Zoonymie des Odonates : étude des noms de Coenagrion puella (Linnaeus, 1758), "l'Agrion jouvencelle".
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Zoonymie ? L'étude des noms des animaux (zoo). Comme dans Toponymie, Oronymie, Hydronymie, ou Anthroponymie, mais pour les bêtes. La "zoonymie populaire" (et volontiers extra-européenne) était jusqu'à présent la seule branche un peu développée de cette science à peine née.
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ZOONYMIE DES ODONATES.
Les articles précédents : 10 articles de généralités et 41 études de noms d' Anisoptères.
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ZYGOPTÈRES
BIBLIO :
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Résumé.
— genre Coenagrion, Kirby (W.F), 1890, Syn. Cat. Neur. Odon., London, :148. Du suffixe coen- "commun à, relatif au plus grand nombre, général", accolé au nom de genre Agrion [Fabricius 1775 puis Sélys] 1850, que Kirby réorganise complètement. Parmi les Zygoptères (nommés alors Agrionidae), Kirby a réservé l'ancien nom de genre Agrion aux Calopterygidae dans la sous-famille Agrioninae , et il a placé tous les autres (auparavant nommés Agrions) dans la sous-famille des Coenagrioninae : Coenagrion doit, dans ce contexte, être interprété comme "l'ensemble des Agrions" à l'exception des Calopterygides.
— puella, Linnaeus 1758 : du nom latin féminin puella, ae "jeune fille", en raison de la petite taille et de l'abdomen fin des Zygoptères, mais surtout sous l'influence des noms vernaculaires assimilant celles-ci à des "demoiselles" (attesté dès 1678 en français), et repris par les naturalistes : en hollandais "Juffertjes" Leeuwenhoeck, 1695, puis en allemand "Jungfer", Frisch, 1738, et en français "Demoiselle" Homberg 1699 et Réaumur, 1742.
— noms communs en français : 1°) "L'Amélie" ou "La Dorothée", Geoffroy, 1762 ; 2°) "La Libellule Amélie", Olivier, 1789 ; 3° L'Agrion jouvencelle Latreille 1800 ; 4°) "L'Agrion fillette", Milne-Edwards in Lamarck, 1835 ; 5°) "L'Agrione vierge", de Sélys, 1840 ; 6°) L'Agrion Jeune fille", Chenu 1860. Depuis de Sélys 1850 et P.-A. Robert 1958, c'est le nom d'"Agrion jouvencelle" de Latreille qui s'est imposé. "Jouvencelle" est une forme vieillie voire médiévaliste, mais élégamment sonore pour "jeune fille".
— noms communs dans d'autres langues :
Ils mettent en avant la couleur bleue, et le nom de puella = demoiselle, ou la marque en U noir (en fer à cheval) du 2ème segment des mâles.
- en anglais The azure damselfly, la Demoiselle (Zygoptères) bleu-azur
- en catalan : El Donzell de la ferradura : La demoiselle du fer à cheval (marque en S2)
- en néerlandais :De azuurwaterjuffer : la demoiselle des eaux bleu-azur.
-en frison Blaujufferke : la demoiselle des eaux bleu-azur.
- en allemand : Die Hufeisen-Azurjungfer : La demoiselle bleue au fer à cheval (marque en S2)
-en russe : Стрелка-девушка, стрелка девушка : (fille-flèche)
- en finnois Eteläntytönkorento : la demoiselle (libellule-jeune-fille) du sud
-irlandais : Béchuil ghormghlas : (bleu-vert)
-en gallois Mursen las asur : la Demoiselle bleu-azur.
-hongrois Szép légivadász : le beau Coenagrion
-en lituanien Pasaginė strėliukė
-en letton : Gaišzilā krāšņspāre
-en norvégien Sørlig blåvannymfe
-en polonais Łątka dzieweczka
-en slovène Modra vodendevojčica
-en suédois Ljus lyrflickslända
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NOM SCIENTIFIQUE.
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NOM DE GENRE COENAGRION, KIRBY 1890.
Voir :
http://www.lavieb-aile.com/2019/02/zoonymie-des-odonates-le-nom-de-genre-coenagrion-kirby-1890.html
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NOM D'ESPÈCE COENAGRION PUELLA (LINNAEUS, 1758).
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[Libellula puella] Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 1-824.page 546
https://www.biodiversitylibrary.org/page/25034357#page/556/mode/1up
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Description originale.
Puella. 18. L. alis erectis hyalinis.
— alpha. Libellula corpore sericeo, alis puncto marginali fusco.
Fn. svec. 760.
Raj. ins. 51. n. 15.
Roes. aqu. 2. t. 10, 11. omnes.
Reaum. ins. 6. t. 40 f. omnes.
— beta. Libellula corpore incarnato, alis puncto marginali fusco.
Fn. svec. 761.
Raj. ins 51. n. 16. & 52. n. 17.
Reaum. ins. 6. t. 3. f. 4. & t. 4. t. II f. 6.
Roes ins aqu. 2. t. 10, 11.
— gamma- Libellula corpore sericeo, alis puncto marginali nigro.
Fn. svec. 762.
Raj. ins. 140. n. 1.
— delta. Libellula corpore caeruleo cinereoque alterno, alis puncto marginali nigro.
Fn. svec. 763.
Goed. ins 3. p. 29.f. R
List. goed. 228. f 103.
Merian. eur. 78. t. 156.
Raj. ins. 53. n. 18.
Reaum. Ins 6. t. 35.f 6.
Frisch. insect. 8. t. 11.
Habitat ad prata paludosa, victitans Muscis. Varietates conjunxi, quas copula saepius junctas vidi.
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Commentaire :
Linné a décrit en 1758 18 espèces de ses LIBELLULA, classées parmi les NEUROPTERA.
Il les divise en deux groupes (* et **) :
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Alis patentibus acquiescentes [les ailes ouvertes au repos] : les 16 premières, qui sont nos ANISOPTERA
-
oculi distantes remotique [les yeux écartés et distants] : L. virgo et puella : ce sont nos ZYGOPTERA
Il indique pour chacune les références, à son propre travail, la Fauna suecica de 1746 (Faun. svec) ou description de la faune de Suède, puis aux naturalistes qui l'ont précédé : ici John Ray, Réaumur et Roesel, mais aussi Goedard et Goedard par Lister, Mérian, et Frisch.
Parmi ses deux dernières, qui sont nos Zygoptères, la première correspondra à Calopteryx virgo. Linné décrit ensuite sous le nom de Libellula puella quatre variétés appariées : deux variétés alpha et beta dont le point marginal des ailes (ptérostigma) est brun (l'une est "soyeuse", l'autre est rouge) et deux autres gamma et delta dont le ptérostigma est noir (l'une est "soyeuse", l'autre bleu et gris alterné). Dans le texte des références à la Fauna suecica et à John Ray, les espèces "soyeuses" sont décrites avec des couleurs bleu, vert ou "livide". Ces quatre variétés correspondent alors à l'ensemble des zygoptères des collections européennes, aux ailes non colorées !
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Depuis cette description, de très nombreuses autres espèces de libellules aux yeux écartés ont été décrites, l taxonomie a établi le genre Coenagrion aux mâles bleus annelés de noir, et ses 13 espèces européennes. L'espèce Coenagrion puella, l'une des plus communes, se reconnait, pour les mâles "au U noir du 2ème segment de l'abdomen et aux lignes latérales de l'abdomen".
Illustration par Lucas en 1900 : Coenagrion puella mâle.
http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/picture?id=12677
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Source : animalbase http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/picture?id=12677
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Les références faites par Linné pour Libellula puella.
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a) Sa propre Fauna suecica Linné 1746 page 229.
https://www.biodiversitylibrary.org/item/129804#page/263/mode/1up
Les quatre variétés y étaient décrites comme quatre espèces n° 760 à 763. Si la diagnose est la même que dans le Systema naturae, la description DESCR y est détaillée, et les références à John Ray sont accompagnées de la citation du texte de cet auteur.
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b) John Ray, 1710, Historia insectorum page 140 et page 50 n°15 16 17 et 18 et page 140 n°1.
https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/50/mode/1up
https://archive.org/stream/historiainsector00rayj#page/139/mode/1up
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c) Roesel, 1749, Insecten belustigung, 2. aqv. planche X et XI . omnes
Rösel von Rosenhof, August Johann ; Kleemann, Christian Friedrich Carl ; Rösel von Rosenhof, August Johann [Hrsg.]
Der monatlich herausgegebenen Insecten-Belustigung (Band 2): ... welcher acht Classen verschiedener sowohl inländischer, als auch einiger ausländischer Insecte enthält — Nürnberg, 1749
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0295/image
La description des planches est donnée en allemand : Der kleine schmal-leibige Wassernymphen-Wurm mit drey breiten Ruder-Federn, nebst seiner Werwandlung. Tab. X et XI.
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0297/image
Le titre peut se traduire par "La petite larve aquatique à corps mince avec trois "plume-gouvernail" avec sa métamorphose". Le sujet principal du chapitre est la larve, qui est décrite aux quatre premiers paragraphes, et illustrée aux figures 1 et 2 de la planche X et 8 de la planche XI.
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La figure XI fig.9 montre le masque caractéristique des larves.
Puis les imagos sont décrits au paragraphe 6 et 7 de la planche XI avec le détail des couleurs du corps et des yeux :.
Einige fuhren einen grun, braun und gold schillerenden hinter-Leib ; hingegen aber ist der Worder-Leib zuwelien grûnlicht, zuweilen gelb und obenher dunckel braun ; die beeden Augen aber sind glänzend braun-roth, wie die sechste Figur der XI Tabelle zeiget. Wieder eine andere Art sehen wir in der sibenden Figur eben dieser Tabelle, und selbige wird wohl am häussiggsten gefunden, ist auch eine derer kleinesten Arten.
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/roesel1749bd2/0300/image
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Sur la planche X fig. 4 et 5, les imagos sont montrés en tandem, les cerques du mâle (fig. 4) placés sur le pronotum de la femelle, en préparation de l'accouplement en cœur de la figure 6.
Voir paragraphe 5 en renvoyant aux figures 3, 4 et 5 de la planche X.
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c) Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes volume 6 [1742] planche XXXV figure 6 ; référence pour la variété delta.
https://www.biodiversitylibrary.org/item/51203#page/685/mode/1up
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d) Sibylla Merian De europische insecten, 1730, texte page 78 et planche CLVI ; référence pour la variété delta.
— MERIAN (Anna Maria-Sibylla) De Europische insecten 1730 Jean Marret, M.D. Amsterdam J.F. Bernard https://archive.org/stream/gri_33125008530400#page/n3/mode/2up
La libellule est posée sur une grande Jacinthe bleue Hyacinthus orientalis maximus C.B. Pinus 44 (H. orientalis, L. 1753). Son abdomen porte des marques noires et bleues annelées ; le thorax et les yeux sont bleuâtres, et les ptérostigmas sont noirs.
https://archive.org/stream/gri_33125008530400#page/n159/mode/2up
https://archive.org/stream/gri_33125008530400#page/n161/mode/2up
Dans l'édition française, la planche se trouve page 40, ce qui nous donne accès à la traduction du texte :
— MERIAN (Maria-Sibylla) Histoire générale des insectes de Surinam et de toute l'Europe contenant leur description, leurs figures, leur différentes métamorphoses..., par Mademoiselle Marie-Sybille de Mérian, en deux parties in-folio. Troisième édition, revue, corrigée & considérablement augmentée par M. Buchoz, ... A laquelle on a joint une troisième partie qui traite des plus belles fleurs, telles que des plantes bulbeuses, liliacées, caryophillées... Tome premier [-troisième] traduit par Jean Marret Paris : Desnos, 1771. PDF Bibliothèque de Toulouse, 3 volumes http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/07558171x
https://documents.univ-toulouse.fr/150NDG/T2/PPN07558171X.pdf
"Ces animaux naissants, n'excédant pas la grandeur d'une puce : ils croissent ensuite à vue d'œil, & deviennent beaucoup plus grands. On les trouve dans les fossés, & ils ne se servent d'autre nourriture, si ce n'est qu'ils se mangent les uns les autres. J'ai remarqué qu'un des plus grands a dévoré en peu de temps les plus petits de la même espèce ; d'où vient que ces petits animaux paraissent extrêmement craintifs. De l'un de ces insectes provint cet Animal bleu & ailé, qu'on voit représenté sur la Planche."
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e) Goedart 1662 tome 3 fig. R et Goedaert in Lister 1685 page 228 fig. 103.
— Goedaert (Johannes), Metamorphosis et historia naturalis insectorum, apud Jacobum Fierensium, volume 3, 654 p, page 29 figure R.
La larve est désignée sous le terme général d'Animalcula, et l'imago n'est pas nommé.
https://books.google.fr/books/ucm?id=XYMDFCMqBy0C&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— GOEDART (Jan), 1685, Johannes Goedartius de Insectis nin methodum redactus cum notularum additione, operâ M. Lister, e Regia Societate Londinensi, Smith : London, 1685 [cf. page 259 du lien suivant fig. 103 dans l'édition colorisée : Bibl. Strasbourg]
http://docnum.unistra.fr/cdm/compoundobject/collection/coll13/id/64604/rec/1
Dans cette édition colorisée, l'abdomen et le thorax de la libellule sont colorés en bleu entre les anneaux noirs. Cela semble faire l'objet d'un commentaire en italique.
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f) Frisch. insecten, 1730. volume 8. tabellen 11. référence pour la variété delta.
https://books.google.fr/books?id=78BCHTyXlzkC&dq=jungfer+libella&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
Johannes Leonarhd Frisch consacre plusieurs chapitres du tome VIII de son Beschreibung von allerley Insecten von Teutchslands (Description de toutes sortes d'insectes d'Allemagne), à partir de la page 16.
https://books.google.fr/books?id=xn-G0Q6gi9MC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
VIII: Von den Libellis oder sogenannten Jungfer. Der grössen Art.
IX. Von einem Wurm voraus eine breitleibige Libella kommt.
X. Von dem Wurm voraus der Langleibige Libella kriechet
XI. Von den Goldgrünen und Goldbraunen kleinen Libella.
C'est vers ce chapitre Sur la petite Libellule vert-doré et brun-doré que renvoie la référence linnéenne.
Homberg cite, pour souligner la différence entre sa propre description et la sienne, un article de Homberg pour les Mémoires de l'Académie royale des Sciences, daté de 1699 (page 145) : "Observations anatomiques sur les insectes apellées ordinairement Demoiselles" où est figuré l'accouplement de Calopteryx [splendens] sous le nom de Demoiselles. J'ai présenté cet article dans la zoonymie de Calopteryx virgo.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35013/f302.image
http://www.lavieb-aile.com/2018/05/zoonymie-des-odonates-le-nom-calopteryx-virgo-linnaeus-1758.html
Il renvoie aussi aux descriptions de Johannes von Muralto (Jean de Murat, médecin de Zurich, 1645-1733) et de Mentzer
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RÉCEPTION DE LIBELLULA PUELLA DE LINNÉ
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La tâche des naturalistes fut, après cette édition du Systema Naturae , de démembrer parmi ces quatre "variétés" (devenues sept dans le SN , éd. de Gmélin 1789 avec epsilon, eta et chi ) lesquelles étaient les formes sexuées ou immatures de la même espèce, et lesquelles étaient des espèces distinctes. Puis de les corréler avec les descriptions de 3 espèces décrites par Geoffroy en 1762.
Olivier décrit en 1789 six variétés de Libellula puella A à F.
En 1804, Latreille, qui créa son genre Agrion avec ses deux espèces, virgo (ailes colorées) et puella (ailes non colorées), ne décrit plus que trois variétés a, b, et c de son Agrion puella ou Agrion Jouvencelle .
"A. Jouvencelle; agrion puella. Fab. Libellula puella. Lin. Ailes transparentes, sans couleurs.
Var. a. Alternativement bleue et cendrée; un point noir aux ailes. - L'amélie. Geoff. — Roes. insect. tom. II, aquat. clas. 2, tab. 1o , fig. 5, 4.
Var. b. D'un verd bleu en dessous, brune en dessus ; corselet ayant des bandes brunes et bleuâtres alternes; 'un point noir, marginal, aux ailes. — La dorothée. Geoff. — Rœs. ius. tom. II, aquat. clas. 2, tab. 11 , fig. 7
Var. . d. D'un verd incarnat pâle ; trois bandes noires, longitudinales, sur le corselet; un point brun, marginal , aux ailes. — La sophie. Geoff.
Comme l'on trouve ces variétés réunies pêle-mêle dans leurs amours, il est difficile de savoir si ce sont des espèces."
En 1825, Vander Linden reprend, dans le genre Agrion de Latreille, les deux groupes I Alis coloratis aux ailes colorées (A. virgo et haemorrhoidalis), et II Alis albis aux ailes non colorées.
Dans ce groupe II, il décrit 10 espèces :
- Agrion viridis correspond à Libellula puella alpha de Linné : ce sera Chalcolestes viridis (Vanderlinden 1825)
- Agrion sanguinea correspond à Libellula puella beta de Linné. Ce sera Pyrrhosoma nymphula (Sultzer 1776)
- Agrion pulchella est une description propre de Vander Linden : ce sera Coenagrion pulchellum (Vander Linden, 1825)
- Agrion puella correspond à l'Amélie et à la figure 7 du tableau XI de Roesel (mais ne renvoie pas aux variétés de Linné). ce sera Coenagrion puella (Linnaeus, 1758)
- Agrion elegans est une description propre de Vander Linden : ce sera Ischnura elegans (Vander Linden, 1820)
- Agrion platypoda correspond à la variété chi de Libellula puella du SN Gmelin : ce sera Platycnemis pennipes (Pallas, 1771)
- Agrion analis sera Agrion najas (Hansemann 1823)
- Agrion rubella sera Cériagrion tenellum ( de Villers, 1789)
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Voir ensuite World catalogue of Odonata, Steinmann
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ÉTUDE DE L'ÉPITHÈTE PUELLA.
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Puella : du nom latin féminin puella, ae "jeune fille". Puer, eri est "un enfant", et puellus "un petit garçon".
a) Dans sa Fauna suecica de 1746 page 229, les 4 variétés de L. puella étaient décrites par Linné comme quatre espèces "alis erectis sedentes, parvae", "se tenant ailes écartées, petites", et 3 d'entres elles appartenaient aux Libella minor (petites Libellules) de John Ray : ce nom de puella renvoie au fait que cette espèce (représentant alors toutes les Zygoptères, je le rappelle) est plus petite que les autres libellules.
b) Parmi ces quatre variétés, la variété alpha renvoie à la n° 760 du Fauna suecica. Dans cet ouvrage, l'espèce n°760 donne en référence John Ray, mais aussi Leewenhoeck et son [Opera magna, seu ] Arcana naturae detecta ope microscopiorum, Delphis Batavorum 1695 , page 18 figure 9. Il n'indique pour cette référence que le mot JUNFFERTIES. J'ai déjà signalé que c'était une coquille, une erreur de lecture pour JUFFERTIES. Or, ce mot hollandais est issu de JUFFER, "demoiselle" dont il est le diminutif. Ce nom commun des libellules signifie donc "petite demoiselle". C'est le seul nom commun (vulgo selon Linné, vulgaire ou vernaculaire) rapporté par Linné pour ses Libellules, et il y a de bonnes raisons de penser qu'il a influencé son choix de donner à la première espèce de petites libellules aux yeux écartés le nom de virgo, "vierge, jeune fille" et à la seconde le nom de puella, "jeune fille".
Le nom Juffertie est mentionné dans un dictionnaire de 1752 avec la mention "voyez Schillebald [en allemand]" ; mais il faut rectifier en Schillebold, ou Wasserjungfer, Wasserlibelle, termes allemands populaires pour les libellules. Je trouve Juffertjes dans une traduction de Rabelais en hollandais, datée de 1682 : Gy spreekt me van jonge Juffertjes te kussen, maer ik sweer je byden heyligen paltrok dien ik draeg, dat ik 'er geefne van ontslagen ben: zorgende dat my gebeuren mogt 't geene den Heer van Guyercharois geschiedde.
Il traduit le passage suivant du Quart Livre : "Vous parlez de baiser damoiselles. Par le digne et sacré froc que je porte, je m'en déporte, craignant que m'advienne ce qu'advint au seigneur de Guyercharois."
On trouve le terme également en 1642 et en 1655.
Dans l'édition de 1722, le passage occupe la page 18 comme dans l'édition de 1695 ; et la figure (qui porte le n° 4 et non 19) montre ces demoiselles en tandem.
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c) Si Linné écrit fautivement JUNFFERTJTES au lieu de JUFFERTJES, c'est probablement par contamination par l'allemand JUNGFER "jeune fille". L'équation Libellae = Jungfer figure dès 1738 chez Johannes Leonhard Frisch dans la préface de son Beschreibung von allerlei insecten in Teutschland publié à Berlin. C'est ce même Frisch qui est donné en référence de la variété delta de la puella, et il reprend ce nom de JUNGFER dans son volume VIII. Nous avons vu qu'il citait Homberg et le nom de DEMOISELLE.
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d) Si Linné a été influencé dans son choix pour puella par le hollandais JUFFERTJES ("demoiselle") Leeuwenhoeck, 1695, et par l'allemand JUNGFER (même sens) Frisch, 1738, il l'a été également par le nom que Réaumur donne en 1742 à ses libellules, celui, précisément, de DEMOISELLE. Il était utilisé depuis cette date par tous les naturalistes français, et donc connu par tous les naturalistes européens. On le trouve dès 1678 dans le Dictionnaire italien et françois de Nathanaël Düez page 126 en traduction de l'italien ba icola : "1. une brouëtte. 2. une sorte d'insecte appellée demoiselle", puis en 1699 dans le titre de l'article de Guillaume Homberg où il est qualifié d' "ordinaire".
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Conclusion : bien que Linné ait formé son nom de LIBELLULA également sous l'influence de cette tradition populaire voyant dans les libellules de frêles jeunes filles, il restreint cette image, par les deux noms de virgo et de puella, aux espèces les plus petites et les plus fines, qui formeront les Zygoptères.
Puella : du nom latin féminin puella, ae "jeune fille", en raison de la petite taille et de l'abdomen fin des Zygoptères, mais surtout sous l'influence des noms vernaculaires assimilant celles-ci à des "demoiselles", (attesté dès 1678 en français), en hollandais "Juffertjes" Leeuwenhoeck, 1695, puis en allemand "Jungfer", Frisch, 1738, et en français "Demoiselle", Homberg 1699 et Réaumur, 1742.
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LES AUTEURS PRÉCÉDENTS EN ZOONYMIE.
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POITOU-CHARENTE NATURE
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/agrion-jouvencelle/
"De puella (lat) = demoiselle, jouvencelle."
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DRAGONFLYPIX
http://www.dragonflypix.com/etymology.html
"from Lat. puella = girl, maiden"
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D'ANTONIO & VEGLIANTE.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearu
"puella, ae = fanciulla. Vale quanto detto per ancilla" ("jeune fille. La même chose est vraie pour ancilla" )"
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H. FLIEDNER, 2009
https://www.entomologie-mv.de/download/virgo-9/Virgo%200902%20Die%20wissenschaftlichen%20Namen%20der%20Libellen%20in%20Burmeisters.pdf
http://dominique.mouchene.free.fr/libs/docs/GENE_Burmeister_Fliedner.pdf
"The species name - puella (Linnaeus) [l. maiden, girl] was one of the two first in modern nomenclature of Odonata to reflect tender femininity."
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VAN HIJUM, 2005.
http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=555521
"puella komt van puer (kind. jongen) = jonge vrouw, meisje"
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LES NOMS EN LANGUE VERNACULAIRE.
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LES NOMS EN FRANÇAIS.
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1°) L'Amélie, ou la Dorothée, Geoffroy 1762 .
https://www.biodiversitylibrary.org/item/50613#page/236/mode/1up
Etienne-Louis Geoffroy décrit une de ses 14 espèces , la n°3, sous le nom d'AMÉLIE. Sa description, avec ses ptérostigmas noirs, son thorax bleu à trois bandes brunes (disons noires, il décrit des spécimens de collection) et ses segments abdominaux bleus à anneau noir est compatible avec un Coenagrion. Il l'identifie comme étant la Libellula puella de Linné dans sa variété delta (Fauna suecica n°763) et il renvoie aussi aux figures de la planche X de Roesel.
"LIBELLULA corpore cœruleo cinereoque alterno, alis puncto marginali nigro. Linn. faun. suec. n. 763.
Linn. syst. nat. Edit, 10, p. 546, n. 18. Libellula puella.
Roesel. ins. vol. 2 , tab. 10 , fig. 3 , 4. Insect. aquatil. class. 2.
L'amélie.
Longueur 14 lignes.
Ses aîles sont blanchâtres, finement veinées de noir avec un point noir sur le bord extérieur vers le bout. Sa tête est d'un bleu cendré avec les yeux bruns. Le corcelet qui est bleu, est orné de trois bandes longitudinales brunes, une au milieu , & deux plus étroites sur les côtés. Les segmens du ventre sont bleus, avec un anneau noir vers leur bout postérieur. Ils sont au nombre de neuf, & les deux derniers font plus gros que les autres & tout bruns. On trouve cet insecte dans les prés."
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Il décrit ensuite sous le nom de Dorothée une espèce qui ne diffère de l'Amélie que par une longue raie brune du dessus de l'abdomen. Le dessous du corps est bleu-vert, le dessous brun, le thorax est rayé de brun et bleu alterné, les ptérostigmas sont noirs. Cette longue raie brune dorsale m'a fait douter de l'existence d'anneaux noirs, mais il renvoie à la figure 7 de la planche XI de Roesel qui présente ces anneaux ; Dijkstra décrit pour C. puella, une "ligne longitudinale étroite qui s'étend sur le coté de l'abdomen à partir de chacun de ces anneaux", qui peut correspondre peu ou prou à la ligne brune du dessus du ventre. La forme femelle de couleur verte est également parfaitement compatible avec plusieurs des Coenagrions. "La femelle adulte a des marques semblables à celles du mâle, mais avec une couleur verdâtre au lieu du bleue. Elle a une fine bande noire ininterrompue le long de l'abdomen." (Wikipédia)
"4. LIBELLULA corpore infra cœruleo viridi , supra-fusco, thorace fasciis fuscis , coerulescentibusque alternis , puncto alarum marginali nigro.
Roesel, ins. vol. 4 , tab. XI, fig. 7. Insect, aquatil. class. 2.
La dorothée.
Longueur 14 lignes.
Je ne vois d'autre différence entre celle-ci & la précédente, que cette raie longue & brune, qui couvre tout le dessus du ventre. Du reste le corcelet & les ailes sont tout-à-fait semblables. Mais ce qu'il faut remarquer , c'est
que dans cette espèce-ci tout ce qui est bleuâtre dans les mâles , est d'un jaune un peu vert dans les femelles. Je
les ai trouvés souvent accouplés dans les prés. "
.
Pour la "variété" de la Dorothée, décrite ensuite, ne s'agit-il pas d'un Sympegma (fusca) ?
"NB. LIBELLULA corpore infra fulvo , supra nigro, thorace fulvo fuscoque vanegato, puncto alarum marginali fusco.
Celle-ci n'est qu'une variété de la précédente , dans laquelle tout ce qui étoit bleu ou vert dans l'autre se trouve de couleur fauve, tandis que la raie de dessus le corps au lieu d'être brune est noire. Quelquefois aussi les raies du corcelet se trouvent manquer , & ce corcelet pour lors est tout brun , avec les côtés seulement fauves. "
.
Enfin, Geoffroy décrit, avant de passer à sa deuxième famille, une espèce qu'il nomme La Sophie, et dont les ptérostigmas sont bruns : je l'écarte donc des Coenagrions, et je ne retiens pas son nom français dans ma liste.
5. LIBELLULA corpore viridi pallide incarnato , thorace fasciis tribus longitudinalibus nigrïs , alis puncto marginali fusco .
Raj. ins. p. yi , n. 19.
La sophie.
Longueur 16 lignes.
Sa couleur est d'un vert un peu rougeâtre & pâle, elle a seulement trois bandes noires longitudinales sur le corcelet. Le dessus de son ventre est brun, &. quelquefois en-dessus il y a une raie brune longitudinale dans toute
la longueur , mais elle n'est pas constante. Les aîles sont réticulées &. diaphanes , avec un point brun à l'extrémité
du bord extérieur. On trouve cette espéce avec les deux précédentes auxquelles elle ressemble beaucoup.
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2°) "La Libellule Amélie", Olivier 1789.
— OLIVIER (Guillaume-Antoine), 1789, Histoire naturelle, discours préliminaire page 568 n°44.
Olivier regroupe sous ce nom sept variétés A à F pourtant assez différentes : la A, "d'un beau vert doré" est l'Amélie de Geoffroy, la D est sa Dorothée, la E est sa Sophie.
Le nom reste en usage en 1792 et jusqu'en 1802.
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3° L'Agrion jouvencelle Latreille 1800 -1804.
LATREILLE, 1800, Histoire naturelle générale et particulière, vol. 91.
LATREILLE, 1804, Histoire naturelle générale et particulière des crustacés et des insectes, Dufart, page 16
https://books.google.fr/books?id=mYo-AAAAcAAJ&dq=puella++jouvencelle&hl=fr&source=gbs_navlinks_s Latreille décrit l'Agrion jouvencelle ou Libellula puella avec ses trois variétés, l'Amélie, la Dorothée et la Sophie de Geoffroy : le genre Agrion se divise en Libellules aux ailes colorées, c'est l'Agrion vierge ou Libellula virgo, et aux ailes transparentes non colorées, c'est l'Agrion jouvencelle.
idem in Cuvier 1817
Le nom français "jouvencelle" et son masculin jouvenceau sont des formes vieillies aux colorations médiévales ou ironiques pour désigner une jeune fille ou un jeune homme, depuis le latin populaire juvencellus / juvencella ou du latin chrétien juvenculus /juvencula, "jeune homme, jeune fille". Sous la plume de Latreille, il témoigne peut-être de l'influence du médiévalisme romantique du début du XIXe siècle; (Ivanhoé de Walter Scott = 1819) préparée par la celtomanie entrainée par les Poèmes d'Ossian (1760-63).
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4°) "L'Agrion fillette", Milne-Edwards in Lamarck, 1835.
Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, tome 4 page 432.
https://books.google.fr/books?id=he_ruKcCuPwC&dq=%22agrion+puella%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
.
5°) L'Agrione vierge, de Sélys, 1840.
SELYS, 1840, Monographie des Libellulidées d'Europe, page 163 n°8, Agrion puella (Vander Linden).
https://books.google.fr/books?id=8aBIt4TdIM0C&dq=%22agrion+puella%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
.
6°) "L'Agrion jouvencelle", Pierre Boitard 1843 puis de Sélys 1850 : reprise du nom donné par Latreille.
SELYS, Revue des Odonates page 200.
7°) L'Agrion Jeune fille", Chenu 1860.
CHENU (Jean-Charles), 1860, Encyclopédie d'histoire naturelle : Annelés , ed. Maresq, page 108.
(et déjà en 1857:
8°) Actuellement .
Le nom vernaculaire Agrion jouvencelle, tombé en désuétude a été relevé un siècle plus tard par P.-A. Robert 1958 avec le commentaire puella = jouvencelle (jeune fille), et la citation d'Agrion jeune fille en synonyme, puis par Dommanget, 1987, et par l'ensemble des auteurs de guides naturalistes, par l'INPN et la liste de référence de la SFO..
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LES NOMS EN D'AUTRES LANGUES.
Ils mettent en avant la couleur bleue, le nom de puella = demoiselle, ou la marque en U noir (en fer à cheval) du 2eme segment des mâles.
- en anglais The azure damselfly, la Demoiselle (Zygoptères) bleu-azur
- en catalan : El Donzell de la ferradura : La demoiselle du fer à cheval (marque en S2)
- en néerlandais :De azuurwaterjuffer : la demoiselle des eaux bleu-azur.
-en frison Blaujufferke : la demoiselle des eaux bleu-azur.
- en allemand : Die Hufeisen-Azurjungfer : La demoiselle bleue au fer à cheval (marque en S2)
-en russe : Стрелка-девушка, стрелка девушка : (fille-flèche)
- en finnois Eteläntytönkorento : la demoiselle (libellule-jeune-fille) du sud
-irlandais : Béchuil ghormghlas : (bleu-vert)
-en gallois Mursen las asur : la Demoiselle bleu-azur.
-en breton : dimezell c'hlas-oab : la demoiselle bleu-azur (en attente de validation KAG)
-hongrois Szép légivadász : le beau Coenagrion
-en lituanien Pasaginė strėliukė
-en letton : Gaišzilā krāšņspāre
-en norvégien Sørlig blåvannymfe
-en polonais Łątka dzieweczka
-en slovène Modra vodendevojčica
-en suédois Ljus lyrflickslända
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https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65141/tab/taxo
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SOURCES ET LIENS.
Bibliographie générale de ces articles de zoonymie des Odonates : voir ici :
http://www.lavieb-aile.com/2018/01/la-bibliographie-de-mes-articles-de-zoonymie-des-odonates.html
OUTILS DE ZOONYMIE.
— A Dictionary of Prefixes, Suffixes, and Combining Forms from Webster!s Third New International Dictionary, Unabridged ! 200
http://www.mrjonathan.com/mxrm9files/GrammarPages/prefixes%20&%20Sufixes%20Dictionary.pdf
— [Boudot J.-P., Dommanget J.-L., 2012. Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. Société française d’Odonatologie, Bois-d’Arcy (Yvelines), 4 pp.]
http://www.libellules.org/fra/pdf/503_pagesdynadocs519e54424a6f7.pdf
— http://www.dragonflypix.com/etymology.html
— PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charentes, Ed. Poitou-Charentes Nature, 255 pages,
— POITOU-CHARENTE NATURE (Association) / Philippe JOURDE & Olivier ALLENOU
http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/leucorrhine-a-front-blanc/
— ANTONIO (Costantino D’), VEGLIANTE (Francesca ) "Derivatio nominis libellularum europæarum"(PDF) (en Italien) Étymologie de 197 noms de Libellules européennes.
https://www.researchgate.net/publication/316791278_Derivatio_nominis_libellularum_europaearum
— ENDERSBY (IAN D. ), 2012, : Watson and Theischinger: the etymology of the dragonfly (Insecta: Odonata) names which they published Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. 145, nos. 443 & 444, pp. 34-53. ISSN 0035-9173/12/010034-20 34
https://royalsoc.org.au/images/pdf/journal/145_Endersby.pdf
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, Etymology of the Dragonflies (Insecta: Odonata) named by R.J. Tillyard, F.R.S. Proceedings of the Linnean Society of New South Wales 134, 1-16.
https://openjournals.library.sydney.edu.au/index.php/LIN/article/viewFile/5941/6519
— ENDERSBY (IAN D., FRS ), 2012, The Naming of Victoria’s Dragonflies (Insecta: Odonata, Proceedings of the Royal Society of Victoria 123(3): 155-178.
https://www.academia.edu/28354624/The_Naming_of_Victoria_s_Dragonflies_Insecta_Odonata_
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EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE :
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— SELYS-LONGCHAMPS ( E.de),1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Bruxelles, Paris.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26769q.texteImage
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