Zoonymie des Odonates : le nom Calopteryx virgo Linnaeus, 1758.
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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes.
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Voir aussi :
Zoonymie des Odonates : l'épopée de Atra-Hasis (XVIIIe siècle av. J.C).
Zoonymie des Odonates. La période pré-linnéenne. Le nom "Demoiselle" (1682).
Zoonymie pré-linnéenne des Odonates : origine du nom de genre Libellula, Linnaeus, 1758.
Zoonymie des Odonates : le nom Libellula fulva Müller, 1764.
Zoonymie des odonates. Le nom de genre Aeshna Fabricius 1775.
Zoonymie des Odonates. Le nom d'Aeshna cyanea Müller, 1764, l'Æschne bleue.
Zoonymie des Odonates : le nom de Brachytron pratense Müller, 1764.
Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Calopteryx, Leach, 1815.
Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Brachytron Evans, 1845.
Zoonymie des Odonates : le nom de genre Cordulegaster Leach 1815.
Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Orthetrum, Newman 1833.
Zoonymie des Odonates : le nom du genre Oxygastra Sélys-Longchamps, 1870.
Zoonymie des Odonates. Le nom du genre Somatochlora, Sélys-Longchamps 1871.
Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Sympetrum, Newman, 1833.
Zoonymie des Odonates. Le nom de genre Crocothemis Brauer, 1868.
Zoonymie des Odonates : le nom de genre Leucorrhinia Brittinger, 1850.
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Résumé .
—Nom de genre : Calopteryx, Leach, 1815, Brewster's Edinb. Encycl. 9(1): 137. Le nom qui vient du grec kalos "beau" et pteryx "aile" signifie "qui a de belles ailes" en raison de la couleur métallique de celles-ci, surtout chez les mâles.
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— Nom d'espèce : virgo, Linnaeus,1758, Syst. Nat. (Edn. 10) 1 : 545. Du latin "jeune fille, vierge", par adaptation dans cette langue du terme "Demoiselle" qui désignait, en raison de leur finesse et de leur grâce féminine les libellules pour les naturalistes français au XVIIe (1682, traduction de l'Histoire des insctes de Swammerdam) et XVIIIIe (Homberg, Réaumur, De Geer, Geoffroy), terme qui a son équivalence à la même époque en néerlandais (waterjuffer), ou en allemand (wasserjunfer). Linné décrit en 1758 plusieurs variétés qui couvrent les âges et les espèces principales d'Europe, et ce n'est qu' ultérieurement que ce taxon a été limité à Calopteryx virgo.
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— Noms vernaculaires linnéens. En 1746, dans le Fauna suecica, Linné attribue des noms vernaculaires ("vulgo") à deux de ses libellules, LOVICA [Louisa] pour sa n° 757 (le mâle mature de C. splendens), et ULRICA pour sa n° 758 (la femelle de C. virgo). Il abandonnera définitivement cette tentative dans le Systema Naturae de 1758.
— Noms vernaculaires français :
1.L' ULRIQUE. En 1762, le médecin français Étienne-Louis Geoffroy Hist. abr. ins. 2: 222. reprend le prénom Ulrique et l'associe à Libellula virgo. (la variété gamma, la femelle).
2.L' AGRION VIERGE. Latreille (P-A), 1804 Hist. nat. crust. 13:16.
3. LA CALEPTÉRYX VIERGE, Sélys-Longchamps, 1840, Monogr. libell. :128.
4. CALOPTÉRYX VIERGE, Sélys-Longchamps, 1854, Monogr. Calopt :40
5. [LE] CALOPTÉRYX VIERGE : est adopté par tous les auteurs depuis 1854.
— Noms vernaculaires étrangers :
En catalan : LA DAMISEL.LA BLAVA, ou CAVAL DE SERP (la Demoiselle. La Bleue, ou le Cheval de serpent).
En espagnol : EL CABALLITO DEL DIABLO AZUL (Le petit cheval bleu du diable).
En néerlandais : DE BOSBEEKJUFFER (La Demoiselle des ruisseaux forestiers (?))
En frison : BLAUYNSKE, GRIENE FLINTERLIBEL, BOSKBLAUYNSKE
En allemand : DIE BLAUFLÜGEL-PRACHTLIBELLE. (L'Aile Bleu - La Libellule Superbe).
En anglais : THE BEAUTIFUL DEMOISEL
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LE NOM SCIENTIFIQUE.
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LE NOM DE GENRE, CALOPTERYX LEACH, 1815.
— LEACH , W.E. (1815). "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) – via Biodiversity Heritage Library.
Voir http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-calopteryx-leach-1815.htm
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LE NOM D'ESPÈCE VIRGO, LINNAEUS, 1758.
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— LINNÉ (Carl von,) 1758, Caroli Linnaei...Systema naturae per regna tria naturae :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiae : Impensis . Laurentii Salvii, 1758-1759. pages 545-546.
https://www.biodiversitylibrary.org/page/727383#page/565/mode/1up
Texte original :
** Oculi distantes remotique
Virgo, 17. L. alis erectis coloratis.
-Alpha. Libellula corpore sericeo nitido, alis luteo- fuscis margine immaculatis. Fn. fvec. 756.
Roes. aqu. 2. t. 9. f. 7.
Raj. ins. 50. n. 11.
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-Beta. Libellula corpore sericeo nitido, alis viridi- caerulescentibus apice fuscis : margine immaculatis. Faun. svec. 757.
Raj. ins. 50. n. IO.
Homberg. Act. Paris. 3. p. I45.
Réaum. ins. 6. t. t.35 f. 7.
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-Gamma. Libellula corpore viridi-caeruleo, alis subfuscis : puncto marginali albo. Fn. svec. 758.
Roes. aqu. 2. t. 9. f. 6.
Raj. ins. 51. n. 12 .
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-Delta. Libellula corpore sericeo nitido, alis inaurato-fuscis: macula nigra. Fn. svec. 759,
Roes, aqu. 2. t. 9. f. 5.
Raj. ins. 50. n. 9. & p. 140- n 2.
Habitat in Europae fluviis.
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Commentaire.
Linné a décrit en 1758 18 espèces de ses LIBELLULA, classées parmi les NEUROPTERA.
Il les divise en deux groupes (* et **) :
- Alis patentibus acquiescentes [les ailes ouvertes au repos] : les 16 premières.
- oculi distantes remotique [les yeux écartés et distants] : L. virgo et puella
Il indique pour chacune les références à son propre travail, la Fauna suecica de 1746 (Faun. svec) puis aux auteurs qui l'ont précédé.
Virgo, avec le n° d'ordre 17, ouvre donc le chapitre des 2 espèces Oculi distantes remotique
La description débute par un critère général, Alis erectis coloratis "les ailes dressées, et colorées" (alors que Puella [Agrion jouvencelle] est défini par des ailes dressées mais hyalines, alis erectis hyalinis).
Puis l'auteur décrit sous quatre lettres grecques quatre variétés αβκδ. Il renvoie aux n° 756 à 759 de la Fauna suecica, et aux publications de August Roesel et de John Ray, à celles de Wilhem Homberg et de René-Antoine de Réaumur. Ces quatre variétés correspondent aux deux sexes des espèces actuelles C. virgo et C. splendens. Linné témoigne de son hésitation (haesito) à faire de ses variétés des espèces, ou à y distinguer des formes sexuées, comme le proposait Charles de Geer dès avant 1746.
Il en est résulté une notable confusion, et comme a tenté de le résumer De Sélys en 1850 (Rev. Odon. page 136, en note ), Linné avait décrit comme quatre espèces dans la Fauna suecica les différents âges des mâles et femelles de nos virgo et splendens, sans les nommer en latin, puis avait réuni le tout en 1758 comme les quatre variétés de son espèce Virgo. Il a été suivi par Latreille, alors que Harris avait séparé les deux espèces dès 1776-1780.
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Toutes les tentatives de traductions sont de moi, elles sont proposées pour aider le lecteur, sans caution ni validation.
Je vais maintenant présenter les quatre "variétés" pour étudier les références auxquelles Linné renvoie.
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LES QUATRE VARIÉTÉS DE VIRGO LINNÉ 1758 ET LEURS RÉFÉRENCES.
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VIRGO, VARIÉTÉ ALPHA.
— Description :
-Alpha. Libellula corpore sericeo nitido, alis luteo-fuscis margine immaculatis.
"Libellule au corps brillant comme la soie, aux ailes brun-jaune et à la marge [extrémité de l'aile] dépourvue de tache."
— Commentaire personnel : Linné décrit ici une femelle, puisque les ailes sont brun-jaune et non bleues. Sa référence à l'illustration de Roesel (ailes à bande sombre) est contradictoire. L'absence de pseudoptérostigma blanc dénote aussi.
— Références :
Fn. fvec. 756.
Roes. aqu. 2. t. 9. f. 7.
Raj. ins. 50. n. 11.
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1°) Fauna suecica 1746, page 228-229 n° 756. (appartient avec les suivants au groupe des Alis erectis sedentes, Mediae : ailes dressées au repos, de taille moyenne).
Description originale :
756.LIBELLULA corpore sericeo nitido, alis luteo-fuscis : margine immaculatis
Raj. ins. p.50 n. 11. Libella media, corpore e viridi caerulescente, alis fulvescentibus absque maculis.
Habitat ad aquas fluentes. [Vit dans les eaux courantes]
DESCR. Corpus mediae magnitudinis , e caeruleo nitens , sive atratum. Alae luteo-fuscae absque ullo puncto obscuro ad marginem exteriorem alarum, uti in omnibus reliquis,exceptis speciebus 757 & 758, quae itaque an vere specie differant , haesito ; forte solae varietates.
"Description : Corps de taille moyenne, de couleur brillante ou sombre. Ailes jaune-brun, sans point sombre à l'extrémité des ailes, comme dans toutes les autres, à l'exception des espèces 757 et 758, dans lesquelles j'hésite à voir de vraies espèces proprement dit, [car il y a ] de fortes différences individuelles".
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2°) August Johann Roesel von Rosenhof, 1749, Insecten belustigung, volume 2 Nuremberg : Insectorum aquatilium Classis II planche IX. fig. 7.
http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0283/image
Cette référence étant postérieure à l'édition de 1746 du Fauna suecica, elle n'y est pas mentionnée.
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3°) John Ray, 1710, Historia insectorum, Londres, page 50 n° 11 .
http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/50/mode/1up
Libella media, corpore e viridi caerulescente, alis fulvescentibus absque maculis. Haec maculis prope alas extremas omnino caret, quod paucis commune est.
"Libellule de taille moyenne, au corps vert tirant sur le bleu foncé, les ailes tirant sur le fauve sans taches. Ces taches proches de l'extrémité des ailes manquent chez tous [les spécimens], ce qui est peu commun."
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VIRGO, VARIÉTÉ BETA.
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— Description :
Beta. Libellula corpore sericeo nitido, alis viridi-caerulescentibus apice fuscis : margine immaculatis.
"Libellule au corps brillant comme la soie, aux ailes vert-bleuâtre et brune à la pointe ; la marge [extrémité de l'aile] est dépourvue de tache."
— Commentaire personnel :
Il s'agit d'un mâle, avec ses ailes bleues, et la partition entre la couleur bleue, et la pointe de couleur brune suggère qu'il s'agit du mâle mature de C. splendens.
— Références
-Faun. svec. 757.
-Raj. ins. 50. n. IO.
-Homberg. Act. Paris. 3. p. I45.
-Réaum. ins. 6. t. t.35 f. 7.
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1°) Fauna suecica 1746, page 229 n° 757.
757, LIBELLULA corpore caeruleo nitido ; alis viridi-caerulescentibus : apice fuscis : margine immaculatis
Raj. Ins p.50. n. 10. . Libella media, corpore caeruleo, alis fere totis ex caeruleo nigricantibus.
Vulgo Lovisa.
Habitat ad Fluvios.
DESCR. Magnitudo, figura, color, locus & omnia , ut in praecedenti , sed alae, quae etiam puncto marginali carent, nigro-caerulescentes : apice pallide fuscae. cauda unguiculata.
"La taille, la forme, la couleur et le lieu fréquenté sont identiques à la précédente, mais les ailes, où le point marginal est absent, sont d'un bleu foncé sombre ; la pointe brun pâle. La queue est ongulée."
L'élément le plus remarquable, dans cette étude de zoonymie, est la mention Vulgo Lovisa, "Louisa en nom vulgaire".
J'ai montré qu'il s'agissait du premier prénom de la princesse de Prusse : Louisa Ulrica de Prusse deviendra reine de Suède de 1751 à 1771 (mais avait épousé Adolphe-Frédéric de Suède en 1744). Geoffroy poursuivra ce système de dénomination avec les prénoms Amélie, Dorothée, Sophie, Éléonore, tous rattachés à cette famille ou à cette fonction.
L'une des raisons de ce choix pourrait être que les filles des familles nobles portaient le titre de "demoiselles" (mais les filles des rois portaient le titre de "Madame"). Du moins en France.
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2°) John Ray, 1710, Historia insectorum, Londres, page 50 n° 10 .
http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/50/mode/1up
10. Libella media, corpore cœruleo, alis fere totis ex cœruleo nigricantibus. A praecedente differt, quod alae fere totae atro-purpureae sunt, non media parte tantum.
"Libellule de taille moyenne, au corps bleu foncé, aux ailes presque toutes bleu-noires. Elle diffère de la précédente dont les ailes sont presque toutes pourpre-noir, ----"
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3°) Guillaume (ou Wilhelm) HOMBERG, 22 août 1699, Observations sur cette sorte d'Insectes qui s'appellent ordinairement Demoiselles, Par M. HOMBERG. In Mémoires, Histoire de l'Académie royale des sciences ... avec les mémoires de mathématique & de physique... tirez des registres de cette Académie, Imprimerie royale (Paris) pages 145-151.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35013/f302.image
La référence de Linné, Homberg. Act. Paris. 3. p. I45. ne renvoie pas à la planche de la page 150 (que je ne résiste pas à proposer au lecteur néanmoins), mais à la description qui ouvre l'article :
"Les mâles et les femelles y sont d'une même grandeur, savoir de vingt lignes environ de long ; le corps de l'un et de l'autre est également grêle ; excepté que le bout de la queue, ou l'extrémité du ventre de la femelle b, est plus gros que n'est celui du mâle a. L'un et l'autre sont d'une grande vivacité, et se tiennent ordinairement sur le bord des rivières.
Les mâles sont de couleur violette luisante par tout leur corps : leur quatre ailes sont transparentes, un peu dorées, avec une grande tache presque au milieu de chaque aile, du même violet que leur corps, ce qui rend cet endroit des ailes opaques. Voyez fig. e.
Les femelles sont par tout leur corps d'un gris doré luisant, tirant sur le vert. Leurs quatre ailes sont transparentes, de la même couleur et sans tache. Voyez fig. f.
Lorsqu'elles sont au repos, ou qu'elles ne volent point, leurs quatre ailes s'approchent et se tiennent si près les unes des autres, qu'elles ne paraissent qu'une seule aile, au lieu que plusieurs autres espèces de demoiselles tiennent toujours leurs ailes étendues, aussi bien au repos que lorsqu'elles volent."
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Wilhelm Homberg est un chimiste néerlandais né à Batavia (Java) en 1652 et mort à Paris en 1715. Après avoir exercé comme médecin à Rome, il s'était installé à Paris en 1691 sur invitation de Colbert et fut élu membre de l'Académie des Sciences en 1697. Il épousa la fille du botaniste Denis Dodart, et devint en 1702 le protégé du duc d'Orléans, et son Premier Médecin. Il développa une théorie de la chimie de la lumière. Mais ce chimiste s'intéressa au microscope, par lequel il étudia les araignées (1707). Ces travaux n'échappèrent pas à Réaumur, qui les développa.
À sa mort, son élève le médecin-régent Étienne-François Geoffroy lui succéda comme pensionnaire de l'Académie des Sciences, après y avoir été nommé chimiste en 1699. Or, le fils de cet Étienne-François Geoffroy n'est autre que le médecin-régent Étienne Louis Geoffroy, l'auteur de l'Histoire abrégée des insectes de 1762 (cf infra Noms vernaculaires).
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Cette référence à Homberg nous permet de découvrir l'une des premières publications en français concernant les libellules, mais ce qui rend très précieux cet article, c'est que Homberg décrit avec précision l'accouplement du mâle et de la femelle. Cela fut souligné par Olivier en 1782 et 1792 : "L'accouplement complet d'une espèce de ces insectes a été très bien vu par Homberg, qui l'a décrite et en a donné une assez bonne figure dans les mémoires de l'Académie en 1699. Il avait été vu longtemps auparavant par Swammerdam, comme il parait dans l'édition de ses œuvres, mais il était réservé à Réaumur de nous donner là dessus les détails les plus nombreux et les plus exacts, comme les plus nombreux et les plus intéressants."
Nous approchons ainsi le milieu de savants naturalistes parisiens du XVIIIe siècle tous membres de l'Académie des Sciences, souvent propriétaires de cabinets de sciences naturelles ou de collections, de grandes bibliothèques, et tous au fait des travaux de leurs collèges et des savants étrangers : Homberg, Réaumur et Geoffroy appartiennent à un petit cercle en inter-relation. Quand au suédois De Geer, il admire tant Réaumur qu'il donne à sa propre publication le même titre que celui des Mémoires pour servir les insectes de son modèle.
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4°) Réaumur, 1742, Mém. hist. ins. 6:390.
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RÉAUMUR (René -Antoine Ferchault de) , Mémoires pour servir à l'histoire des insectes : Tome VI : Suite de l'Histoire des Mouches à quatre ailes avec un supplément des Mouches à deux ailes, Imprimerie royale, Paris, 1742, 608 p., 48 pl. ; Planche XXXV fig.7.
Cette planche illustre le Onzième Mémoire : des mouches à ailes nommées Demoiselles (pages 387-456), la figure 7 est décrite pages 390-391. Elle illustre, parmi les "Demoiselles du troisième genre", celles qui ont les ailes dressées lors de leur repos.
Elle est décrite ainsi : "Demoiselle dont le corps est d'un très beau bleu, et dont les ailes ont de grandes taches d'un noir bleuâtre."
https://archive.org/stream/memoirespourserv16ra#page/n707/mode/2up
"Les différentes espèces de demoiselles aquatiques peuvent être rangées sous trois genres, dont chacun a un caractère très marqué, ce qui le rend aisé à distinguer des autres.
J'appellerai demoiselles à corps court & applati (Pl. 35 fig.1 et 2) celles que je mettrai dans le premier : ce n'est pas que leur corps ne soit long par rapport à celui de la plupart des mouches; mais il est court, comparé avec celui des autres demoiselles , & d'ailleurs autrement conformé : le leur souvent plus large qu'épais , diminue insensiblement de largeur jusqu'à son extrémité.
Celui des demoiselles des deux autres genres, depuis le second anneau jusqu'au dernier inclusivement, a à peu-près le même diamètre en tout sens, il est tout d'une venue, il ressemble à un petit bâton; leur corps est grêle, arrondi, aussi épais que large, et d'un même diamètre dans la plus grande partie de sa longueur. Celles que je place dans le second genre ont une grosse tête arrondie, qui tient de la figure sphérique; et celles que je mets dans le troisième genre (Pl. 35 fig. 6, 7, 8 et pl. 40 fig. 1, 2, etc) ont proportionnellement une tête plus menue; mais ce qui lui est particulier, c'est qu'elle est courte et large , c'est-à-dire que d'un côté à l'autre, d'un œil à rezeau à l'autre, elle a beaucoup plus de diamètre que de devant en arrière; ces yeux plus détachés, sont plus saillants.
Les demoiselles du premier genre ne différent de celles du second, que par la forme de leur corps ; mais elles différent encore par celle de leur tête, des demoiselles du troisième genre. Toutes celles que je connois du premier du second , portent leurs ailes de la même manière ; lorsqu'elles sont en repos, elles les tiennent toutes quatre perpendiculaires à la longueur du corps, et dans un plan parallèle à celui de position : étant toutes attachées, comme elles le font, à une même hauteur, on ne sauroit les distinguer en supérieures et en inférieures; elles ne doivent l'être qu'en antérieures et en postérieures. Le port des ailes des demoiselles du troisième genre, est plus varié, et peut servir à en déterminer des genres subordonnés ; elles ont, comme les autres mouches et papillons, des ailes supérieures et des aîles inférieures. Quelques demoiselles dans leurs moments de tranquillité, les tiennent toutes quatre appliquées les unes contre les autres (Pl. 35 fig 7 et 8) , elles en forment un paquet très-mince dont le milieu est occupé par les deux supérieures, ce qui fait un angle aigu avec le corps au-dessus duquel il s'élève; d'autres dans un temps semblable portent leurs ailes en toit (fig.4), & arrangées de manière qu'une des supérieures paroît seule de chaque côté, & passe par-delà le corps logé sous le toit: d'autres demoiselles, lorsqu'elles sont en repos, laissent voir leurs quatre aîles qu'elles tiennent alors un peu écartées les unes des autres, un peu élevées au-dessus du corps & inclinées à ses côtés. ".
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Voir aussi la concordance établie par Vallot entre les figures de Réaumur et les descriptions de Linné.
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VIRGO, VARIÉTÉ GAMMA.
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Description :
-Gamma. Libellula corpore viridi-caeruleo, alis subfuscis : puncto marginali albo.
"Libellule au corps vert-bleu sombre, aux ailes brunâtres : point marginal blanc. "
Fn. svec. 758.
Roes. aqu. 2. t. 9. f. 6.
Raj. ins. 51. n. 12 .
Commentaire.
Les pseudopterigmas blancs et les ailes brunâtres montrent que la variété gamma est une femelle du genre Calopteryx (C. virgo pour M. Hamalainen). Ce qu'avait remarqué De Geer avant 1746 (cf infra), .
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Références :
1°) Fauna suecica 1746, page 229 n° 758.
758. LIBELLULA corpore viridi-caeruleo ; alis subfuscis : puncto marginali albo.
-Raj. Ins p.51. n.12 . Libella media, corpore viridi, alis fulvescentibus maculis parvis albis prope extremum angulum.
Vulgo Ulrica.
Habitat ad Fluvios.
DESCR. Mediae est magnitudinis. Corpus viridi-sericeum, nitidum, minime caeruleum. Pedes nigri. Alae subfuscse puncto marginali albicante oblongo ; Cauda inermis.
Haec praecedentis faemina. De Geer.
"De taille moyenne. Corps vert comme la soie, brillant, à peine bleu-azur. Pattes noires. Ailes brunâtres à point marginal blanc allongé. Queue "sans armes". La femelle de la précédente [selon] De Geer."
Commentaire.
a) Comme pour la variété beta, nommée Louisa, Linné attribue à la variété Gamma un nom vernaculaire (vulgo) choisi parmi les prénoms féminins, celui d'Ulrica. Le second prénom de Louisa Ulrica de Prusse.
b) Dans la Fauna, Linné semble admettre la proposition de De Geer de considérer que la n° 758 est la forme femelle de la n°757. Mais, douze années plus tard, il resta plus prudent dans le Systema Naturae. Le suédois Charles de Geer (1720-1778) ayant publié les sept tomes de ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes de 1752 à 1778, j'ignore sur quelle source est basée la mention de son nom en 1746 par Linné. Ce ne sont pas les 32 pages de Tal om nyttan, som Insecterne och deras skärskådande, tilskynda oss, ... paru à Stockholm en 1744.
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2°) John Ray, 1710, Historia insectorum, Londres, page 51 n° 12 .
http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/51/mode/1up
Libella media, corpore viridi, alis fulvescentibus [flavescentibus D. Willughby] maculis parvis albis prope extremum angulum. Venter flavescit. Per scapulas tres lineae sive rugae flavicantes ducuntur.
"Libellule de taille moyenne, au corps vert, aux ailes tirant vers le fauve [vers le jaunâtre pour Maître Willughby], avec une petite tache blanche près de l'angle distal."
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John Ray, 1710, Historia insectorum, , page 51 n° 12 http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/50/mode/1up
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3°) August Johann Roesel von Rosenhof, 1749, Insecten belustigung, volume 2 Nuremberg : Insectorum aquatilium Classis II planche IX. fig. 6.
http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0283/image
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VIRGO, VARIÉTÉ DELTA.
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— Description :
-Delta. Libellula corpore sericeo nitido, alis inaurato-fuscis: macula nigra.
"Libellule au corps soyeux brillant, ailes brun-doré ; tache noire."
— Commentaire personnel.
Une femelle ? Mais la tache noire ? À la réflexion, je propose d'y voir un mâle de C. splendens, où macula nigra qualifierait la bande bleue sombre barrant en bande l'aile, chez un spécimen de collection où ce bleu aurait paru noir à Linné. Les références aux descriptions de John Ray vont dans ce sens, avec la mention d'une tache coeruleo nigrantibus, "bleu noirâtre".
— Références
Fn. svec. 759,
Roes, aqu. 2. t. 9. f. 5.
Raj. ins. 50. n. 9. & p. 140- n 2.
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1°) Fauna suecica 1746, page 229 n° 759.
759. LIBELLULA corpore sericeo nitido ; alis inaurato-fuscis : macula nigra.
-Hoffn. ins t. 11. f. ult.
-Raj. Ins. 50. n.9. Libella media corpore partim viridi, partim caeruleo, alis media parte maculis amplissimis e caeruleo nigricantibus.
-Raj. Ins. p. 140. n. 2. Libella media, corpore partim viridi , partim caeruleo, alis media parte maculis amplissimis e caeruleo nigricantibus oblitis.
Habitat ad Fluvios.
DESCR. Corpus caeruleo-nitidum. Pedes nigri. Ala a medio versus apices caerulescente nigra , ipsis apicibus aurato-fuscis ; a medio alae versus ejus basin color inauratus, nullum punctum marginale in hac.
"Corps bleu-sombre brillant. Pattes noires. Ailes du milieu vers l'apex bleu foncé, la pointe brun-doré. Et du milieu vers la base de couleur dorée, sans aucun point marginal."
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Commentaire : Dans la Fauna suecica, Linné ajoute une référence à Hoefnagel, qui disparait dans le Systema Naturae. Joris Hoefnagel est ce miniaturiste flamand dont les travaux naturalistes ont été publiées sous forme de gravure par son fils Jacob en 1592 sous le titre Archetypa studiaque Patris. Une nouvelle présentation est parue en 1630 à Amsterdam sous le titre Diversæ insectarum volatilium icones ad vivum accuratißime depictæ. Je renvoie à mon article Hoefnagel et les entomologistes du XVIIIe siècle. La référence de Linné renvoie à la planche 11 du Diversae insectarum ... où, au coin inférieur droit, est représenté un Calopteryx splendens (identifié par Marcel Wasscher 2014)
Voir infra : Les illustrations non référencées par Linné 1758.
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2°) August Johann Roesel von Rosenhof, 1749, Insecten belustigung, volume 2 Nuremberg : Insectorum aquatilium Classis II planche IX. fig. 5.
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http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0283/image
Il ne s'agit pas d'une femelle aux ailes brun-doré, et nous commençons à nous y perdre dans notre tentative de suivre la logique de Linné, si nous n'adoptons pas mon hypothèse de C. splendens mâle.
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3°) John Ray, 1710, Historia insectorum, Londres, page 5 n° 9 et page 140 n°2 .
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http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/50/mode/1up
9. Libella media, corpore partim viridi, partim coeruleo, alis media parte maculis amplissimis é coeruleo nigricantibus [D. Willughby atro-purpureis] oblitis, F.W.
Alae a fundis ad medium fere lutescunt , dein macula magna atro-purpurea succedit : extremitates alarum fundis concolores. Scapulae magis virides, dorsum magis coeruleum, Alae I ½ dig. longae, Maculis versus extremitates alarum caret.
"N°9. Libellule de taille moyenne, au corps en partie vert et en partie bleu foncé, aux ailes, en partie moyenne [remplie de taches ?] et bleu foncé très sombre [noir-pourpre pour Maître Willughby]. Vient de la collection de Francis Willughby.
...
John Ray, 1710, Historia insectorum, Londres, page 140 n°2 .
http://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/140/mode/1up
Libella media, corpore partim viridi , partim caeruleo, alis media parte maculis amplissimis e caeruleo nigricantibus oblitis.
Même remarque que pour Roesel : la libellule décrite par John Ray, qui reprend les travaux de son maître Willughby, est un mâle aux ailes partiellement bleues.
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LES ILLUSTRATIONS OU DESCRIPTIONS NON RÉFÉRENCÉES PAR LINNÉ 1758.
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Elles ont sans doute été négligées en raison de l'imprécision des gravures (souvent sur bois). Les miniatures de Joris Hoefnagel étaient inaccessibles.
1°) Jacob Hoefnagel 1630, Diversae insectarum planche 11 : gravures d'après les enluminures de Joris Hoefnagel. Calopteryx splendens (identification Marcel Wasscher 2014)
https://rkd.nl/en/explore/images/121231?langen=
https://gdz.sub.uni-goettingen.de/id/PPN371059488?tify={%22pages%22:[25],%22view%22:%22info%22}
https://www.biodiversitylibrary.org/item/86576#page/25/mode/1up
2°) Jacob Hoefnagel 1592, Archetypa studiaque Patris
Planche I,8 Flos Cinis : Calopteryx sp. femelle
3°) Joris Hoefnagel, 1596, Mira Calligraphiae Monumenta folio 75, miniature sur velin, Calopteryx femelle.
https://rkd.nl/en/explore/images/record?query=calopteryx&start=2
4°) Joris Hoefnagel, 1575-1585, Ignis Animalia Rationalia Insecta, planche LXIII Flos Cinis, miniature sur velin, Calopteryx splendens (identification Marcel Wasscher 2014)
https://rkd.nl/en/explore/images/record?query=calopteryx&start=3
5°) Joris Hoefnagel,1594, Nature morte avec insectes.
http://www.lavieb-aile.com/2015/02/vanitas-et-vanessa-a-propos-de-nature-morte-avec-des-insectes-1594-d-oxford-par-joris-hoefnagel.html
6°) Joris Hoefnagel, v.1591-1596, Mirae calligraphiae monumenta folio 75. Miniature sur velin. Calopteryx sp. femelle.
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7°) Thomas Moffet, 1634, Insectorum sive minimorum animalium theatrum
https://www.biodiversitylibrary.org/item/123182#page/98/mode/1up
Prima colore est elegantissimo ; Corpore caeruleo, alis violaceo corpore saturato : interscapulare spacium gemmis quatuor aureis, ceu in nigricante pala fixis ornatur
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8°) Ulysse Aldrovandi, 1602, De animalibus insectis, libri septem, page 305.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k991248/f315.item.zoom
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ÉTUDE DU NOM VIRGO, LINNAEUS, 1758 Syst. Nat. (Edn. 10) 1 : 545.
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a) Virgo vient du latin, dont le sens est précisé par F. Gaffiot :
Virgo, inis, f. 1. jeune fille, vierge. 2. [en part.] Les Vestales. 3. [en gen.] Jeune fille, jeune femme. 4. La Vierge [constellation]. 5. [adjectif au figuré] : vierge, qui n'a pas servi.
b) Dans le contexte de son ouvrage, il faut retenir le sens "jeune fille, vierge", que Linné a choisi par adaptation en latin du terme "Demoiselle" qui désignait, en raison de leur finesse et de leur grâce féminine les libellules pour les naturalistes français au XVIIIe (Homberg, Réaumur, De Geer, Geoffroy), terme qui a son équivalence à la même époque en néerlandais (waterjuffer), en allemand (wasserjunfer), ou en anglais. Le première occurrence de "demoiselle" dans cette acceptation date de 1682 avec la traduction de l'Histoire générale des insectes de Swammerdam :
"... une espèce d'insecte que l'on trouve dépeint plusieurs fois dans la table VIII suivant les divers degrés de sa formation, et à qui le commun peuple donne ce me semble, le nom de demoiselle.". À en croire ce traducteur, le terme serait d'origine populaire.
C'est par la même référence à la beauté et à l'allure juvénile et féminine des Libellules en général, mais surtout pour Linné des Calopteryx en particulier, qu'il avait choisi d' attribuer aux variantes de L. virgo comme nom vernaculaire les deux prénoms féminins de la future reine de Suède.
Voir mon article: Zoonymie des Odonates : le nom "Demoiselle" (1682).
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/zoonymie-des-odonates.le-nom-demoiselle.html
c) Linné exploite la même source d'inspiration pour l'espèce suivante, Libellula puella, du latin signifiant (Gaffiot) "Jeune fille", "bien-aimée, maîtresse".
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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
Comme d'habitude, l'auteur le plus attentif, et qui ne se contente pas d'une "étymologie" par traduction du terme latin, mais qui se livre à une réelle interprétation zoonymique, est Heinrich Friedner.
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PRECIGOUT ET PRUD'HOMME / POITOU-CHARENTES-NATURE:
"Virgo du latin virgo = vierge ( ?)"
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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
"virgo (Calopteryx) - virgo, virginis = fanciulla. Nome dato per la struttura esile e graziosa." [jeune fille. Nom donné pour la structure mince et gracieuse.]
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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
"- virgo (Linnaeus) [l. virgin, maiden] is one of the species names in odonata referring to beautiful womanliness as do popular names in many languages (e.g. Dutch: waterjuffer, French: demoiselle, cf. NITSCH 1965). "
NITSCH, G. (1965): Die Namen der Libelle. In: Wissmann, W. „Wörterbuch der deutschen Tiernamen, Beiheft 3”, Akademie-Verlag, Berlin
Trad :"-virgo (Linnaeus), [latin "vierge, jeune fille" est l'un des noms d'espèces dans les odonates se référant à la beauté fémine au même titre que les noms vernaculaires attestés dans de nombreuses langues (par exemple, en néerlandais: waterjuffer, en français: demoiselle, voir NITSCH 1965)."
Voir aussi H. Fliedner 2012.
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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
Virgo = jonge vrouw, maagd .
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NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS.
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PRÉAMBULE : LINNÉ 1746 puis GEOFFROY 1762.
1. Le préalable linnéen : "Lovisa" et "Ulrica", 1746.
Linné a donné, dès 1746 dans sa Fauna suecica, des noms "vulgo", des noms en langue vulgaire c'est à dire suédoise qui sont des noms propres pour deux de ses espèces (comme il l'a fait, dans le même ouvrage, pour quelques papillons). Les espèces n° 757 et 758 de la Fauna suecica sont celles qui deviendront les formes alpha et beta de sa Libellula virgo . Et ces noms sont LOVISA (Louisa) pour le n°757 et ULRICA pour le n°758.
Il ne les reprendra pas dans le Systema Naturae de 1758, et pas d'avantage dans l'édition 1761 du Fauna suecica, principalement parce qu'il renonce alors à toute dénomination vernaculaire au profit de la double dénomination latine.
Cela serait anecdotique si nous ne dénichions pas derrière ces noms les prénoms de LOUISE ULRIQUE DE PRUSSE, (en allemand : Luise Ulrike von Preußen), qui devint reine consort de Suède et de Finlande en 1751, après son mariage en 1744 avec le futur roi Adolphe-Frédéric de Suède, et qui fonda en 1753 l'Académie Royale de Suède dont fit partie Carl von Linné et soutint les arts et les sciences.
C'est Linné qui eut en charge l'arrangement et la description des collections d'histoire naturelle de la reine. Le Roi et la Reine avaient des collections séparées : la première à Ulricksdahl, et l'autre, qui consistait en insectes et coquilles, dans le palais de Drottningholm, proche de Stockholm.
Linné publia à Stockholm en 1764, bien après en avoir rédigé le manuscrit, le catalogue intitulé Museum Ludovica Ulrica Reginae, le Museum de la Reine Louise Ulrique, "dans lequel les animaux exotiques les plus rares, principalement les insectes et les coquilles sont décrits et déterminés". Cette collection se trouve maintenant au Museum zoologique de l'université d'Uppsala. il aurait été amusant que l'on y trouve les spécimens-types de ces libellules, mais ce n'est pas le cas.
Matti Hämäläinen, un auteur d'Helsinski, a publié en 2008 et 2017 ses travaux, qui recoupent les miens (cf. Zoonymie des Rhophalocères), et que je découvre :
"Au cours de l'été 1744, une grande effervescence s'empara de la haute et moyenne société suédoise. Le 17 juillet, leur prince héritier Adolf Fredrik fut marié per procura (c'est-à-dire en l'absence de l'époux) à Luise Ulrike, princesse de Prusse à Berlin. Quelques semaines plus tard, la belle et talentueuse princesse de 24 ans (Lovisa Ulrika en suédois) est arrivée en Suède pour rencontrer son fiancé. Le 18 août, le couple royal a été accueilli par le roi Frédéric Ier au palais Drottningholm où a eu lieu la deuxième cérémonie de mariage le même jour, suivie d'un bal d'état et d'une réception du tribunal.
Carl Linnaeus, 37 ans, professeur de médecine à l'Université d'Uppsala, a été pris dans la fièvre. A cette époque, il écrivait le manuscrit de Fauna svecica, synopsis des 1 357 espèces animales connues de Suède, publié en 1746. Il n'avait pas encore développé son système de nomenclature binomiale, mais chaque espèce avait reçu un diagnostic de quelques mots latins suivant le nom du genre. En outre, dans les comptes d'un petit nombre d'espèces, y compris deux libellules (Libellula), Linnaeus a également donné un nom spécial (le Vulgo) destiné à un usage quotidien. L'espèce numéro 757 (actuellement connue sous le nom de mâle de Calopteryx virgo) a été surnommée le Lovisa et l'espèce numéro 758 (actuellement connue sous le nom de femelle de Calopteryx virgo) l'Ulrica (figure 2). C'était évidemment une dédicace à la princesse et c'était la première dédicace à une personne individuelle dans les noms d'animaux utilisés par Linné.
Il convient de noter qu'en choisissant cette belle Demoiselle pour son hommage, il choisit ce qui est sûrement l'insecte le plus magnifiquement vêtu et le plus charmant du nord de l'Europe, qui incarne peut-être le mieux les qualités qu'il admirait chez la princesse.
Dans la Fauna svecica, Linnaeus n'a donné des noms spécifiques (Vulgo) qu'à 43 espèces d'invertébrés, dont 25 espèces de papillons (Papilio) et 14 espèces de papillons (Phalaena). Certains de ces noms 'Vulgo' étaient binomiaux, tels que 'Papilio canicularis' (pour l'actuel Gonepteryx rhamni), 'Argus oculatus' (= Plebejus argus), 'Brassicaria vulgaris' (= Pieris brassicae), mais la plupart étaient des mots simples, comme 'Alpicola' (= Parnassius apollo), 'Rex' (= Argynnis aglaja), 'Aurora' (= Anthocharis cardamines) et 'Cossus' (= Cossus cossus). Linnaeus utilisa plus tard dix de ces 43 noms «Vulgo», ou une partie des noms comme espèce ou nom de groupe de genre dans Systema naturae (1758). En 1746, Linné développait encore son système de nomenclature binomiale (qu'il n'avait pas lui-même inventé, mais qu'il consolidait et réglait dans son usage). Cependant, ce processus s'est déroulé progressivement et l'utilisation des noms «Vulgo» (simple ou binomial) n'était qu'un pas en avant." (Hämäläinen & Orr 2017)
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2. Les noms en français d'Étienne-Louis Geoffroy : Louise et Ulrique, et la série des prénoms féminins.
Geoffroy (Étienne-Louis, 1762, Histoire abrégée des insectes 2: 222.
http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/222/mode/2up
Les données publiées dans le Fauna suecica de Linné furent diffusées en France dès 1754 dans le Système naturel du règne animal par classes, familles ou ordres,... de La Chesnaye-Desbois, pages 120-126. L'auteur y donne une traduction en français du texte latin du Fauna suecica.
Or, en 1762, le médecin et collectionneur Étienne-Louis Geoffroy publie le tome II de son Histoire des insectes.
Il y décrit 14 espèces de libellules, en suivant d'assez près le Fauna suecica de Linné, mais avec la mention des noms binominaux du Systema Naturae de 1758. Il attribue à chaque espèce un nom vernaculaire, un exercice auquel il est très attaché et qui nous a valu nos plus beaux noms de papillons. Mais il suit si bien Linné qu'il nomme ses deux premières espèces la Louise et L'Ulrique avant de puiser dans les prénoms féminins pour baptiser ses douze autres espèces suivantes. Ainsi, si la Louise était pour lui la n° 759 de la Fauna, et l'Ulrique Libellula Virgo, il nomme Amélie Libellula puella , puis une variante la Dorothée, une autre la Sophie, et, parmi ses Anisoptères, L. quadrimaculata la Françoise, L. flaveola l'Eléonore, un autre la Philinte, puis vient la Sylvie, l'Aminthe (L. aenea), la Justine (L. vulgatissima), la Julie (L. grandis), la Caroline (L. forcipata) et une variante la Cécile.
On notera que :
a) la mère de Louise-Ulrique de Prusse se prénommait Sophie-Dorothée.
b) La plus jeune sœur de Louise-Ulrique se prénommait Anne-Amélie, Anna Amalie von Preußen (1723-1787) . (C'est elle qui devait épouser Adolphe-Frédéric de Suède, mais sa sœur aînée s'ingénia à prendre sa place).
c) La reine de Suède avant l'accession au trône de Louise-Ulrique se prénommait Ulrique-Éléonore.
d) Aminthe : cf Aminte, personnage féminin dans l'Amour médecin de Molière, et Philinte, personnage masculin du Misanthrope de Molière, sortent de cette logique.
Ce procédé d'imitation très fidèle au premier Linné (celui de 1746) n'aura guère de succès, bien qu'il sera fidèlement cité au XIXe siècle par les entomologistes. Et il réapparaît encore aujourd'hui, où le Calopteryx virgo se voit encore qualifié de "La Louise" sans trop comprendre pourquoi.
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1. L'ULRIQUE. La description de L. virgo par Étienne-Louis Geoffroy et sa dénomination L'Ulrique, 1762. Hist. abr. ins. 2: 222.
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Geoffroy décrit L. virgo de Linné, mais sans en reprendre les quatre variétés, comme s'il avait plus travaillé à partir du Fauna suecica.
"2. LIBELLULA corpore viridi sericeo , alis subfuscis puncto marginali albo. Linn. Faun. suec. n. 758.
-Linn. Syst-nat. edit. 10 , p. 545, n. 17. Libellula virgo.
-Raj. Ins. p. 51 , n. 12. Libella média, corpore viridi, alis fulvescentibus, maculis parvis albis prope extremum angulum.
-Rosel. ins.vol. 2, tab. 9 fig. 6. Insect, aquatil. class. 2.
L'ulrique.
Longueur 10 lignes.
Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente [N° 1 de Geoffroy, "la Louise", notre C. splendens mâle] , seulement sa couleur est plus verte & très-brillante. Ses aîles n'ont point de taches bleues, mais elles sont d'un jaune un peu brun ; de plus vers l'extrémité du bord extérieur de l'aile on voit un petit point blanc allongé.
M. de Geer donne celle-ci pour la femelle de la précédente. Je suis fort porté à le croire n'ayant trouvé que des femelles de cette espèce, & tous ceux de la précédente que j'ai pu rencontrer, étant des mâles. Cependant comme je n'ai point trouvé ces insectes accouplés , je n'ose assurer ce fait. "
Geoffroy suit de très près la description du Fauna suecica n° 758, mais il la met à jour en empruntant à celle de la variété gamma du Systema Naturae la référence à la figure 6 de la planche IX de Roesel. Il décrit donc ici notre C. virgo femelle et lui attribue son premier nom vernaculaire en français, "L'Ulrique".
Hélas, il négligea un "détail" et, dans son attachement à la dénomination vernaculaire, il ne comprit pas l'importance de la nomenclature binominale introduit en 1758 : ses propres descriptions ne seront pas valides aux yeux de la Commission de nomenclature ou ICZN.
Enfin, bien qu'il considère que La Louise et L'Ulrique avaient pu représenter des mâles et des femelles de la même espèce, puisqu'il n'avait trouvé que des mâles du premier et des femelles du second, il montre une belle rigueur en ne les réunissant pas sous une seule description puisqu'il n'a pas constaté de visu d'accouplement. Nos connaissances lui donnent raison puisque la Louise correspond à Calopteryx splendens.
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L'édition de l'Histoire abrégée des Insectes par Fourcroy en 1785.
Fourcroy (A-F), 1785, Ent. Paris. 2:344.
http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/344/mode/2up
En 1785, le médecin Antoine-François Fourcroy publie sous le titre Entomologia Parisiensis une version du travail de Geoffroy, abrégée mais conforme aux exigences des milieux entomologiques car enrichie pour chaque espèce d'un nom binominal en latin.
Le nom de Geoffroy n'apparaît, dans le sous-titre, que dans la mention secundum methodum Geoffœanam.
L'Ulrique est décrite après la Louise, qui porte le nom latin de L[ibellula] Ludovicea.
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2. L. virgo.
L'Ulrique Long. 20 lig.
L. corpore viridi sericeo, alis subfuscis puncto marginali albo.
Loc. idem
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Réception du nom L'Ulrique pour C. virgo.
Le nom Ulrique fut repris dès 1780 (Valmont-Bomare), puis en 1789 (Charles de Villers page 12), en 1789 (G. de Razoumowsky), puis en 1804 par Latreille et en 1817 par Lamarck.
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2. L'AGRION VIERGE, Latreille 1804, Lamarck 1817, Milne-Edwards 1839.
Latreille (P-A), 1804 Hist. nat. crust. 13:16. Latreille, le principal entomologiste français du début du XVIIIe siècle, ami de Fabricius, décrit Libellula virgo sous le nom scientifique Agrion virgo Linn. et le nom vernaculaire Agrion vierge. Il décrit quatre variétés dont a-, La Louise Geoffr. et e- L'Ulrique Geoffr.
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Voir ensuite Lamarck ( J-B P A de Monet de), 1817 , Histoire naturelle des animaux sans vertebres Volume 4
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3. LA CALEPTÉRYX VIERGE, Sélys-Longchamps, 1840, Monogr. libell. :128
Edmond de Selys-Longchamps, 1840, Monographie des libellulidées d'Europe, 1840 page 128
https://books.google.fr/books?pg=PA134&dq=calepteryx++virgo&id=44VIAAAAYAAJ&hl=fr#v=onepage&q=calepteryx%20%20virgo&f=false
Sélys-Longchamps utilise le nom de genre CALEPTERYX avec la graphie de la publication originale de Leach en 1815. Puis, selon son usage, il crée en guise de nom vernaculaire la "traduction" du nom latin en français.
"N°1. CALEPTERYX VIRGO. Caleptèryx vierge"
Diagnose. - D'un bleu ou d'un vert soyeux bronzé. Le bout de l'abdomen jaunâtre en dessous (souvent d'un rouge terne chez le mâle). Ailes arrondies, assez larges, sans taches chez le mâle ou avec un faux parastigma blanc souvent nul chez la femelle.
Synonymie. - AGRION VIRGO (en partie). Fabr. Latr. Vander L. Charp. Fonscol.
-CALEPTERYX VIRGO. Leach. Curtis. Steph. De Selys.
-LIBELLULA VIRGO. Lin. (partie).
- SPLENDENS. Harris.
-CALOPTERYX VIRGO. Burmeister.
— mâle. En entier d'un vert soyeux chatoyant, à reflets bleus ou dorés en dessus selon le jour. Corps noir en-dessous. Yeux d'un brun foncé.
Le dessous des trois derniers segments de l'abdomen obscur, ou jaunâtre ou saupoudré de rouge terne foncé ainsi que la base des appendices inférieurs ; leur pointe ainsi que les supérieurs noirs ; ceux-ci de la longueur du dernier segment de l'abdomen, semi-circulaires, atténués à la base, élargis et à côte externe dentelée depuis le milieu jusqu'à leur extrémité. Pieds tout noirs. Les ailes présentent trois variétés principales qui semblent passer de l'une à l'autre.
-Var. alpha. Ailes d'un brun un peu roussâtre, colorées également, non opaques (les cellules semblent plus nombreuses et les nervures plus fines que dans les autres; et les veines transversales se bifurquent en beaucoup d'endroits, surtout près de la côte). La nervure de la côte seule d'un vert doré.
-Var. beta. Ailes d'un brun enfumé à reflet bleu foncé surtout au milieu. Cette couleur n'est pas assez épaisse pour rendre l'aile opaque. Nervure de la côte vert-doré.
-Var. gamma. Ailes opaques, d'un bleu foncé brillant ou d'un vert bleuâtre , selon les individus ; leur pointe seule un peu brunâtre, et leur base légèrement transparente. La nervure de la côte vert-doré. Une sous-variété offre un assez grand espace transparent non coloré à la base des quatre ailes, ce qui lui donne une certaine ressemblance avec l'Haemorrhoidalis, surtout que le dessous de l'extrémité de l'abdomen est souvent rougeâtre : mais la forme des ailes et la couleur du corps préviennent toute méprise.
— Femelle. En entier d'un vert soyeux cuivré en dessus. Yeux d'un brun jaunâtre. Un point jaune près des antennes, un autre à la bouche. Poitrine et dessous de l'abdomen bruns ou jaunâtre-obscur. Le dessus des derniers segments d'un vert doré. Une ligne dorsale élevée formant une petite pointe jaunâtre, sur le dernier segment. Les deux appendices anals petits, noirâtres, pointus, plus courts que le dernier segment. Pieds noirs.
Les ailes, qui ne sont jamais opaques, présentent trois variétés principales qui passent de l'une à l'autre ; dans l'état normal, elles ont une petite tache blanche à la place du parastigma , mais dans chaque variété on trouve des individus où elle est peu prononcée et même invisible.
-Var. alpha. Ailes d'un brun roussâtre, colorées également : la nervure costale d'un bleu verdâtre doré ainsi que dans les autres variétés. (Dans cette variété les cellules semblent plus fines et plus nombreuses que dans les autres. )
-Var. beta. Ailes d'un brun roussâtre. La dernière moitié des inférieures lavée de brun-noirâtre, surtout à l'extrémité. Cette couleur diminue insensiblement jusqu'à la base. ( De Belgique et de Provence ).
-Var. gamma. Ailes d'un brun presque verdâtre : les nervures visiblement plus colorées que le fond, qui est hyalin. Cette dernière variété, que l'on pourrait confondre avec la femelle de la Ludoviciana, se trouve en même temps que la sous-var. y du mâle à base des ailes hyaline. Je l'ai prise abondamment près de Fribourg en Suisse, aussi en Lombardie et en Provence. La Var. z. du mâle et de la femelle, qui pourrait bien former une espèce distincte !, se trouve dans toute l'Europe, depuis le nord de l'Italie jusqu'en Suède. Quant aux var. g, je les ai décrites sur des individus de Belgique, mais je n'ai pas de raison de croire que ce soit un mâle et une femelle analogues. Relativement aux deux autres, c'est à dessein que j'ai assigné au mâle et à la femelle les mêmes lettres.
J'ai cru devoir considérer les variétés de la Virgo sous un point de vue nouveau, et ne pas m'occuper de la présence du faux parastigma blanc, qui ne manque jamais complétement si l'on veut l'examiner à la loupe. La division que je propose d'après diverses présomptions n'est qu'un premier pas fait dans cette nouvelle voie. J'espère arriver à des résultats plus positifs en observant attentivement les habitudes, l'accouplement, les époques d'apparition et surtout les larves des diverses variétés.
La Caleptéryx vierge paraît depuis le mois de mai jusqu'en juillet; elle voltige en société dans les bois, sur le bord des eaux, etc. La variété brune semble éclore la première.
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4. [LA] CALOPTÉRYX VIERGE. Selys-Longchamps & Hagen, 1854, Monogr. calopt. : 40
Selys-Longchamps (Edmond de), Hagen (Hermann- August), 1854, Monographie des calopterygines page 40
Notez la référence à l'Ulrique de Geoffroy.
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5. CALOPTÉRYX VIERGE, ADOPTÉ AU XX et XXIe SIÈCLE.
Ce nom est adopté, au masculin, par tous les auteurs depuis la seconde moitié du XIXe siècle.
- Wikipédia 2018 : "Le Caloptéryx vierge (anciennement Agrion vierge)".
- Dijkstra, 2007, Guide des Libellules : "Caloptéryx vierge".
- Grand et Boudot, 2007, Les libellules de France, Belgique et Luxembourg, : "Le Caloptéryx vierge".
- Précigout 2009, Libellules de Poitou-Charentes : "Caloptéryx vierge."
- Etc.
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NOMS VERNACULAIRES EN D'AUTRES LANGUES.
On évalue mieux combien, en traduisant littéralement les noms scientifiques, Sélys-Longchamps a définitivement stérilisé l'onomastique vernaculaire francophone des Odonates, lorsqu'on découvre les noms vernaculaires en d'autres langues :
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En catalan : LA DAMISEL.LA BLAVA, ou CAVAL DE SERP (la Demoiselle bleue, ou le cheval de serpent).
En espagnol : EL CABALLITO DEL DIABLO AZUL (Le petit cheval bleu du diable).
En néerlandais : DE BOSBEEKJUFFER (La Demoiselle des ruisseaux forestiers (?))
En frison : BLAUYNSKE, GRIENE FLINTERLIBEL, BOSKBLAUYNSKE
En allemand : DIE BLAUFLÜGEL-PRACHTLIBELLE. (L'Aile Bleu - La Libellule Superbe).
En anglais : THE BEAUTIFUL DEMOISEL
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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
— GRAND (Daniel), BOUDOT (Jean-Pierre), 2006 Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg. Collection Parthénope, Biotope 479 pages
https://books.google.fr/books?id=cYwSCwAAQBAJ&dq=inauthor:%22Daniel+Grand%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— LEACH, W.E. (1815). "Entomology". In Brewster, David. Edinburgh Encyclopaedia. Vol. 9. Edinburgh: William Blackwood. pp. 57–172 [137] (in 1830 edition) –
https://www.biodiversitylibrary.org/page/17493627#page/145/mode/1up
— NATIONAL HISTORY MUSEUM
http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/calopteryx_splendens.html
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OUTILS ZOONYMIE.
— LSJ Site de traduction grec/anglais Liddell Scott Jones
https://lsj.translatum.gr/wiki/Main_Page
https://lsj.translatum.gr/wiki/LSJ:GreekEnglishLexicon
Derivatio nominis libellularum europaearum (Téléchargement PDF disponible). Available from: https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum[accessed Jan 08 2018].
ZOONYMIE :
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
— PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages,
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
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Num. Google
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— RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL. Voir aussi VALLOT J.N. 1802.
Volumes concernant les Odonates :
— Tome IV : Histoire des Gallinsectes, des Progallinsectes et des Mouches à deux ailes, Imprimerie royale, Paris, 1738, 636 p., 44 pl. ;
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https://archive.org/details/mmoirespourser04ra
— Tome VI : Suite de l'Histoire des Mouches à quatre ailes avec un supplément des Mouches à deux ailes, Imprimerie royale, Paris, 1742, 608 p., 48 pl. ;
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— RÖSEL VON ROSENHOF 1764-68 De natuurlyke historie der insecten; voorzien met naar 't leven getekende en gekoleurde plaaten. Volgens eigen ondervinding beschreeven, door den heer August Johan Rösel, van Rosenhof, miniatuur-schilder. Met zeer nutte en fraaie aanmerkingen verrykt, door den heer C. F. C. Kleemann ...Te Haarlem, By C. H. Bohn en H. de Wit, boekverkoopers [1764-68] BHL Library
— RÖSEL VON ROSENHOF (August Johann) 1749, Kleemann, Christian Friedrich Carl ;
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749
.http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1746ga
— SCHWARZ (Christian Wilhelm ), 1830, Nomenclator über die in den Röselschen Insekten-Belustigungen und Kleemanschen Beyträgen zur Insekten-Geschichte abgebildeten und beschriebenen Insekten und Würmer: mit möglichst vollständiger Synonymie. Dritte bis Siebente Abtheilung, Volume 3 Raspe, 1830 - 136 pages
https://books.google.fr/books?id=G3BcAAAAcAAJ&dq=libellula+fridrichsdalensis&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— SELYS-LONGCHAMPS ( Michel Edmond, Baron de) 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles, 220 pages.
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— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.
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— VANDER LINDEN, P.L. 1825 - Monographiae Libellulinarum Europaearum. - Bruxellis. -
— VILLERS (Charles de) 1789, Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta; dd. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, andc. speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galliae Australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante and augente Carolo de Villers, ... Tomus primus °-quartus!: 1789 page 10 n°16 et 11 n°20.
https://books.google.fr/books?hl=fr&id=saKZnk3vHvQC&dq=libellula+cyanea+geoffroy&q=libellula#v=snippet&q=libellula&f=false