Exposition Joan Miró
à la Fondation Leclerc de Landerneau (1).
Les sculptures extérieures : "Personnage ithyphallique" !
Pour voir l'exposition Joan Miró l'arlequin artificier du Fonds pour la culture Hélène et Édouard Leclerc aux Capucins de Landerneau , le visiteur peut emprunter la rue des Capucins, ou celle de la Fontaine Blanche.
Ceux qui, sagement, suivront mon conseil et choisiront la première option (conseillée aux enfants et aux personnes sensibles) seront accueillis par cette sculpture, le Monument à la femme (Femme, Monument, 1970) , surnommé l' Œuf.
Ils admireront ensuite l'innocent La Caresse d'un oiseau (Bronze peint, 1968), qui plaira aux enfants.
Ils laisseront à leur gauche l'ensemble suivant, avant de gagner l'entrée, et les caisses. :
Ils apercevront de loin un bronze musclé, qu'ils attribueront peut-être, comme moi, naïvement ou trop influencé par Ionesco, à un rhinocéros surmonté d'un gros garde-bœuf:
Les audacieux qui ont choisi de passer la rue de la Fontaine Blanche n'auront point ces hésitations, et ils identifieront plus volontiers la statue qui se présente, pour eux, frontalement.
Le titre est "Personnage" , 1970.
E.T. ? Si on veut, mais très en forme.
Séduit par l'anecdote, je suis comme le rustre qui fixe du regard l'index du sage, au lieu de regarder la Lune.
Car cette cour des Capucins possède, comme les cités antiques, ses deux portes et ses deux axes.
Porte du Levant dont le gardien est l'Homme, dans l'élévation de son désir de féconder le possible.
Porte de l'Occident, Porte du Large gardé par la Femme, qui est le Possible de l'Homme, et qui se révèle dans le creux de son potentiel encore virginal comme dans la plénitude de son fruit : Vierge Mère et son Œuf transcendant.
Le chemin que j'ai parcouru de l'une à l'autre de ces Portes prend alors une autre tournure, et manifestement, les Commissaires ont inscrit dans la partition de cet espace quelque sémiologie que le visiteur peut décrypter : quel est l'axe orthogonal au méridien Féminin-Masculin ?
Je l'ignore encore, mais il me plairait de placer en son zénith la Caresse, ses couleurs de clown et sa liberté ludique, et en son nadir la pyramide monochrome à allure de robot inhumain.
Il restait, dans cette cour d'exposition, une sculpture à décrire, géant humanoïde blanc à l'œil bleu que je place ici dans l'Inachevé d'un Futur. Et l'immense champ de vos rêveries.