La chapelle Saints Côme et Damien de Saint-Nic : la cloche Herveline-Marie Anne (1927).
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Voir sur la commune de Saint-Nic :
— L'église :
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L'église Saint-Nicaise à Saint-Nic III. La Pietà en kersanton polychrome par les frères Prigent.
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Saint Côme et saint Damien sur le cadran solaire de 1614 de l'église de Saint-Nic (Finistère).
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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :
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— La chapelle Saint-Jean :
— L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :
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Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.
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La chapelle Saint-Côme et saint-Damien possédait jadis deux cloches, mais une seule a été remplacée, une dizaine d'année après la fin de la Première Guerre, en 1927.
À la Révolution, toutes les paroisses du Finistère reçurent l'ordre de déposer leurs cloches, sauf une, pour les mener à Brest afin de les fondre pour fabriquer des canons. Mais celles de Saint-Côme échappèrent à cette contribution à l'effort de guerre :
"[en 1793] Le même jour, enfin, qui est un dimanche, à l'issue de la messe, ils enjoignent à un certain nombre d individus « nommés à haute voix », de descendre les cloches des clochers des chapelles et de les transporter à l'église paroissiale pour être ensuite envoyées à la fonderie, eux-mêmes, officiers municipaux et procureur de la commune, se chargeant de descendre celle de l'église paroissiale. Effectivement, les cloches des chapelles furent descendues. Mais elles n'allèrent pas à la fonderie. La population aimait trop ses chapelles pour laisser commettre le sacrilège. Elle s'y opposa énergiquement, et les cloches de Saint-Côme furent cachées dans une prairie pour échapper à la réquisition. Du moins, c'est ce que rapporte la tradition ; aucun document n'en parle. La légende s'est empare du fait et l'a embelli selon son habitude : . depuis plusieurs années déjà, le clocher de Saint-Côme était vide et muet, lorsque, par un soir d'été, la tourmente ayant passé, l'on entendit un carillon mystérieux semblant provenir d'une prairie de Saint-Côme. C'était l'appel des cloches invisibles qui demandaient à être délivrées de leur prison de boue et à remonter dans leur clocher à jour. Guidés par leur son, les _habitants du village les trouvèrent facilement, et, tout joyeux, les rendirent à leur chapelle. On peut se demander si l'unique .cloche de l'église paroissiale - car si Saint-Côme avait alors deux cloches, l'église paroissiale n'en avait qu'une – fut descendue. Il semble bien que si le maire, les officiers municipaux et le procureur de la commune déclarent se charger eux-mêmes de cette besogne, c'est avec l'intention bien arrêtée de n'en rien faire. En effet, plus d'un mois plus tard, la cloche est toujours en place. Mieux encore, la municipalité convient, le lendemain de Noël, avec Corentin Gannat, marechal ferrant. à Pratigannat, en Plomodiern, de faire des réparations « sur nostre cloche et sur nostre orlauge » (sic). (Corentin Parcheminou)
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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.
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Description.
Cloche suspendue, de volée, non électrifiée, à mouton en barre en bois, à quatre brides rondes en fer, à battant en fer (boule corrodée), couronne à quatre anses ornées de palmettes. Décor sur la face est : crucifix. Décors sur la face nord et sud : petite croisette.
Note sonnée : à déterminer.
Poids : inconnu.
Mesures : non prises.
La cloche est actionnée depuis la nef par une corde, mais ce système simple a été perdu ou ôté pendant une partie du XXe siècle, obligeant le sonneur à accéder, par une échelle, à l'escalier en pierre du rampant du toit pour sonner la cloche directement depuis la chambre.
En 1790, Saint-Nic avait un sonneur de cloche attitré, Olivier le Baron, qui fut chargé de faire "incanter" trois dimanches de suite les annonces d'adjudication des travaux de réparation de la chapelle.
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Le cerveau est orné de 3 rinceaux ( palmettes, lambrequins), le vase comporte à l'ouest l'inscription de sept lignes, et la faussure porte le nom de la fonderie.
La face principale (tournée vers l'ouest).
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PAROISSE DE SAINT-NIC
JE M'APPELLE : HERVELINE – MARIE-ANNE
PAUL STEPHAN, RECTEUR.
PIERRE BIDEAU, MAIRE.
PARRAIN : HERVÉ KERNÉVEZ
MARRAINE : MARIE-ANNE LAROUR
1927
FONDERIE SPÉCIALE DE CLOCHES BREST FINISTERE
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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.
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Hervé Kernévez, le parrain, est peut-être le même que celui dont parle Georges-Michel Thomas : " cultivateur à Brégalor, né en 1889, « ancien des Crapouillots » pendant la Première-Guerre," et encore présent pendant la Seconde.
https://books.google.fr/books?isbn=2402059451
La "Fonderie spéciale de cloches" est très probablement celle de Maurice Gripon, qui a repris la fonderie des frères Briens, une famille venue de Villedieu-les Poêles. Cette Maison Briens revendiquait sur ses publicités son installation à Brest depuis 1804.
La fonderie Gripon était installée 59 rue Yves Collet. Son activité a été florissante dans l'après-Guerre, vers 1925, pour remplacer un peu partout en France les cloches de tous les clochers abattus.
Voir mon article :
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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.
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Quelques images complémentaires.
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Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.
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SOURCES ET LIENS.
—PARCHEMINOU (Corentin), 1930, Saint-Nic, ses monuments.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf
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