La maîtresse-vitre de la Passion et de la Résurrection (1476-1479) ou Baie 0 de l'église Saint-Ronan de Locronan ...
...les verres roses de ses carnations et vêtements,
... ses pièces en chef-d'œuvre,
... son corpus d'inscriptions,
... son héraldique.
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Voir:
- Ma visite de l'église de Locronan le 3 avril 2012 (statuaire, chaire, dalle funéraire de Jacques de Névet datant de 1616, inscriptions.
- Les vitraux de Manessier, chapelle N-D de Bonne-Nouvelle à Locronan
- Les vitraux de Jean Bazaine, chapelle de Ty ar Zonj à Locronan.
- Les bannières de l'église de Locronan
Plus généralement, voir :
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L'église de Locronan, combien de fois l'ai-je visitée ? Vingt fois, plus peut-être. Pour ses bannières de Le Minor et Toulhoat, pour sa chaire, pour ses statues, pour la Déposition de la chapelle du Pénity, pour marcher sur les traces de son recteur Maurice Dilasser passionné d'art sacré, lors de mes visites à ses chapelles de Bonne-Nouvelle ou de Ty-ar-Zonj, etc.
A chaque fois, je jetais un coup d'œil à ses vitraux, à la Passion de sa maîtresse-vitre que je photographiais, mais je ne ressentais pas ce Je Ne Sçay Quoy qu'on sent pour une œuvre et qui fait qu'on l'admet dans son musée imaginaire, ou qu'on lui consacre un article.
"Quand ça veut pas, ça veut pas".
Pourtant, la liste des 28 Passions finistériennes la désignait comme la doyenne :
1476-1479 : Locronan
Vers 1500 : la "petite Passion" de la baie 4 de Guengat.
1510 : Vie du Christ, Maîtresse-vitre de l'église Saint-Nonna Penmarc'h, Attribuable à l'atelier Le Sodec
1516 : Maîtresse-vitre de l'église d'Ergué-Gabéric, Attribuable à l'atelier Le Sodec
1520 : maîtresse-vitre, église de Plogonnec, attribué à Olivier Le Sodec
1519-1535 : maîtresse-vitre (détruite) de l'Abbaye de Daoulas
1525 Pluguffan
Premier quart XVIe : Cast, Chapelle de Quillidouaré.
1535 : Quimper, église saint-Matthieu : Attribuable à l'atelier Le Sodec
v.1535 : Vitrail du chœur de l'église de Braspart (ou 1560 pour J.P. Le Bihan)
1539 : maîtresse-vitre de l'église de La Roche-Maurice. Attribué à l'atelier Le Sodec.
1540 La Martyre Cartons communs avec La Roche-Maurice. Attribué à l'atelier Le Sodec.
1550 : maîtresse-vitre de l'église de Guengat, Attribué à l'atelier Le Sodec.
1550 : Guimiliau . Attribuable à l'atelier Le Sodec
1550 : Tourch
1550 : Trégourez
1556 : Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou)
1560 : Maîtresse-vitre de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Attribué à Le Sodec.
1570 : Pleyben
1573 : Pouldreuzic
3e quart XVIe siècle. Gouezec : Attribuable à l'atelier Le Sodec.
3e quart XVIe siècle Quéménéven, Notre-Dame de Kergoat : Attribuable à l'atelier Le Sodec ?. Cartons communs avec Guengat, Gouezec et Guimiliau.
3e quart XVIe siècle Tréguennec Attribuable à l'atelier Le Sodec
3e quart XVIe siècle : église Saint-Nicaire de Saint-Nic
4eme quart XVIe : Pont-Croix. Attribuable à l'atelier Le Sodec
1593 : église de Saint-Goazec.
et dans le Morbihan :
Milieu XVIe : Passion, Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre, Attribué à l'atelier Le Sodec.
3ème quart XVIe, Saint-Thuriau, église, baie 6. Attribué à l'atelier Le Sodec.
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Et puis voilà, soudain, mercredi dernier, cette maîtresse m'a enfin fait connaître par « ... un je ne sçay quoy, qui se forme je ne sçay comment, et qui nous enchante par je ne sçay quels charmes » et m'a révélé des carnations roses que je n'avais encore point vues ailleurs. Et ces teintes roses déclinaient leurs variations non seulement sur les visages, mais dans les ciels, les tuniques et les manteaux, les chausses et les chapeaux, mêlant aux embrasements des jaunes, rouges et oranges l'effusion de pièces ici incarnadins, là vieux rose ou corail clair, et là encore pelure d'oignon, saumon ou héliotrope. Tel éclat était celui des aubépines de Combray, tel autre avait le reflet des dragées et tel encore osait franchement le rose-jambon.
Lorsqu'ils voisinaient des pièces vert-prairie ou anis, c'était comme si Aurore rododaktulos et Flore se penchaient enlacées vers le bouton d'un rosier-thé.
Je ne voyais plus la laide lèpre des verres altérés par la corrosion et rongés par les hideux cratères grisâtres que les soins des verriers-restaurateurs n'avaient pu effacer, mais les accords colorés que le soleil, titulaire de cet orgue, composait avec ces notes Magenta, rose Persan ou Fuschia.
Mais le plus remarquable était que, dans de nombreux cas, ces verres roses n'étaient pas unis ; ces teintes cuisse-de-nymphe, gorge-de bal-des-debs, tutu-d'organza, paupière-endormie, étaient diaprés de veinages décolorés, et le verrier avait pris soin de réserver ces verres imparfaits pour rendre la cruauté des visages des bourreaux par des faces semblables à des conjonctives d'ivrognes.
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Vue d'ensemble du chœur et de la nef de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Description.
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Cette verrière possède 6 lancettes trilobées organisées en 3 registres et un tympan à 19 ajours et écoinçons. Elle mesure 4,90 m de haut et 6,50 m de large. Elle est datée par les informations concernant l'édifice : si la construction débuta au commencement du XIVe siècle, favorisée par un don de Jean V de 50 écus d'or pour la façade ouest, elle s'acheva par la reconstruction des parties orientales (où se trouve le chevet) autour de 1474. Une datation plus précise découle d'un mandement du 4 décembre 1475 duc François II qui prolonge pour les trois années 1476-1479 le bénéfice du droit de billot au profit de la "grant vitre".
Ce mandement souvent évoqué est rarement cité.
"François...a nostre bien amé ...Henry du Juch, nostre capitaine de Kemper-Corentin et a nos senechal, bailly et procureur de Cornouaille, salut. Pour ce que [par] nos amès, feaulx et subgets, les prieur et habitans du bourg de Saint Rennan du Boys [Locronan-Coat-Nevet], nous a esté en suppliant remonstré comme, paravant ces hommes, nous avions donné et octroié le devoir de billot du dit bourg pour estre emploié en l'ediffication de l'esglise du dit leiu, de quoy ils avoient joy jucques es deux ans derrains qui finiront au mys de febvrier prouchain venant, a moïen desquelulx deniers les dits exposants ont grandement et sumptueusement ediffié en icelle eglisse, et encore y reste a faire la grant vitre, laquelle ils ne porroient acomplir sans noz grace et aide, humblement la nous requerans, nous, ces choses considérées et la singuliere devocion que avons au dit sainct Rennan ad ce qu'il soit intercesseur envers nostre createur de prosperer en fruict et lignée, avons aujouruy de nostre grace donné et octroié, donnons et octroyons par ces presentes aus dits supplians le dit debvoir de billot du dit bourg pour lesdits deux ans et d'abundant pour l'année subsequente, anisi seront troys années entières, pour en estre les deniers emploiez a l'eddificacion de la dite vitre et aux autres edifices d'icelle esglisse. Si nous mandons, … etc. Donné en nostre ville de Nantes, le quart jour de decembre l'an mil quatre cents sexante quinze." Copie du 15 mai 1476, Archives du Finistère, H 181, fonds de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, prieuré de Locronan. Cité par H. Waquet.
Le droit de billot ou appétissement des mesures consiste en un droit de douze pots par pipe de vin, cidre ou bière (ou six pots par barrique de 120 pots).
La datation de 1476-1479 fait de cette verrière l'une des plus anciennes du Finistère, avec les baie 113 à 131 de la cathédrale de Quimper [baie 116 datée de 1496], ou quelques panneaux à Concarneau, à la chapelle de Kerdévot en Ergué-Gabéric, au Juch (fragments de Jugement Dernier dans le tympan ), à Pouldavid (Jugement Dernier du tympan), à la chapelle de la Trinité à Melgven, dans la baie 8 de Plourin-les-Morlaix, à Plouguerneau, à Plouvien, à Kergoat de Quéménéven (restes du Credo prophétique et apostolique), à N-D. de Ponthouar de Trégourez (carnation de verre jaune), à la chapelle N-D. de Kervenn de Trégunc, à la chapelle Saint-Sébastien de Tréméoc et dans les tympans de Rumengol.
Les carnations roses ne se remarquent (sous réserve d'inventaire) que dans les baies 114 (visage de saint Christophe) et 116 (corps du Christ) de la cathédrale de Quimper, et dans le visage de Sébastien dans la baie 0 de la chapelle Saint-Sébastien de Tréméoc. Ailleurs, elles sont signalées dans la baie 17 de la cathédrale de Saint-Lô.
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-6826945.html
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-6381440.html
On signale aussi à Verneuil-sur-Avre, dans l'église Ste-Marie-Madeleine, les vêtement de Lazare de la baie 5 (vers 1470) où un verre rose est plaqué sur le verre bleu . Je note une mention aux Jacobins de Toulouse.
Les plus beaux exemples bretons, que Roger Barrié 1979 prend la peine de signaler, sont peut-être ceux des baies 3 et 4 (la "petite Passion"), datant vers 1500, de l'église Saint-Fiacre de Guengat, entre Locronan et Quimper. Mais les roses y sont soit pâles (baie 3), soit cuivrés, soucieux d'afficher un naturel crédible, et ils s'appliquent aux saint personnages autant qu'aux pharisiens ou aux bourreaux, sans cette exubérance caricaturale propre à la vitre de Locronan.
J'ignore la technique utilisée. Le rose est--il obtenu seulement en plaquant un verre rouge très fin sur le verre blanc ? Est-il "fouetté" par gravure à l'acide ??. Les verriers disposent-ils d'un verre rose ?Dans un ouvrage sur les technique d'Antoine de Pise, il est fait mention "parmi les données bibliographiques disponibles, [de] la composition d'un seul verre rose, venant de la Sainte-Chapelle de Paris. La composition chimique de ce verre rose, ainsi que celui analysé à Florence sont plutôt à rapprocher des verres violets, en particulier pour leur forte teneur en manganèse."
Leur emploi à la fin du XVe siècle permet de palier à l'absence d'une autre teinte que le jaune d'argent ou la grisaille (les deux étant inadaptés aux carnations) pour rendre la couleur rosée des chairs. Ce n'est que dans la première moitié du XVIème siècle que la sanguine ou Jean Cousin sera inventée pour cet usage . http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3576074.html
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Restauration.
L'œuvre comprend un cycle de la Passion jadis développée en 18 scènes de grande dimensions (1,50 m x 0,80 m) en trois séries de 6 ; mais son état était déjà fort médiocre en 1900, date à laquelle l'architecte Léon Vincent en dressa un schéma. Tout le rang inférieur des scènes, et les têtes de lancettes, n'avaient conservé que des débris.
La restauration fut confiée à Marcel Delon (sur des cartons de Marcel Magne ?), qui remplaça d'abord les manques par des vitreries blanches, et, devant l'aspect désastreux obtenu, conçut "l'accompagnement de panneaux figurés en place actuellement, restitués en réintégrant les fragments anciens qui subsistaient des scènes originales " (Corpus) : « réfection des panneaux de la partie inférieure comprenant les cartons et l’exécution sur verre, soit 12 panneaux de 0,675 x 0,515 m », en conservant quelques anciens morceaux.
Marcel Delon est un maître-verrier ou plus exactement peintre-verrier parisien, élève d'Oudinot avant de créer son propre atelier en 1889, qui a travaillé en restauration de vitraux (Saint-Mériadec en Stival) mais aussi bien-sûr en création, par exemple au Couvent des Jacobins de Saintes dans le style Art Nouveau ou au Musée Adrien Dubouché à Limoges.
Les 4 panneaux de la série inférieure résultent de cette restauration.
Après la dépose et mise à l'abri de la verrière en 1942, elle fut restaurée en 1948 par Jean-Jacques Gruber. La forte corrosion amena à une nouvelle campagne de restauration en 1973 puis en 2002 à l'atelier HSM de Quintin. En 2006, elle fut reposée par Michaël Messonnet après suppression d'un certain nombre de plombs de casse par collage, et mise en place d'un double vitrage de protection.
"Que reste-t-il de 1475, dans cette verrière?
Aucun des restaurateurs n'a établi une étude historique des pièces qu'il avait entre ses mains.
Il est très difficile, tant que les panneaux de vitraux ne sont pas en atelier, démontés de leurs plombs, nettoyés, comparés, de donner un avis un tant soit peu sérieux de l'authenticité de l'oeuvre. Et il y aura encore une marge d'erreur. Nul n'est infaillible.".(J.P. Le Bihan)
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Les bonnes lectures : Roger Barriè 1979.
"Le nombre élevé de vitraux anciens autour de Locronan permet de suivre, pendant plus d'un siècle, de la fin du XVe à 1600 environ, l'histoire de la peinture sur verre dominée par une double conquête, celle du chatoiement coloré et celle de l'esthétique de la Renaissance. [...] La maîtresse-vitre de Locronan est l'écho de cette impatience à introduire la couleur.
La vie de l'œuvre est attesté par les comptes paroissiaux de l'époque classique qui mentionnent laconiquement l'entretien de la verrière ; les restaurations du XIXe siècle sont sensibles au registre inférieur, par exemple pour le Chevalier donateur, seigneur de Névet, où il reste peu de pièces anciennes ; enfin, tout dernièrement, J.J. Gruber vient de faire une remise en état intelligente de l'ensemble des verres, assez dégradés sur les deux faces par la prolifération des micro-organismes et l'altération des composants chimiques de la matière. [...]
Son iconographie se signales par deux scènes peu fréquentes. La présence de la Résurrection de Lazare qui commence le récit en bas à gauche, et qui fut une scène très populaire en soi, s'affirme ici par sa relation avec les deux derniers épisodes, la Résurrection et la Descente aux limbes, que la libération de l'Homme s'accomplit par le Fils de l'Homme. Le registre supérieur débute par une scène peu courante dans la peinture sur verre , Jésus cloué sur la croix ; ces panneaux avec ceux de l'Agonie au jardin des Oliviers figurèrent à l'exposition d'Amsterdam sur le vitrail en 1973.
Le trait à la grisaille, précis mais apparaissant comme un affaiblissement du style de Kergoat, sert un expressionnisme voulu, plat et sans effet pour les visages du Christ, mais éloquent dans le rendu des physionomies pittoresques, et presque fantastique pour la trogne du bourreau qui cloue les pieds du supplicié. Les plages de couleur viennent atténuer, sinon par leur importance, du moins par leur disposition, les éclaboussures de lumière trop vives causées par les nombreux verres incolores ; par exemple dans la Mise au tombeau au registre supérieur, les vêtements mauves, jaune et bleu du premier plan, puis les diverses nimbes et coiffures sur le fond vert règlent le rayonnement des parties incolores que la peinture à la grisaille, en trait et lavis légers, n'arrive pas à assourdir et que les altérations ont fini, aujourd'hui, par assombrir en faussant le rapport des degrés de translucidités.
Pour peindre bien des visages de personnages secondaires masculins, le peintre a choisi des verres constitués, dans leur épaisseur, de deux couches, rouge et incolore, dont l'irrégularité respective fait varier avec bonheur l'intensité de la couleur. Si le vieillissement a déstabilisé le colorant métallique qui teint la masse des verres utilisés pour la tunique violette du Christ au point de l'obscurcir, il a fait par contre virer d'autres couleurs vers des tonalités adoucies, mauve ou vieux rose, comme le manteau du Ressuscité.
Par ailleurs, l'habileté technique apparaît dans la réalisation du ciel étoilé de l'Agonie ou du Père éternel : l'artisan a monté en chefs-d'œuvre les verres jaunes en les sertissant dans la pièce bleue. Les encadrements des scènes imitent l'aspect le plus détendu du gothique tardif notamment l'arc en plein cintre surbaissé, comme pour annoncer l'évolution vers un nouveau décor. L'expressionnisme illustre ici une des possibilités stylistiques, surtout d'inspiration septentrionale, et n'est pas à lui seul représentatif des œuvres de Cornouaille : il en est même le seul exemple.
Enfin, malgré les indigences, celle des drapés sommaires par exemple, malgré la lourdeur d'exécution en général, la couleur est affirmée en tant que valeur pure, autonome, constitutive de la peinture sur verre.",
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Il resterait à dire que ces couleurs somptueuses servent aussi un dessin hélas occulté par la dégradation grise des verres, mais qui se débusque par l'agrandissement et l'éclaircissement des images : les femmes enturbannées de la Résurrection de Lazare, le visage de Jean dans la Déposition laissent rêver de ce que serait ce vitrail s'il était restitué par une audacieuse copie plus fidèle à l'état initial que préoccupé du respect des altérations actuelles. Mes photos tentent d'en rendre compte.
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1. Résurrection de Lazare.
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"panneau supérieur bien conservé sauf quelques pièces, panneau inférieur moderne."
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"Revêtu d'un blanc linceul, Lazare, qui a un visage le spectre, se lève d'un tombeau à couleur violette, placé sur un parquet de mosaïque jaune et noire. Derrière lui, le Christ, habillé d'une robe à pourpre très foncée, étend la main. A gauche du Sauveur, Marthe, en robe bleue, semble lui parler ; à droite, on voit des personnages avec des robes lilas et des manteaux verts. Derrière Marthe, à gauche, on aperçoit trois têtes ravissantes. A gauche du Christ ce sont trois autres têtes, auréolées." (Pérennès 1933)
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La scène illustre le texte de Jean 11:38-44
" Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la soeur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là. Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? [...] Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller."
À la différence du chanoine Pérennès, j'identifie plutôt la première femme comme la Vierge (nimbée, vêtue de bleu et portant le voile) ; j'attribue la place la plus proche du Christ à Marie-Madeleine (Mariam) suivie de sa sœur Marthe, et d'une troisième femme. elles portent toutes les trois la coiffure en turban, attesté dès 1410 et qui, sous le nom de balzo deviendra à la mode en Italie vers 1530 après avoir été adoptée par Isabelle d'Este à Mantoue. Ces turbans sont ici faits d'enroulement d'une étoffe autour d'un bourrelet, sans aucune broderie ni aucuns bijoux.
A la gauche du Christ sont représentés trois apôtres (nimbés), dont saint Jean, imberbe.
Les visages aux yeux baissés se caractérisent par des sourcils fins, figurés d'un seul trait, par d'épaisses paupières supérieures, et des paupières inférieures gonflées, réduisant la fente palpébrale à un croissant très étiré, parfois animé d'un iris noir. Les lèvres inférieures forment une petite saillie au dessus de mentons ronds.
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2. Entrée à Jérusalem (1).
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Panneau supérieur gauche peu restauré, le reste largement complété.
Dans l'évangile de Jean, cette scène (Mc 11:1-11) (Mt 21:1-9 ; Le 19:28-38 ; Jn 12:12-19) est clairement associée à la Résurrection de Lazare :
"Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël! Jésus trouva un ânon, et s'assit dessus, selon ce qui est écrit: Ne crains point, fille de Sion; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d'une ânesse. Ses disciples ne comprirent pas d'abord ces choses; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu'elles étaient écrites de lui, et qu'il les avaient été accomplies à son égard. Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, lui rendaient témoignage; et la foule vint au-devant de lui, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle."
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Voir l'analyse de cette scène
http://www.lavieb-aile.com/article-la-maitresse-vitre-de-l-eglise-saint-pierre-de-tonquedec-123357760.html.
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"Jésus chevauche un ânon blanc. Au pas d'une porte, on remarque une femme et deux hommes ; l'un de ceux-ci, à genoux, étend un manteau sous les pieds de l'âne. Plus loin, sur une éminence, un homme est curieusement accroupi dans un arbre, avec lequel il fait corps." (H. Pérennès)
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Là encore, on peut s'étonner qu'Henri Pérennès (1875-1951), chanoine honoraire de Quimper, docteur en théologie ou directeur du grand séminaire de Quimper, ne reconnaisse pas ici le collecteur d'impôt Zachée perché dans son sycomore, tel que le décrit Luc 19:1-10. Sa participation à l'Entrée à Jérusalem n'est certes pas conforme aux évangiles, mais est propre à la tradition iconographique (Giotto 1300 à la Scrovegni de Padoue) par assimilation aux habitants cueillant des branches d'arbres.
Dans le visage de saint Jean, derrière le Christ, (là où on trouve habituellement saint Pierre), se retrouvent les fentes palpébrales très effilées et la bouche lippue signalés dans la première scène.
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3. Entrée à Jérusalem (2).
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Cette scène, qui prolonge la précédente, ne m'a pas paru très crédible, et j'ai d'abord pensé à une contamination avec des pièces d'une légende de sainte Barbe ou de sainte Catherine dans leurs tours, mais la comparaison avec l'Entrée à Jérusalem de Giotto me permet de lire l'image avec la représentation d'une porte de Jérusalem et de ses remparts. Une élégante femme est coiffée du turban noué sous le menton. Un homme barbu est coiffé d'un chaperon.
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4. La Cène (1). Marcel Delon 1906.
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5. La Cène (2). La sortie de Judas et sa pendaison Marcel Delon 1906.
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Judas s'enfuyant avce sa bourse, et l'arbre du champ du Potier où il s'est pendu.
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6. Un chevalier donateur (Marcel Delon 1906).
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Inscription sur l'étendard DER ??? (signature de Delon ??) ou PER--.
Certains y voient le seigneur de Névet (dont les armoiries figuraient dans le tympan), d'autres, comme H. Pérénnès, Jeanne d'Arc. Le léopard passant, de gueules, sur fond d'or, peut-t-il être mieux interprété ?
La présence des fragments d'un chevalier donateur est attestée avant l'intervention du peintre restaurateur. Selon J.P. Le Bihan "La famille de Névet y possédait ses armes ainsi que la représentation d'un seigneur armé de toutes pièces en cotte d’armes sur un cheval enharnaché de son harnais de combat tenant la bannière chargée de l’écusson. La cotte d’armes était armoriée. Ailleurs, alliances" En effet, nous lisons :
"Le cœur de ladite église demeure uniquement aux dits seigneurs de Nevet pour leur sépulture (19), avec leurs tombes, enfeu, ceinture funèbre, au supérieur aussi uniquement autour de l'église, ses ailes et ancienne chapelle, comme fondateurs; et, dans la maîtresse vitre, aussi âpres celle du souverain uniquement, leurs armes en alliance de plusieurs principales familles de la province et au lieu le plus éminent; s'y voit la représentation d'un seigneur de Nevet, armé de toutes pièces, sa cotte d'armes sur son cheval enharnaché de son harnois de combat; ledit seigneur ayant la cotte d'armes armoyée de ses écussons et armes qui sont d'or au léopard morné de gueules tenant sa bannière en forme chargée de ses écussons et armes, qui est la marque que les dits ducs, roy et reine le reconnaissaient vrai baron, banneret, et dès lors comme auparavant ils furent tenus et titrés barons, et depuis en cette qualité par tous nos rois, successeurs en tous mandats et ordres et par les Cours souveraines. " Jean TREVIDY, Histoire de la maison de Névet racontée par Jean, baron de Névet (1664)", Bull. Société archéologique du Finistère t. XV page 351.
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DEUXIÈME REGISTRE.
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7. Agonie du Christ.
restauré, notamment la tête du Christ..
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"Le Christ est à genoux ; autour de lui dorment Pierre, Jacques et Jean, auréolés de rouge, de vert et de jaune. A droite, au-dessus du Sauveur, on devine un calice, surmonté d'une grande hostie, et tenu par deux mains. Au fond, une palissade représente les murs de Jérusalem ; derrière ce rempart, c'est une troupe de soldats casqués et armés ; une partie des hommes l'a déjà franchi. Judas est là, qui désigne le Christ aux soldats. Le ciel bleu est constellé d'étoiles d'or." (H. Pérennès 1933)
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L'un des intérêts de ces panneaux est la présence de pièces montées en chef-d'œuvre dans le ciel étoilé. On désigne ainsi une pièce de verre placée à l'intérieur d'un autre verre, ce qui suppose une découpe interne sans trait de refend. Parmi les dix étoiles (en enlevage sur grisaille, peint au jaune d'argent), seule deux sont ainsi "suspendues" à l'intérieur de leur plomb circulaire sans être reliée par d'autres plombs.
Pierre occupe le coin inférieur droit, vêtu d'un manteau rouge (ou plutôt ici du plus beau rose), et ses mains tenaient peut-être jadis le glaive dont la présence est habituelle.
Jacques (le mineur) est nimbé de bleu-vert.
Jean soutient d'une main son visage d'éphèbe aux boucle d'or et sans poils au menton, dans l'attitude du songeur. Le nimbe est d'une admirable teinte rouge-rosée.
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8. Arrestation du Christ.
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"Bien conservé à l'exception de la niche, très altérée."
" Au premier plan, un petit personnage, vêtu d'un pourpoint rose et de chausses bleues, porte une lanterne. Judas baise son maître qu'entourent des soldats. Un apôtre, auréolé de bleu, s'enfuit. A droite, parmi des soldats, apparaît un personnage coiffé de vert. Au fond du tableau, deux arbres, en forme de champignons, figurent le jardin." (H. Pérennès)
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Henri Pérennès semble faire exprès de ne pas reconnaître dans le "petit personnage au pourpoint rose", Malchus le serviteur du principal sacrificateur, dont l'oreille droite vient d'être tranchée par saint Pierre. Le trop irascible apôtre rengaine son glaive, et Jésus remet en place le pavillon auriculaire tout en calmant le jeu de la main gauche. Ce "serviteur" est un garde, armé d'une épée, et il tient la lanterne puisque la scène se déroule à l'aube. On peut, pour le plaisir, comparer cette scène à une enluminure d'un Livre d'Heures de la Bibliothèque de Rennes Ms 1335 f 168, intitulée Baiser de Judas et essorillage de Malchus (entre 1430 et 1450):
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Voir aussi d'autres enluminures et gravures de la BM de Rennes : http://www.tablettes-rennaises.fr/app/photopro.sk/rennes/detail?docid=122337#sessionhistory-c0DLMcGm
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Notez la marque du coutelier sur la lame du glaive de saint Pierre. Comme, par exemple, à St-Nicolas-du-Pelem.
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9. Dérision du Christ.
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"Bien conservé, altéré, une lacune, plombs de casse".
" Le Sauveur apparaît entre deux personnages, dont l'un est costumé en rouge, tandis que l'autre porte un pantalon rouge et un pourpoint de couleur verte. Quatre bouffons l'entourent ; l'un d'eux tient en main une marotte, un autre lève la main en une attitude de raillerie." (H. Pérennès)
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Il ne s'agit pas d'une scène de dérision, mais de celle du soufflet : le bourreau de gauche tire les cheveux du Christ tout en le giflant. Son comparse de droite n'y va pas de main morte non plus. Derrière, celui qui est coiffé d'un bonnet à plume rouge ne tient pas une marotte, mais une branche épineuse.
On notera le bracelet au poignet de l'homme coiffé de bleu (qui frappe également Jésus) ; la dilatation des narines des deux soldats supérieurs, procédé habituelle de représentation des "méchants" ; la posture chorégraphique des bourreaux, en fente avant, quasi constante dans cette scène.
Ou surtout l'œil rehaussé de jaune du bourreau de gauche. Les chaussures dépareillées de celui de droite (cf infra les chausses mi-parti).
Et bien sûr les quatre ou cinq tonalités de rose, de rouge et de mauve, et notamment le visage rose du bourreau à chaperon bleu..
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10. Comparution devant Caïphe.
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" peu restauré"(Corpus).
" Jésus devant Hérode. — Hérode est assis sur son trône, coiffé de pourpre, vêtu d'une tunique rouge et d'un camail vert. Les mains ouvertes, il semble interroger Jésus qui, en robe blanche, se tient devant lui. La figure du Sauveur est envahie et mangée par les lichens." (H. Pérennès)
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11. La Flagellation.
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"Peu restauré. nombreux plombs de casse".
" Le Christ est attaché à un tronc d'arbre, entouré de gens en pourpoint rouge. L'un d'eux, dont les chausses sont mi-partie jaune et lilas passé, a le bras levé pour le frapper." (H. Pérennès)
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Non, le Christ n'est pas attaché à un tronc d'arbre, mais lié à la Colonne de flagellation. Il est encadré par quatre soldats armés de fouets à lanières plombées, ou flagrum. Les chausses du bourreau sont mi-parti, une coquetterie qui a certes été à la mode parmi les seigneurs (Calendrier des Très Riches Heures de Jean de Berry), mais qui est aussi un trait de marginalité des soldats, utilisé ici pour stigmatisé ces hommes de main.
Cette scène contient six des plus beaux exemples de ces remarquables pièces de verre rouge ou rose . L'une d'elle (plastron du pourpoint) est singulière par la marque en A ou H plus foncée. Mais la plus belle, le clou de ce spectacle, c'est la "tronche" du bourreau rouge sous son bonnet rouge à pompon rouge.
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12. Portement de croix.
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"peu restauré, très altéré. emploi de verre rouge pour la carnation du bourreau.
" Le Sauveur porte une croix en forme de tau (T), dont la partie la plus longue est dirigée vers l'avant. Cette particularité existe au calvaire de Tronoën. — A droite, une sainte femme dont le visage est empreint de douleur." (H. Pérennès)
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Je n'ai pas vu la sainte femme, mais sept hommes entourant le Christ. A droite, un homme au sourire que l'on ne se privera pas de qualifier de sardonique et à la face bien rose, violacée, à défaut d'être rubiconde, tient la corde à la quelle le supplicié est liée. Au dessus de lui, un soldat en armure. A gauche, un autre soldat (tabard jaune sur l'armure) donne un coup de pied au Christ. L'officier de tous ces braves gens, la face bien rougeaude sous un turban, vérifie que ses ordres sont bien exécutés. Simon de Cyrène est peut-être là, en arrière-plan.
La croix en Tau et le coup de pied du garde figurent, entre autre, sur le retable de la chapelle de La Housssaye, ou dans l'enluminure des Heures de Jean de Montauban, milieu XVe, folio 70rBM Rennes ms 1834
Quand à la masse rose, verte et jaune du coin droit, est-elle ce qu'il reste d'une sainte Véronique ?
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13. Mise en croix.
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" Sur la croix, à moitié élevée, le Christ est attaché. Un bourreau lui cloue l'un des bras, un autre lui attache les pieds. On voit, sur la droite, la Vierge et Madeleine, en bleu foncé. Dans le fond, à gauche, apparaît une troupe d'hommes." (H. Pérennès 1933)
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Il suffit de regarder les photos, et l'usage des verres roses, pour que tout soit dit. Une nouvelle fois, l'artiste oppose l'immobilité et la passivité des saints personnages (seul le geste de Pierre lors de l'Arrestation fait écart, et est condamné) à la mobilité déliée, fluide et agile des bourreaux. Cette opposition entre les valeurs positives de la dignité souffrante, figée et patiente, et les valeurs négatives de l'expression dynamique du corps, dans ces Passions du XVe et XVIe siècle, témoignent sans-doute de l'état des mentalités contemporaines sauf à considérer qu'elles sont propres au thème de la Passion, du latin passio "action de supporter, de souffrir".
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14. Crucifixion.
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" Au pied de la croix se trouvent Marie, habillée de bleu, et deux personnages barbus, qui doivent être Nicodème et Joseph d'Arimathie. On aperçoit, derrière la Vierge, deux figures et plusieurs personnes. Là sont aussi la lance qui perça le flanc de Jésus, puis la pique, surmontée d'une éponge." (H. Pérennès 1933)
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Ah, ce n'est pas du temps du chanoine Jean-Marie Abgrall qu'on aurait... Laissons. Mais précisons que saint Jean, imberbe et en manteau rouge se tient derrière la Vierge en manteau bleu. Comme partout. Marie-Madeleine est sans-doute à leurs cotés.
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Ou bien, que nous ne voyons pas "une pique, surmontée d'une éponge", mais, dessinée clairement, la branche d'hysope mentionnée par Jean 19:29 : "Un vase était là, rempli d'une boisson vinaigrée. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de ce vinaigre et on l'approcha de sa bouche."(vas ergo positum erat aceto plenum illi autem spongiam plenam aceto hysopo circumponentes obtulerunt ori eius). (Dans Mt 27:48, c'est un roseau)
— Mais qu'est-ce que ça change ?
— D'une part, ce verset de Jn 19:29 précède immédiatement celui de la mort du Christ : "Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: «Tout est accompli.» [Consummatus est] Puis il baissa la tête et rendit l'esprit." La branche d'hysope représentée sur le vitrail accentue le coté dramatique de la représentation de la Crucifixion en la focalisant sur le moment crucial (au sens propre).
Et d'autre part, cet hysope, hussopos en grec, est un arbrisseau dont, selon la Bible, on utilisait les branches (1 Rois 4-33) pour faire l’aspersion avec le sang et l’eau de purification (Lév.14-1/7 ; Nbre 19-1/19). Il renvoie au verset 9 du Psaume 51 « Purifie-moi avec l’hysope et je serai pur ; lave-moi et je serai plus blanc que la neige ». Ce geste a presque une valeur sacramentelle d'onction.
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Enfin les deux personnages de droite ne sont certainement pas Joseph d'Arimathie et Nicodème, qui appartiennent à la scène suivante. L'homme de face est vêtu sous son manteau de commandement rouge, d'une armure avec cotte de maille ; sa main gauche est posée sur le pommeau de son épée. C'est, à coup sûr, le Centenier de Luc 23:47 et surtout de Matthieu 27:54 qui se convertit en s'exclamant Vere dei filius erat iste, "Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu". Là encore, cette phrase, dont l'élocution est soulignée par la main droite orientée vers le Christ, participe avec force a la dramaturgie de la scène, car tout se concentre alors dans un intervalle de temps très court. :
"Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit. Et voici que le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent et les corps de plusieurs saints qui étaient morts ressuscitèrent. [...] A la vue du tremblement de terre et de ce qui venait d'arriver, l’officier romain et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande frayeur et dirent : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. »"
A la gauche du Centenier, et recevant ses paroles, nous reconnaissons Caïphe, le principal sacrificateur. Ce n'est sans-doute pas par hasard qu'il soit gratifié d'un verre rose. Il est barbu, et représenté comme un grand prêtre, avec un grand manteau à col rehaussé d'orfrois. C'est son couvre-chef rouge qui me permet de l'identifier, car c'est le même que dans la Comparution.
Le verre rouge du manteau du Centenier montre bien la fragilité des ces verres plaqués : la corrosion attaque la plaque rouge très fine.
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15. Déposition de croix.
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"Marie est là, toujours en bleu. A côté d'elle Nicodème et Joseph d'Arimathie." (H. Pérennès, 1933)
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Il n'y a rien à corriger. Saint Jean est à gauche. Nous ne voyons plus rien du corps du Crucifié, si ce n'est le jaune d'argent de la couronne d'épines. Nicodème porte une belle aumônière à sa ceinture. Les photos vont montrer la beauté des verres.
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16. Mise au tombeau.
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Nous avons de gauche à droite Joseph d'Arimathie (chaperon rouge, col brodé d'or) soutenant la tête du Christ, une Sainte Femme, la Vierge voilée de son manteau bleu, saint Jean (au visage et aux cheveux blonds très féminins) et Nicodème portant les pieds. La représentation de ce dernier, (Jn 3:1 un homme d'entre les pharisiens, un chef des Juifs) frôle la caricature. La couleur jaune de sa robe est hautement significative (je renvoie aux travaux de Michel Pastoureau). La forme conique de son chapeau mauve participe du même signalement.
Vue de dos, vous l'avez reconnue car c'est sa place de ce coté-ci du tombeau, touchant la hanche du Christ : Marie-Madeleine.
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17. Résurrection.
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(peu restauré).
" Le Christ sort du tombeau, auréolé d'un nimbe crucifère, et vêtu d'un manteau vert. Il tient, de la main gauche, la croix de résurrection, ornée à la manière d'une croix processionnelle. Au premier plan, l'on aperçoit deux soldats, dont l'un tombe en avant, alors que l'autre est affalé à terre." (H. Pérennès 1933)
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L'artiste anonyme, notre "maître de la maîtresse-vitre de Locronan" semble s'être inspiré de la lecture de Marcel Proust : "La crème et les fraises que le même oncle mêlait, dans des proportions toujours identiques, s'arrêtant juste au rose qu'il fallait avec l'expérience d'un coloriste et la divination d'un gourmand".
Mais Célestine, Françoise ou tante Léonie ont mélangé à son fromage blanc, qui des framboises, qui des cassis, qui des myrtilles .
Je laisse les éloquentes et gustatives images présenter elles-mêmes leurs trésors.
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18. Descente aux limbes.
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" Les limbes sont figurées par une immense gueule bleue-violacée, garnie de dents aigües. Un personnage représentant une âme se tient debout dans cette gueule. Le Christ est à gauche, vêtu de blanc : il semble porter un bâton. Ici, comme au calvaire de Tronoën, l'artiste a conservé l'idée traditionnelle des limbes, qui ne sont pas le véritable enfer, mais le séjour où les justes attendaient l'arrivée du Sauveur." (Henri Pérennès, 1933)
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Les amateurs corrigeront facilement le bon chanoine du chapitre de Quimper : ce n'est pas "un personnage représentant une âme" qui sort de la gueule de Léviathan, c'est le couple primordial, ce sont Adam et Éve qui attendent depuis les temps immémoriaux de la Genèse de sortir de ce sinistre four.
Le "bâton" n'est rien d'autre que la hampe de l'étendard de la Résurrection.
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LE TYMPAN.
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Ses 19 ajours et écoinçons peuvent se décrire en cinq rangées concentriques à partir du sommet, mais aussi en trois thèmes :
—Le domaine héraldique occupe le zénith, avec les armes du couple ducal (François II et Marguerite de Foix), et le nadir avec deux écussons aux armes du duc de Bretagne. Les armoiries sommitales sont d'un intérêt particulier.
— Au centre, Dieu couronné et assis sur un trône est entouré par les 4 animaux du Tétramorphe, symboles des quatre évangélistes. Une inscription Vitulus Lucas témoigne de l'existence de la formule complète Virgo Johannes avis, vitulus Lucas, leo Marchus, Est homo Matheus : quatuor ista Deus, formule attribuée à Petrus Cantor et attesté aussi à la cathédrale de Saint-Pol -de-Léon. C'est le deuxième centre d'intérêt.
— Ailleurs, 10 anges tiennent sur leur phylactère des versets (en italique ici) du Gloria : Gloria in excelsis Deo Laudamus te, benedicimus te, adoramus te, glorificamus te, gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam. Dómine Deus, Rex cæléstis, Deus Pater omnípotens. Dómine Fili Unigénite, Iesu Christe.
Nous pouvons donc dire que les 10 anges chantent la gloire de Dieu entouré des 4 témoins du Tétramorphe, sous les auspices des donateurs François II et Marguerite de Foix.
Sur le plan stylistique, nous retrouvons des verres roses et mauves, qui se gardent bien d'affubler les visages des anges et de la divinité. Nous retrouvons aussi les yeux extrêmement effilés sur la face de certains anges.
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Tympan de la maîtresse-vitre (1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Les ajours sommitaux.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Deux anges présentent chacun un blason surmonté d'une couronne ducale. L'écusson de gauche , d'hermines plain (8 mouchetures) , est celui des ducs de Bretagne, en l'occurrence François II, donateur de la vitre par son mandement de 1475. François II a été duc de 1458 à sa mort le 9 septembre 1488.
Sur le blason de droite apparaissent les armes de Marguerite de Foix, seconde épouse de François II depuis 1471, et mère d'Anne de Bretagne.
Le fond est bleu à gauche, mauve et vieux-rose à droite.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Les armoiries de Marguerite de Foix.
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Elles sont sans-doute récentes, car en 1978, l'enquête topographique de Claude Quillivic et Jean-Pierre Ducouret, menée après la restauration de 1973, signale : "armes pleines de Bretagne répétées 3 fois et armes mi parti de Bretagne et Foix (ce dernier disparu) : François II et Marguerite de Foix".
Elles sont "fautives", ou partielles, car elles sont figurées en jaune sur fond blanc sans tenir compte des couleurs propres à ces armes.
Si, comme cela semble le cas, elles sont récentes, elles pourraient avoir été copiées sur celles du tombeau de François II et de Marguerite de Foix, jadis aux Carmes de Nantes et actuellement dans la cathédrale de cette ville. Or, ces armoiries, tenues par un chien au pied de la duchesse, sont monochromes, en bas-relief dans la pierre blanche.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Ce sont les armoiries composées en partie de celles de la Bretagne (partie gauche) et en partie de celles de Foix-Béarn-Navarre (partie droite, armes hérités de son père, Gaston IV de Foix Béarn, et de sa mère, Éléonore de Navarre.
Gaston IV de Foix Bearn, en succédant à son père Jean Ier, hérite des armoiries de ce dernier qui sont un écatelé de Foix et de Béarn avec la Bigore en abîme : écartelé aux 1 et 4 d'or, à trois pals de gueules ; et aux 2 et 3 d'or, à deux vaches, accornées, accolées et clarinées d'azur ; sur le tout d'or, à deux lions léopardés (à gauche).
En épousant Éléonore et quand cette dernière devient héritière du royaume de Navarre, il modifie ses armoiries pour inclure celle de Navarre, mais n'ajoute que des quartiers issus des armoiries de la famille d'Évreux-Navarre, à l'exclusion des quartiers d'Aragon : écartelé au 1 de gueules, aux chaînes d'or, posées en orle, en croix et en sautoir ; au 2 d'or, à trois pals de gueules ; au 3 d'or, à deux vaches, accornées, accolées et clarinées d'azur ; au 4 semé de lys d'or, à la bande componné d'argent et de gueules ; sur le tout, d'or aux deux lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre (à droite). (Wikipédia)
Comme sur le monument funéraire de Nantes, le blason associe en alliance les armes de François II à gauche et celle de Marguerite à droite, qui sont de Foix-Béarn-Navarre (partie droite, armes hérités de son père, Gaston IV de Foix Béarn, et de sa mère Éléonore .
Celles-ci sont complexes, et mi-parti. Je les trouvent blasonnées ainsi (sous de fortes réserves pour I.2):
parti en senexte au I écartelé :
en 1 de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en coeur d'une émeraude au naturel, qui sont de Navarre ( Eléonore de Navarre, reine de Navarre en 1479, est la mère de Marguerite de Foix)
en 2 d'or aux trois pals de gueules, en 3 d'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre et 4 d'azur aux trois fleurs de lys d'or à la bande componée d'argent et de gueules ; sur-le-tout d'or aux deux lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre
et en II
écartelé en sautoir d'or aux quatre pals de gueules et de gueules au château d'or ouvert et ajouré d'azur et d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a7/Tete_de_chien_du_gisant_Nantes.jpg
http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t385-tombeau-de-francois-ii-de-bretagne-au-couvent-des-carmes-aujourd-hui-dans-la-cathedrale-de-nantes
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Armoiries de Marguerite de Foix, gisant autrefois au couvent des Carmes, aujourd'hui dans la cathédrale de Nantes sculpté par Michel Colombes au début du XVIe siècle. Photo Jibi44 de l'article Wikipédia Tombeau de François II de Bretagne :
Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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On voit ces armoiries sur le portrait de François II et Marguerite de Foix, par le Maître de Jeanne de France, dans le missel des Carmes de Nantes, Bibliothèque de l'université de Princeton, Garrett 40, f.103v. :
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Portrait de François II et Marguerite de Foix, par le Maître de Jeanne de France, détail du missel des Carmes de Nantes, Bibliothèque de l'université de Princeton, Garrett 40, f.103v.
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DEUXIÈME RANG.
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Il est occupé par quatre anges aux phylactères à inscriptions latines en lettres gothiques. Il s'agit d'extraits du Gloria. De gauche à droite :
3. Ange au phylactère NUNC ADORAMUS TE.
4. Ange au phylactère ORA PRO NOBIS
5. Ange au phylactère : la troisième inscription est difficile à lire. BUDICIMUS ?? (Benedicimus ?)
6. Ange au phylactère ADORAMUS TE
Les anges, nimbés et à la profuse chevelure bouclée blonde (jaune d'argent) portent un bandeau frontal d'or, perlé et orné au centre d'une croix. Ils sont revêtus d'une aube et d'un amict dont les pans sont croisés sur la poitrine.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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TROISIÈME RANG.
On y trouve 5 mouchettes : de gauche à droite :
7. Ange à phylactère. ." ET IN -RA -PAT--
8. Sur fond rouge, l'aigle de l'évangéliste saint Jean et un fragment d'inscription .
9." Le Père Eternel, couronné, bénissant d'une main, et tenant, de l'autre, le globe du monde, porte une robe verte et est drapé d'un manteau pourpre. Le ciel comporte des pièces en chef d'œuvre (cf. infra)
10. Sur fond rouge, le lion de saint Marc. C'est un lion jaune d'or, qui a des ailes lie de vin, et porte une auréole bleu de prusse. Près de lui on lit deux lettres AR, survivance possible du nom de Marchus.
11. Un ange tenant une banderole à inscription: GLORIFICAMUS TE.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
Nous arrivons à notre deuxième exemple de pièces posées en chef d'œuvre. Ce sont 9 étoiles noires sur fond rouge, posées sur le verre bleu. Stricto sensu, nous n'en trouvons que trois, à la droite du trône, et les autres sont (suite à des bris ?) rattachées au réseau par des plombs.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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QUATRIÈME RANG.
12. Un ange avec une banderole où l'on peut lire : [GLOR]IA IN EX[CELCIS] DEO (Incipit du Gloria).
13. Un autre ange dont la banderole porte : DEUS PATER OMNIPOTENS (extrait du Gloria)..
14. Le taureau ailé, jaune d'or, auréolé de même, et les ailes colorées en jaune à l'argent, de l'évangéliste saint Luc Au-dessous, on lit VITULUS LUCAS. Ce simple mot de Vitulus (le veau, mais aussi selon le Wiktionnaire le bouvillon, le taurillon) est un indice précieux qui renvoie à un ouvrage du XIIIe siècle de Petrus Cantor, Liber qui dicitur Abel, (Manuscrit de la Bibliothèque de Chambery ) qui finit par ces quatre vers : Virgo Johannes avis, vitulus Lucas, leo Marchus, Est homo Matheus : quattuor ista Deus : Est homo nascendo, vitulus mortem paciendo, Est leo surgendo , Jovis aies summa petendo.
Or, il est remarquable que ces vers sont partiellement cités aussi sur les vitres de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, transcris par Pol de Courcy :
"Quatre panneaux d'anciens verres de couleur avaient échappé a la destruction dans la fenêtre du chevet du coté de l'évangile, mais étaient sur le point de s'effondrer; ils ont été remis en plomb neuf ce qui assure leur conservation. Ils représentent avec leurs attributs trois des évangélistes dont les noms homo Matheus, Leo Marcus et Vitulus Lucas sont inscrits en lettres gothiques sur des banderolles. Dans le quatrième panneau la dame donatrice du vitrail, présentée par son patron S. Jean-Baptiste est agenouillée sur un prie-dieu. A sa haute coiffure conique nommée hennin, à sa taille courte et à sa jupe à’ queue traînante, on reconnait les costumes en usage dans la seconde moitié du XVe siècle. Les armoiries peintes sur sa robe permettent même d'attribuer ce vitrail à la munificence de Jeanne de Kergoulouarn épouse de Yvon Simon sieur et dame de Kergoulouarn en Plouvorn." Pol de Courcy, Itinéraires de St-Pol à Brest, 1859.
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15. L'ange de saint Matthieu et l'inscription MATHE[US] .
16. Un ange avec une banderole, où figure la formule : DEUS REX COELESTIS (extrait du Gloria).
17. Un ange, sur la banderole duquel on peut lire : GRATIAS AGIMUS TIBI (propter magnam gloriam tuam) (extrait du Gloria).
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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On remarquera les yeux extrêmement effilés de cet ange.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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CINQUIÈME RANG.
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18 et 19 , de chaque côté du vitrail, un ange présente un blason couronné d' hermines plain : les armoiries du duc François II.
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Tympan de la maîtresse-vitre (vers 1476-1479) de l'église de Locronan. Photographie lavieb-aile novembre 2017.
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SOURCES ET LIENS.
— “COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, , Répertoire des églises : paroisse de LOCRONAN,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 2 novembre 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/920.
" la maîtresse vitre est consacrée à la Passion. En dix-huit panneaux sur six lancettes, elle représente la résurrection de Lazare, l'Entrée à Jérusalem, la Cène, l'Arrestation au Jardin des Oliviers, les Outrages, le Jugement de Pilate, le Portement de croix, la Mise en croix, et la Mort du Christ, la Mise au tombeau, la Résurrection et la descente aux enfers. Elle porte en supériorité les armes pleines de Bretagne et les armes mi-parti Bretagne et Foix, armes de François II et de Marguerite de Foix, ce qui la date du dernier quart du XVIe siècle ; cependant certains panneaux semblent plus tardifs et indiquent une réfection partielle au XVIe siècle. Restauration en 1910, sensible dans le registre inférieur, puis en 1977 (C.). Dans la fenêtre éclairant l'autel Saint-Eutrope, fragments de vitraux du XVIe siècle (sainte Trinité et saint Pierre) provenant de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle."
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/55a0099976c148cb034b4323cf0497e5.pdf
— ABGRALL (Jean-Marie), PÉRÉNNES (Henri), 1925, Notice sur Locronan. Bull. dioc. Archit. Archéol. Quimper, pages 131-143.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4a4d765983806659ef1eeb10debc7f76.pdf
— BARRIÉ Roger. Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 83, numéro 1, 1976. pp. 35-44; doi : 10.3406/abpo.1976.2796
http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796
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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f670.image
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