Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu-d'Esserent. II. La tribune et son lapidaire renfermant 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle.
Voir aussi sur cette église :
PRÉSENTATION.
"Église prieurale de bénédictins Saint-Leu, actuellement église paroissiale.
La fondation du prieuré par le comte Hugues de Dammartin remonte à 1081. Une première église est alors construite, elle a été découverte lors de fouilles. De 1140 à 1150, s'effectue la construction du bloc de façade occidental actuel. Entre 1160 et 1170, l'on construit le choeur. De 1190 à 1210, l'on édifie la nef entre le choeur et la façade occidentale, les fausses tribunes du choeur sont remaniées et sont transformées en triforium. A la fin du 13e siècle, la chapelle de la seconde travée du bas-côté sud est construite. En 1149, le choeur subit un incendie. Le prieuré tombe en commende à partir de 1536. Au 18e siècle, des travaux de restauration sont conduits. Le prieuré est morcelé en 1790. Au cours du 19e siècle, de nouveaux travaux de restauration sont menés. En 1944, l'église est bombardée et de nouveaux travaux sont entamés jusqu'en 1961." (POP.Culture)
"Il n'est pas certain si l'on peut prendre Eugène Müller à la lettre quand il dit que la salle du narthex « est un véritable musée, où des spécimens de toutes les époques depuis le XIe siècle, se coudoient », ou autrement dit, s'il y a eu une ouverture au public. La présentation très ordonnée visible sur des clichés de Félix Martin-Sabon antérieurs à 1896 parlent plutôt en ce sens. Philippe Racinet avance que « le projet d'organisation d'un musée lapidaire placé sous la direction du Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de l'Oise a été abandonné faute de crédits. Il a cependant permis de répertorier 128 éléments sculptés provenant des restaurations de la fin du XIXe siècle et de celles effectuées après le bombardement de 1944 ». Mais il ne vise donc que l'après-guerre, quand la salle a été encombrée par du mobilier endommagé. — Les éléments du dépôt lapidaire sont numérotés, ont fait l'objet d'un inventaire (voir ci-dessous), et ont été photographiés. Contrairement aux dossiers concernant les restaurations, les photographies ne sont pas conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, mais aux archives départementales de l'Oise (voir les notices de la base Palissy). Cependant, les endroits où les éléments déposés étaient situés dans l'édifice n'ont pas systématiquement été documentés, et la documentation n'est pas toujours fiable. Les mémoires des artisans et entrepreneurs n'indiquent pas les emplacements des éléments resculptés. Devant ce contexte, la provenance exacte des éléments du dépôt lapidaire ne peut pas toujours être déterminée. Localiser un élément dans l'édifice représente toujours une tâche fastidieuse.
L'ensemble d'un dépôt lapidaire, composé de 114 fragments de statues et d'éléments d'architecture datant du XIe au XVIe siècle, le plus souvent en pierre calcaire et partiellement avec des traces de polychromie, déposés lors des restaurations au cours des années 1870-1890, fait l'objet d'arrêtés de classement individuels, pièce par pièce. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune. En fait partie le retable de Saint-Nicolas (réinstaller dans la nef). Sinon, on peut notamment distinguer entre des petits fragments divers (rinceaux, frises, corniches, corbeaux…), des fragments de bases, des fragments de chapiteaux, et des fragments de colonnettes.
Un ensemble composite constitué de deux chapiteaux et cent-dix éléments d'architecture du XIIe siècle ou XIIIe siècle, en pierre calcaire, déposés lors des restaurations, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912. L'inventaire de ce dépôt lapidaire a également été effectué en 1975 par Marie-Claude Béthune.
Un ensemble de fragments de statuaires datant du XIIIe au XVIe siècle, en pierre calcaire, avec des traces de polychromie, a été classé au titre objet par arrêté du 5 novembre 1912." (Wikipedia)
"Voir aussi la notice PM60001453 correspondant aux fragments lapidaires de la tribune classés en 1912. (POP.Culture)
1. Tête de chapiteau. Couple de chimères affrontés à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire polychrome, fin XIIe-début XIIIe ?
https://pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/APMH00004817
Ce qui m'intéresse , c'est, dans cette transition roman/gothique, la reprise du thème iconographique des animaux hybrides ou, dans le chapiteau suivant, réunis pour troubler la distinction des espèces.
2. Fragment. Chimère à tête de lion, corps d'oiseau et queue de serpent. Calcaire , fin XIIe-début XIIIe ?
Voir :
https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00114865
3. Tête de chapiteau. Serpents entrelacés, dont un serpent sortant de la gueule d'un lion, oiseaux. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
4. Fragment de pilier. Gueule crachant une tige végétale. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
Poursuite de l'association intriquée des genres (ou ici des Règnes biologiques), troublant les frontières habituelles.
4 Tête d'évêque, mitré. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
5. Tête d'homme ou d'ange. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
6. Mains jointes. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
7. Fragment de décor — drapé de personnage?— alternant perles et macles. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
8. Fragment de pilier. Frise. Calcaire.
Ce motif est repris dans les restaurations du XIXe siècle du porche (au dessus d'animaux affrontés). On comprend alors mieux qu'il s'agit de trois personnages tenant une bourse (un sac) sur leur ventre : les jambes de l'un, en tunique mi-longue, sont posées sur la tête du suivant.
La tribune.
9. Voûte à bâtons brisés.
9. Voûte à bâtons brisés à quatre têtes +1.
Trois têtes barbues et une tête de femme occupent les angles de croisement des nervures, tandis qu'une tête d'ange ou de femme occupe la clef de voûte.
10. Clef de voûte à une tête barbue.
11. Chapiteau. Évêque à mitre ronde, bénissant et tenant la crosse ; deux serpents. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
12. Chapiteau. Deux animaux [lions] aux têtes réunies. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
13. Chapiteau. Masque léonin crachant la tige d'un rinceau. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
14. Chapiteau. Hybride à tête anthropomorphe et à corps d'oiseau. Tête couronnée de deux têtes de serpent affrontés. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
15. Tête à barbe et cheveux frisés tenant dans sa bouche une tête d'humain. Calcaire, fin XIIe-début XIIIe ?
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE. Ensemble d'un dépôt lapidaire composé de 114 fragments de sculpture et d'architecture (numérotés de 1 à 114).
https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00114865
— EGLISE DE L'OISE
https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/