La légende des Dix mille martyrs dans une addition (v.1450) au doctrinal de sapience attribué à Guy de Roye .
Voir aussi :
La Bibliothèque de Besançon conserve sous la cote Ms 254 un manuscrit daté du milieu du XVe siècle et qui débute par la traduction du latin du Doctrinal de sapience, texte traditionnellement attribué à l'archevêque de Sens Guy de Roye pour l'année 1388 : il débute ainsi (folio 1) « Ce présent livre en fransoys est de grant prouffit et édificacion, et examinez et esprouvez à Paris par plusieurs maistres en divinité, et l'a fait escripre révérend Père en Dieu monseigneur Guy de Roye, par la miséracion divine, humble arcevesque de Sens, pour le salut de son âme et des âmes de tout son peuple... ».
Il est suivi au folio 118v par ce texte qui indique qu'un moine de Cluny a complété le doctrinal par plusieurs textes :
« Ce livre fut premièrement fait l'an de grace mil CCCIIIIxx et huit, et par le révérend Père en Dieu messire Guy de Roye, arcevesque de Sens ; mais, l'an suigant après, ung religieux de l'ordre de Clugny regarda et lut ledit livre bien et diligemment, et trouva qu'il estoit trop brief selon la matière, et y mist pluseurs exemples et pluseurs auctoritez et chappitres de docteurs et des maistres auctorisez... »
Suivent alors diverses pièces pieuses en vers ou en prose (le Jardin de amoureuse dévocion), sept psaumes en français, puis Fol. 159 la Légende Des dix mille crucifiés du mont Ararat, en vers français, débutant ainsi « A la louenge et en l'onneur / De Jhésu Crit, nostre Sauveur, / Reconteray en briefve ystoire, / Affin que nous ayons mémoire, / Comment souflrèrent ( sic) passion / Dix mil chevaliers de grant nom, ...»
Ce texte, suivi de deux oraisons latines en l'honneur des Dix mille martyrs, occupe les folios 159r-165r soit douze pages. Le manuscrit se termine par la Légende de sainte Madeleine jusqu'au folio 185v.
Cette description est donnée par Auguste Castan en 1897 dans le CATALOGUE GÉNÉRAL DES MANUSCRITS DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES DE FRANCE. DÉPARTEMENTS — TOME XXXII. BESANÇON. TOME I. INTRODUCTION - FONDS GÉNÉRAL (1)] (Openlibrary.org).
On voit donc que le texte n'a rien à voir directement avec le Doctrinal de sapience : c'est un texte religieux d'un moine de Cluny du milieu du XVe siècle. Le Doctrinal de sapience lui-même ne contient aucune référence à la légende que j'étudie.
Je ne suis pas parvenu à en avoir le texte exact, mais Catherine Lemercier-Rougy l'a transcrit et modernisé dans son mémoire de maîtrise de lettres ( La légende de saint Acace et des 10000 crucifiés sur le mont Ararat ) de 1986 à Lyon, telle que la cite Fanny Lefaure dans son mémoire de Master 1 en histoire de l'art sur les peintures murales de la chapelle de Saint-Etienne-du-Mont. On y trouve ce document de 35 chapitres, suivis des oraisons latines traduites en français.
On constate que l'auteur ne trouve pas sa source dans le texte de Vincent de Beauvais ou de sa traduction par Jean de Vignay, et moins encore dans la légende résumée des additions de la Légende dorée, puisqu'il reprend les détails de la version initiale d'Anastase le Bibliothécaire et de sa traduction par l'abbaye de Saint-Denis, comme la mention des anges envoyés contre l'armée de Sénacherib, la mention des martyrs nourris par les anges sur le mont Ararat, celle des confessions de foi détaillées des martyrs et celle de leur baptême par le sang.
Ces détails qui garantissent que, malgré les versions abrégées du Miroir historial et d'autres textes, l'accès au texte original perdurait au XVe siècle dans les monastères clunisiens font tout l'intérêt de ce texte.
I
A la louange et en l’honneur
de Jésus Christ notre sauveur,
je raconterai en un brève histoire,
afin que nous nous en souvenions,
la passion que souffrirent
dix mille chevaliers de grand renom.
II
Il est vrai et certain
qu’au temps où l’empire romain
était entre les mains d’Antonin et d’Hadrien,
les Euphrates et Gaderons,
qui étaient deux régions,
se sont révoltés à un certain moment ;
ce qui provoqua le mécontentement
des empereurs susnommés.
Et aussitôt, comme aveuglés par leur orgueil,
ils prirent seize mille chevaliers
parmi les plus vaillants qu’il virent.
Ils emmenèrent aussi leurs idoles
que ces gens fous adoraient,
s’imaginant qu’elles devaient les aider.
Et sans tarder ils marchèrent
contre les révoltés
disant qu’ils les puniraient sévèrement.
III
A ce moment là les autres qui s’en doutèrent
contre les empereurs s’armèrent,
et il s’en trouva bien cent mille
tant à la ville qu’à la campagne.
Dès que les empereurs virent cela,
ils s’enfuirent en hâte
avec sept mille chevaliers.
IV
Les neuf mille autres chevaliers firent preuve de vaillance,
et dirent qu’ils ne s’enfuiraient point
mais qu’ils offriraient des sacrifices à leurs dieux
pour qu’ils leur donnassent la victoire
et qu’on se souvînt de leur nom.
Puis quand ils eurent finit leurs sacrifices, il n’y eut aucun d’entre eux
qui, de peur, ne voulut s’enfuir.
V
Alors va venir les trouver
un ange sous l’apparence d’un jeune homme
qui doucement leur adresse la parole
et leur dit ceci :
« Pourquoi faites-vous si mauvaise figure
et avez-vous si peur ?
Je vous en prie par pure amitié,
appelez à votre aide
Dieu qui a fait ciel et terre,
et qui déjà, il y a un certain temps, par l’intermédiaire de son ange,
tua cent quatre vingt cinq mille hommes
du roi Sennacherib.
Croyez aussi en Jésus Christ,
le fils de Dieu le tout puissant,
et vous verrez dès à présent
qu’il combattra pour vous
et vous donnera une grande victoire. »
VI
Alors les chevaliers réfléchirent
puis à haute vois s’écrièrent :
« En toi, Jésus, nous mettons notre foi
et tout ce que dit par toi
ce jeune homme nous l’accomplirons,
nous te le promettons. »
VII
Aussitôt qu’ils eurent promis cela
Voyez venir leurs ennemis
qui étaient fort nombreux.
Mais ils n’eurent pas le moindre doute
sachant que Dieu les aiderait
et combattrait pour eux.
Et aussitôt ils attaquèrent leurs ennemis
qu’en grande partie ils tuèrent ;
le reste se noya
dans un lac situé près de là.
VIII
Puis l’ange pris les chevaliers
et les emmena dans la montagne
d’Ararat, près, assurément,
de la cité d’Alexandrie.
Là vinrent sept anges des cieux
qui parlèrent avec eux
et leur dirent toutes les souffrances
qu’ils devaient endurer prochainement.
Et ils les instruisirent de la foi
en leur disant de refuser d’adorer les idoles
en dépit de l’ordre d’un prince ou d’un roi.
IX
Alors ils se mirent à pleurer
et à crier à haute voix,
en réclamant la pitié du roi des rois
et en confessant tous leurs péchés.
Et trois jours après,
les empereurs s’étonnaient
que leurs chevaliers ne vinssent pas
et ils les envoyèrent chercher
Mais ceux-ci ne voulurent pas venir
aussi les messagers retournèrent-ils
chez les empereurs et racontèrent
que les chevaliers qu’il cherchaient
se trouvaient au mont Ararat,
s’étant convertis à la foi de Jésus Christ ;
ce dont les empereurs en éprouvèrent de la douleur et du dépit
à tel point qu’ils ne purent manger.
Et aussitôt pour les mieux venger,
ils firent venir cinq rois des environs
qui vinrent avec force
chevaliers et autres gens,
car ils étaient fort attristés
du déplaisir des empereurs.
Ils décidèrent que le mieux à faire
était d’envoyer chercher les neuf mille chevaliers
qui n’étaient pas loin de la ville.
Donc mille chevaliers
qui étaient courageux et forts
sont allés dans la montagne.
X
Quand Acace, qui était le chef des neuf mille
et le meilleur orateur,
les vit approcher
il dit à ses compagnons
de se mettre à genoux
et de prier Dieu pour leurs âmes
car le diable envoyait des gens armés
pour leur perdition.
Alors les saints se mirent à prier,
en parlant ainsi :
XI
« Vrai Dieu exauce nos prières.
Il n’est personne qui ne te puisse comprendre
ni ne puisse mesurer le caractère illimité de ton être.
Tu as voulu créer l’homme
à partir de la terre et lui donner
l’image de la trinité ;
par ta singulière bonté
tu as envoyé ton esprit
dont fut conçu Jésus Christ,
ton fils, dans le ventre de Marie ;
fils qui a racheté par son mérite
toute la race humaine.
Tu nous as aussi parlé, doux Seigneur,
à nous pêcheurs, par l’intermédiaire de ton ange,
et tu nous as donné ton aide
qui nous a permis de vaincre nos ennemis ;
puis ton ange nous a conduit ici
où tu nous nourris chaque jour
du pain du ciel pendant trente jours.
Ne nous abandonne pas à cette heure
mais toujours avec nous demeure
afin que nous puissions nous échapper
du filet de l’ennemi infernal.
Ôte de nous toute peur
et éteins la très grande fureur
qu’ont les rois cruels et méchants
devant qui nous seront jugés.
Voilà ce que nous te demandons, doux seigneur. »
XII
Aussitôt qu’ils eurent cessé de parler
la voix du ciel leur a répondu :
« J’ai entendu votre prière,
n’ayez crainte, je suis avec vous
et vous encouragerai tous sans exception.
Vous ne devez pas redouter les rois,
car s’ils peuvent tuer le corps,
ils ne pourraient nuire à l’âme. »
XIII
Les saints alors se réjouirent
après avoir entendu cette voix.
Alors les messagers des rois
leur dirent que les empereurs
voulaient leur parler.
Les saints alors allèrent les trouver,
ayant tous sans exception le coeur tourné vers Dieu.
Et quand les sept rois els virent,
tous ensemble ils se mirent à pleurer.
XIV
Alors l’empereur Hadrien
qui était en proie à une grande douleur
commence à dire aux saints :
« Qui vous a enseigné ceci ?
Quel mal avez-vous vu en nous ?
Pourquoi nous avez-vous tous abandonnés
ainsi que nos dieux ?
Vous semble-t-il que vous faîtes mieux
de croire en un crucifix ?
Ne vous semble-t-il pas vraiment
que nous pouvons tous vous tuer ? »
XV
Alors saint Acace va lui répondre :
« Vous pouvez bien tuer le corps
mais ne pouvez nuire à l’âme
car Jésus l’a en sa toute puissance. »
Puis après qu’on lui a ordonné
il leur a expliqué de quelle manière
ils ont cru en Jésus Christ
et comment tous leurs ennemis
avaient été vaincus.
Et il leur dit tous les faits et les propos
qui ont été rapportés par écrit ci-dessus.
Il leur raconta tout
en disant qu’ils ne redoutaient de souffrir
ni violence ni torture,
mais qu’ils étaient prêts à mourir
pour conserver la foi en Dieu.
XVI
Alors Hadrien va venir
et il jura que sans tarder
chacun d’entre eux souffrirait
les peines de Jésus Christ
puisqu’ils voulaient conserver leur foi.
XVII
Alors l’un des martyrs va dire :
« Si nous mourons en endurant le même martyre
que Jésus notre sauveur
notre gloire n’en sera que plus grande. »
XVIII
L’empereur alors plein de colère
va dire à ses serviteurs
d’attacher les saints martyrs
et de leur jeter des pierres ;
mais les pierres se retournaient
contre ceux qui les lapidaient.
Et quand les empereurs virent cela
aussitôt ils firent détacher les saints ;
et Hadrien leur demanda
à quoi servait une telle arrogance ;
et leur dit qu’il vaudrait bien mieux
qu’ils fissent des sacrifices aux dieux
afin d’éviter la torture
qu’il leur préparait dans de brefs délais.
XIX
Mais les saints ne consentirent point,
au contraire toujours ils se tinrent dans la fois de Dieu,
considérant toutes les menaces
comme paroles vaines et inutiles ;
et ils leur montraient leur erreur
qui leur causait une très grande douleur.
XX
Les rois firent rassembler les saints
et les firent lier pieds et mains
et on les battit très cruellement.
Et quand ils sentirent la souffrance
l’un des saints dit à Acace :
« Prie pour nous Jésus Christ
car nous souffrons un martyre trop douloureux. »
Acace répond doucement :
« Mes chers frères persévérons
et ainsi nous serons sauvés. »
Puis ils se mirent en prière
suppliant Dieu avec ferveur
de bien vouloir les aider au plus vite
et de les délivrer des tyrans trompeurs
et de leur porter secours
et de leur donner la persévérance dans leur foi à son égard.
Et aussitôt qu’ils eurent prié de la sorte
La terre a tremblé très fort,
et ceux qui frappaient les saints
ont eu les mains séchées comme du bois.
XXI
Un chevalier de grand renom
qui avait pour nom Théodore
et avait dans sa compagnie
mille chevaliers, alors s’écrie :
« Vrai Dieu qui as fait la terre et la mer
qu’il le plaise que nous nous joignions à toi
avec les neuf mille chevaliers
que tu as gardés entièrement dans ta foi ;
en toi, Seigneur, il n’y a point de jalousie
mais une miséricorde infinie. »
Et aussitôt il prit ses chevaliers
et avec les martyrs s’en vint ;
et quand ils furent tous rassemblés ;
ils se sont retrouvés dix mille.
XXII
Quand le roi Maximin vit cela,
mécontent, il dit à Hadrien :
« Je subis à cause de vous un grand préjudice
car j’ai perdu tous mes hommes. »
Alors Hadrien va lui dire :
« Ne sois pas en colère pour cela
mais supporte tout patiemment
et je te donne dès à présent
mille chevaliers pour remplacer les tiens
qui sont allés avec les miens. »
XXIII
Aussitôt Maximin fait chercher
les dix mille pour les juger ;
et quand les saints allaient vers lui,
les anges les accompagnaient,
et lorsqu’ils furent au lieu du jugement,
Maximin a dit sévèrement :
« Théodore, qu’as-tu gagné
de m’avoir ainsi délaissé ? »
XXIV
Théodore a répondu :
« J’ai gagné beaucoup sans avoir rien perdu
en apprenant à connaître le Dieu unique. »
XXV
« Ne croyez pas que ce soit un jeu,
dit Maximin aux dix mille,
et veuillez éviter ma colère.
Faites promptement des sacrifices aux dieux
et cela vous sera profitable. »
XXVI
Saint Acace lui répondit :
« Nous t’avons déjà plusieurs fois dit
que Jésus Christ est notre roi
et pour cette raison nous ne nous soucions pas de toi ;
toute ta fureur et ta colère
ne peuvent pas nous plus de mal qu’une puce. »
XXVII
Alors l’empereur en fut courroucé
et a ordonné à ses gens
qu’on apporte une grande quantité de clous
que nous appelons chausse-trappes ;
et sur une lieue un quart
il les fit semer partout
et fit aller dessus les saints,
pieds nus, pour les torturer davantage.
Mais les anges allaient devant
et ôtaient les clous du chemin
de telle sorte que les saints ne se blessaient point
et que leurs pieds ne se faisaient aucun mal ;
ce dont ils rendirent grandement grâce à Dieu
qui les protégeait en tout lieu.
XXVIII
Alors le roi Maximin
qui avait le coeur plein de venin
dit dans une très grande colère à ses gens :
« J’ai plusieurs fois entendu dire
que le dieu de ceux-ci ont trouvé
fut couronné d’épines
et qu’on lui ouvrit le flanc
et perça complètement avec une lance.
J’ordonne qu’on en fasse de même
à ces mauvais gens que voici. »
XXIX
A ce moment-là vingt mille hommes des empereurs
les couronnèrent d’épines
et leur percèrent à tous les flancs,
puis les emmenèrent à travers la ville
en blasphémant et en se moquant d’eux ;
ce dont les saints remercièrent Dieu
qui leur avait donné la si grande faveur
de vivre sa passion.
Et chacun prenait dans sa main
le sang qui coulait de son flanc
et l’étendait sur tout son corps.
Puis ils demandaient tous ensemble à Dieu
de considérer cela comme un baptême
et de considérer leur sang répandu
comme le pardon de leurs péchés.
Et, du ciel, Dieu a répondu
que tout ce qu’ils avaient demandé
leur était à tous accordé.
XXX
Puis ils furent condamnés
à être tous crucifiés
en la montagne d’Ararat.
Ils s’en allèrent là-bas sans protester
et avec eux quatre vingt mille soldats
qui devaient les expulser de la ville.
Quand les saints furent près de ce lieu
ils se recommandèrent à Dieu
et les tyrans les lièrent
puis les crucifièrent.
Alors Saint Helias demanda
à Saint Acace de leur dire
quelques mots de la foi
et de jésus Christ, leur doux roi.
XXXI
Aussitôt il les a exhorté
à croire en la trinité ,
en l’incarnation
et en la résurrection,
en la passion
et glorieuse ascension de Jésus Christ
qui viendra juger les vivants et les morts
et punira au feu de l’enfer
tous ceux qui l’auront mal servi,
mais ceux qui auront servi Dieu
il les amènera au paradis
en sa compagnie à tout jamais.
XXXII
Et quand il eut dit ces paroles
la voix du ciel lui répondit :
« Acace, ce que tu dis est vrai,
il n’y a ni mensonge, ni conte. »
Puis à la septième heure du jour,
qui est environ midi,
la terre se mit à trembler
et les pierres à se briser
et par le jugement de Dieu,
dans ce lieu, cinquante mille hommes
qui avaient torturé les saints
sont vivants dans les abîmes.
XXXIII
A ce moment-là les saints firent une oraison,
priant Dieu par dévotion,
pour tous ceux qui, par repentir,
jeûneront la veille de leur fête en silence
et commémoreront
leur sainte passion.
XXXIV
Aussitôt qu’ils eurent fait leur requête,
la voix du ciel leur a répondu
que tout ce qu’ils avaient demandé
Dieu le leur accordait ;
et aussitôt après avoir entendu cette voix
les martyrs sont morts sur la croix,
environ à heure de none,
et là il n’y avait personne
pour ensevelir les saints martyrs.
Alors Jésus leur ouvrit les cieux
d’où une très grande clarté resplendit
qui descendit sur les martyrs ;
puis vint notre sauveur
accompagné des saints martyrs ;
puis vint notre sauveur
accompagné des saints martyrs,
et la terre trembla si fort
qu’elle détacha tous les martyrs
des croix où ils étaient pendus.
Aussitôt les anges sont venus
pour ensevelir tous les saints
dans la montagne où ils souffrirent jusqu’à la mort,
et Jésus Christ, notre sauveur,
monta aux cieux en grand honneur
accompagné des saints martyrs
et des anges du paradis.
XXXV
Donc nous devons demander aux saints
de bien vouloir tous nous secourir
car ils ont sur Dieu un tel pouvoir,
qu’en quelque endroit ou lieu
qu’on les implore dévotement,
ils accordent leur aide promptement. Amen.
Première oraison
Les âmes se réjouissent dans les cieux
du martyr des dix mille
qui ont supporté avec ne très grande joie
la souffrance de la croix pour le Christ.
Je demande que l’on dise très rapidement ces prières
qui nous apportent une aide
pour que, par l’intermédiaire de ceux-ci,
nous soyons conduits sur le trône du ciel, au plus haut.
Priez pour nous, martyrs illustres
pour que nous nous montrions dignes des promesses du Christ. Prions.
Deuxième oraison
Dieu tout puissant et miséricordieux de l’armée des saints,
toi qui as bien voulu accorder des dons innombrables
au peuple chrétien par l’intermédiaire des dix mille soldats crucifiés,
nous te prions que nous soit donné par leur sainte intercession
ce que nous n’avons pas la possibilité d’obtenir.
Par le Christ notre Seigneur. Amen.