Les blasons sculptés de quelques abbés de Landévennec . Et les inscriptions lapidaires du bourg.
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Voir aussi :
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Le Pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai. Prosesion ha gousperoù.
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Le buste-reliquaire en argent et les statues de saint Guénolé (Gwennolé) au Musée de Landévennec.
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Le cimetière de bateaux (militaires) de Landevennec en 2013.
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"La bannière Le Minor de la paroisse Saint-Yves de la Côte Sauvage"
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L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'église de Landévennec.
et : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.
Introduction.
La liste des abbés de Landévennec est bien établie. L'intitulé des armoiries d'un certain nombre d'entre eux peut être assez facilement retrouvé. Par ailleurs, des éléments matériels héraldiques peuvent être découverts, et c'est un jeu tentant de découvrir "à qui sont ces armes", pour paraphraser le jeu "à qui sont ces manches" (tagasode) de la poésie et des paravents japonais. Sur ceux-ci, les propriétaires ont disparu, et n'ont laissé comme indice que leurs kimonos pliés, nous laissant rêver sur les belles qui s'en sont dévêtues.
De même, les blasons sculptés sur les monuments, ou sur les pierres des ruines, gardent secret le nom des titulaires. Comme il est excitant d'aller réveiller la mémoire des abbés !
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I. ESSAI DE LISTE DES ARMOIRIES DES ABBÉS DE LANDÉVENNEC.
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Bernard |
? - 1282 |
Bernard de Kerlouré (ou de Kerlozrec), originaire de Ploudalmezeau (Jourdan), fondue en Kersulguen, portant : palé dor et azur de 6 pièces. |
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Rioc |
? - 1283 |
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Originaire de Plonéour-Cap Caval |
Jean du Parc |
1293 - 1308 |
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Originaire de Rosnoën. Il fit rédiger le nécrologe de l'abbaye par Guillaume de Rennes en 1293. D'azur, au léopard d'or, au lambel de gueules.
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Guillaume |
1308 - 1311 |
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Originaire de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes ; décédé à Vienne |
Yves (ou Eudes) Gormon |
1311 - 1344 |
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Fut un temps accusé d'hérésie par Yves de Boisboissel, évêque de Quimper |
Alain Piezres |
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Mort à Avignon |
Armel de Villeneuve |
? - 1362 |
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Originaire de Lanvern |
Alain de Daoulas |
? - 1371 |
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Dernier abbé cité dans le Cartulaire de Landévennec |
Bernard |
? - 1380 |
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Également prieur de Lanvern . |
Guillaume de Parthenay |
1381 - 1399 |
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Auparavant prieur de l'abbaye de Saint-Denis. D'argent à la croix pattée de sable. |
Yves Poulmic |
1400 - 1425 |
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Originaire de Poulmic en Lanvéoc. échiqueté d'argent et de gueules. |
Henri de Morillon |
1425 - 1442 |
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de la maison de la Porte-Neuve, en Riec, portait : d'or au griffon de gueules armé de sable. Il mourut le 22 Février 1442. |
Jacques de Villeblanche |
1443 - 1490 |
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Nommé abbé à l'âge de 21 ans ; chanoine de Luçon de gueules, à la fasce d'argent, accompagnée de 3 hures de saumon de même. |
Mathieu Hémery |
1490 - 1496 |
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Hemery, Sr. de Lanvagen à Crozon d'or à 3 chouettes de sable becquées et membrées de gueules ou : d'or à 3 chouettes de sable, membrées et becquées d'or, qui est Cavan, un annelet de sable en abîme, alias à la bordure de gueules. |
Jehan du Vieux-Chastel |
1496 - 1522 |
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Originaire de Trébrivan ; prieur de Concarneau ; restaurateur de plusieurs prieurés dépendant de l'abbaye ; dernier abbé régulier 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1 |
Thomas Le Roy |
1522 -1524 |
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Originaire de Messac ; envoyé à Rome où il résida entre 1512 et 1524 par Anne de Bretagne ; premier abbé commendataire ; décédé à Rome : d'or à 2 fleurs de lys rangées d'azur |
Alain de Trégain |
1524 - 1530 (?) |
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Famille de Briec, d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut. Il est vicaire perpétuel de Briec de 1512 à 1531 |
Louis de Kerguen |
1530 - 1534 |
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Originaire de Dirinon et archidiacre de Cornouaille. de sable à 3 aigrettes huppées d'argent (La Passardière) |
Maurice Briant |
1534 - 1538 |
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d'azur à 3 banderoles d'or |
Arnoul Briand |
1538 - 1542 |
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Neveu de Maurice Briant, l'abbé précédent. Il était aussi doyen des chanoines de Notre-Dame-de-Cléry, bénéficier de Saint-Martin-de-Tours, recteur de la paroisse Saint-Martin à Cléon, etc. d'azur à 3 banderoles d'or |
Maurice Commacre |
1542 - 1577 |
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Neveu d'Arnoul Briand, l'abbé précédent. Il fut abbé à 19 ans. |
Pierre Largan |
1577 - 1608 |
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Abbé considéré comme inapte à diriger l'abbaye, dirigée en fait par le seigneur de Kermoalec, René du Mescouez. Il démissionne en 1608 |
Jean Briant |
1608 - 1630 |
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Peut-être originaire de Corseul ; recteur de Crozon ; chanoine et grand archidiacre de Cornouaille. Il trouve l'abbaye dans un état déplorable, mais la restaure. D'azur au pigeon [ou colombe] d'argent portant dans son bec un rameau de sinople Ou pour Courcy : Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople. |
Pierre Tanguy |
1630 - 1665 |
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Parent de l'abbé précédent ; aussi recteur de Crozon. Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople. Courcy donne : "Tanguy, sr de Kerobézan, — de la Villebranche, ☺— de la Congraye, par. de Saint-Martin des Prez. Déb. ref. 1668, ress. Lesneven. D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même (Arm. 1096). Pierre et Jacques, abbés de Landévennec de 1627 à 1695."
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Jacques Tanguy |
1665 - 1695 |
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Neveu de l'abbé précédent ; laisse l'abbaye quasiment en ruines lors de son décès. Ecarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople. Courcy donne : "Tanguy, sr de Kerobézan, — de la Villebranche, ☺— de la Congraye, par. de Saint-Martin des Prez. Déb. ref. 1668, ress. Lesneven. D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même (Arm. 1096). Pierre et Jacques, abbés de Landévennec de 1627 à 1695." |
Pierre Le Neboux de la Brosse |
1695 - 1701 |
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Évêque de Léon de 1671 à 1701 et inhumé dans sa cathédrale.
Écartelé : 1 et 4) de gueules à six billettes d’argent – 2et 3) d’azur à trois fusées d’argent rangées en fasce. |
Balthasar Rousselet du Châteaurenault |
1702 - 1712 |
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Déjà abbé de l'abbaye de Fontaine-les-Blanches ; membre de la famille du maréchal de Châteaurenault, comte de Crozon et gouverneur de Brest |
Charles-Marie Duplessis d'Argentré |
1712 - 1713 |
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Originaire d'Argentré (diocèse de Rennes). https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_du_Plessis_d%27Argentr%C3%A9 de gueules à dix billettes d'or, 4 , 3, 2 , 1.
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Jacques-Philippe de Varennes |
1713 - 1745 |
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Originaire d'Auvergne. d'azur à 3 chardons d'or, avec la devise : Non est mortale quod opto |
Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé |
1746 - 1779 |
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Originaire de Rennes ; devient abbé à 21 ans ; il fut aussi vicaire général de Bourges, évêque de Troyes puis évêque d'Auxerre ; dernier abbé commendataire d'azur à 3 écussons d'argent chargés chacun de 3 bandes de gueules, avec la devise ; « Au plus vaillant le prix » (Courcy). |
Toussaint Conen de Saint-Luc |
1780 - 1790 |
La mense abbatiale est réunie à l'évêché de Cornouaille dont il est alors l'évêque de 1773 à 1790 ; il fut aussi abbé de l'abbaye de Langonnet entre 1767 et 1790
D'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules |
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LES BLASONS DE L'ÉGLISE DE LANDÉVENNEC.
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1. Chevet de l'église de Landévennec. Sans date ; martelé. Pierre ou Jacques Tanguy ??
donné comme "1652, Pierre Tanguy".
C'est un blason d'abbé, comme en témoigne la mitre et la crosse. Je ne parviens pas à deviner le motif sculpté sur l'écu, mais il ne semble pas écartelé (divisé en quatre quartiers).
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2. Le pignon occidental de l'église de Landévennec. Jacques Tanguy, 1693.
Mitre à fanons, à senestre et crosse à dextre. La détermination du titulaire se fait principalement par la date (Jacques Tanguy était abbé de 1665 à 1695), corrélée aux données de la littérature, et en rapprochant ce blason de celui, mieux lisible, de l'église d'Argol. Le nombre d'étoiles autour de l'aigle est bien de trois. Les deux abbés Pierre et Jacques Tanguy de la Congraye (Saint-Martin-des-Près, canton de Corlay, au NNE de Quimper) auraient-ils écartelé leurs armes D'azur à l'aigle d'or, accomp. de trois etoiles de même avec celles de leur prédécesseur et parent Jean Briant D'azur à la colombe d'argent portant dans son bec un rameau de sinople ?
On retrouvait leurs armes sur le chevet de la chapelle Saint-David à Saint-Martin-des-Près, leur paroisse d'origine.
En l'absence des couleurs sur ces blasons en kersantite, je blasonne :
Ecarlelé aux 1 et 4 à l'aigle cantonnée de trois étoiles, [le tout de sable] ; aux 2 et 3 à une colombe , portant dans son bec un rameau d'olivier.
Documentation :
http://marikavel.org/bretagne/saint-martin-des-pres/accueil.htm
http://www.bretagneweb.com/photos-22/22-saintmartindespres.htm
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"1665-1690. Jacques TANGUY, neveu du précédent (Pierre Tanguy). Dans son aveu au Roi, en 1666 (H. 10), il s'intitule « ci-devant conseiller du Roi, chapelain ordinaire de la défunte Reine mère du Roi ». Nous relevons, dans cet aveu, les articles suivants : « Etre dû à l'Abbé, le jour des Roys, par le maître charpentier de navire, en la juridiction de Landévennec, un oiseau nommé le Bertrand, qu'il est obligé de présenter au dit seigneur Abbé, à l'endroit de la grand'messe qu'on célèbre dans le chœur de la dite abbaye, à peine de 60 sols un denier d'amende pour le dit Bertrand. ce Lui est dû de chaque navire en construction dans l'étendue de la juridiction, pour le premier pont 40 sols, pour le second 20 sols,- « Est en possession immémoriale de prendre de chaque vaisseau chargé de sel qui aborde et mouille en la terre de la dite abbaye, une brique de sel mesure de l'abbaye. « Le Sr Vicomte du Faou lui doit six douzaines de vesselle de boys, savoir deux douzaines d'assiettes, deux douzaines de sallières et deux douzaines d'écuelles. • « A droit, le premier jeudi de Janvier, de prendre un diner avec toute sa suite, chez le vicaire de Telgruc. a Au jour de Noël, a droit, sur le manoir de LescofT, en Dinéault, que le seigneur du dit lieu lui serve de cuisinier, et à dîner, la veille et le jour de Noel, et à défaut, peut être mulcté. » C'est du temps de Jacques Tanguy, en 1685 que fut nommé prieur de Landévennec, Jean-Maur Audren Kerdrel, né à Landunvez en 1650, profès à SaintMelaine de Rennes en 1669. Il fut prié, par Mg r de Coetlogon, évêque de Quimper, de faire une nouvelle Histoire de Bretagne. Prieur de Redon en 1687, puis de Marmoutiers, il devint Abbé de Saint-Vincent du Mans, où il mourut en 1725 (Le Vot.). A la fin du XVII* siècle, l'histoire de l'abbaye ne fait guère que constater des ruines. En 1691, les religieux se plaignent « que la couverture de l'église abbatiale est prête de tomber par l'ancienneté et caducité des bois, qui sont presque tous pourris et vermoulus, de sorte que les clous pour attacher les lattes et les ardoises n'y tiennent point, et lorsqu'il fait tant soit peu de vent extraordinaire les religieux sont obligés de quitter le chœur, pour chanter l'office divin, et se retirer sous la voûte du grand autel, et ceux qui y viennent prier Dieu sont en danger de la vie et doivent s'éloigner pour ne pas,demeurer sous les ruines des dits bois». Les réparations monteraient à âo.OOO livres. — Jean Banyec, procureur de l'abbaye. Près de l'abbaye, est l'enclos de Saint-Vallois, prieuré claustral avec chapelle de Saint-Guénolé. Jacques Tanguy, Abbé, a transporté cette chapelle, qui était proche la muraille de la cour de la maison, et l'a fait relever hors de son enclos, dans le cimetière de la paroisse. En 1695, les religieux abandonnaient au profit de la paroisse de Landévennec la chapelle du Petit-Folgoet, rebâtie sur le fonds de l'abbaye, par l'abbé Jacques Tanguy, pour le soulagement, commodité et dévotion du peuple. Cette chapelle ne rapporte que 15 livres et manque de réparations."
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LE BLASON SUR LE PORTAIL DE LA CLÔTURE DE L'ANCIENNE ABBAYE DE LANDÉVENNEC.
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Porte du bâtiment dit "manoir prioral" . Ce manoir ou Maison du Péniti a été construit vers 1630 par Jean Briant pour les abbés : il l'entoura "de plusieurs beaux jardins, vergers, clôtures et pêcheries".
Les armoiries martelées sont difficiles à lire, mais on retrouve l'encadrement par deux palmes, la crosse et la mitre, et surtout les quatre quartiers semblables aux armoiries des abbés Pierre et Jacques Tanguy.
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LES BLASONS DES MAISONS DU BOURG DE LANDÉVENNEC.
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1. Rue Saint-Guénolé : armoiries de l'abbé Jacques Tanguy 1694.
C'est bien le blason d'un abbé, comme en témoignent la crosse et la mitre malgré le bûchage. On ne retrouve pas les deux palmes entrecroisées, mais des volutes centripètes. Les armes sont parfaitement lisibles, ce sont celles des Tanguy données par Courcy, [D'azur] à l'aigle d'or, accompagné de trois étoiles [de même].
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2. Rue du Pâl : armoiries de l'abbé Toussaint de Saint-Luc.
Je propose de reconnaître ici les armoiries du dernier abbé de Landévennec (1780-1790), qui fut aussi abbé de Langonnet en 1767 et le dernier évêque de Cornouaille (1773-1790) : Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint_Conen_de_Saint-Luc
D'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules (ou coupé cousu d'argent sur or, à un lion de l'un sur l'autre, couronné de gueules).
Puisqu'il a été nommé abbé de Landévennec alors qu'il était déjà évêque de Quimper, il est normal de voir le blason coiffé du chapeau à cordelières et trois rangs de houppes.
La crosse est tournée vers l'extérieur, privilège des évêques, alors que la crosse des abbés doit être tournée vers l'intérieur (cf les blasons des Tanguy), signifiant que leur juridiction ne s'exerce qu'à l'intérieur de leur monastère.
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LES BLASONS CONSERVÉS AU MUSÉE DE LANDÉVENNEC.
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1. Armoiries de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel (1496 - 1522).
3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1 et un lambel à trois pendants.
Voir :
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a) dans le Musée au dessus du gisant.
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b. Dans la réserve du jardin du Musée.
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2. Armoiries de Maurice Briant ( 1534-1538) ou d'Arnoult Briant (1538 - 1542) son neveu : deux pierres, dans la réserve du jardin du Musée.
"Arnoud Briand de Cornouailles, abbé de Landevenec en 1541, fit rebâtir à neuf le chœur de son église, et fit mettre ses armes sur les vitres du haut-chœur: elles sont d'azur à trois banderoles d'or. Il mourut en 1553 , et fut inhumé dans un magnifique tombeau, au milieu du chœur de l'église." (Ogée)
La pierre la plus complète, appartenant à un élément structurel d'un bâtiment, porte l'écu avec autour de lui deux phylactères portant une inscription. La crosse est placée en pal.
"1534-153S. Maurice BRIANT : d'azur à 3 banderoles d'or, Cet Abbé commendataire n'était que clerc.Il ne nous est connu que par la bulle de Paul IlI nommant son successeur.
1538-1542. Arnoul BRIAND, neveu de Maurice ; reçut ses lettres de nomination de Paul III, datées de Tusculum, le 12 des kalendes de Septembre (19 Août) 1538. Arnoul était doyen des chanoines de l'église de Notre-Dame de Clery, au diocèse d'Orléans, bénéficier de Saint-Martin de Tours, recteur de l'église de Saint-Martin de Cléon, au diocèse de Rouen. Le Pape lui accorda le privilège de cumuler ces bénéfices avec ceux qui pourraient lui être conférés par la suite, mais lui recommanda que le culte divin ne souffrît aucune diminution ; que si les menses abbatiale et conventuelle sont communes, la troisième partie de ses revenus doit être consacrée à l'entretien du monastère, des ornements et des pauvres, et le quart, si les menses sont séparées. L'Abbé devra, avant d'entrer en possession, prêter serment entre les mains soit de l'Archevêque de Vienne, soit de l'Evêque de Nantes. Cette bulle, qui se trouve aux Archives départementales (H. 28), porte le certificat de prestation de serment entre les mains de Pierre Palenyer, archevêque et comte de Vienne, primat des Gaules, demeurant à Paris, le 19 Octobre 1538. Le 7 Janvier 1540, Arnoul, âgé seulement de 54 ans, mais se sentant infirme, et peut-être atteint de népotisme, obtenait de Paul III une bulle pour son neveu Maurice de Commacre, du diocèse de Tours, l'autorisant, quoiqu'il n'ait que 17 ans, à devenir coadjuteur de son oncle Arnoul Briant, Abbé commendataire de Landévennec, âgé de 54 ans, mais infirme. Maurice est fils dune sœur d'Arnoul, d'extraction noble, demeurant dans le moment à Paris pour ses études (H. 19). Arnoul, dit Noël Mars, ne mourut que le 14 Septembre 1555 et fut enseveli sous le clocher de l'église abbatiale, à la décoration de laquelle il avait travaillé. Mais dès 1542, il avait cédé à son neveu Ie gouvernement de l'abbaye. C'est Arnoul qui fit rebâtir le chœur de l'église et les vitres du bas du chœur. (Son tombeau fut élevé au milieu du chœur, selon Missirien.)"
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3. Les armoiries de l'abbé Jean Briant (1608-1630).
[D'azur] à la colombe [d'argent] portant dans son bec un rameau [de sinople] .
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"1608-1630. Jean BRIENT ou BRIANT; est dit Curiosilita dans l'inscription de son tombeau à Landévennec ; est-ce pour dire qu'il était originaire de Curiosolit ou de Corseult (Côtes-du-Nord) ? Il était allé en Allemagne, puis en Italie, pour achever ses études, et fut reçu docteur in utroque à l'université de Bologne, le 28 Mars 1599 (H. 9). Il devint chanoine, grand archidiacre de Cornouaille et recteur de Crozon. Missirien ajoute « qu'il peut être honoré en la qualité de restaurateur de l'abbaye, qu'il a fait réparer presque depuis les fondements; il a fait bâtir la maison du Péniti, pour le logement des Abbés commendataires, et la décora de plusieurs beaux jardins, vergers, clôtures et pêcheries. Il a établi la réforme et appelé en cette abbaye les religieux de la congrégation de Saint-Maur. Il portait pour armes : d'azur au pigeon d*argent portant dans son bec un rameau de sinople,
Une pièce des archives départementales (H. 19) nous apprend que, le 10 Mars 1608, le Roi a agréé la résignation de Mr Pierre Loargan, Abbé, en faveur de Me Jehan Briant, prêtre, chanoîne archidiacre de Cornouaille, à charge de 500 livres de pension à payer à M. Augustin Potier, clerc du diocèsie de Paris, sa vie durant. Jean Briant trouva l'abbaye dans le plus triste état, car elle avait reçu la visite des Ligueurs, à la fin du xvie siècle, et l'on peut voir le détail des dévastations commises, dans la notice que M. Le Vot a consacrée à Landévennec, comme aussi on y voit les difficultés de toutes sortes opposées à son projet de réforme nous en donnerons un aperçu dans la pièce suivante (H. 49), dans laquelle Jean Briand expose ses plaintes au Baillif de Châteaulin, le 14 Février 1628.
« Lan 1606 (1608 ?) Jan Briand fut pourvu, par la faveur du Roi, de l'abbaye de Landévennec, quil trouva à son arrivée dans un état déplorable. Les réparations à faire s'élevaient à plus de 19.000 livres ; mille livres de rentes avaient été aliénées, les titres étaient perdus ou égarés, toutes choses étaient en telle désolation, que les deux pauvres religieux qui y habitaient, et non plus, semblaient plutôt des ermites en un désert. a Jan Briant s'employa à défricher ce désert ; il répara les ruines, rechercha les titres, acquitta les biens aliénés, et ce au prix et de soins et de dépenses considérables. Il ne lui restait plus que d'y introduire une meilleure discipline ; mais, il faut l'avouer, qu'il se trompa dans le choix qu'il fit des Frères Benoît Grosdoy (prieur claustral), Christophe Picot (prieur de l'Hôpital-Camfrout), Jan Talliotz (prieur du Parc), Guillaume Robineau (prieur de Concarneau), René Silguy (prieur de Châteaulin), qu'il appela, l'an 1616, du prieuré de Léon (Lehon) et autres maisons quils occupaient en cette province, sous le titre de réformés ». « II est considérable (on doit remarquer) que Silguy, qui renonce aujourd'hui (1628) à la réforme, était lors demeurant en l'abbaye du Tronchet, une des maisons de leur prétendue réforme, où, en effet, il faisait profession ou (quoi que soit), contenence de réforme comme les autres. Il dit, par sa missive du 21 Janvier 1617, que depuis 1612 ou 1613, il ne pippe, ni n'affronte plus personne pour avoir de l'argent; et par celle du 27 Février 1612, il fait des congratulations particulières à Jan Briant, de la résolution et du soin qu'il prenait.de rétablir en son abbaye la règle de S 1 Benoît; qu'étant venu (lui Silguy), à Landévennec, sous prétexte de réforme, comme les autres, il y a vécu, du commencement, comme réformé et lui-même s'est qualifié tel; tellement que quand il dit aujourd'hui, qu'il n'est point réformé et que jamais il n'en a fait vœu ni profession, c'est bien avouer, en effet, que l'on se trompait et abusait en l'appelant sous prétexte de réforme. Comme de fait, pour montrer en passant la vanité et l'abus de cette prétendue réforme, il est à remarquer que les religieux d'icelle s'étaient faite une prétendue congrégation à part, qui était plutôt un& désagrégation de la compagnie des autres, congrégation acéphale, du tout informe et sans approbation de Sa Sainteté ; ils s'étaient, de leur autorité, fait un supérieur visiteur, Frère François Heiûplé qui, par ses déportements, s'était rendu ennuyeux au Frère Picot, qui avait été prieur de Landévennec... »
Le baillif de Chateaulin déclara, par sentence, que Hemplé n'aurait aucun droit de visite à Landévennec. Tant de troubles dans son administration engagèrent Jan Briand à résigner son abbaye, ce qu'il fit dès 1627, dit Noël Mars ; mais elle ne fut confirmée que par la nomination de son successeur, Pierre Tanguy, par Urbain VIII, en Mars 1630 (Le Vot). M. Le Men (Monographie, p. 71), nous apprend que Jean Briant avait, en 1611, choisi pour sa sépulture une tombe près de l'autel de Notre-Dame (des Victoires), à la cathédrale, et fondé une messe avec 25 livres de rente au Chapitre. Dans un autre acte du 29 Avril 1617, il donnait au Chapitre 130 livres de rente pour la fondation d'un salut ou station après vêpres, le dimanche, et le Chapitre, en retour, lui accorde, s'il le désire, droit de sépulture dans la nef de la cathédrale, à condition qu'il abandonne ses droits sur la tombe déjà choisie en la chapelle Notre-Dame. Il semble que, dans la suite, Jean Briant abandonna ce projet de se faire inhumer à la cathédrale, car il se fît construire de son vivant un tombeau, dans son église abbatiale, où on lisait l'inscription suivante : HIC . EXPECTAT . RESVRRECTIONEM . MORTVORVM R . ET . V . VIR . JOANNES „ BRIENT . CVRIOSOUTA QVI . SVPERSTAT . JVRIS . VTRIVSQVE . DOCTOR ARCBIDIACONVS , AC . CANONICVS . CORISOPITENSIS HVIVSQVE . COENOBII , ARCH1MANDRIDA . EIVSQVE REFORMATIONIS . REDIBITOR . AEDIVM AEDIFICIORVMQVE . RESTAVRATOR . NOVORVMQVE PER VIGIL . EXTITIT . EXTRVCTOR . 1630
Cette date de 1630 apposée sur la tombe de Jean Briant, à Landévennec, semble indiquer qu'elle était un cénotaphe, rappelant simplement la mémoire du célèbre Abbé ; d'un autre côté, nulle trace de sa tombe n'a été conservée à la cathédrale; ce qui est hors de doute, c'est que Jean Briant ne mourut, comme le dit le nécrologe, que le 21 Mai 1632, et qu'il ne fut inhumé que dix jours après, ce qui ferait penser que, mort à Quimper, son corps fut transporté dans son ancienne abbaye."
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4. Armoiries des abbés Pierre ou Jacques Tanguy dans la réserve du jardin du Musée.
Mitre, crosse en pal (tournée vers l'extérieur), blason échiqueté où on devine les armes des Tanguy. Pas de date.
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"1630-1665. Pierre TANGUY; parent du précédent (Jean Briant), obtint de lui, par résignation, l'abbaye et Ia paroisse de Crozon. Pierre était conseiller du Roi et aumônier de la reine Anne d'Autriche (Missirien). Sur sa demande, on obtint, en 1635 (H. 19), des lettres royales données à Saint-Germain en Laye, établissant en la ville de Landévennec un marché par semaine, le mercredi, et trois foires par an : le 3 Mars, le 26 Juin et le 1« Août. En 1644, Pierre Tanguy réclama son droit de nomination au sujet du vicariat perpétuel de Dinéault. Huit paroisses dépendaient de l'abbaye, dont l'Abbé était recteur primitif ; c'étaient : Dinéault, Edern, Argol, Telgruc, Châteaulin, Landrévarzec, Lothey et Landévennec. Ces paroisses, dans les synodes, étaient appelées immédiatement après l'Abbé de Landévennec, donc l'Abbé a droit de présentation dans la paroisse de Dinéault, comme dans les sept autres (G. 326). 1645. Le vendredi dans l'octave de Pâques, Sr René du Louet consacra le maître-autel de l'église abbatiale de Landévennec, nouvellement reconstruit, et y déposa les reliques de saint Etienne, de saint Sébastien et de saint Guenolé. Le 12 Décembre 1650, l'Abbé se plaint que les religieux ont laissé tomber en ruine la grande église de Saint-pierre du Parc, dont on a pris les débris pour construire certaines dépendances de l'abbaye (H. 9). En 1665, il résigna son abbaye h Jacques Tanguy, mourut en 1669, et fut inhumé à Landévennec, en la chapelle Notre-Dame de l'église abbatiale."
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LA CHAPELLE DU FOLGOAT À LANDÉVENNEC.
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Le blason de l'abbé Pierre Tanguy.
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Plaque de kersanton de même facture que les autres plaques des Tanguy, mais portant l'inscription DEO ET IMMACULATAE CONCEPTIONI VIRGINIS: , "A Dieu et à l'Immaculée Vierge [Marie].
nb : en 1666, on trouve cette oraison Laus Deo et immaculatae conceptioni Virginis Mariae.
Le blason encadré par deux palmes a été soigneusement martelé, et on peut juste s'assurer des quatre quartiers.
"Dans une requête détaillée contre les religieux, en 1650, il est dit « que, depuis cinq ans (l'abbé Tanguy), a fait construire une belle chapelle nommée Notre-Dame du Folgoet, assez proche de l'abbaye, où il y a une grande dévotion, et où il tombe de grandes offrandes que les religieux ont perçues sans aucun droit, et dont il demande le rapport (H. 9). Il s'agit ici de la chapelle du Petit-Folgoat, rebâtie par Pierre Tanguy.
À 3 kilomètres du bourg de Landévennec, à vol d'oiseau ; à 4 kilomètres et demi, par un chemin peu praticable et par détroits sentiers traversant un grand bois, à la queue de l'étang du moulin à mer, tout près de la maison d'un garde forestier, se trouve aujourd'hui une petite chapelle assez misérable, dénommée chapelle du Folgoat, du même nom que la forêt au bas de laquelle elle est située. Elle se composait primitivement d'une nef de 13 m. 30 sur 5 m. 55, ayant l'air de dater de la fin du xvie siècle ou du xviie , à laquelle on a ajouté plus tard une branche en équerre, du côté Nord, mesurant 5 m. 50 sur 4 m. 12, communiquant avec la nef par une large arcade. Le mur Midi est percé de deux fenêtres à, plein-cintre, larges de O m. 45 et hautes de 1 m. 20. Dans le mur Est sont deux fenêtres à meneaux flamboyants, dernière époque. Un petit clocher XVIIe OU XVIIIe siècle surmonte le pignon Nord.
Au-dessus de la porte Ouest, est encastrée une pierre rectangulaire encadrée de moulures et portant cette inscription : DEO ET IMMACVLATE CONCEPTION! VIRGINIS puis un écusson martelé; qui devait porter les armes de l'Abbé Pierre Tanguy, qui l'avait fait reconstruire en 1635.
Toute la maçonnerie est faite en assez pauvres moellons; il n'y a de pierres de taille que dans les encadrements des portes et des fenêtres. A l'intérieur, le pavé est en terre battue, et le plafond en lambris de bois n'a jamais été peint. Les statues en vénération sont : 1° Vierge-Mère, portant sur le bras gauche l'EnfantJésus nu, tenant la boule du monde. Cette sculpture est de la famille de celles qui sortent des ateliers du port de Brest. Hauteur, 1 m. 10; 2° Saint Joseph tenant un livre, et le pied d'un lis ; 3° Saint Pierre, dont on a fait un saint Gouesnou, genre lourd du xvne siècle ; 4° Saint Jean-Baptiste, maigre ; 5° Sainte. Anne tenant un livre et donnant la main à la petite Sainte Vierge. Celte statue a la facture et. le style de la sainte Candide qui se trouve dans la chapelle de Locunduf de Tourch, et pourrait remonter au xv 6 siècle ou au commencement du xvie . Cest la seule des statues de cette chapelle qui ait un peu de genre et de caractère, Au-dessus du maître-autel, est un tableau en peinture sur bois, mesurant 1 m. 10 sur O m. 65, représentant le supplice d'un jeune martyr. Un bourreau lui lie les pieds, un autre lui passe des liens sur le milieu du corps. Un « personnage à couronne laurée est à cheval ; un autre, casqué, tient une oriflamme; un troisième porte une enseigne romaine ; un quatrième est armé d'une lance ; trois ou quatre autres sont coiffés de turbans. Près de l'angle Sud-Est de la chapelle, est une pauvre petite fontaine, à moitié desséchée et pour laquelle on semble avoir bien peu de dévotion. .
C'est là que Noël Mars, l'historien de Landévennec au XVII« siècle, a voulu faire vivre Salaun ar foll (le Salaun du Folgoat de Lesneven), en se basant sur une traduction incorrecte et incomprise du manuscrit de Jean de Langoueznou, et en faisant de celui-ci un Abbé de Landévennec, où il n'a jamais été probablement. Dans cette traduction, faite par l'angevin Pascal Robin, celui-ci, absolument ignorant des noms des localités bretonnes, en mème temps écrivain brouillon et pressé, semble avoir fait double ou triple confusion : il a dû traduire Languen- * noel (de Langoueznou) par Landévennec, et également encore par Landévennec, le terme Lesnevennensis (de Lesneven). Ce texte désordonné et incompréhensible, M. de Kerdanet l'a rectifié dans son annotation d'Albert Le Grand, mais malheureusement sans exposer les raisons et l'explication, conformément aux règles de la critique de nos, jours. Pour mettre en lumière cette question quon a embrouillée à plaisir, il faudrait une exposition dune assez grande étendue. Dans cette note, il suffit de dire que la pauvre chapelle de Landévennec peut valoir tout au plus trois ou quatre mille francs, tandis que l'église merveilleuse du Folgoat vaut trois ou quatre millions ; que la petite chapelle du bois de Lampigou n'a jamais de pèlerins, sinon un nombre assez restreint, le jour du Pardon annuel, tandis que le Folgoat du Léon en compte des centaines de mille par an, Sentant le besoin d'une réforme plus radicale que celle qu'avait essayée Jean Briant, Pierre Tanguy introduisit à Landévennec les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, dès 1636 (Trévaux) ; mais cet essai ne semble pas avoir porté de grands fruits, "
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En passant : le bénitier extérieur de la chapelle.
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LE CALVAIRE DE L'ENCLOS DE TRÉGARVAN : ALAIN DE TRÉGAIN (1524-1530)
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http://www.lavieb-aile.com/2018/06/l-eglise-saint-budoc-de-tregarvan.html
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Le socle du calvaire porte la date de 1527. Le croisillon porte les armes à trois pomme de pin d'Alain de Trégain, abbé de Landévennec de 1524 à 1530. Le cliché pris en 2019 montre que les pommes de pin sont bien érodées, alors que le lichen blanc perturbe la lecture, tandis que la crosse en pâle se devine à peine, mais Yves-Pascal Castel en a dressé un croquis en 1980.
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Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.
Calvaire de Trégarvan (kersanton, 1527), blason d'Alain de Trégain. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.
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L'ÉGLISE DE L'HÔPITAL-CAMFROUT : ALAIN DE TRÉGAIN (1524-1530).
Lire :
Identification par Monuments et objets d'arts du Finistère dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 2004 par Yves-Pascal Castel, Annie Le Men et Michel Quéran, non confirmé par mon observation sur place puisque le blason est lisse.
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Écu de droite du registre inférieur, kersanton, 1524-1538, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.
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L'ÉGLISE DE L'HÔPITAL-CAMFROUT : MAURICE BRIENT (1534-1538).
Identification par Monuments et objets d'arts du Finistère dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 2004 par Yves-Pascal Castel, Annie Le Men et Michel Quéran, non confirmé par mon observation sur place puisque le blason est lisse..
Écu de gauche du registre supérieur, élévation ouest de l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à l'Hôpital-Camfrout. Photographie lavieb-aile février 2017.
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LE PRESBYTÈRE DE L'ÉGLISE DE CROZON.
La façade du presbytère (en rénovation en 2019) porte le blason d'un abbés de Landévennec, Pierre ou Jacques Tanguy.
Jean Briant puis Pierre Tanguy furent successivement recteurs de Crozon.
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LES BLASONS DE L'ÉGLISE D'ARGOL.
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1. Le blason de l'abbé Jean Briant sur le calvaire du cimetière.
La croix du cimetière porte la date de 1593 (pan méridional du socle), et sur la face orientale du croisillon la mention IANGVENQVALEC Y GAL 1617.
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-argol/8ec861c2-6392-403d-bd43-6de18e724bad
Sur le nœud du croisillon, coté occidental, se trouve le blason de l'abbé Jean Briant, abbé de Landévennec de 1608 à 1632, et sous l'abbatiat duquel le calvaire a été érigé. Il est aujourd'hui si couvert de lichens qu'il faut se reporter à des CPA (n°2937 Jos Le Doaré, ed. E. . Hamonic ) ou au cliché de Christel Douard pour voir clairement la colombe et son rameau.
Néanmoins, on peut s'étonner, sur ces derniers clichés, du coté trop net, trop neuf et trop stylisé du blason, très différent du blason de Jean Brient retrouvé dans les ruines de l'abbaye, et penser qu'il relève d'une restauration zélée en 1891, au même titre que la statue de saint Pierre du fût ... ce qui renforce le doute sur l'ancienneté du blason du fronton de l'église (infra).
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2. Les blasons des Tanguy sur l'église et sur l'Arc de triomphe (porte monumentale de l'enclos).
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Sur le fronton du porche méridional de l'église d'Argol, et au dessus d'une date de 1839, on voit, parfaitement conservé (ou restauré ??) et placé ici en réemploi le blason à quatre quartiers des abbés Pierre ou Jacques Tanguy.
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La colombe tenant son rameau, en 2 et 3, et l'aigle accompagné de trois étoiles en 1 et 4, sont (trop) parfaitement détaillés.
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Le même blason, très martelé au contraire, se trouve au dessus de la baie de la chapelle du Rosaire de la même façade sud.
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Derrière le cavalier intitulé pour les touristes "roi Gradlon" (en réalité l'un des cavaliers encadrant le Christ en croix sur les calvaires monumentaux bretons, comme aujourd'hui à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom par ex.) et placé sur cet arc de triomphe assez récemment (XIXe ?), on voit le blason d'un abbé de Landévennec très martelé : sans doute celui de Pierre ou Jacques Tanguy.
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PLOMODIERN, la chapelle Saint-Suliau. Armoiries d'un des abbé Tanguy.
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La chapelle est datée d'après ce blason, mais on lit partout la date de 1665, au lieu du créneau 1630-1695.
Le blason est bien conservé.
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LISTE RÉCAPITULATIVE.
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— Henri de Morillon (1425 - 1442), d'or au griffon de gueules armé de sable.
- Blason retrouvée en réemploi dans un mur de l'ancienne abbaye lors des fouilles. Pas de photo
— Jehan du Vieux-Chastel (1496-1522) à 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1 accompagné d'un lambel à 3 pendants
- Statue de saint Guénolé : ancienne abbaye de Landévennec, in situ (Musée)
- gisant de Jehan du Vieux-Chastel, ancienne abbaye de Landévennec :Musée)
- Ruines de l'ancienne abbaye de Landévennec , jardin du Musée de Landévennec.
- Cloche de 1513 de l'ancienne abbaye (installée sur le clocher de l'église)
— Alain de Trégain (1524-1538), d'or à trois pommes de pin de gueules.
- Calvaire de Trégarvan.
- Hôpital-Camfrout
— Maurice Briant (1534-1538) ou plutôt Arnoul Briant (1538-1542), d'azur à 3 banderoles d'or.
- Ruines de l'ancienne abbaye de Landévennec (deux blocs de pierre).
— Jean Briant (1608-1630), d'azur à la colombe d'argent portant dans son bec un rameau de sinople.
- Musée de l'ancienne abbaye de Landévennec.
- Argol, calvaire (1593 et 1617).
— Pierre Tanguy (1630-1665) ou Jacques Tanguy (1665-1695), écarlelé aux 1 et 4 d'argent à l'aigle cantonnée de deux étoiles, le tout de sable ; aux 2 et 3 d'azur à une colombe d'argent, portant dans son bec un rameau d'olivier de sinople.
- Landévennec, église, chevet (1652 ?)
- Landévennec, église, pignon ouest (1693)
- Landévennec, ancienne abbaye, porte de clôture du logement prioral
- Landévennec, maison 1 rue Saint-Guénolé (1694)
- Landévennec, chapelle du Folgoat.
- Argol, église, arc de triomphe
- Argol, église, fronton porche sud
- Argol, église, élévation sud.
- Crozon, presbytère
- Plomodiern, chapelle Saint-Suliau.
— Toussaint Conen de Saint-Luc (1780-1790), d'argent coupé d'or, un lion l'un dans l'autre, armé, couronné et lampassé de gueules
- Landévennec, rue du Pâl.
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En conclusion, et sous réserve d'inventaire, cette liste témoigne du souci des abbés de Landévennec d'affirmer (comme les seigneurs prééminenciers sur les vitres des chapelles de leur paroisse) leurs droits sur leurs possessions en apposant leurs armoiries sur les églises et autres monuments religieux, sans qu'il soit possible (pour moi) de dire s'ils exercent en outre un rôle de commanditaire. Autrement dit, se contentent-ils d'affirmer leurs droits, ou se soucient-ils de bâtir, de restaurer, d'entretenir ou d'embellir leurs possessions?
Malgré un biais évident dans ma recherche, c'est principalement sur la presqu'île de Crozon, et surtout après l'installation du régime de la commende, que les abbés font sculpter leur blason, avec une mention très particulière à Pierre et Jacques Tanguy. Témoin de leur cupidité ou au contraire de leur implication patrimoniale ?
Les possessions de Landévennec:
Les donations de Gradlon, énumérées dans le Cartulaire de Landevennec, comprenaient le territoire des paroisses d'Argol, Telgruc, Crozon, Treflez, Trégarvan et Landevennec, trois îles et 106 métairies, dont 22, situées dans la paroisse de Briec.
Huit paroisses dépendaient de l'abbaye, dont l'Abbé était recteur primitif ; c'étaient : Dinéault, Edern, Argol, Telgruc, Châteaulin, Landrévarzec, Lothey et Landévennec.
Neuf priorés éloignés dépendaient de l'abbaye de Landevennec. C'étaient :
- Celui de Topopegia, ou Ty-Bidy, en Rosnoen, relevant de la juridiction royale de Châteaulin. L'abbaye y possédait une ferme qui payait, entre autres redevances, 4200 livres de beurre net et salé, et dont les métayers étaient tenus à loger les religieux lorsqu'ils ne pouvaient passer la mer.
- Le prieuré de Saint-Idumet ou Idunet, à Châteaulin,
- Le prieuré de Conq ou Concarneau, cédé et uni, en 1727, à l'hôpital de cette ville.
- Le prieuré de Notre-Dame. de l'Hôpital-Camfrout, en Hanvec
- Le prieuré de l'île de Sein.
- Le prieuré de Lanvern, ex-trêve de Lanvern, commune de Plounéour.
- Le prieuré du Parc ou de Saint-Pierre du Parc, en Rosnoën,
- Le prieuré de Saint-Valez ou Saint-Valais, en Landevennec.
- Le prieuré de Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique), fondé en 945 par Alain Barbe-Torte, qui le donna à l'abbé Jean.
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Ce sont donc les monuments de ces possessions qu'il faudrait continuer à explorer pour y chercher de nouveaux exemples d'armoiries.
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"Les abbés avaient droit de haute, moyenne et basse justice sur une très-grande partie des fiefs relevant de la seigneurie de Landevennec, où il existait une cour dont les jugements ressortissaient en appel au présidial de Quimper. Comme seigneurs temporels, ils nommaient aux offices de bailli, de procureur fiscal et de greffier de la juridiction. ils nommaient aussi aux offices de greffier et de notaire en la cour du prieuré de Châteaulin, et avaient six prévôts chargés de la cueillette des deniers, dîmes et redevances de leurs domaines, où des receveurs particuliers étaient en outre préposés la perception des droits de rachats, taux et amendes, lods et ventes, épaves et galloys (choses délaissées, perdues, terres vagues), et successions de bâtard.
L'abbé avait ses armoiries appendues dans l'église de son abbaye, dans celle d'Ergué-Gabéric, dans la chapelle de Saint-Gwennolé, même commune, ainsi que dans l'auditoire et les autres bâtiments de la maison abbatiale. L'abbé était en outre outre curé primitif des églises paroissiales de Landevennec, de Crozon, de Châteaulin, et il revendiquait les droits, qui lui furent parfois contestés, le patronage, présentation et nomination des paroisses et trêves d'Argol, Dineault, Édern, Landrevarzec, Lothey, de Batz, Châteaulin, Lanvern, Saint-Pierre et Sainte-Marie de Telgruc, etc., etc
Dans un aveu de l'abbaye, fourni le 7 juin 1679, l'abbé Tanguy se déclarait, seigneur justicier de Landevennec, d'Argol et de Telgruc. Il y énumérait cinq prévôtés, dont les titulaires étaient tenus, sous peine d'amende, d'assister aux généraux plaids. II y déclarait, en outre, avoir le droit de pêche dans la rivière de Châteaulin, le long des terres de l'abbaye."
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RELEVÉ D' INSCRIPTIONS LAPIDAIRES SUR LES MAISONS DE LANDÉVENNEC.
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1°) Rue de l'abbaye faisant l'angle avec la rue du Pâl. Maison de caractère en pierre de Logonna, en cours de rénovation en 2019.
inscription sur le linteau d'une fenêtre.
N: BVZARE ET M : LA/NIVINEC / 1672.
soit : NICOLAS BUZARE ET MARIE LANIVINEC 1672.
Nicolas BUZARE, né vers 1642 à Trégarvan (au bord de l'Aulne, à moins de 18 km de Landévennec) et décédé le 9 février 1710 à Landévennec, était Maistre, Capitaine de la paroisse de Landévennec, Bourgeois, Sénéchal de la juridiction de Landévennec et Noble marchand. Il épousa avant 1667 Marie LANIVINEC, née à Landévennec en 1649, décédée le 19 mai 1682 à Landévennec. à l'âge de 33 ans. Ils eurent 9 enfants entre 1667 et 1681.
Nicolas BUZARE épousa ensuite, le 14 avril 1692, à Landévennec, Renée DUVAL, dont il eut 11 enfants.
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Maison 9 rue du Pâl. Datée de 1693.
I : GVIRVIC : F : LE BORVO
Je trouve plutôt le patronyme GUIRUIC à Argol.
Il y eut un couple François Le Borvo (1674-1752) et Marie Guiruic, mais à Argol...
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Maison 9 rue (de la Mairie ?)
M :I CHOTARD .
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SOURCES ET LIENS.
— Notice sur l'abbaye de Landévennec
http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fb5b16ca50c2bdc6ced3b3c577dfac3c.pdf
— ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.
http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf
LE MOIGNE (Y), 1952, L'Abbaye de Landévennec, photographies Jos Le Doaré.
http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_148/Abbaye_de_Landevennec__.pdf
— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf
— BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine, Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique. Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146
https://books.openedition.org/pur/20118
https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5
— BARDEL (Annie) 1991, L'Abbaye Saint-Gwénolé de Landévennec. In: Archéologie médiévale, tome 21, 1991. pp. 51-101; doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1991.990 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1991_num_21_1_990
— BOURGEOIS (Jean-Claude), généalogie
https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=guillaume+vii&n=du+vieux+chastel
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf
— JOURDAN DE PASSARDIÈRES, 1912, : Histoire de l'abbaye de Landévennec par dom Noël Mars Bibliothèque national manuscrit français n° 22358 anciennement Blancs-Manteaux, Bulletin diocesain d'histoire et d'archéologie de Quimper pages 193-204
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf
LE NOAC'H (Charlotte), 2004, La verrerie de l'abbaye Saint-Guénolé à Landévennec (Finistère). Étude typo-chronologique
Revue Archéologique de l'Ouest Année 2004 21 pp. 175-187
https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_2004_num_21_1_1178
— PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.
http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf
— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours, Ouest-France, - 315 pages
— SIMON (Marc ), 1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages
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