Zoonymie des Odonates : les noms du Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758), "le Sympétrum jaune d'or".
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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes.
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Zoonymie des Odonates.
GÉNÉRALITÉS
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Avant l'ère des noms, celle des enluminures. Les manuscrits français de la BnF (base Mandragore).
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Avant l'ère des noms, les enluminures de Jean Bourdichon dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne.
ANISOPTÈRES
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Zoonymie pré-linnéenne des Odonates : origine du nom de genre Libellula, Linnaeus, 1758.
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Le genre Gomphus, Leach, 1815.
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les noms de Somatochlora flavomaculata (Vander Linden, 1825), "la Cordulie à taches jaunes".
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les noms de Gomphus pulchellus, (Selys, 1840), "le Gomphe joli".
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les noms de Gomphus simillimus (Sélys, 1840), "le Gomphe semblable".
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les noms de Gomphus vulgatissimus (Linnaeus, 1758), le Gomphe vulgaire.
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ZYGOPTÈRES
BIBLIO :
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Résumé.
— Sympetrum, Newman, 1833, Ent. mag. , 1:511.. Des deux suffixes grecs σύμπυκνος, sympiezein "comprimé" et ἦτρον, êtron "abdomen" : "qui a l'abdomen comprimé latéralement". En 1833, l'entomologiste britannique Edward Newman répartit les Libellulidae en quatre genres selon la forme de leur abdomen (-etrum) : les Sympetrum "à l'abdomen latéralement comprimé" comme S. vulgatum, les Orthetrum "à l'abdomen parallèle latéralement" comme O. cancellatum et O coerulescens, les Platetrum "à l'abdomen dilaté et aplati" comme L.depressa, et les Leptetrum "à l'abdomen conique et pointu" comme L. quadrimaculata. Seuls les deux premiers genres ont été conservés, mais la distinction par la morphologie de l'abdomen a perdu de sa pertinence.
— Flaveolum Linnaeus, 1758, Syst. nat. :543, diminutif créé par Linné à partir du latin flavus = jaune, doré", du fait de la couleur des taches situées à la base des ailes.
— Nom en français : 1°) "La Libellule flavéole", Latreille 1803 puis Sélys 1850 ; 2°) "Le Sympétrum jaune d'or", Paul-André Robert 1958.
— noms en d'autres langues :
-en allemand : Die Gefleckte Heidelibelle
-en anglais : The Yellow-winged darter
-en néerlandais : Geelvlekheidelibel
-en frison (1981) Bünte heidelibel ; en frison : Gielbünte heidelibel,Gielbünt hopke
-en gallois : gwäell asgell aur
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NOM SCIENTIFIQUE.
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NOM DE GENRE SYMPETRUM (NEWMAN, 1833).
Voir :
Newman, Entomological Magazine vol. 1, London, F. Westley & A.H. Davis, page 511.
http://www.lavieb-aile.com/2018/04/zoonymie-des-odonates.le-nom-de-genre-sympetrum-newman-1833.html
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NOM D'ESPÈCE SYMPETRUM FLAVEOLUM (LINNAEUS, 1758).
Libellula flaveoa Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 1-824 : 543.
https://www.biodiversitylibrary.org/page/25034354#page/553/mode/1up
Description originale.
flaveola. 2. L. alis basi luteis.
Fn. svec. 765.
Raj. ins 49. n°.4.
Roef ins. 2. aqv. 2. t. 5. f. 4.
Habitat in Europa.
Haec inter minores : variat rarius alis absque basi lutea ; forte sexu.
Trad : . n°2 : Libellula flaveola. Base des ailes jaunes. [...] Vit en Europe. Elle figure parmi les plus petites.
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Les trois références de Linné.
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1°) Linné, Fauna suecica 1746 page 230 n° 765.
745 . LIBELLULA alis albis : basi luteis.
-Raj. Ins. 49, n° 4. Libella maxima abdomine breviore latioreque flavo .
Habitat frequens ad Aquas in Uplandia.
DESCR. Dorsum luteum; subtus tota nigra; Thorax niger utrinque lineis duabus obliquis flavis. Pedes nigri ; Frons virescens. Oculi grisei. Alae basi ferrugineae.
"Habitat : fréquent dans les espaces aquatiques d'Uplandia".
Uplandia, l'Uppland, est une province historique de l'est de la Suède correspondant au comté d'Uppsala (l'université de Linné ) et au nord du comté de Stockholm.
"Dos jaune, tout le dessous noir ; thorax noir marqué sur le coté de deux lignes jaunes. Pattes noires, front jaunâtre, yeux gris. Base des ailes couleur rouille."
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2°) John Ray, 1710, Historia insectorum, page 49 n°4.
https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/49/mode/1up
4. Libella maxima abdomine breviore latioreque flavo,
F.W
Ad radicem singularum alarum macula magna e fusco-flavicans, sed major in inferioribus. Ubi alas corpori adhaerent linea albicans in parte inferiore. Alae reticulatae & versus extremum malâ fuscâ notatae. Scapulae utrinque areâ latâ coeruleo-albâ pinguntur.
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3°) Roesel, 1749, Insecten Belustigung planche V fig. 4.
Rösel von Rosenhof, August Johann ; Kleemann, Christian Friedrich Carl ; Rösel von Rosenhof, August Johann [Hrsg.] Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0259/image
Le chapitre s'intitule Die etwas kleinere art derer schmalleibigen Libellen oder Wasser-Nymphen, nebst ihrent breiten Wurm, und der Art seiner Verwandlung, Tab. V. La planche comporte 4 figures, reconnue ensuite pour les deux premières (dont la larve) comme Cordulia aenea, pour la n° 3 comme Aeshna forcipata.
La figure 4 référencée par Linné est verte aux ailes entièrement transparente, elle ne correspond pas du tout à la description de sa L. flaveola.
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Le spécimen de la collection de Linné. Linn 2318
http://linnean-online.org/19709/
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Linné dans le Fauna suecica de 1761 page 372 n°1460.
https://www.biodiversitylibrary.org/item/80015#page/426/mode/1up
Pas de changement, hormis la référence à Roesel qui disparaît .
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Linné dans la douzième édition du Systema naturae de 1767.
https://www.biodiversitylibrary.org/item/137240#page/375/mode/1up
La référence à Roesel revient, et deux autres auteurs, dont les ouvrages sont parus depuis 1758, sont cités : Geoffroy et Schaeffer.
flaveola. 2. L. alis basi luteis.
-Fn. fuec. 1460.
-Raj. ins. 49. n. 4.
-Roef ins 2. aqv. 2. t. f, f. 4.
-Geoffr. paris 1. p. 225. n. 7. t. 13. f .t.
-Schaeff. ins. t.4 f. 1.
Habitat in Europa.
Haec inter minores : variat rarius alis abstque basi lutea; forte sexu .Thorax basi maculis punctisque luteis.
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ÉTUDE DU NOM S. FLAVEOLUM .
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Flaveolum, masculin de flaveola par accord avec le genre Sympetrum, est un diminutif de l'adjectif flavus, a, um "jaune" créé par Linné. Flaveolus n'appartient pas au latin dans le dictionnaire Gaffiot, et semble, selon mes recherches, avoir été créé par Linné pour qualifier notamment des oiseaux. Dans ces emplois linnéens, je n'ai trouver que la forme féminine flaveola.
https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=Flavius
Coereba [Certhia] flaveola Linnaeus, 1758 = Sucrier à ventre jaune.
Sicalis flaveola Linnaeus, 1766 : Sicale Bouton-d'or = Fringilla flaveola Linnaeus, 1766 :
Cypraea flaveola Linnaeus, 1758
Emberiza flaveola Linnaeus, 1758
Parmi les Papillons :
Phalaena flaveola Linnaeus, 1758
Parmi les Libellules :
L. flaveolata Linnaeus 1761
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En 1834 Jourdan en donne la traduction de "jaunâtre, qui tend à devenir jaune" dans son Dictionnaire raisonné étymologique des termes des Sciences naturelles.
L'Helm dictionary of scientific Birds names indique aussi : diminutif du latin flavus "doré, jaune".
Le Wiktionary (en) donne également pour flaveolus yellowish, donc "jaunâtre".
La traduction par "jaune d'or" ne traduit donc pas cette forme diminutive que donnerait "jaunet", ou cette atténuation de valeur de la couleur ("jaunâtre, jaunissant") mais peut trouver sa justification partielle puisque Gaffiot donne pour le nom flavus, i "pièce d'or" et pour l'adjectif flavus jaune, Virgile Géorgiques 1,316 flava arva " campagnes dorées", bond.
Le Wiktionnaire donne "jaune, blond, doré" en renvoyant à Gaffiot et en précisant "de l’indo-européen commun *bhlē-u̯o-s (« couleur claire ») qui donne aussi le français bleu via une racine gotiquee.
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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
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POITOU-CHARENTE NATURE
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/sympetrum-jaune/
"Flaveolum diminutif latin de flavus = doré, jaune d’or, du fait de la couleur des taches situées à la base des ailes. "
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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
"Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758) from Lat. flaveolus, -a, -um = somewhat golden yellow [flavus = golden yellow] for the large yellow wing patches."
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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
"flaveolum (Sympetrum) - flavus, a, um = giallo. Per l’estesa macchia gialla sulle ali "
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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
" [l. little yellow one] refers to the yellow tinge of the wings bases, which may expand well over the nodus in females "
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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
" flaveolum = beetje geel ".
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NOMS VERNACULAIRES.
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LES "NOMS COMMUNS" EN FRANÇAIS.
On sourira du paradoxe amenant à désigner par "noms communs" les noms propres en langue vernaculaire des insectes pour se conformer à certains usages.
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Un premier nom est cité (entre crochets) pour l'écarter aussitôt. En effet, bien que Geoffroy soit appelé en référence de L. flaveola par Linné en 1767 (et encore associé à cette libellule par Olivier en 1789), et qu'inversement Geoffroy cite en référence la flaveola de Linné, son Eléonore n°7 n'est pas un Sympetrum flaveolum, mais une Libellula depressa ; son illustration (à laquelle Linné se réfère pourtant aussi) est sans appel, de même que la mention d'un abdomen aplati, ou celle de ptérostigmas noirs.
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[1°) L'Éléonore, Geoffroy, 1762.]
GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p.
Nouvelle édition, An VII / 1799, A Paris : Chez Calixte-Volland, libraire, quai des Augustins, no. 24 : Rémont, libraire, no. 41. quai des Augustins, tome second page 225 n°7 :
https://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/224/mode/2up
"7. LIBELLULA alis albis basi luteis abdomine lutescente. Planche. 13 , fig. 1.
-Linn. faun. fuec. n 765. Libellula alis albis basi luteis.
-Linn. syst. nat edit. 10, p. 543, n. 1, Libellula flaveola.
-Raj. Ins.. page 49, n. 4. Libellula [erroné pour libella] maxima , abdomine breviore latioreque flavo.
-Réaum ins. tom. vj. tab. 35 , f- l.
-Roesel, ins. vol. 2, tab. 6. Insect. Aquatil.. class, 2.
L'éléonore.
Longueur 16 lignes.
Les yeux de cette espèce font fort gros, de couleur brune & se touchent vers le dessus de la tête. C'est au-devant de cette jonction des deux yeux, que se trouvent les trois petits yeux lisses, qui ordinairement font à la partie postérieure de la tête; le corcelet large est d'un brun noirâtre & velu, avec deux plaques jaunes un peu verdâtres, une de chaque côté. Les pattes sont noires & épineuses. Le ventre large, court, applati & composé de neuf anneaux, est noir en dessous & jaune en-dessus. Les aîles diaphanes & claires ont à leur pointe une tache oblongue noire placée au bout du bord extérieur , & à leur base il y a une allez grande tache d'un jaune brun. On trouve cette grande demoiselle dans les prés , &c proche les rivières. Elle vole très-vite."
L'illustration planche XIII fig. 1 montre Libellula depressa femelle:
https://archive.org/details/histoireabrg02geof/page/n765
Voir mon article sur Libellula depressa : http://www.lavieb-aile.com/2019/01/zoonymie-des-odonates-les-noms-de-libellula-depressa-linnaeus-1758.html
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1° bis) La Libellule jaune, Olivier, 1789.
https://books.google.fr/books?id=T00_AAAAcAAJ&pg=PA560&dq=%22+depressa%22+libellula&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjuoP6H_czfAhUNzhoKHfb2Bg4Q6AEIKzAA#v=onepage&q=%22%20depressa%22%20libellula&f=false
Je ne retiens pas non plus ce nom de "Libellule jaune" d'Olivier, qui mêle les références linnéennes avec le texte de la description de Geoffroy.
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1° ter) La Libellule jaunâtre, Latreille 1804.
https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&pg=PA16&dq=%22latreille%22+ulrique&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc8cXytJvbAhWDvxQKHapoCJIQ6AEILzAB#v=onepage&q=%22latreille%22%20ulrique&f=false
Je ne retiens pas non plus ce nom, pour les mêmes raisons.
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1°) La Libellule flavéole, Latreille 1803
Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle, Deterville, article LIBELLULE:
je n'y trouve qu'une brève mention sans description, mais je retiens ce nom propre comme valide puisqu'il est la traduction du nom scientifique.
"Nous avons figuré la libellule flavéole. Son corps et la base des ailes sont rougeâtres. (L.)"
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2°) "La Libellule jaunette", Sélys, 1840.
Monographie des Libellulidées page 45
https://books.google.fr/books?id=NaI-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=%22+libellulid%C3%A9es+%22+s%C3%A9lys&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjc2t2J4-3fAhVHgxoKHRScBIkQ6AEIKzAA#v=onepage&q=flaveola&f=false
N° 9. LIBELLULA FLAVEOLA. (LIN.) LIBELLULE JAUNETTE. Diagnose. - Parastigma rouge ou brun. La base des ailes supérieures et le tiers au moins des inférieures jaune-safran. Pieds noirs, rayés de jaune. Abdomen notablement plus court que les ailes, jaune (rouge dans le mâle adulte).
Dimensions. — (Voyez le tableau.)
Synonymie. — LIBELLULA FLAVEOLA. Lin., Syst. nat. Fabr. Latr. Charp. Vander L. Steph. De Selys. Burm. - FLAVEOLATA. Lin., Fau. suec. Curtis.
Les Libellula flaveola, Roeselii et Fonscolombii étant extrêmement voisines de la Vulgata, j'aurais dû répéter bien des fois les mêmes caractères : j'ai cru faire une chose plus utile pour la détermination, en me bornant à donner les diagnoses de ces espèces et en signalant ensuite les différences en prenant la Vulgata (n° 12) pour terme de comparaison.
La L. flaveola diffère de la Vulgata :
1° Par son abdomen beaucoup plus court que l'aile inférieure, comprimé, d'un jaunâtre clair (rouge vif dans le mâle adulte ) :
2° Par la couleur de ses ailes, la base des supérieures et le tiers des inférieures, à partir de la base, étant d'un jaune safrané chez le mâle. Chez la femelle, cette couleur jaune s'étend même jusqu'à la moitié de la côte de chaque aile, et forme souvent un espace lavé de jaunâtre près du parastigma. La nervure costale est aussi jaunâtre extérieurement. Les pieds sont noirs avec une ligne étroite jaune en dehors : la membranule accessoire petite, blanchâtre.
Habite une grande partie de l'Europe septentrionale et tempérée. Elle semble étrangère au Midi, car M. de Fonscolombe ne l'a pas observée en Provence, et je ne l'ai pas vue en Italie. Je crois qu'elle ne se trouve pas non plus en Suisse. En Belgique, elle est très-commune dans les bois, dans les champs et les prairies depuis la fin de juillet jusqu'en septembre. On en trouve encore quelques individus à la fin d'octobre.
La grande tache jaune de la base des ailes inférieures au moins, distingue suffisamment cette espèce de ses congénères à abdomen également cylindrique ou comprimé.
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3°) "La libellule flavéole" Sélys 1850
Revue des Odonates page 33.
https://books.google.fr/books?id=L9c5AAAAMAAJ&pg=PA33&dq=%22libellula+flaveola%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi4-b-I4e3fAhUN-YUKHWWTB6gQ6AEISzAG#v=onepage&q=%22libellula%20flaveola%22&f=false
17. LIBELLULA FLAVEOLA. L.
LIBELLULE FLAVÉOLE.
Diagnose. - Ptérostigma jaune ou rouge; la base des ailes supérieures et le tiers basal des inférieures jaune safrané.Pieds noirs, lignés de jaunâtre cn dehors. Abdomen jaunâtre (rouge chez le o" adulte).
♂ adulte. Tête jaunâtre foncé ; front rouge laque ; lèvre inférieure rouge ; le lobe intermédiaire et les bords des latéraux noirs ; œil rougeâtre obscur ; tempes avec quatre ou cinq taches noires; vertex précédé du côté du front d'une bande d'un noir d'acier qui descend notablement le long des yeux. Prothorax roussâtre, taché de noir sur les côtés. Thorax roux foncé en avant et en dessus, avec les attaches des ailes rouges ; rouge obscur sur les côtés, avec trois raies noires obliques étroites, terminées en dessous par trois taches noires bien marquées et confluentes; rougeâtre taché de noir en dessous.Abdomen court, cylindrique, étranglé vers le 4° segment , d'un rouge vif en dessus, noir tacheté de rouge en dessous. Le 1" segment presque tout noir ainsi que la base du 2e; un petit trait dorsal noir aux 8° et 9e segments ; les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e avec le bord latéral noir. Appendices anals supérieurs en fuseau irrégulier, roussâtres à pointe noire, l'inférieur coloré de même , notablement échancré et comme fourchu. Pieds noirs, avec une fine ligne jaunâtre sur l'extérieur des cuisses et des tibias. Ailes hyalines; le premier quart des supérieures et le tiers au moins des inférieures d'un jaune safrané; la nervure costale rougeâtre en dehors; ptérostigma médiocre, rouge, entre deux nervures noires; membranule d'un blanc grisâtre.
♀ adulte. Ptérostigma rouge comme chez le mâle , mais tout le reste du corps en dessus olivâtre clair, excepté le dessus des yeux qui est marron ; les côtés du thorax jaunes avec les taches noires ordinaires. L'abdomen comprimé, est en partie blanc pulvérulent en dessous. L'écaille vulvaire non saillante.Les appendices anals une fois plus long que le dernier segment, colorés comme ceux du mâle. Le reste comme chez le mâle, excepté que le ptérostigma est un peu plus long, et que la tache basale safranée occupe en général plus de la moitié des ailes.
Les mâles nouvellement éclos ressemblent à la femelle quant à la coloration du corps. Les mâles et les femelles à cet âge ont le ptérostigma d'un jaune clair d'abord , puis gris-jaunâtre plus ou moins foncé avant de devenir rouge.
L'espace des ailes coloré en safrané, varie plus ou moins en étendue et en intensité. En général les femelles ont un espace isolé de cette nuance vers le point cubital des ailes supérieures , et la tache basale des mêmes ailes petite. D'autres fois les deux taches sont réunies et forment une longue bande ; aux inférieures l'espace peut occuper depuis le tiers jusqu'au deux tiers de l'aile.
M. Hagen a reçu de Casan de M. Eversmann deux variétés femelles remarquables : chez l'une le jaune des ailes inférieures s'étend depuis la base jusqu'entre le point cubital et le ptérostigma , mais il y a une large bande oblique hyaline incolore à une ligne et demie de la base. Chez l'autre la seconde partie jaune est beaucoup plus petite. - Tous deux ont une tache médiane jaune aux ailes Supérieures.
Enfin je possède une variété femelle, très-remarquable en ce que la tache basale des supérieures est réduite à un vestige, et que celle des inférieures n'a guère que deux lignes en long et en large. Je l'ai prise à Hologne-sur-Geer (Prov. des Liege) accouplée avec un mâle ordinaire, M. Hagen a pris deux femelles adultes 'nlui n'avaient même aucun vestige de jaune aux ailes supérieures , et un espace d'une ligne # seulement aux ailes inférieures. On pourrait au premier abord confondre ces variétés avec la L. Fonscolombii, mais cette dernière a le ptérostigma plus grand , plus large, les pieds plus jaunes, l'abdomen plus long , le jaune de la base des ailes inférieures un peu moins étendu, et la plupart des grandes nervures rouges ou jaunâtres.
Habitat. Se trouve communément dans l'Europe tempérée et septentrionale. Pas encore observée dans le midi (car il n'est pas certain que la flaveola prise en Morée par M. Brullé soit cette espèce). Commune en Belgique depuis la fin de juin jusqu'à la fin de septembre, souvent même en octobre et quelquefois jusqu'au commencement de novembre ; on la trouve dans les marais et sur les champs de trèfle. Très-rare en Lapponie ; très-commune en Suède, en Russie , en Danemarck , en Angleterre, et en Ecosse (pas encore observée en Irlande). Se trouve en Allemagne, dans le nord et le centre de la France, entre le Volga et les Monts Ourals; aussi dans les parties basses de la Suisse. Elle habiterait aussi les Pyrénées, l'Espagne et le Portugal, si l'espèce que j'ai nommée luteola n'en est qu'une variété."
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4°) Le Sympétrum jaune d'or, Paul-André Robert 1958.
Paul-A. Robert, Les Libellules: (Odonates), Delachaux & Niestlé, 1958 - 364 pages page 292.
https://books.google.fr/books?hl=fr&id=jvQVvAEACAAJ&dq=Paul-A.+Robert+libellules&focus=searchwithinvolume&q=%22jaune+d%27or+%22
Depuis, le nom a été adopté par tous les auteurs et est le nom officialisé par la LPO et l'INPN.
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NOMS COMMUNS EN D'AUTRES LANGUES.
-en allemand : Die Gefleckte Heidelibelle
-en anglais : The Yellow-winged darter
-en néerlandais : Geelvlekheidelibel
-en frison (1981) Bünte heidelibel ; en frison : Gielbünte heidelibel,Gielbünt hopke
-en gallois : gwäell asgell aur
https://cy.wikipedia.org/wiki/Gw%C3%A4ell_asgell_aur
-en breton (attente de validation) : Flemm-aer eskell aour .
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SOURCES ET LIENS.
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Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici.
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
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OUTILS DE ZOONYMIE.
http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=gd
http://www.nhm.ac.uk/our-science/data/uk-species/species/libellula%20depressa.html?lang=cy
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
— PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages,
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012, : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata, Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178.
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
— ENDERSBY (IAN D. ), 2015, The naming's of Australia's dragonflies.
https://www.researchgate.net/publication/283318421_The_Naming_of_Australia%27s_Dragonflies
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_origine_noms_odonates_Australie_Endersby_2015.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 2009, Die wissenschaftlichen Namen der Libellen in Burmeisters ‘Handbuch der Entomologie’ Virgo 9[5-23]
http://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), "The scientific names of the Odonata in Burmeister’s ‘Handbuch der Entomologie".
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
— FLIEDNER (Heinrich), 1997. Die Bedeutung der wissenschaftlichen Namen Europaischer Libellen. Libellula, supplement I. Sonderband zur Zeitschrift der Gesellschaft deutschsprachiger Odonatologen (GdO) e.V. Fliedner, Bremen.
— FLIEDNER (H.), 2012, Wie die Libelle zu ihrem Namen kam Virgo, Mitteilungsblatt des Entomologischen Vereins Mecklenburg 15. Jahrgang (2012).
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-15/virg%2015104%20Libelle_Namensherkunft.pdf
— HIJUM (Ep van ), 2005, Friese namen van libellen , TWIRRE natuur in Fryslan jaargang 16, nummer 4 page 142-147
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
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EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE :
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