L'exposition Les maîtres italiens du musée des beaux-arts de Brest.
Je ne donnerai que deux images de ma visite : celles du Saint Luc peignant la Vierge (ca.1695) de Luca Giordano ; non pas pour approfondir l'étude de cette sorte d'autoportrait où le peintre utilise son saint patron, qui est aussi le patron de tous les peintres, pour se montrer au travail dans son atelier entouré de ses apprentis (déguisés en putti) et dont l'un, à gauche, prépare les pigments en les réduisant en poudre, ni pour m'intéresser au peintre napolitain surnommé Luca Fà-presto mais pour deux autres raisons qui tiennent en un détail.
Détail :
D'une part, j'ai été séduit par ce jeune italien qui m'observait de ses grands yeux attentifs comme s'il avait trouvé son sujet et qu'il s'apprêtait à me croquer (et qui sait si mon portrait ne se trouve pas, depuis mon passage, à l'envers de la toile ?), et d'autre part, j'étais content de retrouver une représentation de l'appui-main ou canne à peindre, cet accessoire que Vermeer m'avait fait découvrir alors qu'il s'en servait pour peindre sa Clio (L'Art de la peinture).
La visite d'une exposition est souvent faite de ces micro-événements qui, par les rêveries qu'ils permettent ou par les chaînes d'évocation qu'ils déclenchent, nous comblent de bonheur. Ici, ce détail me rappelait ma lecture de L'Ambition de Vermeer de Daniel Arasse, plus loin une Judith au glaive ensanglanté m'évoquait celle de L'Âge d'homme de Michel Leiris, et ainsi de suite.