Les vitraux du XVIe siècle de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux (35). I. La maîtresse-vitre (1539-1541) de la Crucifixion et de l'Extase de Marie-Madeleine.
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Voir sur cette église :
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N.B : la version en allemand de l'encyclopédie Wikipedia consacre un article et 4 photos à ce vitrail, dans le cadre de sa catégorie "Vitraux du département d'Ille-et-Vilaine". Mais la description de référence est celle de Gatouillat et Hérold 2005.
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LA MAÎTRESSE-VITRE OU BAIE 0 (Gilles de la Croix-Vallée, 1539-1541).
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Cette verrière d'axe haute de 6,40 m de haut et 3,70m de large comporte 5 lancettes et un tympan de 11 ajours.
Elle a succédé à une première verrière, peut-être contemporaine de la construction du chœur avant le milieu du XVe siècle, et qui avait été restaurée entre 1516 et 1518 par Thomas Faverie, peintre verrier de Vitré.
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La verrière actuelle résulte d'une donation à la collégiale par Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine, qui, après ou en même temps qu'ils dotaient l'église de 54 stalles, et avant d'y commander vers 1551 leur tombeau dans le chœur, commandèrent un ensemble de verrières. Les comptes de fabrique de 1539-1541 font connaître le versement d'une quarantaine de livres en trois paiements à l'ymagier, painctre et vitrier Guillequin, que Gatouillat et Hérold identifient comme étant Gilles de la Croix-Vallée, installé à Vitré, et également actif à Louvigné-de-Bais (Transfiguration et Résurrection) pour les mêmes donateurs. La participation du chapitre à la commande de verrières entre 1538 et 1550 est attestée par les comptes de la fabrique : Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, série 1 G 456. H. COUZY, « Collégiale La Madeleine… » p. 69. Guyon Collin, associé de Gilles de la Croix-Vallée à Louvigné, reçut d'ailleurs vingt sol à Champeaux en 1545 pour des travaux non identifiés.
Jusqu'à leur destruction pendant la Révolution, les armes des donateurs et de leurs ascendants se voyaient sur les lancettes latérales au dessus de leur portraits, comme le rapporte le maître vitrier Collin, de Vitré, dans un procès verbal de 1716 établi pour la prise de possession de la seigneurie d'Espinay. Elle était disposée sur trois registres et sous les armes pleines d'Espinay, répétées, figuraient celles de Simon II , grand chambellan de Bretagne et de Marguerite de Chateaubriand (vivant vers 1430), de Guy Ier et d'Ysabeau Gouyon (fin du XVe), de Richard marié en 1435 à Béatrice de Montauban, et enfin celles des donateurs.
En 1880, un atelier a réalisé les ornements placés dans les lancettes latérales tout en conservant les parties originales qui subsistaient après la destruction des armoiries.
Entre 1908 et 1913, l'atelier parisien d' Emmanuel et Charles Tournel restaurèrent l'ensemble des fenêtres de l'église. Plus récemment est intervenu Hubert de Sainte-Marie, entre
Elle a été restaurée en 2016 par l'atelier Helmbold de Corps-Nuds (35) avec doublage de protection de la verrière, Olivier Weets étant architecte en chef des Monuments historiques.
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La verrière est dissimulée, dans sa partie basse et centrale, par une grande statue dont il est très difficile de se dégager pour observer la scène, pourtant capitale dans l'ancienne collégiale de la Madeleine, de l'Extase de Marie-Madeleine à Sainte-Baume, un thème précieux par sa rareté.
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LES POINTS FORTS.
1. Un nouvel exemple du mécénat de Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine (les stalles après 1530, leur tombeau après 1551), représentés en donateurs.
2. l'Extase de Marie-Madeleine, sujet iconographique rare, très précoce en peinture, et unique sans doute en vitrail. Un dossier y sera consacré en annexe.
3. Une grande Crucifixion centrale sur trois lancettes, disposition en rupture avec l'art des vitraux mais qui apparaît en même temps en Finistère dans ce deuxième quart du XVIe siècle.
4. Au tympan, une Trinité Souffrante au centre du chœur des anges en cercles colorés.
5. Dans les lancettes périphériques, deux panneaux de la Première Renaissance bretonne avec les monogrammes G & L des donateurs reliés par des lacs d'amour (comme sur leur tombeau et les boiseries de la porte de sacristie).
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LE TYMPAN
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Cet ensemble, bien conservé malgré quelques pièces remplacées, montre dans la mouchette sommitale la Trinité souffrante. Celle-ci domine une série de sept cercles concentriques d'anges orants, successivement blanc et or, rouge, bleu, vert, orangé et bleu.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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L'élément sommital est une Compassion du Père : Dieu le Père, barbu, couronné, assis sur un trône devant un drap d'honneur bleu damassé, vêtu d'un manteau rouge sur une tunique bleue, est accompagné par la colombe de l'Esprit, posée sur son épaule droite.
Il tient sur ses genoux le Fils, déposé de la Croix, dans un suaire, dans la posture commune aux Pietà.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le premier cercle est jaune, avec les anges (verre gravé) en blanc, mains jointes ou bras croisés.
Le deuxième cercle est rouge, le troisième est bleu, et les anges y tournoient, allongés dans le sens du cercle : ils y sont peints à la grisaille.
Cette représentation évoque fortement la manière propre à l'atelier tourangeau de Jean Fouquet et ses successeurs, où les anges sont peints en camaieu d'or sur le fond bleu, rouge, etc. Plusieurs exemples peuvent être trouvés en ligne, comme La Toussaint des Heures d'Etienne Chevalier par Jean Fouquet (aujourd'hui à Chantilly).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d%27heures_d%27%C3%89tienne_Chevalier#/media/Fichier:La_Trinit%C3%A9_et_tous_les_saints.jpg
Un autre exemple est celui-ci :
Maître du retable Beaussant de la cathédrale d'Angers (vers 1480-1490), Le Louvre:
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-du-retable-beaussant_la-trinite_rehauts-d-or_parchemin_peinture-sur-papier-2ace0e2a-6217-4884-9f0f-6bdade1a2b73
Mais on peut trouver ces légions d'anges en nuées concentriques ici même, à Champeaux, sur la verrière de la Pentecôte, réalisé vers 1529 et attribué à Jean Adrien.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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L'ensemble coloré en arc en ciel fonctionne comme un tourbillon lumineux aspirant le regard, et peut-être l'âme, certes vers la souffrance d'un père, mais, par cette expérience, vers le divin.
J'aurais dû terminer par ce tympan, puisque cette Trinité souffrante est placée au dessus de la Crucifixion.
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Chaque cercle s'élargit obligatoirement, et dans le dernier, en bleu, les anges ne sont plus alignés en rang ou en bancs, mais réunis par groupes de trois à six, tournés vers le centre.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LES LANCETTES.
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LE REGISTRE INFÉRIEUR : EXTASE DE MARIE-MADELEINE À LA SAINTE-BAUME, CONTEMPLÉE PAR GUY D'ESPINAY ET LOUISE DE GOULAINE.
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Tout le registre inférieur est réuni sous un élément architectural formé essentiellement d'une longue architrave en faux marbre rythmé d'anges tenant des guirlandes. Au centre, le massif de la Sainte-Baume atteint par son sommet — pour ce qu'on peut en voir derrière la statue — cette architecture.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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1°) Les donateurs.
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a) Louise de Goulaine à gauche.
Il manque la partie inférieure.
Louise de Goulaine, épouse de Guy III d'Espinay depuis 1528, et veuve en 1551, et qui décéda le 8 février 1568 à Champeaux où elle fut inhumée. Elle figure ici sous un haut dais de velours vert à glands d'or et tenant son livre de prières, et (a priori) agenouillée.
Le dais ressemble à des baldaquin avec un ciel de lit (détail d'un pan retroussé et suspendu dans une poche).
Elle est accompagnée par un abbé portant l'habit franciscain, et par une femme jeune vêtue d'un manteau bleu à fermail, et portant un vase ; cette dernière semble jeter un coup d'œil en passant. Ils ne sont pas nimbés. Les visages sont restaurés. À la différence des solides conventions régissant les figures de donation des vitraux du XVIe, ou, pour ce couple, de la baie 4 (v.1540) de Louvigné-les-Bais — où Louise est présentée par saint Louis —, ces personnages ne sont pas des saints patrons présentant les seigneurs, mais ils semblent s'intégrer dans la scène centrale. Il n'y a pas de coupure entre la scène de donation et la scène sacrée, qui sont réunis par le même ciel et le même portique. Comment les identifier ? Il est peu probable que Louise de Goulaine soit figurée avec son confesseur, par exemple, et sa suivante.
Une hypothèse plus complexe peut se rapporter à la légende de Marie-Madeleine, à son iconographie, et à celle de Marie l'Egyptienne (qui s'y fond) dans laquelle c'est un prêtre ou abbé qui assiste miraculeusement au transport de la sainte par les anges. On peut penser aussi à Jean Cassien, abbé de Saint-Victor, ou à un abbé cassianiste (Jean Cassien aurait découvert les restes de sainte Madeleine et en aurait confié les reliques à la communauté de Cassianistes qu'il avait fondé au Ve siècle à Saint-Maximin. Les tombeaux de Marie-Madeleine et de saint Maximin ont été redécouverts au XIIIe siècle.
Louise de Goulaine ou Guy III d'Espinay se sont-ils rendus en pèlerinage à Sainte-Baume ? Cela n'est pas relaté, mais ces proches de la cour royale ou leurs parents (Guy II fut échanson d'Anne de Bretagne, et Christophe de Goulaine fut gentilhomme ordinaire de la chambre de Louis XII et François Ier) ont pu y accompagner les rois et reines.
En 1503, Anne de Bretagne alla à Sainte-Baume et fit modifier la chasse contenant le crâne de Marie-Madeleine pour la montrer soulevée par quatre anges, par dévotion pour la légende du Transport angélique de la sainte.
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En 1516, François Ier se rendit à Sainte-Baume accompagnée de Claude de France, de Louise de Savoie, de Marguerite de Navarre, et d'un grand nombre de seigneurs.
En 1533, Eléonore d'Autriche effectua le pèlerinage à Sainte-Baume. Henri II et François II renouvelèrent les privilèges des moines de Saint-Maximin.
[notons aussi que le dominicain espagnol Vincent Ferrier mort le 5 avril 1419 à Vannes (Bretagne), très apprécié à la cour ducale de Bretagne et qui avait prêché cette province, a consacré son sermon de 1407 à Marie-Madeleine , disant qu’à l’heure des vêpres, les anges élevaient Madeleine en chantant : « Dans son trésor, le roi a placé la drachme perdue ; la pierre précieuse, tirée de la fange, étincelle au soleil radieux. » Un autre saint, Bernardin de Sienne, a décrit les sept délices des élévations de Madeleine.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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La donatrice est vêtue d'une robe de drap rouge à encolure carrée et à manches rapportées courtes, à taillades, au dessus d'une chemise fine à col court et frisé.
Un collier en or est sculpté de deux motifs, le croissant et le losange.
Sa coiffure est une coiffe rouge, au dessus d'un premier bonnet à bordure dorée perlée, et d'un voile translucide (en lin ?) également perlé. Cette coiffure correspond à la "coiffe bretonne" mise à la mode par Anne de Bretagne et qui superpose le béguin, le "ruban" ou second bonnet, et le "chaperon", le plus souvent noir.
https://annedebeaujeu.fr/index.php/2019/09/10/reconstitution-dune-coiffe-noble-1490-1520/
Anne de Bretagne et plus encore Claude de France, fille d'Anne de Bretagne et reine de 1515 à 1524 (donc avant la réalisation de ce vitrail) portait une coiffe repoussée en arrière et dévoilant la chevelure temporale, divisée par une frange.
La date présumée de ce vitrail, en 1539, correspond au règne de François Ier et d'Eléonore de Habsbourg, reine de 1530 à 1547. Le portrait de la reine en 1529 montre l'encolure carré, les taillades ou crevés (apparus vers 1525), et une coiffe encore plus repoussée en arrière et devenant plus discrète. Le portrait conservé à Chantilly (RMN) date de 1530.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89l%C3%A9onore_de_Habsbourg#/media/Fichier:Joos_van_Cleve_003.jpg
https://www.photo.rmn.fr/archive/06-510701-2C6NU0BMN6LY.html
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La comparaison avec les portraits présumés de Louise de Goulaine sculptés sur les boiseries des stalles (entre 1528 et 1550) est intéressante (ils accompagnent ses armoiries), mais doit tenir compte des licences de l'artiste qui idéalise son modèle et le conforme aux médaillons italiens faisant référence.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le donateur Guy III d'Espinay.
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Le seigneur d'Espinay est ici mains jointes, probablement agenouillé, et tourné vers la scène centrale qu'il fixe. Il est barbu, asse jeune, et vêtu d'un pourpoint orangé.
Derrière lui, une jeune femme coiffée d'un voile tient un vase (Sainte Marie-Madeleine ???), devant un homme blond. Aucun d'eux n'est nimbé.
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Comparaison avec la baie 4 — restituée — de Louvigné-de-Bais (1540) :
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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L'EXTASE DE MARIE-MADELEINE.
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Cette scène qui occupe le registre inférieur des trois lancettes centrales ne peut se découvrir que panneau par panneau en se déplaçant à droite et à gauche de la fâcheuse statue.
Si nous pouvions l'observer du haut d'un échafaudage, nous verrions la sainte allongée sur le coté mais en appui sur le coude droit, la tête levée, les yeux ouverts, le buste nu (seulement couvert par les longs cheveux blonds qui sont un de ses attributs) et le bas du corps couvert par un manteau ou une couverture rouge bordeaux. Elle tient un livre dans sa main droite, indiquant que sa lecture vient de lui inspirer une vision céleste. La main gauche réunit quelques mèches de cheveux pour cacher partiellement sa poitrine.
Elle est entourée d'une quantité d'anges, dont certains la soutiennent et la soulèvent à la tête et aux pieds, tandis que d'autres, en duo ou trio, entonnent des cantiques. Ils portent des manteaux et des robes colorées, parfois damassés, avec quelques manches à crevés témoignant de la mode Renaissance. Les expressions des visages des chanteurs sont vivantes et bien observées. Quelques angelots nus se mêlent à l'assemblée.
Le regard de la sainte est dirigé vers une scène en troisième lancette (la plus cachée) où se voit, dans une grotte à proximité d'une masure, sa propre lévitation, debout, enveloppée dans un manteau rouge, soulevée par six anges.
Un amas de rochers (grisaille et jaune d'argent) forment la grotte du massif de la Sainte-Baume, où, selon la Légende Dorée chap. 45, Marie-Madeleine s'est retirée en ermite après avoir débarquée avec son frère Lazare et sa sœur Marthe aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle y mène alors une vie solitaire de pénitence (c'est une ancienne pécheresse) et de contemplation.
Voici le texte de Jacques de Voragine (XIIIe siècle), dans la traduction et adaptation de Teodor de Wyzewa en 1910 :
"Cependant Sainte Marie-Madeleine, désireuse de contempler les choses célestes, se retira dans une grotte de la montagne, que lui avait préparée la main des anges, et pendant trente ans elle y resta à l’insu de tous. Il n’y avait là ni cours d’eau, ni herbe, ni arbre ; ce qui signifiait que Jésus voulait nourrir la sainte des seuls mets célestes, sans lui accorder aucun des plaisirs terrestres. Mais, tous les jours, les anges l’élevaient dans les airs, où pendant une heure, elle entendait leur musique ; après quoi, rassasiée de ce repas délicieux, elle redescendait dans sa grotte, sans avoir le moindre besoin d’aliments corporels.
Or, certain prêtre, voulant mener une vie solitaire, s’était aménagé une cellule à douze stades de la grotte de Madeleine. Et, un jour le Seigneur lui ouvrit les yeux, de telle sorte qu’il vit les anges entrer dans la grotte, prendre la sainte, la soulever dans les airs et la ramener à terre une heure après. Sur quoi le prêtre, afin de mieux constater la réalité de sa vision, se mit à courir vers l’endroit où elle lui était apparue ; mais, lorsqu’il fut arrivé à une portée de pierre de cet endroit, tous ses membres furent paralysés ; il en retrouvait l’usage pour s’en éloigner, mais, dès qu’il voulait se rapprocher, ses jambes lui refusaient leur service. Il comprit alors qu’il y avait là un mystère sacré, supérieur à l’expérience humaine. Et, invoquant le Christ, il s’écria : « Je t’en adjure par le Seigneur ! Si tu es une personne humaine, toi qui habites cette grotte, réponds-moi et dis-moi la vérité ! Et, après qu’il eut répété trois fois cette adjuration, Sainte Marie-Madeleine lui répondit : « Approche-toi davantage, et tu sauras tout ce que tu désires savoir ! ». Puis, lorsque la grâce du ciel eut permis au prêtre de faire encore quelques pas en avant, la sainte lui dit : « Te souviens-tu d’avoir lu, dans l’évangile, l’histoire de Marie, cette fameuse pécheresse qui lava les pieds du Sauveur, les essuya de ses cheveux, et obtint le pardon de tous ses péchés ? ». Et le prêtre : « Oui, je m’en souviens ; et, depuis trente ans déjà, notre sainte Eglise célèbre ce souvenir ». Alors la sainte : « Je suis cette pécheresse. Depuis trente ans, je vis ici à l’insu de tous ; et tous les jours, les anges m’emmènent au ciel, où j’ai le bonheur d’entendre de mes propres oreilles les chants de la troupe céleste. Or, voici que le moment est prochain où je dois quitter cette terre pour toujours. Va donc trouver l’évêque Maximin, et dis-lui que, le jour de Pâques, dès qu’il sera levé, il se rende dans son oratoire : il m’y trouvera, amenée par les anges ». Et le prêtre, pendant qu’elle lui parlait, ne la voyait pas, mais il entendait une voix de suavité angélique.
Il courut aussitôt vers saint Maximin, à qui il rendit compte de qu’il avait vu et entendu, et, le dimanche suivant, à la première heure du matin, le saint évêque, entrât dans son oratoire, aperçut Marie-Madeleine encore entourée des anges qui l’avaient amenée. Elle était élevée à deux coudées de terre, les mains étendues. Et, comme Saint Maximin avait peur d’approcher, elle lui dit : « Père, ne fuis pas ta fille ! ». Et Maximin raconte lui-même, dans ses écrits, que le visage de la sainte, accoutumé à une longue vision des anges, était devenu si radieux, qu’on aurait pu plus facilement regarder en face les rayons du soleil que ceux de ce visage. Alors l’évêque, ayant rassemblé son clergé, donna à Sainte Marie-Madeleine le corps et le sang du Seigneur ; et, aussitôt qu’elle eut reçu la communion, son corps s’affaissa devant l’autel et son âme s’envola vers le Seigneur. Et telle était l’odeur de sa sainteté, que, pendant sept jours, l’oratoire en fut parfumé. Saint Maximin fit ensevelir en grande pompe le corps de la sainte, et demanda à être lui-même enterré près d’elle, après sa mort."
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L'analyse de ce texte, et de ceux qui en sont la source, montre qu'il y a plusieurs scènes :
- durant sa retraite de 30 ans près d'Aix-en-Provence dans une grotte du massif de Sainte-Baume [sainte grotte en provençal], Madeleine est transportée sept fois par jours (heures canoniales) par les anges au sommet de la montagne, où elle entend le concert angélique de louanges. Il y a donc un transport angélique et une audition spirituelle. Ce sommet, nommé "Saint-Pilon"
-Un prêtre du voisinage, dans un rêve, a la vision par un tiers de ce transport angélique de Madeleine. La sainte lui révèle son identité.
-Saint Maximin, l'un des 72 disciples de Jésus et premier évêque d'Aix, assiste à une lévitation de Madeleine entourée d'anges.
-Huit jours avant sa mort, sa sœur Marthe entendit le chœur des anges qui emportaient l' âme de Marie-Madeleine au Ciel (Légende Dorée Chap. 104).
Je trouve la relation de ce récit dans la Légende dorée traduite par Jean de Vignay et copiée en 1404 (BnF fr. 414 , au folio 206r et suivants, dans une version en moyen français bien plus savoureuse et émouvante.
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La scène peinte à Champeaux montre bien le transport par les anges (Madeleine est soulevée et portée), ainsi que le concert spirituel, et la lévitation reportée en hauteur et en plus petit comme un autre temps du récit.
On trouvera en annexe une discussion qui montre que cette "Extase de Marie-Madeleine" est rarement peinte avant cette peinture de Champeaux. Je la trouve sur 2 enluminures (XIV et XVe siècle), sur un panneau d'Aix-la-Chapelle) de la fin du XVe, et sur une gravure de Cranac'h en 1506. Je n'en ai trouvé aucun exemple en peinture sur verre avant la période moderne. L'intérêt exceptionnel de ce thème justifierait de plus amples investigations.
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N.B : voir les belles photos de Stéphane Mahot sur Flickr, qui donnent un meilleur aperçu de cette scène.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Vue partielle de la partie gauche.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Vue partielle de la partie droite.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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La lévitation de la sainte .
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Deux anges en adoration sur des nuages.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le concert angélique.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LE REGISTRE SUPÉRIEUR. LA CRUCIFIXION (lancettes B, C et D).
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J'ai présenté ces grandes Crucifixions qui font leur apparition dans le vitrail breton au second quart du XVIe siècle ici :
http://www.lavieb-aile.com/2020/08/la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-guimiliau.html
Elle prend place ici sous trois dais à angelots tenant des guirlandes.
Bien que d'un style différent des Crucifixions finistériennes issues de l'atelier quimpérois, elle en reprend les éléments principaux (qui se retrouvent d'ailleurs dans les enluminures et peintures).
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Au centre, le Christ en croix, dont le sang est recueilli dans des calices par trois anges hématophores. Les jets de sang sont rendus par des verres rouges très minces et longs, ce qui souligne l'importance de leur représentation à une époque où la dévotion du Précieux Sang est grande. Elle est d'autant plus grande à la collégiale de La Madeleine que le grand modèle de cette dévotion est Marie-Madeleine, toujours figurée au pied de la croix qu'elle étreint, contemplant l'écoulement qui rejoint les pieds sanguinolents, et la terre.
La même dévotion s'exprime par le détail très visible ici (sur la lancette de gauche) de Longin, qui transperce le flanc droit du Christ :nous le voyons mettre la main devant ses yeux, rappelant la légende par laquelle, atteint par le sang ruisselant le long de la lance, il fut guéri d'un trouble de la vue.
On remarquera que la croix est un tronc écoté, reprenant la symbolique de la croix-arbre.
En dessous du Christ, et du ciel hérissé de lances et d'étendards rouges à aigle bicéphale noirs, la foule associe les soldats, un centurion sur son cheval et les dignitaires Juifs, ou Pharisiens.
Marie-Madeleine est richement coiffée et vêtue, et témoigne par son élégance, et sa compassion parfois éplorée de la tradition iconographique qui va de plus en plus céder la place au personnage de la Madeleine pénitente et retirée presque nue à Sainte-Baume, ou de la Madeleine méditant sur la Mort.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le Bon larron est ici montré crucifié, mais et pieds cloutés (et non bras liés sur la traverse et jambes liées ou fléchies, en Finistère). Il a rendu l'âme, qu'un ange emporte vers les Cieux.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Autre détail, outre la hallebarde, celui d'un homme monté sur une échelle. Juste en dessous, Longin la main droite sur les yeux.
En dessous, Jean et deux Saintes Femmes (Marie-Salomé ou Marie-Jacobé) soutiennent Marie en pâmoison. Mais on s'étonne que Jean soit ici barbu.
La Sainte Femme qui est au premier plan pourrait, par son élégance, être aussi Marie-Madeleine ; quoiqu'il en soit, son habillement et sa coiffe se rapprochent de ceux de Louise de Goulaine.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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En lancette D, l'âme du Mauvais Larron est emportée par un diable.
Sous la croix, un cavalier très expressif, bouche ouverte, l'index levé vers le Christ, est le Bon Centenier qui s'esclame Vere Filius Dei erat iste, "celui-ci était vraiment le Fils de Dieu".
Sa barbe, sa toque de velours rouge orné d'un médaillon d'or, sa veste damassée d'or et aux manches à crevés en font un portrait des nobles cavaliers sous François Ier .
Au sol, l'inévitable chien blanc (ici plutôt caramel), rarement omis de ces Crucifixions.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LES PANNEAUX LATÉRAUX : LE CHIFFRE DES DONATEURS.
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Parmi les panneaux latéraux, deux sont d'origine et portent les initiales G et L reliées par des lacs d'amour. Le G de Guy et le L de Louise sont ainsi reliées sur le tombeau des époux à gauche du chœur (Delespine 1551) ou sur les boiseries encadrant la porte de la chapelle sud, associées à leurs armoiries.
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LES TÊTES DE LANCETTE.
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Il est possible de reconnaître dans des édicules à colonnes, coquilles et putti un roi et deux prophètes (Enoch et Élie selon Brune 1846) .
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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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ICONOGRAPHIE DE L'EXTASE DE MARIE-MADELEINE.
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A. Enluminure.
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— BnF latin 757 f. 343vMissale et horae ad usum Fratrum Minorum. 1301-1400 origine italienne
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8470209d/f690.item
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— Arsenal ms 661 Res f. 153v (détail). Scènes de la légende provençale de Marie Madeleine Évangéliaire à l’usage d’Amiens 1489-1490 Parchemin enluminé, 182 feuillets Paris, BnF, Bibliothèque de l’Arsenal Evangeliarium cum notis (Amiens). [Évangéliaire à l'usage d'Amiens. Musique notée. Les Ms-661 et 662 sont appariés]. Meister des Dresdner Gebetbuches. Enlumineur. Date d'édition : 1475-1505 .
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550092747/f312.item
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B. Gravures.
— Lucas Cranach l'Ancien , 1506, gravure sur bois:
http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/calmeil-extase-extrait-de-encyclographie-des-sciences-medicales-repertoire-general-de-ces-sciences-au-xixe-siecle-london-tome-13-exe-fur-1837-pp-12-14
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C. Peinture de chevalet.
— Élévation de Marie Madeleine par les anges : panneau peint à l'huile sur bois, fin du XV, musée Suermondt-Ludwig, Aix-la-Chapelle (Allemagne)
http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Charles-II-d-Anjou-a-Marie-Madeleine
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— Le Caravage, en 1606. Diverses copies.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Madeleine_en_extase#/media/Fichier:Mary_magdalene_caravaggio.jpg
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— Francesco del Cairo
http://www.artnet.com/artists/francesco-del-cairo/lextase-de-sainte-marie-madeleine-entour%C3%A9e-danges-UKKdux_M-Je6vnJ_MZSpgw2
— Rubens en 1618-1620, Beaux-arts de Lille
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Marie-Madeleine_en_extase_(Rubens)#/media/Fichier:Lille_Pdba_rubens_marie_madeleine.JPG
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— Simon Vouet v. 1640
https://utpictura18.univ-amu.fr/GenerateurNotice.php?numnotice=A4450
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- Sources scripturaires et bibliographie.
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—JACQUES DE VORAGINE, La Légende dorée / Jacques de Voragine ; traduction de J.-B. M. Roze chronologie et introduction par le Révérend Père Hervé Savon Jacques de Voragine1228?-1298; Roze, Jean-Baptiste-Marie <1810-1899> ; Savon, Hervé
—GAZAY (Joseph) 1939, Étude sur les légendes de sainte Marie-Madelaine et de Joseph d'Arimathie
Annales du Midi Année 1939 51-201 pp. 5-36
—DUSCHENE (L. )1893, La légende de Sainte Marie-Madeleine Annales du Midi Année 1893 5-17 pp. 1-33
https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1893_num_5_17_3094
« Mais d’une riens li grieve fort / Et mout en a grant desconfort, / Que il ne sot ne o ne non / A dire coument ele ot non » (v. 1165-1168, ibid., p. 520).
— https://www.saintsdeprovence.com/les-textes/vie-de-marie-madeleine/
— http://www.saintsdeprovence.com/wp-content/uploads/2013/10/vie-Marie-madeleine.gif
— https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_du_Saint-Pilon
— PINTO-MATHIEU (Elisabeth), 1992,Marie-Madeleine dans la littérature du Moyen Age, thèse en 1992. :Sainte Marie-Madeleine dans la littérature latine et vernaculaire du Moyen Âge, sous la direction d'Alain Michel et Michel Zink (Paris-IV).
https://books.google.fr/books?id=uxE2XmpHrcYC&pg=PA35&dq=%22saint+vincent+ferrier%22+%22marie-madeleine%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjlmOPJtpXsAhXQzoUKHeJTByoQ6AEwAHoECAUQAg#v=onepage&q=%22saint%20vincent%20ferrier%22%20%22marie-madeleine%22&f=false
— BAZIN, (René) , 1927.
https://www.biblisem.net/etudes/bazisain.htm
— ORTENBERG (Veronica), 1992,Le culte de sainte Marie Madeleine dans l'Angleterre anglo-saxonne. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 104, n°1. 1992. pp. 13-35;
—FAILLON É.-M. 1848, Monuments inédits sur l'apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence, et sur les autres apôtres de cette contrée, saint Lazare, saint Maximin, sainte Marthe, les saintes Maries Jacobé et Salomé, publiés par M. l'abbé Migne, 2 tomes, Paris, 1848, xlviii p. + 1558 col. + 1668 col.
https://archive.org/stream/monumentsindits00failgoog#page/n8/mode/2up
https://archive.org/stream/monumentsindits00failgoog#page/n48/mode/2up/search/anges
— Marie Madeleine, la passion révélée, exposition 2017 monastère de Brou, dossier de presse
https://presse.monuments-nationaux.fr/view/pdf/1665641
—L'Evangélisation de la Provence
http://www.spiritualite-chretienne.com/provence/evangelisation.html
http://www.spiritualite-chretienne.com/provence/sainte-baume.html
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LA PROXIMITÉ AVEC SAINTE MARIE L'EGYPTIENNE OBSERVÉE EN LÉVITATION PAR L'ERMITE ZOSIME.
"Certains auteurs se sont demandé si Marie-Madeleine et Marie l'Égyptienne n'étaient pas une seule et même personne, et si La vie érémitique de Marie Madeleine (récit du ixe siècle) n'était pas directement inspirée de celle de la pénitente du désert, eu égard aux nombreux points communs que l'on retrouve dans leur hagiographie :
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Elles portent le même prénom ;
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Elles sont toutes les deux pécheresses repenties ;
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Elles se sont toutes deux retirées au désert (à la Sainte Baume pour Marie Madeleine) durant trente ans ;
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Toutes deux ont reçu la communion des mains d'un ermite ;
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Leur représentation iconographique est très semblable : nudité, longs cheveux en guise de vêtement.
Mais d'autres détails comme les trois pains, le visage émacié sont propres à Marie l'Égyptienne souvent représentée comme une vieille femme (tableaux de Ribera)."
Il faut ajouter que dans les deux cas, un prêtre ou l'ermite Zosime est le spectateur de l'élévation de la sainte par les anges., puis celle-ci lui révèle son identité.
—Ludmilla Evdokimova, La version « X » de la Vie de sainte Marie l'Égyptienne. Entre la prose et le vers : du style sublime au style moyen Romania Année 2000 471-472 pp. 431-448
https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_2000_num_118_471_1537
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— Dans la Légende dorée traduite par Jean de Vignay et copiée en 1404 (BnF fr. 414 ),le chapitre consacré à sainte Marie l'Egyptienne, relate au folio 121r cette lévitation. La sainte apparait soulevée de terre devant les yeux du moine Zosimas.
— La même scène est illustrée dans le Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay, manuscrit vers 1370-1380 BnF NAF 15942 f. 89v
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55000813g/f818.image
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84496928/f186.image
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Voir aussi le le Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay manuscrit de 1332-1335, Arsenal ms 5080 f .406v,
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LIENS ET SOURCES.
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— BOESPFLUG (François), 2006, La Trinité en théologie et dans l'art à la fin du Moyen-Âge( 1400-1460).Presses universitaires de Strasbourg
https://books.openedition.org/pus/12732?lang=fr
—COUFFON (René), 1969, « La collégiale de Champeaux. Contribution à l’étude de la première Renaissance en Bretagne » dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, tome XCVIII, 1969, pp. 15-49 .
— COUZY (H), 1968, Collégiale La Madeleine de Champeaux, Congrès archéologique de France, 126e session, Haute-Bretagne, p.60-73
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , impr. 2005
—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3]
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf
—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1904, "Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château", Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, Volumes 31 à 32 page 385-
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k453834v/f383.image.r=champeaux
— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-
https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf
— MAHOT (Stéphane), dossier photo sur Flickr
https://www.flickr.com/photos/29248605@N07/sets/72157718992961092/
—MOIREZ (Denise), 1975, Vitraux de Champeaux et de Louvigné-de-Bais, Mémoires de la SHAB
https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f461a0de8f9e7.95056646/1975_14.pdf
— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276
https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html
— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX
https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/
— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux
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