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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:31

        La chapelle Notre-Dame de la Roche

                       ou Notre-Dame des Anges

                à Saint-Thois.

 

  La chapelle Notre-Dame de la Roche a été bâtie dans la cour de l'ancien château de La Roche Helgomarc'h et probablement avec les pierres issues des ruines de ce château. Elle date du XVIe siècle (cf date 1561) et sa nef comprend quatre travées. Au XVIIIe siècle sont construites la sacristie, le bas-coté nord et le clocheton à dôme (porte nord datée de 1781).

  Très soigneusement restaurée au début du XXIe siècle, elle vient d'être inaugurée lors du pardon annuel du deuxième dimanche de juillet  en 2011.

1. La seigneurie de La Roche.

On signale une ancienne motte féodale, escarpement rocheux défensif où se construit au XIe siécle un château.

   La seigneurie appartenait aux seigneurs de La Roche-Helgomarc'h, et, en 1294, à Jean de la Roche-Helgomarc'h qui servit l'ost pour quinze jours pour ce fief. Puis elle passa successivement par mariage à la famille de Rostrenen, puis à celle de Quelenec, de Rosmadec, puis de Mescoüez qui l'éleva en 1576 au rang de marquisat. A cette époque, la forteresse seigneuriale est abandonnée depuis le XIVe siècle, même si La Fontenelle croit bon d'en brûler symboliquement les ruines en 1595 pendant la Ligue .

  Le Marquisat de La Roche-Helgomarc'h et de Coatarmoal fut créé artificiellement par Henri III en faveur de Troïlus de Mesgouez en 1576 par la réunion des seigneuries de Coatarmoal, de La Roche-Helgomarc'h, de Laz et de Botiguigneau, ces trois dernières terres étant contiguës link.

  Ce Troïlus de Mesgouez (Landerneau 1536-1606) est un personnage :  A 13 ans, il est page à la cour de Henri II, mais, arrivé pauvre, il s'attire rapidement les faveurs de Catherine de Médicis pour avoir paraît-il un jour, au palais des Tournelles, poussé un cri d'exclamation en découvrant les jambes de la Reine, chaussée de bas de soie bien tirée (Histoire de la Bastille, A. Arnoud 1844 link). Il faut dire que la reine, qui avait les jambes parfaites, avait lancé la mode d'en placer une sur le pommeau de la selle lorsqu'elle passait sur sa haquenée. L'admirateur participa, dit-on, à soigner Catherine de Médicis de sa stérilité. Il en fut récompensé en étant promu chevalier, capitaine et conseiller d'État, nommé en 1565 gouverneur de Morlaix, avant d'obtenir en 1578 le titre de Vice-roi de Nouvelle-France. Il organisa alors diverses expéditions vers le Canada, Terre-Neuve et le Labrador ; pendant la Ligue, partisan bien-sûr du roi, il est arrêté par le duc de Merceur et emprisonné sept ans à Nantes jusqu'en 1596. En 1597 et 1598, il mène deux nouvelles expéditions. Un canton du Quebec porte en son honneur le nom de Canton de La Roche.

   Si le seigneur de La Roche fut comblé de tant de bienfaits par sa contribution à la féconde descendance de la reine (dix enfants), il pouvait bien offrir une chapelle et une statue de Mater-gratiae aux villageoises de ses terres qui souhaitaient imiter l'exemple royal. Mais il ne vivait pas sur son fief, qui était géré par un intendant demeurant au manoir de Merdy, alors qu'un procureur rendait la justice.


  Très vite le siège de ce marquisat se porta au manoir de Trévarez. Le fief et le titre  passèrent aux familles suivantes :

  • 1606-1624 : Anne du Juch, nièce et héritière de Troïlus de Mesgouez  s'allie à la famille de Coatanezre. Ils préfèrent séjourner au manoir de Trégarez, et le site de La Roche n'est plus qu'une métairie dotée de moulins et de la chapelle.
  • 1624-1677 : Charles de Kernezre puis 1677-1759 famille de Kernezre
  • 1759-1767 : Marie-Aude Jacquette du Chastel
  • 1767-1826 : famille du Greco
  • 1826 -1886 : famille de Pontbellanger

  Ce qui signifie que pour les périodes d'édification de la chapelle, ce sont les famille de Mescoüez (pour la date 1561) et du Greco ( pour celle de 1781) qui nous concernent.

 

 Sources : j'ai consulté entre autre le site Topic topos : http://fr.topic-topos.com/saint-thois

 

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     Inscription sur le linteau de la fenêtre de la sacristie : Y : MERRIEN F : (manque la date) : Y(ves ?) MERRIEN, Fabricien. Les généalogistes link signalent un Yves Merrien né le 25 février 1695 à St Thois, décédé le 10 août 1770 à St-Thois, époux de Marie Le Cam et fils d' Yves Merrien (né en 1675, et qui épousa en 1695 à St Thois Gilette Jaouen).

  Un troisième Yves Merrien, fils et petit-fils des précédents, épousa Marie-Vincente Mevel. Cette sacristie datant du XVIIIe siècle, ce serait peut-être lui le meilleur candidat pour être l'auteur de cet épigraphe.

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   Cette tête de cheval rappelle le nom du seigneur de la Roche-Helgomarc'h, dans lequel on retrouve le nom breton du cheval, marc'h


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Le calvaire :

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   Le calvaire donne à voir un blason présenté par deux anges et qui porterait les armoiries des marquis de La Roche. Celles de Mescoüez sont d'or au chevron d'azur accompagné de tréfles de gueules, ou bien, et ce serait plutôt celles qui sont présentées, écartelées de La Roche et de Coetarmoal, sur le tout : de Mescoüez. Leur devise était : Rien de trop.  Les armoiries de Coetarmoal sont d'azur à deux épées d'argent garnies d'or passées en sautoir. 

  

 


 

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 La porte d'entrée :

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      VE : ET : DIS : MISSIRE : IEAN LOVIS : TRANVOEZ : RECTEVR 1781

"Vénérable et Discret Messire Jean-Louis Tranvouez Recteur 1781".

  Jean-Louis Tranvouez, né le 22 mars 1742, était originaire d'une famille paysanne de Pleyben ; recteur de St Thois de 1779 à 1785, Monseigneur de saint-Luc le tient en haute estime :" il prêche avec succès, homme de haute conduite". 

  En 1785-1791, Jean-Louis Tranvouez était recteur de Pleyben ; en 1789, il est du nombre des électeurs diocésains chargés de désigner les députés de Cornouaille aux États Généraux. En 1791, il refusa de prêter serment. Le 19 mai 1791, le Directoire du discrict de Châteaulin somme le sieur Tranvoez "de vider de corps et de biens la maison presbytérale de Pleyben" et fut interdit de fonction et assigné à demeurer à plus de quatre lieues de la paroisse. Il est transféré aux Carmes de Brest du 11 juillet jusqu'au 27 septembre 1791.  En été 1792, suite à l'ordonnance du 22 juin 1792, il fut arrêté et enfermé à Quimper en l'ancienne communauté de Kerlot jusqu'en 1793, puis après novembre 1793 aux anciens Capucins de Landerneau avant d'être déporté en printemps 1794 avec 28 autres prêtres à Rochefort. On retrouve ici le sort déjà décrit pour le recteur de Kerlaz, l'abbé Le Garrec Vierges allaitantes IV, Kerlaz, église Saint-Germain, les vitraux, 3ème partie.  Comme celui-ci, il est incarcéré sur le Washington, l'un des pontons de Rochefort censés conduire les prêtres réfractaires en déportation en Guyane, mais qui stationnent à Rochefort en arison du blocus des anglais. Les conditions de survie y sont terribles, mais J.L. Tranvouez, comme Le Garrec font partie des 20 rescapés (parmi les 29 partis des geoles de Landerneau en 94) qui sont libérés autour du 15 mai 1795 et reviennent en Finistère.

  En 1795, il est autorisé à célébrer l'office en l'église de Pleyben, avant de tomber sous le coup de nouvelles interdictions, et d'être écroué au Collège de Quimper.

 Nommé recteur de Pleyben en 1805, il meurt le 6 décembre de la même année.

  Source : H. Pérennès, Les ecclésiastiques du diocèse de Quimper déportés à Rochefort et à l'île de Ré, Bull dioces. Hist. Archéol. Bdha 1927 p. 157-158 link

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  Notre-Dame des Anges :

 

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 Certains éléments la rapprocheraient du groupe des Vierges allaitantes, à commencer par le témoignage du chanoine Peyron (Bull. Sociét. Archéol. Finistère 1910 p. 168) qui indique que les nourrices viennent boire l'eau de la fontaine, ou bien la date du socle (1561) ou encore la façon dont le voile se prolonge en bandeau à l'arrière de la nuque, mais néanmoins cette Vierge n'allaite pas, elle présente son enfant qui bénit les fidèles.

   Elle était aussi invoquée par les femmes enceintes pour obtenir une bonne délivrance. Le site Topic topos relate que le jour du pardon (le lundi de la Pentecôte selon Peyron), la Vierge était habillée d'un costume breton, comme à Quillidoaré  Vierges allaitantes III : Chapelle de Quillidoaré à Cast, la Vierge.. d'une tenue spécialement confectionnée composée d'une coiffe amidonnée, d'une jupe et d'un corsage de velours noir, alors que l'Enfant-Jésus portait une robe et un bonnet de baptême.


 

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      Inscription du socle :

S Maria : Mater : Gratie : mater mis. 1561 :

"Sainte Marie mère (de) grâce mère (de) miséricorde 1561."

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  Au dos de la bannière paroissiale de St Thois, la bannière Notre Dame de la Roche :

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      Saint-évêque : 

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 Christ en croix :


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Saint Éxupère :

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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