La chapelle Saint-Jacques à Merléac (22) : la maîtresse-vitre (1402) III : le registre inférieur.
.
— Sur cette chapelle, voir :
La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) II. La Passion.
La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) I. La Légende de saint Jacques.
La chapelle Saint-Jacques à Merléac (22) : la maîtresse-vitre (1402) III : le registre inférieur.
La chapelle saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre IV : le tympan.
— Sur les vitraux du XIVe à grisaille losangée, voir:
- La baie 6 de la chapelle saint Piat de la cathédrale de Chartres : saint Piat et grisaille décorative (vers 1350-1360).
- La baie 26 : Vitrail de la grisaille de l'Annonciation de la cathédrale de Chartres. (2ème quart XIVe)
- La Baie n° 10 de Chartres : Grisaille du Miracle de saint Nicolas (1375-1400 et 1417)
- Les vitraux de la baie 15 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
- Les vitraux de la baie 17 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Évreux.
- Les vitraux de la baie 19 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
- La baie 17 (1370) de la cathédrale de Sées.
.
— Sur les vitraux, voir : Les articles de mon blog traitant des vitraux. (160 articles).
.
Nota bene : on trouvera en fin d'article ma discussion sur les M gothiques couronnées et le mécénat éventuel des Clisson...ou des Rohan.
.
.
La maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Description par Couffon en 1935 :
"Le vitrail proprement dit est divisé par les sept meneaux de la fenêtre en huit lancettes comprenant chacune sept panneaux, soit au total cinquante six panneaux. Les trois derniers de chaque lancette, soit vingt-quatre panneaux, forment une vaste tenture formée de petits losanges sur lesquels sont représentés en grisaille des chouettes et divers oiseaux. Sur les bordures des lancettes, l'on trouve des couronnes d'or surmontant un M gothique, lettre chère aux Rohan et aux Clisson, ou la lettre M seule, alternant avec des coquilles de saint Jacques." (René Couffon, 1935)
.
Présentation.
Dans le courant du XIIIe siècle, les ateliers de verriers abandonnèrent la disposition des vitraux en succession verticale de médaillons, entièrement en verre de couleur et donc assez sombres, et eurent l'idée de placer le sujet principal en verre coloré (un ou plusieurs saints personnages en pied, sous des dais) dans un vaste espace de verre blanc ou "vitrerie". Comme une nouvelle technique de peinture, le jaune d'argent, venait d'être découverte à Paris et d'être appliquée largement à partir des années 1330, permettant de colorer en jaune sans placer un verre de couleur jaune entre des plombs, cette vitrerie reçut une décoration mariant la grisaille et le jaune d'argent.
Les solutions pour encadrer la plage colorée centrale sont diverses. Soit la vitrerie l'entoure sur ses quatre cotés, comme à la cathédrale de Chartres pour les baies 6, 10 et 26 . Soit le verrier choisit une disposition "en litre", la zone colorée occupant une bande horizontale médiane au dessus et au dessous d'une bande de vitrerie, comme à la cathédrale d'Évreux dans la chapelle du Rosaire vers 1360-1370. Soit encore, comme à Saint-Jacques de Merléac en 1402, en réalisant dans la moitié supérieure deux registres de huit scènes colorées (éclaircies par des supports et des dais en grisaille), au dessus de toute la partie basse traitée en vitrerie. Cette solution garantit l'entrée de la lumière sur le chœur et son autel, mais laisse suffisamment de place pour illustrer la Vie de saint Jacques et la Passion du Christ.
Dans tous les cas, il fut d'usage 1) que cette vitrerie soit cloisonnée par un quadrillage sous la forme de losanges sertis dans des plombs, 2) que la bordure fasse alterner des verres blancs et des verres colorés, 3) que des fermaillets ou des médaillons de verre coloré ponctuent de place en place l'espace vitré en blanc.Et c'est donc le cas à Saint-Jacques.
La chapelle montre d'autres exemples de ce choix dans les baies latérales 5 et 7 actuelles, qui résulte d'une recomposition moderne, mais où l'on retrouve des bordures, une vitrerie de losanges et des fermaillets semblables à ceux de la maîtresse-vitre.
L'intérêt de l'examen de cette partie basse de la maîtresse-vitre s'accroît donc lorsqu'on le situe dans une démarche de comparaison des verrières analogues, notamment sous l'influence des ateliers de Rouen travaillant en Haute et Basse-Normandie et de ceux travaillant en Centre-Val-de-Loire. Une démarche à laquelle les damas à oiseaux affrontés ou le rehaut de jaune d'argent sur les yeux des personnages sur les deux registres de la Passion et de la Vie de saint Jacques nous avait déjà initiés.
.
La partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
LES QUATRE LANCETTES DE GAUCHE.
.
Lancettes gauche de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette A (celle la plus à gauche).
.
a) La bordure alterne, entre deux lignes de perles blanches (enlevées sur la grisaille) des rectangles de couleur rouge et des carrés de verre blanc. Ces verres sont peints à la grisaille de coquilles Saint-Jacques et de couronnes. Les coquilles, emblème de saint Jacques patron de la chapelle et marque des pèlerins y faisant halte sur le Chemin partant de l'abbaye de Beauport, sont de signification transparente. Les couronnes ne peuvent être attribuées à un commanditaire royal, ni chez les Rohan ni chez les Clisson mentionnés par Couffon en introduction. Y voir la couronne ducale est peu probable ; mais signalons qu'en 1402, le duc de Bretagne est Jean V , époux de Jeanne de France, fille de Charles VI. Ces couronnes sont-elles seulement empruntées à la baie 17 d'Évreux (qui alterne couronne et fleur de lys) ? Aucune de ces hypothèses n'est satisfaisante. Je rappelle que ces couronnes se voient aussi sur la bordure de la baie n°5 alors que des fleurs de lys occupent celle de la baie n°3, mais aussi que ces baies latérales honorent largement la Vierge et son couronnement. Ces couronnes pourraient donc avoir une signification liturgique et mariales plutôt que héraldique ou temporelle.
En bas et à gauche de la bordure du deuxième panneau, une M gothique couronnée. On a lu que Couffon qualifie ce M de lettre chère aux Rohan et aux Clisson. F. Gattouillat et M. Hérold décrivent avec un point d'interrogation prudent "La lettre M de Marguerite de Rohan (?)".
b) l'ornementation végétale
Les losanges entiers sont occupés soit par un oiseau, soit par un motif floral. On y trouve alors en majorité une fleur à inflorescence jaune centrale ronde entourée de quatre pétales blancs en étoile et quatre fins folioles jaunes.
Les demi-losanges périphériques montrent la moitié d'un décor qui sera mieux visible ensuite, sous la forme d'un groupe de quatre feuilles de chêne en croix ou en svastika autour d'un centre à quadrilobe.
c) le décor aux oiseaux.
Seize losanges sont décorés d'oiseaux. Ils s'agit soit de hiboux (qui se distinguent des chouettes par la présence d'"oreilles") dessinés de face, soit de passereaux, soit d'oiseaux de proie, dessinés ailes déployées ou repliées, tête dressée ou baissée. Les mêmes cartons se retrouvent répétés, inversés ou non. Le fait que le nom Merléac viennent apparemment du latin merulius "merle" n'a sans-doute aucune importance. Les trois baies de la chapelle du Rosaire de la cathédrale de Chartres, réalisées en 1360-1370, portent également, dans les losanges de leur vitrerie, des paires d'oiseaux ressemblant peu ou prou à des merles ou des grives.
d) Le médaillon central est une figure géométrique intégrant des dessins de feuilles ou de pétales, dans un encadrement en grisaille et jaune. Les verres sont rouges, bleus, bleu clair, verts, jaunes, et oranges.
Lancette A de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette A de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette A de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette A de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette A de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette B.
.
La bordure ne change que par la couleur verte des pièces colorées. Là encore, une lettre M gothique couronnée occupe le bas du coté gauche.
Les losanges gardent la même ornementation, mais le motif à quatre feuilles de chêne occupe des losanges entiers.
Les oiseaux sont les mêmes : les fermaillets, bien que tous différents, répondent au même modèle.
.
.
Lancette B de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette B de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette B de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette C.
.
La couleur des pièces colorées de la bordure devient, par règle d'alternance, rouge. On retrouve à coté des couronnes et des coquilles le M gothique couronné cité, à droite dans le premier panneau. Dans le panneau inférieur se trouvent deux lettres M gothiques non couronnées.
Les losanges gardent la même ornementation, mais le motif à quatre feuilles de chêne occupe des losanges entiers.
Les oiseaux sont les mêmes : les fermaillets, tous différents, répondent au même modèle que dans les lancettes précédentes.
.
Lancette C de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette C de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette C de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette D.
Les verres colorés de la bordure sont bleus. A coté des couronnes d'or et des coquilles, ou de couronnes agrémentées d'une fleur, les lettres M gothiques sont présentes 7 fois, et les M couronnées 2 fois .
Lancette D de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette D de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette D de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
.
LES QUATRE LANCETTES DE DROITE.
.
Elles se distinguent des précédentes par la présence de trois écus, et d'une inscription.
.
Lancettes droites de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette E.
.
La bordure accueille des verres bleus et les couronnes, les coquilles et une M couronnée. Les oiseaux et fleurs des losanges sont les mêmes que du coté gauche.
.
Panneau supérieur : un blason.
Il porte les armoiries mi-parti en 1 d'azur à la croix engreslée d'or et en 2 de gueules aux six burelles d'or. Le Corpus propose de voir les armes "attribuées aux du Houlle en alliance avec les Trogoff (ou Rosmadec)" . Voir Discussion.
.
Lancette E de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette E de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette E de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette F.
.
Bordure bleue. Coquilles, couronnes, 5 lettres M gothiques couronnées, 1 M gothique.
Le blason porte sur un fond rouge à feuillages les armes des du Houlle : D'azur, à la croix engreslée d'argent.
.
Lancette F de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette F de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette F de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette G.
Bordure en verres rouges avec 3 M couronnées.
Le blason porte les armes des du Houlle : D'azur, à la croix engreslée d'argent.
.
Lancette G de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette G de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
.
.
Inscription du bas de la lancette G de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Lancette G, panneau inférieur : l'inscription de création.
.
On y lit :
: G : BEART . FIST . CESTE . VITRE .
LAN . M . IIIIC . E . II .
"G[uillaume] Béart fist faire ceste vitre l'an 1402 (Mil quatre cent et deux)"
"La Maîtresse vitre est très importante pour l'histoire des verrières bretonnes puisqu'elle est datée et signée. On lit en effet, au bas et à droite de la vitre, dans un cartouche, l'inscription suivante en lettres gothiques : G béart fist ceste vitre l'an M IIIIc e II (1402).
Ce nom de Béart est bien connu. Imagier et doreur à Rennes, Guillaume Béart travaillait en 1408 pour Saint-Pierre de Rennes. Il appartenait à une famille de peintres verriers rennais. En 1375, Perrot Béart et Raoul Béart travaillaient à la grande vitre de la cathédrale de Rennes ; et, en 1435, autre Perrot Béart travaillait au Rheu, en compagnie de son fils Jamet Béart qui n'était âgé que de 15 ans." (René Couffon 1935).
"L'artiste, Guillaume Béart, est membre d'une illustre famille de peintres verriers connus pour leurs travaux à la .cathédrale de Rennes dans le dernier quart du XIVe siècle, et un siècle plus tard à la cathédrale de Tours... Gilles, passe contrat avec Charles de La Marche en 1543 pour exécuter un vitrail, malheureusement disparu, destiné à l'église" .Xavier Barral i Altet - 1983
"Cette famille Beart était, paraît-il, douée pour les arts d'une aptitude toute spéciale, car un autre compte du Chapitre de Rennes fait connaître, en 1408, l'existence d'un Guillaume Beart imagier et doreur, qui travaillait aussi pour la cathédrale de saint-Pierre" Bulletin archéologique et agricole de l'Association bretonne, Volume 4 1852
" L'auteur de la verrière de Merléac est identifié par la présence d'une signature généralement interprétée comme celle de Guillaume Béart, plusieurs fois mentionné dans les archives rennaises, membre d'une famille de peintres et peintres verriers documentés depuis 1375, notamment à la cathédrale. Près de Rennes, à l'église de Rheu, une grande verrière avait été exécutée en 1435 par Perrot Beart pour les seigneurs de la Freslonnière." (Gatouillat et Hérold 2005)
.
Inscription du bas de la lancette G de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Inscription du bas de la lancette G de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
.
La lancette H.
Bordure à verres bleus, à couronnes et à coquilles.
.
La lancette H de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette H de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
La lancette H de la partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
VUES DE DÉTAILS.
Les fermaillets.
Les oiseaux.
les fleurs.
La bordure :
les coquilles
les couronnes
le M couronné.
.
1. Les fermaillets.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
2. Les oiseaux.
.
a) Le hibou.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
b) un autre oiseau dans un motif floral.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
3. Les fleurs.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
4. Les bordures.
.
a) Couronnes et coquilles Saint-Jacques.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
b) Le M couronné.
.
Partie inférieure de la maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Jacques de Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
.
.
.
DISCUSSION I. LES M COURONNÉS.
.
F. Gatouillat et M. Hérold 2005 désignent (page 27) comme donateurs de la chapelle le connétable Olivier de Clisson (1336-1407) et son épouse Marguerite de Rohan :
"Dans le décor alors mis en place [après les considérables travaux menés vers 1400 dans la chapelle construite en 1317] l'emblématique de l'épouse d'Olivier de Clisson est largement déployée dans la chapelle d'axe, datée de 1402 : les M de Marguerite jalonnent les bordures, et les macles des Rohan occupent la totalité des ajours inférieurs du tympan."
Ces auteurs attribuent à ce couple deux autres donations religieuses de prestige à Saint-Brieuc et à la chapelle Saint-Gobrien de Saint-Servant de l'Oust.
La chapelle Notre-Dame de la Fontaine à Saint-Brieuc.
Ils écrivent " À Notre-Dame-de-la-Fontaine de Saint-Brieuc, Dubuisson-Aubenay vit, lors de son "itinéraire" de 1636, les armes de Marguerite de Rohan accompagnées de la devise POUR CE QUI ME PLEST."
Or, le texte de Dubuisson-Aubenay (Itinéraires, Tome I, p. 71) est un peu différent.
"Outre ces 3 églises, il y a des chapelles, comme celle de St Gilles proche la grande église; celle de Nostre Dame, au bout de laquelle, soubz un portique, sourt une belle fontaine qui mesle son ruisselet avec celuy de la fontaine St Brieu, et s'en vont en celuy de l'Ingoguet, et tous ensemble tombent en la rivière de Gouct. La chapelle est fort jolie et a un vitrait fait de l'an 1447 où sont les armes des cadets d'Avaugour. Au grand vitrail sont des armes, comme il y en a au vitrail du bout boréal de la croisée de St Brieu, à savoir de gueules au lyon d'argent coronné d'or, mi-parties de gueules à neuf macles d'or. Et partout ce sont M [écrit en onciale gothique dans le texte] d'or et d'azur, coronnés d'or avec cette devise Pour ce qui me plest. C'est, en bonne orthographe : "Pour ce qui me plait". La tradition porte que ce fut une Margot de Clisson, mariée à un de Rohan, qui la feit bastir. Mais cela seroit fort estrange que les armes de la femme fussent devant et au costé droit de celles du mary, veu que maisme le mary estoit de plus ancienne et illustre maison. "
Ce qu'a vu l'auteur, ce sont, "partout" des M en onciale gothique, d'or et d'azur, couronnés d'or :
.
.
Dubuisson-Aubenay n'écrit nulle-part qu'il s'agit, comme l'extrapolent les auteurs du Corpus, des armes de Marguerite de Rohan.
Et pour cause. Ce M, écrit en onciale gothique, couronné d'or ou non, est propre à Olivier de Clisson, et non à son épouse, et le M n'est pas — du moins à l'origine — l'initiale de Marguerite mais celle de la Vierge Marie. Ce que je souhaite démontrer maintenant.
.
1°) La bague signet et les trois sceaux d'Olivier de Clisson.
.
LA BAGUE-SIGNET DE JANVIER 1370.
Selon Bruel commentant Quicherat, "La première pièce que nous ayons, scellée par Clisson de la bague-signet à laquelle il est fait allusion, est antérieure de quelques mois à celle du 21 juillet 1370, que Quicherat cite d'après Dessalles. C'est une protestation de fidélité faite à Charles V, au nom du duc Jean IV, par les deux ambassadeurs bretons Hugues de Montalais, évèque de Saint-Brieuc, et Olivier de Clisson, le 26 janvier 1370 (n. st.). (Arch. nat., J241b, n° 50 bis.) " (Bruel)
LES SCEAUX (OU SIGNETS)
Les trois sceaux conservés d'Olivier de Clisson, de 1370 à 1397, portent plusieurs M en onciale gothique, alors qu'il n'épousa Marguerite de Rohan qu'en 1378. Ils ont été décrits dans la Collection de sceaux de Louis Douët d'Arcq en 1803. https://archive.org/stream/collectiondescea01douuoft#page/294/mode/2up
— PREMIER SCEAU D' OLIVIER DE CLISSON. (1370).
Sceau carré arrondi, de 15 mill. — Arch. de l'Emp. J 400, n° 66.
Ce sceau remarquable est probablement l'empreinte d'un chaton de bague. On y voit un heaume vu de face,couronné et cimé d'un vol, et accompagné de chaque côté de trois M gothiques mises en pal.(Sans légende.) Appendu à une promesse d'«Olivier, sire de Cliçon,» au roi, de lui rendre à première sommation le château de « Chastel-Jocelin. » — Paris, 21 juillet 1370. — Olivier de Clisson n'était pas encore connétable.
— DEUXIÈME SCEAU (1387).
Fragment de sceau. rond, d'env. 35 mill. — Arch. de l'Emp. J 186,n° 69 bis.
Sceau armoriai. Ecu au lion; penché, timbré d'un heaume de face cimé d'un vol, qui est accosté de deux M gothiques ; supports, deux griffons.(Légende détruite. )Appendu à un acte où s Olivier, seigneur de Cliçon et de Belleville, connestable de France,» ordonne de lever dans ses terres de Poitou les aides mises par le roi pour le fait de la guerre. — 2 août 1387.
— TROISIÈME SCEAU (1397).
Sceau rond, de 38 mill. — Arch. de l'Emp. K 57, n° 9 . Un homme de guerre debout, vu à mi-corps issant d'une tour, coiffé d'un heaume cimé d'un vol, tenant une épée nue à main droite, et à gauche un bouclier au lion couronné. Dans le champ cinq M gothiques, et sur une banderole la devise POUR CE QU'IL ME PLEST.
+ SEEL OLIVIER DE CLISON ET DE BELLEVILLE. Appendu à une lettre d'Olivier de Clisson, écrite eu français, où il s'engage à prendre le parti du duc d'Orléans. «Ce fut fait en nostre chastel de Chastel-Jocelin,» le 10 octobre 1897.
.
M.G. Demay, dans Le Blason d'après les sceaux du Moyen-Âge page 83, donna une illustration du sceau d'Olivier de Clisson de 1397 avec "l'homme armé, issant à demi d'une tour crénelée" . On compte 4 M gothiques sur les ailes du heaume, et une autre plus discrète sous la couronne.
.
.
.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4412859/f127.image
.
2°) Une ornementation par M gothique des immeubles construits par Clisson.
Olivier de Clisson se fit construire un hôtel à Paris en 1371, un château à Blain (sur les ruines de la forteresse rasée en 1260), et fit aménager le château de Clisson, où il était né. Tous ces bâtiments portent la lettre M en onciale gothique.
.
a) L'hôtel de Clisson, aujourd'hui Hôtel de Soubise rue des Archives à Paris, quartier du Marais.
« En 1371, Olivier de Clisson, Connétable de France, entreprend la construction d'un hôtel particulier sur les terrains qu'il vient d'acquérir à l'extérieur des remparts de Philippe Auguste. De ce premier hôtel n'est conservée aujourd'hui que la porte fortifiée avec ses tourelles en encorbellement coiffées en poivrières, donnant sur la rue des Archives, seul vestige encore visible de l'architecture privée du XIVe siècle à Paris." (Wikipédia)
"Au-dessus de l'arcature sont sculptés deux médaillons, portant un M couronné, avec les mots gravés : pour ce qui me plel, qui était la devise d'Olivier de Clisson. Ces médaillons nous dit l'auteur de l'article, sont modernes, et furent composés par Mr Letronne afin de commémorer l'origine de l'hôtel : ancien hôtel de Soubise, reconstruit de fond en comble par François de Rohan prince de Soubise en 1702" (Commission du Vieux-Paris, 1922)
. " L'M, restaurée à la façade par les soins de M. Letronne et de l'architecte Lelong, y était répétée à profusion, au dire des vieux historiens de Paris. Une lucarne du comble de la tourelle de gauche est encore décorée d'une M." (Bruel)
.
Détail d'après une photo de "mbzt" de l'article Wikipédia)
.
.
.
Jules Quicherat dans sa notice sur "La porte de l' Hôtel Сlisson" [Revue archéologique de 1847, t. IV, p. 760-769. ], signale que la lettre M gothique "était répétée de mille manières dans la décoration tant intérieure qu'extérieure" de l'Hôtel de Clisson et en indique la présence. Puis il s'interroge sur sa signification, tord le cou à la fausse interprétation qui voulait y voir la première lettre du mot Misericordia. L'hôtel dit de la Miséricorde n'aurait pu, d'après cette version même, être offert à Clisson par les Parisiens reconnaissants qu'en 1383, au retour de Roosebeke, après la répression des Maillotins. En définitive, il juge que cette énigme est et restera insoluble. Voici son texte :
.
"En dehors de l'arcade gothique, on voit sur le mur de face du bâtiment deux médaillons sculptés et peints, l'un à droite et l'autre à gauche, avec une M onciale couronnée au milieu, et les mots pour ce qu'il me plet gravés sur une banderolle. Ces ornements n'existaient pas autrefois ; c'est M. Letronne qui les a fait faire pour rappeler l'illustre origine du monument. Le médaillon de droite figure en effet l'écu d'Olivier de Clisson (un lion vermeil en champ d'argent), et celui de gauche est la copie de son cachet, ou, comme on disait au XIVe siècle, de son signet, tel qu'il existe au bas d'un titre original qui fait partie du Trésor des Chartes (3). On y voit un heaume surmonté d'une paire d'ailes au vol. Le champ tout autour est semé d'M. Pour ce qu'il me plet est la devise de Clisson, tirée de son grand sceau de connétable, où elle est gravée avec accompagnement d'M pareilles à celles du signet.
Au dire des vieux historiens de Paris, la même lettre était répétée de mille manières dans la décoration tant intérieure qu'extérieure de l'hôtel. La confirmation du fait s'est trouvée dans les derniers travaux. La lucarne établie dans le comble de la tourelle de gauche est ornée d'une M couronnée dont on n'a eu qu'à raviver la dorure pour lui rendre l'effet qu'elle produisait il y a quatre cent cinquante ans ; elle a servi de modèle pour celle qu'on a gravée au dessus de la porte.
D'autres M décorent des carreaux employés à un ancien pavement dont les débris existaient sous la cage du grand escalier de Soubise. Enfin le même emblème se trouve entremêlé avec des feuillages dans une frise peinte dont l'ancienne chapelle présente encore quelques vestiges. On peut voir sur la planche 83 un dessin de la lucarne en même temps que des échantillons, tant du carrelage que de la frise (fig. 2, 4 et 5). Celle-ci, large de quatorze centimètres, est composée d'un fond brun sur lequel les ornements se détachent en bleu d'azur; elle a pour bordures deux cordons d'un vermillon extrêmement tendre. Au-dessus sont posés en saillie les abouts des pièces de bois qui portaient les arceaux d'une couverture en charpente. Ces abouts, sculptés avec un art remarquable, offrent des figures d'hommes accroupis sous un tailloir bordé d'astragales, le tout enluminé des couleurs les plus vives. Pour ce qui est des carreaux, ils sont en terre cuite, les uns carrés, les autres en losange, ces derniers recouverts d'un émail vert, les autres d'un jaune pareil à celui du marbre antique.
Sur ces fonds sont exécutés les dessins et les M au moyen d'une pâte d'un beau brun rouge incrustée à deux millimètres de profondeur. Le dessin résultant de l'assemblage de ces carreaux se verra mieux par la gravure que par aucune description qu'on en pourrait faire.
La lettre M signifie-t-elle "Miséricorde" ?
Il ressort de tout ceci que l'M était l'ornement par excellence de la demeure de Clisson. Dieu sait combien de contes on a fait à l'occasion de cette lettre. On a prétendu qu'elle était là comme initiale du mot miséricorde, et que l'hôtel dans l'origine s'était appelé Hôtel de la miséricorde. La ville de Paris, ajoute-t-on, l'avait offert à Olivier de Clisson, voulant que ce cadeau fut un monument de son humanité, après qu'il eut par ses supplications adouci Charles VI, irrité contre les Parisiens, en 1383. Cette tradition n'est, comme toutes les traditions, que de l'histoire travestie. Il est bien vrai que Charles VI vainqueur à Roosbeek, vint achever la défaite des Flamands sur les Parisiens ; bien vrai qu'il les désarma, qu'il abolit leur gouvernement de la marchandise, qu'il les fit emprisonner par centaines, confisquer les uns et pendre les autres. Il est très-vrai encore qu'après plusieurs semaines de cette terreur, on convoqua le peuple au Palais, pour lui faire entendre, le roi présent, que tout ce qu'on avait fait jusque-là n'était rien et qu'on aurait à en supplicier bien d'autres. Sur quoi les princes et princesses du sang qui avaient le mot, se jetèrent aux pieds du monarque en criant miséricorde, tellement que le gracieux souverain fut touché, et consentit à ce que le criminel fût converti en civil, c'est-à-dire à ce que la coupable cité se rachetât par des écus au lieu de se racheter par le sang .
Telle fut la miséricorde de 1383. Les Parisiens auraient-ils été assez sots pour en consacrer la mémoire par un monument? Et quand ils l' auraient voulu, auraient-ils pu le faire, puisqu'après leur avoir pris leurs deniers communs, on se mit à les écraser d'amendes? Voilà pour ce qui est de la donation de l'hôtel par la ville.
Quant à la popularité de Clisson en 1383, elle est encore plus problématique. Non-seulement ce capitaine ne passe pas pour avoir adouci le courroux du roi, mais au contraire il est nommé expressément comme l'un des conseillers de la rigueur . C'est lui qui suggéra et opéra le désarme- ment de Paris, et en infligeant cette humiliation aux habitants, il prit à tâche de la leur faire sentir le plus qu'il put. Il alla jusqu'à ordonner que les portes de ville fussent déposées et couchées par terre pour être piétinées par les hommes et par les animaux. Un vainqueur impitoyable faisait cela le jour qu'il entrait dans une place rendue à merci : les Parisiens subirent neuf années durant cet outrage sans exemple. Leurs portes étaient encore par terre lorsque Clisson faillit périr assassiné par Pierre de Craon en 1392 : ce qui fait dire à Froissart que « le connétable fut battu de la verge qu'il avait cueillie, » car, les portes fermant de nuit, l'attentat n'aurait jamais eu lieu.
Arrivons à une hypothèse plus raisonnable sur l'origine de l'hôtel Clisson.
L'auteur de l'Histoire généalogique de la maison de France mentionne deux allocations de quatre mille livres que Charles V fit en 1370 et 1371 à Olivier Clisson pour se pourvoir d'un hôtel à Paris. N'est-il pas très-supposable que la demeure achetée en conséquence de ce don royal fut celle de la rue du Chaume? C'est vers 1370 que la vieille enceinte de Philippe Auguste, qui passait à peu près dans la direction de la rue des Quatre-Fils, fut supprimée comme inutile à cause que la nouvelle fortification, établie un millier de pas plus loin, venait d'être terminée. C'est en ce temps aussi que la noblesse commença à habiter le Marais, attirée de ce côté par le séjour de Charles V à l'hôtel Saint-Paul. Un quartier neuf, où le terrain coûtait nécessairement moins cher qu'ailleurs, dut fixer tout naturellement le choix d'un étranger au début de sa fortune. Cette hypothèse admise, le palais des archives ne cesse d'être un monument de nos révolutions que pour devenir un monument de nos victoires, car la première des sommes spécifiées ci-dessus fut accordée au capitaine breton peu après la bataille de Pontvallain, au gain de laquelle il contribua puissamment sous les ordres de Duguesclin.
Pour qu'il ne reste rien de la légende qui a voulu faire Clisson miséricordieux, j'ajoute que bien avant 1383 il avait adopté l'M pour emblème. Le fait a été établi déjà d'une manière incontestable (Dessalles, Paris pittoresque 1837 T.II p. 101) à l'aide de ce même signet dont nous avons fait reproduire le dessin. L'acte scellé de ce signet est une obligation relative à la saisine du château de Josselin nouvellement acquis par Olivier de Clisson. Il est daté du 21 juillet 1370; ce qui fait remonter les M au temps même où il est si vraisemblable que l'hôtel fut construit. Maintenant, est-ce le mot miséricorde que cette lettre veut exprimer? Ceux qui le prétendent n'ont qu'à produire le texte sur quoi ils fondent leur opinion.
Précisément du temps de Clisson, c'est-à-dire à la fin du XIVe siècle, la mode s'établit entre les nobles d'ajouter à leurs armoiries et à leur devise une lettre qui depuis a été appelée chiffre. Le chiffre était une sorte d'hiéroglyphe, une allusion cachée a quelque aventure, ordinairement de galanterie. Les contemporains n'en savaient pas le mot la plupart du temps. Nous qui sommes postérieurs de tant de siècles, comment le devinerions- nous? " Jules Quicherat
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9739601m/f335.item.texteImage
.
Les illustrations de l'article de Quicherat :
.
.
.
b) le château de Blain 1380-1383 :
"À Blain qui commande la route de Nantes à Redon et Vannes d'une part, il rajeunit le château, élève la haute tour dite du Connétable ainsi que le logis qui le jouxte à l'ouest et qui sera repris plus tard par Jean II de Rohan, puis il entreprend le doublement de la forteresse en utilisant l'ancien baile : tout le front méridional en est encore le témoignage car les tours gardent le M couronné qui sert de chiffre. " (A. Mussat)
"Au-dessus de la voûte d'entrée [de la Tour du Portal du château de Blain] est l'écusson des Clisson « avec la lettre M couronnée et le lion d'argent armé, couronné et lampassé d'or"
Henri SORIN, Post-Scriptum à l'Histoire de Blain de Bizeul, Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-inférieure 1932 T72 page 37
.
"Sous l'appui de la fenêtre du second étage de la tour du pont-levis, est un écusson sculpté sur une pierre calcaire de la dimension d'un mètre. Cet écusson est parti : à dextre il porte de gueules au lion d'argent, armé, couronné et lampassé d'or ; à senestre, une M onciale couronnée de fleurons fleurdelisés séparés par une perle.
Cette M est reproduite, mais seule, sur une autre pierre calcaire de 33 centimètres, placée sous l'appui de la fenêtre du même étage, donnant au nord-est sur la cour intérieure.. Annales de la Soc. acad. de Nantes et de la Loire-Inférieure, t-. XL, 1869, article de L. Prével sur le château de Blain. page 28 ].
.
.
c) Le Donjon-châtelet du château de Clisson .
"La personnalité d'Olivier de Clisson a de son côté joué un rôle certain dans les grands travaux de fortification : à Clisson, c'est le curieux parti d'un donjon-châtelet." (Mussat)
Je n'ai pas de témoignage sur la présence de M couronnée à Clisson.
.
.
d) Les tours du château de Josselin. / La chapelle Sainte-Marguerite de l'église Notre-Dame-du-Roncier.
"A Josselin, Clisson est l'auteur des grandes tours qui dominent la rivière et auxquelles Jean II de Rohan adossa son célèbre logis. Le château communiquait avec l'église du Roncier par la chapelle Sainte-Marguerite dans laquelle, selon M. Grand en 1919, "on voyait, jusqu'à ces dernières années, des restes de peinture à fresque, que l'on peut attribuer au temps d'Olivier de Clisson, car une frise, chargée d'M couronnés, reproduisait, sur des phylactères, la célèbre devise du connétable : Pour ce qu'il me plest."
"La chapelle Sainte-Marguerite [Note], faisant communiquer le château de Josselin avec la paroisse Notre-Dame, était ornée d'une fresque d'M gothiques encadrées de branches de marguerites ; les châtelains y assistaient aux offices derrière une sorte de jubé en granit ajouré partagé en deux formes : l'une, correspondant à la place du connétable, était ornée d'une fleur de lys ; celle au travers de laquelle Marguerite de Rohan, seconde femme de Clisson., entendait l'office, était décorée de l'М énigmatique. Et ceci nous induisit à supposer [faussement, voir infra la suite de cet article de Bruel] que le chiffre pris pour emblème par le connétable n'était autre que la première lettre du prénom de sa femme, galanterie légitime associant en l'honneur de Marguerite de Rohan l'M et les branches et fleurs de marguerites. Il nous paraît difficile d'expliquer autrement l'abus parallèle de ces deux motifs de décoration."
"Note : "Clisson avait fait décorer cette chapelle de peintures murales reproduisant, à côté de scènes pieuses empruntées au Nouveau Testament et à la Vie de sainte Marguerite, des sujets profanes tels que le château de Josselin lui-même, reposant sur d'immenses blocs de rochers, avec sa ceinture de tours et sa galerie de créneaux peuplée de nombreux guetteurs. La fresque d'M gothiques était à fond rouge ; des phylactères portaient la devise du châtelain : Por ce qu'il me plest ; dans leurs enroulements fleurissaient des marguerites."] (Bruel 1905 page 200)
.
f) Les meubles et objets du château de Josselin.
... d'après l'inventaire dressé après le décès d'Olivier de Clisson le 23 avril 1407 et publié par Bruel en 1905 :
"Nous voudrions seulement rappeler l'attention sur un petit problème qui, il y a un demi-siècle déjà, exerçait la sagacité d'un des fondateurs de la science archéologique française. [celui de la M gothique, couronnée ou non...Cf Quicherat.]
Faut-il néanmoins renoncer à découvrir l'origine de ce chiffre ? Il revient à chaque page de l'inventaire de Josselin.
Nous trouvons, il est vrai, reproduits sur son orfèvrerie, ses vêtements, ses étendards et attestant les rapports qui l'unissaient au Saint- Siège, aux rois de France ses protecteurs, au roi de Sicile son protégé, à Bureau de la Rivière son ami, grand nombre d'emblèmes variés décorant des présents par eux faits à Clisson : une « clef de pape, » les fleurs de lys de France, le cerf-volant de Charles VI, les armes d'Anjou, celles de la Rivière, et aussi celles des Rohan et des Beaumanoir, des Laval et des Belleville, ses parents et alliés. Nous rencontrons aussi le lion des Clisson, l'épée de connétable, sa devise : « Por ce qu'il me plest, » l'homme armé, issant à demi d'une tour crénelée, que Clisson avait pris pour emblème; de pieux sujets, le Crucifié, la benoîte mère de Dieu, la face de Véronique ; ou de profanes assez amusants, petits chiens, cigognes, ou perroquets. Mais c'est encore l'М qui domine, simple ou plus souvent couronnée, gravée sur les écuelles, les plats, les tasses, les gobelets, les hanaps, les madrés, les pots, les flacons, les aiguières, les chandeliers, brodée sur les vêtements dont les boutons eux-mêmes sont timbrés d'une M , sur les courtines et tentures des lits et des chambres, suspendue en guise de breloque aux colliers des lévriers.
Détail qui a son importance, l'М est presque toujours accompagnée de branches ou de fleurs de marguerites. Citons seulement dans la garde-robe de Clisson « un. .. jaques de veluau vermoil o ix boutons d'argent esmaillez a margarites, brodé a M et a margarites » parmi sa vaisselle, « vi henaps d'or a tour de lampe merchées ou fons a M et margarites ; » au chapitre ameublement, « un lit d'Engleterre a M perses et grises en un chapellet de margarites, ciel, tredos, sarge, ш courtines sarge d'Irlande, brodé a margarites ; » et aussi « v tapiz vers a M perses et grisses et ouvré a margarites. » La fréquence de cette décoration (nous pourrions en citer d'innombrables exemples) nous est une preuve évidente que le choix de cette fleur n'était pas sans une signification et une intention particulières.
"[La présence de cette M accompagnée de marguerites dans la chapelle de Notre-Dame-de-Roncier à Josselin] nous induisit à supposer que le chiffre pris pour emblème par le connétable n'était autre que la première lettre du prénom de sa femme, galanterie légitime associant en l'honneur de Marguerite de Rohan l'M et les branches et fleurs de marguerites.
"L' M eut-elle toujours la même signification ? Le mariage d'Olivier de Clisson et de sa seconde femme, de date encore inconnue, est très probablement postérieur à 1379 ; or, nous l'avons vu, l'М paraît dès 1370 sur le signet de Clisson; bien plus, elle figure, objection décisive, sur un nouveau document antérieur, presque à coup sûr, à l'année 1360. Heureusement, s'il détruit en partie une hypothèse, ce monument nous offre une interprétation nouvelle, la vraie cette fois, croyons-nous.
C'est un jeton de compte de la collection Rouyer , attribué très justement par M. H. de la Tour à Olivier de Clisson. De travail anglais, il date de l'époque où celui-ci, non encore rallié au parti français, séjournait à la cour d'Edouard III; le genre de frappe de la pièce [ce genre de frappe, alors seulement usité en Angleterre, se reconnaît à la dépression centrale de la pièce frappée. ] ne laisse aucun doute sur son origine ; elle est donc antérieure à 1360 .
Le droit est un écu au lion à la queue fourchue et passée en sautoir, dans une rosace à six lobes; tout autour court une bordure de couronnes et d'M gothiques. Le revers, qui représente une croix fleurdelisée, centrée d'une fleur de lys, cantonnée de quatre lions, porte cette légende : « MARIA G[RATIA] PLENA. » Si l'on rapproche de cette légende la bordure du droit, il semble difficile de nier que l'М soit la première lettre du mot « Maria ».
Rien de très étonnant du reste qu'à une époque où le culte de la Vierge jouissait d'une faveur spéciale dans une région aussi dévouée à ce culte que le duché de Bretagne, un chevalier dont les débuts furent pénibles et aventureux se soit voué à porter comme emblème le chiffre de sa protectrice, la « benoîte mère de Dieu. » A Cocherel, les gens de du Guesclin, autre Breton, frère d'armes de Clisson, montaient bien à l'assaut aux cris de « Notre-Dame Glaiekin ! ». Olivier fît broder sur ses étendards le М couronnée, chiffre de la Vierge; il la fit sculpter dans la pierre, graver sur l'or et l'argent. Telle fut, à notre sens, l'origine symbolique de cet emblème; tel fut son sens primitif. Que Marguerite de Rohan l'ait adopté, qu'en son honneur Glisson y ait associé un nouveau motif, la marguerite, et que la signification en ait ainsi dévié, nous le croyons volontiers, comme il est très probable que Marguerite de Penthièvre, fille du connétable qui, suivant la tradition paternelle, faisait graver une M gothique couronnée sur le signet dont elle usait en 1418, y vit bientôt elle-même l'initiale de son propre prénom." François-L. Bruel 1905
.
.
Il me reste à donner ici les références citées dans le texte de F.L. Bruel :
.
1°) Le jeton antérieur à 1360 de la Collection Rouyer [Bibliothèque nationale. Catalogue de la collection Rouyer, léguée en 1897 au département des médailles, par Henri de la Tour, lre partie, n° 494 (p. 84); gravé pi. XIII, n° 7. ] :
.
Description :.
.
Planche :
.
.
.
. 2°) L'utilisation de la M couronnée par Marguerite de Clisson comtesse de Penthièvre en 1418 :
Extraits analytiques , BnF Fr. 22331, [ Papiers de dom Morice. ]
"Le contrescel ou signet de Marguerite Comtesse de Penthièvre l'année 1418"
.
.
Conclusion.
.
Le jeton de 1360, alors qu'Olivier de Clisson n'avait que 24 ans, et qui comporte déjà la réunion des M gothiques onciales et des couronnes avec la prière MARIA G[RATIA] PLENA, montre que le "chiffre" dont il fit un si grand usage dans les objets de son environnement, dans les immeubles qu'il fit construire ou embellir, et dans les sanctuaires qu'il gratifia de ses donations, témoigne de l'ardeur de sa dévotion à la Vierge, et peut-être même à la Vierge couronnée.
La coïncidence entre l'usage de cette lettre et l'initiale de sa seconde épouse, puis de Marguerite de Clisson, fille qu'il eut de sa première épouse, fut sans doute accueillie favorablement et exploitée.
J'aurais pu faire l'économie de ces longues recherches si j'avais consulté l'article Wikipédia Olivier de Clisson où je lis :
"La devise d'Olivier V de Clisson est : « Pour ce qui me plaist ». Sur les édifices qu'il fait construire, il fait apposer un « M » majuscule. La première trace de ce symbole apparaît avant 1359 sur une pièce frappée en Angleterre. Cette pièce figure « un lion à queue fourchue et passée en sautoir, dans une rosace à six lobes ». Le tout est bordé « de couronnes et de M gothiques ». Sur l'autre face apparaît une croix fleurdelysée et quatre lions, ainsi que la légende : « Maria Gratia Plena ». Le M serait donc à l'origine celui de Maria. "
Yvonig Gicquel, Olivier de Clisson, connétable de France ou chef de parti breton ?, 1981. p. 163-164. .
.
Les frises de couronnes alternant avec des coquilles Saint-Jacques dans la bordure des trois lancettes dans leur moitié basse auraient donc, ce qui semble tomber sous le sens, une pure signification religieuse. Les M onciales gothiques couronnées distribuées dans ce décor témoigneraient d'un culte marial comme un monogramme honorant le nom MARIA , parfaitement en accord avec les représentations de la Vierge couronnée et de scènes de la Vie de Marie dans les baies latérales.
Néanmoins, cette lettre mariale est trop associée à Olivier de Clisson pour ne pas y voir sa marque, comme donateur de la maîtresse-vitre de Saint-Jacques, comme à Notre-Dame du Roncier ou dans la maîtresse-vitre de Notre-Dame de la Fontaine à Saint-Brieuc.
Comme, en 1402, date de cette baie 0 de Saint-Jacques, Olivier de Clisson (1336-1407) et son épouse Marguerite de Rohan (vers 1330-1406) étaient tous les deux en vie, il semble logique d'admettre le couple à ce titre de donateur.
Néanmoins, les seules marque héraldiques sont, au tympan, les neuf macles des Rohan (de gueules aux neuf macles d'or), qui possédaient Saint-Jacques de Merléac. Tandis que les peintures des murs portent ces macles associées au semis d'hermines liées au couple formé à partir de 1407 par Alain IX de Rohan avec Marguerite de Bretagne.
Pendant la rédaction de cette discussion, j'ai pris le temps de publier mon article sur le gisant (le cénotaphe) d'Olivier de Clisson et de Marguerite de Rohan en la chapelle Sainte-Marguerite de Notre-Dame-du-Roncier à Josselin. C'est cadeau.
.
.
DISCUSSION II. LES BLASONS.
.
Note : Sous la Révolution, les verrières de Saint Jacques furent enduites de fiente de vache et d'argile pour les soustraire aux déprédations des colonnes mobiles, ce qui les a malheureusement fort dégradées. Elles ont été déposées pour remise en plomb en 1860 et replacées quelques années plus tard. L'analyse héraldique devrait être précédée par une analyse de l'authenticité des verres. Néanmoins, "l'aveu de 1774 rendu par le seigneur du Houlle au duc de Rohan affirme qu'alors il y avait dans la chapelle d'autres armes que celles du Houlle, lesquelles M. Barthélémy les y a vues encore en 1852. Voici ce que dit cet aveu à ce sujet : il y a dans la vitre au derrière du grand autel trois écussons placés un peu plus bas que le milieu de ladite vitre, le premier desquels est d'azur à une croix engrelée d'or, le second une partie à ladite croix engrelée d'or, le troisième a une face de trois pièces burlées d'or qui sont les armes du Houlle et des alliances sans qu'il ait d'autres armoiries ou marques de prééminence appartenant à autres seigneurs." (Abbé Gilles Jarno)
.
Alors que le tympan porte des blasons aux armes des Rohan, et que les peintures murales portent également les macles des Rohan associées aux hermines de Bretagne, et alors que la lettre M propre à Olivier de Clisson figure dans les bordures basses, trois blasons s'inscrivent dans la partie inférieure des 5e, 6e et 7e lancettes. Deux aux armes D'azur, à la croix engreslée d'argent et un autre dans la 5e lancette portant ces les armoiries en alliance avec d'autres de gueules aux six burelles d'or.
Les auteurs du Corpus VII proposent de voir les armes "attribuées aux du Houlle en alliance avec les Trogoff (ou Rosmadec)" . Ils ajoutent : "Joachim Gaultier du Mottay [ l'un des fondateurs de la Société d'Émulation des Côtes du Nord ] en a conclu, un peu hâtivement, que le donateur pouvait être Gilbert de la Houlle, époux de Marguerite de Tronscoff (*), ce qui est impossible, leur mariage ayant eu lieu en 1427 seulement ; ces armoiries ont probablement été intégrées à la verrière postérieurement à sa réalisation et ne désignent donc pas ses donateurs.
(*) On trouve Tronscorff, Trogoff, Trongoff.
Voici quelques données sur ces familles :
1°) DU HOULLE
Selon l'Armorial de Pol de Courcy :
Houlle (du), sr dudit lieu et du Vaugaillard, par. de Merléac, — du Val, par. de Huégon, — de Tronscorff et de Goësformant, par. de Langoëlao, — de la Garenne, — de la Vigne, par. de Languidic, — de Kerespertz.
Anc. ext., réf. 1671, huit gén.; réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Merléac, év. de Cornouaille, Guégon et Langoëlan, év. de Vannes. D'azur à la croix engreslée d'argent.
Gilbert, alloué de Rohan en 1322;
Gilbert, écuyer dans une montre d'Olivier de Clisson en 1375;
Gilbert, épouse vers 1427 Marguerite, dame de Tronscorff "
2°) DE TRONSCORFF / DE TROGOFF.
La famille de Tronscorff possède leur manoir à Langoëlan, canton de Guéméné-sur-Scorff, (à 40 km au sud-ouest de Merléac).
Ce manoir passa, en 1427, à Gilbert du Houlle par son mariage avec Marguerite de Tronscorff en 1427. Gilbert mourut en 1433 et laissa sa succession à son fils Geoffroy qui épousa Clémence de la Villeneuve et qui vivait encore en 1490.
Geoffroy du Houlle de Tronscoff était présent à la "montre" de Vannes du 8 septembre 1464. Il fit hommage au sire de Guémené le 15 décembre 1491 et mourut un ou deux ans après ; sa veuve, Isabeau de Saint-Noay, rendit aveu à Louis de Rohan au nom de son fils, Louis du Houlle, encore enfant, qui vécut jusqu'en 1528 ; Françoise de Quenechquivillic, veuve de Louis, rendit aveu, l'année suivante, à Marie de Rohan, mère et tutrice de Louis de Rohan, seigneur de Guémené, et leur fils, Jean du Houlle, épousa Guillemette Le Gal, et mourut avant 1571, laissant son fils Abel sous la tutelle de François de Baud, sieur de Ménézorval. (Société Polymathique du Morbihan 1867 )
Marguerite de Tronscorff , d'argent à 3 fasces de gueules au lambel d'azur, est née vers 1380. Voici son ascendance :
Geoffroy de Lanvaux ca 1230, d'argent à trois fasces de gueules épousa Typhaine de Rohan fille d'Alain V de Rohan
Alain II de Lanvaux-Trogoff : les armoiries de Lanvaux sont alors affectées d'un lambel d'azur.
Pierre de Trogoff ca 1300 gouverneur de Bordeaux
Yves (Éon) de Tronscorff (ca 1340 -ca 1400) épousa Marguerite de Léon, fille d'Hervé VII de Léon
.
Dans l'église Saint-Pierre d'Inzinzac, avant sa destruction, la maîtresse-vitre portait des fragments d'armoiries avec dans l'ordre 1°) celles des Rohan en alliance avec celle des Clisson de gueules au lion rampant d'argent, puis 2°) un échiqueté au 1 et 4 d'azur à la croix engreslée d'argent (du Houlle) et au 2 et 3 losangé d'argent et de gueules (Spinefort), 3°) Spinefort, du Houlle et Boudoul, 4°) un parti comprenant des armes d'argent à trois fasces de gueules(Lanvaux) (Bull. Sté Archéol. Morbihan 1857)
Les seigneurs du Houlle avaient aussi armoiries et prééminences en l'église de Merléac :
"D’après l’aveu de 1774 : Comme fondateurs ils avaient droit à la prière et autres honneurs de l’église de Merléac après le duc de Rohan. Dans le sanctuaire, au bas du marchepied du maître-autel, ils avaient un banc avec accoudoirs décoré de leurs armoiries lequel, depuis la reconstruction de l’église et de leur consentement, fut mis en dehors du balustre du côté de l'Evangile et portait les armes du Houlle, de Marboeuf, de Pépin. Ils avaient en outre un second banc du côté de l’épître. [...]. Dans la vitre du sanctuaire, du côté de l'Evangile, était un écusson portant leurs armoiries. On y voyait aussi sur la même vitre les armes des anciens seigneurs de Merléac, du Quéllénec et du Vaugaillard. Dans la chapelle Sainte-Marguerite, accosté au choeur, à côté de l'épître, était un enfeu des seigneurs du Houlle et une pierre tombale relevée à l’entrée de ladite chapelle. Dans la chapelle du Saint-Sépulcre, du côté de l'Evangile, était un écusson en relief sur tuffeau aux armes des de Marboeuf. Il y avait encore plusieurs autres armoiries des anciens seigneurs de Merléac tant au-dedans qu’au-dehors de l’église."
.
.
SOURCES ET LIENS.
— BRUEL (François-L.), 1905, Inventaire de meubles et de titres trouvés au château de Josselin à la mort du connétable de Clisson (1407). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1905, tome 66. pp. 193-245; doi : 10.3406/bec.1905.448236
http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1905_num_66_1_44823
— COUFFON (René), 1936, Contribution à l'étude des verrières anciennes du Département . ... Extrait des Mémoires de la société d'émulation des Cotes-du-Nord. 1936 n°67 pages 65-228, ill. Noir et blanc Sur Merléac : pp 95-101 (retranscrit sur Infobretagne)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k441314t/f90.image
— DOÜET D'ARCQ ( Louis), 1803, Inventaires et documents . Collection de sceaux France. Ministère d'État. Archives de l'Empire Tome I, 1803, page 295. https://archive.org/stream/collectiondescea01douuoft#page/294/mode/2up
— GATOUILLLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, 365 p. (Corpus vitrearum France, série complémentaire. Recensement des vitraux anciens de la France, VII) pages 144-146.
— GESLIN DE BOURGOGNE (Jules-Henri), "l'église Saint-Jacques à Saint-Léon de Merléac",Bull. et Mém. Soc. Émulation Côtes du Nord, t. II, 1865, p.1-17.
— JUREZ (Yann), 1992, Les vitraux de la chapelle Saint-Jacques à Merléac (Côtes d'Armor), Mémoire de DEA, Paris-Sorbonne,. 1992 80 p 221 ill. (non consulté)
— LA TOUR (Henri de), 1899-1910, Catalogue de la collection Rouyer léguée en 1897 au département des médailles et antiques, rédigé par Henri de La Tour,.... Partie 1 Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Q-870 (1)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784465v/f117.image
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784465v/f342.item
— MUSSAT André. Le château de Vitré et l'architecture des châteaux bretons du XIVe au XVIe siècle. In: Bulletin Monumental, tome 133, n°2, année 1975. pp. 131-164; doi : 10.3406/bulmo.1975.5456 http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1975_num_133_2_5456
— QUICHERAT 1847 La porte de l'Hôtel de Clisson, Revue archéologique, vol. 2 15 octobre 1847 pages 765-768
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9739601m/f333.item
— Infobretagne :
http://www.infobretagne.com/merleac-chapelle-saintjacques-vitraux.htm
http://chapelle-merleac.weebly.com/verriegraveres.html
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00089327
http://www.infobretagne.com/merleac-chapelle-saintjacques-vitraux.htm
.