Les vitraux de la baie 19 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
Voir aussi :
Liste de mes 155 articles sur les vitraux :
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— Sur la cathédrale d'Évreux :
- Les vitraux de la baie 15 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
- Les vitraux de la baie 17 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Évreux.
- L'arbre de Jessé (baie 0) de la cathédrale d'Évreux (1467-1469).
— Sur les fonds damassés :
- Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Bourges (vers 1395-1400) reposés dans la crypte de la cathédrale. Sibylle, Apôtres et Prophètes par André Beauneveu (v.1335-1400) sous le mécénat de Jean de Berry.
- La baie 17 (1370) de la cathédrale de Sées.
- La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) II. La Passion.
- Les fonds damassés des vitraux (vers 1417) du chœur de la cathédrale de Quimper.
— Sur les anges musiciens :
- Chapelle Notre-Dame de Carmès à Neulliac : les lambris du XVe siècle .
- Les retables de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère). Seconde moitié du XVIe siècle. Étude des anges musiciens.
- Les anges musiciens du lambris peint des bas-cotés de la chapelle Saint-Jacques de Merléac.
- Les 47 anges de l'instrumentarium de la cathédrale du Mans. Voûtes de la Chapelle de la Vierge par Jean de Bruges vers 1377.
Les anges musiciens des voûtes de l'église Notre-Dame de Kernascléden (ca 1440).
Le retable de Kerdevot en Ergué-Gabéric (29) Dernier quart XVe
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Plan de situation (d'après le plan des vitraux de la cathédrale in Corpus Vitrearum VI).
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La baie 19.
Cette baie, l'une des trois de la chapelle du Rosaire (la première de l'abside du déambulatoire nord), comporte trois lancettes trilobées et un tympan à trois soufflets et quatre écoinçons. Elle mesure 5,20 m de haut et 2,70 m de large.
Elle est datée de 1360-1370 — et pour le tympan d'après 1387— et comporte dans les trois soufflets du tympan des armes, le mot EN BIEN, (plus précisément ENBIEN, comme sur son chapel) et le chiffre (la lettre K) ou les emblèmes aux cerfs ailés et aux fleurs de genêt (montés en chef d'œuvre) du roi Charles VI qui régna de 1380 à 1422. (Dès le milieu du XIVe siècle, parallèlement à la tradition des armoiries héréditaires (ici, l’emblème royal des fleurs du lys), naît en Occident l'usage des « devises » qui comprend un « mot » (enbien) et un corps (un cerf ailé blanc).
Elle a été restaurée par Édouard Didron en 1893, "notamment les dais des 2ème et 3ème lancettes "(Corpus)
Elle utilise, comme la baie 15 et 17 avec lesquelles elle forme un ensemble, une formule très répandue à la fin du Moyen-Âge, avec la mise en situation de monumentales figures en pied isolées par des dais architecturaux aux trois dimensions rendues en perspective (Corpus) tout en s'inscrivant devant cette nouvelle organisation de l'espace situant la "litre colorée" (bande horizontale) à mi-hauteur de la baie au dessus et en dessous d'une verrerie ornementale claire relevée au jaune d'argent. C'est à partir de 1330 que le jaune d'argent, qualifié ici de "jaune d'Évreux", a été pleinement exploité dans les vitraux de la cathédrale.
Ici, ce sont trois édicules hexagonaux qui sont insérés en litre dans une vitrerie losangée décorée en grisaille et jaune d'argent. Saint Gilles (avec sa biche et saint Jean-Baptiste (avec l'Agneau) entourent un saint évêque, chacun dans un niche tendue d'un précieux damassé.
Le registre supérieur à neuf panneaux de celle-ci est ornée de huit médaillons – en majorité des anges musiciens – , alors que le registre inférieur en accueille six autres.
Les losanges de ces deux espaces sont peints de rinceaux végétaux (feuillages et fleurs) et d'oiseaux, comme à Saint-Jacques de Merléac (Côtes-d'Armor) sur la maîtresse-vitre de 1402.
NOTA BENE : j'exploite dans ma description celle du Corpus Vitrearum 2001 page 149.
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La baie 19 (1360-1370 et ap. 1387) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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LA LITRE COLORÉE CENTRALE.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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1. Saint Gilles et sa biche.
Le saint est représenté avec des cheveux longs et une barbe propre à son statut de moine ermite gyrovague d'une forêt du Gard, mais il tient un livre qui rappelle qu'il fut abbé de Saint-Gilles-du-Gard, l'un des quatre lieux de pèlerinage de la Chrétienté au moyen-âge. Il caresse la tête de la biche, qui le nourrit longtemps de son lait dans son désert. La robe qu'il porte rappelle l'habit des Cisterciens. Saint Gilles est l'un des 14 saints auxiliateurs, invoqué, particulièrement dans l'Eure, contre la peur et le feu, pour la guérison des maladies nerveuses et pour la protection des enfants.
Il semble, malgré les plombs de casse, qu'il s'agisse d'une seule pièce de verre blanc depuis le sol jusqu'au sommet du nimbe. Le sol, la biche, la tranche du livre et ses ferrures de la reliure, et la périphérie du nimbe, sont peints au jaune d'argent.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Je remarque sur les piédroits de la niche deux personnages en grisaille : à gauche, un homme à barbe bifide, les bras croisés, tunique courte sur des chausses moulantes, porte une épée glissée dans un étui passé à sa ceinture. J'ai déjà observé ce type de fourreau sur la maîtresse-vitre de Merléac (1402), sur le bourreau de la Décollation de saint Jacques ou dans le registre de la Passion. Cet accessoire qui permet de glisser la lame nue dans la fente d'une sacoche date donc de la fin du XIVe/début XVe.
On le retrouve à droite, où une dame à robe longue boutonnée sur le devant le porte afin d'y mettre sa dague à portée de main.
Étrange couple. Que fait-il ici ?
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Le fonds damassé.
Selon un procédé courant, la niche vue en perspective crée la fiction d'un volume hexagonal, couvert d'une voûte ogivale et éclairée à l'arrière par des baies à pointe lancéolée découpée de feuilles d'acanthe : une chapelle pour poupée dans la chapelle. Cette niche est tendue, à hauteur de personnage, par un drap semblable à ceux dont les nobles réchauffaient les murs de leurs châteaux, et bien avant eux à ceux dont les cathédrales devaient sans-doute se parer également. Les plus belles étoffes étaient de soie, et venaient de Lucques, en Italie, avec ses célèbres motifs animaux orientaux : oiseaux fantastiques sassanides ou griffons.
Comme le but de chaque article est d'approfondir mon sujet, je complète les données précédentes par ce texte de Pierre Racine (2004):
"La soie, importée d’Asie, a permis la confection de vêtements de luxe venus enrichir la garde-robe des gens de Cour, des milieux aisés des grandes villes, sans compter les souverains et les princes eux-mêmes, après qu’ils eurent séduit durant des siècles les ecclésiastiques. La soie n’était certes pas inconnue du monde occidental avant le XIIIe siècle, mais jusqu’au milieu de ce siècle les étoffes de soie provenaient essentiellement du monde byzantin ou musulman.A partir de 1250 et surtout après le traité de Nymphée qui ouvrait aux Génois le trafic commercial sur les rives de la mer Noire, la soie arrive en Europe occidentale en abondance, à la différence de la période antérieure où étaient surtout importés des tissus. Or, le port de Gênes a pris une place de premier plan dans ce trafic, d’une part pour l’arrivée de la soie grège en provenance d’Asie, d’autre part pour l’exportation des tissus travaillés principalement dans la ville de Lucques par des artisans spécialisés."
" Les diverses étoffes qui sortaient de ces ateliers avaient des usages bien définis. Jusqu’au grand développement de l’industrie de la soie au milieu du XIIIe siècle, l’Église fut le premier client pour les draperies et parements d’autel, comme pour les vêtements sacerdotaux (chapes, chasubles, dalmatiques). Les inventaires des églises lucquoises en sont un bon témoignage. Un inventaire du trésor pontifical de 1295 montre que le brocart, le samit et le cendal étaient employés pour les baldaquins et les tentures, le samit et le cendal, la « pourpre » et le « camoas » pour les parements d’autel, le samit et les soies plus légères pour les vêtements sacerdotaux. Au cours du XIIIe siècle, une clientèle laïque, composée de nobles et de souverains, s’est dessinée, relayant parfois celle de l’Eglise, à la recherche de tissus variés, des étoffes légères aux draps d’or et d’argent. Les comptes des rois de France citent ainsi brocarts, velours et damas, satins, sarcenits, tabis (soie moirée) et taffetas en provenance de Lucques. Les poètes et troubadours se sont eux-mêmes complu à décrire les somptueux vêtements de personnages qu’ils mettaient en scène. Les dessinateurs lucquois se sont montrés très tôt capables d’adapter les dessins byzantins et musulmans, représentant des animaux ou des oiseaux plus ou moins stylisés et disposés le plus souvent dans des médaillons. Dès le XIIIe siècle, sous l’influence de l’héraldique, les médaillons en viennent à remplacer les animaux avec des bandes feuilletées et fleuronnées s’entrecroisant en formant losanges et carrés. La diaspre, soie unie, brochée d’or ou d’argent, était surtout de couleur blanche, mais le rouge, le vert, le jaune, voire la bichromie, pouvaient s’y rencontrer, si l’on se réfère à certains inventaires de sacristie. Pour ce tissu qui ressemblait au damas, il était nécessaire de recourir à deux chaînes à base de fil fortement tordu, la trame étant alors à base d’un fil légèrement tordu, les figures étant tramées en un fil plus épais et plus brillant que le fond. L’influence des styles chinois au XIVe siècle introduit plus de souplesse et une certaine symétrie pour donner l’impression de mouvement, malgré la répétition inévitable des mêmes motifs dans les tissus."
- "Le baudequin est une étoffe de soie lourde utilisée notamment pour les dais.
- Le brocart est un tissu de soie rehaussé de dessins brodés en fil d’or ou d’argent.
- Le cendal est une étoffe de soie légère.
- Le damas est une étoffe de soie tissée de telle façon que les dessins présentés à l’endroit en satin sur fond de taffetas apparaissent à l’envers en taffetas sur fond de satin.
- Le samit est un demi-satin formé d’une chaîne de soie soutenue par une trame de fil.
- Le velours est un tissu à deux chaînes : l’une produit le fond du tissu et l’autre le « velouté ». Le velours peut à l’occasion mêler soie et coton."
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Le motif de cette lancette de la baie 19 est enlevé sur un lavis de grisaille appliqué sur un verre vert.
Ce damassé, qui, selon les auteurs du Corpus, ne figure pas parmi ceux qui ont été restaurés/créés par Didron, montre un oiseau aux ailes déployées, au bec crochu et à l'œil mauvais qui vole tête en bas vers un bœuf, lequel relève joyeusement la tête vers lui. Désigner l'animal comme un bœuf est un raccourci commode, car son museau est canin ou lupin, et une feuille à trois pétales plantée au milieu du crâne le classe plutôt parmi les êtres fantastiques. Pour le Corpus, ce serait une biche.
Le rinceau aux courtes feuilles produit deux sortes de fleurs, à six pétales.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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2. Un saint évêque.
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Les auteurs du Corpus suggèrent la possibilité d'y reconnaître saint Éterne, évêque d'Évreux. J'ignore pourquoi ils écartent l'hypothèse de trouver là saint Taurin, premier évêque et évangélisateur ébroïcien.
Il est très proche du saint évêque de la baie 17, mais il tient sa crosse de la main droite et un livre à ferrures fermé de la main gauche. Sa mitre auriphrygiate est la même. La hampe de la crosse est tenue entre index et majeur, la douille s'épanouit en un nœud hexagonal comme une petite chapelle, le crosseron à fleuron se ferme complètement sur lui même sur deux feuilles trifoliées. La main droite est ganté du chirothèque orné sur le dos d'une plaque d'or entourée de perles (ce livre est identique à celui que tient saint Gilles). La main gauche est nue, mais baguée sur le majeur. Un manipule brodé et frangé pend sous le poignet.
La chape romaine, assurée par un fermail d'or, est de drap d'or, sur une chasuble verte, qui recouvre elle-même l'aube largement orfroyée.
Le socle, posé sur deux lionceaux, porte l'inscription RESTAURÉ PAR É. DIDRON 1893.
DIDRON (Édouard- Amédée) 1836-1902 . Peintre-verrier, N.C. Atelier Paris 23, rue du Bac (1870) puis 23, rue St. Dominique (1875) et enfin 6, Bd. d’Enfer Prolongé (1887) a été repris ensuite par J.-B. Anglade. Il participa aux Expositions Universelles de 1855,1867 et 1878. Il est connu pour son exécution matérielle soignée: « …il n’emploie que des verres ayant au moins 3 à 4 millimètres d’épaisseur ». Vitrail archaïsant.
L'architecte diocésain était alors (sauf erreur) Denis Darcy.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Le splendide damas, restauré par Didron, est tracé sur un verre bleu couvert d'un lavis de grisaille. Des couples de perruches, aux forts becs de perroquet et aux longues queues à quatre plumes, sont de couleur verte, car le verre bleu a été peint au jaune d'argent. Elles enveloppent de leur forme en S une masse de sept fleurs crénelées placée au sommet d'un réseau de tiges qui distribuent ailleurs des feuilles en crochets, d'autres fleurdelisées et d'autres encore.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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3. Saint Jean-Baptiste.
J'aurais souhaité proposer une photo de meilleur qualité, mais celle-ci montrera l'essentiel : le saint, premier anachorète du christianisme et dernier Prophète annonçant le Messie, a revêtu sur sa peau en poil de chameau un manteau rouge uni. Il tient l'agneau au nimbe crucifère. Ses pieds sont nus. Que verriez-vous de plus sur un cliché parfait ?
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Comme saint Gilles, Jean-Baptiste est encadré par deux personnages en grisaille, sculptés sur les piédroits. L'un, peut-être un Prophète, porte un bonnet.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Plus haut, entre les pinacles du dais, un ange agenouillé (très restauré) joue du rebec. Ou de la mandore.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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L'examen du fond damassé sera pénalisé par la qualité déplorable de l'image. Dommage, car il contient un beau couple d' oiseaux affrontés, à tête de dragon et à interminable queue en plumet. Ils se faufilent dans les interstices de rouages à crochets.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Le tympan.
Le tympan est aux emblèmes du roi Charles VI, avec ses fleurs de genêt servant de fond, enrubannées du mot ENBIEN à chaque mouchette ou figurant dans les écoinçons. À gauche, l'initiale K de Karolus, à droite, le cerf ailé blanc, et en haut la couronne royale au dessus des armes de France d'azur aux fleurs de lys d'or.
Ces panneaux proviendraient (Corpus) sans-doute de l'ancienne chapelle d'axe (après 1387) et auraient été transférés là vers 1465.
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Tympan de la baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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LA VITRERIE À LOSANGES ET SES MÉDAILLONS AUX ANGES MUSICIENS.
— Les médaillons : Leur intérêt documentaire est amoindri, comme dans les autres baies, par l'ignorance dans laquelle je me trouve du rôle du restaurateur E. Didron, et de l'importance de ses interventions. Quels panneaux a-t-il créé de toute pièce ? Comment a-t-il choisi ses dessins ? Disposait-il de verres anciens dont il s'est inspiré avant de les déposer ? Les instruments représentés peuvent-ils refléter la pratique musicale de la seconde moitié du XIVe siècle ? La plupart figuraient déjà dans les baies 15 ou 17, sous la même forme.
1. Cornemuse
2. Mandore.
3. Triangle à anneaux
4. Phylactère.
5. Phylactère.
6. Trompette marine.
7. Mandore.
8. Phylactère.
9. Douçaine.
10. Vase (percussion ?)
11. Phylactère.
12. Phylactère.
13. Harpe
14. Sainte Barbe assise.
15. Cymbales à mains.
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— La bordure : différente des baies 15 et 17, c'est ici une alternance de verres colorés rouge et vert en demi-cercle, et de verres blancs peints au jaune d'argent et grisaille de rinceaux donnant des fleurs à six pétales autour d'un cœur.
— Les paires d'oiseaux : ce sont sensiblement les mêmes que dans les deux baies voisines, occupant les mêmes losanges, aux formes et postures diverses mais aux allures de passereaux..
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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1. Ange jouant de la cornemuse. Moderne par Didron ?.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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2. Ange jouant de la mandore.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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3. Ange jouant du triangle à anneaux.
Christian Brassy écrit " sa sonorité caractéristique est assimilée aux sonorités limpides dignes du Paradis. Pourtant les anneaux ajoutés au XV° s. produisent une vibration parasite pas toujours agréable! ". Il donne en exemple les Fresques de la chapelle de Flainville Le Bourg-Dun – XVe s.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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4. Ange vu de dos, tenant un phylactère.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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5. Ange tenant un phylactère.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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6. Ange jouant du monocorde ou trompette marine.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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7. Ange jouant de la mandore.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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8. Ange déroulant un phylactère.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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9. Ange jouant de la douçaine ?.
Cet instrument est désigné sous les noms de doucine, douçaine, douchaine, doulcine, doucenne, doulssaine, doulçaine, doulceyne , latin dulcina.
La dulciane ou sourdeline est un instrument à anche double doté d'une perce conique repliée en U. Ancêtre du basson moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui, la doulciane était alors fabriquée dans une seule pièce de bois, creusée d'une perce conique repliée en deux sur elle-même à l'intérieur du corps de l'instrument. Son nom vient du mot « doux », l’instrument pouvant jouer doucement.
La première référence à la douçaine remonte en 1602, en Italie, où on l'appelle alors fagotto.
En réalité, notre ange semble plutôt souffler dans un bouffadou, ce tube de bois servant à attiser le feu ! Car le tube replié en U dans lequel il souffle semble être une branche repliée d'un morceau de bois creusé.
Cet ange est-il une création de Didron, ou bien atteste-t-il d'une forme primitive, médiévale, de la douçaine?
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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Le registre inférieur.
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10. Ange frappant de la main l'ouverture d'un vase.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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11. Ange tenant un phylactère.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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13. Ange déroulant un phylactère.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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13. ange jouant de la harpe.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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14. sainte Barbe assise (réemploi d'un rondel vers 1500)
La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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15. Ange jouant des cymbales à mains.
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La baie 19 (1360-1370) de la chapelle du Rosaire, cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile mai 2014.
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SOURCES ET LIENS.
— CALLIAS-BAY (Martine, CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2001, Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum vol. VI ; Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine.
— LEBEURIER (P-F.), Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Evreux 1868
https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ
– GOSSE-KISCHINEWSKI (Annick) - Virginie HENRY , Janvier 2016 , L'histoire de la Cathédrale d’Évreux in Les dires de l'architecte des Bâtiments de France. Les essentiels de l'Eure.
Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07 – http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html
—RACINE (Pierre), 2004, Lucques, Gênes et le trafic de la soie (v. 1250-v. 1340) in CHEMINS D'OUTRE-MER, Études d'histoire sur la Méditerranée médiévale offertes à Michel Balar, Damien Coulon, Catherine Otten-Froux, Paule Pagès et Dominique Valérian Byzantina Sorbonensia © Éditions de la Sorbonne, 2004, p. 733-743
http://books.openedition.org/psorbonne/4002?lang=fr
—
http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf
— Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm
http://www.persee.fr/docAsPDF/bulmo_0007-473x_1967_num_125_3_4865.pdf
— Maïwenn Bourdic, Chloé Mérouze, Émeline Rotolo, Maëlle Vandergheynst, Chloé Walle : Travaux de restauration des cathédrales (1802-1908) : diocèses d'Agen à Évreux Répertoire numérique détaillé, F/19/7577 à F/19/7703
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_055691
— Forum Grand-sud-medieval sur les soieries :
http://www.grand-sud-medieval.fr/forum/viewtopic.php?f=20&t=3361
— Collection du musée épiscopal de Vic à Barcelone :
https://www.museuepiscopalvic.com/es/colecciones/tejido-e-indumentaria
https://www.museuepiscopalvic.com/es/colleccions/tejido-e-indumentaria/casulla-de-miquel-de-ricoma-obispo-de-vic-mev-10936#
— Soieries de Lucques des collections du Met Museum :
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/463290?rpp=20&pg=1&ft=textile+with+brocade&pos=11
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/467452
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/467452
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/468137
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/466706
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/463599?rpp=20&pg=1&ft=textile+with+brocade&pos=13
http://www.metmuseum.org/Collections/search-the-collections/170003840?rpp=20&pg=1&ft=textile+with+brocade&pos=17
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/463700?rpp=20&pg=2&ft=textile+with+brocade&pos=34
http://www.metmuseum.org/Collections/search-the-collections/60013538?rpp=20&pg=2&ft=textile+with+brocade&pos=36
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