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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:17

         L'église Saint-Exupère de Saint-Thois :

              les statues ; la bêche ; le manipule.

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L'église fut successivement nommée Sanctus de 884 à 914, Sanctoes vers 1330, Sainctois en 1559. (Site Infobretagne) 

  Après un édifice plus ancien, citée au Xe siècle dans le Cartulaire de Landevennec, l'église a d'abord été bâtie au XVIe siècle, puis largement reconstruite en [1701 et] 1732 (date sur un pilier), réparée en 1856, 1869 (bas-cotés et pignons) . Le clocher de type léonard à deux galeries date du tout début du XVIIe. La façade ouest présente un portail polylobé surmonté d'une niche contenant un saint dont l'attribut, une pelle, le désigne comme Saint-Fiacre.

 

  Les professionnels s'interrogeront sur l'outil dont le patron des jardiniers fait ici promotion : est-ce une bêche, ou bien un louchet (dont le manche est isolé de la terre par un fourreau rigidifiant l'emmanchage)? Fiacre a choisi en tout cas le manche en T (manche bois béquille 70cm), qui confère plus de force dans l'action. On observera l'extrémité du fer plat tranchant ou "taillant" (modèle 28 ou 30 cm) en forme d'écusson : il est renforcé sur le bord d'attaque par un élégant croissant scaphoïde qui fait de ce taillant un must que l'on ne trouvera sur aucun des quelques 45 modèles de bêches et de louchets disponibles, qu'ils soient "Bretagne", "Normandie", "Senlis", "Nantes", "Nord", "Limoges" ou Vosges", même dotés de la "trempe diamant", que le taillant soit droit, ou rond, ou bombé. 

   C'est ici le modèle "Fiacre", en pur kersanton, qui fait des miracles.


 

      Saint Fiacre, statue du XVIe siècle, kersantite :

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      Inscription de la tour du clocher : je déchiffre : illisible en haut à gauche, M : HERVE en haut à droite,  A PORCHEL : F : A : en dessous et à droite.

Les deux noms sont attestés à St Thois.

   Nous allons retrouver ce A. Porchel associé à une date :

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  Sur le bord de la fenêtre de la sacristie ? je lis

                           MI :re N: =

                           GVIOMAR: F :

                                PE ::

                           MI : V : MA :

                           SSON : C :

                          A : POR :

                          CHEL : F : 

                           1701


 Je traduis ainsi : "Messire N. Guiomarch fabricien PE Messire V. Masson Curé A. Porchel Fabricien 1701".

Urbain Masson fut curé de Châteauneuf du Faou de 1719 à 1737 : est-ce le même curé ?

 

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        L'église est en forme de croix latine avec une nef lambrissée en berceau et deux bas-cotés de trois travées, un transept et un choeur.

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   Saint Éxupère.

  Statue en bois polychrome du 17e, classé MH, H = 1,30m (la crosse est moderne)

  Est-ce le premier évêque de Bayeux, fêté le 1er août, ou l' évêque de Toulouse, fêté le 28 septembre ? Je vote pour Bayeux, puisqu'à Dinéault (29) à Loguispar, une chapelle du XVIe siècle est dédié au saint normand sous le nom breton de Sant Ispar ou Sant Dispar. Les deux noms d'Éxupère et de Dispar semblent distincts mais le saint normand est aussi connu sous le nom de Saint Spire. Il vient du latin exsuperare, "surpasser". On le retrouve comme saint patron de l'église paroissial de Brèce (35), de Gahard (35); j'en ai vu une statue en l'église de Saint-Denis-le-Vêtu (50).


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      Groupe trinitaire de Sainte Anne.

Statue en bois polychrome du XVIIe,classée MH, H = 100cm.

   Comme dans les autres groupes, Sainte Anne est assise, mais elle est accompagnée de sa fille la Vierge Marie qui est assise à coté d'elle : les genoux et les pieds se rejoignent, les robes fusionnent presque, si bien que l'on ne pourrait dire sur les genoux de qui l'Enfant-Jésus est assis. Il dispose d'un coussin à lui tout-seul, en maroquin rouge gaudronné centré par un bouton doré, le même que celui du fauteuil de maman et de grand-maman, et il tient dans la main gauche une pomme ou une balle rouge. Il est coiffé avec un toupet blond qui le fait ressembler à Tintin, il porte une robe blanche rehaussé d'un capuchon ou d'un col doré. 

  Sainte Anne porte un manteau bleu constellé d'or qu'elle a doublé de rouge, alors qu'elle a fait pour sa fille avec le même tissu et sur le même patron un manteau qu'elle a doublé de vert.  Sa robe est bleue également, ourlée d'or à l'emmanchure et sur le galon inférieur ; elle a mis de belles manches vertes, dont le poignet doré laisse voir la fine chemise de batiste blanche. Elle offre à l'enfant un fruit : est-ce une grenade, comme l'indique le site Topic-topos pour décliner les significations symboliques de ce fruit ? J'en doute, puisque nous avons affaire à un objet qui n'est pas rond, lisse et uni jusqu'au tulipage de son apex comme la grenade, mais oblong et cloisonné (comme une grenade à main...) comme une pomme de pin, ou une grappe de raisin.

  Ellle porte un voile et une guimpe de drap blanc.

La vierge n'est pas voilée, et ses longs cheveux tombent sur ses épaules. Le reste de son costume ne diffère de celui de sa mère que par le coloris : vieux-rose pour la robe, blanc pour les manches.

  L'ensemble, qui réalise dans sa forme générale un grand coeur de carte à jouer, est touchant par le caractère très réaliste d'intimité familiale de la scène. Pourtant, celle-ci met en scène une théologie de la Grâce, du Don et de la Génération qui est très élaborée : ne considérons ici que la boucle des bras :

bras gauche de Ste Anne...bras droit de Marie...bras gauche de Marie... Enfant-Jésus...Main gauche de Jésus...Pomme/Monde...Grappe de Raisin... bras droit d'Anne...etc...

 : Grâce par laquelle Anne devint enceinte...Grâce par laquelle Marie devint enceinte...Nativité...Grâce conférée au Monde par le sacrifice du Christ, par le Précieux Sang... Vin eucharistique...


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      Groupe sculpté Saint-Joseph à l'Enfant :

Statue en bois polychrome du XVIIIe, classé MH, H = 1,20m.

   Le groupe est intéressant car il date d'une époque où le culte de Joseph n'avait pas l'ampleur qu'il prit à la fin du XIXe siècle, que Saint Joseph est représenté grand, beau, jeune, le visage christique, comme un grand frère de Jésus ou comme sa préfiguration. Il se tient dans le choeur, du coté de l'évangile, où il répond en triangulation au groupe de Sainte Anne , complétant ainsi la Sainte Famille, et à celui de la Crucifixion. 

   Les mains du fils et du père nourricier forment une belle croix, un beau symbole du rôle du parent.

   Mais ce duo, face aux groupes trinitaires aux significations théologiques très élevées, paraît pauvre, trop simple, et je pense à ce que pourrait être une trinité paternelle dans laquelle le roi David (dont Joseph est le descendant) serait assis à la droite de Joseph qui porterait le Christ dans ses bras : cela aurait une belle allure...trop belle peut-être pour le beau-père qui doit rester au second plan, tel Cyrano sous le balcon de Roxane.

  Ici, Joseph tient, un peu bêtement, le lys de la chasteté : cela ne le valorise pas beaucoup.

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Crucifixion du XVIIIe

Bois polychrome classé MH, H = 1,10m

  Cette crucifixion a été réalisée pour une poutre de gloire, mais sa position actuelle met parfaitement en scène la dramaturgie de la Passion. Tout y est admirable, mais les supports anthropomorphes aux allures de démones que piétinent la Vierge et Saint Jean sont remarquables, ainsi que le voile de Véronique exposé entre ces deux représentations du Mal terrassé.

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Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de Grâce :

  Statue de bois polychrome du XVIIe, classée MH, H = 1,30 m

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Groupe de Saint-Yves entre le pauvre et le riche.

Statue en bois polychrome du XVIe siècle, classé MH, H = 1,10m


advocatus erat, sed non ladro, res mirabilis populo.

"Il était avocat mais non voleur, chose admirable pour les gens".

   Saint-Yves est représenté dans sa fonction d'official, ou juge des affaires ecclésiastiques, revêtu d'une robe noire au dessus d'une soutane de même couleur, les épaules recouvertes d'un camail blanc sans hermines, coiffé de la barrette, et tenant attaché autour du poignet un livre, lequel ne pouvait être au XIIIe siècle ( Yves Hélory de Kermartin a vécu de 1250 à 1303) qu'un codex de parchemins ou de papier.

  Il se tourne vers le pauvre, tournant le dos à la pratique juridique de l'époque, où les juges se prononçaient en fonction des placets ou documents écrits que rédigeaient, en se faisant payer à la ligne d'écriture, les avocats : la défense des riches était alors bien mieux assurée que celle des pauvres. Cela paraît à peine croyable de nos jours.

  Le riche est sculpté d'une taille légèrement inférieure au Saint, mais il est coiffé de la même façon avec des cheveux assez longs bouclés dissimulant les oreilles. Son couvre-chef ressemble à un bonnet de feutre. Il porte un beau manteau dont les manches courtes (qui sont peut-être un élément séparé) sont godronnées en plis épais. En dessous se trouve une tunique verte galonnée et ceinturée d'or. Sous les chausses, une paire de guètres brille par l'élégance de ses mouchetures et de son boutonnage.

  Mais ce qui m'interesse, ce sont les trois poches dont l'une est une aumonière renforcée de ferrures rondes. Le riche y puise de la main gauche l'argent dont il compte soudoyer le juge (le pauvre ! il ne sait pas encore à qui il a affaire !) sans lacher néanmoins son couteux placet et sa plaidoirie. Mais il porte aussi deux sacs attachés à ses manches : c'est là que les rouleaux de l'"affaire" sont enveloppés, et c'est de ces deux pochons que nous vient l'expression "l'affaire est dans le sac" :

   Sous l'Ancien Régime, on réunissait les pièces de procédure  d'un procés dans de grands sacs de toile de jute ou de cuir suspendus à des crochets. Quand le dossier est prêt, le procureur (avocat) dit : "l'affaire est dans le sac" : à l'audience, lors de la plaidoirie, "il vide son sac". (On lit aussi que le juge déclarait "l'affaire est dans le sac" lorsqu'elle était classée et que l'on ne reviendrait plus dessus).

  Le pauvre n'a ni sac, ni placet, ni aumonière, ni guêtres ; il se tient à peu près comme le pauvre du groupe de Saint Martin dans l'église voisine de Châteauneuf-du-Faou  L'église Saint-Julien et Notre-Dame à Châteauneuf du Faou., un genou à terre, s'appuyant sur un bâton, s'abaissant encore par le regard suppliant et tragique qu'il adresse au juge.

   

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      Saint Sébastien 

Il n'a pas l'air de croire à son malheur, et exhibe les plaies de flêche comme d'autres leurs percing : même pas mal !

 

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        Saint Herbot et son chien

  si c'est bien Saint Herbot, et si c'est bien un chien.

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Saint François d'Assise :

Cette statue de Saint François d'Assise est très semblable à celle de l'église Saint-Julien de Châteauneuf-du-Faou. Mais les attributs sont traités de façon plus grossière, plus naïve, ce qui donne plus de force à leur signification : la ceinture de corde aux trois noeuds (le fameux noeud de capucin que j'ai appris aux Louveteaux pour avoir mon badge, mais que le chef de bord des Glénans vous apprendra lorsque vous irez sur Fort Cigogne ou à Penfret) en l'honneur de la sainte Trinité, et le chapelet...Celui-ci est original, ce n'est pas celui des sept allégresses, il ne comporte que cinq gros grains, et je ne le trouve sur aucun des catalogues de patenôtrier (fabricants de chapelets). Je le rapproche du chapelet des Cinq Plaies de Jésus des Pères Passionnistes ( qui comporte cinq perles entre chaque grain, et qui est plus tardif que la statue, la Congrégation de la Passion ayant été créé en 1720 par Paul de La Croix). On peut penser qu'il était utilisé pour réciter la Prière de Sainte Claire d'Assise aux Cinq Plaies.


 

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      Saint Alain :

  Alain ou Alan (V ou VIe siècle) est censé avoir été le 4ème évêque de Quimper après avoir été ermite à Corlay, et c'est donc en tenue épiscopale qu'il est ici représenté, dans le geste de bénédiction.

Il est fêté le 27 décembre.


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      Saint Primel :

  Sa présence s'explique par l'existence à St-Thois d'une chapelle actuellement détruite qui lui était dédiée. Elle était édifiée sur un ancien sanctuaire. Une fontaine était sous la sacristie. 

  Saint Primel ou Primaël fait partie des moines irlandais du VIe siècle qui installèrent un ermitage en Cornouaille comme saint Corentin sur les pentes du Menez Hom, ou Saint Guénolé. Albert le Grand, qui en connaît la vie sur le bout du doigt, raconte cette anectode très touchante :


"En mesme temps, vivoit un saint Prestre solitaire, nommé Primael, ou Primel, lequel menoit une vie fort sainte dans une forest en Cornoüaille (1). S. Corentin l'alla visiter, pour recevoir de luy quelques salutaires instructions; S. Primel le recueillit gracieusement, & passerent les deux Saints le reste de la journée en saints propos & colloques spirituels, & la nuit suivante en prieres et Oraisons. Le matin, saint Corentin desira dire la Messe en l'Oratoire de saint Primael, qui, luy ayant disposé tout ce qui estoit requis & nécessaire, s'en alla querir de l'eau à une fontaine assez éloignée de son Hermitage; Saint Corentin l'ayant longtemps attendu, sortit de la Chapelle & vid venir le Saint vieillard tout doucement & à petits pas tant pour sa lassitude & que la fontaine estoit loin de là, que parce qu'il estoit boiteux. Saint Corentin, le voyant tout hors d'haleine, en prit pitié & supplia Nostre Seigneur de luy octroyer de l'eau plus près de son Hermitage; puis, dit la Messe, pendant laquelle il reitera son Oraison; Dieu exauça sa priere, car au lieu mesme où il mit son baston en terre, après la Messe, il rejaillit une source d'eau, dont les deux Saints rendirent grâces à Dieu; &, ayant séjourné quelques jours avec S. Primael, il s'en retourna en son Hermitage à Plovodiern."

Il est fêté le 15 mai.

  Il est habillé en diacre, avec une tunique recouverte d'un surplis recouvert d'une chasuble qui laisse voir les deux extrémités de l'étole. 

 

   Il porte aussi le manipule, et c'est Dieu qui nous l'envoie pour réviser nos connaissances sur cet article de paramentique : Mais disons d'abord qu'il s'agit de ce que les garçons de café nomment un liteau , cette serviette de service qu'ils portent au bras gauche. Dans le service divin on emploie les termes de manipule, de manuale, de brachiale, et de sudarium, à l'usage duquel je répugne.

  Au Moyen-Âge, sous le nom de sudarium, de fanon ou de mappula (du carthilaginois mappa, "serviette", ce n'était guère qu'un mouchoir, comme ceux que les italiens utilisaient pour s'essuyer le visage, à moins que, l'ayant fermé de quatre petits noeuds à chaque coin, ils ne l'aient transformé en couvre-chef improvisé un jour de canicule. D'autres opuscules précisent qu'il s'agissait d'une serviette de table dont les romains s'essuyaient les doigts, la bouche, les mandibules ; alors que d'autres fascicules stipulent en préambule que ce bidule était porté par les femmes à la manière d'un réticule, un chiffon minuscule attaché au poignet gauche et dont elles usaient machinalement pour oter la poussière.  C'est d'ailleurs le même morceau de tissu qui porta, privilège des abbés et des archévêques, le nom de pallium pour tenir leur crosse. Mais nous sommes ici à l'embranchement émouvant de la sémantique, ce jour médieval du IXe siècle où le mappula se scinda en deux : à doite, la voie du pallium, à gauche, la voie du manipule. 

  C'est à force d'être froissé, chiffonné et plissé par les clercs que le tissu de lin se mit à ressembler à un petit faisceau de tiges, une poignée d'épis, une gerbe, en un mot (latin) manipulus, a, m, terme qui avait déjà servi à désigner par métaphore l'étendard des légionnaires romains, et qui vient de manus pleo, "qui se prend à poignée". Un jour de 1611 le terme latin entra sans scrupules dans la langue française : le nom fit rapidement des émules, jusque chez les pharmaciens qui en usaient pour composer leurs globules, leurs granules et leurs gélules : "prenez un manipule de fleurs d'orangers" (1835, 1878, Trésor de la Langue Française qui en signale le caractère désuet pour ne pas dire ridicule).

  Il n'était d'abord porté que par les diacres de l'église romaine, puis les évêques le réclamèrent, les prêtres en voulurent un, bientôt même les sous-diacres eurent leur manipule, et même les clercs inférieurs aux sous-diacres (il y en avait). Mais au XIe siècle, il fut attribué aux seuls ordres majeurs et devint comme tel l'insigne du sous-diaconat : ils le conserveront en montant les degrés de la hiérarchie écclésiastique, selon qu'ils soient honorés du sacerdoce, ou même de l'episcopat.

  Le mouchoir de cérémonie se transforma en une bande étroite parée aux extrémités de deux carrés ou trapézes agréablement enrichi de glands ou de franges. Il sera trapézoïdal du X au XIIIe siècle, en bandes d'égale largeur du XIII au XVe, en forme de pelle au XVIIe. Il doit être brodé d'une croix à la partie supérieure, croix que le prêtre baise avant de s'en revêtir ; et, souvent, deux autres croix sont ajoutés aux extrémités. L'évêque, le prêtre le diacre ou le sous-diacre n'en font usage que durant la messe, ou bien, mais c'est là une exception, pour la bénédiction des Rameaux, en veillant à ne pas le conserver lors de la procession. 

  L'Église, avec un É majuscule, aime, nous dit le site Cérémoniaire.net, voir dans le manipule le symbole du travail et de la pénitence d'ici-bas que couronnera une joie éternelle, et l'évêque, l'imposant au nouveau sous-diacre , l'invite à le recevoir comme une exhortation aux bonnes oeuvres. Le sous-diacre répond à la clausule de la période oratoire de son berger ainsi : "Puissé-je mériter, Ô Seigneur de porter la gerbe des larmes et des douleurs ; afin que je recoive dans la joie la récompense de mon labeur".

 La formule évoque bien-sûr le Psaume 125, 5-6 : "Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse. Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence ; ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson" (portantes manipulos)

  Car le manipule associe en son symbole la sueur et les larmes du travail, mais aussi la fécondité de ce travail, du dur  labeur-labour. Et s'il est porté sur le bras gauche, c'est que c'est le coté des affaires terrestres, alors que le coté droit est le coté du ciel.

   Ne méprisons pas ces humbles linges de maison qui sont les silencieux serviteurs de notre corps : car celui-ci  garde en  mémoire leur tendresse ancillaire. Peut-être un jour ferons-nous, bouleversés par le froissement d'un mouchoir, l'empoix d'une serviette, le pli d'un manipule, l'expérience de Proust et verrons-nous se déployer "réparti dans ses pans et dans ses cassures, le plumage d'un océan vert et bleu comme la queue d'un paon", parce que nous aurions jadis essuyer notre front de la même étoffe, devant la fenêtre, à Balbec, au crépuscule.



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      Sainte Catherine,

couronnée, tenant le pommeau d'une épée défunte dont la pointe virtuelle domine encore le roi cruel qui la martyrisa. La vierge tient le livre qui témoigne qu'elle choisit délibéremment et farouchement l'étude des  saints auteurs  plutôt que d'aller au bal danser.

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      L'autel

 est supporté par un bâti de menuiserie dont les faces principales portent en médaillon l'un la Vierge, l'autre Saint Jean.

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        La nef lambrissée est frappée, aux coins du transept, de quatre blochets peints en rouge. Portaient-ils jadis des blasons ?

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      La croix de procession :

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      Deux confessionnaux  

sont sensiblement identiques : les panneaux sont sculptés d'épis de blés et de pampres de vigne, de feuille d'acanthe, d'une rosace, des clés du paradis, d'une coquille, et, en dessous, d'un motif plus inhabituel où le serpent entoure la croix inversée comme un caducée, alors qu'une tiare (?) est reliée à une cordelette.

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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