Zoonymie (étude du nom) du papillon l'Argus frêle Cupido minimus (Fuessly, 1775).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Cupido, Schrank 1801 : du nom du dieu latin de l'Amour aux ailes de papillon et aux flèches redoutables. Schrank avait créé sa cinquième famille pour y placer 24 espèces de nos Lycénidés. Son nom crée un couple de contraire avec celui de sa première famille des Erynnis (Erinyes: déesse de la Haine) ; il l'avait sans-doute emprunté au papilio cupido de Linné (1758), le premier de ses Plebejus rurales. Mais le frontispice du Catalogue Viennois de Denis & Schiffermüller (1775), avec ses Éros aux ailes ocellées de papillons, incitait déjà à ce rapprochement entre les petits Cupidons et les Bleus. Le genre est divisé en deux sous-genres, Everes et Cupido.
— minimus (Fuessly, 1775) : Le nom spécifique provient de l'adjectif latin minimus, a, um, qui est le superlatif de parvus "petit" : il signifie donc soit "très petit", soit "le plus petit, le moindre, minime". Son explication est donné par Jean Gaspard Fuessly dans sa description originale lorsqu'il écrit : Der kleinste aller bekannten Tagvögel , "le plus petit de tous les papillons diurnes connus". Il est la traduction latine du terme kleinste. L" envergure du minimus est en effet de 18 à 27 mm.
— Le papillon porta le nom vernaculaire de "Polyommate Alsus" (Latreille 1804 ; Godart 1819 et 1822 ; Duponchel, 1849". Alsus est le nom donné pour cette espèce en 1775 par Denis & Schiffermüller : il reprend le nom d'un berger latin qui, dans l'Énéide de Virgile, tue le troyen Podalire. Pendant plus de 100 ans, aucun nom vernaculaire ne fut employé par les auteurs français, avant que, en 1986, Gérard Luquet ne créa le nom d' "Argus frêle". Argus est le nom collectif donné par Luquet à 7 des 73 polyommatines, reprenant celui d'un groupe créé par Geoffroy en 1762, Argus étant dans la mythologie un Géant aux cent yeux répartis sur tout le corps comme les ocelles des ailes de ces espèces. L'adjectif "frêle" (du latin fragilis) est une jolie manière de caractériser l'espèce par un terme plus poétique que le banal "petit".
1. Famille et sous-famille.
a) Famille des Lycaenidae, William Elford Leach, 1815. Les Lycénides ou Lycènes.
Leach, William Elford, 1790-1836 "Insecta" pp. 329-336."Entomology". pp 646-747 in D. Brewster éditeur, Brewster's Encyclopaedia Edinburgh, [Edinburgh, volume 9, 1, 04/1815 pp. 57-172 : selon Sedborn 1937] [Philadelphia, E. Parker,1816? selon BHL Library] page 718. [ Article publié anonymement et attribué à Leach, qui avait annoté son propre manuscrit]
La famille Lycaenidae tient son nom du genre Lycaena de Fabricius (1807). Elle comprend les Blues ou Azurés, les Coppers ou Cuivrés et les Hairstreaks ou Thécla, et nos Argus :
- Sous-famille des Theclinae Butler, 1869 : [Thiéclines : Théclas ou Thècles et Faux-Cuivrés].
- Sous-famille des Lycaeninae [Leach, 1815] : [Lycénines : Cuivrés].
- Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827 : [Polyommatines : Azurés, Argus et Sablés].
b) Sous-famille des Polyommatinae Swainson, 1827.
Elle tient son nom du genre Polyommatus créé par Latreille en 1804; "Tableau méthodique des Insectes" in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliqué aux arts, principalement à l'Agriculture et à l'Économie rurale et domestique, par une Société de naturalistes et d'agriculteurs ; avec des figures des trois Règnes de la Nature, Paris : Deterville, an XII [1804] 24 (6) p. 185 et 200, espèce-type: Papilio icarus Rottemburg.
Polyommatus vient du grec polus "beaucoup", et omma, ommatos, "œil" : c'est un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.
Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.
Cette sous-famille contient, en France, 18 genres :
- Leptotes Scudder, 1876
- Lampides Hübner, [1819]
- Cacyreus Butler, 1897
- Cupido Schrank, 1801
- Celastrina Tutt, 1906
- Maculinea Eecke, 1915
- Pseudophilotes Beuret, 1958
- Scolitantides Hübner, [1819]
- Iolana Bethune-Baker, 1914
- Glaucopsyche Scudder, 1872
- Plebejus Kluk, 1780
- Aricia [Reichenbach], 1817
- Plebejides Sauter, 1968
- Eumedonia Forster, 1938
- Cyaniris Dalman, 1816
- Agriades Hübner, [1819]
- Lysandra Hemming, 1933
- Polyommatus Latreille, 1804.
2. Nom de genre : Cupido, Schrank, 1801.
a) Description originale :
Cupido Schrank, 1801; Fauna Boica 2 (1) Ingolsdadt : 153, 206,
— Description : Schrank donne deux noms, l'un en allemand, Schildfalter ("papillon-écu" ou "papillon-carapace"), et l'autre en latin, Cupido.
- Fühlhörner : fadenförmig, am Ende kolbig : das Kölbchen länglicht, zusammengedrückt. (antennes : filiformes, extrémité en forme de massue ; ..)
- Füsse : 6, fast gleich. (Pattes : 6, presque identiques)
- Flügel : fast gleich, in der Ruhe aufgerichtet (Ailes : presque identiques, érigées au repos).
— Composition initiale du genre:
I. Virgaureae, Hippothoe, Chryseis, Phlaeas, Circe
II. Arion, Alcon, Acis, Damon, Damoetas, Argiolus, Eumedon, Corydon, Adonis, Alexis, Agestis, Argus, Battus, Puer,
III. rubi, betulae, quercus, pruni, spini.
b) Type spécifique :
— Type spécifique: Papilio minimus Fuessly 1775 (Cupido puer de Schrank) désigné par Int. Commn Zool. Nom. , 1958. Opin. Decl. int. Commn zool. Nom. 18: 123 (Opinion 503).
c) Commentaire de Francis Hemming, secrétaire de l'ICZN en 1967:
"Schrank a inclus dans son genre Cupido toutes les espèces connues de lui de ce qui forme maintenant la famille des Lycaenidae, dans la zone couverte par son livre. Pour des raisons qui apparaîtront bientôt, il est nécessaire de considérer dans le détail une espèce nominale inclue par Schrank, et qui a ensuite été introduite comme une nouvelle espèce. Il s'agit de l'espèce nominale Papilio puer Schrank (Fauna Boica page 215). Schrank a donné une description élaborée de cette espèce nominale, et a fourni une diagnose distincte pour ce qu'il considérait comme étant les deux sexes; chacun d'eux a été suivi par un court synonyme, qui fait place ensuite à une description détaillée de ce qu'il considérait comme deux variétés (Spielarten) trouvés dans chaque sexe. Les synonymies données par Schrank comportent des références aux trois espèces suivantes nominale précédemment établi: Papilio minimus Fuessly; Papilio tiresias Rottemburg, 1775; Papilio Pseudolus Bergstrasse, [1779]. Il est reconnu depuis longtemps que deux espèces bien distinctes ont été confondus ensemble sous le nom de Papilio puer. Les diagnoses, les références et les descriptions données par Schrank ont été analysées par moi-même dans un article publié en 1956 (Bull zool Nom 12:... 267-274). La conclusion à laquelle j'étais parvenu alors était la suivante: (a) La description donnée par Schrank pour le «mâle» (Er) de Papilio puer et la référence à l'espèce nominale Papilio tiresias Rottemburg s' appliquent aux espèces d'Everides connus en Angleterre sous le nom de "Short-tailed Blue ". Le plus ancien nom valide sur des bases taxonomiques pour cette espèce est Papilio argiades de Pallas, 1771. Ce taxon est actuellement connu comme Everes argiades (Pallas). (b) la description donnée par Schrank pour la "femelle" (Sie) et les références à l'espèce nominale Papilio minimus Fuessly s' applique à l'espèce de Cupidide connu en Angleterre comme «Small Blue». Le nom spécifique donné à par Fuessly (minimus) est le plus ancien nom disponible pour cette espèce et est le nom sous lequel il est connu actuellement."
Le fait que l' espèce nominale de Schrank Papilio puer soit composée des deux espèces décrites ci-dessus a été reconnu par de nombreux auteurs, mais il n' était pas possible, en raison des obscurités du Code telle qu'elle existait alors, pour fournir les espèces nominales Cupido puer avec un contenu déterminé jusqu'à ce que la procédure à suivre pour la sélection des lectotypes a été clarifiée par la Congrès Zoologique de Copenhague de 1953. Cela a créé une situation entièrement nouvelle et m'a permis de faire en 1956 (loc cit 12:.. 268) un lectotype-sélection pour l'espèce nominale Cupido puer Schrank.
Etc.,.. lire la suite ici .
d) L'auteur, Franz von Paula Schrank (1747-1835).
Franz von Paula Schrank, né le 21 août 1747 à Varnbach près de Schärding (Autriche) et mort le 22 décembre 1835 à Munich était un prêtre jésuite et un naturaliste allemand.
A neuf ans Schrank fréquente le collège jésuite de Passau et à quinze ans il entre dans la Compagnie de Jésus. Il passe la première année de son noviciat à Vienne (1756) et la seconde à Ödenburg (aujourd’hui Sopron en Hongrie) où il suit les cours d’un missionnaire revenant du Brésil et qui l’intéresse à l’histoire naturelle. Il étudie ensuite à Raab, à Tyrnau (aujourd’hui Trnava en Hongrie) et à Vienne.
Il est envoyé enseigner au Collège de Linz à partir de 1769. Après la suppression de son ordre, il se rend à Passau où il est ordonné prêtre en décembre 1774 et obtient son doctorat en théologie en 1776 à Vienne.
En 1776, il fait paraître Beiträge zur Naturgeschichte et est nommé professeur de mathématique et de physique au lycée à Amberg puis professeur de rhétorique à Burghausen. En 1784, il devient professeur d'éloquence avant d’enseigner la botanique économique et d’économie rurale à l’université d’Ingolstadt puis conseiller ecclésiastique à Landshut. En 1809, l’Académie des sciences de Munich l’élit comme membre à la condition qu’il prenne en charge le jardin botanique qui venait d’être créé dans la ville, charge qu’il occupera jusqu’à sa mort. (Wikipédia)
Je place cette note biographique pour souligner les liens potentiels entre Schrank et Denis et Schiffermüller il est jésuite comme J.N. Denis et il suivit une part de ses études à Vienne. De plus, Schrank a rendu visite à Schiffermüller à Linz en 1785 et a consulté sa collection.
Archeo-taxonomie :
Après que Linné a classé en 1758 les petits papillons dans sa phalange des Plébeiens et qu'il les a divisé en rurales et urbicolae, Fabricius, en 1793, plaça tous les Plébeiens sans distinction dans une catégorie qu'il nomma Hesperia. On y trouvait nos Lycénidés, les Bleus, avec nos Hespéridés. Il y avait alors deux familles de papillons diurnes pour Fabricius, les Papillons (Papilio), et les Hesperia. Les Grands, et les Petits.
C'est alors qu'intervint Schrank, qui, d'un coup de ciseau, coupa en deux cette famille des Hesperia et en créa deux groupes (Erynnis et Cupido) placés aux deux extrémités de sa nouvelle répartition en cinq familles :
Papillons diurnes de Schrank = 5 familles :
- Erynnis : les Hespéridés
- Pieris : les Papilionidés et les Pieridés .
- Maniola : les Satyrinés et Apaturinés
- Papilio : les Limenitinés, les Nymphalinés et les Argynninés
- Cupido : les lycénidés.
Bien entendu, Fabricius répliqua (1817) en divisant à son tour tous les papillons + Sphinx en 49 genres... sans y inclure ni Erynnis ni Cupido, et en rétablissant ses Hesperia.
Latreille avait prit aussi la paire de ciseau en 1804 : dans ses 8 genres, les Petits, les Plébéiens, les Hesperia de Fabricius étaient divisés en : 1 les Hesperia (nos Hespéridés) et 2 les Polyommates (un synonyme d'Argus) (nos Lycénidés), donc, l'équivalent des Cupido de Schrank.
D'autres leur succédèrent ; les années passèrent. Le groupe Cupido de Schrank, qui avait la taille d'une de nos Familles, se trouva réduit à la dimension d'un genre, pour quelques espèces. Hübner, [1819] page 78 créa le genre Cupido (non valide) avec trois espèces, liger Cramer, amor Fabricius, et chrysus Cramer. Scudder (1875) considéra que le nom pouvait être retenu pour...les deux premières espèces du deuxième groupe de Schrank (voir "composition" supra), Arion et Alcon.
En 1958, la décision 503 de la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique valida le genre Cupido et fixa le Papilio minimus Fuessly, 1775 comme l'espèce-type.
b) Origine du nom Cupido :
Ludwig Glaser (1887) page 284 :
"Gott d. Liebe."
— August Janssen (1980) page 43
"god van de liefde (de Griekse Eros)."
—A. Maitland Emmet (1991) page 149 :
"Cupido or Eros, the god of love. After Fabricius (1793) had placed the skippers and blues together in Hesperia, Schrank was the first to separate them, this, therefore, being the oldest name for the present Lycaenidae (Theclinae + Lycaeninae + Polyommatinae). Schrank took as his family name the first specific name of the Plebeji of Linnaeus (1758) and it is possible that this aroused the disapproval of Latreille (1804) who rejected Cupido in favour of his own name, Polyommatus, although he was happy to accept Pieris, named by Schrank in the same volume. The rump that remains of Cupido today scant justice to a name of historic importance."
— Hans-A. Hürter (1998) page 324 :
"Deutung : Auch hier zeigt sich wieder, daß die Namensgebung zumeist nichts mit den betreffenden Faltern gemein hat ; der Phantasie sind keine Grenzen gesetzt. Warum Falter gerade dieser Gattung als eine Art Eroten oder Amoretten anzuschen wären, kann nicht begründet werden. Schrank hat den Namen – wie auch Pieris oder Maniola – willkürlich gewählt."
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 198 :
"Cupidon, nom du dieu romain de l'Amour, identifié par les Romains avec le dieu grec Éros."
— Perrein et al. (2012) page 226 :
"Étymologie : du latin cupido, de cupere "désirer". Cupidon est l'un des génies ailés que l'on fait voltiger autour de Vénus et de l'Amour : ses traits sont ceux d'un enfant ou d'un adolescent, ses attributs sont toujours l'arc, les flèches, le carquois et les ailes."
— Arizzabalaga & al. (2012) :
"Cupido, sobrenom d’Eros, personificacio del desig amoros".
Discussion sur le nom cupido.
Du latin cupido, "désir, passion, envie, cupidité", et de Cupido, inis, "Cupidon".
- verbe cupio, cupere : "désirer". D'une racine indo-européenne *kuep (« bouillir », « fumer ») au sens concret.
Inutile sans-doute de rappeler que Cupidon est l'homologue latin du dieu grec Éros, dieu de l'amour. Si Éros est un des cinq divinités primordiales, si, avec Himéros le désir, il accompagne Aphrodite, s'il est représenté dans la statuaire comme un jeune adolescent, qui reçoit son arc et ses ailes seulement au IVe siècle av. J.C., Cupidon perd ce statut majeur, devient le fils de Mars et de Vénus avant de devenir cet angelot dodu et espiègle aux flèches ravageuses et fatales.
Il est plus intéressant de noter que Linné avait nommé Papilio cupido S.N. p. 482 n° 145 son tout premier papillon plébéien rural (cela témoigne bien de son statut de petit dieu familier indigne de figurer parmi les Apollo, les Muses et les Nymphales des premières Phalanges de Linné). C'est, pour ainsi dire, par cette première place sur la liste, l'archétype du Plébéien linnéen.
Mais cette espèce de polisson, pourtant décrite selon Linné par Petiver et Roesel, "habitat in Gossypio Americes", habite selon Linné sur les cotonniers d'Amérique. La Linnean Society conserve encore le spécimen du suédois :
http://www.linnean-online.org/14701/
Quand au papillon lui-même, il s'est fait discret ; après avoir été nommé Erycine Cupidon ( ou "la Goutte dorée") par Latreille en 1819, il porte le nom d'Helicopis cupido, appartient à la famille des Riodinidae et réside dans la forêt amazonienne, en Guyane, au Surinam (il y choisit peut-être le curare de ses flèches): le voici, le cupidon de Linné, le vrai, Helicopis cupido cupido :
Si ce détour se justifie autrement que par la curiosité, il permet de suggérer que Schrank, pour nommer son groupe qui regroupait tous les Plébéiens à l'exception d'intrus à grosse tête et aux antennes en crochet qu'il fallait mettre chez les Erynnis, a très bien pu se contenter de reprendre le nom venant en premier sur la liste de Linné, son possesseur ne risquant pas de traverser l'Atlantique pour protester.
Voir : Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.
En 1775, Fabricius dans son Systema entomologiae, page 518 continua à filer la métaphore amoureuse avec deux autre espèces qui suivent papilio cupido : papilio amor et papilio hymen ! Le papilio amor, spécimen du Museum Tottianum (la collection du comte danois Otto Thott, 1703-1785) , vit in India orientali, alors que le papilio hymen, du Museum Bankianum (collection de Bank) vit en Sierra Leone, Afrique : peu de risque qu'ils se rencontrent pour conter fleurette.
Deux hypothèses complémentaires sur le choix du nom Cupido par Schrank.
1. J'ai montré initialement que Schrank avait créé 5 familles, en éclatant le groupe Hesperia de Fabricius en deux, Erynnis et Cupido, placés —comme cela a été remarqué par A.M. Emmet— aux deux extrémités de sa liste. Or, il se trouve que les deux termes s'opposent : Erynnis correspond à la Haine (les trois Erinyes se nomment "la Haine (Mégère) , la Vengeance (Tisiphone) et l'Implacable (Alecto)" et Cupido à l'Amour. On peut donc deviner une architecture dénominatrice déterminée.
2. J'ai également montré que Schrank avait des liens avec Vienne, était jésuite comme Denis et avait rendu visite à Schiffermüller : il devait parfaitement connaître (ce qui est vrai de toute façon de tous les lépidoptéristes européens de l'époque) le Verzeichniß de Denis et Schiffermüller, paru à Vienne en 1775. Or, le frontispice de cette publication montre en premier plan trois Éros dotés d'ailes de papillons collectionnant ensemble les insectes, encadrés d'autres papillons. Ce frontispice incite à établir un lien entre les papillons et les Cupidons, et à baptiser Cupido le groupe des papillons les plus petits.
Source : http://starodruki.miiz.waw.pl/de/oldprints/view/15
Version en couleur © antiquaire Donhofer avec le jardin de Schönbrunn en arrière plan. On identifie Zerynthia polyxena, Macroglossum stellatarum, Deilephila porcellus (?) mais aussi, tenu par un des putti, un filet à papillon en forme de pince en X à deux filets, en usage à l'époque et décrit par Engramelle.
http://www.antiquariat-donhofer.at/modules/bildgalerie/view.php?gi_id=168
Le sous-genre cupido Schrank, 1801.
— Ce genre renferme deux sous-genres :
- Sous-genre Everes Hübner, [1819]
- Cupido alcetas (Hoffmannsegg, 1804 Azuré de la Faucille.
- Cupido argiades (Pallas, 1771) Azuré du Trèfle.
- Sous-genre Cupido Schrank, 1801
- Cupido minimus (Fuessly, 1775) Argus frêle.
- Cupido osiris (Meigen, 1829) Azuré de la Chevrette
3. Nom d'espèce : Cupido minimus (Fuessly, 1775).
Selon Dupont et al. 2013, "le nom de l’auteur est écrit de différentes manières dans la littérature. Dans son ouvrage de 1775, son nom est imprimé sous la forme décliné au génitif « Fueßlins ». Dans la liste des noms officiels de la C.I.N.Z., le nom du descripteur de Papilio minimus étant transcrit sous la forme « Fuessly », c'est cette dernière forme que nous adopterons dans le présent travail.". J'adopterais la même règle.
a) Description originale
Papilio minimus Fuessly, 1775 : Fueßlins, J. C. 1775. Verzeichnis der ihm bekannten Schweitzerischen Inseckten mit einer ausgemahlten Kupfertafel: nebst der Ankündigung eines neuen Insecten Werks. Zürich, Winterthur. (Steiner). 62 pp., page 31.
— Description :
599 Pap. Minimus.
Schaeff. Ratisb. t. 165. f. 1,2
Der kleinste aller bekannten Tagvögel. Die Flügel sind oben ganz einfärbig, schwarzbraun ; unten grau mit einem Bande schwarzer Punkte wie beam vorhergehenden, — daß dieser der Pap. Argiolus Linnaei nicht sein, zeiget gleich die schwarzbraune Farbe die die Flügel oben haben, da hingegen die des vorhergehenden blau mit einem schwarzen Bande ist.
Bei uns nicht selten in den Strassen nahe bei Wäldern.
599 Papilio Minimus.
Schaeff. Ratisb. t. 165. f. 1,2
Le plus petit de tous les papillons de jour connus. Les ailes sont au dessus d'une couleur uniforme marron-noir et au dessous grises avec une bande de points noirs comme pour le précédent, mais il diffère du Pap. argiolus de Linné [qui est bleu avec une bande noire]. Nous le rencontrons souvent dans les allées à proximité des forêts.
— L'auteur : Jean Gaspard Fuessly (Zurich,1746-Winterhur 1786)
ou Hans Caspar Füssli, ou Johann Kaspar Füsslin est un imprimeur-libraire, qui avait été d'abord professeur de dessin. Il est le fils et successeur de Johann Kaspar I Füssli, lui aussi peintre et libraire. Peintre naturaliste et entomologiste, il se spécialisa dansla représentation des plantes et des insectes, qu'il étudia scientifiquement. Outre son Verzeichniss (Catalogue), il a publié plusieurs ouvrages d'entomologie : Magazin für die Liebhaber der Entomologie (2 volumes, 1778-1779) ; Neue Magazin für Liebhaber der Entomologie (1781-1786). Il a travaillé à partir de 1774 en association avec (Heinrich) Steiner et compagnie, de Winterthur
c) Localité-type et description.
—Localité-type : Suisse
— Selon Dupont et al. 2013, cette espèce a une répartition eurasiatique. Elle est aussi présente en Asie Mineure. Elle est signalée dans presque toute la France. Les chenilles s’observent principalement sur Anthyllis vulneraria L.
— Selon Wikipédia :
"C'est un très petit papillon au dessus marron avec chez le mâle une suffusion bleu parfois absente. Le revers est beige pâle un peu suffusé de bleu et orné de lignes de petits points noirs.Il vole en une ou deux générations, d'avril à septembre.
Espèce proche : L'Azuré osiris femelle est très ressemblante. L'Azuré murcian et l'Azuré grenadin qui pourraient être confondus n'ont pas la même aire de répartition.
La chenille, petite et trapue, possède une tête rétractile noire et un corps ocre clair avec une bande dorsale foncée et une paire de ligne latérales blanchâtres plus ou moins bordées de rose. Les chenilles sont soignées par les fourmis en particulier Lasius alienus, Lasius niger, Formica fusca, Formica rufibarbis et Myrmica rubra. Il hiverne au stade de chenille mature. Sa plante hôte est Anthyllis vulneraria.
Il est présent dans toute l'Europe du nord de l'Espagne et des côtes de l'Irlande, de l'Écosse, et de la Scandinavie jusqu'en en Sibérie, Mongolie et la côte du Pacifique. L’Argus frêle est présent dans presque tous les départements de France métropolitaine, excepté la Corse, le Finistère, les Côtes-d'Armor,la Haute-Vienne, les Landes et le Gers. Son habitat est constitué de rocailles fleuries jusqu'à 2 500 m."
d) Synonymes et sous-espèces.
- Cupido carswelli Stempffer, 1927
- Cupido minima (Fuessly, 1775)
- Cupido minimus alsoides (Gerhard, 1851) [alsoides : cf. alsus]
- Cupido minimus minimus (Fuessly, 1775)
- Cupido minimus trinacriae Verity, 1919 : Verity, R. 1919. Seasonal polymorphism and races of European Grypocera and Rhopalocera. The Entomologist's record and journal of variation, 31(3): 43-48, page 47 [http://www.biodiversitylibrary.org/page/30076329]
- Lycaena alsus alsoides Gerhard, 1851 : Gerhard, B. [1850-1853]. Versuch einer Monographie der europaeischen Schmetterlingsarten Thecla, Polyomattus, Lycaena, Nemeobius als Beitrag zur Schmetterlingskunde. Hamburg. Page 9
- Lycaena alsus (Denis & Schiffermüller, 1775)
- Lycaena minima (Fuessly, 1775)
- Papilio minimus Fuessly, 1775
Sous-espèces :
Leraut retient la présence de deux sous-espèces en France :
- minimus Fuessly, 1775.
- alsoides Gerhard, 1851. Localité-type : Gamsen, Valais, Suisse. Ce taxon caractérise les individus plus grands localisés à moyennes et hautes altitudes dans les Alpes.
e) Origine et histoire du nom minimus.
— Spuler (1901-1908) page 4 et 67 :
"minima die kleinste"
— Ludwig Glaser (1887) page 120 :
"Kleinster"
— August Janssen (1980) page 43 :
"zeer klein oder kleinster (Superlativ von parvus = klein)."
— Spannert, page 30 :
"der kleinste, sehr kleine."
— Emmet (1991) page 150 :
"minimus, smallest : the smallest of the Plebeji parvi to be named up to 1775."
— Hans A. Hürter (1998) page 324 :
Deutung : Der Name bezeichnet ein herausragendes Merkmal der Art : es handelt sich um den kleinsten tagfalter Mitteleuropas.
— Luquet in Doux et Gibeaux page 198 :
minimus : adjectif latin signifiant "le plus petit".
— Perrein & al (2012) page 226 :
du latin minimus, "le plus petit".
— Arrizabalaga & al. 2012 :
Del llati: molt petit
Discussion sur le nom minimus.
Le nom spécifique provient de l'adjectif latin minimus, a, um, qui est le superlatif de parvus "petit" : il signifie donc soit "très petit", soit "le plus petit, le moindre, minime".
Son explication est donné par Fuessly dans sa description originale lorsqu'il écrit : Der kleinste aller bekannten Tagvögel , "le plus petit de tous les papillons diurnes connus". Il est la traduction latine du terme kleinste.
Le nom synonyme Papilio alsus, et le sous-genre alsoide.
En 1775, Denis et Schiffermüller décrirent dans leur Catalogue des papillons de la région de Vienne — Systematisches verzeichniss der schmetterlinge der Wienergegend — la Famille N nommée Vieläugischte Falter ou Papiliones Polyophtalmi et reprenant celle des Argus de Geoffroy. Elle comportait 19 espèces, dont de nombreuses créées par les deux auteurs viennois en complément des papilio arion, argiolus et argus de Linné. La neuvième espèce, qui suit P. argiolus, est leur papilio alsus dont le nom vernaculaire est "Lazurblauer (le mâle) et braunschwarzer (la femelle) blaubestäubster Untenlicht Falter".
Il est vraisemblable que ce soit Denis, le poète professeur de Belles-Lettres, qui se soit chargé du choix des noms, alors que Schiffermüller, professeur de dessin et d'architecture, était le collectionneur et illustrateur des espèces. Il maniait donc parfaitement le latin et sa connaissance de la littérature latine était sans failles. Dans les dictionnaires latins, le terme alsus est mentionné comme adjectif latin signifiant « frais » dans le sens de froid ; mais il est inusité, et n'est utilisé que dans ses formes comparatives alsior, alsius ou par l'adjectif alsiosus. Dans la littérature, Alsus est le nom d'un berger qui tua Podalire dans l'Enéide livre XII. Or, j'ai déjà montré que les noms choisis par Denis étaient construit dans un esprit de mimesis, d'imitation-hommage de ceux de Linné reprenant soit une syllabe initiale , soit une rime finale, soit le même nombre de lettres, soit les mêmes références littéraires. Si on considère que, pour cette famille N, les modèles sont arion et argus de Linné (dont argiolus n'est qu'un diminutif, ) les noms Alcon, Alcis, Damon, Aegon, mais aussi Alsus répondent à la contrainte d'une initiale en A, d'une finale en -on ou en -us, d'un nom de cinq lettres, et d'une référence à la littérature latine. Le modèle Arion de Linné est tiré de la huitième églogue des Bucoliques de Virgile. Il est probable que dans l'ensemble de l'œuvre de Virgile, Alsus était l'un des rares noms disponibles commençant par la lettre A, de cinq lettres, et se terminant, comme argus, par -us.
Nous pouvons donc citer le texte de l'Énéide de Virgile comme source de ce zoonyme :
Livre XII vers 304-308 : Podalirius Alsum
pastorem primaque acie per tela ruentem,
ense sequens nudo superimminet : ille securi
aduersi frontem mediam mentumque reducta
disicit et sparso late rigat arma cruore.
Podalire, épée levée,
poursuit Alsus le berger qui se ruait en première ligne à travers les traits,
et le domine de toute sa hauteur ; mais Alsus, levant sa hache,
fend d'un coup le front et le menton de son adversaire,
par le milieu, et ses armes baignent dans des flots de sang
Ce Podalire (cf. le Flambé, Iphiclides podalirius) est un héros de la guerre de Troie, et son adversaire Alsus n'est cité que dans ce texte.
Le nom alsoide, "en forme de alsus", a été créé par Bernhart Gerhart pour désigner, après sa description d'Alsus, une variété : "Eine von Anderegg in Gamsen endeckte und von Boisduval beschriebene interessante var. von Alsus, die sich vorzugweise durch dir Grösse unterscheidet".
II. Noms vernaculaires.
I. Les Noms français.
1. Variété du Demi-Argus , Engramelle, 1779.
Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 181 planche 42 fig.88 e-f dessinée par J.J Ernst et gravée par J.J. Juillet .
Engramelle décrit sous le nom de Demi-Argus l'argiolus de Linné, mais il commente ses figures 88 e-f en écrivant : "la figure 88-e est un Demi-Argus, qui ne diffère du premier que par la taille" et "la couleur de son dessous est la même que la figure 88 b, mais ses yeux sont en plus grand nombre, et leur disposition n'est pas tout à fait la même".
Latreille, puis Godart identifieront cette variété de Demi-Argus avec le Papilio alsus de Denis & Schiffermüller et le Papilio minimus de Fuessly (cf. infra); mais Engramelle avait déjà fait le lien, dans ses références, avec le Papilio minimus d'Esper.
1' Le Petit Bleu, William Lewin, 1795.
Bien qu'il ne soit que la traduction, dans une édition bilingue, du nom anglais "The Small Blue", c'est néanmoins un nom en français, qui mérite d'être mentionné ici. (Voir infra noms vernaculaires anglais).
2.Le Polyommate Alsus, Latreille, 1804 et 1818.
Histoire naturelle tome 14 page 121 .
Nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle tome 27 page 501.
3. Le Polyommate Alsus, Latreille et Godart 1819
Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Paris : Vve Agasse tome 9, page 704 n°246 .
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses. Les papilio alsus, minimus, minutus et pseudolus sont référencés comme synonymes.
4. Le Polyommate Alsus, Godart 1822,
Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1822 tome 2 page 208 n° 78 Planche XXVI figure 5-6 dessinée par Duménil et gravée par Perrot fils.
LE POLYOMMATE ALSUS Latr. Nouv. Dict. d'Hist. nat. 2ème éd.
Hesperia Alsus (Fabr. Ent.syst.)
Papilio Alsus (Wien. verz. Illig. Lang, Hübn, Ochsen.)
Papilio minimus (Esp. Schneid. Fuessl. de Vill.)
Papilio Pseudolus Bork. Europ. Schmett. et Bergstr. Nomenc.
Le Demi-Argus, var. Engr. Pl. 42 fig. 88 e-f.
Envergure 9 à 11 lignes. [ =22,5 cm].
Le dessus des ailes est d'un brun-noirâtre chatoyant, sans aucune tache dans la femelle, avec des atomes bleus très clairsemés chez le mâle; etc.,...
Image BHL et raf.dessin.free.fr :
5. Le Polyommate Alsus : la chenille. Duponchel, 1849.
page 75 planche 7 fig. 25.
"Cette chenille vit sur l'astragale pois-chiche (astragalus cicer), plantes qui croit ordinairement dans les régions sous-alpines, mais qu'on trouve aussi dans les endroits secs et pierreux des environs de Paris. "
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet crée comme nom principal pour Cupido minimus "L'Argus frêle", accepte 'l'Argus minime" et réfute "La (sic) Lycène naine" créé par J.P. Vanden Eeckhoudt en 1965 et "le Pygmée" créé par C. de Villers en 1789 en commentant ces opinions des notes 46 et 49.
Note [46] : Contrairement aux apparences, malgré la terminaison latine évoquant le féminin, le mot français "Lycène" est du genre grammatical masculin. Il convient donc de proscrire tous les noms vernaculaires accordant le terme "Lycène" au féminin.
Note [49] : Il est impossible de conserver pour Cupido minimus le nom de "Pygmée", car ce dernier sert à désigner Thyris fenestrella Scop. (Thyrides).
Les noms créés par Luquet pour les 73 Polyommatinae français se répartissent en 62 Azurés, 7 Argus et 14 Sablés, chaque nom collectif se voyant déterminé soit par le nom de la plante-hôte, soit par un qualificatif géographique ou plus rarement, comme ici, par un adjectif descriptif. Le nom collectif Argus est la reprise d'un groupe créé par Geoffroy en 1762, Argus étant un Géant aux cent yeux répartis sur tout le corps comme les ocelles des ailes de ces espèces.
On peut complimenter Gérard Luquet pour avoir su éviter la tentation de l'adjectif "Petit" au profit de celui de "frêle", qui suggère par son étymologie dérivé du latin fragilis l'idée de fragilité (CNRTL : "Qui, en raison de sa minceur, de son manque apparent de robustesse, donne une impression de fragilité") .
7. Noms vernaculaires contemporains :
Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Lycaena minima Fuessly (=Alsus Hübn) mais n'emploient aucun nom vernaculaire, se contenter de parler de "Minima" .
—Bellmann / Luquet 2008 page 146 : "Argus frêle" .
— Chinery / Leraut 1998 : non décrit
— Doux & Gibeaux 2007 : "L'Argus frêle ".
— Lafranchis, 2000 page 207: "l'Argus frêle" .
— Perrein et al. 2012 : " Argus frêle".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "L'Argus frêle".
— Wikipédia : " Argus frêle ou Argus minime ".
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
- "Zwerg-Bläuling" en allemand
- "Small Blue" en anglais
- "Deunde Oscuro "en espagnol
- "Cupido menut" en catalan
- "Mažasis melsvys" en lituanien
- "Modráčik najmenší" en slovaque
- "Голубянка малая" en russe
- "Modrásek nejmenší" en tchèque
- "Törpeboglárk" en hongrois
- "Maleni plavac" en serbe
- "Dværgblåfugl" en danois
- "Dwergblauwtje" en néerlandais
- "Pikkusinisiipi" en finnois
- "Mali strjeličar" en croate.
- "Dvergblåvinge" en norvégien
- "Mindre blåvinge" en suédois
- "Pisi-sinitiib" en estonien
- "Sīkais zilenītis" en letton
- "Modraszek malczyk" en polonais
- "Minik Kupid" en turc.
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
-
en irlandais
- en mannois.
-
"gormain bheaga, gorman bheag" en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
-
pas encore de nom en breton ;
-
" gleision bach, glesyn bach" en gallois.
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000).
a) UK Butterflies : "Le Small Blue est le plus petit papillon résident en Grande-Bretagne avec une envergure qui peut ne pas dépasser 16mm. Les sexes sont semblables en apparence, bien que chez le mâle, le dessus est presque noir avec un saupoudrage d' écailles bleues, tandis que chez la femelle il est brun plus foncé. Les deux sexes ont une face inférieure qui est de couleur gris argenté , et pas sans rappeler celle de l'argiolus. Ce papillon a une large distribution, étant trouvé du nord de l'Ecosse jusqu'au sud de l'Angleterre, avec des colonies aussi au pays de Galles et en Irlande. Cependant, en dehors de ses bastions dans le sud de l'Angleterre, les colonies sont souvent des poches isolées, généralement dans les régions côtières. La plupart des colonies se composent de moins de 30 adultes, bien que quelques colonies comprennent des milliers d'adultes. Ce papillon est absent des îles écossaises de l'Ouest et du Nord, de l'île de Man et des îles Anglo-normandes."
- "The Small Blue" : Lewin, 1795 ; Jermyn, 1824 ; Furneaux, 1894 ; South, 1906 ; Frowawk, 1924 ; Emmet & he ath, 1989 ; Thomas, 1991.
- "The Bedford Blue" : Samouelle, 1819 ; Rennie, 1832 ; Humphreys & Westwood, 1841 ; Morris, 1853 ; Coleman, 1860 ; W.F. Kirby, 1896 ; W.E. Kirby, 1906 ; Newman & Leeds, 1913.*
- "The Little Blue" : Morris, 1853 ; Coleman, 1860 ; Newman & Leeds, 1913 ; Thomas, 1991.
* et Leach ; Stephens 1829... Pourquoi ce nom ? Cupido minimus serait-il fréquemment retrouvé dans la région de Bedfordshire ? Ou en raison d'un portrait de William Russell, 1er duc de Bedford (1616-1700) portant le manteau bleu de Chevalier de l'Ordre de la Jarretière ?
National Portrait Gallery, London
La planche 39 de William Lewin (1795) Papilio alsus Linnaeus The Small Blue / Le Petit Bleu.:
Le papillon de cette espèce, qui est très petit, a été longtemps inconnu. Il vole avec vitesse ; et comme d'ailleurs il présente très peu de surface, à peine a-t-il pris l'essor qu'aussitôt il se dérobe à la vue. Il s'en faut bien qu'il soit rare : car je l'ai trouvé dans plusieurs endroits la première semaine de juin. On le voit à cette époque voltiger le long des haies, dans un sol où la craie domine. On peut juger de la grosseur de la chenille par celle du papillon : sa petitesse la rend imperceptible ; je suis fondé à croire que l'herbe est son aliment. Le mâle et la femelle ne diffèrent que par la grandeur. le mâle est représenté figure 3 ; on en voit le dessous figure 4.
Bibliographie, liens et Sources.
— Funet : cupido minimus
— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : cupido minimus
— UK Butterflies : cupido minimus
— lepiforum : cupido minimus
— Jardinsauvage :cupido minimus
Bibliographie de cet article : Zoonymie des Rhopalocères : bibliographie.