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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 19:38

         Le vitrail de l'arbre de Jessé,

église Notre-Dame-de-Bon-Garant à Férel (56).

 

  Explorant les représentations de l'Arbre de Jessé en Bretagne, en rayonnant à partir du Finistère, j'ai traité successivement de 15 vitraux (dont 12 anciens) et de 7 groupes sculptés:


Je traiterai plus tard de :

  • Vitrail de l'Arbre de Jessé de la Chapelle St-Fiacre de La Faouët : c.1480.

Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

 

  Je découvre maintenant celui de l'église de Férel, en Morbihan. Il est accompagné d'un panneau explicatif de grande qualité qui reproduit un article de 1933 de l'abbé Joseph Blarez (1887-1940), vicaire de la cathédrale de Vannes : j'y trouve un commentaire suffisamment complet pour y puiser largement ici.

Je présenterai le vitrail comme j'en ai l'habitude panneau par panneau après une vue générale. 

 

  I. Présentation.

   Ce vitrail est, avec les fonts baptismaux, les seuls éléments visibles dans la nouvelle église construite entre 1884 et 1890 de l'ancien édifice qui datait du Moyen-Âge et fut démoli en 1894. Le vitrail lui-même daterait de la première moitié de XVIe siècle (entre 1530 et 1548), ce qui le situe au début de la pleine période des arbres de Jessé bretons conservés.

 Il est remarquable par le bel emploi de verres rouges gravés (rayons autour de la Vierge ; tunique de Josias), peut-être (je ne suis pas expert) de verre bleu gravé (c'est plus rare encore, mais ne sont sans-doute pas d'origine) dans les vêtements de Jechonias. Par ailleurs, il est assez comparables autres autres vitraux du même thème dans la disposition des rois de Juda sur des branches issus de Jessé endormi, branches fleurissant en sommité dans la Vierge à l'Enfant.

  Il est composé de quinze panneaux.

                         arbre-jesse 7647c


II. Histoire (d'après J. Blarez).

  Lorsqu'en 1894, l'ancienne église fut démolie, le vitrail qui ornait son chevet fut jugé indigne de la nouvelle construction ou, du moins, il n'y trouva pas place  et il fut placé en caisses dans le grenier du presbytère. Les caisses ne furent ouvertes que dans l'atelier de la veuve Laumonnier à Vannes en 1932.  Cette année-là, la rosace sud de la nouvelle église menaçant ruine, on remania le pignon du transept, grâce à l'action du maire, François Boisrouvray, du recteur Guilhard et des Beaux-Arts. Le vitrail fut restauré par la maison Rault comme l'indique l'inscription en bas du vitrail :  RESTAURÉ EN 1933 PAR LES MONUMENTS HISTORIQUES E. RAULT Verrier d'Art Rennes.

  Le vitrail fut classé le 7 mars 1932 grâce à l'action de Mr. Thomas-Lacroix, archiviste départemental.

Il a été étudié par J.  de Kersauzon dans sa Monographie sur la paroisse de Férel Imprimerie Lafolye, Vannes, 1891. (voir annexe).

  Les deux blasons qui entourent la Vierge sont une reconstitution récente (1933), car les armoiries d'origine avaient été perdues ou détruites et ne permettaient pas une attribution et une datation, mais le raisonnement de Joseph de Kersauzon, qui rapproche le père Eternel de cette verrière à celui d'Assérac (canton d'Herbignac), commandité par les sires de Rieux et de Rochefort Claude et François de Rieux    seigneurs  d'Assérac, permit alors de penser que ces mêmes seigneurs avaient commandité la maître-vitre de Férel. J. de Kersauzon proposait dés lors la date de 1540, date cohérente avec le style du vitrail. Pierre Thomas-Lacroix, directeur des Archives du Morbihan, décida donc de remplacer les armoiries manquantes par celle des seigneurs de Rieux. L'érection de Férel en vicariat d'Herbignac date de 1530-1548.

  

  En janvier 1945, Férel se trouvant situé dans la poche de Saint-Nazaire fut frappé par les bombardements et le vitrail fut touché par des obus. Il fut alors démonté et conduit à Paris, où il fut confié pour sa restauration à l'atelier de Max Ingrand. De retour à Férel, il fut rétabli en 1951, puis restauré en 1985 par l'atelier J.P. Le Bihan de Quimper pour reprendre les ferrures de fixation rongées de rouille, remettre en plomb trois panneaux et réparer le reste. 

 

 

III. Étude panneau par panneau.

  Baie 8, baie en arc brisé de 4,20m de haut, 1,80m de large. Elle occupait jadis le chevet de l'ancienne église, dans une baie à trois lancettes. 

De gauche à droite et de bas en haut : 

 

Isaïe et David.

   Le prophète Isaïe (YSAYE), coiffé du bonnet juif tient un phylactère où s'inscrit le début de la citation du Livre d'Isaïe XI, 1-2 :  Egredietur virga de radice Jesse,[ et flos de radice eius ascendet. Et requiescet super eum Spiritus Domini.] :

"Une tige sortira de la racine de Jessé, une fleur s’élèvera de ses racines. Et sur elle reposera l’Esprit du Seigneur."  C'est sur cette métaphore qu'est construit toute la tradition de l'arbre de Jessé comme arbre généalogique de Jésus, à la suite des évangiles canoniques de Matthieu (Mt I,1-17), et de Luc (Lc III,23-38) et d'une liste de trois séquences de quatorze générations chacune.

 

 A ses cotés se tient un roi tenant un sceptre, les épaules couvertes d'hermine, et la tête couronnée, avec l'inscription LE ROY (DAVID ?, non lisible). Je suis étonné que David ne tiennne pas sa harpe traditionnelle. L'emplacement de David (et de Salomon au troisième panneau) au registre inférieur est inhabituel, ce registre étant le plus souvent occupé par Isaïe, Jessé et Jérémie, et les rois se disposant au dessus.


                       arbre-jesse 4725c

 

Jessé endormi.

Au centre du registre inférieur, Jessé (aussi nommé Isaïe) dans un costume qui mélange la robe sémite et la cuirasse, dort sous sa tente et rêve que de sa souche va naître les générations de rois de Juda : son rêve se concrétise sous forme d'un tronc qui part de sa cuisse et s'élève vers l'étage supérieur. Quatorze rois trouvent place sur ses branches. Il aboutira à la Vierge.

On lit YSA et YESSE.

 Les 14 rois qu'on trouvera figurés ici  sont :

  • (David) fils de Jessé, qui régna 40 ans (1010-970 av J.C.)
  • Salomon fils de David, qui régna 39 ans (970-931)
  • Roboam fils de Salomon, (931-915)
  • Abia (Abijam) fils de Roboam (915-912)
  • Asa fils d'Abia (912-875)
  • Josaphat fils d'Asa (875-850)
  • Joram fils de Josaphat (850-842)
  • Ozias 4ème descendant et 4ème successeur de Joram (782-751)
  • Joathan fils d'Ozias, (751-736)
  • Achaz fils de Joathan (736-721), durée du règne 16 ans.
  • Ezechias fils d'Achaz (721-693)
  • Manassé, fils d'Ezechias (693-639)
  • Josias, petit-fils de Manassé (638-609)
  • Jechonias (Jéconiah), petit-fils de Josias (609-609), avant-dernier roi de Juda avant l'exil à Babylone et la destruction du royaume.

n.b : les dates indiquées ne sont pas celles sur lesquelles s'accordent les spécialistes actuels de l'Ancien Testament, qui, d'ailleurs, ne s'accordent pas.

 Cette liste est celle que propose Matthieu Mt I,7-16 : David - Salomon - Roboam - Abia - Asa - Josaphat - Joram-Osias - Jotham - Achaz - Ézéchias - Manassé - Amon - Josias - Jeconiah - ( suivis de Salathiel - Zorobabel - Abioud - Eliaqim - Azor - Sadoq - Ahim - Elioud - Eléazar - Matthan - Jacob ) avant de se clore avec  Joseph puis Jésus.)  On voit qu'elle omet Amon, afin de se clore avec Jeconiah, dernier roi de Juda pour la tradition chrétienne. On voit aussi que c'est Joseph qui est le descendant de Jessé, et non, comme le laisserait croire la représentation, la Vierge Marie.

 

 

                           arbre-jesse 4726v

 

 

Salomon et le chiffre 41 ; Jérémie.

 Le troisième panneau inférieur montre deux personnages : le roi Salomon, fils de David, porte sceptre, couronne et cuirasse tout comme son père ; l'inscription SALOMON est accompagnée du chiffre 40, interprété astucieusement par J. Kersauzon comme indiquant la durée de son régne selon la Bible, de 1001 à 962. 

  Le prophète Jérémie (supposé), qui fait pendant à Isaïe, tient le phylactère où s'inscrit sa prophétie CREABIT DNS NOVUM SUPER TERRAM, citation du verset de Jérémie 31,22  Creavit Dominus novum super terram femina circumdabit virum : "Le Seigneur a fait du nouveau sur la terre, une femme entourera [ou "environnera"] l'homme". Ce verset abscond (comment une femme peut-elle "environner" un homme ? Un enfant, oui, à la rigueur, pendant la grossesse, mais un homme ? ) a été interprété par Saint Bernard comme annonçant la Vierge, qui concevra Jésus, homme parfait dès sa présence dans le sein de Marie, non par la maturité de l'âge, mais par celle de la sagesse :

http://www.abbaye-chaise-dieu.com/Les-Peres-de-l-Eglise-commentent.html

 

 

                        arbre-jesse 4727c

 

Chaque panneau va désormais représenter deux des douze rois de Juda, assis ou s'aggripant aux branches de l'arbre généalogique qui méne au Christ.

ASA et le chiffre 41 ;  ABIA

L'inscription ASA REX 41 correspond au roi Asa et aux 41 années de son règne de 944 à 904 selon Kersauzon, ou de 911 à 870 selon les éxégètes actuels .

ABIA REX correspond au roi Abia/Abijam.

                    arbre-jesse 4728c

 

 

ROBOAM   et JOSAPHAT

                            arbre-jesse 4729c

 

 

 JORAM et OZIAS 

 

 

                         arbre-jesse 4730v   

 

      EZECHIAS et IECHONIAS

arbre-jesse 4731v

 

      JOATHAN et ACHAZ avec le chiffre 16

arbre-jesse 4732v

 

MANASSE et JOSIAS.

arbre-jesse 4733c

 

 

Armoiries de Claude de Rieux.

Armoiries (atelier de E. Rault, 1933) de CLAUDE DE RIEUX SIRE DE RIEUX et de ROCHEFORT :  Ecartelé : aux I et IV d'azur, à cinq besants d'or, ordonnés en sautoir qui est de Rieux, aux II et III vairé d'or et d'azur qui est de Rochefort, sur le tout de gueules à deux fasces d'or qui est d'Harcourt.

  Claude de Rieux (1497-1532) épousa Catherine de Laval, dont il eut deux filles, Claude et Renée. Il se remaria avec Suzanne de Bourbon, dont il eut un fils, Claude II de Rieux (1530-1548, sd.), et une fille, Louise.

 

arbre-jesse 4735c

 

 

 

      Vierge à l'Enfant adorée par deux anges.

 

arbre-jesse 4734v

 

      Armoiries de François de Rieux.

FRANC(OIS) DE RO.... SIRE DE RIEUX ET DE ROCHEFORT.

Les armoiries associent :

 

En 1 les armes de la Maison de Rieux : D'azur à dix besants d'or posés 4, 3, 2, 1.

En 3 les armes des seigneurs d'Assérac issus de la Famille de Rochefort : vairé d'or et d'azur. 

en 2 et 4 : les armoiries de La Feuillée : d'or à la croix engreslée d'azur.

 

Ces armoiries sont à peu de chose près la reproduction de celles qui ornaient la maîtresse-vitre de l'église d'Assérac, et qui ont été décrites par Régis de L'Estourbeilon comme celles de Claude de Rieux, comte de Rochefort et d'Harcourt, marié à Catherine, comtesse de Laval ;  et de son frère François de Rieux, qui eut la terre d'Assérac en 1518, et qui épousa Renée de la Feillée. Tous les deux étaient les fils de Jean de Rieux, Maréchal de Bretagne, régent du Duché à la mort d'Anne de Bretagne, puis Maréchal de France. 

  Il resterait à interprété la couronne placée au dessus des deux blasons, couronne qui d'une part n'est pas exactement la couronne héraldique de marquis, et qui, si c'était le cas, ne concernerait que le fils de François de Rieux, Jean de Rieux, qui obtint le marquisat en 1574.

  S'il est certain qu'il s'agit des commanditaires du vitrail (perdu) d'Assérac, il n'est pas établi avec certitude que ce sont les commanditaires de celui de Férel ; si non e vero, e ben trovato.


arbre-jesse 4736c

 

      Dieu le Pére

avec le Saint-Esprit au dessus de sa tête.

arbre-jesse 7662c

 

 

      Annexe :

   Les anciens vitraux du comté nantais : verrières de Férel, Missillac et Assérac (in. Revue de Bretagne et Vendée) / KERSAUSON J. de ; L'ESTOURBEILLON Régis de. p. 183-195 : 

cliquer : Vitraux de Fèrel.

 

 

   " Férel est une petite paroisse du diocèse de Vannes, située sur les bords de la Vilaine, rive gauche. Dépendant autrefois, au spirituel, du diocèse de Nantes et, au temporel, de la baronnie de la Roche-Bernard et du marquisat d'Assérac ; elle a été, lors de la Révolution, annexée, avec tout le canton de la Roche-Bernard, au département du Morbihan. Ancienne trêve ou fillette d'Herbignac, Férel fut érigée en paroisse indépendante, en 1749. Son église est assez ancienne, et M. de Courson, dans la Bretagne contemporaine (T. I, pp. 45 et 50), s'exprime ainsi à son sujet :  «L'église de Férel date  de l'époque de transition et aurait été fondée, si l'on en croit la  tradition, par les Templiers. Le transept est relié au chœur par de larges arcades à cintre légèrement brisé, reposant sur des piliers à chapiteau simple. Dans la nef, et au bras sud de l'église, le lambris, divisé en plusieurs panneaux, était et est encore couvert de fresques et d'inscriptions gothiques à demi effacées. Dans le transept, des anges, revêtus de longues robes, semblent former un concert en l'honneur de N.-D., comme dans la chapelle de Saint-Jacques, au village de Saint-Léon, en Merléac (Côtes- du-Nord), ou dans celui de Kernascleden, en Saint-Caradec (Morbihan). Le tableau de la maîtresse-vitre, à morceaux rayonnants, dépend du chœur et représente la généalogie de la sainte Vierge, qu'on aperçoit au-dessus du Père éternel tenant dans ses bras l'Enfant Jésus. Des légendes, en capitales romaines désignent les différents personnages. On prétend qu'une verrière toute semblable existe dans l'église de Missillac (Loire-Inférieure), qui, comme celle de Férel, était à la présentation des moines de Saint- Gildas-des-Bois. »

 

   Nous n'avons pas certes la prétention de donner ici de plus intéressants et plus complets détails sur l'église de Férel, dont nous n'avons du reste à parler qu'incidemment. Nous voulons seulement dire quelque chose de son vitrail, et expliquer, du moins à notre sens, plusieurs chiffres placés dans certains de ses panneaux. Sans être en tout semblable à celle de Missillac, comme le croit M. de Courson, la verrière de Férel offre pourtant avec elle bien des points de similitude. Toutes deux, en effet, représentent ce que l'on appelle un Arbre de Jessé. Nous ne ferons pas ici ressortir leurs dissemblances et leurs ressemblances. Nous en reparlerons quand nous aurons à décrire l'église de Missillac et la belle et intelligente restauration de sa maîtresse vitre.

   Ce que nous ne sommes pas disposés à admettre, et ce que semble vouloir faire induire M. de Courson, c'est que le vitrail de Férel dut avoir la même origine et les mêmes donateurs que celui de Mîssillac, c'est-à-dire les moines de Saint-Gildas, présentateurs des deux églises. D'abord, ainsi que nous le démontrerons plus tard, à propos de Missillac, la verrière de cette église fut conjointement offerte par les barons de la Roche-Bernard et l'abbé de Saint-Gildas. Ensuite celle de Férel doit être antérieure de plus d'un demi-siècle à la première. Nous n'avons pourtant, par malheur, ni millésime inscrit, ni armoiries indiquant les donateurs ; mais certaines pièces et panneaux, absolument identiques à d'autres vitraux de date certaine, entre autres à celui d'Assérac, permettent d'arriver à une quasi-certitude sur l'âge de celui qui nous occupe. Nous sommes du reste sur la voie, nous l'espérons du moins, de retrouver les anciens écussons qui décoraient autrefois le haut du vitrail, et qui nous permettront alors d'être fixés sur ce point. Le panneau le plus élevé du vitrail de Férel représente, en effet, le Père éternel absolument semblable à celui correspondant d'Assérac et comme va le démontrer M. le comte de Estourbeillon, qui s'est chargé de ce travail, la verrière d'Assérac, dont il ne reste plus, hélas ! que quelques bribes, remonte à la première moitié du XVIe siècle. Ne doit-on donc pas assigner la même date à celle de Férel ? Ne peut-on même pas ajouter, sans crainte de se tromper, qu'elle a en les mêmes donateurs qu'Assérac, c'est-à-dire les sires de Rieux, seigneurs et plus tard marquis d'Assérac ? En adoptant ce système, qui est pour nous la vérité, le vitrail de Férel serait de 1540 environ.

Après ces explications, entrons dans la description de la verriëre elle-même. Elle se divise en treize panneaux, représentant les rois de Juda depuis Isaïe ou Jessé, père de David, jusqu'à Jéchonias, qui fut, on le sait, emmené captif à Babylone. Tous ces rois sont placés dans un ordre peu régulier, et quelques lacunes existent même parmi eux.

Le médaillon médial du bas nous montre Jessé, père de David ;à gauche de celui qui regarde l'autel, se trouve David lui-même, avec son sceptre royal et accompagné du prophète Isaïe, deJa bouche duquel sortent ces mots : Egredietur virga de radice Jesse. A droite, de l'autre côté de Jessé, on voit le roi Salomon avec cette devise : Salomon roy creabil DNS novum super terram. En avant se lit le nombre 40. Or, pour nous ces deux chiffres ne peuvent et ne doivent avoir qu'une signification : la durée du règne du fils de David qui occupa en effet le trône de 1001 à 963 av. J.C., soit 40 ans. Dans le panneau au-dessous de Jessé nous voyons Roboam et Josaphat à côté; à droite, Osnias rex, Joram et Ozias. A gauche, les deux rois Asa et Abia. Le premier est précédé, sur une banderole, du nombre 41, durée de son règne (944-904 av. J.-C), et suivi du chiffre 3, son numéro d'ordre comme roi de Juda. Nous croyons devoir faire aussi remarquer que le nom d'Osnias, cité tout à l'heure, est mis pour Ochozias. Au-dessus de Roboam, dans la travée médiale, se dessine Joathan rex avec Archaz (pour Achaz), ce dernier précédé du nombre 16, durée de son règne (737-122) ; à droite, on voit Manassé et Josias, à gauche, Jéchonias et Ezéchias. Au-dessus, et au milieu, est Notre-Dame, et de chaque côté deux vitraux blancs, avec anges remplaçant évidemment les anciens blasons que nous avons l'espoir de retrouver. Enfin, au-dessus, et comme panneau le plus élevé, le Père éternel bénissant la sainte Vierge et toute une ligne d'ancètres.

Tel est ce vitrail de Férel, qu'il eût été désirable d'avoir, ainsi que toutes nos autres anciennes verrières du diocèse, reproduits par la photographie.

 

Pour faciliter l'élude des différents rois de Juda représentés à Férel, nous croyons utile de donner ici un tableau chronologique.

Israël ou Jessé, père de David.

 David roi de 1040 â 1001, durée de règne, 39 ans

 Salomon — 1001 à 902 - 33 ans

Roboam — 9C2 à 946 — 16 ans

Abia — 946 à 944 - 2

Asa — 943 à 904 — 41

Josaphat — 904 à 880 — 24

Joram — 880 à 876 — 4

Ochozias — 876 à 875 — 1

Athalie (omise au vitrail) — 875 à 870 — 5

Joas (omis au vitrail) — 870 à 831 — 39 ans

Amassias (omis au vitrail), ~ 831 à 803 — 28 ans

Ozias — 803 à 752 — 51

Joathan — 752 à 737 — 15

Archaz ou Achaz — 737 à 723 — 14

Ezéchias - 723 à 694 — 29

Manassé - 694 à 640 — 64

Amos (omis au vitrail)  640 à 639 — 1

Josias — 639 à 609 — 30

Joachaz (omis au vitrail) — 609 à 008 — 1

Eliacim ou Joachim (omis au vitrail) — 608 à 598 — 10

Jéchonias - 598 à 597 —  3 mois.

Sédécias (omis au vitrail). — 597 à 587 — lO ans.

Destruction du royaume de Juda.

En terminant cette courte et succincte notice sur la verrière de Férel, nous exprimons un désir et un espoir : c'est que la démolition imminente de la vieille église ne nuise en aucune façon à la conservation de ce vieux monument d'un autre âge, et que ce beau vitrail, qui, même au point de vue artistique, a une réelle valeur et possède de très belles couleurs, trouve sa place, comme à Missillac, dans le nouveau temple qui va être édifié. " J. de Kersauson. 

  

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Published by jean-yves cordier

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