Les vitraux du XVIe siècle de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux (35). III. La baie 1 ou verrière de sainte Barbe (Gilles de la Croix-Vallée ?, vers 1540)
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Voir sur cette église :
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Voir sur sainte Barbe :
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— Pour une présentation détaillée de la Légende de Sainte Barbe :
— Pour le culte de sainte Barbe contre la foudre, voir :
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Foudre et clocher : iconographie de Sainte Barbe ; une inscription en breton à Pleyber-Christ.
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Église Saint-Thurien à Plogonnec II : Une inscription du tonnerre !
— Statues de sainte Barbe : elles sont innombrables.
— Vitraux de la Vie de sainte Barbe :
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Église de la Ferrière (22) 3 baies de 1546
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La verrière des saints Pierre, Yves et Barbe à Pont-Audemer.
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Les vitraux de l'église de Moncontour. II. La baie 5 de la Vie de sainte Barbe (1538).
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PRÉSENTATION.
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Cette baie éclaire, par son coté est, la chapelle nord ou chapelle Sainte-Barbe, qui a été sous le nom de Chapelle Saint-Julien, la première chapelle des seigneurs d'Espinay (avant la construction en 1594 d'une chapelle sud). Comme la jeune Claude d'Espinay (+ 1554) y possède son tombeau, elle fut parfois nommée Chapelle Saint-Claude, et on a longtemps pensé (cf. Guillotin de Courson) que sa verrière représentait la vie de sainte Claude.
Cette chapelle a été fondée vers 1490 par Guy Ier d'Espinay, qui, selon Du Paz (Généalogie de Bretagne p. 296), "l'a fist dédiée à Monsieur Sainct Juslien dédiée à saint Julien et y fit fonder une messe chacun jour de la semaine et doit être chantée par les enfants du chœur, et voulut y estre enterrée avec sa compagne épouse.".
"Il fit son testament le 2 septembre 1494 et mourut le 2 mai 1501, étant au service du roi ; son corps fut porté à Champeaux, selon ses dernières volontés. Quant à sa femme, Isabeau de Goyon, fille du seigneur de Matignon, nous ignorons l'époque de sa mort, mais elle dut reposer auprès de son mari, et l'on voyait encore au XVIIème siècle leur tombeau, qui a disparu depuis. C'est vraisemblablement dans cette même chapelle, et près de son aïeul, que fut inhumé en 1522 Guy II, seigneur d'Espinay, fils d'Henri d'Espinay et de Catherine d'Estouteville : « Ledit sire d'Espinay fit testament le 5e de juin, l'an 1522, par lequel il ordonna son corps estre inhumé en l'église de Champeaux et porté en terre par six de ses mestaiers, à chacun desquels il donna deux aulnes et demie de drap noir pour faire une robe, et aussi une mine de bled seigle » (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, 299). Le tombeau de Guy II n'existe plus aujourd'hui. Mais auprès de l'autel de cette chapelle est un autre monument funéraire : c'est celui que Charles d'Espinay, alors chantre de Rennes et abbé de Saint-Gildas-des-Bois, plus tard évêque de Dol, fit élever à la mémoire de sa soeur, Claude d'Espinay." (Guillotin de Corson, in Revue de Bretagne)
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Cette verrière fragmentaire de sainte Barbe est composée d'une seule lancette de 2,35 mètres de haut et 1,20 mètre de large. Elle résulte d'une restructuration au XIXe siècle, lorsqu'on l'a complétée d'une vitrerie géométrique. De nouveaux compléments furent ajoutés en 1912 et 1968.
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Datation et attribution.
Elle est estimée (Gatouillat et Hérold) vers 1540, date de la réalisation de la maîtresse-vitre, ou du moins des paiements qui s'y rapportent dans les comptes de 1539-1541. "Le vocable de la chapelle Saint-Julien en était déjà changé en 1550 et c'est, semble-t-il quelques années auparavant que la verrière honorant la nouvelle sainte patronne y a été posée, conçue pour une fenêtre à meneaux, modifiée ensuite en une lancette unique" (Gatouillat et Hérold).
Ces auteurs l'attribuent au peintre verrier auteur de la maîtresse-vitre, le "Guillequin" des comptes de la fabrique, qui est selon toute probabilité Gilles de La Croix Vallée.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Amortissement : deux anges présentant les armes de Guy I d'Espinay et de son épouse (1912).
Ce panneau de Charles et Emmanuel Tournel a remplacé un fragment de l'apothéose de la sainte, conçu pour le tympan de la verrière primitive.
Armoiries de Guy Ier d'Espinay : d'argent, au lion rampant coupé de gueules et de sinople, armé, couronné et lampassé d'or.
Armoiries de Goyon : d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or.
Guy Ier épousa le 19 septembre 1476 Isabeau de Goyon-Matignon, décédée en 1505. D'où Henri , marié en 1485 avec Catherine d'Estouteville ; d'où Guy II, marié en 1509 avec Françoise de Villebranche ; d'où Guy III.
https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=d+espinay&oc=0&p=guy
Les armes de Goyon devraient être écartelées de celles de Matignon.
Ces armoiries du fondateur de cette chapelle sont sans rapport avec la date de 1540 vers laquelle cette verrière a été réalisée, sous Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le registre supérieur : le martyre de sainte Barbe.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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À gauche : le père de Barbe tente une dernière fois de convaincre sa fille de renoncer à sa foi, et à son attachement au dogme de la Trinité. Il s'apprête à l'enfermer dans une tour.
Le père de Barbe, qui porte les attributs royaux (c'est en fait le satrape Dioscore), fait, en posant le pouce sur la pulpe de l'index, le geste codifié de l'argumentation, mais sa fille, richement vêtue en princesse orientale (turban), lui oppose les vérités contenues dans son livre. Elle tient déjà la palme du martyre, et, déjà, les fenêtres de la tour sont au nombre de trois, car la vierge opiniâtre les a fait ouvrir pour témoigner de sa foi en la Trinité. Nous sommes donc au moment où, après avoir enfermé sa fille en espérant qu'elle renonce, et s'être absenté pour un voyage, le roi découvre son acte provocateur, devient furieux, et appelle ses bourreaux. L'un d'eux montre du doigt les trois fenêtres éloquentes.
Ça va chauffer.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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À droite, Barbara, liée par les poignets à une colonne, dénudée jusqu'à la taille, est livrée aux bourreaux devant son père .
Dans le Mystère de sainte Barbe de 1557, les bourreaux se nomment Agripant, Claudin, Loupart et Glouton, sous la direction du Prévôt ; la sainte est vigoureusement fustigée.
Mais ici, elle est exposée aux flammes de flambeaux, dont la fumée est peinte en grisaille sur les verres bleus. Cette scène est attestée sur les peintures de Saint-Etienne du Rond à Rome.
Sous l'œil de Dioscore, le bourreau, d'un index inquisiteur, la somme d'abjurer.
On remarquera les crevés des chausses et tuniques, indice précieux pour dater cette peinture selon la mode Renaissance sous François Ier (après 1525) et Henri II.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le registre inférieur : le martyre de sainte Barbe (suite) : Décollation de la sainte ; punition de son père.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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La décollation de sainte Barbe par son père. Scène restituée.
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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La mort brutale du méchant père.
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Dans le Mystère de Sainte Barbe, le roi est foudroyé et Belzébuth et Satan l'entraînent dans les abymes. C'est bien ce que nous voyons ici, tandis que sainte Barbe est élevée vers le Ciel par des anges.
Noter les tourbillons verts sur le fond bleu : ils résultent, comme les trainées blanches qui les accompagnent de la gravure du verre bleu (et de la peinture au jaune d'argent des parties bleus éclaircies).
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La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
La baie 1 ou Martyre de sainte Barbe (v. 1540, Gilles de la Croix Vallée ?) de l'ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.
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LIENS ET SOURCES.
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—COUFFON (René), 1969, « La collégiale de Champeaux. Contribution à l’étude de la première Renaissance en Bretagne » dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, tome XCVIII, 1969, pp. 15-49 .
— COUZY (H), 1968, Collégiale La Madeleine de Champeaux, Congrès archéologique de France, 126e session, Haute-Bretagne, p.60-73
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , impr. 2005
—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3]
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf
—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1904, "Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château", Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, Volumes 31 à 32 page 385-
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k453834v/f383.image.r=champeaux
— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-
https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf
—MOIREZ (Denise), 1975, Vitraux de Champeaux et de Louvigné-de-Bais, Mémoires de la SHAB
https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f461a0de8f9e7.95056646/1975_14.pdf
— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276
https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html
— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX
https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/
— WIKIPEDIA, Pfingstfenster (Champeaux)
https://de.wikipedia.org/wiki/Pfingstfenster_(Champeaux)
— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux