Sculpture sur pierre de l'Abbaye de Daoulas. I. Le Porche aux Apôtres (vers 1560-1566).
.
Voir sur Daoulas :
.
.
Voir les porches du Finistère du XV au XVIIe siècle :
- La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. III. Le Porche des Apôtres (vers 1423-1433) par le Grand Atelier ducal du Folgoët (1423-1509).
- L'église Notre-Dame de Rumengol (29). III. Le porche sud (vers 1468). (Atelier du Folgoët)
- Le porche sud de Saint-Herbot (1498-1509). Le porche extérieur. Par le second atelier ducal du Folgoët (1458-1509)
- Le porche sud de Saint-Herbot : les Apôtres et le Credo apostolique. (1498-1509)
- L'église Saint-Salomon de La Martyre. I. L'Arc de Triomphe (vers 1520) et le Porche sud (vers 1450).
- L'église de Guipavas II. Le porche de 1563 : l'extérieur.
- Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. I. L'extérieur. Atelier Prigent.
- Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. II. La grande arcade extérieure. Atelier Prigent.
- Le porche de l'église de Landivisiau IV. Le bénitier, l'ange au goupillon. Atelier Prigent.
- Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais. Henry Prigent 1554-1565.
- Le porche de l'église de Landivisiau VII : l'arcade intérieure et son tympan. Atelier Prigent.
- L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud. (1592)
- Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. (1604)
- L'enclos paroissial de Dirinon X. Le porche sud. (1618).
- Le Porche sud de Pencran.
.
.
PRÉSENTATION.
Un pêle-mêle de copier-coller.
L'église abbatiale Notre-Dame (1167) a été restaurée aux XVIe et XIXe siècles. L'édifice primitif a été commencé en 1167 et consacré le 12 septembre 1232. L'église a connu par la suite plusieurs transformations, notamment la reconstruction, entre 1520 et 1535, sous l'abbatiat de Charles Jégou, du transept, d'un clocher et d'un choeur détruits vers 1830. L'église actuelle n'est donc qu'une partie de l'ancien édifice, dont on a supprimé le chœur et le transept sud. Une importante campagne de travaux a été menée jusqu'en 1880 par l'architecte Bigot . Seuls la façade occidentale avec son porche roman, le mur nord et l'intérieur de la nef à sept travées avec bas-côtés subsistent de l'édifice primitif (1167-1173).
Le porche aux apôtres, édifié pour l'abbé Jean Le Prédour près de transept coté sud, date de 1560 : il a été déplacé en 1880 par l'architecte Bigot à une des extrémité du cimetière, où il sert à la fois d'arc de triomphe et de campanile. A l'intérieur, de chaque côté du porche, sont des niches (séparées par des pilastres et décorées de coquilles et galons plats) contenant les statues des douze Apôtres (la statue de saint Pierre porte la date de 1560). Les arcades datent de 1173-1881. Au revers du porche, se trouvent quelques statues anciennes en kersanton dont saint Riec (1447), la Vierge-Mère, saint Augustin, Annonciation et une Pietà. A noter que saint Riec, fils d'Elorn, seigneur de la Roche-Maurice, fut à Landévennec un des disciples de saint Guénolé.
En 1867, avant l'intervention de Bigot, Pol de Courcy décrivait ce porche ainsi :
« Un joli porche de la Renaissance a été ajouté le long du collatéral sud. Son arcade, en anse de panier, est surmontée des armes timbrées d'une crosse de l'abbé Jean Prédour, abbé en 1550 et mort en 1573 ; la Vierge, saint Augustin, un cœur à la main, et deux anges, agenouillés sur des consoles, ornent l'extérieur de ce porche dont les parois intérieures sont garnies de niches contenant les statues des apôtres avec la date de 1566. Les voussures des portes du fond sont remplies de feuilles de vigne ; les colonnes sont cannelées en spirale, et la scène de la Nativité remplit le tympan de l'ogive. Tous ces charmants détails sont exécutés en kersanton»
.
.
.
I. LA FAÇADE OCCIDENTALE.
.
La façade ouest est celle qui se présente au visiteur venant de l'extérieur. Celui-ci découvre la grande arcade surbaissée sous laquelle il devra passer, alors que se détache dans l'obscurité du porche les deux portes en anse de panier qui donnent accès au cimetière, mais qui, jadis, ouvraient sur le bas-coté sud de l'église.
Cette arcade est encadrée successivement, de dedans en dehors, par des piédroits dépourvus d'ornementation, puis rythmé par deux colonnes jumelles torsadées, par des contreforts accueillant les deux statues d'un groupe de l'Annonciation. Sur les cotés de ces contreforts, il devine deux autres statues placées dans des niches.
Les piédroits se prolongent par trois voussures où six anges se sont posés, et cette arcade ogivale encadre, dans le tympan, une Nativité disposée sur trois consoles.
J'ai ainsi déroulé le programme des sculptures qu'il nous reste à découvrir, en nous rapprochant.
,
.
A. LE TYMPAN.
.
La Nativité.
Comparer aussi ce tympan avec celui de la Basilique du Folgoët (1423-1433), du porche sud de La Martyre (1450-1468), par l'atelier du Folgoët (image lavieb-aile), et avec celui de Pencran. Le plus petit dénominateur commun de ces Nativités est bien le groupe de l'âne et du bœuf, représentés frontalement, comme s'ils transperçaient la muraille.
.
Tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Saint Joseph à droite de la crèche.
.
Ce Joseph de Daoulas, assis bien droit, est remarquable par son aspect de riche bourgeois de la seconde moitié du XVIe siècle, avec ses cheveux peignés, sa barbe soignée, son chapeau de feutre typique des années 1560-1580, son manteau soigneusement fermé par une série de boutons, ses manches bouffantes, et le hiératisme de sa posture ou de ses traits. Curieusement (c'est inhabituel pour l'époux de Marie), il tient un livre dans la main gauche. Le bâton tenu dans la main droite est par contre l'un des éléments d'identification. Notez les yeux aux paupières ourlées.
Comparez au Joseph très différent de la Nativité de La Martyre :
.
.
.
Saint Joseph, kersanton, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Marie est agenouillée devant son enfant.
La Vierge, kersanton, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
L'Enfant-Jésus, l'âne et le bœuf.
.
L'Enfant entre deux anges, l'âne et le bœuf, kersanton, vers 1560, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Un examen attentif montre que l'Enfant-Jésus tient dans sa main une sphère (globe terrestre) alors qu'il lève la main droite dans un geste de bénédiction. Il est couché sur la paille, au centre de rayons lumineux stylisés par des lignes triangulaires. Cette représentation n'est pas éloignée de celle de la Nativité du Calvaire monumental de Plougonven sculpté par Bastien et Henry Prigent en 1554, guère plus de dix ans avant ce porche.
.
L'Enfant entre deux anges, kersanton, vers 1560, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
L'âne et le bœuf sont reliés ensemble par une corde. L'âne porte un licol complet, avec sa têtière derrière les oreilles, sa frontale ... sur le front, et sa muserolle sur le chanfrein du ... museau. La longe ...longe le coté droit de la tête. Le bœuf ne semble pas avoir besoin de la muserolle.
.
L'âne et le bœuf, kersanton, vers 1560, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Console de la crèche de la Nativité.
Selon Couffon, il s'agit d' "Adam chassé du Paradis". Mais en toute logique, ce sont des anges qui devraient alors se charger de cette sanction, armés de glaives. Ici, nous voyons deux hommes nus, armés de gourdins ; l'homme de gauche nous tire la langue. Quand au personnage central, nu également, barbu, il a la bouche ouverte, sous l'effet du plaisir qu'il se donne. Malgré tout le respect que je dois au lecteur, nous sommes ici dans l'obscène, dans le registre marginal qui est loin d'être rare sur les corniches, les culots, les gargouilles et les crossettes ou sur les miséricordes des stalles, en contrepoint des représentations sacrées. Mais, comme dans La Lettre volée, ce qui devrait nous crever les yeux est escamoté par les parti-pris de notre regard.
.
"Adam chassé du Paradis", kersanton, Console de la crèche de la Nativité, tympan de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
B. LES ANGES DES VOUSSURES DE L'ARCADE.
.
Ange orant, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Ange thuriféraire, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Ange orant, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Ange orant, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Ange thuriféraire, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Ange orant, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Anges orants, kersanton, arcade ogivale de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
C. LES STATUES DES CONTREFORTS.
1°) L'ANNONCIATION.
Ces Annonciations en deux éléments en ronde-bosse, la Vierge d'un coté agenouillée en prière devant un lutrin, avec un lys devant elle, et l'ange Gabriel , souvent disposés de part et d'autre d'une ouverture, se retrouvent fréquemment dans le Finistère :
Sur le tympan intérieur du porche de Rumengol.
Sur l'arc triomphal de La Martyre
De chaque coté de la baie de l'église du Folgoët
Ici, le même bloc de pierre est taillé pour représenter la Vierge, son lutrin, et le vase avec son lys. La main droite fait un geste de salutation ou d'acceptation, la main gauche tient le livre de prière. Ces parties, comme le buste, la robe et sa ceinture, sont assez grossièrement réalisées. Le visage, carré, est plus fin, avec son front épilé, ses sourcils bien marqués, ses yeux aux paupières ourlées, le nez fin, les lèvres charnues et le petit menton.
Les cheveux descendent en torsades bouclées de chaque coté avant d'être rassemblées par un bandeau qui passe derrière la nuque, selon cette mode caractéristique dont j'ai mainte fois relevé la présence dans ce blog, sous le quolibet de "chouchou". C'est lui que nous avons déjà remarqué en la Vierge de la Nativité, et que nous retrouverons sur la Vierge à l'Enfant du contrefort droit.
.
La Vierge, kersanton, groupe de l'Annonciation, contrefort gauche de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
La Vierge, kersanton, groupe de l'Annonciation, contrefort gauche de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
.
La Vierge,kersanton, groupe de l'Annonciation, contrefort gauche de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
L'ange Gabriel, kersanton.
Il tient un objet (fleur, phylactère) brisé dans la main gauche. Les caractères stylistiques de l'auteur de la Vierge se retrouvent ici, avec le contraste entre la main droite potelée et la finesse du visage rond, aux narines puissantes, à la bouche charnue, et au regard franc et calme.
.
L'ange Gabriel, kersanton, groupe de l'Annonciation, contrefort droit de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Culot de la statue précédente, kersanton, contrefort droit de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
2°) LES STATUES LATÉRALES DES CONTREFORTS.
"les contreforts sont ornés de niches aux coquilles Renaissance et gallons enroulés ainsi qu'à Landivisiau." (Couffon)
.
Contrefort gauche : un évêque. Saint Augustin tenant son cœur ?
Cette identification est fondée d'une part sur la représentation habituelle d'Augustin, évêque d'Hippone, tenant son cœur enflammé, et d'autre part sur le fait que le monastère initial de Daoulas a laissé place à une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin, fondée vers 1167-1173.
.
Saint Augustin tenant son cœur, kersanton, contrefort gauche de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Saint évêque, contrefort gauche de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Contrefort droit : la Vierge à l'Enfant.
La Vierge est couronnée, elle porte le même bandeau de cheveu derrière la nuque que sur les autres statues, elle fait de la main droite un geste bienveillant. La robe, serrée par une ceinture, fait retour sur le bras gauche.
L'Enfant, assis de profil sur le bras gauche, est représenté en Sauveur, bénissant et tenant un globe.
.
Vierge à l'Enfant, kersanton, contrefort droit de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
La console : vieillard caressant sa barbe.
.
Vieillard caressant sa barbe, console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, contrefort droit de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Vieillard caressant sa barbe, console de la Vierge à l'Enfant, kersanton, contrefort droit de la façade occidentale du Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
II. L'INTÉRIEUR DU PORCHE.
Sous le porche, tout est englobé dans une atmosphère grisâtre ou verdâtre, aux formes diluées par l'obscurité : d'où ces photographies approximatives.
.
A. LES APÔTRES.
Ils tiennent tous un livre (cf le Livre des Apôtres), un phylactère (où était peint l'article du Symbole des Apôtres qui leur est propre), et un attribut. Les statues prennent place dans des niches à coquilles, globalement identiques, au dessus de culots sculptés de motifs floraux, de masques, de personnages, ou d'un ange. Six d'entre elles portent à leur base un écu, muet.
Les six apôtres de droite.
De gauche à droite : Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Jude Thaddée (lance), ? (bâton de foulon ? hampe ?).
.
Les six apôtres de droite, Porche des Apôtres, ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
.
Saint Pierre et sa clef.
Le chronogramme 1566 est inscrit sur sa base.
.
.
Saint André et sa croix en X.
.
.
Saint Jacques le Majeur en tenue de pèlerin de Compostelle.
Notez le baudrier à coquilles, comme au Folgoët.
.
.
Saint Jean et la coupe de poison.
.
.
Un apôtre tenant une lance : Jude Thaddée ?
.
.
Un apôtre tenant la hampe d'un attribut. Saint Philippe tenant la croix ?
.
.
.
Les six apôtres du coté gauche.
De gauche à droite :
Barthélémy (coutelas), Matthieu (balance), Philippe ou Jacques le Mineur (hampe de la croix, ou bâton de foulon), Mathias ou Jude (couteau), Simon (scie), Thomas (équerre).
.
Les six apôtres de gauche, Porche des Apôtres, Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Diaporama des six apôtres.
.
Les six apôtres de la gauche du porche, ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Saint Barthélémy avec son coutelas de dépeçage (?).
.
.
Saint Matthieu et sa balance de percepteur d'impôts.
.
.
Saint Philippe et sa croix à grande hampe ? Ou saint Jacques le mineur avec son bâton de foulon ?
.
.
Saint Mathias tenant un glaive.
.
.
Saint Simon avec sa scie.
.
.
Saint Thomas et son équerre.
.
.
.
Le Christ Sauveur.
.
Dans une niche à coquille exactement semblable à ceux des Apôtres, et sous un dais à fleurons identique mais coiffé d'un écu et et d'une mitre (?), se trouve la statue d'un personnage barbu, la main droite traçant une bénédiction, et la main gauche portant le globe terrestre. Ses pieds sont nus, son genou gauche légèrement fléchi. Comme ses Apôtres, il est vêtu d'une tunique longue, bouffante à la taille, plissée aux manches et sous la ceinture, avec une courte fente sous le col, fermée par un bouton. Son emplacement qui domine les 12 Apôtres, et ses caractéristiques font de lui un Christ Sauveur du Monde.
.
Christ Sauveur, kersanton, v.1560, Porche des Apôtres,Abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
B. Les consoles des statues d'apôtres.
.
L'une des consoles : personnage lissant sa barbe, ou désignant de l'index gauche.
.
.
Autres consoles : masques.
Notez les paupières ourlées. Le nez est pyramidal, car les ailes narinaires sont généreuses ; les vestibules sont très apparents, comme vus en contre-plongée (dans l'idéal, l'orifice des narines doit être finement visible "à la manière d'une aile de mouette en vol").
.
.
.
.
Ange orant.
.
.
C. Les piédroits et voussures du porche intérieur.
.
Les animaux de la base des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les animaux de la base des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les animaux de la base des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les animaux de la base des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
La vigne des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
La vigne des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
La vigne des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les petits vignerons des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
Les petits vignerons des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les petits vignerons des piédroits du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Les personnages des sommets des arcs d'ogive.
Pas faciles à photographier dans l'obscurité, et à contre-jour ! On en trouve trois exemples. Ils ont le visage poupins de jeunes garçons, et tiennent les tiges des rinceaux de vigne, à feuilles trifides. Les sourcils sont marqués, soulignant le volume des paupières aux contours ourlés. Les yeux sont en amande. Les cheveux sont soit bouclés, soit peignés en deux mêches latérales.
.
Personnage du sommet des voussures du porche intérieur de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Personnage du sommet des voussures du porche intérieur de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
Personnage du sommet des voussures du porche intérieur de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
C. Le bénitier du trumeau. Kersanton.
Sa cuve à godrons, surmontée d'une partie concave décorée d'une frise de feuilles, ne manque pas de ressemblance avec celle du bénitier du porche de Landivisiau, ou même avec celle du bénitier du porche de La Martyre,par le Maître de Plougastel, ou encore du bénitier de Lampaul-Guimiliau.
.
Porche de landivisiau :
.
.
Le bénitier (vers 1560) du porche intérieur de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
III. LA FAÇADE ORIENTALE.
Le mur de pierre du XIXe qui forme le revers du porche-clocher est orné de trois sculptures en kersanton posées sur des consoles. .
.
La Pietà. Kersanton.
C'est à mon sens la plus belle pièce de ce porche.
Le thème est bien-sûr très fréquent depuis le XIVe siècle dans la sculpture de Basse-Bretagne et le l'ai décrit :
Au Folgoët à l'intérieur de la Basilique
Au Folgoët sur le Calvaire, atelier Prigent, kersanton polychrome,
Au Folgoët dans le jardin du Musée,
A Dinéault, sur le Calvaire, atelier Prigent
A Sizun, sur le pelouse du placître : il s'agit alors d'une Déploration. par G. Palut 1532,
à Plougonven
à Saint-Herbot, en tuffeau, avec deux anges
dans la chapelle Sainte-Anne de Daoulas,
etc, etc.
Mais Yves-Pascal Castel en a dressé un inventaire de 200 exemples dans un article mis en ligne sur le site de la Société Archéologique du Finistère : http://patrimoine.dufinistere.org/art2/index.php?art=ypc_pieta
La Pietà du porche de Daoulas est particulièrement remarquable, mais je n'ai pu en trouver nulle part une description, et elle est absente du remarquable ouvrage d'E. Le Seac'h sur la Sculpture sur pierre en Basse-Bretagne. On ne peut l'attribuer aux deux frères Prigent (pas de larmes visibles), ni à Roland Doré.
Parmi les Pietà à deux personnages, en kersanton, (ce qui limite considérablement la liste des 200 Piétà finistériennes de Castel), elle se distingue par le voile dessinant un trapèze autour du sommet de la tête, et qui recouvre une petite coiffe, et par l'absence de guimpe, puisque la gorge est nue au dessus d'une encolure arrondie. Le visage grave, hiératique, les yeux en amande mais non ourlés, le nez fin ne s'évasant que pour dessiner la pyramide adoucie des narines pourraient évoquer le style du Maître de Plougastel, actif de 1570 à 1621, mais E. Le Seac'h, qui en a dressé le catalogue, n'en parle pas. Le buste est lisse, le volume de la poitrine est très discret, alors que les manches s'animent de plis ronds et d'un revers sur le poignet, dévoilant — très sagement —une chemise de dentelle. On ne voit pas l'éventuelle ceinture ; la robe va suivre, essentiellement, les volumes des deux genoux, dont le rôle est essentiel puisque ce sont eux qui soutiennent le corps du Christ. Le genou droit est fléchi à angle droit (la Vierge est assise), laissant apparaître la chaussure ; c'est lui qui soutient le tronc et les épaules. Le genou gauche, reculé et écarté, et donc plus bas, soutient les cuisses. Ainsi, le plissé forme un grand mouvement d'étoffe oblique qui descend vers les pieds du Fils pour les isoler du sol.
Le corps du Christ, — visage calme, barbe peignée, moustache bouclée, côtes droites, pagne court noué, plaies peu visibles — forme un arc concave harmonieux, ce qui participe à conférer à la scène une douceur recueillie dépourvue de tout expressionnisme. La Mère tient son fils sous l'épaule droite, alors qu'elle a posé sa main gauche sur l'abdomen.
.
.
Pietà, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
Pietà, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Pietà, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Pietà, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Statue de saint CLER. Kersanton.
.
Saint Clair, Confesseur du IVe siècle, aurait été le premier évêque de Nantes à qui il aurait apporté de Rome le clou du crucifiement de saint Pierre. A cause de son nom, il passait pour guérir les maladies des yeux.
.
.
Statue de saint Cler, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Statue de saint Cler, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Cette statue porte deux inscriptions : sur le mor de chape :"S : CLER", et sur le socle, selon Y-P. Castel citant L. Pinson " A°:D : 1542 "(Anno Domini 1542) .
Dans sa description de 1696, le chanoine Louis Pinson mentionne la présence de cette statue et de la Pietà dans la "chapelle de Notre-Dame-de-Pitié" de l'abbatiale et il en relève l'inscription : "Il y a de plus, aussy en pierre, une Notre-Dame-de Pitié et un saint Clair en habits pontificaux ; au bas de la figure de saint Clair est gravé : anno d. 1542."
Pour ma part, je lis, en lettres minuscules : Æ : O : IH47, ou bien 1H43 ou IH42.
.
Statue de saint Cler, kersanton, XVIe, revers du porche-clocher de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.
.
Évêque ou Père Abbé. Kersanton.
Mitré, tenant le bâton pastoral dont la crosse est tournée vers l'extérieur dans la main droite, et un livre. Le crosseron est feuillagé en quatre volutes.
Notez les paupières ourlées, et les pupilles percées (comme chez Roland Doré).
.
Statue d'évêque, kersanton, revers du porche-clocher de l'abbaye de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.
.
SOURCES ET LIENS.
.
— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1906, “Daoulas,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 5 juin 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/328.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f623d8ab53c290b419d50f8f5da88aa.pdf
"A la fin du XVe siècle, on construisit un porche près du transept côté du Midi, non loin duquel se trouvaient les fonts baptismaux. Lors de la réparation de cette partie de l'église, ce porche fut reconstruit à une des extrémité du cimetière, où il sert à la fois d'arc de triomphe et de campanile. Il s'ouvre sur un côté par une arcade surbaissée surmontée d'un tympan qu'encadre une arcade ogivale L'autre côté est percé de deux portes jumelles en anse de panier. C'est un travail de la Renaissance, correspondant aux porches de Pencran et de Landivisiau, à la porte latérale de la Roche et au portail Ouest de Rumengol. Le socle de la statue de saint Pierre porte la date de 1566, mais le porche lui-même pourrait être antérieur de quelques années. La grande arcade d'entrée et les deux portes intérieures ont conservé dans leur encadrement tous les détails de la période flamboyante ; mais en dehors de là la plupart des motifs d'ornementation rappellent la Renaissance, particulièrement dans le bénitier, les niches des Apôtres et le couronnement des portes jumelles. Le tympan de l'entrée reproduit la scène de la Nativité de l'Enfant Jésus, sujet traité avec tant de grâce et de naïveté dans les porches de Pencran et de La Martyre."
— CASTEL (Yves-Pascal) 11 août 1979 Mieux connaître l'abbaye de Daoulas
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5706ec4151340cdb93120029fde046d9.jpg
— CASTEL (Yves-Pascal) 1996, "Monuments et objets d'art du Finistère (année 1995) : Daoulas, Porche du cimetière, la statue de saint Cler", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (125, p. 148-149)
— COUFFON (René), 1988, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/b7a5a075dd70315bdc8d13759ebc81e4.pdf
"Dans l'enclos, ancien porche. Il date du XVe siècle Il a gardé d'un côté les deux portes jumelles en anse de panier et, de l'autre, la porte extérieure dont l'arcade surbaissée est surmontée d'un tympan. Dans ce tympan, groupe de la Nativité en haut-relief ; dessous, Adam chassé du paradis ; au contrefort d'angle groupe de l'Annonciation, la vierge à gauche, l'ange à droite. Contre ces contreforts deux autres statues en kersanton : Vierge à l'enfant et saint Augustin tenant son coeur. Les voussures, à bases prismatiques, de l'arcade, sont profondément moulurées et décorées d'anges thuriféraires. Les colonnes extérieures sont torses ; les contreforts sont ornés de niches aux coquilles Renaissance et gallons enroulés ainsi qu'à Landivisiau. A l'intérieur, les niches abritant les statues des Apôtres sont séparées par des pilastres et décorées de coquilles et gallons plats. La statue de saint Pierre porte la date de 1566. Au-dessus du trumeau à bénitier, statue en pierre du Christ Sauveur. Au revers, côté cimetière, on a placé des statues anciennes en kersanton : Pietà, saint Augustin (?), et saint portant l'inscription : "S. RIEC" et la date de 1447.
— COURCY (Pol de), 1867, Bretagne contemporaine, Finistère, p. 96, Nantes, Charpentier, in-f°, 1867
— LÉCUREUX (Lucien), 1919, église abbatiale de Daoulas, Congrès archéologique de France page 20
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f53.vertical
— PINSON (Chanoine Louis), 1696, Histoire de l'abbaye de Daoulas, par un chanoine de cet abbaye, manuscrit recopié au début du XIXe siècle et publié par PEYRON (Chanoine) 1897 Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 49-70, 197-231, 241-256 et 425-440.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f327.image.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f283.item.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f327.item.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE
— http://site.erin.free.fr/Bretagne/Finistere/Daoulas.htm#PorcheApotres
— http://www.infobretagne.com/abbaye_de_daoulas.htm
.