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Cet article est le septième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. Le sixième nous faisait accéder aux 15 fenêtres les plus hautes du chœur, pour examiner la baie la plus ancienne de cet ensemble, la baie 211 datée vers 1325-1327. De la même campagne relève la baie 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrières qui est présentée ici. . Viendront ensuite, dans les travées droite, la baie 208, puis, dans une deuxième campagne, les baies du rond-point 200 à 202 : la Vierge est représentée dans chacune d'entre elles.
Les fenêtres supérieures du chœur sont numérotées de 200 à 214, (les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.
Ces fenêtres hautes du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent, et elles furent réalisées en plusieurs campagnes.
Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.
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Voir :
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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux : III. Les baies 22 et 24 (fin XIIIe, 1300-1310, 1320-1330) et la baie 26 (vers 1330).
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Voir aussi :
.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :
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Les vitraux de la baie 15 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 17 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 19 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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L'arbre de Jessé (baie 0) de la cathédrale d'Évreux (1467-1469).
— Sur les fonds damassés :
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La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) II. La Passion.
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Les fonds damassés des vitraux (vers 1417) du chœur de la cathédrale de Quimper.
.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.
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Succession des vitraux dans le haut chœur, d'après Gatouillat 2001.
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Vue générale des travées droites du chœur, coté nord. Baies 211, 209, 207, 205.
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La baie 207 entre la baie 209 à gauche et la baie 205 à droite.
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La baie 207.
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Comme ses voisines, la baie 207 est large de 3,60 m et haute de 6,50 m, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons.
Elle a été recomposée dans sa forme actuelle en 1955, alors qu'elle était autrefois complétée, jusqu'à la dépose en 1939, par les figures de saint Pierre et de Pierre de Mortain actuellement remontés en baie 209. Lebeurier les a décrit ainsi en 1868 : "La verrière de la fenêtre 42 contient quatre formes : 1° un saint pontife portant la tiare; 2° un chanoine à genoux offrant un vitrail à la Sainte Vierge ; au-dessous l'inscription : M.Raul de Ferrieres; 3* La Sainte Vierge debout tenant l'enfant Jésus; 4° Charles-le-Mauvais, roi de Navarre et comte d'Evreux, qui a été déplacé de la nef, comme nous l'avons déjà dit. Le roi est à genoux, les mains jointes, l'épée au côté ; sa cotte d'armes est rehaussée de ses armoiries : écartelé de Navarre et d'Evreux. "
La disposition générale quitte la disposition "en litre" des verrières précédentes pour placer les panneaux colorés et figurés dans un encadrement de verrerie claire losangiques à fermaillets circulaires bicolores et fleurettes au jaune d'argent .
Les couleurs des panneaux centraux sont celles du trio traditionnel bleu, rouge, et jaune (avec deux petites pièces vertes), mais l'innovation est de figurer les deux personnages dans un verre blanc peint à la grisaille et au jaune d'argent, à l'exception notable du manteau jaune de la Vierge, de son nimbe et de celui de l'Enfant, en verre teintés dans la masse.
La vitrerie géométrique festonnée est décorée de fleurettes répétitives à 5 pétales jaunes et 5 blancs. Les fermaillets bicolores sont centrés par une petite fleur.
Les bordures (qui s'interrompent le long des panneaux colorés) alternent des verres bleus ou rouges avec des entrelacs à fleurs jaunes.
Les dais sont semblables à la baie 205 (et bien moins riches que la baie 23) ; ils sont centrés par une flèche (ornée de feuillages) entourée de quatre pinacles à crochets reliés par des contreforts. Le rehaut de jaune d'argent souligne surtout les crochets. En dessous, au dessus du chanoine, et pour compenser sa dimension plus faible, une arcature trilobée s'orne de feuillages et couvre, en gigogne, les gables et la flèche d'une arcade bilobée.
Les fonds des panneaux figurés, rouge ou bleu sont unis, sans le moindre damas, comme sur les verrières du début du siècle.
Les deux personnages sont posés sur une corniche, sans sol carrelé et sans perspective.
C'est, pour Grodecki 1968, "un pur chef-d'œuvre" . Selon Gatouillat 2019, "Devant les arrière-plans architecturaux colorés, les deux personnages, représentés sur du verre blanc associé à deux couches de jaune, imitent de grandes statues en pierre dorée. Les grandses pièces de verre, encore décelables malgré les nombreux plombs de casse, contribuent à la souplesse des formes et à leur monumentalité, rehaussées par des peintures d'une grande finesse. (Against the colored architectural backgrounds, the two figures, depicted on white glass combined with two layers of yellow, imitate large gilded stone statues. The large pieces of glass, still detectable despite the many mending leads, contribute to the suppleness of the forms and theirs monumentality, enhanced bu painting of great delicacy.)
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Le jaune d'argent (d'après Lautier 2000).
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L'apparition du jaune d'argent, qui permet de teinter localement le verre sans coupes ni mise en plombs supplémentaires, est alors toute récente, à Paris un peu avant 1300, dans le milieu passionné pour la préciosité et le raffinement, des enlumineurs et orfèvres : bien que tous les vitraux parisiens de cette époque aient disparus, les exemples conservés sont datés de 1313 au Mesnil-Villeman (Manche), entre 1307 et 1312 dans la nef de la cathédrale d'York, vers 1310 dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen, après 1318 au déambulatoire de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen, vers 1320-1324 sur le panneau provenant de la chapelle Saint-Louis de la nef de l'abbatiale de Saint-Denis, en 1328 sur la baie 36 de Chartres, avant 1336 sur les vitraux de Dives-sur-Mer, en 1328-1329 dans la chapelle de Navarre de Mantes ... et dans la cathédrale d'Évreux en baie 23 entre 1325 et 1330.
Dés ces premiers exemples (Mesnil-Villeman, cathédrale de Rouen), le jaune d'argent a été utilisé à la fois sur verre blanc (tapis ornemental, architectures, têtes, vêtements) et sur verre bleu, tant sur les verreries décoratives que sur les panneaux colorés. Il est posé tantôt sur la face interne (architectures), comme cela deviendra la règle, et tantôt sur la face externe (cheveux, vêtements).
Le jaune d'argent est une teinture obtenue par la cémentation des ions d'argent qui pénètrent dans la couche superficielle du verre, tandis que les ions de potassium ou de sodium qu'il contient en sortent. Les ions d'argent provoquent une coloration jaune qui peut varier du jaune pâle à l'orangé foncé, tout en laissant sa transparence au verre. Il est ainsi possible d'obtenir des détails colorés sur une seule et même pièce de verre, comme blondir la chevelure d'une tête peinte sur verre blanc, ourler de vert un vêtement bleu ou nuancer d'or un rinceau ornemental. La coloration du verre par le jaune d'argent commence à apparaître autour de 540°. Le plus souvent, le jaune d'argent est cuit en même temps que la grisaille, c'est-à-dire autour de 620°, mais la cuisson du jaune d'argent peut être poussée jusqu'à 660°.
Pour Jean Lafond et de Meredith P. Lillich, reprenant les travaux de Heaton en 1947, le jaune d'argent était fabriqué à l'aide de chlorure ou de sulfure d'argent selon une recette utilisée par les Fatimides égyptiens au XIIe siècle, et qui serait arrivée en France au XIIIe siècle grâce à un manuscrit ayant appartenu au roi de Castille Alphonse X le Sage, le Lapidario. Le minerai employé serait la pyrargyrite, qui contient des sulfures d'argent et d'antimoine.
Claudine Lautier a suggéré, et a vérifié par des expériences, que le jaune pouvait être mis en œuvre plus simplement par application de limaille d'argent broyée mélangée à de l'œuf et le latex du figuier (et donc utilisée a tempera), comme le décrit Antoine de Pise, peintre verrier toscan de la fin du XIVe siècle .
--Voir à Chartres, la création en 1328 d'un soubassement entièrement en grisaille et jaune d'argent, en bas de la baie 36 de la Vie de saint Apollinaire : celui du chanoine Guillaume Thierry. Cf Lautier 2004.
http://www.medievalart.org.uk/Chartres/036_pages/Chartres_Bay036_Panel05.htm
--Voir aussi l'Annonciation de Chartres (2ème quart XIVe siècle)
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Les panneaux colorés centraux des deuxième et troisième lancettes. Raoul de Ferrières agenouillé devant la Vierge.
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Le donateur : Raoul de Ferrières offrant la maquette de la baie à la Vierge.
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autre photo :
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Le donateur, tonsuré, vêtu d'une sorte de mosette couvrant ses épaules et d'un habit aux manches larges sur une robe ajustée (dont le rose pourpre n'apparaît qu'aux poignets et sur le sol), est agenouillé, visage de 3/4 regardant la Vierge.
Il est principalement rendu en verre blanc, le jaune d'argent ne rehaussant que les boucles de sa tonsure.
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L'inscription indique :
M : RAAUL DE
FERIERES
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Il était chanoine d'Évreux depuis 1313. Était-il apparenté à Jean Ier de Ferrières, qui avait épousé en 1290 Alix d'Harcourt, dame de Bourtheroulde ?
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La troisième lancette : la Vierge debout allaitant son Fils.
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Elle est nimbée de rouge, couronnée, et vêtue d'un manteau doré. Elle incline la tête vers son Fils, qu'elle tient sur le bras droit dans un linge blanc à filet d'or (jaune d'argent). L'Enfant tête le sein qu'il entoure de ses mains.
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Le motif de la Vierge allaitant son Fils est rare au XIVe siècle.
Le site Enluminures réunissant les peintures des manuscrits des bibliothèques municipales françaises comporte dans son index un item "Vierge à l'Enfant allaitant", qui propose 15 réponses. Deux d'entre elles sont antérieures à notre verrière. La plus ancienne, de la fin du XIIe siècle, Tours ms 0352 folio 080 est une initiale C ornée du livre 3 de la Théologie systématique de Pierre le Lombard. La Vierge est voilée, nimbée mais non couronnée, elle est assise et son enfant emmaillotée est sur ses genoux.
Le second exemple , Le Mans ms 0691 folio 015, le Juratoire de la chapelle royale de Maulny, représente Louis II d'Anjou agenouillé au pied de la Vierge debout, nimbée, couronnée et voilée, portant son enfant sur le bras droit. Voilà donc une peinture très proche par son sujet (un donateur) et son dessin des panneaux de la baie 207. Mais la datation du XIVe siècle des enluminures du manuscrit ne correspond qu'aux 2 premières miniatures, et celle-ci est datée du début du XVe . Louis II d'Anjou, né en 1377, époux de Yolande d'Aragon, est décédé en 1417.
En conclusion, aucune des réponses du site Enluminures ne peut être intéressante pour des liens d'iconographie de cette verrière.
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L'autre source d'information est le site Mandragore des collections de la BnF. La recherche thématique propose 480 images de Vierge à l'enfant", mais il faut rechercher parmi ces images les "Vierges allaitant" et sélectionner celles antérieures au milieu du XIVe siècle : j'ai peut-être laissé passer quelques manuscrits, mais je retiens :
- latin 11767 f 12, 12e, entre 1102 et 1123, regula s. benedicti corbie,
- Français 9220 folio 3v Verger de soulas 13e
- Latin 3023 f 197v Petrus lombardii, sententiarium libri iv italie, Bologne, 3e quart 13e
- Latin 10438 f 203 breviarium ad usum fratrum praedicatorum vers 1323-1326, Jean Pucelle
- Français 13342 folio 45v Traité sur la messe 1er quart XIVe, dialogue du père et du fils , angleterre, edmond rich (s.), speculum ecclesiae (trad. Anonyme) , 1er quart XIVe
- [Français 162 Bible historiale Paris, milieu ou 3e quart XIVe]
[Et pour mention, quelques manuscrits du XVIe :
latin 10532 f.324 heures de frédéric d'aragon 1501 jean bourdichon
NAL 302 foli 83v heures d'antoine le bon 1533
NAL 392 f 47 horae ad usum rotomagensem heures ango Rouen vers 1515]
Parmi ces manuscrits, l'un retient l'attention, c'est le Bréviaire de Belleville Latin 10438 de Jean Pucelle, puisque tous les auteurs récents ont souligné que cet artiste a exercé une influence certaine sur les maîtres-verriers de Rouen et d'Évreux. Mais cette influence reste générale, sans que ces auteurs ne puissent fournir une enluminure ayant clairement servi de modèles aux vitraux.
C'est dire l'intérêt de cette enluminure du folio 203 du 1er volume (volume d'hiver) du Bréviaire. Il introduit le Sermon sur l'Annonciation de saint Augustin De annunciatione dominica, lectio prima, du premier samedi après l'octave de l'épiphanie. Castissimum beate Marie virginis uterum clausum, ventris cubiculum signatum pudoris cenaculum merito plenissime collaudarem, si messem meterem quam non seminavi.
Devant un groupe de trois personnes, une femme mains jointes est agenouillée devant la Vierge assise, nimbée, couronnée, tournée vers la gauche et présentant son sein gauche à l'enfant qui s'en détourne.
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En cherchant bien, je trouve aussi, dans les Heures de Jeanne de Navarre, enluminées un peu plus tard (1330-1340) par Jean Pucelle, Jean Le Noir et Jean Mahiet, les deux miniatures suivantes :
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Le tympan.
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Dans l'oculus, une tête de la Vierge, couronnée, est entourée de motifs architecturaux formant redents. Les lobes du pentalobe et du trilobe reçoivent des rinceaux de feuillages enroulés (très restaurés).
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Le triforium : baie 107. Les armes d'Évreux et de France (3ème quart XVe).
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UN AUTRE VITRAIL OFFERT PAR RAOUL DE FERRIÈRES VERS 1315.
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Parmi les vitraux déplacés, F. Gatouillat décrit deux panneaux rectangulaire de 0,70 m sur 0,63 m qui sont les premiers éléments d'une donation du chanoine Raoul de Ferrières, provenant d'une des chapelles du déambulatoire et datés vers 1315-1320. Dans un encadrement architectural, le donateur agenouillé sur un coussin rouge est identifié par l'inscription placée à la base de la composition. Le jaune d'argent est employé sur la chevelure et le col. À la différence de la baie 207, sa tête est recouverte d'un capuchon, l'aumusse.
Inscription en haute et étroites lettres gothiques : MISSIRE : DE FERIERES : CHANOINE : DE : CEANS : DONNA CESTE VERRIERE .
Entre le milieu du XIXe siècle et 1939, ces panneaux occupaient la première lancette de la baie 211, que Lebeurier décrivait ainsi :La verrière de la fenêtre 44 contient: 1° «un chanoine à genoux et au-dessous l'inscription: messire raoul de ferieres chanoine de céans donna ceste verrière; 2° la Vierge portant l'enfant Jésus; 3- une grisaille ; 4° S. Denis portant sa tète mitrée et revêtu d'une chasuble d'azur semée de fleurs de lys d'or.
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SOURCES ET LIENS.
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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item
complété par de Burey :
https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false
— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.
—BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;
— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.
— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.
https://artifexinopere.com/?p=17412
— BUREY (comte de), 1897, Le chœur de la cathédrale d'Évreux depuis sa restauration
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475209v.texteImage
— FOSSEY Jules 1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...
— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385
— GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.
—GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.
http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ) et Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07
http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf
— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4
— HEATON (Noël ), 1947-1948,, « The origin and Use of Silver Stain », dans Journal of the British Society of Master Glass-Painters, X/1, , pages 9-16
— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.
https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3
— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental Année 1953 111-4 pp. 317-358
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— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252
— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage
— LEBEURIER (P-F.), 1868, Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868
https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31
— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"
https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70,
Fol. 13. 4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]
— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).
https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain
— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.
https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_
— LILLICH (Meredith Parsons), 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325
https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— LILLICH (Meredith Parsons), 1985, Gothic glaziers : monks, jews, taxpayers, bretons, women, Journal of Glass Studies
Vol. 27 (1985), pp. 72-92
— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental Année 2000 158-2 pp. 89-107
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371
— LAUTIER (Claudine), 2004, Un vitrail parisien à Chartres : la grisaille du chanoine Thierry. Glas, Malerei, Forschung, Internationalen Studien zu Ehren von Rüdiger Becksmann, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin, p. 143-150, 2004.
— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux
http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html
— xxx
http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf
— Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm
https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm
— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2
— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental Année 1990 148-4 pp. 462-464
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3
— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie Année 1992 42-3 pp. 239-257
https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927
: À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, il semble que les verreries de verre plat soufflés en cive se sont développées en Normandie, pour devenir prédominantes à la fin du XIVe et au XVe siècle.
— WHATLING (Stuart), 2010, Narrative art in northern Europe, c. 1140-1330 : a narratological re-appraisal.
http://www.medievalart.org.uk/PhD/Contents.html
http://www.medievalart.org.uk/
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INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.
a) Jean Pucelle :
—Les Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349)
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733
— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h
— Bible de Robert de Billying BnF latin 11935 Décoration achevée en 1327.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447
— Les Heures de Jeanne de Navarre enluminées par Jean Pucelle, Jean Le Noir et Jean Mahiet entre 1330 et 1340..
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r
— Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51
http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299
—Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c
— Influence : Heures à l'usage d'Amiens
http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659
— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle Scriptorium Année 1949 3-2 pp. 211-217
https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230
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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328 par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328, elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.
Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)
La Vierge de Jeanne d'Évreux (69 cm de haut) est une œuvre anonyme réalisée à une date située entre 1324 (date où Jeanne devient reine) et 1339 (date du don inscrite sur le socle), conservée et exposée au musée du Louvre, dans les salles du Trésor de Saint-Denis du département des Objets d'art. Jeanne d'Évreux, reine de France de 1324 à 1328, en a fait don à l'abbaye de Saint-Denis en 1339. Sur un socle soutenu dans les angles par des figurines de lion, Marie tient l'Enfant Jésus. Dans sa main droite, elle tient une fleur de lys, reliquaire qui contenait à l'origine les reliques du lait, des vêtements et des cheveux de la Vierge, tandis que l'Enfant pose sa main sur sa joue.
Sur le socle, des petits piliers ornés des figures de prophètes séparent des plaques d'émaux qui retracent les événements de la vie du Christ sur terre.
Ces influences, qui s'exercent à partir de 1325, incitent à séparer les vitraux d'Évreux du XIVe postérieurs à cette date, de ceux qui lui sont antérieurs.