Kleier Kemper : les cloches de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper.
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Voir aussi :
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1°) Kleier Kemper, un chant mis en musique en 1951 par Polig Monjarret.
(sur des paroles de Per Jakez Hélias ?)
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LES CLOCHES DE QUIMPER (Kleier kemper), P. Monjarret 1951
Ce chant fait partie du répertoire du Chœur du Kador (dir. Christel Barbey).
Mouezh kleier meur Sant Kaourintin
Ding, daing, dong (RÉ SI RÉ)
Pa sko ar mailh war an arem sklintin
Ding, daing, dong (SI SOL SI)
Ivez a skei, a skei e donder hor c'halon
Ding, daing, dong (SOL RÉ SOL)
Hag en o mouezh ar vro a son
Ding, daing, dong (RÉ SOL RÉ)
Ma petite traduction (sous réserve de l'avis d'un bretonnant) :
Les voix des cloches du grand Saint-Corentin, Ding, Ding, Dong,
Quand les marteaux frappent sur l'airain éclatant, Ding, Ding, Dong,
frappent,frappent aussi profondément notre cœur, Ding, Ding, Dong,
Et alors résonne en nous la voix du Pays, Ding, Ding, Dong.
Mouezh = la voix ; kleier =cloche ; meur = grand ; pa = quand ; sko et ske (cf. sklentin) = frapper ; aremm = airain, métal ; sklentin = éclatant, perçant ; ivez = aussi ; donder = profond ; c'halon = cœur ; Hag= et ; ar vro = le pays ; ar son = le son.
Source :
— Yaouankiz a gan 15 kanaouenn eiltoniet gant Polig Monjarret. (15 chants bretons harmonisés par Paul Monjarret) [A 1, 2, 3 et 4 v.] Kemper : Ti-moulerezh Bro-C'hall-Breizh, Collection Kendalc'h 1951
https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39724988x
— les paroles : http://per.kentel.pagesperso-orange.fr/kleier_kemper1.htm
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2°) Les cloches de la cathédrale de Quimper.
Dans le passé :
- En 1701, Thomas Le Soueff et Le Moyne ont fondu une cloche nommée Corentin : elle pesait 3901 livres.
- En 1735; le lorrain Joly réalisa Renée Mauricette, un deuxième bourdon de 4200 livres.
- En 1745, François Joly fit un nouveau bourdon, la Renée-Marguerite.
- En 1823, Raynal, de Lorient, fondit Marie, un second bourdon conservé jusqu'en 1877.
La cathédrale Saint-Corentin de Quimper possède aujourd'hui deux jeux de cloches : le carillon de six cloches réparties dans les deux tours, et trois petites cloches utilisées pour sonner l'heure à l'extérieur derrière la statue de Gradlon entre les deux tours.
L'électrification date de 1933, et elles sont actionnées de manière électronique depuis 1958
Les deux bourdons la tour sud : SI bémol et DO:
Les bourdons, sorte d'énormes cloches, sonnent les heures, par un simple tintement, et servent lors des célébrations des grandes fêtes religieuses : Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et la Noël.
Le premier bourdon donne le si bémol grave. Fondu une première fois en 1669, rompu par accident, il fut refondu en 1823. Même cause, même remède en 1837 par Briens Frères de Morlaix. . Poids 3000 kg. Diamètre 1,66 m.
Le deuxième bourdon, donne le do naturel grave. Béni en 1880 il répond au petit nom de Marie. Fondu au Mans par Bollée et Fils (Amédée et Ernest), il pèse 2,2 tonnes. Diamètre 1,55 m.Son parrain est Joseph de La Lande de Calan. Sa marraine est Ernestine de la Pallière. Il sonne les heures.
Mis en branle ensemble, les deux bourdons développeraient 12 tonnes de poussée (un bourdon de trois tonnes triple son poids en poussée ).
Entendre les cinq premières cloches lors de la messe de 18h30 le soir de la Pentecôte :https://www.youtube.com/watch?v=MYZbeIAnPcQ
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Les quatre cloches de chant de la tour nord : MI bémol, FA, SOL, SI bémol.
Dans la tour nord, les cloches de chant ou de carillon, bénies en 1923, sont plus petites.
Ces quatre cloches de chant sortent des ateliers de Cornille Havard, fondeur à Villedieu dans la Manche.
—Marie-Joseph (mi bémol). Poids : 1.098 kg. Diamètre 1,25m .Parrain : M. du Feigna et Keranforêt. Marraine : Mme de Jacquelot du Bois Rouvray.
— Eugénie (fa naturel). 805 kg. Diamètre 1,11 m.Parrain Corentin Marzin. Marraine : Mlle Dumarnay.
— Marguerite-Marie (sol naturel). 564 kg. Diamètre :0,99 m. Parrain : Gustave Mauduit. Marraine Marie du Vergier de Kerhorlay.
— Pia (si bémol aigu). Elle est à l'octave du premier bourdon. Poids 305 kg. Diamètre :0,81 m. Parrain : Arsène Le Gal de Kerangal (imprimeur de l'évêché). Marraine : Mme Manière, née Maria-Pia Le Pontois.
Les trois premières sont sonnées à la volée le dimanche à 10h45 lors du petit carillon (Mi bémol, Fa, Sol), la dernière se joint à elles lors du grand carillon des mariages et baptêmes (Mi bémol, Fa, Sol, Si bémol).
L'angélus de midi et de 19h est donné par Marguerite-Marie puis Pia (l'angélus se sonne par trois fois trois coups avant le tintement horaire, suivis d'une « pleine volée » (Sol puis Si bémol aigu).
Entendre l'angélus de midi : https://www.youtube.com/watch?v=s236Vc4Adfw
Le glas est sonné en tintements lents par Marie, le bourdon n°2 et par Eugénie en Do naturel et Fa naturel.
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Les trois cloches de la plateforme derrière le roi Gradlon : MI bémol, LA bémol et SOL.
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—La cloche de l'ancienne chapelle du Guéodet, classée Monuments historiques en 1922 et datant de 1312, se prénomme Marie. Elle fut bénie par Mgr Morel. donne un Mi bémol ; son diamètre est de 0,97 m. Elle frappait l'heure jadis à l'horloge municipale.
— La cloche placée au sud, fondue par « Viel aîné fondeur à Quimper le 20 décembre 1830 », elle donne le La bémol.
— La cloche placée au nord ne porte aucune inscription ,mais sonne le Sol et mesure 0,48 m de diamètre.
Elles serviraient exclusivement au marquage des heures .
Présentation sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=DnccKA-F1zk
SOURCES :
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— LE MEN 1877, Monographie :
http://www.infobretagne.com/quimper-fondeurs.htm
— CELTON (Yann), 2013, Les cloches, in Quimper, coll. La grâce d'une cathédrale, ed. La Nuée bleue
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3°) Conclusion : la mélodie de Kleier Kemper ne reprend pas un carillon de la cathédrale de Quimper, dont aucune cloche ne donne le RÉ !
CQFD
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