Les vitraux anciens de l'église de Saint-Lô : la baie 8 de la Trinité, de saints Côme et Damien (Fin XVe, vers 1513, 1582 — par inscription— et 1968).
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Voir :
la liste de mes articles sur les vitraux.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Cette baie de 5,00 m de haut et 2,20 m de large comporte 3 lancettes et un tympan ajouré. Les panneaux les plus anciens sont ceux de Côme et Damien et datent de la fin du XVe siècle.
La verrière de la Trinité a été réalisée selon Jean Lafond en 1513 par le renommé verrier flamand Arnoult de Nimègues, et est considérée comme la plus prestigieuse de l'ensemble vitré de Saint-Lô. Elle aurait été envoyée de Flandres juste après le retour du maître-verrier à Anvers (vers 1513), en même temps que la Trinité de Fécamp (baie 8, vers 1512) qui en reprend le même carton.
Curieusement, M. Callias Bey, dans Les Vitraux de Basse-Normandie, intitule cette baie et celle de Fécamp par la désignation de l'Assomption. C'"est aussi son titre dans la notice PM50001451 de la base Palissy.
Après le saccage de l'église par les protestants en 1574, la verrière fut restaurée en 1582 par la confrérie des bouchers, comme l'atteste une inscription. Dans la description qu'en donne Guilhermy en 1837, quatre apôtres entouraient la Vierge, ce qui peut se vérifier sur la copie qui a été faite de ce vitrail à Saint-Pierre de Coutances, où ils sont de part et d'autre de Marie.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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LES LANCETTES.
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Nous disposons d'une description (ou d'un relevé ?) par Guilhermy en 1837, et selon Callias-Bey, "cette verrière incluait encore les figures de quatre apôtres, hypothèse vérifiée sur la copie tardive de ce vitrail à Saint-Pierre de Coutances, qui les montre de part et d'autre de la Vierge."
Nous disposons aussi d'une description de 1845 par l'archiviste de la Manche M. DUBOSQ dans le Bulletin monumental :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31030r/f77.image
"Aucun des beaux vitraux qui décoraient les fenêtres de cette église n'est conservé intact. Celui qui présente le plus
d'ensemble est le vitrail de la chapelle de la Trinité ou des Reliques. Les trois personnes de la Ste Trinité entourées d'un grand cercle bicolore azur et or composé d'anges et de chérubins, y sont représentées assises couvertes de chappes riches et ornées. Le Père porte la tiare. Les deux autres ont la tête nue. Le St.-Esprit est à la gauche du Père et se distingue d'ailleurs par un pigeon nimbé, placé sur sa poitrine.
Le Père éternel tient le globe crucifère sur son genou gauche et bénit de la main droite. Au-dessous, la Ste. Vierge couronnée est placée sous une ogive d'or et d'azur composée d'anges et de chérubins, comme le cercle qui entoure la Trinité.
Cette chapelle avait été fieffée aux bouchers de la ville. Nous l'apprenons des archives de la fabrique et d'une inscription qui existe au bas du précédent vitrail :
A LHOUNEUR DE LA TRINITÉ
LES MAISTRES BOUCHIERS DE LA VILLE
ONT RESTABLI PAR UNITÉ
CESTE VITRE BELLE ET UTILE. 1632. [sic]
Elle est accompagnée des armes de la corporation des bouchers, c'est-à-dire, à gauche d'un écusson portant huit moutons poses 3, 2 et 3 et, à droite d'un autre écusson portant deux bœufs accolés. "
Nous pouvons bénéficier d'une autre description de 1925 :
"En continuant à contourner le choeur, voici la chapelle de la Trinité, dite aussi de Saint Lô ou des Reliques. Son vitrail montre les "trois personnes de la sainte Trinité, entourées d'un cercle bicolore, azur et or, composé d'anges et de chérubins ; elles sont assises, vêtues de chapes riches et ornées. Le Père porte la tiare, les deux autres sont tête nue. Le Saint-Esprit est à la gauche du Père et se reconnaît au pigeon nimbé placé sur sa poitrine ; le Père bénit de la main droite et tient le globe crucifère sur son genou gauche.
Au-dessous la Sainte Vierge est debout sous une ogive d'or et d'azur composée d'anges et de chérubins comme le cercle décrit plus haut.
Cette chapelle avait été fieffée aux Bouchers de la Ville comme l'indique au bas du vitrail l'inscription :
A l'honneur de la Trinité
Les Maistres Bouchiers de la Ville
Ont restabli par unité
Cest vitre belle et utile. 1582.
A côté se trouvent les armes de la corporation : à gauche un écusson portant huit moutons posés 3, 2 et 3 et à droite un écusson portant deux boeufs accolés.
De chaque côté de la Vierge Saint Côme et Saint Damien (Nés à Oegès en Cilicie, anciens étudiants de l'école d'Antioche et médecins ambulants ils furent appelés anargyres à cause de leur refus de toute rémunération ; ils furent avec leurs frères Anthime, Léonce et Euprepius, martyrs sous Dioclétien. ). "
Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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I. LES LANCETTES LATÉRALES DU REGISTRE INFÉRIEUR : SAINTS CÔME ET DAMIEN.
Les deux saints ont été placés ici par les restaurateurs, à la place des apôtres qui entouraient la Vierge.
Les deux médecins jumeaux occupent chacun une niche d'architecture gothique, tendue de damas sous un bandeau doré qui les désigne[aient].
Les piédroits de la niche abritent des statuettes des prophètes.
Le jaune d'argent est utilisé notamment pour rehausser des détails d'architecture.
Le thème laisse supposer une donation par la confrérie des médecins et chirurgiens, mais cette dernière ne semble pas être attestée.
Voir ici mon article sur l'iconographie des saints Côme et Damien, ou l'ouvrage de M-L. David-Danel (qui n'a pas signalé ce vitrail).
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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1°) SAINT CÔME MIRANT LES URINES.
L'inscription est remplacée par des caractères fictifs, pseudo-coufiques, mais elle devait porter les mots Sanctus Cosmos. La tenture frangée d'or est vert-pâle avec des motifs damassés à type de grenades ou pommes de pins.
Le saint, patron des médecins, en porte la robe rouge doublée d'hermines au col et aux poignets. Il est coiffé du bonnet propre aux docteurs. Il élève un urinal (ou matula), vase de verre à col étroit dans lequel, en le tenant obliquement, il mire les urines de son patient pour en examiner les dépôts et se prononcer sur le diagnostic, ou seulement sur le pronostic. Il énonce son verdict par un index précis.
Les deux prophètes, coiffés d'un bonnet carré, font également un geste en posant la pointe de l'index sur la paume, ce qui, dans le comput médiéval, n'est pas dépourvu de signification.
Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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2°) SAINT DAMIEN TENANT LA BOITE À ONGUENT.
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La tenue est analogue, mais la robe est bleue et le bonnet rouge : cela est conforme au traitement iconographique, où l'artiste échappe à la stricte similitude des deux frères par cette distinction arbitraire des couleurs, tout en conservant le rouge écarlate propre aux médecins.
De même, la tenture ne varie pas par son motif, mais seulement par sa couleur pourpre. Son inscription est la même que pour Côme.
Saint Damien, patron des chirurgiens, tient la boite à onguent qui est son attribut.
Il est difficile d'aller plus loin dans l'étude de ces deux panneaux dans la mesure où j'ignore quelle liberté a pris le verrier restaurateur, et sur quel état des verres anciens il s'est fondé pour exécuter son travail.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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II. REGISTRE INFÉRIEUR : L'INSCRIPTION ET LES EMBLÈMES DES BOUCHERS.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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1°) L'inscription, en lettres latines majuscules aux fûts perlés énonce:
A . L'HONNEVR . DE . LA . TRINITÉ
LES . MAISTRES . BOVCHIERS. DE. LA . VILLE
ONT RESTABLI . PAR VNITÉ
CESTE . VITRE . BELLE . ET . VTILE . 1582.
À l'honneur de la Trinité les maîtres bouchers de la ville ont rétabli par unité cette vitre belle et utile" (ou bien "belle et vieille", au sens de vénérable ? Je ne vois pas de quelle utilité il s'agirait, et ma lecture des lettres est bien VIEILLE. )
Voir le vitrail de la Trinité offert par la confrérie des bouchers à Vézelise vers 1490-1520 ... à coté d'un vitrail de Côme et Damien :
http://www.eclats-de-lorraine.fr/2013-12-26-vitraux-vezelise-meurthe-et-moselle/
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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2°) Les emblèmes.
J'évite de parler d'armoiries ou de blasons, ce ne sont pas non plus des emblèmes, mais des figures inscrits dans des cercles de motifs tressés. À droite sont deux bœufs à robe sombre, accouplés par une corde. À gauche, ce sont huit moutons sur trois rangs, le dernier du rang étant lié par une corde.
L'association de moutons et de bœufs permet de désigner l'ensemble des bouchers, comme sur le blasons de Bourges :
http://heraldie.blogspot.com/2013/02/blasons-des-metiers-les-bouchers.html
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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III. REGISTRE INTERMÉDIAIRE : LA VIERGE COURONNÉE.
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"Au centre, sur un fond jaune peint de petits angelots, la Vierge de l'Assomption (tête et bas du manteau refaits par Simone Flandrin-Latron [en 1970-1980] est entourée d'une mandorle composée de nuages bleus ; le panneau inférieur de la Vierge, disparu, a fait place à un panneau de mosaïque ..." (Callias Bey 2006)
Ces panneaux s'insèrent assez mal à la composition d'ensemble, et notamment au registre de la Trinité. La comparaison avec la baie 8 de Fécamp — qui est aussi une recomposition — montre une composition très différente, avec une Vierge à l'Enfant placée à gauche de sainte Marguerite.
La Vierge est couronnée, et son habit est royal, avec le surcot rouge et le manteau bleu (damassé de pommes de pins) enrichi d'orfrois d'or ; le Couronnement de Marie est, dans la tradition, postérieure à l'Assomption. Cette Vierge couronnée correspondrait plutôt à un Couronnement par la trinité, ou au sommet d'un Arbre de Jessé.
La mandorle reprend la kirielle de chérubins dorés eux-mêmes doublés par une bande bleue, sans motifs (car restaurée en rappel du registre supérieur).
Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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IV. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA TRINITÉ.
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"Le Père Éternel trône, tenant la sphère armillaire [sic] entre le Fils montrant ses plaies et l'Esprit-Saint représenté sous forme humaine, tenant la colombe, chaque personnage étant auréolé d'angelots dorés et d'un filet bleu ; l'ensemble est entouré d'une double mandorle composé d'anges bleus et jaunes, complété à chaque angle d'un grand ange blanc (mêmes cartons). Le fond rouge est parsemé d'étoiles gravées et d'angelots ; un cartouche situé sous Dieu le Père porte l'inscription LOUENGE A DIEU ; Celui-ci est vêtu d'une chape damassée de grands masque-feuilles jaune et rouge, dont l'orfroi est décoré de motifs Renaissance en grisaille et jaune d'argent. Les trois figures de la Trinité sont assises sur un grand trône à trois places décoré de moulures, statuettes, volutes, le dais frangé est surmonté d'un entablement orné de pots à feu et de volutes. ". (Callias-Bey et David 2006)
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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1°) Le Christ, à gauche.
Ce premier exemple permet de mesurer à quel point la verrière d'origine a éclaté et a été reconstitué par une mosaïque de pièces hétérogènes.
La chape bordée d'orfrois perlés et la robe bleue font illusion vues de loin, mais elle intègre des morceaux d'architecture, des fragments d'étoffes de Luques damassés d'oiseaux, et l'élément circulaire rouge et or centré par un masque-feuille, mal inséré dans la composition.
Le Fils "montre ses plaies" ; mais seule la main gauche est visible!
On notera néanmoins les étoiles blanches, obtenues par gravure du verre rouge.
Et on admirera les deux cercles concentriques bleus et or, dont on découvrira avec quelle finesse ils sont peints à la grisaille de chérubins (cercle bleu) et d'anges nimbés (cercle or).
Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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2°) Dieu le Père, au centre.
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Même déconvenue devant cette macédoine de morceaux de verres. Certes, la chape est mieux préservée, avec sa large bande aux bords perlés et aux motifs Renaissance (buste féminin ailé et fontaine ou vasque). Le globus cruciger de la main gauche est presque complet. L'étoffe damassée rouge montre un très bel exemple du masque-feuille qui est une marque de fabrique d'Arnoult de Nimègue. Coiffé ou non d'un bandeau, cette marque d'origine antique et chère aux ornemanistes italiens, aux sculpteurs de Gaillon [les frères Juste] puis par le Maître de Pleyben a été reprise par ses élèves, et on la retrouve dans les vitraux rouennais jusqu'au milieu du XVIe siècle. (Jean Lafond).
Le montant de la cathèdre est orné d'un ange orant.
Enfin, les pieds de Dieu prennent appui sur un cartouche portant les mots LOVENGE . A . DIEV.
Cela peut renvoyer aux versets d'Apocalypse 19:1-2 où une foule nombreuse acclame Dieu aux mots d'Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu.
En effet, la traduction de la Sainte Bible en 1550 utilise pour Ap.13:3 la forme Louenge à Dieu. Dans tous les cas, cette inscription confirme que le sujet n'est pas l'Assomption, mais l'adoration de Dieu dans la puissance et la gloire de sa Trinité.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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3°) Le Saint-Esprit, à droite.
Comme pour rendre visible le dogme de la Trinité selon lequel Dieu est unique en trois personnes égales, participant d'une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts, le Saint-Esprit est représenté de la même façon et avec le même visage barbu que le Fils et le Père, assis sur le même siège, vêtu de la même chape et d'une robe comparable. Mais le Paraclet étend ici entre ses mains écartées les ailes d'une colombe nimbée.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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III. LE TYMPAN.
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"Au tympan, quatre anges blancs, dont deux musiciens, un autre présentant un blason, le dernier composé de bouche-trous, têtes d'angelots dans les écoinçons ; inscription incomplète [LOUENGE) A DIEU." ... "Les ajours du tympan et les têtes de lancettes paraissent avoir été déplacés et élargis de pièces complémentaires." (Callas-Bey et David 2006)
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Les deux ajours principaux accueillent deux anges qui présentent deux vases dont il aurait été intéressant de trouver d'autres exemples iconographiques. Les anges sont vêtus de tuniques longues, serrées à la ceinture, et qui attirent l'attention par leur manches bouffantes sous les épaules, et par le fermail pectoral doré. Ou par les manches rapportées dorées.
À gauche, une tête de vieillard dans la mosaïque. À droite, un ange et un blason dont la moitié droite comporte des colonnes, et la moitié gauche un (?) phylactère.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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Au sommet, le fragment d'inscription [LOVENGE] A DIEV, en verre rouge gravé dans un cartouche.
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Verrière de la Trinité (Arnoult de Nimègue, vers 1513) et de Côme et Damien (fin XVe), baie 8, chapelle Saint-Thomas, église Notre-Dame de Saint-Lô. Photographie lavieb-aile septembre 2018.
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SOURCES ET LIENS.
— BLAINVILLE , Excursion dans le Bas-Cotentin (24-27 août 1925), par M. G. DE BANVILLE Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Volume 45, 1926 page 98
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5507812b/f124.item.texteImage
— CALLIAS-BEY (Martine), DAVID (Véronique), 2006, Le vitraux de Basse-Bretagne, Corpus vitrearum France Recensement VIII, Presses Universitaires de Rennes, page 155.
— CALLIAS-BEY, "Les vitraux de la chapelle Saint-Thomas à Notre-Dame de Saint-Lô (Manche)" L'information d'histoire de l'art, 1972, p. 50-53.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00176171
— Martine Callias Bey. "Les vitraux de Notre-Dame de Saint-Lô (Manche)". Art de Basse-Normandie, 1974, p. 24-27.
— CALLIAS-BEY (Martine), 1971 ? Les vitraux de la chapelle Saint-Thomas à Notre-Dame de Saint-Lô , Maîtrise.
— CALLIAS-BEY, 1999. « Les verrières anciennes de Notre-Dame de Saint-Lô », dans La Normandie au XV siècle. Art et Histoire , actes du colloque de Saint-Lô, 1 998, p. 259-267.
— DUBOSQ (Georges), 1845, "L'église Notre-Dame de Saint-Lô", Bulletin monumental, 1845 page 65-69.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31030r/f73.item.texteImage
http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article733
— GUILHERMY, 1837, Notes sur diverses localités de la France, classées par ordre alphabétique des noms de localités, t.I-18, BnF NAF 6094-6111 (1826-1876). Non consulté.
— LASTEYRIE 1853, Histoire de la peinture sur verre d'après ses monuments en France. Paris : impr. Firmin-Didot fils et Cie, 1853-1857, 2 vol. Non consulté.
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