La verrière du "Pèlerinage des marins à Notre-Dame-de-la-Cour " (Champigneulle 1895-1902), en la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour de Lantic (22).
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Voir
— Voir aussi, sur cette chapelle :
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Le saviez-vous ? Depuis 1885, le second C de COCA-COLA se prolonge, dans le monde entier, par un ruban qui se faufile dans la boucle du L, dans l'élégante police de correspondance commerciale "Spencerian" utilisée par Frank Mason Robinson. C'est lui qui vient ici étendre un auvent sur les trois dernières lettres de Cour. Rien à voir avec notre sujet, comme la blague du Carambar ou les vignettes des Malabar n'ont rien à voir avec la confiserie. J'espère seulement désaltérer vos gosiers secs par cette graphie.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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"Haut-lieu de pèlerinage et joyau de l'architecture bretonne, la chapelle Notre-Dame de la Cour, à Lantic, figure, avec notamment la cathédrale de Saint-Brieuc et l'abbaye de Beauport à Kérity-Paimpol, parmi les édifices religieux des Côtes-d'Armor classés monuments historiques. Commencée au XVe siècle sous le règne de Jean V, duc de Bretagne, sa construction s'est achevée durant celui de François II avec la collaboration artistique de l'évêque de Saint-Brieuc, Jean Prigent, dont les armes s'inscrivent sur le pignon extérieur. Sous la Révolution, en 1790, le sanctuaire connut plus de ravages qu'il n'en avait subis au cours des trois siècles précédents. À l'aide de marteaux, des groupes d'exaltés brisèrent la plupart des vitraux offusquant leurs idées. Deux des trois cloches qui rythmaient la vie quotidienne furent décrochées et envoyées à Saint-Brieuc. Quant aux statues représentant les douze apôtres dans des niches extérieures, elles furent brisées. Cent ans plus tard, une partie de la toiture disparaissait à son tour en même temps que la chaire et l'autel lors d'un incendie accidentel."
"Le vitrail, composé de plusieurs parties, montre des marins terre-neuvas pêchant la morue dans sa partie supérieure, tandis que la partie inférieur représente une procession à laquelle participent bien entendu des marins, en uniforme de la Royale. Il a été réalisé en 1902 par le maître-verrier parisien Louis-Charles-Marie Champigneulle, famille connue et réputée de père en fils pour ses réalisions.. En raison des risques encourus sur ces mers lointaines et souvent tourmentées, la tradition voulait qu'au retour de chacune des campagnes, les pêcheurs morutiers de Binic, qui n'était alors ni une paroisse ni une commune, accomplissent, pieds nus et la chemise sur le pantalon, un pèlerinage à la chapelle voisine de Lantic, vouée à Notre-Dame de la Cour, pour y chanter une messe d'action de grâces afin de remercier la sainte patronne du lieu de les avoir protégés et ainsi satisfait leurs voeux. En atteste le magnifique vitrail, signé de Monsieur Champigneule de Paris, où l'on voit des prêtres revêtus d'habits sacerdotaux bénissant des marins en procession ainsi que le Christ apaisant la tempête au-dessus de leur embarcation dans les eaux de Terre-Neuve. L'une des six travées de la verrière évoque également le naufrage auquel La Perle et son équipage ont miraculeusement échappé et dont une toile du peintre Vasserot, de Binic, perpétue par ailleurs le souvenir. "© Le Télégramme
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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DESCRIPTION.
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Cette baie qui éclaire le mur sud du transept comporte six lancettes trilobées organisées en deux registres, et un tympan de 25 ajours organisés en trois fleurs.
Les lancettes montrent dans le registre inférieur la procession de pèlerinage des marins le jour de l'Assomption, et dans le registre supérieur des marins pêchant la morue à Terre-Neuve et, au centre, leur action de grâces à Notre-Dame-de-la-Cour après leur retour de la campagne de pêche.
Cette verrière a été édifiée en 1902 par l'atelier parisien Champigneulle. Elle a été restaurée récemment, avec mise en place d'un vitrage de doublage et d'un grillage (qui marquera de son ombre mes images).
Certainement réalisée à partir de photographies, elle acquiert une valeur documentaire et ethnographique certaine comme témoignage d'une manifestation religieuse (costumes, bannières, ex-voto et statues, paramentique), du milieu maritime (habit des marins et des pêcheurs, embarcations, gréement de pêche) et des croyances et pratiques sociales à la fin du XIXe siècle sur le littoral de la Baie de Saint-Brieuc.
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Les inscription de fondation du soubassement.
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Une inscription court à la base des supports architecturaux tout le long des six lancettes :
REBUS IN GALLIA 1792 PERTURBATIS DESTRUCTUM INSTAURAVIT D. ALOYSIUS LEVOYER, HUJUS PAROECIAE LANNIRII RECTOR 1902.
Tentative de traduction : "Détruite lors des troubles survenus en France en 1792, cette verrière a été refaite en 1902 par Louis Le Voyer, recteur de cette paroisse de Lantic ".
Aloysius est la latinisation de Louis. Louis Marie Francois Le Voyer, fils de Francois Mathurin Le Voyer et de Jeanne Marie Cochery, et né le 4 avril 1841 à Pordic, fut recteur de Lantic. Il poursuivit le travail de restauration des vitraux qu'avait entrepris l'abbé Ange-Marie Leclerc en 1878 pour les baies 0 et 4, puis pour la réalisation en 1884 de 8 verrières neuves par le Carmel du Mans.
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Sur le dernière lancette de droite nous pouvons lire : CHAMPIGNEULLE PARIS.
En 1881, Charles Champigneulle s'installa à Paris, à l'atelier du 96 rue Notre-Dame-des-Champs. L'atelier est alors très actif et produit de très nombreux vitraux. Charles décède en 1905 et son fils Charles-Marie Champigneulle (1880-1908), architecte et maître verrier, lui succède.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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I. LA PROCESSION DE L'ASSOMPTION.
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A Lantic (canton d'Etables), au diocèse de Saint-Brieuc, et sur la route de Lanvollon, Notre-Dame de la Cour, fut édifiée sous le duc Jean V (1399-1442) et achevée vers 1464 sous le duc François II.
La chapelle, qui fut un temps érigée en collégiale par Guillaume de Rosmadec, qui y a son gisant (1608), fut bientôt célèbre pour son pardon de l'Assomption, l'un des plus pittoresques pardons du 15 août.
Vers elle affluaient autrefois de nombreux pèlerins, et surtout des marins qui accomplissaient, pieds nus et en chemise, les vœux qu'ils avaient faits pendant les tempêtes ("la chemise flottant sur le pantalon, et sans parler à personne, pas même à leurs parents."). Le 16 août, le lendemain de la fête patronale, et les jours suivants, se tenait une des grandes foires de départ du département.
De quand date ce pèlerinage ? Fréminville n'en parle pas dans sa visite de 1837, et j'en trouve une première mention en 1864, alors que le tableau ex-voto du naufrage de La Perle date de 1836 et est attesté par la visite d'un touriste anglais, T.A Trollope, en 1840.
"La paroisse de Lantic, dans le même canton, à Notre-Dame de la Cour, ainsi appelée probablement de ce qu'au temps de la féodalité la justice seigneuriale tenait sa cour près de la chapelle. Ce sanctuaire, qui remonte au commencement du quinzième siècle, a toutes les richesses du style flamboyant, et porte les armoiries des évêques. des abbés et des seigneurs; ce qui indique assez qu'ils prirent tous part à cette construction. [...]
"La Révolution de 93 a brisé les vitraux de cette belle chapelle, sauf la rosace du chœur, comme elle en a aussi détruit toutes les rentes de fondations, sauf une modique rente de froment; mais elle n'a pu même affaiblir la dévotion des peuples pour ce sanctuaire.
"Les populations voisines y viennent en pèlerinage; les marins surtout la visitent avant leur départ et au retour, et y font souvent célébrer une messe chantée a laquelle ils assistent religieusement. Quelquefois, dans les périls extrêmes au milieu des mers, ils font vœu de s'y rendre aussitôt qu'ils seront débarqués, et avant de parler à personne. Arrivés au port, ils se rangent en deux files; et sans dire mot aux femmes et aux enfants accourus au-devant d'eux, ils s'acheminent, parfois pieds et tête nus, vers Notre-Dame de la Cour en chantant les litanies de la sainte Vierge. De là proviennent tous ces petits navires suspendus en ex-voto aux voûtes du sanctuaire, et ce tableau de Marie descendant du ciel pour relever le navire la Perle près de sombrer.
"Les gens de terre ont la même confiance que ceux de mer en Notre-Dame de la Cour. Dans les calamités publiques ils viennent de tous côtés en procession et y font des neuvaines. Le premier dimanche de janvier, la paroisse de Lantic vient y renouveler sa consécration a Marie; tout le mois de mai, on y fait les exercices du mois de Marie, on y vient en station le mercredi des Rogations, en procession le jour du Saint-Sacrement. Le jour de l'Assomption et les trois jours suivants, on y célèbre les offices publics; et le jour de la première communion, les enfants y viennent processionnellement après vêpres se placer sous la protection de la Mère du Dieu qu'ils ont reçu le matin pour la première fois." (Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en France: depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours. Comprenant l'histoire du culte de la Sainte Vierge dans les provinces ecclésiastiques de Bordeaux, Tours et Rennes, Volume 4 Plon, 1864 - page 507)
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Je décrirai la procession de droite à gauche, dans le sens de progression des pèlerins.
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1. Un notable (maire ? armateur ?) et son épouse devant des femmes en costume breton ; en arrière-plan, une procession de femmes.
On y voit la coiffe à grandes ailes décrite dans Le Costume Breton de R.Y. Creston page 213 pour les communes de Lantic, Pordic, Étables, Binic, Plérin, etc. Les ailes de dentelle du bonnet descendent jusqu'aux épaules puis font retour "en ailes de pigeon" pour se superposer sur le sommet de la tête. Victor Luet a peint dans Les Costumes bretons la coiffe à grandes ailes en lingerie de Plérin en 1910, au dessus d'un châle de laine frange de soie et d'une jupe de mérinos sous tablier de soie, une description qui semble convenir à plusieurs femmes de ce vitrail. Yann Guédon (Costumes de Bretagne) décrit pour Saint-Brieuc en 1900 page 104 "les ailes en gaze ont une envergure d'environ un mètre trente pour une dizaine de centimètres de large, leurs extrémités légèrement repliées viennent se brocher en arrière de la tête sur un fond ondulé en tulle fixé sur un chignon en catogan séparé en deux, décrivant deux grandes boucles encadrant le visage. Les boucles de ces grandes coiffes, surnommées surdos en raison de leur ressemblance avec la pièce de cuir du harnachement des chevaux dans laquelle on passait les brancards se portaient plus horizontalement au sud, plus retombantes au nord, selon Maurice Bigot".
Voir les cartes postales du site labourhakan.
La fillette est coiffée d'un simple bonnet.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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2°) Les Filles de Marie vêtues de blanc portant la statue de la Vierge de l'Immaculée-Conception.
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Quatre jeunes filles, habillées et voilées de blanc, la taille ceinte, avec sur la tête une couronne de roses blanches, portent le brancard de la statue de la Vierge encadrée par un dais de roses. Quatre fillettes tiennent les rubans dorés. Les fillettes sont sans doute des premières communiantes de l'année, et les jeunes femmes des Filles de Marie, bien que je n'ai pas la confirmation de cette dénomination à Lantic. On nommait ainsi des jeunes filles qui s'engageait à une pratique religieuse, mais aussi à une conduite conformes aux exigences du recteur, moyennant quoi elles avaient le privilège d'être bien vues et de participer en bonne place à tous les évènements religieux si nombreux à l'époque : processions pour la fête Dieu, la huitaine suivante l'octave, l'Assomption le 15 août, la Sainte Croix le 14 septembre (on montait au calvaire en faisant les quatorze stations, comme à Lourdes)… Elles étaient habillées aux couleurs mariales, en bleu ciel et blanc, ou tout en blanc, avec des rubans bleus ciel et une médaille. Elles se réunissaient pour prier, chanter et réciter le chapelet.
Voir http://cplittoralouest.catholique.fr/spip.php?article1580
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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3°) Les Filles de Marie derrière la bannière de N.D. de la Cour.
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Une fillette voilée de rose tient une corbeille de pétales de roses derrière deux jeunes filles qui portent la bannière de N.D. de la Cour ou en tiennent les rubans. Devant elles, un prêtre en surplis et soutane porte un ostensoir.
Un enfant de chœur est vêtu d'une soutanelle rouge et d'un surplis blanc ou rose serré par une ceinture rouge. Voir Yvonne Jean-Haffen, Pardon de la Troménie.
En arrière-plan, on remarque sur deux femmes (et déjà sur la photo précédente) un deuxième type de coiffe, nouée sous le menton. Est-ce le capot de travail d'été, "la capote", "commune à toutes les campagnes littorales de la baie de Saint-Brieuc et qui se déclinaient sous plusieurs formes correspondant aux saisons, au rang de la personne et à son état social "(Yann Guesdon, op. cit.) ? Ou, assez proche, la grande coiffe à mentonnière peint et décrit par V. Lhuer page 104 ("Saint-Brieuc, 1913") dont les brides nouées à gauche sont bordées de tuyautés et ajourées en leur centre" ?
La meilleure image est peut-être celle de Maurice Bigot dans "100 coiffes anciennes de Bretagne" sous le titre N° 82 Saint-Brieuc" : "il existe six variantes du bonnet à brides, [...] À Étables, dans la partie est du canton de Lanvollon et à Saint-Brieuc, les brides sont nouées étroitement sous le menton, en jugulaire".
Voir "Coiffe du pays de Quintin et Plaintel".
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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4°) Un chanoine, une personnalité politique et un joueur de tambour précédant une foule d'hommes passent sur le placître devant le porche de la chapelle .
L'évêque du diocèse de Tréguier et Saint-Brieuc est alors monseigneur Pierre-Marie Frédéric Fallières . Ce n'est pas lui qui préside la cérémonie, mais un chanoine en soutane, rochet, mosette et rabat, barrette tenue dans les mains (?), étole de célébrant, et décoration (légion d'honneur).
Le notable est vêtu d'une jaquette gris-bleu ; il tient son haut-de-forme.
Le joueur de tambour accompagnait les mariages et les cérémonies, avant de se joindre au couple de sonneurs. Il a été peint par Yvonne Jean-Haffen au Pardon de la Troménie, dans le costume glazic.
En arrière-plan, le calvaire de Notre-Dame-de-la-Cour.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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5°) Les marins de la Royale portent un trois-mâts en ex-voto.
Le gréement semble approximatif, notamment vers la proue.
On retrouve sur les enfants de chœur la soutanelle et le surplis rose.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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6°) La procession contourne l'église, drapeau français et bannière en tête, devant les spectateurs.
Il serait bien-sûr amusant de connaître l'identité de l'homme qui a fait figurer son portrait "photographique" dans le coin gauche.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Comparaison avec un document d'époque : le tableau de Camille Chazal Pendant les vêpres au pardon de Lantic en 1873. On y retrouve les coiffes en aile, les enfants de chœur roses et rouges et les marins en uniforme.
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II. LA PÊCHE À LA MORUE À TERRE-NEUVE OU EN ISLANDE / LES MARINS RENDENT GRÂCE À NOTRE-DAME.
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Le registre supérieur montre au centre les marins-pêcheurs et les familles (parfois éplorées) rendant grâce à Notre-Dame en fin de campagne morutière, et de chaque coté deux scènes de pêche différente, la pêche en doris sous la bénédiction du Christ à gauche et la pêche à la ligne à main depuis le bord, sous la protection de la Vierge à droite.
Les marins-pêcheurs n'assistaient pas à la procession du 15 août, car les campagnes de pêche à Terre-Neuve, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Islande débutaient en fin avril et se terminaient en fin août ou en octobre.
Les Paimpolais honoraient la Vierge en début et fin de campagne par le "pardon des islandais" lors de bénédiction des navires sur les bassins, ou à la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. La chapelle de Lantic concernaient les marins de Saint-Quay-Portrieux, d'Étables-sur-mer et surtout de Binic : c'est à ce port que je me suis intéressé à partir du site de l'Inventaire général.
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En 1865 le département des Côtes-du-Nord comprend 3 quartiers maritimes (Saint-Brieuc, Paimpol et Dinan) et 3 sous-quartiers (Binic, Tréguier et Lannion). En 1885, Binic devient un quartier maritime, avec deux syndicats : Binic, Portrieux . Le Syndicat de Binic se compose de 4 communes : Binic (2379 h), Lantic, Etables, Pléguien. En 1927 où Binic perd son statut de quartier maritime et devient syndicat du quartier de Saint-Brieuc. Immatriculation BIN (?).
On distingue à Terre-Neuve, sur le "Grand Banc" la pêche sédentaire de morue séchée à terre par les "graviers" et la pêche errante de la morue verte pour le salage .
La pêche sédentaire à la morue sèche à Terre-Neuve puis à Saint-Pierre-et-Miquelon:
Dés 1514, les navires binicais à l'instar des Bréhatins et des Dahouëtins étaient présents pour pêcher les morues à Terre-Neuve. Au 17ème siècle, Binic représente avec ses 7 à 12 morutiers le port le plus entreprenant de la région de Saint-Brieuc pour la pêche morutière . Au cours du 19ème siècle, Saint-Brieuc et Binic restent des ports très actifs et en 1845, Binic était le premier port morutier français avec 37 navires montés par 1703 hommes, destinés essentiellement à la morue sèche. Entre 1865 et 1877, le déclin pour Terre-Neuve s'amorçait avec seulement 17 navires au départ de Binic, 2 navires en 1900, 6 navires entre 1912 et 1914 (168 marins), pour se terminer avec un seul navire en 1925. A partir de 1880, la pêche se déplaça à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Les navires quittaient Binic pour Terre-Neuve à la fin du mois d'avril pour revenir en octobre.
Les Binicais ont été les spécialistes avec les Malouins et les Basques du traitement de la morue sèche à terre sur des galets puis sur des échafauds en bois (établis) placés dans des chauffauds (hangars en bois sur pilotis) avec des cabanes pour le logement. Les hommes (souvent des paysans) qui travaillaient sur les grèves ou graves étaient nommés "graviers". Le navire complètement dégréé, toutes manœuvres dépassées, restait mouillé à l'ancre dans son havre. Les pêcheurs, moins nombreux, sortaient chaque jour en mer à proximité de la côte, soit à bord de chaloupes pour pêcher à la senne (grand filet de 1, 50 m de haut, ramené à la grève), soit à bord de petits bateaux qu'on laissait dériver, pour pêcher à la ligne à la main. Les Binicais travaillèrent depuis le 17ème siècle jusqu'en 1930 à Terre-Neuve puis à Saint-Pierre et Miquelon, dans des conditions extrêmement rudes. Cette industrie de la morue sèche déclina à partir de 1830 et en 1904, la France avait abandonné ses droits séculaires sur le "French Shore" et désormais seules les graves de Saint-Pierre et Miquelon furent utilisées par les graviers binicais.
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La pêche à Islande (à Faskrudfjordur) à partir de 1860.
Les Normands furent les premiers à puiser dans les bancs islandais, mais ils fréquentaient surtout la côte est du pays. Les premières expéditions bretonnes, à partir de 1860, firent au contraire escale dans les fjords majestueux de la côte ouest, et l'habitude en fut prise. Cette pêche se développa dans les ports du nord de la Bretagne, notamment à Binic et à Paimpol, avant de péricliter au début du XXe siècle.
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En 1865, Binic comptait 12 goélettes islandaises et 18 en 1895, 7 en 1912 avec 162 pêcheurs et seulement 5 navires en 1913 avec 135 pêcheurs. Ces navires quittaient Binic au début du mois de février après le "pardon des Islandais" pour revenir à la fin du mois d'août, avec une moyenne de 2000 morues par homme.
Entre 1880 et 1914, on relève à Binic les armements Le Pomelec Le Suavé-Galerne (7 goélettes), Verry-Carfantan (13 goélettes), Le Cerf (2 goélettes), Besnier (5 goélettes), Chevrel-De Pincé (3 goélettes), Mancel, Bony.
La pêche "errante" sur les bancs
La pêche errante sur le Grand Banc était pratiquée depuis le 16ème siècle par les équipages, au large de Terre-neuve, avec un équipage de marins expérimentés, aptes à traiter la morue verte à bord pour le salage et la conservation. Cette pêche s'effectuait du bord à la ligne à main à bord de chaloupes dés 1780, à l'aide des lignes flottantes, pendant que le navire dérive lentement sous petite voilure. Ces lignes sont armées de centaines d' hameçons . Les fortes chaloupes vont être progressivement remplacées par les doris, embarcation d'origine américaine ou basque (les chaloupes pointues à fond plat) à partir des années 1880-1885 ; embarqués sur les trois-mâts goélettes, elles sont empilés entre le pont et le mât d'artimon.
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La pêche à la morue verte ou pêche à la ligne dormante ou ligne de fond
Cette technique a remplaçé les lignes du bord, par une ligne dormante ou ligne de fond, déjà utilisée en Manche, pour la pêche dite "aux cordes". Le navire mouillait en pleine mer, les pêcheurs sortaient chaque jour, soit en chaloupes, soit en doris, pour tendre puis relever leurs lignes de fond, garnies d'une centaines d'hameçons. La morue était préparée et salée à bord. Les lignes longue d'un kilomètre étaient amorcées à bord, avant la descente en doris, tendues en mer avant de revenir sur la goélette pour reprendre une nouvelle ligne, la reposer et ainsi pendant toute la campagne.
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Les navires .
Divers types de navires à la fin du XIXe et au début du XXe siècle ont été utilisés pour Terre Neuve, comme les dundées, les brigs, les brigs goélettes, les trois mâts carrés, mais le mieux adapté à la Grande Pêche était le trois mats goélette, de manœuvre simple et facile aux différentes allures. Le Terre-neuva moyen jaugeait 380 tx, mesurait 45 m HT, et avait 4,27 m de tirant d'eau (J. Le Bot).
La Belle-Poule et l'Étoile sont des répliques de 1932 des goélettes à huniers nommées goélettes islandaises. Elles mesurent 37,50 m HT, déplacent 275 Tx et leur tirant d'eau est de 3,60 m.
Les doris furent adoptés vers les années 1880-1885 en remplacement des fortes chaloupes, lourdes et incommodes mal adaptées aux conditions des Bancs. Ces embarcations à clins à 4 virures et à font plat mesurent (plan Le Bot p. 47) 5,95 m de long et 1,78 m de large ; leurs trois bancs et leurs trois cloisons étaient amovibles pour permettre leur empilement. Ils se manœuvrent grâce aux paires d'avirons de frêne, ou bien en gréant deux voiles au tiers et un foc. Leur équipage était de deux hommes, le patron et l'avant de doris. Les lignes, disposées dans des mannes, sont longues de 3000 m et portent 2000 hameçons. Chacune est tendue, le soir, entre une ancre et son orin, et une bouée numérotée. Leur relève s'effectue le lendemain matin au petit jour. Un doris portait environ 5 quintaux de morues, soit 250 poissons. "
"Une “dorissée” désigne la pêche d’une journée, l’ensemble des morues contenues dans le doris qui seront, une à une, comptées et dont le nombre sera reporté sur le carnet personnel. Le doris est l’étalon de mesure de la morue pêchée.
Départs et arrivées des doris, chaque jour répétés à l’identique, sont autant de repères temporels constituant un temps pensé et vécu de la même manière par tous les membres de l’équipage. Mais, parfois le rythme est troublé : un doris manque... " Florence Levert.
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—Concernant Étables, le site de l'Inventaire indique que la commune a un riche passé maritime lié à la Grande Pêche, qui se confond avec celui du Portrieux et de Binic. Les Tagarins ont largement participé aux campagnes de Terre-Neuve et d'Islande en fournissant nombre de marins et d'armateurs à cette épopée maritime qui a fortement marqué l'histoire du Goëlo (Ruellan, Mahéas).
La chapelle Notre-Dame-d'Espérance à Etables-sur-mer, qui date de 1850 sur la falaise de Vauburel conserve des ex-voto offerts par des pêcheurs terre-neuvas et islandais.
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Conclusion : au moment où cette verrière fut peinte, la Grande Pêche vient de connaître son apogée et amorce son déclin. Pierre Loti a publié Pêcheur d'Islande en 1886, et Théodore Botrel créera La Paimpolaise en 1895.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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A gauche : le Christ. Pêche en doris.
a) l'inscription
Le Christ, sur une nuée et dans une gloire, trace une bénédiction. La banderole porte les mots DUC IN ALTUM ... LAXATE RETIA VESTRA IN CAPTURAM
Il s'agit du verset évangélique Luc 5:4 "Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher".
La citation est donc particulièrement adaptée à la situation, j'en donne donc le texte élargi.
duc in altum et laxate retia vestra in capturam et respondens Simon dixit illi praeceptor per totam noctem laborantes nihil cepimus in verbo autem tuo laxabo rete ...
"Il vit au bord du lac deux barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait la foule.Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit: Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Car l'épouvante l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d'hommes. Et, ayant ramené les barques à terre, ils laissèrent tout, et le suivirent."
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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b) la scène de pêche.
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En arrière-plan se voit une goélette à huniers à trois mâts, sous voile. (trois phares auriques, deux huniers sur le mât de misaine, et trois focs (trinquette, foc et clin foc). Puis une goélette à huniers, au mouillage, se préparant à hisser un doris grâce à un palan frappé sur la bôme.
Au premier plan, le patron tient l'extrémité d'une ligne lovée dans la manne.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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A droite, la Vierge devant une scène de pêche à la ligne, et un naufrage.
La Vierge, placée sur et dans une nuée, trace une bénédiction. Les banderoles portent deux extraits d'un cantique : AMICA STELLA NAUFRAGIS signifie "étoile amie des naufragés" et
TUTAM RECLUDE SEMITAM "ramenez-nous dans la voie que nous avons perdue."
Ils proviennent des Matines de l'Office de l'Immaculée Conception :
Praeclara custos Virginum,
Intacta mater Numinis,
Cœlesti aulae janua,
Spes nostra, cœli gaudium,
Inter rubeta lilium,
Columba formosissima,
Virga e radice germinans
Nostro medelam vulneri,
Turris draconi impervia ,
Amica Stella naufragis ,
Tuere nos a fraudibus ,
Tuaque luce dirige.
Erroris umbras discute ,
Syrtes dolosas amove :
Fluctus tot inter deviis
Tutam reclude semitam.
Jesu , tibi sit gloria Qui natus es de Virgine ; Cum Pâtre et almo Spirilu lu sempiterna saecula. Amen
"Protectrice illustre des vierges, Mère immaculée de Dieu, porte des célestes palais, notre espoir et la joie du ciel, Lys épanoui parmi les épines, colombe pleine de beauté, Vierge dont le sein produit celui qui guérira nos plaies; Tour inaccessible au serpent infernal, étoile amie des naufragés, défendez-nous contre les ruses de l'enfer, et dirigez-nous par votre lumière; Dissipez les ténèbres de l'erreur, écartez les écueils trompeurs, et malgré la fureur des flots, ramenez-nous dans la voie que nous avons perdue."
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Le choix s'est donc judicieusement porté sur des passages particulièrement adaptés à la situation dépeinte.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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La scène maritime décrit la technique de pêche à la morue depuis le bord, avec des lignes à main.
Au pied de hautes falaises (Islande ?), l'embarcation au premier plan est une chaloupe dont on aperçoit le navire à huniers en arrière. Sept pêcheurs sont représentés, les uns en cirés et suroît, les autres en uniforme bleu et béret à pompon. Ils ramènent à bord les voraces morues attrapées par leurs lignes.
A droite, peint en grisaille, sur un navire en perdition, des marins appellent des secours, et se tournent vers la Vierge.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Au milieu : les marins revenus à terre après la campagne de mer rendent grâce à Notre-Dame.
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L'inscription de la banderole porte les mots AVE MARIS STELLA "Salut, étoile de la mer". Le titre de cet hymne très ancien (IXe siècle) est idéal pour les marins, qui entonnent le cantique lors des pardons et bénédictions ou invoque sous ce nom la Vierge dans leurs chapelles du littorales.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Du coté gauche, nous voyons bien quatre marins, pieds nus, réaliser le vœu auquel ils se sont engagés.
L'un est à genoux, bonnet à terre, vêtu de la vareuse et du pantalon de toile de la Marine. les trois autres, dans une tenue équivalente, tiennent des cierges et écoutent le prêtre (le recteur). Ce dernier, qui porte l'étole et le manipule, tient en main gauche un objet que je n'identifie pas.
Derrière l'autel, la statue de Notre-Dame-de-la-Cour sous son dais, telle qu'on la connaît aujourd'hui, mais dans son emplacement d'alors sur la verrière est.
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Du coté droit, la scène est plus triste, car un homme âgé est à genoux, une mère de deux enfants est accompagnée d'une femme en larmes : tout indique qu'un marin n'est pas revenu de mer et qu'il laisse deux orphelins. A l'arrière-plan, un prêtre, un moine, et un marin.
Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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LE TYMPAN.
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Il porte les Litanies du Sacré-Cœur :
COR JESU FORNAX ARDENS CARITATIS
Cœur de Jésus, brasier brûlant de charité
COR JESU PROPITATIO PRO PECCATIS NOSTRIS
Cœur de Jésus, qui avez expié nos péchés
COR JESU DIVES IN OMNES QUI INVOCANT TE
Cœur de Jésus, généreux envers tous ceux qui vous invoquent
COR JESUS SPES IN TE MORENTIUM
Cœur de Jésus, espoir de ceux qui meurent en vous
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Si ma vue est bonne, les armoiries papales de Léon XIII (d'azur au cyprès de sinople ...) sont en sommité au dessus du nimbe du Christ
Les armoiries épiscopales de Mgr Fallières d'azur au calice d'or sont placées à gauche, avec la date de 1895.
Les armoiries épiscopales qui évoquent celles de l'évêque de saint-Brieuc Jean Prégent (mort en 1472), — théoriquement d'azur à la fasce d'or accompagné de trois molettes de même — sont placées à droite. On les retrouve, dans leur version correcte sur le pignon extérieur, au sommet de la baie 4 dont il est le commanditaire, et sur la maîtresse-vitre.
Quatre monogrammes attendent un amateur d'énigmes : HF / BV / HR / BP.
Quatre blasons couronnés attendent également un amateur d'héraldique. En troisième position, ce sont celles, d'argent fretté de gueules de 6 pièces, au franc quartier , de la comtesse de Kergariou, donatrice pour la restauration de la maîtresse-vitre
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Verrière du Pèlerinage des marins (Champigneulle, 1902), baie 6, chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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SOURCES ET LIENS.
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https://chapellelantic.weebly.com/
http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/inventaire/binic/Geoviewer/Data/HTML/IM22005564.html
— Abbé Jean Kerlévéo, Paimpol au temps d'Islande, Lyon, Chronique Sociale de France, 16, rue du Plat, 1944, 2 vol. in-8°, xin-348 et 426 pages.
— Conditions de vie des pêcheurs d'Islande entre 1850 et 1935
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conditions_de_vie_des_p%C3%AAcheurs_d%27Islande_entre_1850_et_1935
— BINIC GRANDE PECHE
http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/inventaire/binic/Geoviewer/Data/HTML/IM22005527.html
— ETABLE-SUR-MER
http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/inventaire/etables/Geoviewer/Data/HTML/IM22005610.html
— M. BRONKHORST 1927, La pêche à la morue, Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes, Archive Institutionnelle de l'Ifremer.
http://archimer.ifremer.fr/doc/1927/publication-2205.pdf
— LACROIX Louis (Capitaine au long-cours), 1949 - Les derniers Voiliers Morutiers Terreneuvas, Islandais, Groenlandais. Luçon, Pacteau imp. 1949, in-8° , couv. illustrée, de vi-314 pp. + 129 illustrations (cartes & planches).
— LE BOT, Jean, 1990. Les bateaux de la Bretagne Nord aux derniers jours de la voile. Grenoble : Glénat, 1990, .
— QUERRE, Christian. La grande aventure des Terre-Neuvas de la baie de Saint-Brieuc. Saint-Brieuc : éditions du dahin, 1998.
QUERRE, Christian, LERIBAUX, Philippe. Souvenirs de Binic (1900-1960). Binic : éditions du Dahin, 2004, p. 210-233.
—Exposition Doris
http://www.culture.gouv.fr/documentation/ccmf/fr/decouvrir/expositions/doris/doris2.htm
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