Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. XVII. La baie 127 (avant 1400) de la nef, une Annonciation offerte par Pierre Beaublé, archidiacre d'Ouche.
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Cet article est le dix-septième et le dernier d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle.
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Je suis guidé par les publications de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.
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Voir :
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Voir aussi :
.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :
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Les vitraux de la baie 15 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 17 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 19 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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L'arbre de Jessé (baie 0) de la cathédrale d'Évreux (1467-1469).
— Sur les fonds damassés outre les articles sur les baies 15, 17 et 19 cités supra :
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La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) II. La Passion.
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Les fonds damassés des vitraux (vers 1417) du chœur de la cathédrale de Quimper.
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Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.
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PRÉSENTATION.
Haute de 8 m et large de 3,80 m, la baie 127, au coté nord de la nef, comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 octolobe, 2 trilobes et des écoinçons. C'est une Annonciation, offerte par Pierre Beaublé lorsqu'il était archidiacre d'Ouche, comme le révèlent les armoiries du tympan.
Les lancettes sont occupées en haut et en bas par des vitreries géométriques peintes comme ailleurs de fleurettes et festons en grisaille et jaune d'argent, frappés de fermaillets en fleur de lys, selon la disposition "en litre", tandis que les motifs figurés colorés sont placé au centre des 2ème et 3ème lancettes : une Annonciation, adorée par le donateur présenté par saint Pierre.
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Description en 1868 par Lebeurier :
"La verrière de la fenêtre 4 3 porte en haut un écusson d'azur, à 3 roues d'or, et à la bordure denticulée de gueules. Les formes 1 et 4 de la fenêtre sont de simples grisailles. La forme 2 représente une vierge et l'ange de l'annonciation à ses pieds. La forme 3, un chanoine à genoux présentant un vitrail à la Vierge, et, derrière lui, S. Pierre, son patron, tenant les clefs. Une inscription placée au-dessous prenait tout le vitrail, mais elle a complètement disparu. "
Voici la description qu'en donne René Dubuc en 1968 in Grodecki (la verrière portait alors le n° 106). Des sous-titres ont été ajoutés.
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1968_num_126_1_4898
"Une intéressante identification vient d'être obtenue en rapprochant le majestueux blason (d'azur à trois roues d'or, à la bordure engrêlée de gueules) qui, dans la nef, orne la rosace au tympan de la verrière 106, d'un sceau apposé sur une quittance de 1393 conservée dans la collection des pièces originales de la Bibliothèque nationale [sceau attaché à une quittance donnée au trésorier du duc d'Orléans le 16 mai 1393 par Pierre Beaublé]. La partie centrale de cette verrière est occupée par deux grands panneaux représentant un chanoine en grand habit de chœur, à genoux, présenté par son patron, saint Pierre, qui offre en son nom un vitrail à la sainte Vierge aux pieds de laquelle s'est agenouillé l'ange de l'Annonciation.
Pierre Beaublé, archidiacre d'Ouche au diocèse d'Évreux.
Il s'agit de messire Pierre Beaublé, alors archidiacre d'Ouche au diocèse d'Évreux après avoir poursuivi ses études de bachelier, puis de docteur es loix à l'Université de Paris, où il fut notamment mêlé de près, entre 1386 et 1388, au long procès soutenu par maître Aymé du Breuil contre le doyen et la Faculté de décret de Paris.
Professeur de droit civil et canonique, conseiller et ambassadeur du roi Charles VI en Italie.
Familier du roi Charles V dont il était devenu le conseiller, il avait déjà été chargé, vers 1385, d'une mission en Hongrie, peut-être pour s'informer de la situation difficile laissée depuis trois ans à la reine Marie par la mort de son père, le glorieux roi Louis le Grand. Il s'était également attaché au duc Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, et avait su gagner la confiance de l'un et de l'autre, qui l'avaient à leur tour nommé leur conseiller. Dès lors, il fut chargé d'importantes missions dans le cadre des visées italiennes qui constituaient à ce moment l'une des préoccupations de la cour de France. En mai 1394, il part en Lombardie pour négocier le rattachement de Savone à la France et, le 30 novembre, il assiste, triomphant, à l'échange des confirmations de la capitulation de la ville. Puis il est envoyé à Gênes dès décembre 1394 pour entamer les pourparlers tendant à la réunion de cette ville à la France. De longues et délicates négociations occupent l'année 1395 et, en mars 1396, le roi Charles VI le charge à nouveau, avec Pierre Fresnel, évêque de Meaux, d'une mission à Gênes, qui devait aboutir à l'accord souhaité. Mais la riche ville italienne peut être de quelque utilité pour les finances obérées du roi de France : le 29 décembre 1396, Charles VI désigne comme ambassadeurs, outre Enguerrand de Luxembourg, comte de Ligny et de Saint-Pol, gouverneur de Gênes pour le roi de France depuis deux mois, l'évêque Pierre Fresnel et maître Pierre Beaublé pour négocier un emprunt de 10.000 florins. Celui-ci est heureusement conclu le 16 mai 1397.
Évêque d'Uzès 1400-1404.
Charles VI, en récompense de sa fructueuse diplomatie, désigne alors son conseiller pour l'évêché d'Uzès, vers 1389, mais sans l'agrément du pape d'Avignon, Benoît XIII, qui, en 1400, au cours d'une audience orageuse, refusera son investiture à celui qui venait, en termes à peine voilés, le sommer d'abdiquer au nom du roi de France. Toutefois, c'est avec le titre d'évêque d'Uzès que Pierre Beaublé assiste aux séances du Parlement et que, le 19 octobre 1403, il est choisi par le duc d'Orléans comme l'un de ses exécuteurs testamentaires.
Évêque de Sées (Orne) 1405-1408.
Quelques mois plus tard, le 16 septembre 1405, Benoît XIII se résigne enfin à le nommer évêque de Séez, pour succéder à Guillaume Langlois, décédé le 13 mai 1404. Le début de l'année 1405 l'avait à nouveau conduit sur les routes d'Italie, où, accompagné entre autres de Nicolas le Dur, qui lui avait succédé à l'archidiaconé d'Ouche, il avait été envoyé au maréchal Boucicaut, devenu gouverneur de Gênes, pour tenter d'apaiser le différend qui avait éclaté avec la République de Venise : le 13 juillet 1405, il ordonnait au maréchal de suspendre toutes les hostilités. Ce fut sans doute sa dernière chevauchée. En janvier 1407, on le retrouve à Séez chargé de la délicate fonction de président de la Chambre des aides ordonnés pour la guerre. Et, le 23 novembre 1407, tombe sous le poignard son protecteur et ami Louis d'Orléans. Sa santé s'affaiblit. Il demeure volontiers en son hôtel de Paris, d'où il se rend plus facilement au Parlement, où il paraîtra encore' le 5 septembre 1408. Mais, dès le 10 mars 1408, son testament est rédigé de sa propre main : il n'oubliera ni ses sœurs ni ses neveux, de l'avenir desquels il se préoccupe avec soin, ni ses familiers ni sa paroisse d'origine, Saint- Amand-en-Puisaye, à laquelle il léguera des ornements pour le service funèbre qu'il y instaure. L'inventaire de ses biens, qui accompagnait le testament, n'a malheureusement pas été conservé ; il devait être assez important si l'on considère les legs qu'il a prévus : manuscrits précieux, vaisselle d'or, vêtements de fourrure, chevaux y figurent en bonne place. Quelques semaines après que sa présence eut été constatée au Parlement, sa vie mouvementée s'achevait, sans qu'on sache exactement à quelle date. En effet, le 30 octobre 1408, Jean III, désigné comme nouvel évêque de Séez, faisait promesse d'obéissance entre les mains de Louis, archevêque de Rouen. Le rôle de Pierre Beaublé est assez important, en cette époque tourmentée, pour mériter quelque attention et sa générosité envers la cathédrale d'Évreux, si meurtrie à l'époque, lui aura valu cette évocation inattendue qu'un prochain travail s'efforcera de préciser."
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Il faut savoir qu'avant le Concordat de 1801, le diocèse d'Évreux était divisé en trois archidiaconés : Évreux, Ouche et Neubourg. Pierre Beaublé, en tant qu'archidiacre d'Ouche, avait une place majeure dans la hiérarchie du diocèse, immédiatement après l'évêque, qui était alors Guillaume IV de Vallan (1388-1400), confesseur du jeune Charles VI.
Puisque le donateur n'est pas peint en habit épiscopal, la verrière est donc contemporaine de cette fonction d'archidiacre, car antérieure à sa nomination à Uzés en 1400.
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Influences du peintre-verrier.
L'influence exercée par les enlumineurs parisiens du tiers du XIVe siècle (Jean Pucelle et Jean Le Noir) a été soulignée pour les verrières du chœur réalisées vers 1325-1340, mais la baie 207, à la toute fin du XIVe siècle, relève d'autres modèles. Le nom qui vient en premier est celui d'André Beauneveu. Et ce dernier a, justement, été influencé par Jean Pucelle par son art des grisailles ; il est l'auteur des enluminures du Psautier de Jean de Berry BnF fr. 13091. En sculpture, nous conservons de cet artiste une Annonciation sculptée, qui mérite notre intérêt car le donateur qui y figure est le duc Louis d'Orléans (Avignon, musée du Petit Palais, provenant du tombeau du cardinal Jean de Lagrange, mort en 1402). Les points communs avec la verrière sont la posture du donateur présenté par un apôtre — mais celle-ci est très stéréotypée—, et surtout celle de l'ange, un genou à terre en "chevalier servant", bras croisés sur la poitrine, regard levé vers la Vierge qui est debout et dont le corps nous fait face.
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Les frères Limbourg débutent alors leur activité (1399-1416). Les Belles Heures du duc de Berry, des frères Herman, Paul et Jean de Limbourg, (1405 1409) comportent une Annonciation au folio 30r.
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010729
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Sur un fond vert dessinant une triple arcade, une importantes niche architecturale claire est animée de deux statuettes d'apôtres tenant un livre.
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La niche est tendue, derrière les personnages, d'une tenture rouge à rinceaux, laissant voir, au dessus d'eux, dans une mise en plomb complexe de verres blancs et de verres bleus, l'architecture d'une chapelle voûtée d'ogive sur clef de voûte, et, sous les voûtains, trois fenêtres vitrées à deux lancettes et tympan.
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L'Ange, entièrement en verre blanc, grisaille et jaune d'argent, est agenouillé devant la Vierge, à qui il présente dans la main droite le phylactère de l'Annonce tandis que la main gauche est posée sur la poitrine, index et majeurs tendus. Il porte une chape à fermail de quadrilobe. Ses cheveux sont bouclés, sans diadème.
Un lys posé dans un vase d'or élève sa tige au centre.
La Vierge, à robe rouge et manteau bleu qui la voile, et à souliers blancs pointus, est montrée de face, mais le visage incliné et tourné vers l'ange. Elle tient un livre dans la main gauche et montre sa surprise par un geste de la main droite. Elle est très peu déhanchée.
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Troisième lancette : saint Pierre présentant Pierre Beaublé.
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On retrouve la même composition à dais orné de deux statuettes d'apôtres, chapelle voûtée d'ogives à trois fenêtres vitrées, et tenture de fond jaune à rinceaux.
Saint Pierre, à manteau rouge, tient la clef de la main gauche et tend vers la Vierge le vitrail offert par son protégé.
Pierre Beaublé, peint en grisaille sur verre blanc, est agenouillé devant la Vierge. Son visage est réaliste, avec un nez busqué, et des cheveux longs et bouclés sur les cotés de la tête.
Il est entièrement couvert d'une grande robe de chœur à manches larges, d'où n'émergent que les rangées de boutons des poignets de la tunique. Nous ne voyons ni l'aumusse ni les chaussures et parements bleus des chanoines donateurs précédemment examinés. Mais François Gatouillat signale que ces panneaux ont été très restaurés.
A Rouen, en la cathédrale Notre-Dame, un vitrail (vers 1340-1350) montre un autre archidiacre, Jean de Nonancourt, enveloppé dans un manteau bleu.
http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_h/cathedrale-nd_rouen.htm
http://www.rouen-histoire.com/Vitraux/Transept_S/Images/Fen36_1.htm
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Les armoiries du tympan.
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SOURCES ET LIENS.
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— Stained-glass windows of Cathédrale Notre-Dame d'Évreux
https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Stained-glass_windows_of_Cath%C3%A9drale_Notre-Dame,_%C3%89vreux?uselang=fr
— BATISSIER, 1849, "Description des vitraux de la cathédrale d'Évreux", Revue de Rouen et de Normandie, volume 17.
https://books.google.fr/books?id=2L5DAAAAYAAJ&dq=%22MARTINUS%22+%22cath%C3%A9drale+d%27%C3%A9vreux%22+vitraux&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— BLUMENSHINE (Gary B. ),1990, Le vitrail du Triomphe de la Vierge d'Evreux et Louis XI. Le patronage artistique des Valois dans la Normandie du 15e siècle, Annales de Normandie Année 1990 40-3-4 pp. 177-214
https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1990_num_40_3_1881
—BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;
— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.
— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.
https://artifexinopere.com/?p=17412
— FOSSEY Jules 1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...
— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385
— GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.
—GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.
http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ) et Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07
http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf
— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.
https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3
— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental Année 1953 111-4 pp. 317-358
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— LEBEURIER (P-F.), 1868, Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868
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https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain
— LILLICH (Meredith Parsons), 1970, The Band Window: A Theory of Origin and Development, Gesta, Vol. 9, No. 1 (1970), pp. 26-33 Published by: The University of Chicago Press on behalf of the International Center of Medieval Art
https://www.academia.edu/35604582/_The_Band_Window_A_Theory_of_Origin_and_Development_
— LAUTIER (Claudine), 2000, Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise, Bulletin Monumental Année 2000 158-2 pp. 89-107
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371
— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux
http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html
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— Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame
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— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2