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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 17:57

La verrière de la Vie de la Vierge de la maîtresse-vitre (Le Coq et Lavenant, 1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour  à Lantic.

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Voir aussi, sur cette chapelle :

Voir aussi  :

 

Voir aussi, sur ce thème :

Ou plus généralement :

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PRÉSENTATION.

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La baie 0 ou maîtresse-vitre de la chapelle mesure 7, 50 m de haut sur 4,00 m de large. Elle se compose de 6 lancettes trilobées organisées en trois registres, et d'un tympan en trois parties de 13 ajours chacune et des écoinçons. Les lancettes sont consacrées à l'Enfance et la Vie de la Vierge, sujet complété par la Passion et la Résurrection. Le vitrail est attribué par une inscription aux verriers Olivier Le Coq et Jehan Le Lavenant, et a été réalisé, selon les auteurs du Corpus,  vers 1460-1470.

La disposition actuelle résulte des choix fixés lors de la restauration réalisée en 1878 par l'atelier du Carmel du Mans (Eugène Hucher) aux frais de la comtesse de Kergariou. 

Les premiers "antiquaires" pour l'héraldique ont exercé très tôt leurs efforts d'identification des armoiries du tympan : les tâtonnements successifs de Charles Guimart en 1847, d'Anatole de Barthélémy en 1847 et 1876, de Jules-Henri Geslin de Bourgogne en 1847 et 1849, ont précédé les résultats crédibles  d'Eugène Hucher  en 1879 et de Paul Chardin en 1891, à peine complétés par René Couffon en 1935.  Hucher avait daté la verrière de 1458-1469 alors que Couffon place la commande entre septembre 1462 et septembre 1464.

En 2005, Gatouillat et Hérold adopte une fourchette plus tardive, entre 1460 et 1470.

La plus grande part des discussions a porté sur ces identifications héraldiques et sur leur confrontations aux documents et données historiques, dans le cadre du mécénat des ducs de Bretagne Jean V puis François II.

Stylistique.

Les études stylistiques ont été plus discrètes, essentiellement menées par Couffon en 1935 (toujours prompt à déceler une influence germanique ou flamande et à envisager une fabrication exogène)  et par Gatouillat et Hérold en 2005 :

 

"Lorsque l'on regarde la verrière de Lantic à une certaine distance, l'on est frappé de la teinte grise qu'elle présente et de la faible surface qu'offrent les parties colorées par rapport à l'ensemble.

Le dessin, d'un trait extrêmement fin et délié, est en bistre, procédé employé dans de nombreuses verrières, à Troyes par exemple, et donnant de jolis reflets sur les teintes vertes notamment.

Les artistes ont suivi l'alternance des fonds bleus et des fonds rouges d'un panneau à l’autre ; les couleurs sont foncées, principalement le rouge qui est d'un rouge brun caractéristique ; l'emploi de jaune d'argent est assez abondant.

De quel carton les artistes se sont ils inspirés ? La tente à pavillon soutenue par deux angelots, comme on en voit sur les miniatures flamandes et certaines tombes de l'école de Tournay, les manteaux à larges bordures brodées d'inscriptions, les longs cheveux de la Vierge et des personnages féminins indiquent nettement une influence des Pays-Bas. Cependant, les nimbes très importants des personnages, la longue barbe des hommes et l'implantation des cheveux, la lourdeur des angelots, l'importance des couronnes des rois mages et des orfèvreries qu'ils tiennent, les plis, plus simples et non cassés, indiquent plutôt l'école rhénane qui avait d'ailleurs, comme l'on sait, subi à cette époque l'influence profonde des Pays-Bas.

Il est à remarquer également que la figure de la Vierge des 8ème et 15ème panneaux se rapproche beaucoup de celle d'une Vierge de l'Annonciation d'un vitrail provenant de Landau (1427) actuellement au musée historique de Bâle."(Couffon, 1935)

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"La verrière de Lantic, authentifiée avec exactitude, est une grande composition narrative à registres superposés, chaque scène et chaque lancette étant encadrée et couronnée de grandes niches d'architecture aux dais très développés, qui donnent à l'œuvre une tonalité fort claire. Sols dallés et fonds damassés — qui éclipsent toute mention de paysage — portent des personnages assez trapus mais non dénués d'élégance ; parmi les caractéristiques principales, on note les larges visages féminins, les yeux petits et très marqués, les chevelures roulées en arrière et partagées par le milieu des hommes barbus, dégageant des fronts très hauts, les expressions intériorisées de toutes ces figures et, pour le décor, les tissus ornés de motifs géométriques et les galons larges, souvent repris au jaune d'argent.

Ces caractères existent dans d'autres verrières des décennies 1460 à 1480, dont plusieurs pourraient émaner du même groupe d'artistes. À Ploubezre, les scènes de l'Enfance du Christ de la chapelle Notre-Dame de Kerfons, posés à l'initiative de Guillaume de Penhoët présentent des équivalents du vitrail de Lantic, mais suivant une formulation graphique légèrement postérieure. Le Credo apostolique de l'église de Quemper-Guézennec peut lui aussi être attribué au groupe Le Coq-Le Lavenant, tant est frappante la parenté avec la verrière de Lantic. " Gatouillat et Hérold 2005 , p. 30-31.

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Quelques balises : place au sein des vitraux bretons du XVe siècle.

1402 : maîtresse-vitre de Merléac.

1417 : baies du chœur de la cathédrale de Quimper.

1er quart XVe : baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit.

vers 1423 : Maîtresse-vitre de l'église de Runan.

2eme quart XVe : Crucifixion de la chapelle de Kergrist à Grâces-Guingamp.

vers 1460-1470 : Credo de la maîtresse-vitre de Quemper-Guezennec par Olivier Le Coq et Jean Le Lavenant

1468-1469 : Maîtresse-vitre de la cathédrale de Tréguier attribuée à Olivier Le Coq et Jean Le Lavenant.

vers 1460-1470 : Maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic par Olivier Le Coq et Jean Le Lavenant.

vers 1470 : chapelle de Cohazé, Saint-Thuriau.

vers 1470-1480 : maîtresse-vitre de Saint-Nicolas-du-Pélem.

vers 1470-1480 : maîtresse-vitre de l'église de Tonquédec.

1476-1479 : maîtresse-vitre de Locronan

vers 1470-1480 : vitraux de l'église Notre-Dame-du-Roncier à Josselin

vers 1480-1490 : Vie de la Vierge de la chapelle Notre-Dame de Kerfons à Ploubezre (22).

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Thématique et iconographie.

Cette approche n'a pas été traitée par les auteurs. Pourtant, c'est une sujet passionnant, puisque les 18 panneaux de la Vie de la Vierge de Notre-Dame-de-la-Cour débutent en donnant une place importante à la conception miraculeuse de la Vierge par un couple stérile, reprenant le thème biblique illustré par les histoires de  Sarah et d'Abraham, de Rebecca et Isaac ou de  Rachel et de Jacob.

Mais, par la représentation centrale (voyez en comparaison la place occupée par les deux panneaux de la Passion)  de la Rencontre d'Anne et de Joachim à la Porte Dorée et du baiser lèvres contre lèves qu'ils échangent, c'est aussi l'argumentation d'une conception de Marie par le baiser ex osculo et non ex coitu qui est illustrée, dans le cadre d'une vision maculiste organique  de l'Immaculée Conception (Marie conçue sans péché).

Cette image s'intègre dans un vaste corpus iconographique de la Porte Dorée, dont j'ai donné des exemples à Moulins (vitrail) et à Burgos (retable), mais qui est largement développé dans les enluminures. 

L’Assomption du dernier panneau (certes créé au XIXe siècle) vient mettre en parallèle les deux privilèges corporels accordés à la Vierge, l’Immaculée Conception et l'Assomption.

La montée de l'escalier du temple par la petite Marie témoigne aussi de ses capacités exceptionnelles et de sa précocité physique et spirituelle, mais aussi des 15 marches franchies résolument vers une existence vouée à  Dieu.

De même, la représentation de l'élection miraculeuse de Joseph par le fleurissement de sa verge (panneau 10) poursuit, au même titre que la conceptio per aurem de l'Annonciation (panneau 11) cette démonstration en image de l'intervention de Dieu dans l'histoire du Salut et de l'Incarnation par le biais de miracles.

Il faut donc rompre avec la description anecdotique ou biographique émouvante d'une Vie de la Vierge (Les parents de Marie font connaissance, la naissance de Marie, Marie au temple, Marie à l'école, Marie lisant ou tissant etc...) au profit d'une lecture théologique d'une argumentation militante visant à prouver  le caractère surnaturel de la Vie de la Vierge. Dans le même mouvement qui a donné lieu aux Arbres de Jessé ou aux Couronnements de la Vierge.

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Liste des 18 panneaux :

  1. Refus des offrandes d'Anne et de Joachim au temple.

  2. Annonce faite à Anne par l'ange.

  3. Rencontre à la Porte Dorée.

  4. Annonce faite à Joachim par l'ange.

  5. Anne donne naissance à Marie.

  6. Présentation de Marie au temple

  7. La Vierge étudie sous la férule d'un maître.

  8. La Vierge lisant.

  9. La Vierge filant est nourrie par les anges.

  10. Le mariage de Marie et de Joseph.

  11. L'Annonciation.

  12. La Nativité.

  13. L'Adoration des mages (1)

  14. L'Adoration des mages (2)

  15. La Circoncision de Jésus.

  16. La Crucifixion.

  17. La Résurrection.

  18. L'Assomption de la Vierge.

 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Une restauration récente a été menée, avec protection par doublage. Date et atelier ??

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Vue du remplage et de la protection par doublage, et grillage.

Vue du remplage et de la protection par doublage, et grillage.

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"La maîtresse vitre, qui avait beaucoup souffert au début du XIXème siècle par suite du manque d'entretien, et avait perdu plusieurs de ses panneaux, fut nettoyée et consolidée en 1847, grâce à l'intervention de Geslin de Bourgogne, puis restaurée complètement, en 1878, au Carmel du Mans sous l'habile direction de E. Hucher et de E. Rathouis, grâce aux libéralités de la comtesse de Kergariou, née Chrestien de Tréveneuc, héritière du manoir de Bourgogne.

Cette verrière est d'autant plus précieuse pour l'histoire du vitrail en Bretagne, qu'outre l'intérêt artistique qu'elle présente, elle est signée et peut être datée avec une grande exactitude ainsi que nous le montrerons.

Aussi, a-t-elle fait l'objet de plusieurs descriptions, notamment de la part d'A. de Barthélemy (A. Barthélemy : Revue d'Histoire nobiliaire T. XIII, 1876, pp 177 et suiv.), de E. Hucher (E. Hucher. Bulletin Monumental, T. VII Paris , 1879, pp 314 et suiv. avec réduction mathématique de la verrière), de Barthélemy et Geslin de Bourgogne (Mémoires du Congrès scientifique tenu à Rennes en 1849, t II, p 94 et  Anciens Evêchés de Bretagne, t. V, pp 93 et suiv.), enfin de J. Morvan.

Rappelons que, large de quatre mètres et haute de près de huit mètres, elle comprend deux parties : le tympan et la verrière proprement dite. Celle-ci est elle-même divisée par les meneaux de la fenêtre en six lancettes comprenant chacune, dans les deux tiers inférieurs, trois panneaux de la vie de la Vierge, et, dans le tiers supérieur, un vaste dais flamboyant.

La verrière est consacrée à la vie de la Vierge. Au dessus de chaque lancette, un dais flamboyant, traité en grisaille avec touches de jaune d'argent, surmonte les panneaux. Sauf le troisième en partant de la gauche qui est intact, et le premier et le cinquième qui n'ont été que partiellement restaurés, les autres ont été refaits entièrement." (Couffon, 1935)

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Les verres souvent très corrodés, mais, sauf mention particulière, on trouve une bonne proportion de verres originaux.

Les dix-huit panneaux historiés doivent se lire de gauche à droite et de haut en bas..

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1. Refus des offrandes d'Anne et de Joachim au temple.

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—Les descriptions des auteurs :

"Le premier tableau nous montre saint Joachim et sainte Anne père et mère de Marie repoussés de l'autel par le prêtre Isaac, à cause de leur stérilité, tandis que les autres fidèles et sans doute des étrangers, sous l'habit de pèlerin sont admis à présenter leurs offrandes. 
Le saint et la sainte paraissent ressentir douloureusement l'affront qui leur est fait." 
( Geslin de Bourgogne 1849)   

" Saint Joachim, en manteau vert orné de galons d'or, présente son offrande, sous forme d'un calice, au grand prêtre. Celui-ci, en costume d'évêque avec chape rouge à orfrois, la refuse, et déclare Joachim maudit de Dieu. Au premier plan, à droite, deux personnages à genoux, dont l'un en robe rouge brune. La scène se détache sur un fond bleu." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

 

"On lit dans les histoires des douze tribus d'Israël, que Joachim était fort riche et il présentait à Dieu de doubles offrandes, disant en son cœur : « Que mes biens soient à tout le peuple, pour la rémission de mes péchés auprès de Dieu, afin que le Seigneur ait pitié de moi. » La grande fête du Seigneur survint et les fils d'Israël apportaient leurs offrandes  et Ruben s'éleva contre Joachim, disant : « Il ne t'appartient pas de présenter ton offrande, car tu n'as point eu de progéniture en Israël. » Et Joachim fut saisi d'une grande affliction et il s'approcha des généalogies des douze tribus en disant en lui-même : « Je verrai dans les tribus d'Israël si je suis le seul qui n'ait point eu de progéniture en Israël. » Et en recherchant il vit que tous les justes avaient laissé de la postérité, car il se souvint du patriarche Abraham auquel, dans ses derniers jours, Dieu avait donné pour fils Isaac. Joachim affligé ne voulut pas reparaître devant sa femme; il alla dans le désert et il y fixa sa tente et il jeûna quarante jours et quarante nuits, disant dans son cœur : « Je ne prendrai ni nourriture ni boisson, mais ma prière sera ma nourriture. » (Trad. G. Brumet)

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— Le texte de l'Histoire de la Nativité de Marie, notamment :

"Il y avait en Israël un homme nommé Joachim, de la tribu de Juda, et il gardait ses brebis, craignant Dieu dans la simplicité et la droiture de son cœur, et il n'avait nul souci, si ce n'est celui de ses troupeaux, dont il employait les produits à nourrir ceux qui craignaient Dieu, présentant de doubles offrandes dans la crainte du Seigneur, et secourant les indigents. Il faisait trois parts de ses agneaux, de ses biens et de toutes les choses qui étaient en sa possession ; il donnait une de ces parts aux veuves, aux orphelins, aux étrangers et aux pauvres; une autre à ceux qui étaient voués au service de Dieu, et il réservait la troisième pour lui et pour toute sa maison. Dieu multiplia son troupeau au point qu'il n'y en avait aucun qui lui fût semblable dans tout le pays d'Israël." remacle.org

 

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—Commentaire :

Ce premier panneau servira d'exemple pour remarquer la parcimonie avec laquelle sont utilisés les verres de couleur, afin de privilégier l'éclairage du chœur procuré par les verres blancs. Les quatre couleurs sont le bleu, le rouge, le vert, et le lie-de-vin. Le jaune est apporté par le jaune d'argent appliqué sur le verre blanc. Le ciel sera alternativement bleu puis rouge sur les panneaux successifs. Les sols seront carrelés de damiers et autres motifs géométriques, sauf dans quelques scènes à l'extérieur où figurent des herbes et fleurs.

À côté d'Anne, nimbée et voilée d'hermines,  Joachim esquisse un geste de surprise ou d'incompréhension de la main droite et de honte de la main gauche. Il est écarté par le bras du grand prêtre. Les épaules de son assistant, un clerc tonsuré, sont recouvertes d'un châle frangé, le talit rituel propre au judaïsme, qu'on retrouve aussi sur celles du grand  prêtre.

Les trois personnages agenouillés devant l'autel sont tous tournés vers l'autel et vers l'assistant qui agrée leurs offrandes : ils le regardent avec gratitude. Ce sont  "des pèlerins admis à présenter leurs offrandes". L'un d'eux, vêtu d'un riche manteau rouge, porte sur l'épaule son chaperon. Voir Jean Bellegambe, volet d'un triptyque de Douai (1521-1526).

Les auteurs s'étonnent que le grand prêtre soit représenté en évêque. Geslin de Bourgogne lui attribue le nom d'Isaac.  Or, s'il est parfois désigné dans les textes apocryphes sous le nom de Ruben, mais il faut plutôt choisir celui  d'Issachar, "évêque de la loi" . En effet, les traductions et adaptations en français des apocryphes, plus précisément celle du Miroir Historial de Vincent de Beauvais par Jean de Vignay (ms de 1396) ou celle de Jean Méchiot par manuscrit enluminé en 1456  mentionnent dans cette scène et dans la fonction de grand prêtre  Ysachar, qualifié d'esveque de la loy.  (On se rapportera aux Annexes II et III). Il est donc naturel que les artistes aient représentés ce prêtre habillé en évêque du XVe siècle.

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La vue de détail permet d'observer la forme des yeux, au coin temporal très effilé, et au contour sinueux et la force un peu troublante des regards, due à la position systématiquement excentrée des iris et à l'accentuation expressive des sourcils et des rides frontales.

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L'offrande de Joachim refusée au temple, maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

L'offrande de Joachim refusée au temple, maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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L'offrande de Joachim refusée au temple, maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

L'offrande de Joachim refusée au temple, maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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2. Annonce faite à Anne par un ange.

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— Les descriptions des auteurs :

 "Sainte Anne se retire confuse pour prier dans la solitude, où un ange vient la consoler et lui annoncer qu'elle deviendra mère" (Morvan 1903)

"Après cette humiliation sainte Anne prie devant l'oratoire élevé au bas de son jardin,et et saint Joachim sur la montagne ou il s'est retiré et où paissent quelques troupeaux. Un ange apparaît à chacun d'eux pour leur annoncer que leur prière est exaucée et qu'il leur sera envoyé une fille, qui sera riche en mérites aux yeux de Dieu." ( Geslin de Bourgogne 1849  

"Ce panneau devrait être interverti avec le quatrième. Sainte Anne en prières, en robe rouge brune et manteau vert, devant une chapelle à toit bleu, voit apparaître un ange, aux ailes vertes tenant un phylactère, sur lequel on lit en français : Tes prières sont exsauscées [sic] va à la porte dorée. La scène se détache sur fond rouge." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Sa femme Anne souffrait d'un double chagrin et elle était en proie à une double douleur, disant : « Je déplore mon veuvage et ma stérilité. » La grande fête du Seigneur survint et Judith, la servante d'Anne, lui dit: « Jusques à quand affligeras-tu ton âme? Il ne t'est pas permis de pleurer, car voici le jour de la grande fête. Prends donc ce manteau et orne ta tête. Tout aussi sûre que je suis ta servante, tu auras l'apparence d'une reine. » Et Anne répondit : « Éloigne-toi de moi ; je n'en ferai rien. Dieu m'a fortement humiliée. Crains que Dieu ne me punisse à cause de ton péché. » La servante Judith répondit : « Que te dirai-je, puisque tu ne veux pas écouter ma voix ! C'est avec raison que Dieu a clos ton ventre afin que tu ne donnes pas un enfant à Israël » Et Anne fut très affligée, et elle quitta ses vêtements de deuil ; elle orna sa tête et elle se revêtit d'habits de noces. Et, vers la neuvième heure, elle descendit dans le jardin pour se promener, et, voyant un laurier, elle s'assit dessous et elle adressa ses prières au Seigneur, disant : « Dieu de mes pères, bénis-moi et écoute ma prière, ainsi que tu as béni les entrailles de Sara et que tu lui as donné Isaac pour fils."

Et voici que l'ange du Seigneur vola vers elle, lui disant : « Anne, Dieu a entendu ta prière; tu concevras et tu enfanteras et ta race sera célèbre dans le monde entier. » Anne dit : « Vive le Seigneur, mon Dieu ; que ce soit un garçon ou une fille que j'engendre, je l'offrirai au Seigneur, et il consacrera toute sa vie au service divin. » Et voici que deux anges vinrent lui disant : « Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. »

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— Commentaire :

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Le texte du phylactère est : TES PRIERES SONT EXSAUCEES VA ALA / DOR.

Soit "Tes prières sont exaucées. Va à la Porte d'Or.". Les paroles "tes prières sont exaucées"  se trouvent dans l'Évangile de la Nativité, mais elles sont adressées à Joachim.

Alors que cette inscription est en français, laissant supposer que l'artiste se base sur un texte traduit, les inscriptions suivantes seront en latin. À Strasbourg, l'inscription du panneau équivalent de la baie 26 en langue vernaculaire dit "Dieu t'a entendue". 

L'ange porte un bandeau. La robe d'Anne est damassée. 

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 Annonce d'un ange à Anne. Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Annonce d'un ange à Anne. Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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3. Rencontre des époux à la Porte Dorée.

— Les descriptions des auteurs :

 

 

. "Sainte Anne et saint Joachim se rencontrent devant la porte dorée et se rapprochent pour échanger un baiser qui représente le symbole de l'immaculée-Conception" (Morvan)".

"Tous deux reviennent chacun de son coté, emortuum corpus, dit la légende,et ils se donnent le chaste baiser indiquant que la Vierge a été conçue moins par les sens que par la foi car, dit saint Jean Crysologue transiverat tempus carnis" ( Geslin de Bourgogne 1849)

 

Voir aussi  Hucher 1879.

 "La rencontre à la porte dorée. Devant une porte fortifiée flanquée de deux tours, de couleur or, et se détachant sur un fond bleu, sainte Anne et saint Joachim s'embrassent. Saint Joachim porte une longue robe rouge brune, serrée à la taille par une longue ceinture à laquelle pend un grand couteau dans un fourreau." (Couffon 1935)

 

 

— Le texte du Protévangile de Jacques :

" Et voici que Joachim vint avec ses troupeaux, et Anne était à la porte de sa maison et elle aperçut Joachim qui venait avec ses troupeaux, elle courut et se jeta à son cou, disant : « Je connais maintenant que le Seigneur Dieu m'a bénie, car j'étais veuve et je ne le suis plus ; j'étais stérile et j'ai conçu. » Et Joachim reposa le même jour dans sa maison."

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— Le texte de l'Évangile de la Nativité :

"Se conformant donc au commandement de l'Ange, l'un et l'autre, partant du lieu où ils étaient, montèrent à Jérusalem, et, lorsqu'ils furent arrivés au lieu désigné par la prédiction de l'Ange, ils s'y trouvèrent l'un au devant de l'autre. Alors, joyeux de se revoir mutuellement et rassurés par la certitude de la race promise, ils rendirent grâce comme ils le devaient au Seigneur qui élève les humbles. C'est pourquoi, ayant adoré le Seigneur, ils retournèrent à leur maison, où ils attendaient avec assurance et avec joie la promesse divine. Anne conçut donc, et elle mit au monde une fille, et suivant le commandement de l'Ange, ses parents l'appelèrent du nom de Marie."

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— Les Heures de Catherine de Cleves (Flandre, vers 1440)  f.20r

http://www.themorgan.org/collection/hours-of-catherine-of-cleves/33

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— Commentaire :

La porte, dûment dorée,  de Jérusalem est représentée frontalement en arrière-plan. Devant elle, vus de trois-quart, les époux s'étreignent tendrement et échangent un baiser. Seule Anne est nimbée. Joachim, qui est censé venir directement de ses pâturages où il a laissé ses moutons, porte un habit de cérémonie et sa tête est couverte du talit. Le couteau qu'il porte accroché à sa ceinture doit-il être considéré comme venant de son attirail de berger, ou bien comme un objet rituel ?

Je ne reviens pas sur la signification quasi fondatrice de cette scène et sur ses rapports avec l'immaculée conception. 

 Voir :

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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4. Annonce d'un ange à Joachim.

— Les descriptions des auteurs :

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" Joachim, qui s'est de son côté retiré sur la montagne pour prier, reçoit d'un ange la promesse d'un enfant et l'invitation d'aller retrouver Anne devant la porte dorée. Il est évident que la logique demanderait que le 4ème tableau fut le 3ème et réciproquement, mais on les a mis ainsi afin que Anne et Joachim, séparés pour prier, arrivent chacun de son côté à la porte dorée, lieu de leur chaste rendez-vous " (Morvan 1903)

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 "Saint Joachim s'est retiré dans les champs parmi les pastoureaux. Vêtu d'une robe bleue, une houlette à la main, il garde ses moutons, et l'on voit certains animaux, tels que lapins, sortant de leurs terriers. Un ange, en blanc et or, lui apparaît et tient un phylactère portant l'inscription suivante en latin : « Vade ad portam auream ». La scène se détache sur fond rouge brun ."(Couffon 1935).

 

— Le texte du Protévangile de Jacques :

"L'ange du Seigneur descendit vers lui, disant : « Joachim, Joachim, Dieu a entendu ta prière, ta femme Anne concevra. » Et Joachim descendit et il appela ses pasteurs, disant : « Apportez-moi dix brebis pures et sans taches, et elles seront au Seigneur mon Dieu. Et conduisez moi douze veaux sans taches, et ils seront aux prêtres et aux vieillards de la maison d'Israël, et amenez-moi cent boucs et ces cent boucs seront à tout le peuple."

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—  Le texte de l'Histoire de la Nativité de Marie :

"Or, quand il y eut passé quelque temps, un jour qu'il était seul, l'Ange du Seigneur lui apparut avec une immense lumière . Cette vision l’ayant troublé, l'Ange calma sa crainte, lui disant : « Ne crains point, Joachim, et ne te trouble pas à mon aspect ; car je suis l'Ange du Seigneur ; il m'a envoyé vers toi pour t'annoncer que tes prières sont exaucées, et que tes aumônes sont montées jusqu'en en sa présence. Car il a vu ta honte, et il a entendu le reproche de stérilité qui t'a été adressé injustement. Or, Dieu punit le péché et non la nature ; c'est pourquoi lorsqu'il rend quelqu'un stérile, ce n'est que pour faire ensuite éclater ses merveilles et montrer que l'enfant qui naît est un don de Dieu, et non pas le fruit d'une passion désordonnée. Car Sara, la première mère de votre nation, ne fut-elle pas stérile jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans ? et cependant au dernier âge de la vieillesse elle engendra Isaac, auquel la bénédiction de toutes les nations était promise. De même Rachel, si agréable au Seigneur et si fort aimée du saint homme Jacob, fut longtemps stérile, et cependant elle engendra Joseph, qui devint le maître de l'Egypte et le libérateur de plusieurs nations prêtes à mourir de faim. Lequel de vos chefs a été plus fort que Samson, ou plus saint que Samuel ? et cependant ils eurent tous les deux des mères stériles. Si donc la raison ne te persuade pas par mes paroles, crois à la force des exemples qui montrent que les conceptions longtemps différées et les accouchements stériles n'en sont d'ordinaire que plus merveilleux. Ainsi ta femme Anne enfantera une fille et tu la nommeras Marie, elle sera consacrée au Seigneur dès son enfance, comme vous en avez fait le vœu, et elle sera remplie du Saint-Esprit, même dès le sein de sa mère. Elle ne mangera ni ne boira rien d'impur ; elle n'aura aucune société avec la foule du peuple au dehors, mais sa demeure sera dans le temple du Seigneur, de peur qu'on ne puisse soupçonner ou dire quelque chose de désavantageux sur elle. C'est pourquoi en avançant en âge, comme elle-même doit naître d'une mère stérile, de même cette Vierge incomparable engendrera le Fils du Très-Haut, qui sera appelé Jésus, et sera le Sauveur de toutes les nations selon l'étymologie de ce nom. Et voici le signe que tu auras des choses que je t'annonce. Lorsque tu arriveras à la porte d'or qui est à Jérusalem , tu y  trouveras Anne ton épouse, Anne qui viendra au devant de toi, laquelle aura autant de joie de te voir qu'elle avait eu d'inquiétude du délai de ton retour. » Après ces paroles, l'Ange s'éloigna de lui."

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— Commentaire :

Le phylactère porte les mots : VADE AD PORTAM AUREAM.

Cette inscription est précieuse, car on la retrouve (et on ne la retrouve en ligne  que) dans le De Nativitate Beate Marie transmis dans le Livre des reliques de l'abbaye de St-Pierre-le-Vif de Sens : Vade ad portam auream et uxori tue obviabis.

Mais on trouve dans le Livre du Pseudo-Matthieu ou Libri de nativitate Mariae. Pseudo-Matthaei evangelium ces mots de l'ange à Anne : "Vade ad portam quae vocatur « aurea »"

« Alors, après avoir marché trente jours, ils approchaient de leur but, un ange du Seigneur apparut à Anne qui était en prière et lui dit : "Va à la porte qu’on appelle « dorée », à la rencontre de ton mari, car il reviendra vers toi aujourd’hui." Et elle, en toute hâte, partit avec ses servantes et se mit, à la porte même, à prier et à attendre longuement. Et alors que, par suite de cette longue attente, elle défaillait presque, élevant son regard, elle vit Joachim qui arrivait avec ses troupeaux. Anne courut vers lui et se suspendit à son cou, rendant grâce à Dieu et disant : "J’étais veuve et voilà que je ne le suis plus, j’étais stérile et voilà que j’ai conçu." Et toutes leurs connaissances et leurs proches se réjouirent, de sorte que tout le pays et les gens d’alentour les félicitaient de cette bonne nouvelle. Après cela, les neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l’appela Marie. »

 « Cumque per triginta dies ambulantes pervenissent, apparuit Annae in oratione stanti angelus domini dicens ei : "Vade ad portam quae vocatur « aurea » et occure viro tuo, quoniam veniet ad te hodie." At illa festinanter perrexit cum puellis suis et coepit in ipsa porta stans orare et diutius exspectare. Et cum longa exspectatione deficeret, elevans oculos suos videt Ioachim venientem cum pecoribus suis. Et occurit Anna et suspendit se in collo ejus agens gratias deo et dicens : "Vidua eram et ecce iam non sum, sterilis eram et ecce concepi." Et factum est gaudium omnibus notis et affinibus eorum, ita ut universa terra et affinis de ista fama gratularentur. Post haec autem expletis mensibus novem, peperit Anna filiam et vocavit nomen ejus Mariam. »  Libri de nativitate Mariae. Pseudo-Matthaei evangelium,.

La scène précède chronologiquement la Rencontre de la Porte Dorée, et Joachim est retiré dans les montagnes où il garde ses troupeaux. On distingue un chien, un bœuf et des moutons. Mais avez-vous remarquez le lapin sortant de son terrier ? Et la hure du sanglier ?

 L'objet que Joachim tient dans la main gauche  est la houlette, et il en a la forme, à extrémité élargie et recourbée en cuillère. Je rappelle la définition du CNRTL : "Bâton utilisé par le berger, pourvu à l'une de ses extrémités d'une plaque métallique, creusée en forme de gouttière, destinée à arracher des mottes de terre ou à ramasser des pierres qu'il jette de manière à faire revenir dans le troupeau les moutons qui s'en écartent.". La ceinture traverse une boucle, dont on voit l'ardillon, puis, par défaut de passant, la partie libre aux crans inutilisés est nouée sur elle-même avant de pendre vers l'entre-jambe. C'est la même ceinture que devant la Porte Dorée. 

Il est vêtu d'une houppelande bleue dont la bordure de capuchon porte des caractères vaguement coufiques.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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5. Anne donne naissance à la Vierge

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— Les descriptions des auteurs :


 "Naissance de la sainte Vierge. Sainte Anne encore couchée la reçoit d'une autre femme avec transport. Saint Joachim contemple avec bonheur cet inestimable don de Dieu. "( Geslin de Bourgogne 1849)

" Naissance de la Vierge. Sainte Anne, en robe jaune, est couchée dans un lit à baldaquin avec couverture rouge. Elle tient la Vierge complètement emmaillotée, qu'elle remet à une sage-femme, dont une partie du corps a été refaite. Derrière le lit, saint Joachim en robe verte. La scène se détache sur fond bleu."(Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Anne conçut et le neuvième mois elle enfanta et elle dit à la sage-femme : « Qu'ai-je enfanté? » et l'autre répondit : « Une fille. » Et Anne dit : « Mon âme s'est réjouie à cette heure. » Et Anne allaita son enfant et lui donna le nom de Marie."

 

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— Commentaire :

Anne reçoit des mains de la sage-femme (la "ventrière") l'enfant qu'elle vient de laver, de frotter, de sécher et d'emmailloter.  Joachim, comme Joseph dans les Nativités à Vierge couchée, est tenu à l'écart au pied du lit.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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6. Présentation de la Vierge vers le Temple.

Tête de Joachim restaurée.

— Les descriptions des auteurs :

" La sainte Vierge. enfant, monte pieusement, mais joyeusement au temple, les mains jointes. Son père,du bas des degrés. la regarde avec admiration tandis que sa mère la suit du regard avec une expression de tendresse qui n'est pas exempte d'amertume; du geste elle semble lui adresser une dernière recommandation ou un dernier adieu. Un prêtre se tient prêt à la recevoir à la porte intérieure. " ( Geslin de Bourgogne 1849)

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 "Présentation de la Vierge au temple. Au second plan, la Vierge, en robe rouge, monte seule les degrés du temple au grand étonnement de ses parents. Sainte Anne porte une robe bleue ; la tête de saint Joachim et le haut de son buste ont été refaits ; le toit du temple est bleu. La scène se détache sur fond rouge brun."(Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"L'enfant se fortifia de jour en jour. Lorsqu'elle eut six mois, sa mère la posa à terre pour voir si elle se tiendrait debout. Et elle fit sept pas en marchant et elle vint se jeter dans les bras de sa mère. Et Anne dit : « Vive le Seigneur mon Dieu; tu ne marcheras pas sur la terre jusqu'à ce que je t'ai offerte dans le temple du Seigneur. » [...] Quand Marie eut deux ans, Joachim dit à Anne, son épouse : « Conduisons la au temple de Dieu, afin d'accomplir le vœu que nous avons formé et de crainte que Dieu ne se courrouce contre nous et qu'il ne nous ôte cette enfant » Et Anne dit: « Attendons la troisième année, de crainte qu'elle ne redemande son père et sa mère» » Et Joachim dit : « Attendons. » El l'enfant atteignit l'âge de trois ans et Joachim dit : « Appelez les vierges sans tache des Hébreux et qu'elles prennent des lampes et qu'elles les allument» et que l'enfant ne se retourne pas en arrière et que son esprit ne s'éloigne pas de la maison de Dieu. »

Et les vierges agirent ainsi et elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres reçut l'enfant et il l'embrassa et il dit : « Marie, le Seigneur a donné de la grandeur à ton nom dans toutes les générations, et, à la fin des jours, le Seigneur manifestera en toi le prix de la rédemption des fils d'Israël. » Et il la plaça sur le troisième degré de l'autel, et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds et toute la maison d'Israël la chérit."

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— Le texte de l'évangile du Pseudo-Matthieu :

"Lorsqu'elle l'eut sevrée la troisième année , ils allèrent ensemble, Joachim et sa femme Anne, au temple du Seigneur, et, présentant des offrandes, ils remirent leur fille Marie, afin qu'elle fût admise parmi les vierges qui demeuraient le jour et la nuit dans la louange du Seigneur

. Et lorsqu'elle fut placée devant le Temple du Seigneur, elle monta en courant les quinze degrés, sans regarder en arrière et sans demander ses parents, ainsi que les enfants le font d'ordinaire. Et tous furent remplis de surprise à cette vue, et les prêtres du Temple étaient saisis d'étonnement" (remacle)

—  Le texte de l'Histoire de la Nativité de Marie .

"Et lorsque le terme de trois ans fut révolu et que le temps de la sevrer fut accompli, ils amenèrent au temple du Seigneur cette Vierge avec des offrandes.

Or, il y avait autour du temple quinze degrés à monter, selon les quinze Psaumes des degrés. Car, parce que le temple était bâti sur une montagne, il fallait monter des degrés pour aller à l'autel de l'holocauste qui était par dehors. Les parents placèrent donc la petite bienheureuse Vierge Marie sur le premier degré. Et comme ils quittaient les habits qu'ils avaient eus en chemin, et qu'ils en mettaient de plus beaux et de plus propres selon l'usage, la Vierge du Seigneur monta tous les degrés un à un sans qu'on lui donnât la main pour la conduire ou la soutenir, de manière qu'en cela seul on eût pensé qu'elle était déjà d'un âge parfait.

Car le Seigneur, dès l'enfance de sa Vierge, opérait déjà quelque chose de grand et faisait voir d'avance par ce miracle quelle serait la sublimité des merveilles futures. Ayant donc célébré le sacrifice selon la coutume de la loi, et accompli leur vœu, ils l'envoyèrent dans l'enclos du temple pour y être élevée avec les autres Vierges et ils retournèrent à leur maison." (Source)

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Le Vie et miracle de Notre-Dame de Jehan Miélot (1456)

"Et quant la revolution des trois ans et le temps de son alaictage fu acomply, ilz amenerent ceste vierge au temple de Nostre Seigneur atout leurs oblations. Certes, il y avoit a l’entree dudit temple, selon les .XV. psalmes graduales, .XV. degrés a monter. Et pour ce que le temple estoit edefié en montaigne ou on ne povoit aler a l’autel du sacrefice, qui estoit au par dehors, senon par degrés, sur l’un desquelz ils se poserent et la recommanderent a Dieu la vierge. Et quant ilz eurent despoullié leurs vestemens qu’ilz avoient vestu en chemin et se furent revestus d’autres plus riches et plus netz, la vierge de Nostre Seigneur, sans avoir aide d’aucun qui le menast ou soulagast, monta pas aprés autre tous lesdis . degrés, que on l’eust cuidie povoir faire sans riens faillir en l’eage parfait seulement pour ceste cause. (Jehan Miélot 1456).

 

"Le récit de la Présentation de la Vierge au Temple proposé par le Protévangile de Jacques indique que le sanctuaire se situe en un lieu élevé puisque le cortège doit monter pour s’y rendre. Le texte insiste particulièrement sur l’admiration ressentie par Anne et Joachim lorsqu’ils constatent que leur fille a gravi seule les marches menant au sanctuaire et qu’à aucun moment elle ne s’est retournée vers eux.

L’Évangile du Pseudo-Matthieu perpétue cette tradition littéraire et l’amplifie en indiquant que Marie gravit seule et en courant les quinze degrés qui mènent au Temple. Malgré son jeune âge, l’enfant ne bénéficie d’aucune aide et ne se retourne pas une fois vers ses parents pour réclamer leur présence.

Par la suite, ce détail narratif a été réutilisé par l’auteur de l’Évangile de la Nativité de Marie puis, au Moyen Âge, par Wace dans la Conception Nostre Dame, [par Vincent de Beauvais dans le Miroir Historial ], et par Jacques de Voragine dans sa Légende Dorée. Cependant, ces trois [quatre] textes évacuent certains éléments de la narration, notamment le fait que Marie monte les degrés en courant ou qu’elle ne se retourne pas vers ses parents." (Ferraro 2012, complété par moi)

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Les Heures de Catherine de Cleves (Flandre, vers 1440) folio 23v-24r : 

http://www.themorgan.org/collection/hours-of-catherine-of-cleves/37

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— Commentaire :

L'artiste a mis en évidence les éléments importants d'un rite d'initiation ou d'un franchissement de deuil : les riches vêtements d'Anne et de Joachim, dont ils viennent de se revêtir, la position de Marie au milieu des 15 marches de l'escalier, sa posture tournée vers le grand prêtre (mais qu'il ne peut se permettre de  montrer de dos) et sa sainte motivation dont témoignent les mains jointes. L'élément merveilleux tient au fait   qu'âgée de 3 ans, elle soit capable de gravir seule ces marches. On croirait assister à une rentrée des classes en maternelle  !

Ce qui est donné à voir aux fidèles, ce n'est pas un événement biographique, mais le surnaturel, l'incroyable mais vrai qui survient lors de cette scène et sur lequel insistent tous les textes, chacun à sa manière. A 3 ans révolu, elle monte seule 15 marches, en courant, sans se détourner vers ses parents "de manière qu'en cela seul on eût pensé qu'elle était déjà d'un âge parfait." !

En fait, la performance physique n'a rien d'exceptionnel, et on considère aujourd'hui qu'un enfant de trois ans, est capable de monter seul un escalier sans aide en alternant les enjambées, comme il sait courir et pédaler sur un tricycle. Il ne saura descendre son escalier tout seul qu'à quatre ans, mais ce n'est pas la question posée. La détermination de Marie est plus remarquable, et témoigne de la sainteté de sa vocation.

Mais la signification spirituelle la plus cachée est celle que possèdent les quinze marches du temple, qui correspondent aux quinze "psaumes des degrés" ou psaumes des montées, ou psaumes graduels ps 120 à 134. Ils sont considérés comme des chants qui accompagnaient la montée vers le temple lors du pèlerinage à Jérusalem. Les premiers versets des psaumes 121 et 122 s'appliquent à la scène représentée : 

Ps121 Je lève mes yeux vers les montagnes : d’où me viendra le secours ? Le secours me vient de l’Eternel, qui a fait le ciel et la terre. Qu'il ne permette pas à ton pas de trébucher.

Ps 122 Je suis dans la joie quand on me dit : « Allons à la maison de l’Eternel ! » Nos pas se sont arrêtés dans tes portes, Jérusalem !

La tenue de Joachim, avec son couteau dans sa gaîne et sa ceinture nouée, reprend celle des   panneaux  3 et 4.

Marie, les cheveux défaits comme toute fillette,  est vêtue d'un surcot ouvert blanc orné de pierres précieuses ou de bijoux en or au dessus d'un surcot clos blanc et rouge. En étudiant l'usage de ce  surcot ouvert, souvent fourré d'hermines, dans les vitraux et les enluminures dans mon article sur la verrière axiale du Pénity de Locronan, j'ai montré qu'il était quasiment réservé, en signe d'élection, lorsqu'il était orné d'orfrois,  aux princesses soit mythologiques, soit réelles, soit saintes (Catherine, Barbe), et s'il était d'hermines, aux femmes de la noblesse. Cela se confirme ici où Marie porte ce surcot ouvert jusqu'à son mariage, alors qu'il n'est pas porté par les autres personnages.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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II. REGISTRE MÉDIAN.

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7. La Vierge en classe lit sous la férule de son maître.

 

— Les descriptions des auteurs :

"Avec d'autres enfants, la Vierge apprend à lire devant un prêtre armé d'une verge pour indiquer que même pour la Mère de Dieu l'instruction n'est pas acquise sans quelque amertume. (Morvan 1903)

"Marie, toute jeune fille, est agenouillée devant un prêtre en habit monacal, lequel lui apprend à lire ;  d'autres petites filles, suivant dans leurs livres, sont assises à l'entour. Le maître tient dans la main une forte verge ;  l'artiste, en nous montrant la loi du travail et la sanction dans toute sa rigueur semble vouloir indiquer que la mère même de Dieu n'a point été exempte de cette loi générale." ( Geslin de Bourgogne 1849)

"Le Chastoiement de la Vierge. Un moine, en froc brun, scapulaire blanc, capuchon vert et calotte brune, apprend à lire à la Vierge, vêtue d'une robe bleue. Au premier plan, trois des compagnes de celle-ci lisent. Les têtes de celle de droite et de gauche ont été refaites ; fond rouge." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques ne s'applique pas à cette scène. Je citerai celui de l'évangile du Pseudo-Matthieu :

"Marie était un objet d'admiration pour tout le peuple, car, lorsqu'elle avait trois ans, elle marchait avec gravité, et elle s'adonnait si parfaitement à la louange du Seigneur, que tous étaient saisis d'admiration et de surprise; elle ne semblait pas une enfant, mais elle paraissait déjà grande et pleine d'années, tant elle vaquait à la prière avec application et persévérance. Sa figure resplendissait comme la neige, de sorte que l'on pouvait à peine contempler son visage. "

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— Le texte de Jacques de Voragine :

"Saint Jérôme, dans une épître à Chromace et à Héliodore, dit que la sainte Vierge s'était tracé pour règle de passer en prière le temps depuis le matin jusqu'à tierce; de tierce jusqu'à none elle s'occupait à tisser; et à partir de none elle ne cessait plus de prier jusqu'au moment, où l’ange, qui lui apparaissait, lui donnât à manger." (Légende Dorée)

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— Commentaire :

Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une représentation d'une punition (ou chastoiement, du verbe châtier) de Marie, ce qui serait indigne malgré les pieuses réflexions des auteurs cités. Le fouet en forme de balai n'est  que l'attribut habituel du maître, l'insigne de son autorité.

Voici quelques exemples :

–Gossouin de Metz, Image du monde, 1320-1325, enluminure du Maître du Roman de Fauvel :

 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84526412/f67.item.zoom

–Heures de Catherine de Cleves (Flandre, vers 1440), Morgan Library Ms. M.917/945 folio 62 

http://www.themorgan.org/collection/hours-of-catherine-of-cleves/141.

 – Cours de théologie à la Sorbonne. 1490. Ms 129, fol. 32 Troyes, Bibliothèque de Troyes, akg-images

https://www.akg-images.fr/archive/-2UMDHUK6MCH6.html

– Le maître d'école  d'Esslingen (actif 1279–1281) faisant la classe. (Dans un monastère). In : Codex Manesse ou “Grand manuscrit de Heidelberg”. Heidelberg, bibliothèque de l'Université  Cod. Pal. germ. 848, fol. 292v.

http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cpg848/0580?sid=381af05998dce838de05cda24600278a

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Enseignement de la grammaire, Gossouin de Metz, L'image du monde (1320-1325), BnF ms. fr. 574 f.27r.

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Nous pouvons donc considérer que l'artiste a représenté Marie recevant son enseignement d'un magister, (comme dans les écoles cathédrales de l'époque), en compagnie des autres vierges qui étaient avec elle au temple. Marie est vêtue du surcot ouvert au dessus d'un surcot clos blanc à robe bleue.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Ses compagnes portent un surcot clos blanc très cintré à la taille par une ceinture. On remarque bien-sûr la coiffe à hennins à corne (ou en papillon) recouvert d'un voile  de la femme dont l'encolure en V est doublé de fourrure (petit-gris). Son visage de porcelaine, ses yeux en amande et sa bouche mutine ne sont pas sans faire évoquer les portraits de jeune fille de Petrus Christus ou de Rogier Van der Weyden, datés de 1460 ou 1470. Ou la Vierge du Diptyque de Melun par Jean Fouquet (1452-1458).

Il faudrait s'interroger sur le stylet tenu par Marie et par l'autre vierge lectrice : sert-il à suivre le texte ? Est-ce un grattoir pour corriger les fautes d'écriture ? Il est saisi comme un plectre, pincé entre index et majeur et appuyé sur la face latérale de la deuxième phalange du pouce .

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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8. La Vierge lisant.

"nombreux désordres" (Corpus).

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— Les descriptions des auteurs :

"Agenouillée, la Vierge prie, un livre ouvert devant elle ." (Morvan, 1903)

"8e et 9e Tableaux. Plus avancée en âge, la Vierge, dans le riche costume du temps plie sous une sorte de tente ou pavillon d'hermine, puis elle file en lisant. Des anges se pressant autour d'elle, présentent respectueusement les fuseaux et la servent à l'envi. Ses vêtements, les tentures qui l'environnent sont d'une richesse toute royale. C'est bien ici regina Angelorum." ( Geslin de Bourgogne 1849)

" La Vierge, à genoux sur un prie-Dieu, porte un manteau rouge brun bordé d'un large galon orné de lettres gothiques où alternent les inscriptions m a et i. h. s. (*) Les cheveux sont d'or nimbés de vert. Dans le fond une tente à pavillon blanche et or dont le dais est soutenu par deux angelots. La scène se détache sur fond bleu." (Couffon 1935)

(*) MA et IHS : Monogramme de Marie et de Jésus.

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Et ses parents descendirent, admirant et louant Dieu de ce que l'enfant ne s'était pas retournée vers eux. Marie était élevée comme une colombe dans le temple du Seigneur et elle recevait de la nourriture de la main des anges."

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— Commentaire : cf. Couffon.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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9. La Vierge  tissant le voile du Temple, nourrie par les anges.

 

— Les descriptions des auteurs :

"La Vierge travaille, elle tisse, et les anges s'empressent autour d'elle, en lui apportant à manger"(Morvan, 1903).

 "La Vierge, en surcot bleu et or et nimbée de bleu, est assise devant son métier à tisser où la couleur verte est placée. Dans le fond, des angelots lui apportent des navettes aux couleurs variées. Le fond de la scène est rouge brun, les angelots sont assez lourds." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Et il y eut une réunion des prêtres et ils dirent : « Faisons un voile ou un tapis pour le temple du Seigneur. » Et le prince des prêtres dit : « Appelez vers moi les vierges sans tache de la tribu de David. » Et l'on trouva sept de ces vierges. Le prince des prêtres vit devant lui Marie qui était de la tribu de David et qui était sans tache devant Dieu. Et il dit : « Tirez au sort laquelle filera du fil d'or et d'amianthe et de fin lin et de soie et d'hyacinthe et d'écarlate. » Et la vraie pourpre et l'écarlate échurent à Marie par le sort, et les ayant reçus, elle alla en sa maison. Et, dans ce même temps, Zacharie devint muet et Samuel prit sa place. Jusqu'à ce que Zacharie t'adressa derechef la parole, ô Marie. Et Marie, ayant reçu la pourpre et l'écarlate, se mit à filer."

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— L'évangile du pseudo-Matthieu

Tissage :

"Elle s'appliquait au travail des ouvrages en laine, et tout ce que des femmes âgées ne pouvaient faire, elle l'expliquait, étant encore dans un âge aussi tendre.  Elle s'était fixée pour règle de s'appliquer à l'oraison depuis le matin jusqu'à la troisième heure et de se livrer au travail manuel depuis la troisième heure jusqu'à la neuvième."

Nourrie par les anges :

"Et depuis la neuvième heure, elle ne discontinuait pas de prier jusqu'à ce que l'Ange du Seigneur lui eût apparu, et elle recevait sa nourriture de sa main, afin de profiter de mieux en mieux dans l'amour de Dieu. [...] Elle prenait chaque jour pour se sustenter la nourriture qu'elle recevait de la main de l'Ange , et elle distribuait aux pauvres les aliments que lui remettaient les prêtres du Temple. On voyait très souvent les Anges s'entretenir avec elle, et ils lui obéissaient avec la plus grande déférence. Et si une personne atteinte de quelque infirmité la touchait, elle s'en retournait aussitôt guérie". (Source)

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— Commentaire :

L'un des anges apporte dans sa corbeille des fuseaux de fil identiques à ceux qui sont rangés dans une boite à coté de la Vierge, mais le second, plus conforme aux textes apocryphes, lui apporte des petits pains ronds. Marie est vêtue du surcot ouvert habituel.

 

 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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10. Le mariage de la Vierge et de Joseph.

 

— Les descriptions des auteurs :

" mariage de Marie et Joseph. Celui-ci tient un lys, symbole de la virginité, dont il se constitue le gardien." (Morvan 1903)

"Le mariage de la Vierge. Joseph et Marie sont agenouillés devant le grand-prêtre, qui unit leurs mains. Le premier porte la branche de lys, emblème de la virginité,dont il se constitue le gardien." ( Geslin de Bourgogne 1849)

"Mariage de la Vierge. Au premier plan, la Vierge, en manteau rouge, et saint Joseph, en robe bleu pâle et portant, dans la main gauche le lys symbolique, tiennent leurs mains droites enlacées tandis qu'un évêque en chape violette les bénit. On reconnaît derrière la Vierge saint Joachim et sainte Anne. La scène se détache sur fond bleu." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Le prince des prêtres, ayant pris sa tunique garnie de douze clochettes entra donc dans le Saint des Saints et il pria pour Marie. Et voici que l'ange du Seigneur se montra à lui et lui dit : « Zacharie, Zacharie, sors et convoque ceux qui sont veufs parmi le peuple et qu'ils apportent chacun une baguette et celui que Dieu désignera par un signe sera l'époux donné à Marie pour la garder. » Des hérauts allèrent donc dans tout le pays de Judée, et la trompette du Seigneur sonna et tous accouraient.

Joseph ayant jeté sa hache, vint avec les autres. Et s'étant réunis, ils allèrent vers le grand-prêtre, après avoir reçu des baguettes. Le grand-prêtre prit les baguettes de chacun, il entra dans le temple et il pria et il sortit ensuite et il rendit à chacun la baguette qu'il avait apportée, et aucun signe ne s'était manifesté, mais quand il rendit à Joseph sa baguette, il en sortit une colombe et elle alla se placer sur la tête de Joseph. Et le grand-prêtre dit à Joseph : « Tu es désigné par le choix de Dieu afin de recevoir cette vierge du Seigneur pour la garder auprès de toi. »

Et Joseph fit des objections disant : « J'ai des enfants et je suis vieux, tandis qu'elle est fort jeune ; je crains d'être un sujet de moquerie pour les fils d'Israël. » Le grand-prêtre répondit à Joseph : « Crains le Seigneur ton Dieu et rappelle-toi comment Dieu agit à l'égard de Dathan, d'Abiron et de Coreh, comment la terre s'ouvrit et les engloutit, parce qu'ils avaient osé s'opposer aux ordres de Dieu. Crains donc, Joseph, qu'il n'en arrive autant à ta maison. » Joseph épouvanté reçut Marie et lui dit : « Je te reçois du temple du Seigneur et je te laisserai au logis, et j'irai exercer mon métier de charpentier et je retournerai vers toi. Et que le Seigneur te garde tous les jours. »"

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— Commentaire :

L'artiste a représenté sur la même image le grand prêtre unissant les époux  (comme le panneau du XVe siècle conservé à l'église de Concarneau), et le miracle de la verge de Joseph qui reverdie, le désignant parmi les descendants de David comme celui que choisit l'Esprit de Dieu, au dépens des autres prétendants qui font la tête à l'arrière-plan avec leur baguette de bois mort.

Marie porte sur le surcot clos un manteau rouge dont le galon est brodé de caractères pseudo-hébraïques.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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11. Annonciation.

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Buste de l'ange refait.

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— Les descriptions des auteurs :

" l'Annonciation : l'archange Gabriel, agenouillé devant Marie en prières, la salue." (Morvan, 1903)

" Annonciation. L'ange entièrement vêtu de blanc, se prosterne devant le prie-dieu sur lequel la Vierge est agenouillée. C'est dans l'attitude du plus profond respect que l'un remplit son message en indiquant du doigt le phylactère qui porte la salutation angélique, et que l'autre reçoit l'ordre du Très-Haut. La figure de Marie s'illumine d'une joie douce et modeste. "( Geslin de Bourgogne 1849)

 "La Salutation angélique. La Vierge, en robe violette et manteau bleu, à genoux sur un prie Dieu et sous un dais, reçoit la salutation de l'ange Gabriel aux ailes vertes. Le phylactère porte « Ave gratia plena dominus tecum ». La scène se détache sur fond rouge." (Couffon 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Et, ayant pris une cruche, elle alla puiser de l'eau et voici qu'elle entendit une voix qui disait : « Je te salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi; tu es bénie parmi toutes les femmes. » Marie regardait à droite et à gauche afin de savoir d'où venait cette voix. Et, étant effrayée, elle entra dans sa maison, et elle posa la cruche, et ayant pris la pourpre, elle s'assit sur sou siège pour travailler. Et voici que l'ange du Seigneur parut eu sa présence, disant : « Ne crains rien, Marie; tu as trouvé grâce auprès du Seigneur. » Et Marie l'entendant, pensait en elle-même : « Est-ce que je concevrai de Dieu et enfanterai-je comme les autres engendrent? » Et l'ange du Seigneur lui dit : « Il n'en sera point ainsi, Marie, car la vertu de Dieu te couvrira de son ombre, et le Saint naîtra de toi, et il sera appelé le fils de Dieu. Et tu lui donneras le nom de Jésus; il rachètera son peuple des péchés qu'il a commis. Et ta cousine Elizabeth a conçu un fils dans sa vieillesse, et celle qu'on appelait stérile est dans son sixième mois, car il n'est rien d'impossible à Dieu. » Et Marie lui dit : « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il en soit pour moi selon ta parole. »"

 

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— Commentaire :

Inscription AVE MAR[IA] PLENA DNS TECU[M].

Le détail du ciel de lit, ramassé ou replié en sac, se trouve aussi dans la baie 26 de la cathédrale de Strasbourg.

 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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12. La Nativité.

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Restaurations. Reprise en l'inversant du carton de la Vierge lisant. 

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— Les descriptions des auteurs :

" Naissance de Jésus-Christ dans la crèche de Bethléem." (Morvan 1903)

"Nativité. L'Enfant-Jésus vient de naître et est étendu sur un peu de paille. réchauffé par l'haleine des deux animaux. Marie, la première entre toutes les créatures, est avant toute autre admise à l'adorer elle est prosternée devant son divin fils; son visage et sa pose indiquent tout ensemble le recueillement et le bonheur, la foi et la tendresse. Saint Joseph, debout dans le fond, une main sur le cœur et l'autre sur son bâton de voyage, proteste dans ce respectueux éloignement de son dévouement sans bornes." ( Geslin de Bourgogne 1849)

 "La Nativité. C'est le tableau classique. La Vierge, en manteau rouge, est à genoux devant l'enfant nu (une partie du corps de celui-ci a été refaite). Saint Joseph se tient à côté de la Vierge ; la scène se détache sur fond bleu. " (Couffon 1935) .

— Le texte du Protévangile de Jacques : 

 "Et Marie, apprenant que l’on massacrait les enfants, fut remplie de crainte ; elle prit l'enfant, et l'ayant enveloppé de langes, elle le coucha dans la crèche des bœufs."

— Voir aussi Luc 2:1-20

— Commentaire :

Reprise en l'inversant du carton de la Vierge lisant. 

 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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III. LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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13. Adoration des Mages (1)

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— Les descriptions des auteurs :

13ème tableau, l'Adoration des Mages. Ce tableau est moderne (1878), un seul mage y figure, agenouillé et offrant des présents . Le panneau 13 a été fait par Hucher.

" Adoration des rois mages, en deux tableaux."

Celui de gauche a été entièrement refait en 1878. Le plus ancien des mages, Gaspar, présente son offrande à l'enfant tenu dans les bras de la Vierge. Celle-ci, en robe blanche et manteau bleu, porte un nimbe d'or. Le roi mage est en damas blanc ; le fond de la scène rouge." (Couffon, 1935)

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— Le texte du Protévangile de Jacques :

"Et il s'éleva un grand tumulte à Bethléem, parce que les mages vinrent, disant : « Où est celui qui est né le roi des Juifs? Nous avons vu son étoile dans l'Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. »  [...] Hérode les renvoya, et il questionna les mages, disant : « Apprenez-moi où vous avez vu le signe qui indique le roi nouveau-né? » Et les mages dirent : « Son étoile s'est levée brillante, et elle a tellement surpassé en clarté les autres étoiles du ciel que l’on ne les voyait plus. Et nous avons ainsi connu qu'un grand roi était né en Israël, et nous sommes venus l'adorer. » Hérode leur dit : « Allez, et informez-vous de lui, et si vous le trouvez, venez m'en informer afin que j'aille l'adorer. » Et les mages s’en allèrent, et voici que l’étoile qu'ils avaient vue en Orient les conduisit jusqu'à ce qu'elle entra dans la caverne, et elle s'arrêta au-dessus de l'entrée de la caverne. Et les mages virent un enfant avec Marie sa mère, et ils l'adorèrent.» Et tirant des offrandes de leurs bourses, ils lui présentèrent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et l'ange les ayant informés qu'ils ne devaient pas retourner vers Hérode, ils prirent un autre chemin pour revenir dans leur pays."

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— Commentaire :

L'inscription INVENERUNT  PUERUM CUM MARIA est une référence à Matthieu 2:11 :

 

 ... qui cum audissent regem abierunt et ecce stella quam viderant in oriente antecedebat eos usque dum veniens staret supra ubi erat puer videntes autem stellam gavisi sunt gaudio magno valde et intrantes domum invenerunt puerum cum Maria matre eius et procidentes adoraverunt eum et apertis thesauris suis obtulerunt ei munera aurum tus et murram Mt 2:9-11

Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l'étoile qu'ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu'à ce qu'étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s'arrêta.  Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent saisis d'une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe.


Le galon de la robe du roi porte des lettres : SDTSU TOLV MOLVDSV.

Celui du châle comporte les lettres SDVOVDSTR.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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14. Adoration des Mages (2).

Le panneau 14 a été très refait.

— Les descriptions des auteurs :

"Ce tableau est la suite du précédent, il représente les 2 autres mages debout, portant des présents enfermés dans des calices d'or" (Morvan, 1903)

"Deux mages se dirigent vers le tableau précédent, qui contenait sans doute le troisième mage prosterne devant l'Enfant-Dieu. "( Geslin de Bourgogne 1849)

"Le second panneau renferme les deux autres rois. L'un, barbu, est vêtu d'une longue robe violette avec aumônière à la ceinture, et d'un manteau de damas blanc. L'autre, imberbe, porte une robe courte blanche et des chausses de deux couleurs, l'une bleue, l'autre verte. Tous deux portent sur la tête une lourde couronne et à la main de lourds ciboires. Dans les deux tableaux, phylactères." (Couffon 1935).

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— Commentaire :

L'inscription VIDIMUS ENIM STELLAM IN [ORIENTE] ET VIDEMUS ADORARE EUM

cite le verset Mt 2:2 de l'évangile de Matthieu : " [et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car ] nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer."

Nous avons ici deux très beaux portraits masculins en grisaille. Le premier roi,  désigne de l'index l'étoile mentionnée par l'inscription. Selon Bède, le roi du panneau 13, agenouillé, est Melchior, et offre l'or. Le deuxième, Gaspard, jeune et imberbe, offre l'encens, tandis que le troisième, Balthasar, barbu et noir de peau, présente la myrrhe. L'artiste n'a pas respecté cette tradition, et c'est le troisième roi qui est jeune, imberbe, vêtu d'une tunique courte sur des chausses moulants les jambes.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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15. Circoncision.

Restauration, dont la tête du grand prêtre.

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— Les descriptions des auteurs :

"Présentation de l'Enfant Jésus au temple devant Siméon ." (Morvan, 1903)




"Présentation au temple. Au milieu d'un groupe, saint  Siméon saisit l'enfant avec un enthousiasme mêlé de respect el les yeux au ciel, il s'écrie  "Nunc dimittis". "( Geslin de Bourgogne 1849)

" La Circoncision. La Vierge porte un manteau rouge ; le grand prêtre (tête moderne) en manteau violet. La scène se détache sur fond bleu." (Couffon 1935).

 

— Le texte de l'évangile de Luc :

"Huit jours plus tard, ce fut le moment de circoncire l'enfant; on lui donna le nom de Jésus, nom que l'ange avait indiqué avant sa conception." Luc 2 : 21

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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16. La Crucifixion.

Tête de saint Jean refaite.

 

— Les descriptions des auteurs :

 

 

" Crucifiement le Christ est sur la croix. Au pied de celle-ci, à droite et à gauche, la Vierge et Jean sont agenouillés." (Morvan, 1903)



Crucifiement. Marie et saint Jean, tout en pleurs, sont seuls au pied de la croix. du haut de laquelle Jésus, au moment de quitter cette vie semble dire au monde "Voilà votre mère" ".( Geslin de Bourgogne 1849)

" La Crucifixion. Le Christ imberbe (la tête a été refaite) est crucifié sur une croix d'or, les pieds croisés sur un seul clou. A gauche, la Vierge en robe blanche et manteau bleu ; à droite saint Jean (figure refaite), en robe verte et manteau bleu. Dans le fond, fabriques sur fond rouge représentant Jérusalem (la partie droite a été refaite)." (Couffon 1935).

 

— Commentaire :

Les deux manteaux de Marie et de Jean sont moirés par des aplats de grisaille.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Les larmes de Marie.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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17. Résurrection.

 

— Les descriptions des auteurs :


" Le Christ s'élève triomphant hors du sépulcre ; de la main gauche il tient la croix de triomphe et de la droite il bénit. Les soldats, terrassés, regardent en silence." ( Geslin de Bourgogne 1849)

"Résurrection du Christ. Le Christ, imberbe, sort du tombeau tenant en mains une croix d'or. Il est revêtu d'un manteau rouge et porte un nimbe rouge à croix d'or (tête refaite). Devant le tombeau, un soldat en armure du XVème siècle, en grisaille rehaussée d’or ; derrière, deux autres soldats." (Couffon 1935).

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— Commentaire :

C'est sur ce panneau que le motif du fond damassé est le mieux visible.

Le soldat du premier plan est, comiquement, allongé sur une sorte de lit de camp. Avec son casque, son armure et son épée, il est armé comme un homme d'armes du XVe siècle, c'est-à-dire un chevalier destiné à monter à cheval, et non comme un archer, encore moins comme un garde. 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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18. Assomption de la Vierge.

Par Hucher, en remplacement, à l'initiative de la comtesse de Kergariou (armoiries), de l'Ascension qui s'y trouvait initialement.

— Les descriptions des auteurs :


" Le 18e tableau manque. C'était sans doute l'Assomption de la Vierge, conclusion nécessaire des joies et des souffrances de Marie."   ( Geslin de Bourgogne 1849)

" Assomption de la Vierge. Ce panneau date de la réfection de 1878, et remplace une Ascension, à la demande de la donatrice. Sur un fond bleu, la Vierge, en robe blanche et manteau bleu, est entourée d'une gloire soutenue par quatre angelots." (Couffon 1935).

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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IV. LES INSCRIPTIONS DES SOUBASSEMENTS.

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"Au bas de la verrière, on lit la portion si précieuse d'inscription : «... estant procu... bitore recteur pour le temps... d'Olivier le Coq et Jehan le lavenant vitriez de lantreguer et fut la dicte Vitre faite de l'oblation et aumosnes de.. ».

Nous ignorons d'où Olivier Le Coq et Jehan Le Lavenant étaient originaires et où ils firent leur apprentissage. Bien qu'en effet, à la suite de Barthélemy, tous les auteurs aient répété qu'ils étaient Bretons et même originaires de Tréguier, ces surnoms sont trop communs pour permettre d'être affirmatif. Dans le livre de taille de Paris, pour l'an 1292 (Voir l'édition d'Hercule Géraud, réalisée en 1837. Le registre fiscal de 1292 est conservé à la Bibliothèque Nationale, ms. fr. 6220), nous trouvons par exemple plusieurs Le Coq et Lavenant ; et ces surnoms ne sont nullement suivis du qualificatif de brito qui accompagne tous les Bretons. Au XVème siècle, nous trouvons même à Paris, parmi les imagiers peintres, un Jean Lavenant.

En dehors de la mention transcrite au bas de la verrière de Notre-Dame de la Cour, nous savons qu'en 1466, ils vinrent à Quintin et à l'Ermitage ; ils sont alors qualifies de vitriers de Saint Fiacre.

De 1468 à 1484, ils sont mentionnés dans les comptes du chapitre de Tréguier comme auteurs de la grande vitre de la cathédrale qu'ils posèrent en 1468, de deux vitres du cloître et de diverses réparations.

Olivier Le Coq travailla seul à la chapelle de Kermartin de 1469 à 1484 et dut décéder peu après.

Quant à Jean Le Lavenant, nous le trouvons associé avec Jehan Le Coq, vitrier de Tréguier, et Jehan Perrault, vitrier de Morlaix, pour l'exécution de la grande vitre de la chapelle Saint Fiacre de Tréguier dont le marché date du 18 juillet 1486. " (Couffon 1935)

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"ESTANT PROCUR [...] partie lue par Couffon et disparue depuis la restauration de 1949.

Restauration et lacunes, bas en partie masquée par le scellement. en 1847, Anatole de Barthélémy transcrivit l'inscription sous la forme suivante : TE. PETER PV LETAUPS POLIVIER LECOQ ET IEHN  LE LEVENA VITRIERS DE LANTREGUER ET FUT LADICTE VICTRE FAITE DE LOBLACION ET AUMONES." (Gatouilat et Hérold)

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Les lancettes  de gauche comportent les armoiries des donateurs ayant financé la restauration, de Geslin de Bourgogne d'azur à six merlettes de sable et Tréveneuc de sinople à la frasce d'or accompagnée de trois casques de profil du même

"EN BON CHRESTIEN"  serait la deuxième devise de Kergariou de la Ville-Pépin. (voir Nobiliaire), mais elle doit plutôt appartenir à Pierre-Hyacinthe Chrestien  de Tréveneuc : elle apparait au dessus de ses armes dans l'un de ses ex-libris

 

 

La maîtresse-vitre de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour  à Lantic.

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3ème lancette.

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« Botor....(Botorel ?), recteur pour le temps" ??

RETEUR POR LETAN P~S P OLIVIER 

RE[C]TEUR PO[UR] LETAN P[RESEN]S [...] P OLIVIER LE COQ

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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4ème lancette.

 ET JEH[A]N LE LEVENA[NT] VITRIERS DE LANTREGUER ET FUT :

 

 

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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5ème lancette.

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 LA DICTE VITRE FAITE DES OBLACIONS ET AUMONES DES ...

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Sixième lancette (à droite)  : armoiries des donateurs ayant financé la restauration : de Kergariou et Tréveneuc / Marque de l'atelier du verrier.

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—Blasons et devise.

Devises "LÀ OU AILLEURS KERGARIOU" et "EN BOB CHRESTIEN"

Armoiries mi-parti en 1 d'argent fretté de gueules de 6 pièces, au franc quartier, qui est Kergariou ; en 2   de sinople à la frasce d'or accompagnée de trois casques de profil du même, qui est Trévéneuc.

 

— Cartouche avec l'inscription.

RESTAURÉ A LA FABRIQUE DU CARMEL DU MANS PAR MRS HUCHER ET RATHOUIS.

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« Mais l'expérience la plus originale en ce domaine fut l'atelier du Carmel du Mans. En 1830 les Sœurs s'établissent au Mans et s'occupent de l'éducation des enfants ; en 1833 Monseigneur Bouvier les installe dans une nouvelle propriété. Elles décident en 1850 d'édifier une chapelle dans leur monastère; elle fut consacrée le 31 août 1853 et c'est à partir de cette date que commence la première grande fabrique monastique de vitraux en France. Les prix de la construction ayant dépassé de beaucoup les devis, le chanoine Lottin leur propose d'élever une fabrique de vitraux avec le concours d'Eugène Hucher. Celui-ci leur demande en échange un important concours pour la coloration des calques. Les premières commandes de réalisation de vitraux étaient faites en collaboration avec la manufacture Lusson qui exécutait la coupe des verres, le montage en plomb ainsi que la pose dans les édifices. Ces conditions étaient très onéreuses pour le Carmel et le manque de dessinateur se faisait douloureusement ressentir. Depuis la mort d'Antoine Lusson Père, la manufacture dirigée par le fils Antoine et le gendre Edouard Bourdon manquait souvent de travail. Une mésentente se créa rapidement avec les frères Kùchelbecker qui offrirent leur service aux Sœurs du Carmel, ce qui occasionna un procès très onéreux, lorsqu'ils quittèrent l'atelier Lusson. La fabrique engagea le nazaréen de Rodhen qui fournit les cartons de leur première grande commande pour les verrières de Notre-Dame-de-1'Espérance à Saint-Brieuc, car la notoriété de l'atelier commençait à s'étendre à tout l'Ouest. L'équipe réalisa des œuvres, non seulement dans d'autres régions, mais aussi à l'étranger, jusqu'au Japon Par la suite l'atelier passa aux mains d'Eugène Rathouis qui s'associa à un fils d'Eugène Hucher. » (Brisac)

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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V. LES DAIS D'ARCHITECTURE DE LA PARTIE HAUTE DES LANCETTES.

"l'architecture est traitée en tons or et sépia : des dais du dessin le plus fin, avec clochetons, pinacles et arcs-boutants surmontent les tableaux de la légende de la Vierge, et de ces six dais, qui rivalisent de richesse au point de vue de la composition, aucun n'est semblable aux autres."

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Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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VI. LE TYMPAN.

Voir http://poudouvre.over-blog.com/page/10

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"Le tympan renferme des anges musiciens, d'autres chantant le Te Deum, d'autres portant des écussons blasonnés. Les autres mouchettes sont décorées d'ornements stylisés, et d'autres armoiries, qui portent à quatorze les écussons représentés,

[...]Comme nous venons de l'indiquer, Hucher, en identifiant les armes de Marguerite de Bretagne, a daté la verrière de 1458-1469 ; mais il est possible, croyons-nous, de préciser davantage.

En effet, d'une part, l'évêque de Tréguier, Jean de Coetquis, dont les armes figurent dans le tympan, mourut le 23 septembre 1464 ; d'autre part, l'on ne doit pas oublier qu'à la suite des mutations de juillet 1450, il y eut competition pour l'évêché de Saint Brieuc entre le nouveau titulaire Jacques de Penhoadic, et l'ancien évêque, Jean Pregent (Prigent) revenu de Vannes à Saint-Brieuc. L'anarchie était telle que le pape dut nommer administrateur du diocèse l'abbé de Bégard, Vincent de Kerleau. L'absence des armes de Jacques de Penhoadic demeurerait, semble-t-il, inexplicable, alors que celles de Jean Pregent y figurent, si la verrière avait été commandée avant sa mort survenue le 25 août 1462.

C'est donc entre septembre 1462 et septembre 1464 que l'on doit en placer la commande, date qui s'accorde parfaitement d'ailleurs avec le mandement ducal du 27 avril 1463, faisant remise aux paroissiens de Lantic de leurs tailles et fouages, la moitié devant servir à parachever et édifier la chapelle de Notre Dame de la Cour." (Couffon, 1935)

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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1. La fleur centrale : huit mouchettes, deux trilobes et deux quadrilobes.

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La maîtresse-vitre de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour  à Lantic.

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1° Dans l'ajour supérieur, on trouve  une bannière des armes de Bretagne d'hermines plaines surmontées de la couronne ducale et entourée de la devise A MA VIE. Armoiries attribuées à François II, duc de 1458 à 1488.

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2°-3° Au second rang viennent  dans des médaillons deux écus en bannière tenus par des anges surmontés également chacun de la couronne ducale.

Le premier, mi-parti de Bretagne et de Bretagne, sont les  armes de la duchesse Marguerite de Bretagne, femme de François II (16 novembre 1455 - 25 septembre 1469). Comme l'a très justement indiqué Hucher, et comme le confirme d'ailleurs la couronne ducale, le fait que le premier parti ne porte aucune brisure montre que François II était déjà duc de Bretagne (1458), et que ce sont ses armes qu'il faut voir en supériorité.

Le second écusson en bannière porte mi parti de Bretagne et coupé d'Amboise et de Thouars (*)  armes de la bienheureuse Françoise d'Amboise, duchesse de Bretagne de 1450 à 1457 ;  veuve le 22 septembre 1457 du duc Pierre II,  elle entra au Carmel et décéda le 4 novembre 1485. (*) écartelé, palé d'or et de gueules de six pièces qui est Amboise, et d'or semé de fleurs de lis d'azur au franc canton de gueules qui est Thouars .

 

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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 Au troisième rang, deux écussons, l'un des armes pleines de Dinan Montafilant De gueules à quatre fusées d'hermine posées en fasce, accompagnée de six besants du même. et l'autre mi-parti des mêmes et de Rohan. Ces écussons ont remplacé, lors de la dernière restauration, les armes des Rosmadec-Gouarlot et celles des Geslin en alliance avec de La Lande de Calan, qui y avaient elles mêmes été mises au XVIIe siècle (Corpus) ou XIXème siècle (Couffon). "Il y aurait le plus grand intérêt à ne pas opérer de restaurations, comme celles ci, sans textes précis. En effet, les armes ainsi figurées sont celles de Jacques de Dinan et de Catherine de Rohan sa femme. Or Jacques de Dinan mourut le 30 avril 1444 soit prés de vingt ans avant l'exécution du vitrail." (Couffon )

 

De chaque coté, deux anges musiciens jouant de la harpe (patrons retournés).

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Au centre, deux écus en bannières.

 L'un est écartelé d'argent à trois fasces de sable, et d'argent à la fasce de gueules des armes de Kerimel et de Penhoet, l'autre mi-parti des mêmes armes et de Coetmen, de gueules à neuf annelets d'or posés trois, trois et trois, , armes de Guillaume de Penhoet, sr. de Kerimel et chambellan du duc (+ en 1475) et de sa femme Béatrix de Coetmen,  dame de Maupiron et de Barnabarec, fille de Rolland III, vicomte de Coëtmen et de Jehanne Gaudin,  et veuve de Jean de Kersaliou.

 

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Les deux  anges buccinateurs latéraux.

 

 

La maîtresse-vitre de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour  à Lantic.
La maîtresse-vitre de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour  à Lantic.

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II. La fleur de gauche. Huit mouchettes et trois quadrilobes.

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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En haut, ce sont les armes épiscopales  d’azur à la fasce d’or, accompagné de trois molettes de huit pointes du même de Jean Prigent, évêque de Saint Brieuc (1439-1472) , et celles  d'argent au sautoir de gueules accompagné en flancs et en pointe de trois quintefeuilles, et en chef d'un annelet de même  de Jean de Coetquis, évêque de Tréguier (1454, + 23 septembre 1464).

 

Jean Prigent, chancelier de Bretagne, évêque de Léon en 1436, fut transféré à Saint-Brieuc en 1450 et inhumé dans sa cathédrale en 1472. Ces armes sont également peintes dans la chapelle de droite et sculptées au pignon extérieur.

 Jean de Coëtquis, d'abord évêque de Rennes, fut transféré à Tréguier en, 1453; il mourut en 1464 et fut également enterré dans sa cathédrale.

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Selon A. de Barthélémy, nous trouvons ensuite les  armes d'argent à l'arbre arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello. l'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc.

Marc Faujour m'a fait remarquer  en février 2020 qu'il s'agissait des armes de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëlo, et chanoine de Saint-Brieuc mentionné en 1445 et en 1471.

Lire tous les détails ici :

 

Les armoiries et le sceau de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëlo,  au tympan de la maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic (22).

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Au dessous, au sixième rang, les  armes d'or à six molettes de sable, trois, deux et un des Geslin de Bourgogne et celles de gueules à la croix d'or, vidée, cléchée et pommelée de même des Botherel.

 Les Geslin avaient plusieurs fiefs dans la paroisse de Lantic; vers l'époque où fut exécutée la verrière de Notre-Dame de La Cour, Guillaume Geslin avait pour femme Marguerite Botherel.

Botherel : cette famille avait les fiefs de Perran, de Beauvoir et de la Fontaine-Saint-Père dans la paroisse de Plourhan.

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Les auteurs du Corpus ont reconnu des textes extraits du Magnificat, mais ne les ont pas transcrits. Et Couffon ceux du Te Deum.

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TIBI DOMINUS AN[GEL??] ET 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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ET PRo-TARUM

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SANCTUS.

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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II.. La fleur de droite. Huit mouchettes et trois quadrilobes.

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Dans la fleur de droite se trouvent, au même rang que les armoiries des évêques Jean Prégent et Jean de Coatquis à gauche, les armoiries d'azur au cerf d'or   de Vincent de Kerleau, abbé de Bégard (1443), évêque de Saint Pol-de Léon en 1473 (+ 1476), et celles d'argent à deux bandes engrêlées de gueules et chargées de coquilles d'argent de Pierre Huet, abbé de Beauport 1444 ou 1456 (+ après 1472).

-Vincent de Kerleau fut abbé de Régar de 1443 à 1467, puis de Prières en 1467, chancelier de Bretagne puis enfin évêque de Léon de 1472 à 1476.

-Pierre Huet fut abbé de Beauport de 1450 environ à 1472 ; ce fut lui qui, le premier, obtint le privilège de porter la mitre et la crosse et de donner la bénédiction pontificale dans toutes les églises relevant de l'abbaye. 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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PIEM ET CELI E ORA ORA TUU

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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SANCTUS S-

GEMMTI / M CANTIT - LANIC

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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ANNEXE I. SOURCES DE LA VIE DE MARIE AU XVe SIECLE.

D'après L. Abd-Eleazak .

1°) La Vie de Marie (VM) résulte d'une succession de trois  textes apocryphes latins :

Le Protévangile de Jacques PrJ datant du IIe siècle .

Le Pseudo Matthaei Evangilum  PsM ou Pseudo-évangile de Mathieu,  Livre de la naissance de la bienheureuse Vierge Marie et de l’enfance du Sauveur rédigé vers 600-625.   Selon J. Gijsel il se distingue du PrJ par trois aspects120 : 1. il transfère l’accent de la figure d’Anne à celle de Joachim. 2. il ajoute un chapitre consacré à la vie de Marie au temple. 3. il remplace le récit du meurtre de Zacharie par celui de la "fuite en Égypte" qui contient une suite de quatre miracles. Le PsM a bénéficié d’un grand succès durant le Moyen Âge ; il a été transmis par deux cents manuscrits dont la moitié sont antérieurs au XIIIe siècle

Le Libri De Nativitate Mariae DNM ou Livre de la Nativité de Marie, écrit par le Pseudo-Jérome vers 550-750 ou  par Paschase Radbert  (790- 868). À partir du XIe siècle, le DNM commence déjà à circuler et à supplanter le PsM. Il nous a été transmis par cent quarante manuscrits dont la moitié date d’avant la seconde partie du XIIIe siècle. Le DNM reprend la rédaction du PsM, notamment la partie qui concerne le récit de la naissance de la Vierge et se termine par le récit de la naissance du Christ. Ce texte a éliminé tous les événements et miracles postérieurs à la naissance du Christ ; c’est-à-dire qu’il ne contient pas l’épisode de la "fuite en Égypte" au cours duquel le Christ opère les quatre miracles du PsM énumérés plus haut. L’auteur de ce texte en a atténué le caractère apocryphe en le rendant plus fidèle à la tradition canonique122 par le rejet des détails qui semblent peu convenir à la mère de Dieu que le DNM présente comme une vierge modèle.

Au XIIIe siècle une autre Vie latine anonyme apparaît : c’est la Vita Beatae Virginis Mariae et Salvatoris Rhythmica.

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2°) Durant le XIIIe siècle des auteurs dominicains ont employé une matière empruntée aux apocryphes qui racontent le récit de la vie de la Vierge et de la naissance du Christ pour la composition d’ouvrages réservés à l’usage des confréries dominicaines. Ces auteurs sont : Jean de Mailly, Barthélemy de Trente, Vincent de Beauvais, Humbert de Romans, Jacques de Voragine .

— Au début du XIIIe siècle Jean de Mailly compose un légendier intitulé l’Abbreuiatio in gestis et miraculis sanctorum. Le chapitre consacré à la fête de la Nativité de Marie, le 8 septembre, est divisé en deux parties : la première raconte l’histoire de la naissance de la Vierge et la seconde est un commentaire de l’auteur sur le texte. Dans la première version du légendier, faite à Auxerre entre 1225-1230, l’auteur a employé dans la partie liminaire du chapitre de la Nativité des données apocryphes tirées des huit premiers chapitres de DNM. 

— Entre 1244 et 1246, Barthélemy de Trente emploie plus librement que Jean de Mailly la matière apocryphe dans la composition de son ouvrage intitulé Liber epilogorum. Il résume de manière très personnelle des épisodes tirés à la fois de DNM et de PsM ; il est difficile de cerner avec précision ses sources et encore moins de savoir quel type de texte il a utilisé. Mais quoi qu’il en soit, il s’est appuyé sur les traditions apocryphes transmises par ces textes

— Dans sa réforme du lectionnaire de l’ordre dominicain (1254-1263), Humbert de Romans a placé à la tête du nouveau lectionnaire, dès la version provisoire faite de 1246-1248, un remaniement du DNM qu’il attribue à saint Jérôme. Le chapitre consacré à la fête de la Nativité de Marie (8 septembre) du lectionnaire contient un abrégé des huit premiers chapitres de DNM.

— Contrairement aux trois auteurs évoqués plus haut, Vincent de Beauvais (vers 1184-1264) emprunte des extraits aux apocryphes qu’il présente dans le cadre d’un récit de la vie de la Vierge et non plus dans le cadre d’une fête liturgique. Les sources du huitième livre du Speculum historiale sont clairement identifiables : elles se rapportent aux DNM que l’auteur considère comme une œuvre de saint Jérôme et au PsM qu’il intitule Liber de infantia Saluatoris attribué à Jacques, fils de Joseph. Du premier, il tire la partie allant de l’histoire de Joachim et Anne jusqu’à la présentation de Marie au temple (ch. I-VI), ainsi que le récit du mariage de la Vierge (ch. VIII). Au second, il emprunte des éléments liés à la naissance de Jésus. Toutefois, il a éliminé les détails du PsM considérés superflus et qui pouvaient nuire à l’image de Marie, de Joseph et de Jésus.

Tout comme V. de Beauvais, Jacques de Voragine a utilisé les deux mêmes récits apocryphes dans sa compilation intitulée la Legenda aurea (1261-1266). Dans le chapitre de l’Annonciation, son récit du mariage de la Vierge est tiré de DNM.  Toutefois, J. de Voragine a, pour ainsi dire, puisé dans des sources de seconde main ; c’est-à-dire qu’il s’est servi des ouvrages de ses prédécesseurs. En effet, le chapitre sur Noël est un résumé de PsM de Barthelemy de Trente. L’Abbreuation de Jean de Mailly semble être sa source principale de l’histoire de la Nativité de Marie qu’il a amplifiée par l’ajout de quelques détails tirés du lectionnaire d’Humbert de Romans. Il n’emprunte à Vincent de Beauvais que le dernier miracle du chapitre de la Nativité de la Vierge. Il faut ajouter également que ce dernier chapitre contient la généalogie de la Vierge, le récit de sa naissance selon Jérôme (DNM), l’instauration de la fête de la Nativité et neuf miracles mariaux.

3°) Les textes apocryphes consacrés au récit de la naissance et de la vie de Vierge ont alimenté non seulement des remaniements latins, mais également des versions vernaculaires. Au XIIe siècle, Wace et Hermann de Valenciennes ont translaté ces œuvres en ancien français. La Conception de Nostre Dame de Wace s’ouvre sur un miracle étiologique qui relate le récit de l’institution de la fête de la Conception. Cette première partie est suivie par le récit des circonstances entourant la naissance de la Vierge, son éducation et se termine par son mariage avec Joseph. Cette partie a pour source les huit premiers chapitres du DNM. Quant à l’épisode de la Visitation, elle trouve sa source dans le PrJ. Dans sa traduction de la Bible, Herman de Valenciennes inclut dans Li Romanz de Dieu et de sa mere  un remaniement du DNM.

 

4°) Traductions en français.

 — Jean de Vignay a traduit en français le Miroir Historial de Vincent de Beauvais en 1320-1330. On en conserve 28 manuscrits. La traduction fut imprimée par Antoine Vérard en 1495-1496.

 — Jean de Vignay a traduit en français la Légende des sains de Jacques de Voragine au plus tard en 1348. On en conserve 27 manuscrits. La première édition, à Lyon, date de 1476.

— En 1456, Jean Méliot traduit ou adapte les traductions existantes dans sa rédaction de sa Vie et miracles de Notre-Dame pour Philippe le Bon. Cf Annexe II.

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ANNEXE II.

Transcription inédite mais personnelle (avec de vrais fautes dedans) d'un extrait du Livre VII du  Miroir Historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay et copié par Raoulet d'Orléans en 1396  dans le  manuscrit Bnf fr 312 folio 260r à 261v :

de la prenonciacion de la nativite a la benoite vierge glorieuse marie qui porta nostre seigneur jhesu crist.

"En lan de lxiiii lempur ecsar augustien environ xxvii fu nee la bencoite vierge marie mere de dieu seigneur ihesucrist filz de dieu seconde personne de la trinite selonc le livre de ioachim et la revelation faite a sainte elisabeth. Jeroisme en lystoire de Joachim et de sa felle.

Elle fu certainement née en nazareth de la lignee de david et fu nourrie au temple de iherusalem et estoit dit son pere joachim et sa mere anne. Et la maison de son pere estoit en nazareth et la lignee de sa mere estoit en nazareth. La vie diceuls estoit simple droituriere et debonnaire. Et deviserent leur subsistance toute en trois parties et donnoeint une partie au temple.

Et l'autre as poures pelerins et gardoient la tierce partie a leur usage et a leur mesgmee. Ils estoient iustes a dieu et debonnaires as hommes et hantoient en leur maison chaste mariage sans procreation de lignee environ XX ans. Et voulerent touteffoiz se dieu leur donnoit lignee que ilz donnervient (?) et garderoeint icelle lignee adieu et a son servise. Pur la grace de la quel chose ilz vouloient hanter chascun an le temple a toutes les festes de nostre seigneur.

Et si comme Joachim fust monte en iherusalem v iour desestrames ysachar evesque voiant iceli entre ses voisins montant au temple avec loffrande refusa iceli avec ses dons, disant les dons de celi nont povoir destre veus dignes a dieu. Lequel iceli avoit iugie estre non digne de lignee et estre maudit qui ne engendroit lignee en israel. Duquel celui Joachim confus par la honte du reprouche fait a li sen ala as pastoures qui estoient en ses pestis avec ses bestes et ne voult pas retourner arrieres en sa maison que par aventure celle reprouche ne li fust faite de ses prouchains qui lavoient oye du prestre.

Et si comme il eut este illec longuement et il fust 1 jour seul, lange de nostre seigneur vint a grant lumiere et refrauit icelui espovente de son avision disant : Ne vueilles doubter Joachim car ie suis ange de nostre seigneur envoié de li si que je te denonce que tes prieres sont oyes et tes aumosnes sont montees au regart de nostre seigneur. Il vit certes ta honte et ouy le reprouche de ta brehaingnete [stérilité] non pas droitement obitiee a toy. Oyez ci que anne ta femme entantera a toy une fille et tu appeleras le nom de celle marie. Cest sera si come tu as voulu sacree a dieu des ton enfance et elle sera raemplie du saint esperit encore des le ventre de sa mere.

Elle ne mengera ne se beura ia nulle orde chose ne fera la fornication et sera pou dabitacion entre les peuples. Mais la conversacion de celle sera au temple de nostre seigneur et ainsy par le proces de son aage aussi comme celle naistra merveilleusement de même brehaingne. Aussy son accomparagement icelle vierge engenderra le tres hault filz qui sera apele ihesus et selon son nom sera sauveur de toutes gens. Et lange departant de celui sapparut a anne sa femme et li nonca celle meisme chose. Et ainsy iouste le commandement de lange lun et lautre euls [clinomans] des heux ou ilz estoient monterent en iherusalem et encontarns lun lautre a la porte doree cliois de leur entrechangable vision et de la lignice promise leurs par certainete rendirent adieu essauceur des humbles graces deues.

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Le baiser de la Porte Dorée. BnF fr. 312 folio 260r . Source Gallica

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Et ainsi dieu [houre] sont repairiez a leur maison. Donc concut anne et enfanta une fille et apela icelle marie. Et sicomme elle fust demenee en lespace de trois ans ilz amenerent icelle vierge alaitant encore au temple de nostre seigneur . Et devant et environ le temple estoient XV degrez . Et pour ce que le temple estoit assis en montaingne et lautel des sacrefices qui estoit lors on ny pooit aller sans degrez. Et en un de ces degrez ils mistrent la vierge. Et si comme ilz se depouilloient et selonc la maniere ilz se vestissent de pl-conrs vestements. La vierge monta tous les degrez chascun par soy sans main de meneur ne desleveur. Aussi commece en ceste cause ne li deffausist point de parfait aage. Et dont le sacrefice celebre selonc la coustume de la loy. Et leur veu parfait ilz delaissierent la vierge pour estre nourrie au temple avec les autres vierges et retourne a lostel.

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Marie montant les marches du temple, enluminure par Perrin Rémiet dit le Maître de la mort. BnF fr. 312 folio 260v.

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Hyldefonse evesque de iolete.

Se la benoite vierge marie veust este sacrefice et sanctefice au ventre de sa mer. Sa nativite fust petit alonnover "etc etc. L'histoire de l'élection de Joseph et du fleurissement de sa verge est racontée au folio 263r.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452197q/f531.item

 

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Le mariage de Joseph et Marie, enluminure de Perrin Remiet, dit le Maître de la mort. Miroir Historial BnF fr. 312 folio 263r.

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La version imprimée de cet extrait du Miroir Historial par Antoine Vérard se trouve sur ce lien : https://archive.org/stream/MiroirHistorial1531Vol1/Miroir_Hystorial_1_1531#page/n363/mode/2up.

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ANNEXE III.

Transcription par L. Abd-Eleazak d'un extrait du manuscrit BnF Français 9198 folio 4v .Vie et miracles de Notre Dame, en prose française, arrangés par Jean MIÉLOT en 1456. Enluminure de Jean Le Tavernier, commandité, au XVe siècle, par Philipe le Bon, duc de Bourgogne. Ce manuscrit contient la compilation intitulée : La Vie et miracles de Nostre Dame qui constitue la mise en prose de miracles en vers du XIIIe siècle.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451109t/f18.item.zoom

Le texte débute par une enluminure en grisaille au folio 3v :

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BnF fr 9198 folio 3v. Annonce faite par l'ange à Joachim, et Rencontre de la Porte Dorée.

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Cy commence la vie de la glorieuse Vierge Marie, mere de Nostre Seigneur.  La tres bieneuree et glorieuse tousjours Vierge Marie, extraitte de lignie royale et de la famille de David, nee en la cité de Nazareth, fu nourrie en Jherusalem ou temple de Nostre Seigneur. Le pere d’elle se appelloit Joachim et sa mere Anne.

La maison de sondit pere estoit de Galilee et de la cité de Nazareth ; et le lignage de sa mere estoit de Bethleem. Leur vie estoit simple et droicturiere devant Dieu, et envers les hommes elle estoit sans reprehension et debonnaire ; car ilz devisoient toutes leurs substances en trois parties, desquelles ilz en bailloient l’une au temple et aux serviteurs du temple, l’autre ilz distribuoient aux pelerins et aux povres diseteux, et la tierre partie ilz gardoient pour eulx et pour leur petite famille.

Et vesquirent en ceste maniere, justes a Dieu et debonnaires aux hommes, par l’espace de environ .XX. ans, entretenans chiez eulx leur mariage chaste sans avoir quelque procreation d’enfans. Ilz vouerent toutesfois a Dieu, se d’aventure ilz leur donnoit quelque lignie, qu’ilz la bailleroient au service de Nostre Seigneur, pour laquelle chose impetrer ilz frequentoient par coustume le temple de Nostre Seigneur a chascune feste solennele par an.

 Or advint que la grant solennité, comme nous disons la Dedicace de l’eglise, ou se faisoient aucuns dons que maintenant nous appellons les estrines, approchoit. Pour quoy, Joachim avec aucuns de ses parens s’en vint a la cité de Jherusalem.

Et de ce temps la estoient evesques de la loy et par especial ung nommé Ysachar, lequel, quant il regarda Joachim atout son offrande estant entre les autres ses citoiens, il le mesprisa et ne tint compte de ses dons en demandant porquoy luy, brehaine, presumoit d’estre entre les autres aians lignie d’enfans, disant que ses offrandes sambloient estre indignes a Dieu, qui l’avoit jugié indigne d’avoir lignie de son corps ; tesmoing l’escripture, qui dist que tout homme estoit maudi qui ne engendroit hoir masle en Israel et que ceste malediction estoit par generation de lignie et adont on s’en venoit atout son offrande en la presence de Nostre Seigneur.

Duquel opprobre Joachim fu confus d’une tant grande vergongne qu’il se party de la place et s’en ala avec les bergiers qui estoient en pasture gardans leur bestail. Ne il ne s’en voult point retourner en sa maison affin que de sesdis parens, qui estoient venus ensamble avec luy et qui avoient ouy de l’evesque Ysachar les paroles dessus dictes, il ne fust laidengié d’un mesmes reproche. 3 Mais comme il fust illec aveuc lesdis bergiers, l’angele de Nostre Seigneur luy fu present atout sa lumiere ; et pour ce que Joachim se tourbloit fort de ceste vision, cest angele qui luy apparu luy rapaisa sa cremeur en disant :

 « N’ayes paour Joachim et ne te tourble point de ma vision, car je suys l’angele de Nostre Seigneur, envoyé vers toy de par luy affin que je te anunce que tes prieres sont exauchies et que tes offrandes sont montees es cieulx jusques devant lui. Certes, lui mesmes qui voit tout a veu ta vergongne et a ouy comment la reproche de ta sterilité ne t’a pas esté faicte droicturierement. Nostre Seigneur est le vengeur de pechié et non pas de nature, et pour ce clot il le ventre a aucunes femmes, et ce fait il affin que de nouvel il l’euvre plus merveilleusement, affin aussi que on congnoisse que ce qui naist ne vient point de voluptueux delit, mais de don divin. Ne fu pas Sara, mere la premiere de nostre gent, qui fu brehaigne jusques a .IIIIXX. ans? Et toutefois, en sa derreniere vieillesse, elle engendra Ysaac, auquel estoit promise la beneiçon de toutes gens! Rachel aussi, qui fu tant agreable a Nostre Seigneur et tant amee du saint homme Jacob, fu longuement brehaigne, et toutefois elle engendra Joseph, qui ne fu pas seulement seigneur d’Egipte, ains aussy fu il delivreur de maintes gens perissans de faim.

Qui fu jamais entre les ducz plus fort que Sanson ou plus saint que Samuel? Et toutesfois, ces deux cy eurent leurs meres brehaignes. Se raison ne te amonneste a croire cecy, par paroles ou par exemples, croy  toutesvoies que les concepvemens longuement actendus et les enfantemens brehaignes  soient plus merveilleux beaucoup que les autres. En aprés Anne ta femme te enfantera une fille que tu appelleras par son nom Marie. Ceste cy sera consacree a Nostre Seigneur tantost des son enfance, ainsi que vous l’avés voué, et, luy estant encoires dedens le ventre de sa mere, elle sera remplie du Saint Esperit. Elle ne mengera ne beuvera chose qui soit orde ne soullie. Sa conversation ne sera pas foraine entre les populaires, ains sera dedens le temple de Nostre Seigneur et ne sera riens mauvais qui a tout le moins puist estre souspeçonné ne dit d’elle. Et en accroissant son eage, ainsi comme elle naistera merveilleusement d’une brehaigne, samblemment elle, vierge, engendrera incomparablement le filz de Dieu, le tres haultain, qui sera appellé Jhesus, lequel, selon son nom, sera le sauveur de toutes gens. Et des choses que je te anunche cy tu auras ung tel signe : quant tu vendras en Jherusalem, devant la Porte Doree, tu rencontreras illec ta femme Anne, laquelle, maintenant pensive pour la souvenance de ton retour, se esjoyra lors que elle vendra en ta presence ».

Ces choses dictes, l’angele se esvanuy ;  et puis il se apparu a Anne, sa femme, en luy disant : « N’ayes point de paour Anne, et ne cuides point que ce que tu voys presentement soit fantosme! Certes, je suis celluy angele . qui ay offert voz prieres et vos aumosnes devant Nostre Seigneur ; et maintenant je suys envoyé vers vous affin que je vous anunche qu’il naistera de vous une fille nommee Marie, laquelle sera beneye par dessus toutes femmes. Ceste cy, tantost aprés sa nativité, remplie de la grace de Nostre Seigneur, demourra en la maison de son pere Joachim par l’espace de trois ans qu’elle alaictera, et puis elle sera baillie au service de Nostre Seigneur et ne se partira point du temple jusques aux ans qu’elle sera entendant ; et illec servira jour et nuyt a Nostre Seigneur en jeunes et oroisons, en soy abstenant de toute ordure.

Elle ne congnoistera jamais hommes, mais elle, seule, vierge, sans example, sans maculation, sans corruption et sans commixtion d’omme, engendrera son fil ; elle, chambriere, enfantera son seigneur et maistre, et elle, ennoblie de nom et d’euvre, engendrera le sauveur de tout le monde. Pour tant lieve toy et t’en monte en Jherusalem ; et quant tu vendras a la porte qu’on appelle la Porte Doree, pour ce qu’elle est doree de fin or, en signe de ce, tu rencontreras illecques ton mary, pour l’estat et santé duquel tu es maintenant en grant soucy. Et quant toutes ces choses seront advenues, saches pour vray, sans faire doubte, que tout ce que je te anunche se acomplira. »

Selon doncques le commandement de l’angele, l’un et l’autre se partirent du lieu ou ilz estoient. et s’en alerent en Jherusalem. Et quant ilz vindrent au lieu qui leur estoit demoustré par l’anunciacion de l’angele comme dit est, ilz rencontrerent l’un l’autre illecques devant la Porte Doree.

Adoncques eulx deux, moult joyeux de leur rencontre vis a vis, furent seurs et acertenez de la lignie qui leur estoit promise divinement, dont ilz rendirent graces et loenges a Dieu, le exaucheur des humbles. Et ainsi, puisqu’ilz eurent aouré Nostre Seigneur, ilz s’en retournerent a leur maison certains et liiés, actendans la promesse divine.

Anne doncques conceu et enfanta une belle fille, et, selon le commandement de l’angele, les parens d’elle le appelloient par son nom Marie.

Et quant la revolution des trois ans et le temps de son alaictage fu acomply, ilz amenerent ceste vierge au temple de Nostre Seigneur atout leurs oblations. Certes, il y avoit a l’entree dudit temple, selon les .XV. psalmes graduales, .XV. degrés a monter. Et pour ce que le temple estoit edefié en montaigne ou on ne povoit aler a l’autel du sacrefice, qui estoit au par dehors, senon par degrés, sur l’un desquelz ils se poserent et la recommanderent a Dieu la vierge. Et quant ilz eurent despoullié leurs vestemens qu’ilz avoient vestu en chemin et se furent revestus d’autres plus riches et plus netz, la vierge de Nostre Seigneur, sans avoir aide d’aucun qui le menast ou soulagast, monta pas aprés autre tous lesdis . degrés, que on l’eust cuidie povoir faire sans riens faillir en l’eage parfait seulement pour ceste cause.

Et ainsi certainement Nostre Seigneur ouvroit en l’enfance de sa vierge ceste grande chose, par quoy il demonstroit combien grande la segnefiance de ce miracle estoit advenir. Et puis doncques qu’ilz eurent acomply le sacrefice de Nostre Seigneur selon la coustume de la loy et qu’ilz eurent parfait leur veu, ilz laisserent ceste vierge dedens les parois dudit temple avecques les autres vierges qui estoient mises la pour aprendre, et s’en retournerent en leur maison.

 

Certes, ceste vierge de Nostre Seigneur prouffitoit de jour en jour en vertus avecques la cruchon de son eage. Et selon le psalmiste David, pour ce que son pere et sa mere l’avoient laissie ou temple comme dit est, Nostre Seigneur la print en garde, car chascun jour elle estoit frequentee des angeles de paradis et, chascun jour aussi, elle usoit de la vision divine qui la preservoit de tous maulx et la faisoit redonder de tous biens. Et en ceste maniere de faire, elle parvint jusques au .XIIe . an de son eage, tant que non pas seulement les mauvais ne povoient controuver en elle riens digne de reprehension, mais aussi tous les bons qui la congnoissoient jugoient de sa vie et de sa conversation dignes de grande admiration.

Adoncques l’evesques de la loy anuncha publiquement que toutes les vierges qui estoient mises ou temple et avoient acompli ce temps de leur eage, c’est assavoir le .XIIe . an, que elles entendissent a elles marier selon la coustume de la gent et selon la meureté de leur eage ; auquel commandement comme toutes les autres vierges eussent voulentiers obey, la seule vierge de Nostre Seigneur, c’est assavoir Marie, respondi que elle ne le povoit faire. Car, certes, elle disoit que ses parens, souverainement son pere et sa mere, l’avoient baillie du tout au service de Nostre Seigneur, en aprés que elle mesmes avoit voué a Dieu sa vierginité, laquelle elle ne povoit jamais violer par congnoistre aucun homme en maniere de commixtion. De quoy l’evesque fu en grant angoisse pour ce qu’il ne luy sambloit point que ce veu deust estre rompu, car ce eust esté contre la sainte escripture, qui dist : « Vouez et rendez vos veus a Dieu. » D’autre part, pour ce qu’il n’osoit mectre avant une maniere desacoustumee a sa gent, si commanda que tous les plus principaulx de Jherusalem et des lieux voisins feussent a une grant feste qui devoit estre prouchainement, pour le conseil desquelz il peust savoir quele chose estoit de faire en ceste matiere si doubteuse.

 

Et quant il eut fait cecy, y pleut a tous d’um commun accort que sur ceste chose fust requis le conseil de Nostre Seigneur. Lors, ilz entendirent trestous a faire leurs oroisons, mais selon leur coustume l’evesque se approcha pour sur ce avoir conseil. Si ne tarda gueres que une voix fu ouye de tous, laquelle venoit du lieu le plus propice a faire oroisons et par la prophecie de Ysaye faisoit savoir qui seroit cellui a qui la Vierge devoit estre baillie et donnee en mariage ; car Ysaye dist : « Une verge issera hors de la racine de Jessé et de sa racine montera tout hault une fleur sur laquelle reposera l’esperit de Nostre Seigneur, l’esperit de sapience et d’entendement, l’esperit de conseil et de force, l’esperit de science et de pitié, et le remplira l’esperit de Nostre Seigneur ». Selon ceste prophecie furent assamblez tous ceulx de la maison et famille de David qui estoient non mariez et habiles a eulx marier, lesquelz apporterent chascun sa verge a l’autel. Et celluy mesmes de qui la verge flouriroit aprés ce que on l’auroit apportee comme dit est et le Saint Esperit de Nostre Seigneur en espece de coulon se asserroit au plus hault de ladite fleur, seroit digne d’estre ycellui auquel la vierge de Nostre Seigneur devroit estre baillie et espousee. Certes, entre les autres, il y en avoit ung nommé Joseph de la maison et famille de David, lequel estoit vesve ad cause de sa femme trespassee dont il avoit des enfans ja tous grandelez et prestz pour servir autruy ; auquel Joseph comme y samblast estre desafferant que luy, qui avoit aucuns enfans de assés grant eage, espousast et eust a femme une vierge tant tendre, quant tous les autres eurent apporté leurs verges emprés l’oratoire, ce fu celluy 8v. qui tout seul mucha la sienne. Pour quoy quant y ne apparu riens concordant a la voix divine selon la prophecie dessus dicte, l’evesque cuyda que derechief y fust besoing de requerir le conseil de Nostre Seigneur; lequel respondi que celluy seul de tous ceulx qui estoient la assamblez, qui n’avoit point apporté sa verge, qu’il devoit espouser la Vierge. Lors fu Joseph tantost amené en place : quant il eut apporté sa verge et qu’elle flouri incontinent et au plus hault descendy du ciel ung coulon, il apparu manifestement a tous que ce estoit celluy qui devoit espouser la Vierge. La droicture des nopces faicte et celebree selon la coustume de lors, Joseph demoura en la cité de Jherusalem pour disposer des choses de sa maison et pour pourveoir a toutes les choses necessaires a ses nopces.

Mais la vierge de Nostre Seigneur, Marie, aveucques autres .VII. vierges de son eage mesmes et alaicties toutes ensamble d’un temps, lesquelles elle avoit eu de l’evesque du temple, s’en retourna en Galylee en la maison de ses parens.

 

 

 

 

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— FABRICIUS (Johann Albert ) 1719 Codex apocryphus Novi Testamenti, collectus, castigatus, testimoniisque .Hambourg

— FERRARO (Séverine), 2012, Les images de la vie terrestre de la Vierge dans l'art mural (peintures et mosaïques) en France et en Italie Des origines de l’iconographie chrétienne jusqu’au Concile de Trente . Thèse Histoire de l'art médiéval université de Bourgogne sous la direction de Daniel Russo.

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— FOURNIÉ (Eléonore) et Séverine Lepape-Berlier, 2012,  « L’Immaculée Conception : une croyance avant d’être un dogme, un enjeu social pour la Chrétienté », L’Atelier du Centre de recherches historiques [En ligne], 10 | 2012, mis en ligne le 22 mai 2012, consulté le 02 décembre 2017. URL : http://acrh.revues.org/4275 ; DOI : 10.4000/acrh.4275

— GAY-CANTON (Réjane), 2012, « La Rencontre à la Porte dorée. Image, texte et contexte », L’Atelier du Centre de recherches historiques [En ligne], 10 | 2012, mis en ligne le 29 avril 2012, consulté le 03 décembre 2017. URL : http://acrh.revues.org/4325 ; DOI : 10.4000/acrh.4325

 — MICHEL (Charles) 1924 Évangiles apocryphes I  Protévangile de Jacques, Evangile du Pseudo-Matthieu textes annotés et traduits par Charles Michel Paris, Auguste Picard 1924.

TISCHENDORF (Konstantin von) 1876, Evangelia apocrypha Georg Olms, Leipzig en ligne 

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http://remacle.org/bloodwolf/apocryphes/jacques.htm

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Hucher, Bull. Monum. 1879

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