Les six Sibylles de la chapelle seigneuriale du château de Kerjean (Saint-Vougay, Finistère) par le Maître de Pleyben (vers 1570-1580).
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— Sur les Sibylles, voir :
— Sur les Sibylles du Finistère, voir :
Les douze Sibylles de Brennilis étudiées à la lumière des Heures de Louis de Laval. (v. 1489)
Les Sibylles de la chaire (1677) et du chœur de l'église de Guimiliau.
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PRÉSENTATION.
Vers 1570 à 1580, un sculpteur anonyme a réalisé les corniches (désignées communément et anciennement en Bretagne par le terme de "sablières" qui fut repris par Sophie Duhem dans sa thèse de 1997) et les blochets, les liernes, les clefs pendantes et les engoulants des entraits de la charpente de quatre sanctuaires du Finistère : l'église de Pleyben (1571) et la chapelle de Sainte-Marie-du-Menez-Hom, en Cornouaille, l'église de Saint-Divy et la chapelle du château de Kerjean, dans le Léon. Selon un usage établi en histoire de l'art, on désigne cet artisan anonyme par le terme de Maître de Pleyben.
Ces œuvres feront l'objet d'articles dédiés à chaque site.
A deux endroits au moins, à Pleyben et à Kerjean, l'artiste a fait figurer sur les nervures des statues de personnages féminins dans lesquelles nous reconnaissons les Sibylles de l'Antiquité, comme sur le plafond de la chapelle Sixtine peint en 1511 par Michel-Ange !
Depuis Les Enclos de Dieu de Guy Leclerc en 1996 et depuis l'article que l'abbé Castel a consacré aux 70 Sibylles du Finistère en 2006, nous connaissons la fréquence de ce thème dans onze églises du département, avec une série complète des 12 Sibylles sur l'autel sud de l'église de Brennilis, sur le chancel de la chapelle de Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou et sur la Poutre de Gloire de Lampaul-Guimiliau (voir les articles dédiés grâce aux liens supra). Les séries sont partielles sur la niche du retable de l'Arbre de Jessé à Notre-Dame-de-Berven (*) en Plouzévédé (3 Sibylles), sur la cuve de la chaire de Guimiliau (5 Sibylles) et sur les panneaux d'arrière-chœur de Guimiliau (3 panneaux), sur le garde-corps de la tribune de l'orgue de Roscoff (7 bas-reliefs), dans la chapelle de Coatnan en Irvillac (4 Sibylles), sur les stalles du chœur de l'église de Rumengol (3 Sibylles) et sur le mur de la chapelle de Locmaria-Lan en Plabennec (3 Sibylles). À Pleyben, en l'église Saint-Germain, ce sont 5 statues des Sibylles qui ornent la voûte au niveau du transept.
(*) cette chapelle mariale a été commandée en 1573 aux ateliers de Kerjean (APEVE). La sibylle d'Erythrée est associée à l'Annonciation, la Samienne à la Visitation et enfin la Cimmérienne à la Nativité.
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Mais en 1997, Sophie Duhem n'avait pas identifié dans les figures en ronde-bosse des liernes de la chapelle de Kerjean autre chose que "des figures féminines tenant les instruments de la Passion.
Et à son tour Yves-Pascal Castel a omis, dans son décompte des 70 Sibylles du Finistère, les six statues en haut-relief de la chapelle seigneuriale de Kerjean.
Leur découverte me permet donc 1) de suivre le thème iconographique des Sibylles aux XVI et XVIIe siècle, et de compléter mes articles dédiés à ce thème et 2) d'explorer le corpus du Maître de Pleyben.
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RAPPEL.
J'ai longuement montré dans mon article sur les Sibylles de Brennilis que la constitution d'une série de douze prophétesses païennes de l'Antiquité est née à la fin du XVe siècle, en complément de la série des douze Prophètes de la Bible (et, bien-sûr, des douze Apôtres) dans une démarche typologique : chaque prophétesse était mise en relation avec une scène du Nouveau Testament et plus précisément avec l'enfance de Jésus et de la Vie de la Vierge pour six ou sept d'entre elles, et avec la Passion du Christ pour les autres. Ainsi, les théologiens montraient l'universalité du plan du Salut, annoncé et pressenti depuis l'Antiquité par des femmes du monde entier (leur nom se réfère à une origine géographique d'Europe, d'Asie et d'Afrique). Les douze femmes sont décrites dans l'ouvrage du dominicain italien Filippo Barbieri publié en 1481, mais ce sont les enluminures des Heures de Louis de Laval (avant 1489) qui, dans des doubles pages, créent une association précise entre les sibylles et chaque temps liturgique (Annonciation, Nativité, etc) . Cela sera repris par les livres d'Heures imprimés par Vostre et Vérard.
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DESCRIPTION.
La chapelle de Kerjean (dernier quart du XVIe siècle) est située à l'angle oriental du château, à l'extrémité de la galerie couverte fermant la cour. Il s'agit d'un édifice rectangulaire à chevet arrondi de style classique intégrant des éléments gothiques (fenêtres en tiers-point, entraits à engoulants). Alors que Chaussepied décrivait en 1907 la ruine de ses sculptures et de sa charpente, elle aurait été restaurée vers 1916 (Le Febvre), et la charpente a été restaurée vers 1960 (Couffon).
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Le visiteur accède à la chapelle par l'une des deux portes occidentales : il a donc face à lui, s'il lève les yeux vers la voûte lambrissée, le grand V inversé de deux liernes convergeant vers une clef pendante sculptée, avant le premier entrait. Et il voit sur ces nervures les deux groupes de trois Sibylles, dont il peut savoir que les unes préfigurent l'Incarnation (Nativité) et les autres préfigurent la Rédemption (Passion et Crucifixion). La grande flèche ainsi tracée dirige son regard, ses pas et son esprit vers l'autel du chevet, où l'attendent les scènes des Évangiles sculptées sur les sablières entre les Évangélistes. Il est introduit dans un programme iconographique élaboré.
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Voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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Du coté droit, de bas en haut :
1. La Sibylle Agrippa tient le fouet à deux lanières enroulées autour du manche, qui préfigure la Flagellation du Christ.
Elle porte derrière la nuque un voile qui revient vers sa poitrine. Le geste de la main gauche est un signe d'énonciation : le sculpteur souligne l'importance des paroles prophétiques ou "vaticinations" .
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La Sibylle Agrippa, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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La Sibylle Agrippa, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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2. La Sibylle Cimmérienne tient une corne à fonction de biberon, qui préfigure que la Vierge allaitera son Fils.
Tout porterait à croire que cette dame tient ici une trompe de chasse avec son embouchure et son pavillon, mais c'est la tradition iconographique qui permet d'interpréter correctement cet attribut : c'est bien une corne destinée à donner à boire au bébé. Mais si au moins elle le tenait comme il faut !
Elle est coiffée d'un turban, ou bourrelet, ou balso (bourrelet de brocart ou de velours) à la mode à la fin du XIVe ou vers 1530 en Italie. Les manches très bouffantes et plissées aux épaules se prolongent par des manchettes qui se retroussent aux poignets. La robe à décolleté carré est lisse sur le bustier, et plissée sous la ceinture.
La main gauche est assez maladroitement repliée vers l'épaule, comme si elle maintenait un objet, mais c'est là encore par désir de marquer la fonction d'énonciation.
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La Sibylle Cimmérienne, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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La Sibylle Cimmérienne, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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3. La Sibylle Delphique tient une couronne d'épines, qui préfigure le Couronnement d'épines de la Passion du Christ.
La tenue vestimentaire est la même que pour la Cimmérienne. Les cheveux qui laissent échapper des mèches autour du visage sont couverts par une coiffe très postérieure, dont l'extrémité en pointe se voit sur le sommet du crâne. La main gauche est posée, avec beaucoup de naturel, sur le genou.
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La Sibylle Delphique, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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La Sibylle Delphique, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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Du coté gauche, de bas en haut :
3. Une Sibylle tient une colonne (un attribut inhabituel) préfigurant les outrages subis par le Christ lors de sa Passion.
L'index et le pouce de la main gauche dirigés vers la bouche, et les autres doigts repliés, soulignent l'importance des paroles prononcées.
La coiffure est un balso, dont les spires d'étoffe sont particulièrement savantes, dégageant un front soigneusement épilé en arrière. Le tissu semble aussi passer sous le menton.
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Une Sibylle , voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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Une Sibylle, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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4. La Sibylle de Samos tient un berceau qui préfigure la Nativité : la Vierge donne naissance à son enfant dans une crèche.
La Sibylle a attaché ses épaisses mèches de cheveux avec un bandeau qui passe derrière la tête.
Le berceau possède deux piétements à volutes permettant le bercement, et quatre montants qui pourrait soutenir un voilage.
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La Sibylle de Samos, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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La Sibylle de Samos, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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Je trouve un modèle équivalent sur ebay :
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C'est une chance : le Château de Kerjean expose dans ses collections permanentes un berceau à bascule du XIXe ; il dispose sur le coté de trous et de petits boutons servant à attacher l'enfant emmailloté.
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6. La Sibylle Hellespontique tient une croix, qui préfigure la Crucifixion du Christ sur le Golgotha.
Elle a adopté le même bandeau que la Samienne. Et les mêmes manches à épaules bouffantes. Mais son chic est d'avoir déniché une robe- bustier très ajustée à la taille, avant de s'évaser en fronces aux sinuosités troublantes. Plus besoin de ceinture !
Son index gauche désigne la croix.
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La Sibylle Hellespontique, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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La Sibylle Hellespontique, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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7. La clef vers laquelle convergent les nervures : les armes de Louis Barbier, seigneur de Kerjean (1523-1596).
Ces armes se blasonnent d'argent à deux fasces de sable, (blanc à deux barres noires) , mais puisque la polychromie d'origine a disparu, ce sont les deux barres horizontales qui permettent de les identifier. On les retrouvent au milieu des deux entraits, et sur les sablières.
Par la situation de ce blason, le propriétaire appose sa marque, mais se place aussi sur le chemin tracé sur la voûte et qui illustre l'histoire du Salut.
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Ange présentant le blason des Barbier, d'argent à deux fasces de sable, voûte lambrissée de la partie sud-ouest de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile juillet 2017.
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Il nous reste à découvrir, dans le prochain article, l'ensemble des sablières de la chapelle : un superbe et passionnant voyage !
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SOURCES ET LIENS.
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— APEVE Les sablières de Saint-Divy
http://www.apeve.net/spip/spip.php?page=page&id_rubrique=4&id_article=253
— CASTEL (Yves-Pascal), Les 70 Sibylles du Finistère, en ligne, Société Archéologique du Finistère http://patrimoine.dufinistere.org/art2/index.php?art=ypc_sibylles
— CASTEL (Yves-Pascal), 2006, "Les 70 sibylles du Finistère", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère - T. CXXXV - 2006 pages 201
— CHAUSSEPIED (M.C. ), 1907, "Notice sur le château de Kerjean,, commune de Saint-Vougay, " Société Archéologique du Finistère - SAF 1907 tome 34 - Pages 124 à 145
Pour faciliter la défense de cette dernière entrée et protéger le soubassement des murs d'un pavillon à l'autre par les meurtrières placées de côté dans les angles, l'architecte à biaisé les murs de la chapelle et des archive$~ de façon , à découvrir entièrement ces murs à l'approche de l'assaillant.
Le pavillon de la chapelle est à deux étages; à la hauteur de la chapelle proprement dite, le chevet prend une forme semi circulaire sur la base carrée du dessous; le maître
d'œuvre a su tirer habilement partie de cette superposition en plaçant sur les parties découvertes de petits édicules à coupoles et lanternons à jour, La chapelle .est éclairée à l'Est et au Midi par quatre fenêtres géminées de forme ogivale ; à ce propos il ne faut pas croire, comme certains auteurs l'ont prétendu, qu'on ne pouvait se décider à abandonner complètement l'art gothique dans un édifice religieux, alors que ce mode d'architecture était tombé en désuétude, car bon nombre d'édifices religieux bâtis 'pendant les XVIe et VIIe siècles, n'ont plus aucun rapport avec les styles passés ; n'y voyons donc simplement qu'un pâle souvenir de l'architecture de Moyen-Age que l'artiste de Kerjean a fait revivre un peu en cet endroit ; du reste l'arc ogival est bien peu accentué et les profils des meneaux et des rinceaux sont bien de là fin de la Renaissance. Au-dessous de ces fenêtres sont pratiquées des meurtrières à couleuvrines et la salle basse qui n'offre aucun intérêt prend jour par deux longues fenêtres placées vers l'extérieur des bâtiments. La façade sur la terrasse est percée de deux ouvertures ovales richement encadrées, au-dessous une fenêtre
basse rectangulaire et très simple et une petite porte plein cintre donne accès en contre-bas de la terrasse à la chapelle. Ce pavillon est tout en pierre de taille couronné tout autour d'une belle corniche à modillons. Mais ce qu'il a de plus remarquable c'est son élégant campanile qui semble plutôt dater de l'époque de Henri IV que de Charles IX ;' posé en encorbellement sur une suite d'entablements et de consoles, il est à trois étages superposés dont le der-nier à jour. Le beffroi est couronné d'une petite coupole surmontée elle-même d'un lanternon coiffé d'une calotte sur laquelle un beau vase vient se fixer. Ses angles sont décorés de pilastres et gaines cannelés" ou ornés d 'arabesques, les frisés sont couvertes d'entrelacs et les panneaux de cartouches armoriés. Ce campanile est d'une grande richesse et d'une belle élégance.
L'intérieur de cette chapelle, très somptueux autrefois n'offre plus que des ruines, le sol en petits carreaux rouges s'effondre, la belle voûte en lambris qui reposait sur une sablière toute sculptée a presque disparu et des personnages en bois qui ornaient encore cette voûte, quelques-uns seulement, vermoulus gisent épars sur l'autel abandonné. Ils représentaient les douze apôtres et' étaient encastrés dans la sablière au pourtour du sanctuaire.
A la rencontre des nervures s'accrochaient de fins pendentifs et deux entraits sans poinçon, reliaient les murs, ils étaient ornés comme de coutume de grosses têtes de dauphins aux extrémités. Tout cela devait être décoré de peintures et de dorures. Entre chaque fenêtre d'élégants culs de lampe en pierre supportaient des statues; l'autel était tout en pierre de forme bombée, reposant sur un degré de granit; une dalle d'un seul morceau de 2 mètres sur 0m 70 la recouvrait en entier. Sur le mur Nord auquel s'adossait l'aile droite existe de larges ouvertures, donnant l'entrée de la chapelle aux divers étages et permettant aux malades d'entendre la messe d'une petite salle contiguë : la baie du haut est orné d'un petit entablement dorique à deux pilastres et munie d'un croisillon de fer. "
— COUFFON (René), 1988, “Couffon, Répertoire des églises : paroisse de SAINT-VOUGAY,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 juillet 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/1044.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0397fbf7bfd94095b7b52bc0e66657cc.pdf
"A l'extrémité orientale de la galerie couverte fermant la cour du château, c'est un pavillon rectangulaire avec chevet arrondi. Elle date du dernier quart du XVIè siècle ; mais quelques-unes de ses fenêtres en tiers-point et les entraits engoulés de sa charpente indiquent dans cet édifice classique une curieuse survivance de l'art gothique. Les sablières sont d'une sculpture remarquable ; elles sont décorées notamment d'un cartouche des cinq Plaies entouré de deux victoires que l'on retrouve à Pleyben, mais d'une moins bonne exécution. La charpente a été restaurée vers 1960. ."
— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. ... Sophie Duhem ; préf. d'Alain Croix. Vue : ... Publication, Rennes :Presses universitaires de Rennes, 1997 : thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Alain Croix soutenue à Rennes2 en 1997.
—DUHEM (Sophie), 1998, « Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la sculpture sur bois bretonne du XVe ...
— DUHEM (Sophie), L'art au village : La production artistique des paroisses rurales (XVIe-XVIIIe siècle) 2009
— LECLERC (GUY), 1996, Les enclos de Dieu, édition Jean-Paul Guisserot, 141 p.
— LE FLOCH (Jean-Claude ), s.d, "Pleyben : l'ensemble de sablières sculptées."
http://www.mairiepleyben.fr/joomla-mairie/images/stories/documents/docs_historiques/sablires.pdf
"Les sablières historiées – les sablières sont ces poutres horizontales en haut de mur sur lesquelles porte la charpente - les sablières historiées donc sont une spécialité bretonne : fort répandues en particulier en Basse-Bretagne, elles sont tout à fait rares ailleurs. On doit à Sophie Duhem d'en avoir fait la recension et particulièrement d'être parvenue par comparaison à retrouver la marque d'un même sculpteur en différents endroits . Parmi ces auteurs qu'elle sort de l'oubli, celui qu'elle a baptisé « l'anonyme de Pleyben » apparaît comme un personnage hors du commun. « Anonyme de Pleyben » car c'est où il a créé un des plus beaux ensembles de sablières. Mais on lui doit également la décoration de la chapelle du château de Kerjean (en Saint-Vougay) ainsi que les sablières qui subsistent à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (commune de Plomodiern) et dans l'église de Saint-Divy. Personnage hors du commun ? Ces quatre localisations suffiraient à en témoigner : pour nous aujourd'hui, toutes en Finistère, c'est vrai ; mais dans les années 1570, cela veut dire deux diocèses différents séparés par la barrière des Monts d'Arrée, cela veut dire des distances de plus de dix lieues (les autres sculpteurs identifiés par Sophie Duhem n'interviennent guère que dans deux ou trois paroisses contiguës). On pressent la notoriété d'un artiste recherché."
— LE FEBVRE (Yves), 1916, Musée des antiquités léonaises à établir au château de Kerjean, in GUENNEC ( Louis), “Société des amis de Kerjean pour la conservation des antiquités du Léon,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 juillet 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/3167.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e9a034174e1a5080fd521925a84efd48.pdf
"Ajoutons encore, pour être aussi complet que possible, dans ce premier plan rapide de nos travaux, qu'il nous appartiendra de meubler comme il convient l'admirable petite chapelle de Kerjean dont la restauration a été si heureusement commencée. "
— MIORCEC DE KERDANET (Daniel) , 1834, “Notice sur le château de Kerjean,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 3 juillet 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/3168.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/d3b6efb625cca2644d865d5919262803.pdf
"A l'extrémité de cette aile , et contre la galerie découverte , est la chapelle, qui se distingue encore par son petit clocher et d'autres ornements. Elle avait autrefois un beau lambris et des vitraux peints , chefs-d'œuvre d'Alain, Cap, artiste de Lesneven."
— Mémoires de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 1999, t. LXXVII page 545