Qu'il est beau, le mâle de la Libellule écarlate, ou Crocothemis erythraea, avec sa panoplie de pompier, et quel dommage qu'il soit passé si vite, une fin de soirée, sans me laisser le temps de mieux le photographier !
Cette espèce africaine a coloniser les pays septentrionaux, témoin vraisemblable du réchauffement climatique.
Son étymologie nous renvoie à ma réflexion sur la balance de Montaigne et l'étymologie du mot libellule puisque si le grec krokos,crocus, safran, renvoie à la couleur de ce Scarlet dragonfly, le radical-themis renvoie, lui, à la déesse Themis, qui est représentée avec une balance car elle représente la Justice immanente : elle s'oppose à l'hubris, au déchaînement des excès, des passions violentes et de la démesure.
Je peux tout-de-même admirer ses pterostigmas jaune ocre, les taches jaune caramel de la base de ses ailes et son abdomen aplati fin comme une lame.
(les ptérostigmas _ litteralement : points sur les ailes _sont ces marques dont les caractères sont déterminants pour l'identification.)
Et si nous regardions des libellules déprimées se remonter le moral ? Les voici "in copula".
Post-scriptum rédigé en octobre à la suite du commentaire de Benoît Guillon qui n'avale pas les couleuvres de mes grossières erreurs : ce ne sont pas des Libellules déprimées, mais un couple d' Orthetrum cancellatum !
Quittons les anisoptères pour les zygoptères : parmi les Calopterix (les "belles ailes " ), je ne rencontre que des vierges, C.virgo. Mais en cherchant bien, j'ai tout-de-même aperçu un mâle de Calopterix splendens.
J'en rencontrais davantage sur la rivière Ildut elle-même, près de l'eau vive :
La Cordulie à corps mince.
Elle est assez rare pour être signalé comme espèce remarquable dans l'inventaire Natura 2000.
Je la trouve à Crozon là où elle est signalée, près de l'étang de Kerloc'h, et je la trouve accouplée: non pas à terre ou en vol, mais accrochée aux branches d'arbustes.