La Vandrée et la Luronne,
bateaux pilotes du Port de Brest.
Les deux pilotines de la station de pilotage du Port de Brest sont amarrées quai Malbert.
I. La Vandrée (pont vert).
La Vandrée doit son nom à celui d'une roche au large de la pointe du Toulinguet, et de la bouée Ouest qui la pare. C'est sur cette roche que fit naufrage le Forest Castle en 1909. L'origine du toponyme n'est pas connu.
Une autre pilotine de Brest se nommait la Valbelle, qui doit aussi son nom à une roche et une balise en mer d'Iroise (et, indirectement, au Chevalier de Valbelle, qui commanda jadis une escadre sous Louis XIV). Elle était en service en 2006. Une autre pilotine s'était nommée La Parquette, mais c'était un voilier, en 1933.
Ce bateau mesure 14 m de long et 4 m de large et jauge 16 t. Indicatif radio FN 2820. (Source www.bateaux-fecamp.fr).
Vitesse enregistrée (Max / Moyenne): 22.4 / 14.1 nœuds Indicatif Radio: FN9820 IMO: 0, MMSI: 227005550
II. La Luronne (pont bleu).
Cette vedette a été construite aux chantiers Portchester Shipyard de Porsmouth, elle mesure 15,10 m de long, 4,00m de large et dispose de deux moteurs Caterpillar de 343 kW.
La coque et les superstructures ont été réalisées par les chantiers anglais Portchester Shipyards de Portsmouth. La coque est du type VT Halmatic, Nelson 48.50, réalisée en composite. Après une traversée en ferry jusqu'à Roscoff puis une fin de voyage en camion, la pilotine, longue de 15,10 m et large de 4 m, a terminé son premier voyage en camion jusqu'à Carantec. C'est là que se sont déroulés les travaux d'aménagement, comprenant la cabine de pilotage ainsi que le compartiment machine. La vedette est dotée de deux moteurs Caterpillar, type C 12 d'une puissance unitaire de 460 chevaux qui lui procurent une vitesse maximale de 23 nœuds, soit un peu plus de 42 km/heure.
La vedette, équipée en troisième catégorie, peut recevoir deux membres d'équipage et huit passagers. La cabine de pilotage est dotée de tous les derniers perfectionnements, que ce soit en équipement radio, l'AIS ainsi qu'un écran radar, lecteur de cartes.
Autre image : Marinetraffic.com.
Très belle image par "Gedour ar Minou" ;
idem du même auteur
La Luronne devant le phare du Minou
La station de pilotage de Brest.
Elle se trouve 3, rue Aldéric Lecomte, derrière le bâtiment des Phares et Balises et des Affaires Maritimes, et se nomme Station de Pilotage Brest-Concarneau-Odet. Sa création a fait l'objet de publication officielle en septembre 1990 par fusion des deux stations de Brest, et de Concarneau-Odet Son réglement local a été fixé par l'arreté préfectoral du 24 décembre 2008 puis par celui du 24 janvier 2013.
"Cheveux blancs, nez rouge"
Le corps des pilotes portuaires, chargés d'assister le capitaine lors de l'arrivée d'un navire dans un port, rassemble 350 pilotes en France, rattachés à un port pour la durée de leur carrière. Il y a 5 pilotes à Brest. Comme toutes les stations de pilotage, celle de Brest est organisée en syndicat professionnel, collectivité des cinq pilotes sous la tutelle des Affaires Maritimes. Ce syndicat est propriétaire des deux navires (le coût d'une pilotine était en 2008 de 850 000 Euros) et emploie neuf salariés. Les navires de plus de 50 mètres sont astreints à l'obligation de prendre un pilote, sauf à détenir une licence. La station réalise 1800 mouvements par an, son président est Alain Briand.
Depuis 2011, la station possède une troisième pilotine, la Méloine (on note que c'est une constante de donner au bateau le nom d'un danger rocheux de la côte) qui est détachée au port de Roscoff.
Pour devenir pilote portuaire, il faut être capitaine de première ou seconde classe, avoir suffisamment navigué durant une dizaine d'année, être âgé de moins de 35 ans et, surtout, passer un concours où les places sont rares et disputées.
Lorsque le nouveau pilote prend son service, il doit effectuer une formation pratique de plusieurs mois en accompagnant d'autres pilotes à bord de tout type de navire , de jour comme de nuit dans sa zone de compétence. Cette formation représente environ 500 opérations de pilotage. Après ce temps de formation, le nouveau pilote commence progressivement à piloter des navires de taille de plus en plus grande. Il faut environ cinq ans pour former un pilote capable de piloter tout type de navire.
Les navires ne se signalent plus, comme du temps de la marine à voile, par l'ancre noire que ceux-ci affichaient sur sa voile, et à l'échelle gréée dans leurs haubans, mais ils portent encore une ancre blanche peinte à l'étrave. Désormais, c'est surtout la VHF qui fonctionne, et l'inscription PILOTE sur le rouf. De nuit, selon le règlement International, "le bateau pilote en service de pilotage doit montrer en supplément des autres feux prescrits pour un navire de sa longueur, deux feux superposés visibles sur tout l'horizon, le feu supérieur étant blanc et le feu inférieur rouge." D'où le moyen mnémotechnique "cheveux blanc, nez rouge", qui qualifie la pilotine, plutôt que le pilote.
Quand au navire qui a besoin d'un pilote, il peut afficher le pavillon G (Golf) rayé verticalement blanc et bleu ... seulement si sa radio est en panne. Par contre, il est dans l'obligation de hisser le pavillon H (Hotel) une fois le pilote embarqué : "J'ai un pilote à bord".
Le logo de la station de pilotage : le pavillon blanc et rouge H "J'ai un pilote à bord" y répond au drapeau breton.
Liens et sources
- Article du Télégramme de Brest de 2008, Jean-Jacques, le pilote.
- A bon port, article de Virginie de Rocquigny pour Libération
- La Méloine dans le Télégramme du 13 septembre 2011.
- Site de la Fédération Française des Pilotes Maritimes
- sur le site marinemarchande.net, la Vandrée à l'arrivée du paquebot Nordnorge à Brest en 2006.
- Mémoires du port de Commerce : les pilotes maritimes Partie 1.
- Mémoires du port de Commerce de Brest : Ces guides de l'Océan Partie 2 (2008)
- Bulletin des lois de la République vol.9, p. 919 1857.
- Topic-topos : la Mathilde B6 1920
- Archives 1836.
- Bulletin des lois de la République 1847
- Notice sur le service du pilotage en 1837.
- La station de pilotage du Conquet