La chapelle sainte-Anne à Daoulas.
La Vierge de Pitié ou Pietà
La poutre de gloire portant le groupe de la crucifixion:
sous le Titulus portant INRI, le Christ en croix entouré de la Viege (manteau bleu) et de saint Jean (manteau rouge)
Le Christ aux liens :
Deux chandeliers en bois
du XVIIe sont fixés à la table de communion.
La table de communion en bois sculptè :
Saint Augustin:
On remarquera que l'évêque d'Hippone porte sa crosse par l'intermédiaire du pallium, comme saint Germain à Kerlaz Vierges allaitantes IV : Kerlaz, les statues et inscriptions.
Sainte Anne trinitaire :
Je termine avec le groupe statuaire qui a motivé ma visite, et qui vient compléter ma recherche des autres Anne trinitaire du Finistère Voir : L'église Saint-Julien et Notre-Dame à Châteauneuf du Faou. et Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.
L'interêt de ce groupe est qu'une fois de plus, on peut découvrir un quatrième terme caché dans cette Trinité. Aussi caché que la Lettre Volée de Poe, puisqu'il s'agit du tabernacle.
J'ai eu tendance à l'exclure visuellement, comme par un automatisme dicté par l'examen des oeuvres précédentes, alors que c'est l'elément théologique central : le tabernacle, receptacle du corps eucharistique du Christ, entretient avec le ventre de la Vierge Marie une relation métaphorique exacte, elle qui porta le corps divin.
Cela est si vrai que Saint Anne, qui porta Marie qui porta Jésus, est pour cette raison la patronne des ébenistes et des menuisiers, à coté de Joseph qui est leur saint patron.
C'est aussi la patronne des grands-mères.
Et encore c'est la patronne de la Bretagne, Mamm Gozh ar Vretonned, "la grand-mère des Bretons".
Et puis la patronne des couturières, car elle apprenait à Marie à coudre et à réaliser son alphabet en canevas lorsqu'elle ne lui apprenait pas à lire.
Elle est fêtée aussi par les lingères et des professionnels du tissu.
Et par les meuniers
Par les pompiers, lorsqu'ils délaissent Ste Barbe, et par les sauveteurs.
Les femmes stériles comme les femmes enceintes l'invoquent également, le vendredi.
C'est dire que si le 26 juillet n'est pas jour de fête nationale, une bonne partie de la population doit se retrouver à la messe matinale, ou bien se rendre au pardon de Sainte-Anne d'Auray ou de Sainte-Anne-La-Palud.
Sainte Anne tient dans la main gauche une tige, une digitation rosée que je n'ai pas identifiée.
Les deux mères présentent l'enfant bénissant le monde, qu'il tient d'ailleurs dans la main gauche. Un petit vent frais souléve sa robe.
A droite de l'autel, une console offre sur ses portes un beau travail de sculpture sur bois, chacune étant frappée d' un prénom ; on les déchiffre trop rapidement si on ne considére que la calligraphie, et jusqu'au choix des noms, répond à une réflexion artistique : car l'artisan aurait du choisir le nom Anne, à moins qu'il n'est choisi la transcription bretonne Santez Anna : nous aurions de l'autre coté non pas Joseph, mais Job, Jos, Jozep, Joseb.
Mais Anna forme un palindrome que souligne encore la graphie aux deux N rétrogrades.
Quand au mot Joseph qui est transcrit IOSEPH, il est remarquable par les I et O conjointes.
Le fait que le meuble associe les deux saints patrons des ébénistes n'est sans-doute pas un hasard, même s'il complète le meuble qui lui fait vis à vis pour honorer la Sainte Famille.
En effet, en face, est disposé le meuble jumeau, frappé du monogramme du Christ IHS, Iesus Hominem Salvator (ce qui justifie en miroir IOSEPH) et du prénom MARIA aux lettres M et A enlacées, et aux lettres M et R conjointes, le R fusionnant partiellement avec le I .
Les deux coeurs transpercés se répondent, mais sont différents.
J'imagine qu'un médaillon ovale était collé à la partie inférieure, là où se voit une trace gris-bleuté.