Zoonymie des Odonates: Le nom Calopteryx splendens, (Harris, 1780).
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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes.
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Voir aussi :
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Zoonymie des Odonates : l'épopée de Atra-Hasis (XVIIIe siècle av. J.C).
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Zoonymie des Odonates. La période pré-linnéenne. Le nom "Demoiselle" (1682).
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Zoonymie pré-linnéenne des Odonates : origine du nom de genre Libellula, Linnaeus, 1758.
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Zoonymie des Odonates : le nom Libellula fulva Müller, 1764.
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Zoonymie des odonates. Le nom de genre Aeshna Fabricius 1775.
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Zoonymie des Odonates. Le nom d'Aeshna cyanea Müller, 1764, l'Æschne bleue.
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Zoonymie des Odonates : le nom de Brachytron pratense Müller, 1764.
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Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Calopteryx, Leach, 1815.
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Zoonymie des Odonates : le nom Calopteryx virgo Linnaeus, 1758.
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Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Brachytron Evans, 1845.
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Zoonymie des Odonates : le nom de genre Cordulegaster Leach 1815.
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Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Orthetrum, Newman 1833.
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Zoonymie des Odonates : le nom du genre Oxygastra Sélys-Longchamps, 1870.
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Zoonymie des Odonates. Le nom du genre Somatochlora, Sélys-Longchamps 1871.
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Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Sympetrum, Newman, 1833.
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Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Crocothemis Brauer, 1868.
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Zoonymie des Odonates : le nom de genre Leucorrhinia Brittinger, 1850.
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Résumé .
—Nom de genre : Calopteryx, Leach, 1815, Brewster's Edinb. Encycl. 9(1): 137. Le nom qui vient du grec kalos "beau" et pteryx "aile" signifie "qui a de belles ailes" en raison de la couleur métallique de celles-ci, surtout chez les mâles.
— Nom d'espèce : C. splendens, Harris 1780, Exp. Engl. Ins., :99 et pl. XXX fig.1. L'adjectif latin signifie "brillant, de couleur brillante", mais la description originale de Harris ne permet pas de préciser s'il qualifiait ainsi la tête et le corps "d'un très beau vert" ou le "nuage sombre" des ailes "d'un charmant bleu foncé".
— Synonyme : Libellula ludovicea Geoffroy in Fourcroy 1785. Le nom vernaculaire Lovisa donné par Linné en 1746 à l'espèce n°747 du Fauna suecica en l'honneur de la reine Louise-Ulrique de Suède a été adapté en français par Geoffroy en 1762 dans sa description du futur C. splendens. Fourcroy reprendra cette description en 1785 avec une dénomination binominale latine sous la forme de L. ludovicea.
— Noms vernaculaires français. Ces noms ont été d'abord "La Louise" [Geoffroy,1762, Hist. abr. ins. 2 :222], puis la "Caleptéryx Louise" [de Sélys-Longchamps, 1840, Monog. Libell.:131], et enfin le "Caloptéryx éclatant" [de Sélys-Longchamps, 1850, Rev. Odon. :138], nom repris aujourd'hui par tous les auteurs. Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.
— Noms vernaculaires étrangers :
En espagnol : LA LIBÉLULA AZUL, ou CABALLITO DEL DIABLO VERDE (Le petit cheval vert du diable).
En néerlandais : WEIDEBEEKJUFFER , "la Demoiselle des ruisseaux des près".
En frison : PRONK-BLAUYNSKE, BLAUWE FLINTERLIBEL,
En allemand : DIE GEBÄNDERTE -PRACHTLIBELLE. "La libellule superbe à bande".
En anglais : THE BANDED DEMOISEL, "La Demoiselle à bande".
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LE NOM SCIENTIFIQUE.
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I. LE NOM DE GENRE, CALOPTERYX LEACH, 1815.
— LEACH , W.E. (1815). "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) – via Biodiversity Heritage Library.
Voir http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-calopteryx-leach-1815.htm
Calopteryx, Leach, 1815, Brewster's Edinb. Encycl. 9(1): 137. Le nom qui vient du grec kalos "beau" et pteryx "aile" signifie "qui a de belles ailes" en raison de la couleur métallique de celles-ci, surtout chez les mâles.
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II. LE NOM D'ESPÈCE SPLENDENS, (HARRIS, 1780).
[Libellula splendens], Harris, M. [1780]. An exposition of English insects. Including the several classes of Neuroptera, Hymenoptera, & Diptera, or bees, flies, & Libellulæ. Exhibiting on 51 copper plates near 500 figures, accurately drawn, & highly finished in colours, from nature. The whole minutely described, arranged, & named, according to the Linnean-system, with remarks. The figures of a great number of moths, not in the Aurelian collection, formerly published by the same author, and a plate with an explanation of colours, are likewise given in the work. - pp. [1], i-viii [= 1-8], 1-166, index [1-4], Tab. I-L [= 1-50]. London. (White, Robson). page 99 et planche XXX fig.1.
Présentation générale :
"Moses Harris (1731-1785) fut le premier auteur à utiliser des noms binomiaux linnéens pour décrire des espèces de libellules d'Angleterre. Son livre An exposition of English Insects (Harris, 1776- [1780]) comprenait 16 espèces (dont 14 étaient nommées) de libellules, illustrées sur 7 planches; voir aussi Lucas (1900a).
Harris a présenté huit nouveaux noms de groupe d'espèces, tous dans le genre Libellula: anguis Harris, 1780 [= Aeshna cyanea (Müller, 1764)], aspis Harris, 1780 [= Brachytron pratense (Müller, 1764)], coluberculus Harris, 1780 [probablement Aeshna mixta Latreille, 1805], fugax Harris, [1780] [= Libellula fulva Müller, 1764], maculata Harris, [1780] [= Libellula quadrimaculata Linnaeus, 1758], minius Harris, 1780 [= Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776) ], splendens Harris, 1780 [Calopteryx splendens] et splendeo Harris, 1780 [= Calopteryx virgo (Linné, 1758)].
Il a également fourni une illustration particulièrement fine et précise montrant la femelle du Cordulégastre annelé, mais malheureusement, il a mal interprété le nom linnéen «Libellula forcipata L.», l'actuel Onychogomphus forcipatus (Linnaeus), l'appliquant à la mauvaise espèce, de sorte que L. forcipata sensu Harris, 1780 (nec Linnaeus, 1758) [= Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807)]." (Traduction de l'article de M. Hämäläinen 2008)
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Le texte original :
Harris, 1780, Exp. Engl. Ins.,: 99 et Pl. XXX fig.1.
https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN624677753?tify={%22pages%22:[167],%22panX%22:0.251,%22panY%22:0.589,%22view%22:%22toc%22,%22zoom%22:0.493}
Planche XXX :
https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN624677753?tify={%22pages%22:[166],%22panX%22:0.251,%22panY%22:0.589,%22view%22:%22toc%22,%22zoom%22:0.493}
"TAB. XXX. LIBELLULAE. Wings closed when at rest.
SPLENDENS : Fig. 1. Mesure près de deux pouces.
La tête, le corselet, & l'abdomen, sont d'un très beau vert. Les jambes sont noires. Les ailes sont bellement réticulées, et ont chacune un large nuage brun obscur, environ la largeur de l'ongle d'un doigt, qui, dans quelques positions paraît d'un charmant bleu foncé. Le libella, à la fig. 2, ne sert qu'à montrer la variété de la nature (qui lui est commune dans le Libella). Elles sont toutes deux de la même espèce et du même sexe. Celles-ci sont femelles. On voit le mâle à la fig.3. Il est entièrement d'un beau vert, excepté les jambes, qui sont noires. Les ailes paraissent comme de la gaze verte."
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Planche XXX figures 1 à 3:
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Commentaire .
"La planche illustrée en couleur XXX de Harris illustre deux espèces distinctes qui, dans le texte descriptif adjacent (p.99), ont été nommées Libellula splendens (Figs 1-3) et L. splendeo (Figs 4-6). Dans le texte des figures 1-3, Harris a non seulement inversé les sexes, mais a aussi combiné deux espèces distinctes. La figure 1, qui montre un mâle splendens indéniable, a été décrite comme une femelle splendens .
"L' autre femelle splendens" de la figure 2 est en fait un mâle de C. virgo. La figure 3 prétend montrer un mâle splendens mâle, mais c'est une femelle splendens. La figure 4 (de splendeo) semble être un mâle immature à ailes brunâtres de C. virgo, tandis que la figure 5 ("mâle" de splendeo) avec des ailes brunâtres semble être une femelle virgo, bien que le texte descriptif corresponde mieux avec une femelle splendens.. La figure 6 représente une larve de Calopteryx. " (Traduction de l'article de M. Hämäläinen 2008)
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ÉTUDE DU NOM SPLENDENS.
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L'adjectif latin splendens vient du verbe splendeo, "briller, étinceler, être éclatant, briller d'une vive couleur" (Gaffiot). La description en français de Harris ne permet pas de savoir s'il qualifiait le corps " d'un très beau vert" , ou le "large nuage brun obscur " du milieu des ailes "d'un charmant bleu foncé". La description en anglais ne lève pas le doute en qualifiant le corps of a most beautiful green ou la tache médiane de l'aile : a large dark brown cloud ...of a lovely deep blue. Harris souligne la beauté des couleurs mais ne mentionne pas spécifiquement leur caractère brillant.
Néanmoins, puisque la tache centrale de l'aile des mâles a semblé d'abord à l'auteur de couleur brun foncé (sur un spécimen de collection), et secondairement et seulement "dans quelques positions" de couleur bleu foncé, je suppose que c'est ce miroitement et ce jeu des couleurs à la lumière qui a provoqué le choix du mot splendens : je considère qu'il qualifie le bleu métallique si remarquable des ailes.
Harris reprend ce nom sous la forme splendeo pour l'espèce qu'il décrit ensuite (L. virgo), dont le mâle possède des ailes bleues "brillantes", d'un éclat métallique.
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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
L'ensemble des auteurs donnent la traduction de l'adjectif splendens, "brillant", certains pensant qu'il qualifie le corps, mais Fliedner précisant qu'il se réfère aux ailes.
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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
"Calopteryx splendens (Harris, 1782), from Lat. splendere, pres. part. splendens = shining, glittering for the glittering blue/green body colours."
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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
"splendens (Calopteryx e Macromia) - splendens, -entis = splendente. Che splende. Per la colorazione generale del corpo."
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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
"-splendens (Harris) [l. glänzend] verweist auf den metallischen Glanz der Flügel, die diese Art mit den meisten der Gattung gemein hat."
Traduction : splendens (Harris) [Latin "brillant") se réfère au lustre métallique des ailes, que cette espèce a en commun avec la plupart des autres espèces du genre.
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
"- splendens (Harris) [l. shining] is deduced from the metallic sheen this species shares with most calopterygids."
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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
"splendens : schitterend, prachtig"
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RÉCEPTION.
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1°) De Sélys-Longchamps 1850, Rev. Odon. p. 136:
"1° Linné dans la première édition de la Fauna suecica, fait quatre espèces (sans les nommer) des différens âges des mâles et des femelles de la virgo et de la splendens. – Harris sépare les deux espèces. – Linné réunit ensuite le tout sous le nom de virgo, et Latreille adopte la dernière manière de voir de Linné.
2° Vanderlinden (1825) confond les deux espèces , mais discerne les mâles des femelles. Il donne comme variétés les différences d’âge
-—Charpentier (1825) suit Vanderlinden, mais donne comme espèce (æanthostoma) une variété femelle méridionale de la splendens.
5° En 1831 , j'ai suivi sans le savoir la première manière de voir de Linné en isolant comme autant d’espèces les âges et les sexes.
4° En 1839 et en 1840 , j'ai reconnu les deux espèces , mais j’ai donné comme variétés les différences d'âge consistant dans la coloration claire ou foncée des ailes. M. Rambur a suivi ce système.
5° J’ai adopté depuis la manière de voir de M. Toussaint de Charpentier (1840) qui a séparé comme espèces l'âge adulte et le jeune âge , d’apres la coloration des ailes et la forme du 9e segment des mâles.
6° En 1845 (révision des Libellulidées britanniques), j'en reviens à ne voir , comme en 1859 , que deux espèces , mais ce que je regardais comme des variétés ne sont plus en général que des différences d’âge expliquées aujourd'hui d'une manière satisfaisante.
Les auteurs anglais , MM. Stephens et Evans , ont isolé plusieurs âges sous différens noms que l'on trouvera indiqués à la synonymie."
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2°) Hamalainen
"La nomenclature et la taxonomie des taxons européens de Calopteryx ont été confondues pendant un certain nombre d'années. Il est au-delà de la portée de cette note d'essayer de présenter un examen ici. Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, la thèse de Hagen (1840) fournit une bonne référence aux citations et à la nomenclature dans les publications historiques. L'épithète splendens a été établie pour le Calopteryx éclatant seulement dans la seconde moitié du 19ème siècle, après l'utilisation correcte dans Revue des Odonates de Selys Longchamps & Hagen (1850), le travail qui servira de référence sur les libellules européennes pendant de nombreuses années. Dans deux grandes publications antérieures sur les libellules européennes, par Selys Longchamps (1840) et par Charpentier (1840), cette espèce était connue sous le nom de C. ludoviciana et C. parthenias, respectivement. Confusément, Selys avait d'abord mal interprété les noms de Harris, et dans sa monographie de 1840, Selys considérait splendens comme synonyme de C. virgo et splendeo comme synonyme de Ludoviciana. Puis, dans sa révision bienvenue des libellules britanniques (Selys Longchamps, 1846), deux espèces ont été répertoriées dans le genre Calopteryx: virgo L. et splendeo Harris, ce dernier étant encore un nom incorrect.
Étonnamment, le premier nom synonymique disponible de C. splendens, à savoir Libellula ludovicea Fourcroy, 1785 est resté inaperçu dans les catalogues de libellules et de révisions depuis 1840 jusqu'à nos jours. Ce nom est également absent de tous les catalogues de la faune mondiale des odonates" Traduction de l'article de M. Hamalainen, 2008)."
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Voir aussi :
James Francis Stephens, 1829, A Systematic Catalogue of British Insects, page 308
Heinrik Steinmann, 1997, World Catalogue of Odonata 1 .
— DELIRY (Cyrille) Monographie de Calopteryx splendens
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NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.
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Ces noms ont été d'abord "La Louise" [Geoffroy,1762), puis la "Caleptéryx Louise" [de Sélys-Longchamps, 1840], le "Caloptéryx éclatant" [de Sélys-Longchamps, 1850], nom repris aujourd'hui par tous les auteurs. Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.
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I. LA LOUISE [et sa transcription en LUDIVICEA].
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PRÉAMBULE : LINNÉ 1746 puis GEOFFROY 1762.
1. Le préalable linnéen : "Lovisa" et "Ulrica", 1746.
Linné a donné, dès 1746 dans sa Fauna suecica, des noms "vulgo", des noms en langue vulgaire c'est à dire suédoise qui sont des noms propres pour deux de ses libellules (comme il l'a fait, dans le même ouvrage, pour quelques papillons). Les espèces n° 757 et 758 de la Fauna suecica sont celles qui deviendront les formes alpha et beta de sa Libellula virgo . Et ces noms sont LOVISA (Louisa) pour le n°757 et ULRICA pour le n°758.
Il ne les reprendra pas dans le Systema Naturae de 1758, et pas d'avantage dans l'édition 1761 du Fauna suecica, principalement parce qu'il renonce alors à toute dénomination vernaculaire au profit de la double dénomination latine.
Ces noms honorent les prénoms de LOUISE ULRIQUE DE PRUSSE, (en allemand : Luise Ulrike von Preußen), qui devint reine consort de Suède et de Finlande en 1751, après son mariage en 1744 avec le futur roi Adolphe-Frédéric de Suède, et qui fonda en 1753 l'Académie Royale de Suède dont fit partie Carl von Linné et soutint les arts et les sciences.
C'est Linné qui eut en charge l'arrangement et la description des collections d'histoire naturelle de la reine. Le Roi et la Reine avaient des collections séparées : la première à Ulricksdahl, et l'autre, qui consistait en insectes et coquilles, dans le palais de Drottningholm, proche de Stockholm.
Linné publia à Stockholm en 1764, bien après en avoir rédigé le manuscrit, le catalogue intitulé Museum Ludovica Ulrica Reginae, le Museum de la Reine Louise Ulrique, "dans lequel les animaux exotiques les plus rares, principalement les insectes et les coquilles sont décrits et déterminés". Cette collection se trouve maintenant au Museum zoologique de l'université d'Uppsala. il aurait été amusant que l'on y trouve les spécimens-types de ces libellules, mais ce n'est pas le cas.
Matti Hämäläinen, un auteur d'Helsinski, a publié en 2008 et 2017 ses travaux, qui recoupent les miens (cf. Zoonymie des Rhophalocères), mais que je découvre en 2018:
"Au cours de l'été 1744, une grande effervescence s'empara de la haute et moyenne société suédoise. Le 17 juillet, leur prince héritier Adolf Fredrik fut marié per procura(c'est-à-dire en l'absence de l'époux) à Luise Ulrike, princesse de Prusse à Berlin. Quelques semaines plus tard, la belle et talentueuse princesse de 24 ans (Lovisa Ulrika en suédois) est arrivée en Suède pour rencontrer son fiancé. Le 18 août, le couple royal a été accueilli par le roi Frédéric Ier au palais Drottningholm où a eu lieu la deuxième cérémonie de mariage le même jour, suivie d'un bal d'état et d'une réception du tribunal.
Carl Linnaeus, 37 ans, professeur de médecine à l'Université d'Uppsala, a été pris dans la fièvre. A cette époque, il écrivait le manuscrit de Fauna svecica, synopsis des 1 357 espèces animales connues de Suède, publié en 1746. Il n'avait pas encore développé son système de nomenclature binomiale, mais chaque espèce avait reçu un diagnostic de quelques mots latins suivant le nom du genre. En outre, dans les comptes d'un petit nombre d'espèces, y compris deux libellules (Libellula), Linnaeus a également donné un nom spécial (le Vulgo) destiné à un usage quotidien. L'espèce numéro 757 (actuellement connue sous le nom de mâle de Calopteryx virgo) a été surnommée leLovisa et l'espèce numéro 758 (actuellement connue sous le nom de femelle deCalopteryx virgo) l'Ulrica (figure 2). C'était évidemment une dédicace à la princesse et c'était la première dédicace à une personne individuelle dans les noms d'animaux utilisés par Linné.
Il convient de noter qu'en choisissant cette belle Demoiselle pour son hommage, il choisit ce qui est sûrement l'insecte le plus magnifiquement vêtu et le plus charmant du nord de l'Europe, qui incarne peut-être le mieux les qualités qu'il admirait chez la princesse.
Dans la Fauna svecica, Linnaeus n'a donné des noms spécifiques (Vulgo) qu'à 43 espèces d'invertébrés, dont 25 espèces de papillons (Papilio) et 14 espèces de papillons (Phalaena). Certains de ces noms 'Vulgo' étaient binomiaux, tels que 'Papilio canicularis' (pour l'actuel Gonepteryx rhamni), 'Argus oculatus' (= Plebejus argus), 'Brassicaria vulgaris' (= Pieris brassicae), mais la plupart étaient des mots simples, comme 'Alpicola' (= Parnassius apollo), 'Rex' (= Argynnis aglaja), 'Aurora' (=Anthocharis cardamines) et 'Cossus' (= Cossus cossus). Linnaeus utilisa plus tard dix de ces 43 noms «Vulgo», ou une partie des noms comme espèce ou nom de groupe de genre dans le Systema naturae (1758). En 1746, Linné développait encore son système de nomenclature binomiale (qu'il n'avait pas lui-même inventé, mais qu'il consolidait et réglait dans son usage). Cependant, ce processus s'est déroulé progressivement et l'utilisation des noms «Vulgo» (simple ou binomial) n'était qu'un pas en avant." (Hämäläinen & Orr 2017)
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2. Les noms en français d'Étienne-Louis Geoffroy : Louise et Ulrique, et la série des prénoms féminins.
Geoffroy (Étienne-Louis), 1762, Histoire abrégée des insectes 2: 222.
http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/222/mode/2up
Les données publiées dans le Fauna suecica de Linné furent diffusées en France dès 1754 dans le Système naturel du règne animal par classes, familles ou ordres,... de La Chesnaye-Desbois, pages 120-126. L'auteur y donne une traduction en français du texte latin du Fauna suecica.
Or, en 1762, le médecin et collectionneur Étienne-Louis Geoffroy publie le tome II de son Histoire des insectes.
Il y décrit 14 espèces de libellules, en suivant d'assez près le Fauna suecica de Linné, mais avec la mention des noms binominaux du Systema Naturae de 1758. Il attribue à chaque espèce un nom vernaculaire, un exercice auquel il est très attaché et qui nous a valu nos plus beaux noms de papillons. Mais il suit si bien Linné qu'il nomme ses deux premières espèces la Louise et L'Ulrique avant de puiser dans les prénoms féminins pour baptiser ses douze autres espèces suivantes. Ainsi, si la Louise était pour lui la n° 759 de la Fauna, et l'Ulrique Libellula Virgo, il nomme Amélie Libellula puella , puis une variante la Dorothée, une autre la Sophie, et, parmi ses Anisoptères, L. quadrimaculata la Françoise, L. flaveola l'Eléonore, un autre la Philinte, puis vient la Sylvie, l'Aminthe (L. aenea), la Justine (L. vulgatissima), la Julie (L. grandis), la Caroline (L. forcipata) et une variante la Cécile.
On notera que :
a) la mère de Louise-Ulrique de Prusse se prénommait Sophie-Dorothée.
b) La plus jeune sœur de Louise-Ulrique se prénommait Anne-Amélie, Anna Amalie von Preußen (1723-1787) . (C'est elle qui devait épouser Adolphe-Frédéric de Suède, mais sa sœur aînée s'ingénia à prendre sa place).
c) La reine de Suède avant l'accession au trône de Louise-Ulrique se prénommait Ulrique-Éléonore.
d) Aminthe : cf Aminte, personnage féminin dans l'Amour médecin de Molière, et Philinte, personnage masculin du Misanthrope de Molière, sortent de cette logique.
Ce procédé d'imitation très fidèle au premier Linné (celui de 1746) n'aura guère de succès, bien qu'il sera fidèlement cité au XIXe siècle par les entomologistes. Et il réapparaît encore aujourd'hui, où le Calopteryx virgo se voit encore qualifié de "La Louise" sans trop comprendre pourquoi.
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3. LA LOUISE. La description de la libellule n°759 du Fauna suecica par Étienne-Louis Geoffroy et sa dénomination LOUISE, 1762. Hist. abr. ins. 2: 222.
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a) Le texte original :
https://www.biodiversitylibrary.org/item/51067#page/231/mode/1up
1. LIBELLULA corpore viridi-cœruleo nitido ; alis medio cœrulescentibus , basi & apice albidis , margine immaculato.
-Linn. faun.suec. n. 759. Libellula corpore sericeo nitido , alis inaurato-fuscis, macula nigra.
Jonft. ins. tab. 3 , fïg. 6.
-Raj. ins. p. 50, n. 9. Libella média corpore partim viridi, partim caeruleo, alis média parte maculis amplissimis e cœruleo nigricantibus.
-Raj. ins. p. 140 , n. 1. Libella média corpore partim viridi , partim cœruleo, alis média parte maculis amplissimis è cœruleo nigricantibus oblitis.
-Hoffnag. Ins. t. 11, f.. ultim.
-Reaum. ins. tom. VI. tab. n.35 ,f. 7.
-Rosel. ins. vol. 2 , tab. 9 fig- 7. Insect. aquatil. class. 2
La louise.
Longueur 1 1 lignes.
Cette belle demoiselle a la tête grosse, les yeux réticulés saillans et bruns, qui ne se touchent point. Dans l'espace qui est entre les deux yeux , on voit les trois petits yeux bruns , posés en triangle. Le col sur lequel la tête est appuyée est court & étroit. Le corcelet est plus gros de couleur brillante verte & bleue. De la partie inférieure de ce corcelet partent les six pattes longues, et chargées d'une double rangée de petites épines ou pointes , ce qui
est commun à ce genre. De la partie supérieure naissent les quatre ailes, toutes de même grandeur. Ces ailes sont fort réticulées et elles ont dans leur milieu une grande tache d'un brun bleuâtre qui en occupe plus de la moitié. La base et la pointe sont les seules parties de l'aile qui ne sont point chargées de la même couleur ; elles sont seulement jaunâtres, sur le bord extérieur de l'aile il n'y a aucune tache, ce qui est rare dans ce genre. Le ventre long cylindrique & composé de neuf ou dix anneaux, est d'un bleu quelquefois un peu vert & très-brillant. On trouve ce bel insecte dans les prés au bord des étangs.
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b) Commentaire.
Geoffroy décrit sous ce nom de "Louise" un C. splendens mâle mature (elles ont dans leur milieu une grande tache d'un brun bleuâtre qui en occupe plus de la moitié. La base et la pointe sont les seules parties de l'aile qui ne sont point chargées de la même couleur ; elles sont seulement jaunâtres).
Mais loin de suivre Linné à la lettre, il se livre à un complexe travail de recomposition des données. D'une part, il donne en référence linnéenne du Fauna suecica l'espèce n°759 [repris en 1758 sous le nom de L. virgo var. delta], alors que Linné avait nommé Lovica son n° 757, [repris en 1758 sous le nom de L. virgo var. beta]. Or, le n°757 ou L. virgo beta (" les ailes, où le point marginal est absent, sont d'un bleu foncé sombre ; la pointe brun pâle ") correspond bien à un mâle splendens, ... tout comme le n°759 "aux ailes brun-doré à tache noire" à condition d'admettre que cette tache noire (macula nigra) représente la zone bleu-foncé sur un spécimen de collection...
D'autre part, il ne suit pas non plus Linné dans les références de ce dernier aux entomologistes précédents :
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— Il renvoie [judicieusement] à John Ray, Historia insectorum page 50 n°9 Libella media corpore partim viridi, partim caeruleo, alis media parte maculis amplissimis e caeruleo nigricantibus, qui correspond bien à C. splendens, mais que Linné associait à sa variété L. virgo delta. John Ray reprend cette description dans sa liste des Libellules de taille moyenne (libellae mediae) page 140 n°2.
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— Il renvoie ensuite à Jacob Hoefnagel, 1630, Diversae insectarum planche 11 dernière figure,qui est effectivement un mâle C. splendens. Linné donnait cette référence pour son n°759 Fauna suecica, mais ne la reprenait pas dans le Systema Naturae.
https://www.biodiversitylibrary.org/item/86576#page/25/mode/1up
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— Il cite ensuite Réaumur Mém. ins. 6 : planche 35 fig 7. Donné par Linné pour L. virgo var.beta....
https://archive.org/stream/memoirespourserv16ra#page/n683/mode/2up
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— Et enfin Roesel 1749 Insecten Belustigung vol. 2 , tab. 9 fig- 7. Insect. aquatil. class. 2 ... que Linné citait en référence de sa L. virgo var. alpha (F.N. n° 756), et que nous reconnaissons comme C. splendens.
http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0283/image
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En définitive, le travail critique exercé par Geoffroy pour décrire sous le nom de Louise une espèce cohérente, caractérisée par des marques alaires bleu-foncé en bande préservant une base et un apex jaunâtre. Soit le mâle de notre Calopteryx splendens. Cette description, associée à un solide dossier de références iconographiques — qui compense l'absence d'illustration de l'ouvrage de Geoffroy— serait irréprochable et aurait procuré au médecin parisien le statut d'auteur de Calopteryx splendens en 1762, si ce scrupuleux savant n'avait pas omis, quatre ans après la parution du Systema Naturae 10ème ed, d'adopter la règle de la double dénomination latine selon le Genre et l'Espèce.
Il ne reste à Geoffroy que la paternité du nom vernaculaire de "Louise", qui a été utilisé ou mentionné jusqu'en 1850 avant d'être abandonné.
Fourcroy tentera de rattraper cette bévue en 1785, mais trop tard : Müller 1764 et Harris 1780 avaient raflé les places .
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4. L'édition de l'Histoire abrégée des Insectes de Geoffroy par Fourcroy en 1785.
Fourcroy (A-F), 1785, Ent. Paris. 2:343-344.
http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n227/mode/2up
En 1785, le médecin Antoine-François Fourcroy publie sous le titre Entomologia Parisiensis une version du travail de Geoffroy, très abrégée mais conforme aux exigences des milieux entomologiques car enrichie pour chaque espèce d'un nom binominal en latin.
Le nom de Geoffroy n'apparaît, dans le sous-titre, que dans la mention secundum methodum Geoffœanam.
La Louise porte le nom latin de L[ibellula] Ludovicea.
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II. "[LA] CALEPTÉRYX LOUISE", DE SELYS-LONGCHAMPS, 1840, Monogr. Libell.:131.
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Edmond de Selys-Longchamps, 1840, Monographie des libellulidées d'Europe, 1840 page 131
https://books.google.fr/books?pg=PA134&dq=calepteryx++virgo&id=44VIAAAAYAAJ&hl=fr#v=onepage&q=calepteryx%20%20virgo&f=false
Sélys-Longchamps utilise le nom de genre CALEPTERYX avec la graphie de la publication originale de Leach en 1815. Puis, selon son usage, il crée en guise de nom vernaculaire la "traduction" du nom latin en français.
Il nomme l'espèce CALEPTERYX LUDOVICIANA (Leach) et traduit par CALÉPTERYX LOUISE.
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II. "[LE] CALOPTÉRYX ÉCLATANT", DE SELYS-LONGCHAMPS, 1850, Rev. Odon. :138.
Selys-Longchamps (Edmond de), Hagen (Hermann- August), 1850, Revue des Odonates page 138.
https://books.google.fr/books?dq=eclatant+selys+revue+odonates&jtp=136&id=6NAyAQAAMAAJ&hl=fr#v=onepage&q=eclatant%20selys%20revue%20odonates&f=false
De Sélys-Longchamps n'utilise pas dans son texte l'adjectif "éclatant" ; fidèle à son habitude, le nom français est une traduction du nom latin. Il a donc choisi de traduire splendens par "éclatant" plutôt que par "brillant", qui est plus banal et moins évocateur pour qualifier une couleur. Ce choix s'avère donc judicieux.
Notez la référence à la Louise de Geoffroy.
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Voir aussi Le Caloptéryx éclatant, Selys-Longchamps & Hagen, 1854, Monogr. calopt. : 36
Selys-Longchamps (Edmond de), Hagen (Hermann- August), 1854, Monographie des calopterygines page 40
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LE CALOPTÉRYX ÉCLATANT : REPRIS PAR LES AUTEURS CONTEMPORAINS.
Le nom vernaculaire créé par de Sélys-Longchamps en 1850 est repris par les auteurs de guides (Grand et Boudot, Dijkstra, Prédigout, etc.) et par l'INPN.
Le nom de "Caloptéryx splendide" (Wikipédia 2018) est à proscrire, dérivant d'une traduction erronée du latin splendens.
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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.
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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.
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En espagnol : LA LIBÉLULA AZUL, ou CABALLITO DEL DIABLO VERDE (Le petit cheval vert du diable).
En néerlandais : WEIDEBEEKJUFFER , "la Demoiselle des ruisseaux des près".
En frison : PRONK-BLAUYNSKE, BLAUWE FLINTERLIBEL,
En allemand : DIE GEBÄNDERTE -PRACHTLIBELLE. "La libellule superbe à bande".
En anglais : THE BANDED DEMOISEL, "La Demoiselle à bande".
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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
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OUTILS DE ZOONYMIE.
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
— PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages,
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012, : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata, Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178.
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
— STEINMANN (Henrik), World Catalogue of Odonata, Walter de Gruyter, 6 févr. 2013 - 650 pages . Numérisé Google.
https://books.google.fr/books?id=IaEgAAAAQBAJ&dq=world+catalogue+odonata&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE :
— BUCHECKER (Henrich), 1876, Henrici Buchecker Systema entomologiae, sistens insectorum classes, genera, species : pars I. Odonata (Fabric.) europ, München : Im Selbstverlag des Verfassers
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— CHARPENTIER (Toussaint von) , 1840, Libellulinae europaeae descriptae ac depictae. L. Voss, 180 pages,.
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— DELIRY (Cyrille) : Bibliothèque des Odonates
http://www.deliry.com/index.php?title=Biblioth%C3%A8que_Odonatologique
— DELIRY (Cyrille) Monographie Calopteryx splendens
http://www.deliry.com/index.php?title=Calopteryx_splendens
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— GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up
— GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique. Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable. / par M. Geoffroy, docteur en médecine. A Paris :Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 :An VII de la République françoise [1799]. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary
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https://www.researchgate.net/publication/318562952_From_Princess_Lovisa_Ulrika_to_the_Gyalsey_Dragon_Prince_of_Bhutan_-_Royalty_in_dragonfly_names_from_1746_to_2017
— LATREILLE (Pierre André), 1804, Histoire des Libellulines, in Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés et des insectes..., Volume 13, An XIII [1804] p. 16
https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false
— LUCAS, W. J. 1900a. British Dragonflies of the older English authors. 1. Moses Harris's 'Exposition of English Insects', 1782. The Entomologist 33: 41-42.
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— RÖSEL VON ROSENHOF (August Johann) 1749, Kleemann, Christian Friedrich Carl ;
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749
.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga
— SCHWARZ (Christian Wilhelm ), 1830, Nomenclator über die in den Röselschen Insekten-Belustigungen und Kleemanschen Beyträgen zur Insekten-Geschichte abgebildeten und beschriebenen Insekten und Würmer: mit möglichst vollständiger Synonymie. Dritte bis Siebente Abtheilung, Volume 3 Raspe, 1830 - 136 pages
https://books.google.fr/books?id=G3BcAAAAcAAJ&dq=libellula+fridrichsdalensis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370057n/f148.image.r=selys.langFR
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