Le vitrail de l'Arbre de Jessé (vers 1500-1510), baie 7 de l'église de Bourg-Achard (Eure).
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Voir : les 160 articles de ce blog concernant les vitraux.
Et, parmi ceux-ci, ceux qui concernent les Arbres de Jessé :
ARBRE DE JESSÉ
En Bretagne:
- Vitrail de Kerfeunten Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun :1528-1530
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars. c.1530
- Vitrail de L'arbre de Jessé de l'église de La Ferrière. : 1551.
- Vitrail de L'arbre de Jessé de l'église de Beignon. : 1540-1550
- Vitrail deL' arbre de Jessé de l'église de Moulins (35). : c.1560.
- Les vitraux de l'église des Iffs ( seconde partie : les chapelles). Baie 12 milieu XVIe.
- Le vitrail de la Passion de l'église Saint-Mériadec en Stival (56) : 1550.
- Vitrail de l'église Gouesnou par Jacques Le Chevallier : L'arbre de Jessé de l'église de Gouesnou . : 1972.
- L'Arbre de Jessé très stylisé de Saint-Jean-du-Doigt Les vitraux de Louis-René Petit à Saint-Jean-du-Doigt (29).
- L'arbre de Jessé de Malestroit : Le vitrail de l'arbre de Jessé de l'église de Malestroit.: 1530-1540.
- Vitrail de N.D de Lansalaün à Paule : 1528 : Le vitrail de l'arbre de Jessé de la chapelle N.D. de Lansalaün à Paule.
- Vitrail par Chauvel à Notre-Dame de Vitré : c.1868-1870 : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Vitré.
- Vitrail de l'arbre de Jessé de Moncontour : c.1530-1540 : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Moncontour.
- Vitrail de l'église Saint-Armel de Ploermel : c.1550. Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église Saint-Armel de Ploermel.
- Vitrail de l'Arbre de Jessé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët (Morbihan) : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët (56), associé à la Passion et au collège apostolique. Verrière de la baie 4. 1450-1475.
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Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :
- Vitrail de l'arbre de Jessé de Saint-Denis (1144), le premier vitrail sur ce thème. Le vitrail de l'arbre de Jessé de la basilique de Saint-Denis.
- Vitrail de l'arbre de Jessé de Chartres : (1150) Le vitrail de l'arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres.
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église Saint-Pierre de Chartres.
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale du Mans (1235) : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale du Mans.
- Le vitrail de la cathédrale d'Amiens (1242) : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale d'Amiens.
- Vitrail de la cathédrale de Moulins en Allier (vers 1480) L'étrange vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Moulins.
- Vitrail de la Baie 0 de la cathédrale d'Évreux (vers 1470)
- Tympan sculpté de l'abbatiale Saint-Riquier : 1511-1536 L'Arbre de Jessé de l'Abbaye de Saint-Riquier (Somme).
- Vitrail de l'Arbre de Jessé de Notre-Dame-du-Touchet (Manche) : Le vitrail de l'arbre de Jessé de Notre-Dame du Touchet.
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Sens, II : la Vierge et la Licorne.
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Sens. I.
Pour les Arbres de Jessé sculptés, voir l'onglet "rechercher" en haut de page. Un exemple :
- L'arbre de Jessé de la cathédrale de Burgos. (1483-1486)
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L’église de Bourg-Achard,en forme de croix latine appartenait à un prieuré de chanoines de Saint-Augustin fondé en 1136 par Nicolas du Bosc, seigneur du lieu. La nef et la tour du XIIe siècle sont aujourd'hui disparues. La tour, qui se trouvait au-dessus du portail occidental, a été détruite une première fois en 1626. Reconstruite sur la croisée, elle s'est écroulée en 1829. En 1838, elle est à nouveau reconstruite, en même temps que la nef, par l'architecte Grégoire. La chapelle méridionale datant du XIVe siècle a été remaniée. La chapelle septentrionale, la sacristie et la salle capitulaire sont du XVe siècle et le chœur, du XIVe siècle.
C'est dans le bras nord du transept que se trouve , tournée vers le nord, la baie 7 (numérotation du Corpus vitrearum) et son Arbre de Jessé demeuré à sa place d'origine. Elle est datée vers 1500-1510 et est contemporaine de la baie d'axe, celle de la Passion, donnée par l'Amiral Malet de Graville. Elle proviendrait du même atelier rouennais.
Haute de 5,20 m et large de 3,20 m, elle est divisée en 4 lancettes trilobées. Ce nombre de lancettes s'oppose au respect d'un des canons des Arbres de Jessé, celui de leur organisation de part et d'autre d'un axe médian vertical alignant Jessé endormi en bas, le tronc de l'arbre, et la Vierge à l'Enfant au sommet, comme c'est le cas pour la baie 4 de Saint-Godart de Rouen, daté de 1506 et qui dispose, sur 4 mètres de large, de cinq lancettes. Ici, l'axe significatif est décalé vers la droite, sur la troisième lancette.
De même, la classique encadrement de Jessé par deux prophètes (Isaïe et parfois Jérémie), qui date des tout premiers vitraux sur ce thème, à Saint-Denis et dans les cathédrales du XIIe siècle, ne peut survenir, et un troisième prophète est figuré. Les versets prophétiques sont remplacés par des extraits de liturgie mariale, sauf pour le prophète de la lancette 4, qui cite l'incontournable verset d'Isaïe 11:4 Egredietur virga de radice Jesse.
Enfin, le nombre des rois de Juda figurant d'habitude sur un Arbre de Jessé entre Jessé et la Vierge est souvent de 12, chiffre hautement symbolique (Apôtres, articles du Credo, etc.) mais il est de 13 (ou 12 +1) à Saint-Godart de Rouen. Ici, les rois sont au nombre de 14.
Nous vérifions une fois de plus que malgré la stéréotypie du thème iconographique, aucun Arbre de Jessé n'est semblable à un autre : c'est donc avec curiosité que nous rechercherons ces particularités. La plus rare est peut-être la figure du roi Salomon en africain.
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L'Immaculée Conception.
Avant d'aborder la description proprement dite, il faut souligner l'importance, dans les Arbres de Jessé normands du XVIe siècle, du projet de défense théologique de la notion théologique de la Conception immaculée de Marie, en relation avec le développement des confréries ou "puy" :
"La nouvelle formule de l’Arbre de Jessé systématise à partir de la mi-xve siècle les caractéristiques iconographiques que l’on pouvait déceler au début du xve siècle, avec les éléments de la Vierge à l’Enfant dans une mandorle et un croissant. Elle semble être une réponse figurative à l’utilisation de l’Arbre de Jessé comme vecteur de la croyance de l’Immaculée Conception qui s’est encore plus affirmée et semble reconnue du plus grand nombre. Le développement d’une telle formule en Normandie, dans le vitrail comme dans le manuscrit, n’est pas le fait du hasard. Cette région, et surtout Rouen, voit se développer vers les années 1480 le phénomène des «puys» en l’honneur de la Conception de la Vierge. Le puy est une variante littéraire de la confrérie médiévale: en plus des dévotions et réunions en l’honneur du saint et de ses fêtes, on organisait des concours de poésie à la louange de ce dernier. Le puy de Rouen en l’honneur de la Conception de la Vierge fut instauré officiellement dès 1486 et eut un grand succès jusque dans les années 1550. En 1520-1521, dans une bulle pontificale achetée à grands frais par la confrérie, Léon X lui donnait la prééminence sur toutes les autres confréries rouennaises.
Ainsi, tout concorde à la fin du xve siècle et pendant la première moitié du xvie siècle, à faire de la région normande et de Rouen un centre important de la célébration de l’Immaculée Conception. Catherine Vincent, dans son ouvrage consacré aux confréries normandes de la fin du xiiie au début du xvie siècle , montre que la fête de la Conception de la Vierge suscite neuf confréries, dont huit dans le diocèse de Rouen, entre 1460 et 1540. Toutefois, peu d’historiens de l’art ont fait le lien entre ces conditions liturgiques, littéraires et religieuses spécifiques de la Normandie et la diffusion très dynamique à la même époque de la nouvelle formule iconographique de l’Arbre de Jessé." (S. Lepape 2009)
Nous en reconnaîtrons la "signature" par la figure de la Vierge, les pieds posés sur un croissant comme la Femme de l'Apocalypse, et entourée d'une mandorle de rayons solaires. Certes le croissant est moins visible qu'à Saint-Godart de Rouen par exemple.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Une pancarte permet au visiteur de trouver une description du vitrail par un auteur anonyme (un ecclésiastique probablement), d'un style dévot certes daté mais aux propos précis . La voici :
"Ce vitrail représente l'arbre de Jessé qui symbolise la généalogie de la Sainte Vierge. Le vieillard à barbe blanche et au visage si admirable de douceur et d'expression que l'on voit assis sous un dais de draperie verte et à franche d'or, est en effet Jessé lui-même, la tige de l'arbre de laquelle doit sortir la fleur sans tache destinée à donner à la terre le fruit divin, le Dieu fait homme. Les yeux du patriarche sont fermés, sa tête est appuyée sur sa main droite, la main gauche repose sur le genou. Il est vêtu d'une tunique violette à galons d'or et d'un manteau brodé richement et bordé de bleu, ses chaussures sont pourpre. Á droite et à gauche de Jessé s'étendent les branches de l'arbre dont les différents rameaux nous montrent les rosi issus de la race de David. Ces personnages sont brillamment costumés de velours, de pourpre et d'hermine avec broderie d'or et d'argent, presque tous portent la couronne ou tiennent le sceptre. Une inscription en caractères gothiques se déroule sur les quatre panneaux prophétiques : Germinavit radix Jessé (la tige de Jessé a poussé des rejetons), Salutem (c'est le Salut), Virga Jessé florida (La tige de Jessé a fleuri), Egredietur virga de radice Jessé (Il sortira un rejeton de la tige de Jessé).
Au dessus même de Jessé se tient son fils David, facile à reconnaître à sa harpe d'or ; il est vêtu d'un manteau de pourpre à col et parements d'hermine ; il porte comme coiffure un chapeau à bords relevés, surmonté d'une couronne ; à sa main gauche est enroulé un ruban d'or qui soutient le dais sous lequel repose le chef de la famille davidique.
Mais la prophétie d'Isaïe vient de s'accomplir ; la tige a fleuri, le calice s'est ouvert et la fleur s'est épanoui au milieu des pétales qui l'entourent comme une auréole. La Sainte Vierge apparaît vêtue d'une robe bleue à longs plis, ses cheveux retombent sur ses épaules, et sa tête est couronnée de pierreries étincelantes. L'Enfant Jésus qu'elle presse sur son sein porte une robe violette, se pieds sont nus et il enlace de ses petits bras le cou de la Vierge Marie.
Alors le ciel s'ouvre et tressaille d'allégresse. L'ogive de la fenêtre est réservée à cette vision. Au premier rang des Anges aux cheveux blonds et aux ailes de différentes couleurs, vêtus de blanc et couronnés de pierreries, chantent la gloire de Marie. On lit en effet sur des banderoles placées entre leurs mains les paroles suivantes écrites en minuscules gothiques au dessous d'un chant noté : Regina cœli laetare, alleluia (Reine du ciel, réjouissez-vous) ; Magnificat anima in dominum (Glorifie, ô mon âme, le Seigneur) ; Ave sancta Maria (Salut, Sainte Marie) ; Ave Regina cœlorum (Salut, Reine des Cieux) ; Ave Dona, (Salut, o notre souveraine) ; Miserere mei Done (Ayez pitié de moi Seigneur) ; Secundum magnam, magnam Regina misericordiam (Selon votre grande, votre grande miséricorde). Au dessus, d'autres anges également vêtus de blanc accompagnent le chant en jouant de différents instruments parmi lesquels on remarque le luth, la flûte, le triangle, la harpe, le tambour, le rebec et le psaltérion à douze cordes. Puis au milieu, en remontant vers le sommet de l'ogive entre deux anges adorateurs apparaît dans toute sa majesté le Père Eternel au milieu d'une auréole de gloire, à rayons vers sur un fond bleu ; sa barbe et ses cheveux sont blancs ; son vêtement de même couleur est frangé d'or et il porte sur sa tête la couronne impériale incrustée de pierreries, le globe du monde surmonté d'une Croix incrustée de pierreries repose dans sa main gauche. Cette magnifique verrière date de la fin du quinzième siècle ou au moins du commencement du seizième siècle."
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LE REGISTRE INFÉRIEUR.
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Trois prophètes assis entourent Jessé figuré dans la 3ème lancette. Les auteurs du Corpus nous indiquent que ce registre a été presque entièrement refait au XIXe siècle (Théodore Bernard 1847 ?), et que seules quelques pièces anciennes subsistent dans la lancette droite. Les baies anciennes ont été restaurées en 1924 par l'atelier Gaudin.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Lancette A. Un prophète et l'inscription GERMINAVIT RADICE JESSE.
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http://cantus.uwaterloo.ca/chant/456541
Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Deuxième prophète et inscription SALUTEM.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Jessé sous sa tente ; inscription VIRGA JESSE FLORIDA.
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L'inscription (une initiative du restaurateur ? ) provient d'une oraison à la Vierge.
Des lettres sont peintes sur le galon bleu de l'encolure AM--SLANPDAT
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Troisième prophète et l'inscription EGREDIETUR VIRGA DE RADICE JESSE .
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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LE REGISTRE INTERMÉDIAIRE. SIX ROIS DE JUDA.
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Chaque roi est posé comme une fleur sur les pétales d'un bourgeon de la tige de Jessé, dont ils empoignent parfois une branche. Ils sont vêtus et coiffés comme des seigneurs français du début du XVIe siècle, leur couronne placée sur un bonnet.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Le roi David et sa harpe d'or. Le roi Salomon à peau noir et portant une boucle d'oreille.
David, fils de Jessé, est le premier roi de Juda, qui donne naissance à la dynastie davidique dont est issu Joseph et Jésus, mais aussi pour les théologiens la Vierge et ses parents. Il est donc placé tout naturellement sur l'axe entre Jessé et la Vierge. Considéré comme le compositeur des Psaumes, il est représenté avec sa harpe.
Le fils et successeur de David est le roi Salomon, réputé pour sa sagesse, pour ses richesses, pour sa construction du Temple de Jérusalem, pour la longueur de son règne (40 ans), et pour les Livres dont on lui attribue la rédaction : les Proverbes, l'Ecclésiaste, et le Cantique des Cantiques. Pour ne rien dire du Sceau de Salomon, et de sa réputation de magicien et détenteur de savoirs occultes.
L'artiste a figuré Salomon avec la peau sombre, avec les cheveux crépus et avec deux anneaux d'or à l'oreille gauche. Cette couleur de peau et cette boucle d'oreille rappelle immédiatement celle que les peintres du Moyen-Âge et de la Renaissance font porter au troisième des rois mages, Balthazar, celui qui descend de Cham le fils de Noé et qui représente l'Arabie.
Ce choix du peintre-verrier souligne donc les rapports de Salomon avec l'Arabie. Ceux-ci sont multiples : (source)
—" Il encouragea le commerce caravanier (Encens, aromates) en rendant plus sûres les routes commerciales vers l'Afrique, l'Asie, l'Arabie et l'Asie Mineure par la construction de forteresses.
— Salomon conforta l’alliance passé par son père avec Tyr, maître de la Phénicie et passa des accords avec l’Égypte. Les excellentes relations avec le Roi de Tyr, Hiram I le Grand (978-944 ou 969-936 selon la Bible), permirent aux Hébreux de disposer d'une flotte commandée par des Phéniciens, basée à Ezion-Geber, dans le golfe d'Aqaba, sur la Mer Rouge. De là, Salomon lança des expéditions conjointes de commerce avec les Phéniciens (Produits et animaux tropicaux, or) sur la mer Rouge et qui se déployèrent jusqu'à l'Océan Indien.
— Il commerçait avec la Phénicie pour le blé, l'huile, le cèdre, le cyprès. Son Empire commerçait aussi par mer avec Tarsis (Espagne), Ophir et le Sud de l'Inde.
— Sa relation avec la Reine de Saba (Yémen aujourd'hui), Makéda ne fut pas étrangère à sa politique commerciale. Dans un passage bref, la Bible Hébraïque décrit comment la renommée de Salomon (De sagesse et de richesse) se propagea loin, tant et si bien que la Reine de Saba décida qu'elle devrait le rencontrer. La Reine est décrite comme lui rendant visite avec un certain nombre de cadeaux, y compris de l'or, des épices et des pierres précieuses. (Premier Livre des Rois 10:10 ). "
Si on considère Salomon comme l'auteur et l'interlocuteur du Cantique des Cantiques, il faut rappeler ce verset Ct 1:5-6 où l'amante ou épouse se déclare de peau noire : l'hébreu chehora ani ve nava, "je suis noire et belle" ou, dans la traduction Segond "Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. Ne prenez pas garde à mon teint noir : c'est le soleil qui m'a brûlée".
Enfin, cette noirceur et ces anneaux pourraient stigmatiser l'altérité des étrangers, ou encore la noirceur de l'âme, par référence à 1 Rois 11:1-6.
"Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon: des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, appartenant aux nations dont l'Éternel avait dit aux enfants d'Israël: Vous n'irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous; elles tourneraient certainement vos coeurs du côté de leurs dieux. Ce fut à ces nations que s'attacha Salomon, entraîné par l'amour. Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines; et ses femmes détournèrent son coeur. A l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son coeur vers d'autres dieux; et son coeur ne fut point tout entier à l'Éternel, son Dieu, comme l'avait été le coeur de David, son père. Salomon alla après Astarté, divinité des Sidoniens, et après Milcom, l'abomination des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et il ne suivit point pleinement l'Éternel, comme David, son père.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Quatrième lancette.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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LE REGISTRE SUPÉRIEUR. LA VIERGE À L'ENFANT ET HUIT ROIS DE JUDA.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Première lancette. Trois rois.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Deuxième lancette.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Troisième lancette. La Vierge à l'Enfant dans une mandorle rayonnante.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Quatrième lancette.
Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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LE TYMPAN.
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Il est remarquable par l'instrumentarium des douze anges musiciens qui accompagnent un soliste et un chœur de 12 anges. Nous reconnaissons :
- Deux harpes.
- deux mandoles ou luths (cordes pincées)
- une flûte à tambourin ou galoubet (flûte à une main, jouée de la main gauche)
- l'orgue portatif (7 tuyaux)
- le triangle à anneaux,
- les cymbales à main.
- la vièle à archet (viole monoxyle et piriforme à trois cordes.
- deux chalemies (dans les écoinçons)
- le psaltérion à douze cordes.
Cet ensemble est comparable à ceux qui figurent dans la crypte de la cathédrale de Bayeux ou au plafond de la chapelle de la Vierge de la cathédrale du Mans, et encore au tympan de nombreux vitraux .
Voir :
- Chapelle Notre-Dame de Carmès à Neulliac : les lambris peints du XVe siècle
- Les anges musiciens de la rose de la maîtresse-vitre.l' Église Notre-Dame de Bulat à Bulat-Pestivien (22).
- Les retables de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère). Seconde moitié du XVIe siècle. Étude des anges musiciens.
- Les anges musiciens du lambris peint des bas-cotés de la chapelle Saint-Jacques de Merléac.
- Les 47 anges de l'instrumentarium de la cathédrale du Mans. Voûtes de la Chapelle de la Vierge par Jean de Bruges vers 1377.
Les anges musiciens des voûtes de l'église Notre-Dame de Kernascléden (ca 1440).
Le retable de Kerdevot en Ergué-Gabéric (29) Dernier quart XVe
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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Baie 7 de l'Arbre de Jessé, vers 1500-1510, atelier rouennais. Église de Bourg-Achard. Photographie lavieb-aile 25 août 2018.
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SOURCES ET LIENS.
— CALLIAS BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2001, Le vitraux de Haute-Normandie, Corpus vitrearum vol. VI. ed. CNRS, pages 119-121.
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