Les inscriptions lapidaires, la statuaire et les sablières de l'église Saint-Germain de Kerlaz.
Je reprends ici un article du 6 janvier 2012, en le complétant, notamment par la descripttion du porche, et de sa superbe inscription.
Église de Kerlaz, les statues et inscriptions.
Sur cette église, voir aussi :
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- Église Saint-Germain à Kerlaz: La Vierge
- Église Saint-Germain à Kerlaz: des vitraux édifiants. Première partie, Baie 0 et Baie 2
- Église Saint-Germain à Kerlaz: des vitraux édifiants. Deuxième partie.
- Église Saint-Germain à Kerlaz: des vitraux édifiants. Troisième partie.
- Église Saint-Germain à Kerlaz: des vitraux édifiants. Troisième partie.Quatrième partie : Les prêtres réfractaires. Cinquième partie : Henri Le Floch
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Présentation, toponymie.
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Kerlaz est une ancienne trève de Plonévez-Porzay devenue paroisse en 1874, puis commune en 1932. L'origine du toponyme est d'autant plus discutée qu'on ne dispose pas d'attestation avant la forme Kerlaz de 1653, suivie de Kerlas en 1670, Ker-las en 1780 et Kerlas en 1815. La tentation est grande de rapprocher ce nom du nom latin Oppidium Occisionis, le chateau du meurtre (occidio, onis, f. assassinat), mentionnée le 26 juin 1518 dans une délibération écrite en latin (mais traduite du breton en usage) du Général (ou Conseil de Fabrique) de Plonévez-Porzay et d'y voir, comme Abgrall et Peyron en 1915 dans leur Notice du Bulletin diocésain, l'étymologie bretonne kêr-, lieu fortifié et -lazh, le meurtre. Ils reprenaient là les travaux de l'abbé Horellou, qui n'avait pas encore publié son "Kerlaz, son histoire, ses légendes, ses familles nobles" (1920) mais qui signalait que le nom ancien était Treffri, ou Treffriot, et qu'il avait été modifié pour garder la mémoire du jour où, à la suite d'une rixe entre l'équipe de foot (alors nommé la soule, avec un ballon en pierre...) du village du Juch et celle de la future Kerlaz, la saine émulation sportive chère au Baron de Coubertin se transforma en un sanglant pugilat.
"Non non,_ rétorquait le recteur de Plonevez-Porzay, Monsieur Pouchous, autre érudit local, ce n'est pas cela du tout, je vais vous raconter : c'était un dimanche, et voilà que les agents seigneuriaux s'en viennent tondre la laine des pauvres paroissiens et exiger d'eux le versement d'une nouvelle taxe ! Les kerlasiens voient rouge, ils lâchent le goupillon pour le sabre, ou pour la fourche ou le penn bazh, et massacrent les percepteurs indélicats (un dimanche, toud-même !). Monsieur le recteur voit tout-de-suite qu'ils viennent de commettre une grosse boulette, il prend lui-même la bannière dédiée à Sant Jermen et se met à la piétiner et la lacérer, puis il décroche la grande croix en argent, la fracasse contre le sol, la tord sur ses genoux, et réunit ses ouailles dégrisés pour leur déclarer : "on dira à M'sieur l'baron que ses gendarmes nous ont attaqué en pleine procession, qu'ils ont voulu s'emparer de nos reliques et de la bannière de Pardon, et que c'est pour défendre ces biens sacrés que nous avons affronté ses soldats !" Voyant qu'il ne pourrait contester une si sainte version, le seigneur (peut-être Yvon du Quelen, baron du Vieux-Chastel) trouva sage de se contenter d'exiger le versement de son champart, et de son cens et de son droit de moulin, du droit de four, ajouté aux arrérages du droit de pressoir, d'y adjoindre les novales sur les terres mises en friche, et de retrouver une facture impayée de quelques droits d'afforage sur des tonneaux mis en perce à la Saint-Jean et dont les droits de bouchon avaient été négligés. Pourvu qu'on n'oublie pas de lui apporter sa part des bénéfices du Pardon de juillet dernier, et il passait l'éponge. Ah, il ajoutait ceci : désormais, cet endroit se nommerait Kerlaz, et ce nom sinistre persécuterait les toponymistes de tout poil pendant des générations.
Source, cuisinée façon lavieb : http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=36
Mais les linguistes suggèrent qu'il puisse s'agir d'une forme mutée du breton kerglas ( à St Jean-du-Doigt un lieu-dit Kerlaz était noté Kerglas en 1543) qui signifie kêr-, village et -glas, "vert, bleu, gris". Ou bien -laz serait un nom de personne et Kerglaz serait "le village de Laz". Encore une fois, personne ne peut trancher le noeud gordien à défaut de forme attestée ancienne. On se consolera en pensant à la commune de Laz (13,5 km de Pleyben), qui ne parvient pas non plus à résoudre l'énigme de son nom, et qui, de guerre lasse, pense l'attribuer au vieux breton lath-, "baguette, lance", évoquant peut-être une borne ou un menhir.
L'église .
Ce qui est sûr, c'est que l'église est dédiée à Saint Germain, le mérovingien (380-448), qui fut un si dévoué agent impérial et qui participa si bien aux conciliations territoriales entre Francs et Bretons qu'il fut nommé évêque d'Auxerre en mai 418. Certains le croient breton parce qu'il est né en "Armorique", mais il s'agit de l'Armorique gallo-romaine du Ve siècle, qui inclut Auxerre dans les cinq provinces lyonnaises, sénonaises et d'Aquitaine. D'autres croient qu'il évangélisa la Bretagne parce que, en 429, Céléstin Ier l'envoya avec Saint-Loup de Troyes lutter contre l'hérésie pélagique qui sévissait outre-Manche, mais c'est, bien-sûr, de la Grande-Bretagne qu'il s'agit. C'est au cours de ce voyage que, s'arrétant à Nanterre, il décela les saintes dispositions d'une enfant nommée Geneviève, qu'il consacra : elle devint Sainte Geneviève.
Saint Germain est aussi le patron de l'église de Pleyben, de Laz et de Plogastel-Saint-Germain, des chapelles de Plougonven ou de Saint-Martin à Morlaix ou des chapelles du temps jadis à Crozon ou Clohars-Carnoet (René Couffon). Il est fété le 31 juillet. Il appartient à la série des saints exorciseurs et guérisseurs ; à Glomel, devant sa statue, des parents suspendaient leur enfant épileptique par les pieds au dessus des fonts baptismaux. Aucun témoignage de ce type à Kerlaz, tant à l'église qu'à la fontaine de saint Germain, Dour feunteun Sant Germen.
L'église conserve de sa construction au XVIe siècle son porche sud (1572, 1576), son ossuaire d'attache où ont été placés depuis les fonts baptismaux, et le chevet plat. Un arc de triomphe de 1558 donnait accès au cimetière, d'où des pierres tombales de 1539 ont été placées en dallage dans l'église.Au XVIIe, le pignon ouest a été reconstruit en 1620, 1630 et 1635 en l'ornant de colonnes supportant un fronton triangulaires. La chambre des cloches fut construite en 1635, la cloche date de 1644. L'une des deux tourelles d'escalier porte la date de 1677.
http://catholique-quimper.cef.fr/annuaires/patrimoine/K.html
http://www.douarnenez-tourisme.com/fr/bienvenue/dsp/771
I. LES INSCRIPTIONS
Corpus chronologique :
[1541 ?? maîtresse-vitre (détruite) : « L'AN.. M. D XLI. FUST. FAICT. CE PANNEAU ».] non vérifié
1558 : arc de triomphe du cimetière.
1566 : socle de la statue de la Vierge.
1567 : Fonts baptismaux.
1569 : socle de statue de saint Sébastien, blason Quelen/Vieux-Chastel
1572 : porche sud. blason Quelen/Vieux-Chastel.
[1576 : tympan du porche sud] Couffon, non vérifié
1588 : élévation nord
Interruption lors des guerres de la Ligue.
1603 et 1606 : élévation nord
1620 : fronton du portail ouest
1630 : Tour du clocher
1631 : galerie du clocher
1644 : cloche (disparue)
1660 et 1671 : flèche .
1675 : tourelle sud
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A l'extérieur :
1. Au dessus du portail ouest à fronton dans le cartouche supérieur gauche :
M:P : BOCER . P. DE PLONEVE & C
P. BRELIVET. FAB 1620
Horellou a lu : "M. P. BOCER : DE PLONIAFF. Y. LUCAS. F. BRELIVET. FA."
Je propose "Messire P. BOCER, recteur de Plonévez et P. BRELIVET, fabricien, 1620". Le nom des recteurs de Plonévez-Porzay est connu de 1517 à 1538 (Harlé de Quélen) puis en 1644 (Guillaume Vergoz) et à partir de 1657 (Jean Féburier de 1657 à 1665, Jean Corentin Billuart de 1666 à 1700, Charles Pezron de 1755 à 1763 et Mathurin Le Maître à partir de 1764).
BOCER est une forme de BOSSER. Le nom Bosser ou Le Bosser est courant à Plonevez-Porzay, et on peut retrouver par exemple un Guillaume le Bosser né en 1666. Brélivet est un anthroponyme attesté à Kerlaz, et qui figure toujours dans l'annuaire de cette commune.
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2. Sur la face ouest de la tour :
Y (?) LVCAS : F : 1630
Un Bernard Lucas a fait inscrire son nom en 1653 comme fabricien de l'année sur le calvaire du placître de la chapelle Sainte-Anne La Palud, qui dépend comme Kerlaz alors de la paroisse de Plonevez-Porzay. Le nom Lucas, toujours en vigueur à Kerlas, est ainsi attesté à Plonevez ; Sébastien Lucas est signalé à Kerlaz comme décédé avant 1760. Nous trouvons de nombreux Yves Lucas dans la paroisse, mais pas vers 1630.
Horellou décrit "un clocher à flèche élancée, portant la date de 1660, et flanquée de deux tourelles couronnées de pyramides aigües, dont l'une porte la date de 1671."
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Sur le linteau ouest de la chambre des cloches :
M.G. AVAN . RECTEVR .G.QUINIOV.F. 1631
Le seul nom compatible avec -AVAN me semble être PICHAVANT, attesté à Kerlaz et à Plonevez. (Un Jean Pichavant fut recteur de Meilars -Confort en 1691). J'ai bien conscience qu'il est difficile de transformer AVAN en Pichavant. La fontaine Saint-Germain (sur la route de Trezmalaouen) porte l'inscription bien lisible I. AVAN : F 1639 (avec un bel exemple de N rétrograde) : il ne peut donc s'agir d'une erreur. Mais nous apprenons qu'il s'agit du fabricien et non du recteur. Si le V se lit U, nous obtenons AUAN qui ne nous avance pas.
Je veux tenter l'hypothèse de lire KERAZAN, avec la graphie K/AZAN ; mais cela n'aboutit pas. Plus acrobatique, mais plus fructueuse, l'hypothèse K[ER]MAVAN renvoie à une famille dont Tanguy III épousa Aliette de Quelen, dame du Vieux-Chastel.
QUINIOU est un nom toujours en usage à Plonevez-Porzay.
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date de 1671.
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LES CLOCHES.
3. Sur la cloche ouest : "Nommée Marie-Françoise par François Marc et Marie-Anne Guidat--"...
4. Une cloche date de 1903 avec l'inscription S.S LEON XIII pape, Mgr Dubillard évêque de Quimper [1900-1907] , Abbé Charles Salou recteur, Guillaume Le Floch président Corentin Cornic trésorier. Elle a été fondue par Havard à Villedieu. Ornement : 2 coeurs enflammés, ceint de couronne d'épine.
5. L'autre date de 1879.
Une ancienne cloche datait de 1644. Elle portait l'inscription S, GERMAIN . KERLAZ . 1644. LORS . ETOIT . RECTEUR . M'. GUILLAUME . VERGOZ . M- . HENRI . KERSALE. CVRE . E . IEAN . CARADEC. FABRIQUE. Le nom de Guillaume Le Vergoz est également inscrit sur le calvaire de Sainte-Anne-La Palud, paroisse de Plonévez-Porzay dont il fut recteur de 1630 à 1656.
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LE PORCHE SUD : INSCRIPTIONS ET BLASONS.
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6. L'inscription lapidaire (leucogranite) du porche sud et ses blasons.
Cette inscription est remarquable par son esthétique. Elle débute sur la moitié du mur de gauche, et fait retour sur l'angle pour indiquer la date, au dessus de l'ange présentant un blason.
La partie présente sur le mur occidental est sculpté en réserve sur trois blocs de pierre. Sa lecture n'est pas immédiate, d'autant qu'elle débute par le cartouche inférieur et se complète par un petit cartouche au dessus. Surtout, les lettres gothiques de belle taille, aux fûts s'achevant en losange ou en fourche, sont animés d'une liberté plus habituelle sous la plume d'un secrétaire de chancellerie que sous le biseau. L'artisan, après avoir étendu avec insouciance les premières lettres, semble s'être aperçu trop tard qu'il allait manquer de place pour le nom propre, qu'il a collé au deux-points, dont il a bricolé le début CA, avant de reporter la fin DEC au dessus. En outre, il place la ponctuation en plein milieu du nom : "CARA:DEC".
C'est bizarre, mais cela rend l'exploration de ces témoignages du passé passionnante, car on se prend à participer avec empathie aux difficultés du sculpteur. Ah, ce n'est pas son jour. Et je l'entends même jurer ou maugréer (ce qui est presque pareil, me dit madame CNRTL).
Bref, nous finissons par lire : PHILIBERT : CARA : DEC F
Nous nous tournons maintenant tous ensemble vers la droite et nous lisons la date : 1572. Facile !
D'où la transcription "Philibert Caradec, fabricien en 1572", sur laquelle nous pouvons désormais travailler.
Genenanet indique 277 occurrences de ce patronyme à Kerlaz, et 1171 à Douarnenez. Il vient du gallois Craddock.
Ce qui est plus intéressant, c'est que parmi les 6 nobles de Plonévez-Porzay présents à la Montre de Carhaix en 1481 figure Yvon Caradec, "archer en pal", et Henri Caradec, "en pal". La famille n'apparaît plus lors de la Montre de Quimper en 1562.
D'autre part, la cloche de 1644 portait l'inscription suivante : S, GERMAIN . KERLAZ . 1644. LORS . ETOIT . RECTEUR . M'. GUILLAUME . VERGOZ . M- . HENRI . KERSALE. CVRE . E . IEAN . CARADEC. FABRIQUE . Jean Caradec était donc fabrique ou fabricien en 1644. Cette fonction était confiée aux membres les plus aisés ou les plus notables d'une paroisse ou d'une trève.
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L'ange au blason sous la date de 1572.
Ce blason est muet. Il l'est peut-être depuis l'origine, faisant pendant à l'ange de droite.
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Vue générale de la porte intérieure.
C'est une porte moulurée, en plein cintre encadrée de pilastre et sommée d'une accolade à feuilles et fleurons. L'aisselle de l'accolade porte un visage en masque.
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Ange présentant le blason de Quelen-Vieux-Castel.
L'ange aux ailes éployées et à la tunique plissée présente un blason mi-parti .
En 1 (c'est à dire dans la moitié gauche), les armoiries de Quelen, qui sont burelé de dix pièces d'argent et de gueules.
En 2, les armoiries de Vieux-Chastel qui sont, et c'est amusant, presque semblable à trois fasces (ou burelles) accompagnées d'hermines 4, 3, 2, 1.
Il faudrait reprendre cette photo à lumière frisante pour vérifier la présence des hermines ou mouchetures, que je devine en partie haute. J'ai décrit les armoiries de Jehan du Vieux-Chastel, abbé de Landévennec, ici :
Nous savons qu'en 1300, Geoffroy était seigneur du Vieux-Chastel. Son fils, Guillaume du Vieux-Chastel épousa, en 1335, Pleuzou de Quintin, fille de Geffroy II, sir de Quintin, et leur fille Aliette du Vieux-Chastel épousa en 1372 Yvon (Eon) de Quélen, gouverneur de Carhaix. Puis viennent Conan IV et Typhaine Quelennec, puis Yvon II et Jeanne La Jeune du Chastel, puis Olivier (v1440-1521) et Marie de Berrien, puis Jean de Quelen (1490-1547) et Jeanne de Troguindy, puis René et Marie du Bot. Leur fils Pierre (dont les dates correspondent à celle de 1572 qui nous concerne), décéda en 1586 sans descendance. La branche aînée des Quélen, baron de Vieux-Chastel, a fini à leur fille Renée de Quélen, dame du Vieux-Chastel, qui épousa, vers 1590, Claude de Lannion, Sgr de Quinipilly. Pierre de Lannion, leur fils, prend le titre de baron de Vieux-Chastel ainsi que ses successeurs.
En conclusion, ce serait ici le blason affirmant, en 1572, les droits prééminenciers de la famille de Quelen-du Vieux-Chastel, du vivant de Pierre de Quelen.
Il correspond, en inversant les parti, à cette schématisation proposée par Michel Mauguin :
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LES INSCRIPTIONS INTÉRIEURES.
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7. Socle de la statue de Saint Sébastien : armoiries Quelen/Vieux-Chastel 1569.
La date de 1569 entourent dans un entrelacs les armoiries déjà découvertes sous le porche avec la date de 1572. C'est sans doute un ré-emploi. Là encore, un nouvel examen avec un éclairage adapté révélerait peut-être les hermines des Vieux-Chastel.
Quoiqu'il en soit, cela avance de 3 ans la date de construction de l'église.
En 1569, c'est le règne de Charles IX (1560-1574) qui a alors dix-neuf ans. Les guerres de religion aboutiront au massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572). Puis viendront, de 1588 à 1598, les guerres de la Ligue en Bretagne, et les pillages de la Fontenelle, installé à l'île Tristan toute proche de Kerlaz.
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8. Sur le sol devant cette statue : 1539 : la date la plus précoce de toute l'église ? Elle proviendrait d'une dalle funéraire du cimetière réemployée comme pavement . Mais selon Horellou, "Lors du dallage de l'église, du temps de M. Latreille, on dut transporter du cimetière de Plonévez-Porzay un grand nombre de vieilles pierres, tombales qu'on utilisa comme dalles à Kerlaz."
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9. Sur le mur intérieur nord de la nef :
IA : BRILIVET : FA 1603
Horellou a lu : "SEB. CAUNAN 1606. JEAN, BRELIVET. F. 1603"
Ce Jacques BRILIVET fabricien en 1603 renvoie au BRELIVET fabricien en 1620 et dont le nom est inscrit sur la tour.
Dans l'histoire de la construction de l'église, que ces inscriptions nous racontent, il y eut une première période en 1569-1572 et même 1588, puis une interruption liée aux violences de la Ligue, puis une reprise entre 1603 et 1620.
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10. Sur le même mur : une très belle inscription cachée par l'art saint-sulpicien, et par l'absence d'éclairage adéquat pour la mettre en valeur. Pourtant on voit les deux registres séparés par une barre, les lettres gothiques qui, au lieu d'être régulières, s'harmonisent avec le cadre, un beau R et un superbe H en onciale dont la hampe revient sous la ligne. Ici ce serait G.BOVRCH.1588 . Actuellement, c'est la forme Le Bourch qui est attestée à Plonevez-Porzay (annuaire Pages Blanches 2011).
La graphie ressemble à celle de l'inscription du porche sud qui porte PHILIBERT CARADEC F; 1572 .
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11. Sur le mur du bas-coté nord ont été ré-employées des pierres portant les inscriptions :
H. COBNAN en onciale, hormis le N central. Elle est lue de façon avisée "H. CONNAN" dans le Nouveau Répertoire de René Couffon et Alfred Le Bars. Le patronyme Cobnan n'est pas attesté, mais le premier N a la forme des lettres b ou h .
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13. Les fonts baptismaux ont été placés dans l'ancien ossuaire d'attache. On lit tout autour de la cuve :LMVcLXVII. MOR : AVTRET : FAB , c'est-à-dire 1567 MOR : AUTRET : Fabricien. A comparer avec la date 1569 en chiffres arabes du socle de St Sébastien, et avec la graphie de la date LMVccLXVI (1566) du socle de la Vierge.
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14. Un bénitier : 1779 Y G dans un placard en creux, sur une cuve ornée de denticules et posée sur un fragment de colonne réemployé.
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II. LES STATUES :
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1°) Saint Germain :
Statue en granit polychrome du XVIe-XVIIe située à gauche du choeur dans une niche en bois du XVIIe (?) siècle. Inscription non déchiffrée sur le socle. Le commentaire des Monuments Historiques lors de l'enquête 1978 indique, sous la référence 29001214 que c'est l'oeuvre du même atelier que la Vierge qui lui fait face à droite du Choeur dans une niche analogue et avance une datation du XVIe assortie d'un point d'interrogation.
La niche associe, sur un beau travail de restauration de la menuiserie, des éléments classiques comme les colonnes cannelées à la base peinte en faux-marbre et les chapiteaux corinthiens, avec des rinceaux qui se rejoignent en encadrant des armoiries épiscopales stylisées. Il subsiste un pot à feu, symbole de charité qui voisine avec un décor floral.
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Le saint est représenté comme il se doit en évêque, bénissant de la main droite, tenant la crosse à gauche, coiffé de la mitre, revêtu d'une lourde chasuble à orfroi, portant l'étole au dessus d'une tunicelle et d'une soutane ou d'une robe violette.
Les deux fanons de la mitre, à frangés bouillon de cannetille or, encadrent le cou comme les barbes d'une coiffe bretonne.
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Il apparaît que la hampe de la crosse épiscopale est tenue par l'intermédiaire d'un linge. C'est le sudarium, parfois fixé à la hampe par un crochet aménagé par les motifs ornementaux . Il figure sur les armoiries des abbés et des prélats inférieurs aux évêques, qui ne portaient pas de gants initialement. Ce voile, autrement nommé velum ou panisellus, servait à éviter de toucher le bois ou le métal précieux avec des mains moites.
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Les gants épiscopaux ou chirothèques sont parfaitement représentés, avec l'anneau épiscopal (où un chrisme est ébauché) qui se porte au dessus, le motif doré en quatre-feuille sur le dos du gant, et le gland qui s'oppose aux plis de l'évasement sur le poignet. Mais quelque-chose ne va pas : un anneau épiscopal se porte à la main droite, et toujours sur l'annulaire alors que ce carré doré est placé sur les majeurs des deux mains. J'ai déjà noté cela à Plogonnec sur la statue de St Thurien Église de Plogonnec : statues et bannières. Les premiers chrétiens portaient de nombreux anneaux, ornés de symboles christiques comme le poisson, la nef, et les dignitaires reprenaient l'usage romain des annuli sigillarii ou annuli signatarii pour frapper de leur sceau leurs documents : Clovis en confère le droit aux évêques, et saint Augustin fait allusion à cet usage. Les docteurs médiévaux portaient un anneau au pouce droit pour témoigner de leur doctorat.
L'anneau épiscopal est remis à l'évêque lors de sa consécration en signe de l'étroite alliance qu'il contracte avec l'Église comme un époux. Mais autrefois il ne pouvait le porter à l'annulaire droit que lorsqu'il célébrait la messe, et ils le plaçaient au pouce le reste du temps. Aucun autre écclesiastique ne peut porter un anneau, du moins durant la messe. (Abbé André, cours de droit canon, article "anneau", 1860).
Puisqu'il était porté au dessus du gant, il pouvait glisser, et il était parfois assuré par un deuxième anneau de sécurité.
Dans l'église de Cast, une statue de Saint évêque montre également le sudarium, et une main gauche portant une bague sur le majeur et sur l'auriculaire.
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2°) St Even :
Selon Wikipédia, qui sait tout, Saint Even ou Ewen n'est autre que Saint Ouen, plus simplement nommé Dadon mais néanmoins chancelier ou référendaire (garde du sceau) du roi Dagobert et donc collègue de l'orfèvre Éligius, dit Saint-Éloi.
Mais selon Monsieur Pouchous, le recteur de Plonevez-Porzay de 1832 à 1885 après avoir été celui de Rumengol, an aotrou person, ce Saint Even serait un ermite né à Quimper de parents nobles qui le chassèrent de leur manoir néobreton tant ils n'en pouvaient plus de le voir, à seize ans, réciter le chapelet au lieu d'aller jouer à la soule avec les autres, faire pénitence du samedi au jeudi en plus du vendredi réglementaire, donner aux mendiants l'argenterie armoriée familiale plutôt que de mettre le couvert, et regarder tristement sa mère en se signant lorsqu'elle allait danser. Maman lui donna son argent de poche et Papa le jeta dehors. Bien-sûr, Even commença par s'agenouiller pour se recommander à Notre-Dame et à Saint Corentin, puis chercha si bien qu'il trouva une famille éplorée pour distribuer ses économies, et le coeur et la bourse légère, il s'enfonça dans la forêt de Nevet (celle de Locronan) pour y camper et faire des feux de bois. Et selon les termes de M. Pouchous " il vécut saintement dans son ermitage, il y mourut vénéré des voisins" et cette vie exemplaire lui valu, non seulement une statue à Kerlaz, mais une chapelle à son nom, et son pardon le troisième dimanche de septembre. (voir Abgrall & Peyron, Notice, Bdha 1915, p. 17).
Indépendamment de cette tradition auriculaire précieusement recueillie par l'abbé, on peut aussi noter que Saint Even est le patron de la paroisse de Ploéven, Plou-Even, paroisse dont dépendait Kerlaz avant la création de celle de Plonevez-Porzay.
Dans les profondeurs de Koad-Nevet, ancien nemeton gaulois où tout baigne dans une mystérieuse ambiance druidique et sacrée se trouve la fontaine de saint Even, Feunteun Sant-Even, dont les eaux sont, c'est la moindre des choses, miraculeuses.
D'ailleurs, cette statue vient directement de la chapelle Saint-Even, tombée en ruine dans le bois de Nevet : c'est tout-à-fait lui, en habit monastique avec son bourdon de pélerin avec lequel il arpentait landes et taillis, garennes (Ar Waremm) et marais, empruntant hent-ar-Spern et hent-ar-Louarn, hent-ar-Maro et hent-ar-Kreiz, hent-ar-Stankou et hent-plas-ar-Lochou, tous ces chemins de Koad-Nevet.(http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/69fichier.pdf) .
Elle est estimée datée du XVII-XVIIIe par les Monuments historiques, qui signalent une inscription de restauration à l'arrière : MARC F. 1885.
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3°) St Sébastien : (placé sur le socle daté 1569)
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... que les chanoines J.M. Abgrall et P. Peyron intitulèrent Ecce Homo pour un motif inexplicable, puisque les plaies sont celles des flèches du martyr de Saint Sébastien. A leur décharge, reconnaissons qu'il est inhabituel que les jambes du saint ne soient pas entravées et liées sur la colonne (aux allures de palmier) où les mains sont nouées, et encore plus inhabituel que l'éphèbe apollinien porte la barbe. J'ai pourtant un doute puisque les Monuments Historiques y ont vu aussi en 1994 (ref PM 29000385) un Christ de Pitié ! J'examine comme un médecin légiste les onze ou douze plaies sanguinolentes, elles sont punctiformes, arrondies, elles ne peuvent correspondre à une flagellation par fouet (fut-il muni de boules de plomb) ou par branches d'épineux, et sont celles crées par la sagittation. Enfin, aucune couronne d'épine n'est présente.
Mais (rien n'est simple) les mêmes services MH classent sous la référence IM29001220 avec une notice rédigée par Jean-Pierre Ducouret un Saint-Sébastien statue en bois repeint daté "limite 16e-17e siècle (?)" de 140 cm avec la "mention du classement : s'agirait-il du Christ de Pitié, statue en bois de 1569 ?" dont la taille était de 131cm.
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4°) Saint Michel terrassant le dragon : XVIe siècle.
Certainement l'une des belles pièces de l'église, cette statue en bois peint de 1,08 m représente le chef des milices célestes brandissant son épée de feu et tenant de la main gauche la balance avec laquelle il pèsera nos âmes le jour fatal des ultimes bilans. (Un sortilège du Malin a rendu cette balance invisible).
Cheveux longs à la mode du début XVIe, les lèvres peintes, il porte le manteau rouge à galon d'or qui le caractérise et dont il montre la doublure blanche à fleurs, au dessus de la courte armure Renaissance. N'étant pas expert, je ne m'aventurerai pas à décrire la tunique bleu-métal portant le christogramme IHS sans savoir s'il ne s'agit pas d'une brigandine, ce pourpoint de cuir recouvert de lames de métal superposées en tuiles et d'une finition extérieure en cuir, en velours ou en soie que tant de seigneurs bretons portent lors des Montres. Les canons d'avant-bras, les cubitières ou les genouillères rivetées sont peints de la même couleur métallique, alors que les cuissots, les grèves et solerets semblent remplacées par des chausses et des bas très ajustés sur de courtes chaussures. Les bandes dorées pourraient être damasquinées, ou seulement brodées.
Autour de la taille, une pièce protégeant bassin et trochanters réunit braconnière et tassettes en une petite jupette bien seyante.
Mais bien-sûr, la star involontaire est cet espèce de dobermann mâtiné de Pluto qui fait office de dragon et que son maître chatouille du pied, non sans provoquer moult aboiements et gémissements de plaisir.
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5°) Groupe de la crucifixion : la Vierge.
Cette statue en bois de la Vierge fait partie d'une Crucifixion dont les trois éléments, vierge, crucifix et saint Jean, ont été séparés.
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6°) Groupe de la crucifixion : Saint Jean.
Il indique qu'il est Jean l'évangéliste en tenant le livre de son évangile. D'habitude le manteau bleu est réservé à la Vierge et lui porte un manteau rouge, mais cette couleur est placée ici en doublure interne. Il est imberbe, comme tout Jean l'évangéliste qui se respecte, et comme c'était la mode à la fin du XVe avec la coiffure page et l'association menton rasé-cheveux longs qui allait s'inverser vers 1520. Le cheveu est taillé court sur le front en une curieuse épilation des golfes temporaux formant une pointe, avant de libérer les mèches bouclées.
La robe boutonnée comme une soutane est bordée en bas et aux manches de fourrure.
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III. Les sablières et les blochets.
Elles valent à elles seules le détour, d'autant qu'elles ont été parfaitement restaurées en même temps sans-doute que le beau lambris de recouvrement de la charpente. Là, pas de boitier élécrique gris, pas de cables munis de cavaliers, pas de projecteurs mal placés, du beau travail. Ces sculptures de chêne datent de la deuxiéme moitié du XVIe siècle et sont donc contemporaines des différentes inscriptions et statues que nous avons vu.
A la croisée du transept, quatre personnages vêtus de bleus contemplent le choeur. Le fait qu'ils soient barbus, sauf un (Jean) me fait penser aux quatre évangélistes.
Cet apôtre (?) semble singer par une frise de visages qui font les acrobates entre des angelots.
Le personnage suivant subit la même dérision de voir son portrait démultiplié par un écho visuel semblable aux éclats capricants d'un vaste rire.
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Ici, c'est une figure ailée aux pommettes saillantes, chevelue, couronnée de feuilles, les mains jointes, à mi-chemin entre un chérubin et une renommée;
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Le mystère et l'étrangeté, qui sont les charmes des sablières de nos chapelles, s'accentuent face à cette sorte de rébus où un cuir ou un drap est présenté à droite par une femme dépoitraillée comme une Bacchante et à gauche par une ange : deux mains, deux pieds, un cœur C'est un cartouche à cuir découpé des Cinq plaies du Christ, comme ceux réalisés par le Maître de Pleyben à Pleyben, ou Sainte-Marie-du Ménez-Hom. On retrouve d'ailleurs, de ce Maître, la façon de faire tenir le coin du cartouche par un ange plein d'allant, comme celui de droite.
Mais là encore, le visage de la femme et celui de l'ange reprennent par ricochet ironique les traits du personnage qui se tient debout.
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Et que dire de ce visage coiffé d'un chapeau rond et que deux animaux écailleux encadrent ?
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SOURCES ET LIENS.
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— COUFFON (René), 1988.
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/KERLAZ.pdf
En forme de croix latine, elle comprend une nef irrégulière de trois travées avec bas-côtés séparée par un arc diaphragme d'un transept spacieux, et un choeur peu profond accosté de deux sacristies. Le porche ouvre directement sur la nef, réduisant le bas-côté sud à une seule travée. Elle date des XVIè et XVIIè siècles. Le chevet plat est percé d'une fenêtre dont le remplage est semblable à celui de la fenêtre du transept de Pont-Croix. En 1880, elle contenait encore quatre panneaux d'une verrière datée 1541.
Le vaisseau est du type à nef obscure. Les grandes arcades ont des archivoltes très gauches pénétrant directement dans les piliers. Le mur nord de la nef porte les inscriptions : "IA. BRELIVET. F. 1603" et "G. BOVRCH. 1588". Des sablières sculptées et des blochets subsistent dans le choeur et dans le transept. Le porche porte l'inscription en lettres gothiques : "PHILIBERT. CARA. /DEC. F." (mur latéral), la date 1572 (à gauche de la porte) et celle de 1576 (tympan). Le portail ouest à fronton porte l'inscription : "M. P. BOCER. P. DE/ PLONEVE & C/P. BRELIVET. FAB. 1620".
La tour, datée à l'ouest "Y. LVCAS. F. 1630", est flanquée de deux tourelles d'escalier et porte une flèche très élancée (1671 ou 1675 sur le pan sud). Sur le linteau ouest de la chambre des cloches, inscription :"M. G. AVAN. RECTEVR. G. QVINIOV. F. 1631." ; "IAN. DOARE. F. 1675" sur la tourelle sud ; "H. CONNAN" et "H. LORANS. F" sur le mur du bas-côté nord (pierres remployées)
Mobilier : Mobilier de style néo-gothique, fin du XIXe siècle : maître-autel, chaire transformée en ambon, un confessionnal, stalles. Un second confessionnal du début du XIXe siècle. Fonts baptismaux en granit (C.), dans l'ancien ossuaire d'attache ; inscription : "L. MVcLXVII. MOR. AVTRET. FAB". Bénitier de pierre portant l'inscription : "1779. Y. G.". Statues - en pierre polychrome : dans des niches en bois polychrome ornées de pilastres, saint Germain évêque, XVIe siècle (C.), et Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Tréguron, datée "L. MVccLXVI (GV) IDAL. FABRI..." sur la console (C.) ; - en bois polychrome : groupe de la Crucifixion (le crucifix est séparé de la Vierge et de saint Jean), saint Sébastien, sans lien avec la date de 1569 sur la console (C.), saint Michel terrassant le dragon, XVIe siècle (C.), saint Even ; - en bois naturel : Vierge de la Médaille miraculeuse, vers 1950 ; - en plâtre peint : groupe de la Sainte Famille. Vitraux de l'atelier Léglise, 1917-1918 : Education de la Vierge, prédication du père Maunoir à Kerlaz, saints locaux et, dans les trois fenêtres du baptistère, épisodes de la persécution religieuse sous la Révolution. Orfèvrerie : Calice et patène en argent, il aurait appartenu à J.C. Billouart (1660-1679).
Cloche de 1644, elle porte l'inscription : "S. GERMAIN. KERLAZ. 1644. LORS. ESTOIT. RECTEVR. Mre. GVILLAVME. VERGOS. Mre. HENRI. KSALE. CVRE. E. IEAN. CARADEC. FABRIQVE.".
Trois dalles funéraires remployées dans le pavé de l'église : sur l'une, date de 1539, - sur une autre, l'inscription : "NOBLE/ MI. IOSE/PH COR/ENTIN/ BILLOVA(RT)/ 1679", et, sur la troisième : "1731/ MISSIRE/ IEAN/ LE BOT/ CVRE." (Ces pierres proviendraient de l’église ou du cimetière de Plonévez).
* L'arc de triomphe du cimetière porte la date de 1558 (C.) ; dans des niches, statues en pierre de saint Yves et de saint Germain. La croix du cimetière est aussi datée : "HIEROSME LE CARO. F. 1645" (C.). Fontaine Saint-Germain, sur la route de Trezmalaouen ; sur le fronton, "1639. I. AVAN. F." ; statue en granit du saint.
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— ABGRALL (Jean-Marie), 1915, B.D.H.A. 1915 : Notice sur Kerlaz
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7985bcf61d3df7aee5988d08dd5558ee.pdf
— ABGRALL (Jean-Marie) Inscriptions gravées et sculptées sur les églises du Finistère.
KERLAZ. A l'interieur du porche: .. ;PHILlBERT. Aux fonts baptismaux : L : MVc LXVII : MaR AUTRET· FAB. Sur le mur- nord: H : conNAN " Y . KERSALE ', ,F . H . LORENS' F. Croix du cimetiere : H[EROSME' LE . CAROF . 1645. Arc de lriomphe : 1558.
— HORELLOU (abbé) v.1920 : Kerlaz, son histoire, ses légendes, ses familles nobles (Brest, vers 1920)
http://infobretagne.com/kerlaz-eglise.htm
L'église de Kerlaz, sous le vocable de Saint-Germain-l'Auxerrois, a été construite à différentes reprises, à en juger d'après les différentes dates qu'on lit sur les murs. Elle est assez grande, mais irrégulière. Quoique d'ordre assez modeste, elle présente, dit M. le chanoine Abgrall, un caractère de noblesse et de distinction, surtout pour ce qui est de l'extérieur. Le portail ouest est surmonté d'un clocher à flèche élancée, portant la date de 1660, et flanquée de deux tourelles couronnées de pyramides aigües, dont l'une porte la date de 1671. Ces dates semblent en désaccord avec la physionomie gothique de tout cet ensemble, mais elles doivent cependant être vraies, car les profils de certaines moulures et des bandeaux horizontaux concordent avec le style de cette époque. La hauteur totale du clocher est de 40 mètres. La flèche est postérieure de plusieurs années à la base, sur laquelle on lit les dates de 1620 et 1630. Outre ces dates, le clocher porte diverses inscriptions. Au-dessus de la porte principale on lit : M. P. BOCER : DE PLONIAFF. Y. LUCAS. F. BRELIVET. FA. Les ouvriers de M. Gassis ont rendu plusieurs de ces inscriptions illisibles en voulant les rajeunir. Le clocher possédait jusqu'au rectorat de M. Salou une ancienne cloche portant l'inscription suivante : « 1644 : S. GERMAIN P. P. N. LORS ETAIT RECTEUR GUILLAUME VERGOZ ET HENRI KERSALE, CURE. J. CARADEC. F. ». Cette cloche était fêlée depuis longtemps et sa voix n'était guère harmonieuse ; malgré cela, la population était restée très attaché à cette relique de l'ancien temps, et lorsqu'il fut question de la remplacer, M. Salou, alors recteur de la paroisse, rencontra une opposition très sérieuse ; mais on se consola bien vite lorsqu'on entendit le nouveau carillon jeter aux quatre coins de la paroisse ses notes argentines et harmonieuses.
Sur la facade midi, fait saillie un porche qui est absolument dans la note gothique de la première moitié du XVIème siècle. A l'intérieur du porche, de chaque côté de la porte d'entrée de l'église, on voit des écussons portant les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel. Sur le mur Ouest, à gauche quand on entre sous le porche, on lit le nom de PHILIBERT CARADEC. F. 1572.
Entre ce porche et l'angle de la façade ouest, était autrefois un petit ossuaire ajouré de deux baies moulurées, à cintres surbaissés. M. Latreille a transformé cet ossuaire en une élégante petite chapelle où se trouvent aujourd'hui les fonts baptismaux.
A l'intérieur de l'église, sur le mur nord, on lit : SEB. CAUNAN 1606. JEAN, BRELIVET. F. 1603 et plus loin la date de 1588.
L'église est pourvue d'un mobilier neuf, datant du temps de M. Latreille. Le maître-autel, les deux autels latéraux, la balustrade, la chaire à prêcher et le nouveau confessionnal sont en châtaignier sculpté et verni.
Les statues vénérées dans l'église sont saint Germain l'Auxerrois, patron de la paroisse, et Notre-Dame de Tréguron, qui est invoquée surtout par les mères et les nourrices qui ont besoin de lait pour leurs nourrissons. Outre ces deux grandes statues, on voit encore sur la façade Est, du côté de l'Epître, les statues de Jeanne d'Arc, de la Sainte-Famille, groupe bizarre et de mauvais goût, de saint Even et de saint Sébastien, que quelques-uns ont pris pour un Ecce Homo. Cette dernière porte sur son socle un écusson avec les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel.
Sur la même façade, du côté de l'Evangile, on voit les statues du Sacré-Cœur, de saint Jean-Baptiste, de saint Michel terrassant un dragon, cette dernière provenant de la chapelle de Saint-Michel en Plonévez-Porzay. Plus loin, sur le mur nord, se trouve une autre statue très ancienne, ne portant pas de nom. On dit qu'elle est venue de la chapelle de Saint-Even.
On voyait, aussi autrefois, adossé au pilier midi, un groupe en pierre, très curieux et très primitif, représentant saint Hervé, le chanteur aveugle, guidé par son petit compagnon Guic'haran, qui conduit un loup en le menaçant d'un fouet armé de gros nœuds. Ce groupe provenait ide la chapelle de Saint-Mailhouarn, à Lesvren (Plonévez-Porzay). M. le chanoine Abgrall déplore à juste titre sa disparition de l'église de Kerlaz. Sous prétexte que c'était une œuvre de style un peu barbare, on a cédé, pour une destination profane, cette statue qui avait été vénérée pendant quatre siècles par les paroissiens de Kerlaz. En attendant sa rétrocession et sa réinstallation à la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter, le R. P. Le Floch a eu la bonne et pieuse pensée de la reproduire aussi fidèlement que posible dans un des nouveaux vitraux.
La fenêtre absidale contenait autrefois, une maitresse-vitre qui a disparu. Elle était composée des sujets suivants : 1°) Couronnement d'épines ; 2° Notre Seigneur en croix entre deux larrons ; 3°) Descente de croix ; 4°) saint Jean-Baptiste présentant un chanoine donateur, avec un écusson portant « d'azur à trois poissons d'argent ». Au bas se trouvait cette inscription : « L'AN.. M. D XLI. FUST. FAICT. CE PANNEAU ». Le nouveau vitrail reproduit toutes ces scènes, à l'exception de la dernière.
Au milieu de la nef, en face de la chaire à prêcher, se trouvent deux pierres tombales qui pourraient faire croire au visiteur non averti qu'il y a là deux sépultures. La première porte l'inscription : « Jean Le Bot, curé de Kerlaz » ; la seconde : « Corentin Billova, etc. ». Le reste est illisible. D'après les renseignements fournis par M. l'abbé Briand, recteur de Plomeur, ce Corentin Billova est né à « Maner ar Goff », en Plomeur. Il fut pendant quelques années recteur de sa paroisse natale, d'où il fut transféré à Plonévez-Porzay, le 2 février 1666, et où il mourut le 11 juin 1700. La présence de cette pierre tombale à Kerlaz a fait croire à plusieurs que M. Billova y a été enterré. C'est une erreur. Cette pierre provient du cimetière de Plonévez-Porzay. Lors du dallage de l'église, du temps de M. Latreille, on dut transporter du cimetière de Plonévez-Porzay un grand nombre de vieilles pierres, tombales qu'on utilisa comme dalles à Kerlaz. La pierre tombale de M. Billova, qui méritait assurément un meilleur sort, se trouva du nombre. C'est ce qui explique sa présence à Kerlaz ; mais il ne faut pas en conclure autre chose, et croire, par exemple, que M. Billova, a été enterré à Kerlaz. L'autre pierre tombale vient du cimetière de Kerlaz, du tombeau de M. Le Bot, ancien curé de la trève.
Cimetière de Kerlaz.
Le cimetière de Kerlaz n'offre rien de particulier à signaler. C'est le vieux cimetière de campagne assis à l'ombre de l'église paroissiale. Kerlaz, quoique trève de Plonévez-Porzay, possédait de temps immémorial le privilège d'enterrer tous ceux qui mourraient dans la trève. Un petit arc de triomphe de tournure Renaissance, portant la date de 1558, donne entrée dans le cimetière. Deux niches renfermant deux anciennes statues en bois encadrent la porte d'entrée appelée « An or varo ». A l'angle sud se trouve un calvaire décapité. Au milieu du cimetière s'élève un autre calvaire d'une tournure plus artistique portant la date de 1645, avec, cette inscription : « HIERONYME CARO : F. ». Autrefois, dit M. Pouchous, on exposait les Reliques à toutes les foires de Pouldavid, sur la pierre qui est au-dessus de cette inscription, et qui était appelée pour cette raison : « Aoter ar Relegou », l'autel des Reliques. Au-dessous des pieds du Christ, il y a un écusson rongé par le temps, avec les armes de Lezarscoët. Le grand vitrail du transept Sud représente le P. Maunoir, debout sur les marches du Calvaire, prêchant aux paroisiens de Kerlaz la grande mission de 1658.
- Ass. Bret : Congrès de Douarnenez, 1965
— Dilasser (Maurice) : Locronan et sa région (Paris, 1979).
— Site de la Mairie :