La chapelle St-Thégonnec à Plogonnec.
Lors de ma visite, j'ai recherché les éventuelles inscriptions (1701, à droite de la baie du pignon ouest), puis j'ai examiné les statues du choeur (St Thégonnec et St Égarec) ou de la nef ( celle de sainte Marguerite), mais j'ai vite constaté que l'élément remarquable était cette source dont les eaux s'écoulaient à l'intérieur de la chapelle en son mitan, la traversaient transversalement avant de réapparaître près de la porte sud et suivre un trajet linéaire imposé par un agencement de dalles.
Revenu chez moi, j'ai lu le texte que propose le site de la mairie de Plogonnec ici : http://www.mairie-plogonnec.fr/histoire-des-chapelles.htm, et j'ai trouvé celui-ci si bien rédigé et si instructif que je ne peux qu'y renvoyer, et me permettre d'en recopier la description de la fontaine.
"L'édifice rectangulaire datant de 1701 semble très vraisemblablement avoir été établi sur un lieu de culte antique, où l'eau tenait un rôle essentiel. Il s'agissait probablement d'un ensemble de rituels dédiés à la déesse païenne Sirona dite aussi Dirona. Cette hypothèse est étayée par la présence de deux fontaines qui sourdent non loin l'une de l'autre ." (site de la mairie)
"Le mur nord accueille une petite fontaine qui fait toute l'originalité de cet édifice; Elle comprend un premier bassin hémisphérique encastré dans une niche en arc outrepassé dont le fond est orné par le socle destiné à recevoir la statuette de saint Egonnec. Un second bassin circulaire permet aux fidèles de faire leurs ablutions. Il déborde ensuite dans une conduite forcée faite de grandes dalles au travers de l'édifice" ( site de la mairie)
"Le filet d'eau jaillit ensuite à l'extérieur par un déversoir situé au bas de la porte de la façade Sud, puis s'écoule par une autre conduite dallée et enterrée au travers du placître. Cette eau est réputée pour guérir les fièvres. Plus loin dans le placître un petit escalier de pierre conduit à une seconde fontaine logée sous une grande dalle. Cette fontaine aujourd'hui tarie , est dédiée à saint Egarec. On y soignait les maux d'oreilles."
Le nom de cette déesse Sirona, Thirona ou Dirona dériverait d'une racine celtique stir- qui a donné steren en breton, "étoile" : son nom signifierait "astral" ou "stellaire". Ce serait une déesse lunaire (équivalent de Diane), parèdre d'un Grannos solaire formant un couple indissociable du panthéon gaulois. Les statues de Sirona la représentent souvent tenant un serpent ou coiffée d'un bandeau portant un serpent. Un autel votif à Sirona a été découvert en 1833 dans le pays de Dinan.