La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : le retable du maître-autel (vers 1710).
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Voir sur cette chapelle :
- La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : la chaire à prêcher (Jean Le Seven, menuisier, Jean Cevaer sculpteur, Yves Coquet, recteur 1694-1720) et le retable sud (Jean Cevaer sculpteur, Yves Coquet, recteur , F. Autret, fabricien,1706-1707) sous les armoiries de René-François de Kergoët 1668-1705 et Marie du Dresnais)
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Iconographie des saints Côme et Damien : la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal.
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La chapelle Saint-Sébastien : la cloche de 1902, et celle de 1599.
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PRÉSENTATION.
"Sur la commune de Saint Ségal, la chapelle Saint Sébastien est souvent surnommée la « petite cathédrale », tant par ses dimensions largement supérieures à celles des chapelles environnantes que par la qualité du travail des artistes qui y ont travaillé.
De style « Renaissance breton », elle fut érigée au XVIème siècle dans une boucle de l’Aulne, sur les terres du seigneur de Kergoët, dont la famille participa aux rénovations et transformations de la chapelle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Sa construction est un acte votif et populaire, après la terrible épidémie de peste qui, venant de Brest s'étendit au XVIe siècle, jusqu'à Hanvec et le Faou, mais épargna les rives de l’Aulne.
Les retables polychromes témoignent de deux époques distinctes : dans le transept nord, les retables polychromes de la mi-XVIe siècle, contemporains de l'édification de la chapelle ; dans le chœur (maître-autel) et transept sud, des retables polychromes du début XVIIIe siècle, dit de "baroque breton ».
Les retables de ces deux périodes bien distinctes sont un riche témoignage de la qualité du travail des artisans bretons des XVI et XVIIIe siècles et sont considérés comme étant notoirement parmi les plus beaux et anciens (XVIe) de Bretagne.
Chaque année, la commune de Saint-Ségal maintient, en juillet, le Pardon de St Sébastien (dimanche le plus près de la Ste Madeleine) auquel se joignent encore les communes riveraines de l’Aulne." (Fondation patrimoine)
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En 1694, Yves Coquet (1636-1720), docteur en théologie, devint vicaire perpétuel à Pleyben, paroisse dont dépend alors la paroisse de Saint-Ségal dont il est le recteur en 1697. Il entreprit de grands travaux.
À Pleyben, il reconstruisit le transept sud (1719) et la sacristie (1719) de l'église. Dans l'église, dès 1696, il fait réaliser un retable monumental, celui du Rosaire, en faisant appel à deux artistes locaux, le maître menuisier Jean Le Seven et le maître-sculpteur Jean Cevaër. Il leur confie ensuite le grand autel de la chapelle Notre-Dame de Guennili.
À Saint-Ségal, il fait édifier en 1708 la fontaine de Saint-They.
À la chapelle Saint-Sébastien, il fait réaliser la chaire à prêcher et le retable sud (1706), deux œuvres qui portent son nom et ses titres en inscription. On peut en attribuer le travail à Jean Le Seven et à Jean Cevaër, en raison des similarités de style, de motifs et de thèmes du retable.
Le style de ces deux retabliers est également reconnu à Sainte-Marie-du-Ménez-Hom sur l'autel sud daté de 1715 sous le rectorat d'Olivier Bourdoulous de Plomodiern.
Le retable central de Saint-Sébastien ne porte ni date, ni inscription. Il est couronné par les armoiries, non plus de René-François de Kergoët (1668-1705) en alliance avec du Dresnay —comme le retable sud —, mais de Kergoët d'argent à cinq fusées rangées et accolées de gueules, accompagnées de quatre roses de même à gauche et du Chastel à droite fascées d'or et de gueules.
C'est en juillet 1710 que Marie Josèphe DU CHASTEL DE KERGOET, née à Brest en 1696 épousa à Loqueffret, François Jean Baptiste DE KERGOËT 1689-1726, fils aîné de René-François de Kergoët et de Marie Dresnay. Le couple n'eut pas de descendance mâle, et la fille aînée Mathurine Joseph Reine (1713-1790) épousa en 1733 Jacques-François Joseph René de KEROUARSTZ (1714-1778).
"Les seigneurs de Kergoet n'étaient pas de petits compagnons, ils possédaient en Saint Ségal, Lézaon, qui signifie étymologiquement palais ou manoir de l'Aulne ; c'est une terre située à un petit kilomètre à l'est-sud-est de Saint-Sébastien. Ils possédaient en outre, Kerguz, Kergoet et le Vieux-Châtel en Saint-Hernin, le Guilly en Lothey et Tronjoly en Gourin.
« Le seigneur de Kergoet, ne relevant que du roy, a seul des droits honorifiques en Saint-Sébastien de Saint-Ségal, » déclare le procureur du Guilly au nom de son maître, en un document conservé dans les Archives Départementales. Et il usait de ses droits, car les comptes du fabricien de Saint-Sébastien, après avoir été apurés par le procureur ecclésiastique, étaient encore contresignés par le seigneur du Guilly, ou à son défaut, par sa veuve. C'est ainsi que les comptes de 1726 à 1734, portent la signature de Dame Marie Josèphe du Chastel, veuve de Mr. de Kergoet et tutrice des enfants issus d'eux. Le fabricien de la chapelle qui changeait tous les ans, allait faire signer les comptes, tantôt et même presque toujours au Guilly en Lothey, quelquefois cependant, au manoir du Rusquet." [Rusquec, manoir des Kerlech de Chastel ]
Le retable du chœur est donc postérieur au retable sud de 1706, il date au plus tôt de juillet 1710 et au plus tard de 1734. Néanmoins l'organisation du retable en deux registres, l'un accueillant des statues dans des niches séparées par des colonnes, avec des guirlandes et des personnages en bas-reliefs à leur base, et l'autre des scènes figurées en bas-reliefs rectangulaires parmi des rinceaux, est exactement le même que celle du retable sud, ou des retables de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, incitant donc à l'attribuer à Jean Cevaër et Jean Le Seven, et donc de le dater plutôt près de 1710 que plus tardivement. Il peut donc avoir été réalisé avant le décès du recteur Yves Cosquet en 1720, et relever de son rectorat.
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Programme iconographique.
Le chœur est consacré à quatre saints : à gauche saint Sébastien, patron de la chapelle, et Saint Fabien, fêté avec lui le 20 janvier. À droite Saint Roch et saint Maudez. Saint Sébastien, saint Roch et saint Maudez sont invoqués contre la peste.
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Les dix panneaux rectangulaires sont, de gauche à droite :
Quatre Vertus cardinales : Tempérance, Justice, Prudence et Force
Saint Sébastien entre les archers (au dessus de l'autel)
Saint Sébastien flagellé (au dessus de l'autel)
Saint Roch montrant sa plaie (octogonal)
Trois Vertus théologales : Charité, Espérance et Foi.
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Les peintures et dorures du maître-autel serait l' œuvre d'Ollivier Le Grall de Landerneau en 1729. Ses tableaux montrent Marie-Madeleine pénitente et le Reniement de saint-Pierre .
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REGISTRE SUPÉRIEUR : LES QUATRE SAINTS.
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Saint Fabien.
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Il figure en pape, portant la tiare et tenant la croix
"Selon la tradition de l'Église, Fabien, simple laïc, se trouvait à Rome et parmi les fidèles au moment d'élire un successeur au pape Antère. Quand une colombe vint se poser sur la tête de Fabien, l'assemblée hésitante s'écria : « Il est digne ! »2. Il fut ordonné le 10 janvier 236." (Wikipédia)
Il est inscrit au martyrologe romain car il fut torturé puis décapité sous l'empereur Dèce en 250.
C'est ce qui le relie à saint Sébastien, martyrisé en 284 sous Dioclétien : les anciens martyrologes unissent leur nom lors de la fête du 20 janvier . https://www.introibo.fr/20-01-Sts-Fabien-pape-et-Sebastien .
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Saint Sébastien.
."Né à Narbo, en Gaule (aujourd'hui Narbonne), Sébastien est citoyen de Milan, en Italie. Militaire de carrière, il est pris d'affection par les empereurs Dioclétien et Maximien Hercule, qui le nomment centurion. Durant la persécution de Dioclétien, il est pourtant exécuté sur ordre des souverains pour avoir soutenu ses coreligionnaires dans leur foi et accompli plusieurs miracles. D'abord attaché à un poteau et transpercé de flèches, il est finalement tué à coups de verges après avoir miraculeusement guéri la première fois.
Patron des archers, des fantassins et des policiers mais aussi troisième patron de Rome (avec Pierre et Paul), saint Sébastien est surtout invoqué pour lutter contre la peste et les épidémies en général."
Légende dorée de Jacques de Voragine
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C'est le saint invoqué au Moyen-Âge contre la peste.
On lit dans les Annales lombardes qu’au temps du roi Humbert l’Italie entière fut atteinte d’une peste si malfaisante qu’on avait peine à trouver quelqu’un pour ensevelir les cadavres : et cette peste ravageait surtout Pavie. Alors, un ange révéla que le mal ne cesserait que si l’on élevait un autel à saint Sébastien, dans la ville de Pavie. Et l’on éleva aussitôt cet autel dans l’église de Saint-Pierre aux Liens : sur quoi la peste disparut tout à fait. Et les reliques de saint Sébastien furent transportées à Pavie, de Rome, où avait eu lieu son martyre.
Paul Diacre raconte qu’en 670, la peste cessa à Rome quand on eut dédié un autel au saint. Dans la basilique esquiline de Saint-Pierre-aux-Liens, on conserve encore l’autel avec l’image en mosaïque du grand martyr, que fit ériger le pape Agathon pour libérer Rome de la peste qui la désolait.
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Athleta Christi.
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Il est toujours représenté en éphèbe athlétique, souriant, indifférent à son martyre, et à la nudité soulignée plutôt que voilée par un pagne. En effet, il reçut le titre d'Athlète du Christ, Athleta Christi, comme d'autres saints militaires du IIIe siècle.
Dans l'Hymne des Vèpres et Laudes de la fête du 20 janvier du Bréviaire ambrosien (1700), il est décrit ainsi tandis que, repoussant l’idolâtrie, il aspire aux trophées d’un glorieux martyre :
Des nœuds multipliés l’enchaînent au tronc d’un arbre ; c’est là que sa poitrine, comme un bouclier suspendu, sert de but aux traits des archers.
Les flèches se réunissent sur son corps comme une forêt ; mais son âme, plus ferme que l’airain, insulte à la mollesse du fer, et demande à ce fer d’être plus meurtrier. [...]
Maintenant, assis dans les hauteurs du ciel, vaillant guerrier ! éloignez la peste, et gardez même les corps de vos concitoyens.
Fit silva corpus ferrea;
Sed ære mens constantior
Ut molle ferrum despicit:
Ferum precatur, sæviat.
Manantis unda sanguinis
Exangue corpus nuntiat;
Sed casta noctu fœmina
Plagas tumentes recreat.
Cæleste robur militi
Adacta præbent vulnera;
Rursum tyrannum provocans
Expirat inter vulnera.
Nunc cæli in arce considens,
Bellator o fortissime,
Luem fugando civium,
Tuere clemens corpora.
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Le coté droit (couronné par les armoiries des Chastel).
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Saint Roch.
Il est vêtu et coiffé comme un pèlerin avec la cape (la pèlerine) et le chapeau large, tandis qu'il tient le bourdon. Ses pieds sont nus ais les jambes sont protégées par des guètres noires.
Il montre le bubon pesteux de sa cuisse droite, qu'un ange vient pointer de l'index. Son chien Roquet le nourrit miraculeusement d'une miche de pain.
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Saint Maudez.
Inscription Saint Modet.
Il était aussi invoqué contre "les enflures" et contre la peste.
http://www.gandumas.org/Saint-Maudez-ou-Mande-abbe-en-Bretagne-VIe-siecle.html
Sa famille irlandaise aurait été décimée par la peste : il aurait fuit l'épidémie en traversant la Manche et en installant son ermitage dans une île, donc isolé des contagions. Il est le patron de léproseries dans le diocèse de Nantes :
"Fils de roi, il est présenté comme étant d’origine irlandaise. Dixième enfant, il aurait été offert au seigneur comme dîme. Mais alors qu’il allait se consacrer définitivement, sa famille aurait été décimée par la peste et il serait resté le seul héritier. On lui aurait choisi une femme mais la tradition rapporte qu’en le voyant elle aurait fui. Il serait alors passé en Cornwall où il aurait vécu en ermite.
Par la suite, il aurait débarqué en Armorique, à Pleubian, dans la région de Port Bénit. Sa Vie latine nous le présente comme le maître de saint Budoc et de saint Tudy. Saint Maudez se serait retiré dans une île, appelée actuellement l’île Maudez. A cet endroit, il bâtit un ermitage dont Forn Modez serait un vestige. Une communauté cénobitique y forma un monastère." (Bretania)
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LES COLONNES AUX PAMPRES PICORÉS.
Elles donnent un très bel exemple du baroque breton.
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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES SEPT VERTUS ET SAINT ROCH / LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN.
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Du coté gauche : Quatre Vertus cardinales : Tempérance, Justice, Prudence et Force
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1°) La Tempérance.
Son attribut est une coupe dont elle verse le contenu dans une amphore tenue par un enfant.
Voir à Commana (1683).
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2°) La Justice.
Elle tient la balance. Un enfant tient une règle graduée.
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3°) La Prudence.
Assise dans les nuées et entourée de deux enfants, elle tient un miroir d'où s'échappent deux serpents.
Les enfants sont le Passé et l'Avenir. C'est une réappropriation de la déesse romaine Prudentia. Le miroir, Speculum Sapientiae, témoigne de la circonspection et de la réflexion (de la lumière et de la pensée).
« Le miroir pour désigner que l'homme prudent ne peut régler sa conduite que par la connaissance de ses défauts ; le serpent, parce que ce reptile a toujours été regardé comme le plus prudent des animaux », Honoré La Combe de Prézel, Dictionnaire iconologique, Paris, 1756.
"La Prudence, ſelon Ariſtote, eſt vne habitude actiue, accompagnée d’vne vraye raiſon, qui agit ſur les choſes poſſibles, pour atteindre à la felicité de la vie, en ſuiuant le bien, & fuyant le mal. Le Miroir qu’elle tient en main, Qu’il eſt neceſſaire que pour regler ſes actions, l’homme prudent examine ſes deffauts : Ce qu’il ne peut faire ſans la connoiſſance de ſoy-meſme " (Cesare Ripa, Iconologie, trad. 1636)
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4°) La Force.
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Elle tient une colonne de marbre ; un enfant lui tend une couronne de lauriers.
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Le retable au dessus de l'autel.
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Saint Sébastien entre les archers (au dessus de l'autel).
Le saint attaché à un arbre est visé par deux des archers à qui il commandait comme officier.
C'est le motif emblématique de la chapelle, qui figure sur la sablière du chœur et sur l'arc de triomphe
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Saint Sébastien flagellé par deux bourreaux.
Les deux archers désormais coiffés de casques à plumet, frappent Sébastien de verges .
Comme cela est indiqué dans la Légende dorée, le martyre de saint Sébastien eut lieu en deux temps.
"Alors Dioclétien le fit attacher à un poteau au milieu du champ de Mars, et ordonna à ses soldats de le percer de flèches. Et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu’il fut tout couvert de pointes comme un hérisson ; après quoi, le croyant mort, ils l’abandonnèrent. Et voici que peu de jours après, saint Sébastien, debout sur l’escalier du palais, aborda les deux empereurs et leur reprocha durement le mal qu’ils faisaient aux chrétiens. Et les empereurs dirent : « N’est-ce point là Sébastien, que nous avons fait tuer à coups de flèches ? » Et Sébastien : « Le Seigneur a daigné me rappeler à la vie, afin qu’une fois encore je vienne à vous, et vous reproche le mal que vous faites aux serviteurs du Christ ! "
Alors les empereurs le firent frapper de verges jusqu’à ce que mort s’ensuivît, et ils firent jeter son corps à l’égout, pour empêcher que les chrétiens ne le vénérassent comme la relique d’un martyr. Mais, dès la nuit suivante, saint Sébastien apparut à sainte Lucine, lui révéla où était son corps, et lui ordonna de l’ensevelir auprès des restes des apôtres : ce qui fut fait. Il subit le martyre vers l’an du Seigneur 187.
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Le coté droit du chœur sous saint Roch et saint Maudez.
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Saint Roch montrant sa plaie (octogonal)
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Assis et ayant posé son bourdon, il montre sa plaie pesteuse (bubon) à un ange tandis que son chien Roquet le lèche.
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Trois Vertus théologales : Charité, Espérance et Foi.
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1°) La Charité.
Elle est figurée par une femme qui donne le sein à un enfant, tandis qu'un autre enfant, de même taille, est à sa droite.
pour la justice : balance ou épée.
en 1563, le concile de Trente mit un terme à cette vogue des Vierges allaitantes en interdisant la nudité dans la peinture religieuse ? Toujours est-il qu'à partir de là, il fallut trouver d'autres cadres pour montrer l'allaitement. Et ce furent les "charités", très nombreuses au XVIIe siècle puisqu'on en a compté plus de deux cents.
On distinguait la charité romaine et la charité chrétienne. Dans cette dernière, on voyait généralement une femme allaitant un bébé et entourée de nombreux enfants d'âges différents. Dans la charité romaine, on voyait une jeune femme donnant le sein à un vieillard, illustration de la légende antique de Cimon et Péra.
La Charité est représentée par Cesare Ripa dans son Iconologia, recueil d'Allégories paru en 1593 et traduit en français en 1636. C'est peut-être des cheveux en flammes notées ici pour la Force, la Charité, l'Espérance et la Foi.
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http://doc.rero.ch/record/324039/files/blog_mahgeneve_ch_une-charite-silencieuse.pdf
https://izi.travel/fr/9f3f-philippe-de-champaigne-la-charite-1635-1636/fr
On distinguait la charité romaine et la charité chrétienne. Dans cette dernière, on voyait généralement une femme allaitant un bébé et entourée de nombreux enfants d'âges différents. Dans la charité romaine, on voyait une jeune femme donnant le sein à un vieillard. Cette scène, qui aujourd'hui peut choquer, illustrait la légende antique de Cimon et Péra.
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2°) L'Espérance.
Elle tient une couronne et s'appuie sur une ancre ; un enfant lui présente une coupe. La couronne est traditionnellement composée de lys et de trèfles.
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3°) La Foi.
Egalement accompagnée d'un enfant, elle tient son attribut, un vase enflammé.
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Le maître-autel.
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Marie-Madeleine pénitente.
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Le Reniement de saint Pierre.
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RESTAURATION.
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La charpente et son lambris ont été restaurés en 1997 (Georges Le Ber à Sizun).En 2013-2017, les trois retables, classés en 1914, ont été restaurés par les entreprises Art groupe Villemain (Stéphane Saint-André ) pour la maçonnerie, Le Ber (Erwan Le Ber) pour la menuiserie d'art et sculpture, et Coréum Polychrome pour la peinture et dorure ( Vincent Chérel ) sous la direction de madame Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des Monuments historiques, secondée par Françoise Godet-Boulestreau et de la DRAC (soutien logistique avec Dominique Chesneau et suivi technique avec Christine Jablonski.) , la commune étant représentée par le maire, André Le Gall, et son adjointe au patrimoine et à la culture, Virginie Foutel.
Le diagnostic préalable réalisé en 2010 par Yves Gilbert (Ateliers de la Chapelle) avait révélé que parties des sculptures n’étaient tenues que par un usage de colle ou papier mâché placés au XIXème siècle.
Article du Télégramme le 22 janvier 2014 :
"Les travaux de rénovation se poursuivent à la chapelle Saint-Sébastien. Au début du mois, le retable majeur a été déposé.« Nous avons démonté les boiseries latérales, l'autel, le tabernacle, le gradin ou encore le tympan sculpté », énumère Ewan Le Ber, de la SARL familiale basée à Sizun. Ces bijoux du patrimoine se trouvent actuellement dans une entreprise de Tours pour faire l'objet d'un traitement curatif par anoxie (privation d'oxygène). « Les insectes et autres parasites se croient au printemps et en sortant, ils meurent ».
Après un mois passé à Tours, les boiseries reviendront dans l'atelier de Sizun. Elles subiront alors un traitement préventif avant rénovation. « Nous allons remplacer les éléments défectueux et refaire à l'identique une demi-douzaine de panneaux. Cela prendra cinq mois de travail ». Une partie sera repolychromée par Coreum, à Bieuzy-les-Eaux, près de Pontivy (56), avant que l'ensemble ne soit reposé. « A la mi-septembre, cela devrait être terminé », espère Virginie Foutel. L'adjointe à la culture s'enthousiasme des découvertes faites sous les boiseries. « Regardez les motifs géométriques peints sur l'autel ! Et cette niche du XVIIe siècle qui servait à déposer les burettes ! Ou encore cette niche en encoignure avec son dais qu'on plaçait au-dessus des statues ! Nous ignorions leur existence ». Et ce n'est rien dire des imposantes marches en pierre qui, elles aussi, étaient recouvertes de bois.
Tandis que les menuisiers rénoveront les boiseries, Ewen Le Floch, de l'entreprise ART maçonnerie, basée à Plélo (22), va apporter un complément d'enduit et consolider les badigeons. « On recolle par injection afin de refaire une bonne base avant le remontage du retable majeur ».Des professionnels qui travaillent uniquement sur le patrimoine. Moins de 150 ans, c'est trop jeune pour eux."© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/chlinregion/stsegal/chapelle-des-decouvertes-sous-les-boiseries-du-retable-22-01-2014-2376656.php#KYPDLgXlbki3r1Iy.99
Selon Ouest-France du 15/7/2014, "Six panneaux ornant le retable remplaceront les originaux, trop endommagés par l'humidité pour être remis en place. La finesse du travail de l'entreprise Jouly Bellixe (*), de Marseille, a été particulièrement remarquée. Les panneaux, réalisés d'après photos et documents d'époque, seront posés sur le retable qui retrouvera sa place début septembre." (*) : je n'ai pu confirmer ce nom.
Dans la même campagne 2013-2017, les peintures murales de 1818 ont été restituées et protégées par Géraldine Fray (56).
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PHOTOS DE 2012 AVANT RESTAURATION.
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SOURCES ET LIENS.
— CASTEL (Yves-Pascal), LECLERC, (Guy), s.d, La chapelle Saint-Sébastien , son calvaire, ses retables, ed. Commune de Saint-Ségal.
— DUHEM, (Sophie), 1997. Les sablières sculptées en Bretagne. Images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.). Collection Arts et Société. Presses universitaires de Rennes, 1997.
— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 418-419
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0ffd39bdf24d89d00ff35b034d2685b0.pdf
— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel), enquête 2009.
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc
— MADEC (Yves), 1915, Saint-Sébastien en Saint-Ségal
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fc72b7a373375935ed358e8dbd9c8cd4.pdf
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