Zoonymie des Odonates. Avant l'ère des noms, les enluminures de Jean Bourdichon dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne.
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Voir aussi :
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Zoonymie des Odonates. La période pré-linnéenne. Le nom "Demoiselle" (1682).
Zoonymie pré-linnéenne des Odonates : origine du nom de genre Libellula, Linnaeus, 1758.
Zoonymie des odonates. Le nom de genre Aeshna Fabricius 1775.
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I. PRÉSENTATION DU MANUSCRIT.
Souvent appelé Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne, ce livre d'heures a été commandé par la reine Anne de Bretagne à l'enlumineur Jean Bourdichon, et réalisé de 1503 à 1508. Il est conservé actuellement à la Bibliothèque nationale de Paris (Ms. lat. 9474). Les images sont disponibles sur la base Mandragore et sur Gallica de la BNF.
Une réplique du même atelier datant de 1515 est conservée au Pierpont Morgan Library MS M 732, avec 96 enluminures botaniques avec dénomination.
Les Grandes Heures ont donné lieu à des répliques postérieures, dont trois exemplaires sont de conception très voisine :
Heures Holford, Pierpont Morgan Library, New York, manuscrit M. 732 (1515, avec 96 enluminures botaniques avec dénomination )
Alors que la première réplique est présenté comme « un double des Grandes Heures » par Delisle, les deux suivantes ont les mêmes bordures florales, mais les peintures sont présentées dans des tabernacles à corniche dorée compliquée (F. Avril).
L'ouvrage, de 30,5 cm par 20 cm, est constitué de 476 pages en latin dont 49 grandes miniatures en pleine page et 337 enluminures marginales. Il est remarquable par le travail d'enluminure de chaque marge de page, sur lesquelles figure la représentation réaliste sur fond doré de 337 plantes légendées en latin et en français. On y trouve des fleurs, cultivées ou sauvages, des arbustes, quelques arbres, et une grande diversité d'insectes et de petits animaux de la campagne. Les insectes représentés sont des papillons de jour et de nuit, libellules, sauterelles, chenilles, coccinelles, mouches, abeilles charpentières, grillons, perce-oreille, bourdons, gendarmes, lucanes.
Les petits animaux représentés sont des serpents, lézards, orvets, grenouilles, tortues, écureuils, escargots, lapins, singes, araignées.
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II. LA BOTANIQUE DES GRANDES HEURES D'ANNE DE BRETAGNE.
Les 337 dessins de plantes, sont pour la plupart réalistes et aisément identifiables. Quelques-unes sont fantaisistes, et parfois des fleurs blanches sont peintes en bleu. L'immense intérêt de ce manuscrit pour l'histoire des plantes, qui réside dans sa date, au plus tard 1508, a été remarquée par Antoine de Jussieu en 1722, qui en a donné une étude critique botanique. Les identifications botaniques sont aidées par le fait que chaque plante est accompagnée de son nom vernaculaire et de son nom latin, mais ces noms créent aussi des difficultés propres. Les déterminations ont été complétées par Joseph Decaisne puis par Jules Camus en 1894.
Voir :
http://uses.plantnet-project.org/fr/Livre_d%27heures_d%27Anne_de_Bretagne.
http://www.plantillustrations.org/volume.php?id_volume=6863&mobile=0
Néanmoins, il ne semble pas que la préoccupation des auteurs ait été de s'interroger sur les sources d'inspiration de l'enlumineur ou des commanditaires royaux, ni de se livrer à une étude philologique des noms de plante, ni encore de replacer ce manuscrit dans le cursus de l'histoire des sciences de la nature.
Néanmoins, le travail réalisé par Jules Camus va fournir une base documentaire pour l'analyse zoologique, qui reste à réaliser.
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III. LA ZOOLOGIE DES GRANDES HEURES D'ANNE DE BRETAGNE.
Si les botanistes se sont intéressés à ce témoignage unique et particulièrement précoce de leur science, il en va tout autrement des zoologistes, puisque je n'ai pu trouver aucun dénombrement, et, a fortiori, aucune tentative d'identification systématique des espèces animales peintes par Bourdichon.
Parmi les espèces représentées, les papillons et les libellules l'emportent largement, et le peintre a placé sur presque chaque enluminure soit des papillons, soit des libellules. C'est donc l'Entomologie qui a jusqu'à présent dédaigné une source majeure de documentation iconographique.
Hâtons-nous de donner la justification de cette carence : pour des savants, les insectes représentés sont encore, à première vue, des créatures décoratives non réalistes. Les identifications ne pourraient descendre, au mieux, en dessous de la précision sur la Famille, mais non reconnaître le Genre et encore moins l'Espèce peinte.
Une autre raison, majeure, de ce désintérêt est que le manuscrit n'était pas consultable, sauf à être autorisé à se rendre à la BnF. Des reproductions ont circulé au XIXe siècle, avec des planches en noir et blanc ou en couleur, mais rien celles-ci ne permettent pas facilement l'examen des insectes, qui ne sont que des détails accessoires des enluminures botaniques. Le manuscrit fut numérisé par la BnF et son site Gallica en novembre 2012, et ce n'est qu'à cette date que l'examen entomologique des peintures furent réellement possible pour le public.
En outre, puisque les noms vernaculaires et latins ne concernent que les plantes, nous sommes privés de toute indication zoonymique, c'est à dire de tout indice permettant la détermination des espèces des insectes dépeints. Ce qui n'est guère étonnant puisque ceux-ci ne furent nommés que par la nomenclature linnéenne, à partir de 1758.
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Ces raisons m'avaient amené, lors de l'étude pré-zoonymique des Lépidoptères, à délaisser ce manuscrit.
Je me décide aujourd'hui à y rechercher les insectes de l'Ordre des Odonates (communément "Libellules").
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On sait que cet ordre se sub-divise en deux sous-ordres, celui des Anisoptères et celui des Zygoptères. Dans le langage courant, les anisoptères sont appelés libellules tandis que les zygoptères sont appelés demoiselles.
Les Anisoptères (Libellules au sens strict, Dragonfly en anglais) sont caractérisés par de gros yeux généralement joints au-dessus de la tête et un corps allongé, par des ailes antérieures et postérieures de formes différentes (plus large à la base pour les postérieures) et qui restent dans une position perpendiculaire au corps au repos.
Les Zygoptères (Demoiselles en français, Damselflies en anglais) ont un corps plus grêle, des ailes à peu près égales et repliées au repos à la verticale (sauf chez les Lestidae qui les gardent semi-étalées), des yeux non contigus.
Cette opposition entre des Anisoptères massives et aux ailes placées comme celles des avions, et les Demoiselles fines comme des aiguilles et aux ailes en hélicoptères, si elle est caricaturale, nous donne un bon moyen pour savoir si, dans cette premier "herbier" fidèle à la réalité, les Libellules respectent cette partition, ou si l'artiste a donné libre cours à son imagination sans tenir compte de la réalité naturelle.
Après avoir passé une après-midi à tourner les 377 feuillets numérisés et à zoomer sur les Odonates, je fus "vite" fixé. J'avais dans mon filet 91 spécimens, que je classais dans ma boite de collection en 55 "avions" et 36 "hélicoptères". 55 Anisoptères et 36 Zygoptères.
Soixante-et-un étaient de couleur bleu azur, les autres étaient jaunes, ou rouge-orangé, ou noir et jaune. La présence des ombres du corps ou des ailes, ou bien le fait que les ailes, dans de nombreux cas, sortaient du champ de la feuille de dessin, et débordaient dans les marges, laissaient penser que le peintre (il s'agit de Jean Bourdichon) avait travaillé d'après nature, avec des papillons, des criquets et des libellules qui étaient venus de poser sur les plantes qu'il avait mission de représenter. (Bien-sûr, les planches qui comportaient des singes endormis au pied des plants gâchaient cette certitude). On pouvait croire qu'on allait y reconnaître des espèces bien précises, malgré certaines bizarreries qui montraient que le peintre était un artiste, et non un naturaliste. La plus choquante était la présence de longues antennes en crosse, peut-être du meilleur effet, mais qui n'avaient rien à voir avec les courtes antennes fines comme des cheveux des Odonates. L'abdomen effilé de nombreux spécimens, dépourvu de tout appendice anal ou de tout cercoïde, était troublant. Malgré le nombre élevé des individus récoltés, il était manifeste que l'on avait repris la même figure pour la placer soit en haut, soit en bas, soit à droite, soit en miroir à gauche, mais que la diversité des espèces ne s'en trouvait pas accrue.
D'ailleurs, hormis dans un cas, toutes les ailes étaient transparentes, ce qui excluait d'emblée que les Calopteryx fassent partie des modèles.
Les ptérostigmas, ces "taches" sombres mais parfois colorés de l'extrémité du bord antérieur des ailes, étaient bien peints, au nombre de quatre, mais de manière stéréotypée.
Il était évident qu'aucun entomologiste n'accepterait de prononcer la moindre détermination d'espèce, voire de genre, et qu'il allait falloir se contenter d'approximations et de vagues évocations.
Mais il était aussi évident que le peintre, s'il n'avait pas reproduit la nature dans un souci de fidélité ( il faudra attendre cette révolution du regard introduit par Joris Hoefnagel soixante-dix ans plus tard), ne s'était néanmoins pas affranchi de toute exigence de respect du réel. Et qu'un pas important avait été franchi ici, dans le sillage de la volonté de reproduire fidèlement les spécimens de plante, pour montrer les insectes pour eux-mêmes, comme objet d'étude.
Jean Bourdichon avait, dans ses enluminures, rompu avec les images décoratives marginales de papillons et de libellules qui ne sont pas rares dans les marges des Livres d'Heures.
De même, les insectes ne portaient aucune valeur symbolique ou allégorique, et ils n'avaient aucun rapport avec le texte (des oraisons) qu'ils illustraient.
Or, les autres peintures de Bourdichon ne donnent pas d'exemples d'un tel souci naturaliste, où les objets naturels sont le sujet de l'enluminure, et non son détail marginal cocasse ou ornemental. De même, les autres Livres d'Heures d'Anne de Bretagne (Petites Heures NAL 3027 ou Très Petites Heures NAL 3120) n'offrent pas non plus de figures semblables, qui montreraient que ces insectes et cet herbier relevaient d'une préoccupation naturaliste de la reine de France. Sous quelles influences cet herbier peint et ces animaux prenaient-ils soudain, dans une effraction spectaculaire de l'orée du XVIe siècle, la première place ?
Avant de tenter de répondre à cette question, je devais d'abord rechercher si, dans la littérature scientifique en ligne, quelqu'un, de préférence un entomologiste, avait reconnu dans ces 88 spécimens peint, un indice de détermination.
Le seul résultat est un passage d'un texte de l'immense spécialiste des Odonates P. S Corbet, qui écrit en 1991 :
"Plus tard, nous trouvons des libellules joliment peintes sur une Bible de Gutenberg de 1453 (Rudolf, 1991), et dans certains bréviaires médiévaux, par exemple le Bréviaire Grimani ((Conci & Neilsen, 1956), le Bréviaire de Belleville de l'atelier de Jean Pucelle à Paris (Hutchinson, 1978) et le Livre d'Heures d'Anne de Bretagne illustré par Jean Bourdichon (Frain, 1989). En Europe, il faudra l'invention de l'imprimerie et le libération intellectuelle de la Renaissance pour révéler ce que les observateurs contemporains connaissaient sur les Libellules". (Trad. lavieb-aile)
L'auteur mettait sur un même plan les Odonates illustrés dans le Bréviaire de Belleville de 1323-1326, dans une Bible de Gutenberg de 1453 conservée à la Staatsblbliothek Preussischer Kulturbesitz de Berlin, dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne de 1503-1508, et dans le fameux Bréviaire Grimani de 1510-1520, tous regroupés dans les temps médiévaux.
Or, la libellule enluminée au folio 781v du Bréviaire Grimani a été identifiée comme étant l'Aeschne bleue Aeshna cyanea, alors qu'aucune détermination d'espèce n'a pu être prononcée pour les manuscrits ou ouvrages précédents. Bien qu'aucun recensement des Odonates représentés dans l'art, ou plus étroitement dans les manuscrits à peintures, n'ait été mené, il s'agit peut-être de la première représentation d'Odonate déterminée jusqu'au niveau de l'espèce.
Je rappelle que la détermination peut descendre en précision au niveau de l'Ordre des Odonates — on reconnait des libellules dès l'Age du Bronze—, du Sous-ordre, de la Famille, du Genre et de l'Espèce.
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Il est possible d'aller au delà des analyses de P.S. Corbet sur l'histoire de l'Odonatologie, et sur l'histoire des Illustrations entomologiques, en remplaçant les listes d'exemples d'illustrations médiévales dispersées par la recherche d'un axe évolutif, au cours duquel le regard qui se porte sur l'objet d'histoire naturelle s'affine et l'exigence de l'artiste et l'attente du commanditaire progressent. Le travail de Jean Bourdichon pour les Grandes Heures s'inscrit dans cette progression sur laquelle je place en guise de jalon :
- les libellules des marges des enluminures médiévales peintes par Jean Pucelle (et par beaucoup d'autres artistes du XIIIe au XVe siècle), essentiellement décoratives,
- celles du Bréviaire Grimani au premier quart du XVIe siècle sont (avec indulgence) déjà exactes et réalistes par rapport au modèle naturel,
- celles de Joris Hoefnagel au dernier quart du XVIe siècle, qui sont si précises qu'elles pourront être citées comme sources par Linné dans ses définitions d'espèces.
Autrement dit, au delà de la déception de ne pas pouvoir déterminer les modèles naturels utilisés par Jean Bourdichon pour les Grandes Heures, il pourrait être très excitant de percevoir dans ses peintures la gestation d'une représentation scientifique progressivement en cours, et d'y reconnaître un stade pré-naturaliste : suffisamment attentive à la Nature pour placer des caractéristiques d'espèces réelles, mais suffisamment désinvolte et fantaisiste pour les mélanger indifféremment à d'autres caractéristiques contradictoires, comme les longues antennes par exemple.
Ainsi, la libellule du folio 115r (supra) perd toute crédibilité avec ses antennes de papillon ou de zygène, son abdomen dépourvu d'appendices et la dilatation du tiers inférieur de cette abdomen.
Nous sommes loin de l'Aeshna cyanea qui est reconnue dans l'enluminure du Bestiaire Grimani peint moins de dix ans après ces Heures, et que Joris Hoefnagel a peint avec une précision microscopique ensuite pour le volume Ignis. Mais nous sommes loin aussi de la "libellule" à trois paires d'ailes peint sur un Bréviaire franciscain vers 1430 : je place les quatre stades suucessifs :
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I. Bréviaire franciscain de 1430.
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II. Jean Bourdichon.
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III. Bréviaire Grimani.
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IV. Hoefnagel.
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UNE LIBELLULE IDENTIFIABLE MALGRÉ TOUT ?
Je propose de reconnaître dans la libellule peinte au folio 45v un mâle immature de Libellula depressa Linnaeus 1758.
Elle est vue de dessus, de trois-quart, posée sur la base d'un plant.
Le texte : l'Office de la Vierge :
Deus, qui de beatae Mariae Virginis utero Verbum tuum, Angelo nuntiante, carnem suscipere voluisti: praesta supplicibus tuis; ut, qui vere eam Genitricem Dei credimus, eius apud te intercessionibus adjuvemur. Per eúmdem Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti
La plante.
Il s'agit du Lierre terrestre Glechoma Hederacea , L. 1753. La bordure est surmontée du nom latin EDERA TERRESTRIS (cf le Botanicon de Theodor Dorsten 1540 page 144) alors que le nom français est inscrit en dessous : QUE DIEU MARCHA. La seule justification de ce dernier nom est la citation biblique du Livre de Jonas 4:6 et praeparavit Dominus Deus hederam et ascendit super caput Ionae "Le Seigneur Dieu fit naître alors un lierre, qui s'éleva au-dessus de la tête de Jonas, pour l'ombrager". Le Lierre est aussi en relation avec le dieu Bacchus / Dionysos, dieu couronné de lierre car il fut caché, enfant, sous cette plante par les nymphes. voir Daléchamps 1615
. On peut noter que ce nom vernaculaire pourtant très précieux car il ne sera pas repris, n'a pas suscité la curiosité des chercheurs.
Les insectes.
La libellule est accompagnée d'un papillon à ocelle, imaginaire.
Libellula depressa.
L'enluminure montre d'un Anisoptère de couleur brun jaune. Libellula depressa, que j'identifie, est reconnaissable par son abdomen particulièrement large et aplati ou "déprimé", qui lui a donné son nom. Cet abdomen est bleu azuré chez le mâle mature, mais brun avec des bords jaunâtres chez la femelle et le mâle immature. La partie antérieure du thorax porte deux larges bandes blanchâtres bien représenté par Bourdichon. Surtout, il a bien indiqué les marques noirâtres de la base des ailes, celle des ailes antérieures étant en barre et celle des postérieures en triangle. Les yeux de l'insecte en naturel sont, comme ici, brun-verts mais moins contigus qu'il n'est ici dessiné. Les quatre ptérostigmas sont effectivement noirs et rectangulaires. L'aile postérieure est élargi à sa base, comme il se doit.
Je compte, exactement, dix segments. Le dernier est recourbé vers le haut. L'artiste n'a pas représenté les appendices anaux. Il faut bien dire que sur les différentes photos en ligne, ils sont parfois bien discrets.
Mes guides (K.D.B. Dijkstra et Grand-Boudot) me montrent des femelles à l'abdomen plus larges que ceux des mâles immatures, je fais donc l'hypothèse d'un mâle, mais si on me conteste cela et qu'on m'accorde la détermination de l'espèce, je serais déjà comblé.
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L'INFLUENCE DE L'ÉCOLE DE GAND-BRUGES ?
Peintre de quatre rois (Louis XI, Charles VIII, Louis XII puis François Ier), Jean Bourdichon (1457-1521) est le type même de l'artiste officiel, réalisateur avant tout d'ouvrages de luxe d'une exécution raffinée. Ce sont ses manuscrits enluminés, particulièrement ses œuvres de maturité comme les Grandes Heures d'Anne de Bretagne (vers 1503-1508), le Missel de Jacques de Beaune (entre 1506 ou 1509 et 1511), les Heures de Frédéric III d'Aragon, entre 1501 et 1503 (Bibliothèque nationale), qui font sa renommée actuelle. Tourangeau manifestement formé auprès de Fouquet et de son fils le Maître du Boccace de Munich, dont il garde l'équilibre classique et les formes pleines, il s'éloigne de lui par sa conception de la peinture plus décorative qu'attachée au réel : c'est un auteur d'images d'une grande beauté formelle plus qu'un novateur inspiré. (D'après Wikipédia)
Mais c'est l'influence de l'école de Gand-Bruges qui est ici déterminante, par ses bordures à fleurs et insectes, déjà présents chez Hans Memling et Gérard David.. C'est dans les années 1470-1480 que l'école ganto-brugeoise se tourne vers plus de naturalisme. Bourdichon s'y serait formé en reprenant et appliquant les armes du roi Louis XII sur une centaine de manuscrits de la bibliothèque de Louis de Bruges, seigneur de la Gruuthuyse.
Il est remarquable, pour notre sujet, que les principaux artistes de cette école ont participé au Bréviaire Grimani : Gérard Horenbout, Gérard David, Alexandre Bening et son fils Simon Bening (1483-1561). C'est à ce dernier qu'est attribué le folio 781v du Bréviare Grimani, avce son Aeshna cyanea.
Les Livres d'Heures de cette école offrent beaucoup d'exemples de libellules :
a) Le Livre d'Heures à l'usage de Rome (XVe siècle) de Beinecke Rare Book and Manuscript Library, MS 287 fol. 161v
https://brbl-dl.library.yale.edu/vufind/Record/3433117?image_id=1025452
b) Le" Bréviaire" (ou plutôt Livre d'Heures) du Brukenthal Museum à Sibiu, en Roumanie, fut réalisé au début du XVIe siècle en Hollande par le Maître des scènes de David du Bréviaire Grimani. Parmi ses 92 enluminures se trouvent beaucoup de libellules.
http://www.brukenthalmuseum.ro/breviar/index_en.htm
Mais ce sujet de l'influence des peintres de Bruges sur la représentation de la Nature étant trop vaste, je l'interromps ici.
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Liste descriptive des 91 Odonates représentés sur les enluminures des Grandes Heures d'Anne de Bretagne.
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Folio 11v : Anisoptère bleu ATY (Abdomen, Thorax et Yeux). Abdomen cylindrique, bleu à lignes jaunes. Extrémité des ailes foncées ou bleutées. Quatre ptérostigmas noirs.
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13v : Anisoptère bleu AYT, marques jaunes en cupules sur l'abdomen et le thorax, lignes dorées sur le bord antérieur des ailes, quatre ptérostigmas noirs. Queue effilée. [ Aeshna ?? ]
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25r : Anisoptère, abdomen noir à marques jaunes en cupules. Thorax rouge bordeaux à marques jaunes en cupules. Yeux verts. Quatre ptérostigmas noirs. Antennes blanches terminées en boule. [Cordulegaster ??]
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31r : Zygoptère rouge, abdomen rouge à 10 segments, thorax rouge, yeux noirs, pas de ptérostigmas, dernier segment bien détaillé . Un pyrrhosoma nymphula aurait les yeux rouges.
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32r : Anisoptère bleu ATY, thorax ovoïde, quatre ptérostigmas noirs, appendices du dernier segment détaillés.
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32v : Anisoptère abdomen et thorax noir à marques jaunes en cupules, yeux bleus, pas de pterostigmas, dernier segment effilé. [Cordulegaster ? ?]
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34r (sup) : Zygoptère bleu; grandes antennes recourbées.
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34r (inf). Zygoptère bleu ATY, thorax ovoïde, quatre ptérostigmas noirs.
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35v : Zygoptère bleu ATY, thorax ovoïde, quatre ptérostigmas noirs..
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37r : Zygoptère bleu ATY, abdomen annelé.
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39v : Zygoptère rougeâtre, jaune et bleu, thorax et yeux bleus, quatre ptérostigmas noirs.
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44v : Anisoptère abdomen bleu à traits jaunes dernier segment effilé.
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45r : Anisoptère bleu ATY (Abdomen, Thorax et Yeux), quatre prétostigmas bruns, dernier segment détaillé.
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45v : Anisoptère, abdomen plat jaune annelé (dix ou onze segments), thorax jaune, yeux jaunes, tache noire en triangle à la base des ailes, quatre ptérostigmas noirs, [Libellula depressa mâle immature ?? ]
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46r : Anisoptère bleu ATY, base et extrémité des ailes bleues, ptérostigmas rectangulaires noires, queue fourchue, antenne terminée en massue. Une seule paire d'ailes visible.
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53r : Anisoptère abdomen jaune à triangles médians noirs, thorax ovoïde bleu, yeux bleus, 4 ptérostigmas noirs, dernier segment détaillé.
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57r : Anisoptère bleu ATY , « queue » fourchue, 4 ptérostigmas noirs..
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65v: Zygoptère bleu ATY, thorax ovoïde, 4 ptérostigmas noirs, queue fourchue.
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66v: Zygoptère bleu ATY, thorax ovoïde, 4 ptérostigmas grisâtres, queue fourchue.
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75v: Zygoptère bleu ATY, abdomen cylindrique annelé, thorax ovoïde ponctué, ptérostigmas noirs, dernier segment à appendices, longues antennes en crosse comme les Zygènes
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77r : Anisoptère bleu ATY, thorax ovoïde, 4 ptérostigmas,
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78v : Anisoptère bleu ATY, abdomen plat, 4 ptérostigmas, [Orthetrum coerulecens ??? ].
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84v: Zygoptère bleu ATY queue fourchue, antennes en crosse.
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86v: Zygoptère bleu ATY queue fourchue.
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88r: Zygoptère bleu ATY , reflets jaunes sur le thorax, queue fourchue.
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90v: Zygoptère Rouge-rouille ATY queue fourchue.
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95v : Anisoptère, abdomen orangé annelé, jaune dessous, thorax orangé, yeux noirs ptérostigmas noirs, derniers segments effilés, antennes en crosse.
Note : pour l'entomologiste Jacques Jouannic, cet insecte, comme les suivants aux caractères semblables, abdomen pointu, longues pattes, parfois tête de mouche, ... sont des Tipules. Communic. pers. sept. 2018. Il ajoute :
" il serait bon de rajouter parmi les critères que les tipules sont des diptères et sont toujours représentées avec une seule paire d'ailes, contrairement aux odonates qui en ont 2 paires.
La différence se voit très bien sur le folio 109r.
Pour bien voir la différence je pense qu'on peut comparer les représentations (qui se suivent avec les mêmes couleurs) des folios 129v (odonate) et 131v (tipule).
[A noter aussi que certains zygoptères ont parfois les ailes superposées et sont représentés (folio 113v par ex.) avec seulement 2 ailes].
Cela me semble, désormais, évident !!
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96r : Anisoptère bleu ATY et jaune, queue fourchue.
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99r: Zygoptère bleu ATY, ptérostigmas bleuâtres, queue fourchue.
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100r : Anisoptère Abdomen et thorax jaune et noir, yeux noirs, pattes jaunes, ptérostigmas, derniers segments effilés, [Libellula depressa ??]
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105r: Zygoptère bleu ATY queue fourchue.
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108r : Anisoptère bleu ATY thorax ovoïde, ptérostigmas noirs, queue fourchue.
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109r (sup) : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue.
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109r (inf.) : Anisoptère jaune rayé de noir, queue pointue
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110r : Anisoptère bleu Abdomen et thorax bleus marquées de cupules jaunes , yeux verts, ptérostigmas pâles, segment inférieur effilée. .
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113r : Anisoptère abdomen jaune à triangles noirs, thorax et yeux bleus, ptérostigmas noirs, dernier segment détaillé.
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113v: Zygoptère abdomen et thorax rouges annelés de noir, yeux bleus, ptérostigmas noirs, antennes en crosse et à bouton.
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115r : Anisoptère bleu TY, Abdomen bleu à marques noires, quatre ptérostigmas, derniers segments effilés.
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115v : Zygoptère abdomen bleu à marques noires, queue effilée.
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117v : Anisoptère abdomen jaune annelé de noir, thorax jaune, yeux bleus, queue effilée.
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122r : Anisoptère abdomen jaune à triangles noirs, Thorax et yeux bleus.
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124v : Anisoptère jaune à raies et anneaux noirs, antennes en crosse, queue effilée.
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125v : Zygoptère abdomen bleu, antennes en crosse, queue fourchue.
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127r : Zygoptère bleu ATY, queue bifide, extrémités des ailes bleuâtres, pas de ptérostigmas.
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129r (sup) : Zygoptère bleu ATY, ptérostigmas noirs, dernier segment bifide.
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129r (inf) : Anisoptère abdomen et thorax noirs à marques et cupules jaunes, yeux bleus, quatre ptérostigmas noirs, extrémité inférieur de l'abdomen dilaté, antennes en crosse plumeuses. [Cordulegaster ??]
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129v : Anisoptère abdomen rouge à marques médianes noires en triangle, thorax et yeux rouges, quatre ptérostigmas noirs, "queue" bifide
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131v : Anisoptère rouge-orange annelé de noir, à ventre jaune, "queue" effilée, ptérostigmas noirs, antennes en crosses et à boutons.
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132r : Anisoptère bleu ATY, marques médianes dorsales noires et jaunes, " queue" aux appendices esquissés .
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132v : Anisoptère rouge ATY, marques noires et jaunes.
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133v : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue (en face d'un "Machaon" ).
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136r : Anisoptère bleu ATY, anneaux noirs, queue fourchue (avec une chenille évocatrice de celle de l'Euphorbe Hyles euphorbia)
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137r : Anisoptère rouge-orange ATY, marques triangulaires dorsales noires, ptérostigmas noirs, "queue" fourchue.
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138r : Anisoptère bleu ATY, marques jaunes en cupules, queue effilée.
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138v : Anisoptère bleu ATY, marques annelées noires, queue fourchue.
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139v (à droite) : Zygoptère bleu ATY , ptérostigmas noirs.
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139v ( à gauche) : Zygoptère bleu clair ATY, antennes en crosse
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141v : Zygoptère bleu ATY, "queue" fourchue, quatre ptérostigma noirs (en face d'un "Machaon").
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143r : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue.
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144v : Zygoptère rouge-orange ATY, marque noire longitudinale, quatre ptérostigmas "queue" fourchue, antennes en crosse.
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145r (sup) : Anisoptère bleu ATY, quatre pérostigmas, "queue" fourchue.
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145r(inf) : Anisoptère abdomen jaune à triangles médians dorsaux noirs, thorax et yeux orange, derniers segments effilés.
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150v : Anisoptère orange, queue effilée, antennes en crosse.
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151r : Anisoptère bleu ATY, thorax ovoïde, quatre ptérostigmas noirs, "queue" fourchue.
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153r (à droite) : Zygoptère orange ATY, marques dorsaux en triangles noirs "queue" fourchue.
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153r (à gauche) : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue.
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154r : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue.
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157r : Zygoptère bleu ATY, ptérostigmas, queue fourchue.
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160r : Anisoptère orange ATY, triangles dorsaux noirs, ptérostigmas, "queue" fourchue.
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160v : Anisoptère jaune-orange ATY, abdomen large, annelé, queue effilée
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164r : Anisoptère bleu ATY, queue fourchue.
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166r. Anisoptère bleu ATY, ventre jaune, quatre ptérostigmas noirs,
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170r : Anisoptère bleu ATY, ventre jaune, queue effilée, antennes en crosse.
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178r : Anisoptère bleu ATY, marques en cupules jaunes, ptérostigmas, derniers segments effilés, longues antennes.
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180r : Anisoptère bleu ATY, queue fourchue.
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184r : Zygoptère bleu ATY, ventre jaune, triangles noirs, queue fourchue, antennes en crosse.
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188r : Anisoptère bleu ATY, queue fourchue.
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190r : Anisoptère jaune ATY, queue effilée, antennes.
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196r : Anisoptère bleu ATY, anneaux noirs, ventre jaune, queue effilée, ptérostigmas, antennes.
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202r : Anisoptère bleu ATY, queue fourchue.
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208r : Anisoptère jaune ATY, , queue effilée, antennes.
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213r : Zygoptère bleu ATY, queue fourchue.
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220v : Anisoptère bleu ATY, marques jaunes en cupules, ptérostigmas, queue effilée, longues antennes.
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223r (à gauche) : Zygoptère bleu ATY, cupules jaunes, queue effilée, longues antennes.
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223r (à droite) : Anisoptère bleu ATY annelé, abdomen large aplati, antennes longues en crosse, queue effilée.
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229v : Zygoptère bleu ATY, ptérostigmas, "queue" bifide, longues antennes.
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233r : Anisoptère jaune ATY, abdomen élargi et annelé, queue effilée, longues antennes.
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233v : Anisoptère bleu ATY, marques dorsales noires et jaunes, pterostigmas noirs,, queue fourchue.
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234r : Zygoptère bleu ATY, anneaux dorés, queue fourchue.
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235v : Anisoptère orange ATY, abdomen élargi à marques noirâtres et jaunes dorsales, "queue" effilée, longues antennes à massues.
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236r : Anisoptère bleu ATY, ptérostigmas, "queue" fourchue.
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Résultats.
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Mon décompte est celui d'un amateur, certes plein de bonne volonté, mais qui ne rédige pas ici sa thèse de doctorat. Les professionnels vérifieront derrière moi. Ou pas.
Nombre total : 91 Odonates.
Si je prends comme critère (discutable) de considérer comme Anisoptères les espèces figurées ailes écartées et comme Zygoptères les espèces figurées ailes redressées, je compte 55 Anisoptères et 36 Zygoptères.
Je compte
91 Odonates : 55 Anisoptères et 36 Zygoptères
Couleurs.
Il y a 31 Anisoptères bleus, 13 Anisoptères jaunes, 3 Anisoptères noirs et jaunes, 8 Anisoptères rouges ou orangé.
Et 30 Zygoptères bleus, 6 Zygoptères rouge ou orangé.
Soit 61 "bleus", 13 "jaunes", 14 "orangés" et 3 "noirs et jaunes"
La prédominance des deux couleurs bleu et jaune (avec sa variante orange) est réaliste, correspondant à la distribution dans la nature, et à la coloration de nombreuses espèces entre mâles bleus et femelles jaunes. On remarque néanmoins l'absence de la couleur verte.
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SOURCES ET LIENS.
— GRANDES HEURES d'Anne de Bretagne LATIN 9474 HORAE ROMANUM
Numérisation du manuscrit Bnf latin 9474 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v
— Notice Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Grandes_Heures_d%27Anne_de_Bretagne
— Fac-similé CURMER 1841 :
Le Livre d'Heures de la Reine Anne de Bretagne: Traduit du latin et accompagné de notices inédites par l'abbé [Henri] Delaunay, volume 1
http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10800533_00098.html
Le Livre d'Heures de la Reine Anne de Bretagne: Traduit du latin et accompagné de notices inédites par l'abbé [Henri] Delaunay, volume 1 volume 2
https://books.google.fr/books?id=1xZKAAAAcAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
https://archive.org/details/lelivredheuresde01cath
—— Facsimilé Moleiro 2014 : commentaires rédigé par Marie-Pierre Laffitte (BnF), Georges Minois, Michèle Bilimoff (CNRS) et Carlos Miranda, AA.vv., Grandes heures d'Anne de Bretagne, Barcelone, M. Moleiro Editor, 2014, 397 pages, (ISBN 978-84-96400-99-3).
— AVRIL (François) et N. Reynaud, 1993, Les manuscrits à peintures, n° 164, p. 297-300, avec bibliographie.
— BILIMOFF Michele, Promenade dans des jardins disparus, Les plantes au Moyen Âge d'apres les Grandes Heures d'Anne de Bretagne, OUEST-FRANCE, 2001.
— BREVIAIRE GRIMANI
https://archive.org/stream/lebreviairegri00onga#page/n9/mode/2up
https://archive.org/stream/lebreviairegri00onga#page/164/mode/2up
https://archive.org/stream/lebreviairegri00onga#page/206/mode/2up
https://archive.org/stream/lebreviairegri00onga#page/240/mode/2up
http://marciana.venezia.sbn.it/sites/default/files/filemanager/file/UserFiles/File/Grimani-2.pdf
— CAMUS (Jules), « Les noms des plantes du Livre d'Heures d'Anne de Bretagne », Journal de Botanique, t. 8, no 19-23, 1894, p. 325-336, 345-352, 366-375, 396-401 https://www.biodiversitylibrary.org/item/18810#page/335/mode/1up
retranscription sur plantnet :
http://uses.plantnet-project.org/fr/Camus,_Livre_d%27heures_d%27Anne_de_Bretagne,_1894
Article permettant l'identification complète des plantes représentées
— DELISLE ( Léopold), 1913 Les Grandes heures de la reine Anne de Bretagne et l'atelier de Jean Bourdichon, E. Rahir,.
https://archive.org/details/mdu-rare-025674
http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1913_num_74_1_460890
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1910_num_54_3_72620
— DURRIEU Paul. L'enlumineur flamand Simon Bening. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 54ᵉ année, N. 3, 1910. pp. 162-169; doi : 10.3406/crai.1910.72606 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1910_num_54_3_72606
— GATIEN / GENDRE (Philippe), 2015, Un prince de l'enluminure , Jean Bourdichon, blog.
http://autourdemesromans.com/un-prince-de-lenluminure-jean-bourdichon-peintre-de-cour/
— KREN (Thomas), Scot McKendrick 2003, Illuminating the Renaissance: The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe Getty Publications, 1 juil. 2003 - 591 pages
https://books.google.fr/books?id=tyA2AgAAQBAJ&dq=%22thomas+kren%22+ghent-bruges&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
—OMONT ( H.), "Un document nouveau relatif à Jean Bourdichon", dans Bibliothèque de l'école des chartes, t. 73, 1912, p. 581-583
http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1912_num_73_1_460949
— MÂLE (Émile), 1902, « Trois œuvres nouvelles de Jean Bourdichon, peintre de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier », Gazette des beaux-arts, vol. 27, no 3, mars 1902, p. 185-203.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2031554/f216
— MONSERRAT (Victor J. ) 2016, LOS ARTRÓPODOS EN LOS LIBROS ILUMINADOS DE LA EDAD MEDIA EUROPEA Boletín de la Sociedad Entomológica Aragonesa (S.E.A.), nº58 (30/06/2016): 259–331.
https://www.academia.edu/26637740/LOS_ARTR%C3%93PODOS_EN_LOS_LIBROS_ILUMINADOS_DE_LA_EDAD_MEDIA_EUROPEA
— Bourdichon : Heures de Frederic d'Aragon BnF http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8427228j/f1.planchecontact
—REPLIQUES : Réplique des Heures d'Anne de Bretagne : Heures Holford, Pierpont Morgan Library, New York, manuscrit M. 732 (1515, avec 96 enluminures botaniques avec dénomination )
http://ica.themorgan.org/manuscript/thumbs/77418
— Réplique des Heures d'Anne de Bretagne : Heures Rothschild, Waddeson Manor, manuscrit 20 https://waddesdon.org.uk/the-collection/item/?id=1781
— Réplique des Heures d'Anne de Bretagne : Heures Gardner, à Boston, Gardner Museum, ms. 8 https://www.gardnermuseum.org/experience/collection/17646
— RUDOLF ( R.), 1991. Paintings of Zygoptera in the Gutenberg Bible of 1453. Odonatologica, 20 (1) : 75-78.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document;docid=591936
SUR SIMON BENING:
a) Simon Bening als landschapsminiaturist. Eigen stijl & evolutie binnen het oeuvre en zijn invloed op de ontwikkeling van het landschap in de schilderkunst van de zestiende eeuw. https://lib.ugent.be/fulltxt/RUG01/001/414/918/RUG01-001414918_2010_0001_AC.pdf
b)
http://manuscripts.org.uk/chd.dk/misc/ABGrim.html