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Voir aussi sur Pleyben :
L'église
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La charpente sculptée de l'église de Pleyben (1571) par le Maître de Pleyben : le transept sud.
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Le sacraire (bois polychrome, deuxième moitié du XVIe siècle) du chœur de l'église de Pleyben.
Les chapelles :
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La chapelle Notre-Dame de Lannelec à Pleyben. Deuxième partie : Sainte-Barbe .
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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. L'édifice (XVIe, 1662, 1731, 1776, 1808,...).
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La chapelle Saint-Laurent à Rozalghen en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).
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CHAPELLE DE GUENILY Dédiée à Notre Dame de Vrai Secours.
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"L'édifice actuel, en forme de croix latine avec chevet à pans coupés, a été reconstruit en 1689 (date inscrite sur le chevet). Vendu comme bien national le 25 thermidor An IV, il fut racheté par un groupe d'habitants le 28 avril 1804 et donné par eux à la paroisse. Dans la longère sud de la nef, l'on a conservé d'un précédent édifice un fenestrage flamboyant ; le pignon ouest est surmonté d'un petit clocheton gothique à une chambre et sans galerie, refait au XIXe siècle." (Couffon)
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"Cette chapelle Notre-Dame de Guenily (ou Guennili), dite jadis Guern-ilis Penity ou Ilis-ar-Vern, sous le vocable de Notre-Dame de Vrai-Secours, est située au bord de l’ancienne route de Châteaulin à Pleyben, à cinq kilomètres du bourg, en l’ancien fief de Treffzéguidy.
Rien de précis sur la fondation de cet édifice : d’après une tradition, elle serait due à un voeu fait par l’un des seigneurs du château voisin de Trézéguidy durant sa captivité pendant les Croisades ! On croit généralement aussi qu’il y a eu, à l’origine, à Guernilis, un prieuré : le village proche de la chapelle, appelé le Moustoir (moustier, de monasterium), où encore jadis le manoir du Guern, indiquerait le lieu de résidence des religieux desservant ce prieuré. Ce village aurait donné son nom à la chapelle : Guern-ilis, Ilis-ar-Vern.
La date la plus ancienne concernant la chapelle nous est fournie par un ancien soubassement de calvaire gisant dans l'enclos. Cette date est : 1577, surmontée d’une autre : 1821, rappelant apparemment une restauration du calvaire.
Les registres paroissiaux, à la date du 25 Janvier 1655, font mention d’une célébration de mariage en la chapelle, après licence obtenue de l’officialité de Cornouaille.
L’édifice, menaçant ruine, fut rebâti en 1689, comme l’indique la date inscrite au pignon de l’abside.
Le seigneur baron de Tréziguidy (ou Trézéguidy), comme premier prééminencier de la chapelle, fit les avances d’argent nécessaires à la reconstruction, que lui soldèrent, dans la suite, les fabriciens de la chapelle.
En 1691 et en 1699, des, travaux de lambrissage et d’embellissement y furent exécutés par Jean le Séven et Jean Cévaër, artisans de Pleyben, qui sculptèrent les autels.
Jadis on y célébrait plusieurs pardons par an : le 19 Mars, fête de saint Joseph, le 1er Mai, fête des saints apôtres Jacques et Philippe, le 25 Août, fête de saint Barthélémy, et aux jours de fête de Notre-Dame, spécialement le 25 Mars.
La messe des jours de pardon était tarifiée 5 sols pour la messe basse ou matinale, 10 sols pour la messe chantée.
Des nombreux pardons qui se célébraient autrefois à Guennili, deux se maintinrent après la Révolution : celui du premier dimanche de Mai, et celui du 8 Septembre. Ce dernier a été supprimé vers 1842.
La chapelle de Notre-Dame de Guennili fut vendue comme bien national, le 25 Thermidor an IV, à Guillaume Moulin, cultivateur de Kergogan, qui la revendit le 28 Floréal an XII (28 Avril 1804), à Allain Hascoët de Kerdreux, François le Léon, de Moguen et autres, contre la somme de 60 francs, montant des francs l’achat avancés par lui, ce pour en empêcher la profanation. Les nouveaux acquéreurs remirent la chapelle et ses dépendances à la commune, qui les restitua à l'Église.
Notre-Dame de Guennili était desservie les jours de dimanche et fêtes par un prêtre, chapelain ou auxiliaire, rétribué pour ce service, et résidant d’ordinaire dans le voisinage même de la chapelle." (H. Pérennès)
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Les trois autels, timbrés à leur sommet des armes de Paul de Kerlec'h et de Catherine-Françoise Fouquet, Seigneur et Dame de Trézéguidy, furent exécutés en 1698 par Jean Cévaër, sculpteur, et Jean Le Séven, menuisier.
Le retable du maître-autel a été restauré en 2002.
Les armes de Trézéguidy se voient dans l'une des fenêtres en alliance avec celles de Montdragon, rappelant l'alliance de Troïlus de Montdragon et de Françoise de la Palue, vers 1520.
Voir le gisant de Troïlus de Montdragon :
Statues en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Guenily, dans le retable à quatre pilastres cannelés du maître-autel .
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Paul de Kerlec'h.
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Selon La Garancière, "La famille de Kerlec'h est d'antiquité chevaleresque, issue en juveigneurie de la maison du Chastel, originaire de la paroisse de Ploudalmézeau, la famille de Kerlec'h fut l'une des plus illustres du pays de Léon. Lors de la réformation de 1671 elle fut reconnue noble et d'ancienne extraction chevaleresque, avec onze générations. Vivaient au milieu du XVIIème siècle : Messire René de Kerlec'h, chevalier seigneur de Tressiguidy, marié à demoiselle Françoise Hay de Coëtlan ; — Paul, son fils, marié : 1° à Vincente de Kerguézay, et 2° à [Catherine] Fouquet ; — Messire François de Kerlec'h, seigneur du Plessix, frère de René. — Messire Alain de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à demoiselle Renée de Lannion, dont : Pierre-Claude de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à Louise de Kersulguen, et Renée de Kerlec'h qui fut mariée à Claude du Perrier, seigneur du Menez ; etc..
Cette famille est éteinte dans toutes ses branches.
Armes anciennes : D'azur à dix sonnettes d'argent, 4. 3. 2. 1. Armes modernes : Du CHASTEL. (Fascé d'or et de gueules de six pièces) surmonté d'un lambel d'azur."
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Mais les armoiries représentées ici ne comportent pas des fasces, mais des burelles, et elles sont dépourvues du lambel.
Paul de Kerlech naît le 9 avril 1637 et est décédé après le 20 mai 1669 . Il est le fils de René de Kerlech †1665/1669 , baron de Trésiguidy, seigneur du Plessix et de Françoise Hay de Coetlay . Il est le jumeau de Magdalaine (qui épouse en 1663 Morice de Kermoesan).
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Paul de Kerlec'h , baron de Trezeguidy, épousa Vincente de Kerguezay puis Catherine-Françoise Fouquet de La Bouchefolière, née le 21 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, baptisée le 30 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, décédée à Pleyben en 1726 à l'âge de 58 ans , fille de François Fouquet, seigneur de La Bouchefolière ca 1632-1679 et de Françoise Oriot, dame de Kergoët †1668, veuve de Paul de Kerlec'h et remariée le 1er mars 1706 avec Maurice-Joseph Avril, sieur de La Chauvière 1678-1748 (sans postérité) . http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=10295
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La tradition orale le dit présent à la noyade accidentelle sur l'Aulne, au moulin de Tréziguidy, en 1693, de 61 victimes. Ce drame est rappelé dans le vitrail réalisé en 1993 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.
"Désireux de rentrer chez eux, après les processions religieuses ayant eu lieu dans la journée à Lothey, des centaines de paroissiens empruntent chaque année une embarcation depuis le vieux bourg de Lothey pour rejoindre Trésiguidy (et les installations du moulin facilitant l'embarquement), plutôt que d'emprunter le chemin plus long et abrupt menant au plateau de Pleyben. Mais en ce soir du 26 juillet 1693, l’embarcation est déséquilibrée et elle coule dans l'Aulne, et avec elle 61 paroissiens de Pleyben et 16 paroissiens de Saint Ségal et Lopérec soit 80 passagers - environ - dont des familles entières."
http://traezhhatevenn.blogspot.com/2017/07/1693-naufrage-sur-laulne-tresiguidy.html
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LA STATUAIRE.
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"Les statues en vénération à Guennili sont celles de Notre-Dame de Vrai-Secours, dominant le maître-autel, de saint Joseph, de saint Barthélemy, travesti en saint Antoine !, de saint Paul, de saint Philibert ! (jadis saint Philippe), de sainte Catherine d'Alexandrie, de saint Nicodème, de saint Eloi." (Pérénnès)
On remarque une coïncidence troublante : les statues de Notre-Dame-de Vrai-Secours, de saint Nicodème et de saint Éloi se retrouvent aussi à la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Et, dans les deux cas, on y garde le souvenir de dons de produits agricoles ; mais à la différence de Saint-Nicodème, ceux-ci proviennent ici moins de l'élevage de vaches et de chevaux (avec le crin et le beurre) que des cultures de céréales et de légumes.
"Les offrandes des fidèles étaient de diverses natures : les unes, constituées en espèces, provenaient surtout des « testaments » ou legs volontaires, dont on compte 47 en 1694. On relève parmi les autres oblations celles de chemises, légumes, habits, bride de cheval, lattes et tuiles, puis de pierres forinales (à four), de la valeur de 12 livres deux sols.
Il y avait aussi la « renderie » ou quête de fil, lin et chanvre, dont le revenu était variable suivant les époques, de 10 à 27 livres par an. Les collecteurs du fil recevaient, en 1688, 24 sols, en dédommagement « d’avoir amassé le dict fil », à travers les villages de la trêve.
Les revenus de la chapelle étaient importants : en 1689, de 490 livres, en 1782, de 917 livres, 10 sols, 4 deniers. En 1734, le Pape Clément XII accordait à la chapelle le bénéfice d’une indulgence plénière, par bref du 18 Août, conservé aux archives paroissiales." (Pérénnès)
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Nicodème, habillé en notable Juif, tient la couronne d'épines.
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Saint Éloi.
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Vêtu du tablier de maréchal-ferrand, il tient dans la main gauche la patte de cheval qu'il doit ferrer.
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Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.
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Saint Paul.
"Les statues de saint Paul et de sainte Catherine, surmontant les autels latéraux, y ont été placées par les seigneurs de Trézéguidy, Paul de Kerlec'h et Catherine-Françoise Fouquet, en l'honneur de leurs patrons respectifs. Les armoiries de ces donateurs sont reproduites au sommet des trois autels de la chapelle.".(Pérénnès)
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Saint Philibert.
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La cloche MARIE JEANNE JOSEPHINE a été fondue à Quimper
On y lit le nom de LEVAREC DU MENONT.
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SOURCES ET LIENS.
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PÉRÉNNÈS (Henri), 1938, Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf
— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.
COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf