UmvJa0dJm8I/AAAAAAAAEZ0/40nzzdUYg9s/s1600/P1000773.JPG
  • http://1.bp.blogspot.com/-wWgekzQXXUg/UmvGitx98CI/AAAAAAAAEYY/4sSYq5gh2hQ/s1600/P1000758.JPG
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10317484364/in/photostream/
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10424600944/
  • https://www.flickr.com/photos/50260960@N06/10424516144/in/photostream/
  • https://www.flickr.com/photos/38490142@N05/32766207582/
  • http://www.christaldesaintmarc.com/le-puits-de-moise-au-musee-des-beaux-arts-de-dijon-a106757186
  • http://www.flickriver.com/photos/tags/puitsdemo%C3%AFse/interesting/

 

 

d) Les niches à arcatures et les dais des pleurants du tombeau de Philippe le Hardi.

"En 1384, Philippe le Hardi, premier des ducs de Valois, fonde aux portes de Dijon une Chartreuse au lieu-dit Champmol, destinée à servir de nécropole à la dynastie ducale. 
Le duc charge dès 1381 Jean de Marville de l'exécution de son tombeau : entre les moulurations d'un soubassement et la dalle destinée à recevoir la statue gisante du duc, les quatre faces du mausolée devaient être entourées d'architectures d'albâtre, composées de travées rectangulaires alternant avec des logettes triangulaires, les unes comme les autres voûtées et surmontées de dais ajourés. Cette galerie ainsi constituée devait abriter quarante statuettes de pleurants évoquant le cortège funèbre. 
Claus Sluter prend la tête de l'atelier ducal de la Chartreuse en 1389 ; il se fait aider par son neveu Claus de Werve, qui achève le tombeau en 1410. "

http://mba-collections.dijon.fr/ow4/mba/voir.xsp?id=00101-9299&qid=sdx_q0&n=3&e=

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Si on compare ces dais avec ceux de l'Autel des Anges (ci-après, le retour d'angle), on constate une quasi similitude qui renforce la conviction que les tombeaux et le calvaire de Champmol ont pu servir de modèles au Maître du Folgoët pour la réalisation de cet autel, soit directement, soit par l'intermédiaire des sculpteurs du tombeau de l'évêque Gatien de Monceaux.

 

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

Autel des anges (kersanton, vers 1445) par l'atelier ducal du Folgoët, collégiale Notre-Dame du Folgoët. Photographie lavieb-aile avril 2017.

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Je recherche aussi une documentation iconographique sur les anges sculptés par l'atelier d'André Beauneveu dans le Berry : ma récolte est pauvre.

Mehun-sur-Yèvre https://vicedi.com/mehun-sur-yevre/

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie) 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1dff008d90abab0badb8551ddb7a4c06.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1896, Le Folgoët (Finistère), « Livre d’or des églises de Bretagne », Rennes, 

BADOIN (Jacques), 1996, La sculpture flamboyante en Bourgogne et Franche-Comté, Ed. Creer, 384 pages.

https://books.google.fr/books?id=BUYfRt3ePugC&dq=%22claus+de+Werve%22+anges&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

COËTLOGON (Marquis de), 1851, Dessins, histoire et description de l’église de Notre-Dame du Fologët, Brest, 1851

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LESNEVEN. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c07f91a4317a870c35de08f576183805.pdf

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Répertoire des églises : paroisse de LE FOLGOET. Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/FOLGOET.pdf

COUFFON (René),  1948, « À quelle époque convient-il de dater l’église actuelle de Notre-Dame du Folgoët ? », Nouvelle revue de Bretagne, 5, 1948.

GUILLERMIT (Augustin),1922  Le Folgoat Monographie paroissiale. ed. A. Lajat (Morlaix)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56e3a44e19df315b7cd0de70f0f172.pdf

GUILLOUET (Jean-Marie), 2009,  Le Folgoët, collégiale Notre-Dame, Congrés archéologique de France (2007), Finistère. 165, pp.166-176.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00557740/document

JOB AN IRIEN 1989, A la recherche de la vérité sur Notre Dame du Folgoët = Itron Varia ar Folgoet. Ed Minihi Levenez (Landerneau) 24 p.: ill.; 25 cm.

 

—KLEINCLAUSZ (Arthur Jean), , 1905, Claus Sluter et la sculpture bourguignonne au XVe siècle

https://archive.org/stream/claussluteretlas00klei#page/76/mode/2up/search/anges

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 95-100.

LÉCUREUX ,1914,  « Le Folgoët. Église collégiale. 3ème excursion », dans Congr. arch. de France. Brest et Vannes, 1914, p. 99-110.

LORME (A. de ), 1896, « L’art breton et l’église du Folgoat », dans Congr. arch. de France. Brest, 1896, p. 218-236.

MIORCEC DE KERDANET ( Daniel), 1853, Nouvelle notice sur N.-D. du Folgoët et sur ses environs, J.-B. Lefournier (Brest), 144 p.; 22 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/33e093346604e23fe86b2fdaa39ca374.pdf

— SERRET (A.),1885,  "Catalogue du Musée Archéologique Départemental et du Musée des Anciens Costumes Bretons", Société Archéologique du Finistère, A. Serret - Quimper, ville de Quimper, (1ère éd.)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527276z/f141.vertical

INFOBRETAGNE :

http://www.infobretagne.com/folgoet.htm

http://www.infobretagne.com/folgoet-basilique.htm

LES AMIS DU FOLGOËT.

http://les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique.htm

— monumentshistoriques.free.fr

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/folgoet/descriptif.html

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Le Folgoët

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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