Zoonymie (étude du nom) de l' Hespérie de l'Ormière (ex-Hespérie de la Mauve), Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Pyrgi Hübner, [1819] pluriel du latin Pyrgus. Dès 1695 avec Petiver, le maillage en damier des ailes a conduit à créer le nom de Fritillary, et depuis le "Fritillarius" de Poda en 1761, les espèces proches du papilio malvae avec ses taches blanches comme des dès à jouer sur le fond brun sombre ont incité les auteurs à rivaliser dans le développement de la métaphore du jeu de dé : "Fritillum" de Denis & Schiffermüller en 1775 (fritillus : "table de jeu de dame ou cornet de dès"), "Orcus" de Cramer en 1782 (orca : "cornet à dès en tour"), "Tessellum" de Hübner 1803 (tessela : "cube de mosaïque taillé en dès"), "Alveus" de Hübner (Pyrgus alveus) 1803 ou "Alveolus" de Hübner 1803 (alveus, "table de jeu, damier" et alveolus: diminutif de alveus), jusqu'au nom de genre qui les rassemble tous, Pyrgi , de pyrgus : "cornet à dès en forme de petite tour, dont l'intérieur crénelé impose aux dès des cascades s'opposant aux tricheries".
—malvae (Linnaeus, 1758). Contrairement au parti-pris de Linné d'attribuer à ses papillons des noms non-descriptifs pris dans l'Antiquité grecque ou latine, cet auteur avait choisi de nommer cette espèce selon la plante-hôte qu'il lui attribuait alors, la Mauve. Mal lui en prit, car la chenille ne se nourrit pas de Mauve (Malvaceae) mais de Rosaceae du genre Potentilla. Il est excusable puisque Carcharodus alceae (l'Hespérie qui se nourrit de Mauves) ne sera décrite par Esper qu'en 1780, et que les deux espèces sont confondues jusque là.
— "Le Plein-Chant" Geoffroy 1762 est une superbe métaphore comparant les carrés blancs caractéristiques des ailes (cf supra la comparaison avec les dès à jouer) avec les notes (pourtant noires !) de l'écriture de la musique grégorienne, ou "plain-chant". Nom initial de P. malvae repris par Engramelle en 1779, ce nom est actuellement réservé à Pyrgus alveus.
— "L'Hespérie de la Mauve" Latreille 1804 et Godart 1819 pour une espèce différente puis Luquet 1986 s'est avéré inadéquat en raison du manque d'appètit de la chenille pour les Malvacées. G. Luquet a proposé en 2003 "Hespérie de la Reine-des-Prés", et en 2009 : "Hespérie de l'Ormière", nom moins répandu de la Reine-des-Près Filipendula ulmaria. En 2012, C. Perrein utilisait le nom d "'Hespérie de la Tormentille".
Madame la Baronne de l'Hespérie de l'Ormière présente ses papiers au nom de "La Mauve" :
Nom scientifique.
1°) Super-famille des Papilionoidea Latreille, 1802
2°) Famille des Hesperiidae Latreille, 1809 : [Hespéries ou Hespériides]
- Sous-famille des Pyrginae Burmeister, 1878 : [Pyrgines, Hespéries noires]
- Sous-famille des Heteropterinae Aurivillius, 1925
- Sous-famille des Hesperiinae Latreille, 1809 : [Hespériines, Hespéries fauves]
3°) Sous-famille des Pyrginae Burmeister, 1878 : [Pyrgines, Hespéries noires]
- Tribu des Erynnini Brues & Carpenter, 1932
- Tribu des Pyrgini Burmeister, 1878
- Tribu des Carcharodini Verity, 1940
4°) Tribu des Pyrgini Burmeister, 1878
— Genre Pyrgus Hübner, [1819]
2. Nom de genre : Pyrgus Hübner [1819]
a) Description originale :
Jacob Hübner, Verzeichniß bekannter Schmettlinge., Augsburg ; Verfasser, 1816-1826 [1819],2, page 109
— Description :
Familia E : Gemeine, Vulgares. Die Flügel schwarz, voll heller fleckgen.
1. Pyrgen, Pyrgi. Alle Flügel würflig weiß gefleckt ; die Senken unten weiß, färbig bandirt.
1169. Pyrgus Syrichtus Fabr. Syst. Pap. 394. Orcus Cram. 334. J.
1170. P. Oilus Linn. Syst. Pap. 269. Tartarus Hübn. Pap. 716. 717.
1171. P. Orcus Cram.334.r.l ;
1172. P. Sidae Esp. Pap. 90.3.Hübn . Pap. 468
1173. P. Tesselum Hübn. Pap. 469 470.
1174. P. Carthami. Alveus Hübn. Pap. 461-463.
1175. P. Frittilum Schiff. Verz. Pap. A.3. Malvae Linn. Syst. Nat. Pap. 267. Hübn. Pap. 464. 465. 506.
1176. P. Alveolus. Malvae Esp. Pap. 36.5. Hübn. Pap. 466.467.
1177. P. Sertorius. Sao Bergst. Nom. 40. 8. 9. Hübn. Pap. 471.472.
1178 . P. Vindex Cram. 353.G.H.
— Type spécifique: sélectionné par Westwood en 1841 : Papilio alveolus Hübner, [1803]= Papilio malvae Linnaeus, 1758.
— ICZN 1954. Opinion 278. Addition to the Official List of Generic Names in Zoology of the names of ten genera of the Sub-order Rhopalocera of the Order Lepidoptera (Class Insecta) species of which were cited in the Tentamen, prepared by Jacob Hübner, which is believed to have been distributed to correspondents in 1806, a leaflet rejected in Opinion 97.Opinions and declarations rendered by the International Commission on Zoological Nomenclature, 6(10): 135-178. page 139.
— Ce genre renferme en France les espèces suivantes
- Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758) Hespérie de l’Ormière
- Pyrgus malvoides (Elwes & Edwards, 1897) Hespérie de l’Aigremoine.
- Pyrgus armoricanus (Oberthür, 1910) Hespérie des Potentilles.
- Pyrgus alveus (Hübner, [1803]) Hespérie du Faux-Buis.
- Pyrgus alveus alveus (Hübner, [1803]).
- Pyrgus alveus accretus (Verity, 1925).
- Pyrgus warrenensis (Verity, 1928) L’Hespérie rhétique.
- Pyrgus bellieri (Oberthür, 1910) Hespérie des Hélianthèmes.
- Pyrgus serratulae (Rambur, [1839]) Hespérie de l’Alchémille.
- Pyrgus carlinae (Rambur, [1839]) Hespérie de la Parcinière.
- Pyrgus cirsii (Rambur, [1839]) Hespérie des Cirses.
- Pyrgus onopordi (Rambur, [1839]) Hespérie de la Malope.
- Pyrgus carthami (Hübner, [1813]) Hespérie du Carthame.
- Pyrgus sidae (Esper, 1784) Hespérie du Sida.
- Pyrgus sidae occiduus (Verity, 1925).
- Pyrgus andromedae (Wallengren, 1853) Hespérie des frimas.
- Pyrgus cacaliae (Rambur, [1839]) Hespérie du Pas-d’âne.
b) Origine et signification du nom Pyrgus selon divers auteurs.
— L. Glaser (1887) page 310 :
"πὐργος, lat. fritillum, Würfelbecher "
— Arnold Spuler ( 1908) page 75 :
"πὐργος Turm, auch griech. Ortsname."
"Πὐργος Tour, également grec. Toponyme."
— August Janssen (1980) page 45 :
"purgos = wachttoren, vandaar overdrachtelijk : beschermer."
"Purgos = tour de guet, d'où métaphoriquement: protecteur."
—A. Maitland Emmet (1991) page 145 :
"πὐργος (purgos), a tower on a wall, a battlement ; presumably from the chequered terminal cilia ; cf Charcorodus, named by Hübner in the same work. Macleod's derivation from Pyrgi, a town in the Peloponnesus, is unlikely ; none of Hübner's generic names is certainly geographical."
"πὐργος (purgos), une tour sur un mur, un rempart, probablement allusion à la frange à damier; cf Charcorodus, nommé par Hübner dans le même ouvrage. Macleod le fait dériver de Pyrgi, une ville dans le Péloponnèse, ce qui est peu probable : aucun des noms génériques de Hübner n'est à coup sûrgéographique. "
— Hans-A. Hürter (1998) page 420 :
Hürter cite d'abord Pauly :
"Mit unrecht hat man mit dem Fritillus [dem Würfelbecher], den Pyrgus identifiziert....Der Pyrgus ist eine auf der Spieltafel stehende, vielleicht befestigte Vorrichtung in Form eines kleinen Turmes ; in diesen werden die Würfel oben hineingeworfen ; sie rollen in ihm über mehrere Stufen hinab, um noch oberhalb des Alveus aus einer seitlichen Öffnung hervorzutreten und über eine dieser öffnung vorgelegte Treppe oder schiefe Ebene auf den Alveus herabzurollen." (Pauly, 13, Halbbd.,1910, page 108)
A rebours le Pyrgus a ont été identifié avec le Fritillus [cornet de dés]. Le Pyrgus est dispositif dressé sur le plateau de jeu, peut-être fixé sous la forme d'une petite tour; dans ceux-ci, les dés sont jetés jusqu'à ce qu'ils roulent vers le bas sur plusieurs étapes avant d' émerger au-dessus de l' "Alvéus" (orifice ?) d'une ouverture latérale et rouler présenté par l'un de ces escaliers d'ouverture ou plan incliné sur le alvéus. (Traduction grossière que je ne tente pas d'améliorer puisque je propose d'autres descriptions française [Encyclopédie] de ce Pyrgus)
Deutung : Hier hat Glaser sicher die zutreffende Bedeutung von πὐργος angegeben. Daß Hübner bei der Wahl des Gattungsnamens an den begriff "Turm, Burg, Stadtmauer" dachte, darf man wohl nicht annehmen. Viel eher ist in diesem Falle eine Beziehung zum Flügelmuster der zugehörigen Arten zu erkennen, einem Muster, das einem karierten oder gewürfelten Tuch âhnlich sieht. Tatsächlich gleichen die mitteleuropaïschen Pyrgus-Arten einander im Grundmuster der Flügelzeichnung sehr.
Hübner benutzte für die Benennung einer Pyrgus-Art auch den mit dem Würfelbecher in Zusammenhang stehenden Begriff alveus, während sich Poda und auch Schiffermüller des Namens für Würfelbecher fritillus bedienten : 213 frittilarius Poda, 221 fritillum Schiffermüller.
Mit Pyrgus ist also das antike Spielgerät eines turmartigen Würfelbechern unterscheidet.
"Interprétation: Ici, c'est Glaser qui a certainement donné le vrai sens de πὐργος. Il ne faut pas suivre les auteurs qui pensent que Hübner avait à l'esprit dans le choix du nom générique la signification "tour, château, remparts de la ville,". Au contraire, il faut admettre dans ce cas une relation entre le motif de l'aile des espèces associées,et un motif comparable à des dés comme sur un tissu à carreaux. En effet, les espèces européennes du genre Pyrgus se ressemblent beaucoup par le motif de base du dessin de l'aile.
Hübner a aussi utilisé dans la désignation d'une espèce de son genre Pyrgi le nom d' alvéus, lui aussi rencontré dans la description de ce cornet de dés [cf Pauly], tandis que Poda et Schiffermüller avaient déjà utilisé le nom de cornet de dés fritillus : Poda avec son n° 213 frittilarius, et Schiffermüller avec son fritillum n° 221 .
Avec Pyrgus donc est l'ancien dispositif de jeu d'une tour-comme des dés tasses est différent."
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 238.
"Pyrgus : du grec pourgos, "tour", (monument), "tourelle érigée sur une muraille", (échauguette), "créneau" ; littéralement "crénelé", par probable allusion au motif des franges, entrecoupées de noir et de blanc. La dérivation à partir d'un toponyme grec, (Pyrgi, ville du Péloponnèse) proposée par Spuler et par Macleod est beaucoup moins vraisemblable."
— Perrein et al. (2012) page 102 :
"Étymologie : du grec purgos, "tour, rempart", allusion probable à l'impression de dentelure crénelée de la frange des ailes, selon Gérard Luquet (comm. pers)."
— Arizzabalaga & al. (2012) :
"Pyrgus Del grec: merlet; pel dibuix blanc i negre de la fimbria de les ales"
"Du grec : "rempart", à cause du dessin noir et blanc de la frange des ailes"
c) Discussion zoonymique. Les entomologistes et le jeu de dés.
L'épithète spécifique "Pyrgi" se révèle être l'un des plus passionnants de ceux qui sont proposés au zoonymiste. Certainement pas en suivant les propositions de Spuler (Hübner n'a aucune raison d'utiliser le nom de la ville grecque antique de Pyrgos et n'utilise pas de toponyme dans ses noms de genre), ni celle de Emmet suivi par Luquet puis par Perrein qui font dériver Pyrgi du nom grec Purgos, "Tour, rempart" en raison de l'aspect crénelé de la frange des ailes (ce qui en ferait un simple terme descriptif, inhabituel chez Hübner). Mais dans le cadre du canevas des métaphores autour du jeu de dès, canevas qui se tisse d'auteur en auteur dans l'Europe des savants naturalistes dans un travail d'imitation en écho et de reprises en surenchères : j'avais déjà observé comment Denis & Schiffermüller pratiquait cet exercice dans un hommage à Linné et à ses noms dans leur propre onomastique :
Avant de démailler le réseau qui conduit au nom Pyrgi, j'en fournirai un fil d'Ariane par un résumé : les ailes des espèces de ce genre présentant des motifs blancs "cubiques" sur les ailes, comme les dès (ou les osselets) sur le tapis d'un plateau de jeu, plusieurs auteurs ont eu recours aux noms latins désignant ce jeu ou ces accessoires : Poda puis Denis & Schiffermüller avec le nom fritillus "cornet à dés", Cramer avec Orcus, Hübner avec alveus ou alveolus "damier" puis Hübner encore avec pyrgus "cornet de dès en forme de tour". Maintenant, au travail.
c1) Coup d'œil au catalogue (Verzeichniß) de Hübner [1819]
Jacob Hübner a dressé une Systématique des Papillons dans son Verzeichniß ; celle-ci avait été débutée dans son Tentamen (précieuse liste manuscrite sur une feuille de papier), puis concrétisé dans ce Catlogue où les espèces sont classées Phalanx, Tribus, Stirps, Familia et enfin en Coitus, terme qu'il donne à nos Genres. Avec le Coitus Pyrgi, nous sommes dans la Phalanx I des Papiliones, dans la Tribu II des Gentiles, dans la 6ème Stirps des Astyci et dans la Familia E des Vulgares.
— Cette Systématique qui est directement influencée par celle du Systema Naturae de Linné est précieuse à considérer pour la compréhension des noms de genre : si la Tribu I est celle des Nymphales (avec des noms de Nymphes ou de personnages mythologiques), celle des Gentiles est consacrée aux Gens, les êtres non-mythologiques; elle contient notamment les Plebejus de Linné, ses "plébeiens" ou gens du peuple. Le Stirps des Astyci (latin astycus "urbain") rassemble les Plebeji urbicolae de Linné, ses "plébeiens urbains"; c'est bien là que Linné a décrit son Papilio malvae.
Voir : Noms des Papillons diurnes (rhopalocères) créés par Linné dans le Systema Naturae de 1758.
— La Familia E porte le nom de Vulgares, qui doit sans-doute se comprendre comme un qualificatif de ces Gentiles Astyci : des gens du peuple, urbains, et vulgaires. (la Familia A était celle des Celebres, et on y trouve le sculpteur Phidias). Hübner donne cette description :Die Flügel schwarz, voll heller fleckgen que je me traduis ainsi :"Les ailes noires, complètement couvertes de taches brillantes".
— Le 1er Coitus est donc celui des Pyrgen (en allemand), Pyrgi (en latin).
Les caractères de ce genre sont : Alle Flügel würflig weiß gefleckt ; die Senken unten weiß, färbig bandirt.
Ma traduction se heurte à trois termes difficiles, würflig, Senken et bandirt : le dernier, ignoré des dictionnaires, est, dans les livres des naturalistes du XIXe, toujours associé à une couleur : Hübner le traduit lui-même en latin par fasciati (Sammlung p.17 ) et je déduis de band, "bande" le sens "coloré en bande", "traversé de bandes de couleur..". Le terme Senken est très régulier sous la plume de Hübner, et très rare sous celle des autres auteurs lorsqu'il ne se traduit pas par une idée de baisse ou de réduction; il qualifie l'aile et je le traduis par "revers". Mais c'est le terme würflig qui s'avère fructueux : en consultant würfelig on obtient "cubique". Soit la traduction: "L'ensemble des ailes sont couvertes de taches blanches cubiques ; le revers des ailes inférieures est blanc traversé de bandes de couleur. "
Dans mon exploration sur le net de l'adjectif würfelig, j'ai été d'emblée dérouté vers le substantif Würfel : "Cube. Dé à jouer". Si je demande au moteur de recherche d'liiustrer cet adjectif par des images, il m'offre divers mets correspondant à des recettes où un ingrédient est coupé en dé :
— Si je descends encore dans la Systématique de Hübner, au delà du Genre, je parviens aux Espèces. Le Genre Pyrgi en contient dix : 1169. Syrichtus Fabricius ; 1170. Oilus Linné. Tartarus Hübner ; 1171. Orcus Cramer ; 1172. Sidae Esper ; 1173. Tesselum Hübner ; 1174. Carthami ou Alveus Hübner ; 1175. Frittilum Schiffermüller ou Malvae Linné ; 1176. Alveolus. Créé ici par Hübner Malvae Esper ; 1177. Sertorius. Sao Bergstrasser ; 1178 Vindex Cramer.
Nous allons voir que dans cette liste, cinq noms ont rapport avec le jeu de dès : Orcus, Tesselum, Alveus, Frittilum, et Alveolus.
c2. Un détour par James Petiver et ses Frittilary.
Parmi les quatre noms que je viens de citer, deux d'entre eux (Fritillum et Tesselum) me renvoient très précisément au commentaire que j'avais donné du nom Fritillary dans mon article sur la zoonymie de la Mélitée du Plantain ou Granvill Fritillary : je le reproduis ici :
A propos du nom Fritillaire / Fritillary.
Le nom de Fritillaire ne désigne en français qu'un genre (Fritillaria) de plantes (Liliacées) dont l'espèce-type est la Fritillaire pintade F. meleagris. Elles se caractérisent, et tirent du moins leur nom, du quadrillage pourpre et blanchâtre de leurs fleurs. D'ailleurs, elles se nomment aussi en anglais Chequered tulips, "tulipes échiquiers".
On désigne aussi dans le monde anglo-saxon sous le nom de groupe de " Fritillary" les papillons que nous appelons Damiers et Mélitées ; et c'est James Petiver qui les désigna ainsi le premier.
En effet, les ailes des "Fritillary", comme les pétales des Fritillaires, sont quadrillées comme un jeu de Dames. Sur les ailes de certaines espèces, comme M. cinxia, les cases ont occupées par des pions. Dans d'autres espèces, la partie est finie et les pions sont rangés.
image Wikipédia, Fritillaire
Mais quelle est l'origine de de drôle de nom ?
Il provient du latin fritillus, i, qui signifie "cornet de dés" Sen. Apoc. 12, 3 ; Juv. 14, 5..
Au XVIe siècle, les médecins et pharmaciens, qui étaient botanistes, et les botanistes (qui étaient médecins ou pharmaciens), expliquaient comme Nicolas Lémery (un pharmacien) que le nom de la plante "Fritillaria [vient de] fritillo, "Damier", à cause que la fleur de cette plante est marbrée en Échiquier comme un Damier". (Traité universel des drogues simples, 1714). Il se contentait de reprendre ce qu'enseignait déjà Gaspar Bauhin (médecin) en 1594 dans son Pinax theatri botanici page 91 : Fritillariam referemus,sic dictam ab abaco, in quo Scacorum ludus exercetur, quem Fritillum dici existimant nomen habet : " la Fritillaire, ainsi appelée du damier (abaco) utilisé au jeu des échecs, qu'il disent se nommer Fritillum."
Pourtant, en 1715, Robert Morison signalait l'abus de langage qui avait fait croire aux botanistes-étymologistes...en herbe que le nom latin de fritillum désignait le plateau de jeu d'échec, alors qu'il ne désignait que le cornet servant à secouer des dès ou des jetons carrés:
"Fritillariae nomen neque Latinum est, neque ab ullo veterum elegantium scriptorum usurpatum, sed non ita pridem fictum a à nescio quo plantarum rariorum cultore, qui cum florem hunc plurimis figuris ad instar quadratarum areolarum, obscure purpurascentibus pingi observaret, effigie Tabulae illius in quo ludus Scachorum ludi solet, putaretque eam Tabulam Antiquis Fritillum fuisse dictam coepit, ducta exinde similitudine, hunc florem appellare Frittillariam. At non parum fuit voce abusus ; Antiquis Fritillus non erat Tabula quadratis hujusmodi aerolis interpunctata, sed vasculum quoddam in quod primum indebantur tesserae seu aleae, ubi aliquamdiu agitatae, post mittebantur in alveolum, dictusque fuit fritillus, non a colore aut punctis variegatis, sed a sono, quem in eo jactatae tesserae aut aleae faciunt, vel quia per eum tesserae feruntur, Martialis sic ait,
Dum blanda vagus alea December, / Incertis sonant hinc et illinc Fritillis.
Sic aestimare licet quam stabili fundamento plantae huic nomenclatura Fritillariae adscibitur, non a latinis soluni, sed & germani Frittilarn & corrupte Flutillarn. "
Robert Morison Plantarum historiae universalis oxoniensis seu herbarum ..., Volume 3, 1715 page 401.
Pourtant, un vitrail de la cathédrale de Chartres (Le Fils prodigue, XIIIe siècle) montre que l'on pouvait jouer aux échecs —ou du moins sur un damier— avec des dès :
Pour Isidore de Séville (Etymologia), , le jeu de dès et le plateau sur lequel on joue sont synonymes : "alea id est lusus tabulae, inventa a Graecis in otio Trojani belli a quodam milite Alea nomine, a quo et ars nomen accepit. Tabula luditur pyrgo, calculis tesserisque."
Le même mot, scacus (d'où dérive "échec") désignait au Moyen-Âge à la fois le jeu d'échec, et le jeu de dés pratiqué sur échiquier.
Si le jeu d'échec (ludus scachorum ou Schifanoia) et son damier n'est qu'une étymologie approximative du nom Fritillaire, le cornet de dès des jeux de hasard latins m'incite à remarquer le mot de tessera, ae qu'emploie Robert Morison pour désigner les cubes du cornet, puisque ces tessères ont aussi bien désigné les dès (jactus tessarum, Liv. : coup de dés) que la tablette carrée pour écrire.
Surtout, ce nom de tessera a été appliqué au domaine de la marqueterie et de la mosaïque :le latin tesserarius, désigne un ouvrier en marqueterie ou en mosaïque, tessellatus signifie "fait en mosaïque", et tessello, as, are, "paver de mosaïque".
Où veux-je en venir ? Souvenons-nous de la note en bas de page du texte de Linné décrivant ce Papilio cinxia : "Fritillarii" vulgo dicti 132 ad 144, quum alae maculis fere tessellatae sint. "Les Fritillaires, dont les ailes sont "en mosaïque". Les ailes des Fritillaires portent, en mosaïque, les dès jadis sortis d'un beau jet de cornet.
Je fus aussi récompensé de ce détour par les vieux ouvrages de botanique et par ces noms de Scachorum ludus et de Tabulam Antiquis Frittilum qui m'avaient intrigués comme les abracadabra ouvrant à des mondes inconnus, puisque, dans l'Histoire des insectes de John Ray, je découvris que James Petiver, le créateur du terme de Fritillary appliqué aux papillons, avait créé pour désigner une espèce très proche de son Fritillaire de Lincolnshire le nom de Papilio Fritillarica tabula Schaccariae in modum maculatae (voir Ray page 121 n°10) : un "papillon "fritillarique" en tablier d'échec dans le mode tacheté".
C'est à John Rea ( décédé en 1681, ne pas confondre avec John Ray l'ami de Petiver) que l'on doit l'introduction du terme Fritillary, en botanique, dans la littérature anglaise dans son Flora, Seu, De Florum Cultura, Or, A Complete Florilege: Furnished with All the Requisites Belonging to a Florists, J.G. Marriott, 1665. C'est James Petiver qui utilisa la première fois le terme Fritillary en zoologie pour nommer six espèces de papillons à la page 35 de son Musei petiveriani de 1695-1699.
Je compléterais ces explications par un extrait de l'article « Tessère », dans Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, 1877-1919 (in Wikipedia) :
"Dans l'antiquité romaine, une tessère (en latin tessera) était une sorte de jeton servant entre autres de billet d'entrée pour les spectacles.
Ce mot, qui vient probablement de la même racine que le grec Tessares, ne devait désigner à l'origine que des objets carrés, rectangulaires ou cubiques ; puis on l'a, dès l'Antiquité, appliqué à des objets de toutes formes qui servaient aux mêmes usages. On désigne ainsi sous ce nom :
-
des carreaux de pierre entrant dans la composition d'un carrelage. Les diminutifs tessella et tesserula ont été appliqués aux petits dés cubiques dont l'assemblage formait une mosaïque.
-
des tessères à jouer dont :
-
des dés cubiques, semblables aux dés modernes, et dont les six faces portaient six valeurs, de 1 à 6, représentées chacune par des points gravés en creux. [...]. L'usage le plus répandu était de jouer avec trois dés, mais depuis le commencement de l'Empire au moins on jouait souvent avec deux dés au lieu de trois.
-
des polyèdres à dix-huit, dix-neuf et vingt faces,
- des bâtonnets de jeu.
-
des pions de jeu de forme ronde.
-
-
des plombs de commerce. Fixés ou suspendus à une marchandise, ils jouent le rôle de cachets ou de sceaux.
-
des jetons de présence ou d'identité, signe de reconnaissance."
-
Ajoutons l'étymologie de tessera pour en affirmer le caractère carré : du grec ancien τέσσερα, téssera « quatre ».
Poda donne parmi ses Papilio Plebejus urbicolae n° 53 ce Fritillarius décrit comme alis integerrimis subfuscis, areolis quadratis albis solitariis et contiguis, "ailes brunâtres, avec des carrés blancs isolés ou contigus". Le nom fritillarius s'interprète donc en fonction de ces carrés blancs comparés à ces dés sur un plateau de jeu (ou fritillus).
— c32 : le fritillum de Denis & Schiffermüller, 1775.
[Denis & Schiffermüller], 1775, Systematisches verzeichniss des schmetterlinge der Wienergegend page 159 Familia A Papiliones plebeji urbicolae n°3
Kartenfalter P. Fritillum Le Plein-chant de Geoffroy (P. fritillarius Poda)
Cette espèce est décrite après le Papilio Malvae et le Papilio Tages de Linné. Le nom de Fritillum est clairement choisi en continuité avec le P. Fritillarius de Poda.
— c.33 : Papilio plebejus urbicolae fritillum de Fabricius, 1787.
C'est la reprise du nom de Denis et Schiffermüller dans le Mantissa de Fabricius, page 91 n°824
— c.4. Le papilio Orcus de Cramer.
Pieter Cramer, De uitlandsche kapellen voorkomende in de drie waereld-deelen Asia, Africa en America, by een verzameld en beschreeven. IV. Deel. Beschryving van Plaat CCLXXXIX-CCCC. - Papillons exotiques des trois parties du monde l'Asie, l'Afrique et l'Amerique. Rassemblés et décrits. Tome quatrieme. Description des planches CCLXXXIX-CCCC. - pp. [1], 1-252, 1-29. Amsteldam, Utrecht. (Baalde, Wild). Page 87
Cramer ne donne pas d'explication sur le choix du nom de son orcus, se contentant d'indiquer :
Ce plébéien noble ressemble, en vertu des petites taches blanches sur le fond brun des ailes au Pap. Malvae d'Europe. mais il est plus grand.
— Toi, ô lecteur : Fort bien, mais il n'y a à dans cet Orcus de Cramer, du nom latin Orcus, i "divinité infernale correspondant au Pluton grec" (Gaffiot), aucune allusion aux dés (tesselium) ou aux accessoires de jeu (table de jeu ou cornet fritillus) !
— Moi, ô scribouillard (savourant à l'avance l'effet produit) : Que si ! Oyez !
Louis Becq de Fouquières, 1873 Les jeux des anciens: leur description, leur origine, etc.
On appelait Orca chez les latins un vase que l'on plaçait comme cible à une certaine distance et dans l'étroite ouverture duquel on s'évertuait de faire pénétrer les noix (Ovide, poème Le Noyer) ou peut-être aussi parfois des osselets. Perse (III, 50 ou Festus (XIII) mentionne ce récipient à la forme volontairement grotesque. Bien. Mais le nom s'appliquait aussi au cornet de dès ou de trictrac. Car les anciens avaient pour les dés non seulement un cornet semblable à celui dont nous nous servons aujourd'hui, mais un autre, percé aux deux bouts, offrant une suite de degrés à l'intérieur. Les Grecs l'appelaient une tour (purgos), et il servait à éviter toute tricherie : on y remuait les dès et on les précipitait dans la tour dont ils dégringolaient les degrés. Or, c'est certainement la tour des Grecs, et non le cornet, que les Romains parfois appelaient l'Orca, par analogie au rôle que joue ce vase dans le jeu de noix que nous avons décrit ». (page 117)
En somme l'Orca est un cornet de dès en forme de tour. Il est fabuleux d'imaginer que Cramer a pu disposer de la documentation ou de la culture générale nécessaire pour créer ce nom.
— c.5. Le papilio tesselum , le papilio alveolus et le papilio alveus du Sammlung de Hübner 1803.
Dans le Sammlung europaïscher Schmetterlinge (Collection de papillons européens) publié en 1800-1803, dans sa famille E des Burger / Civiles, Hübner décrit page 69-70 les papilio Malvae L., Althae, Lavatherae Esp. et Tages L. puis, consécutivement les papilio Alveus, Tesselum, Fritillum avant de poursuivre avec P. Sertorius, P. Sidae etc. ( 17 espèces au total).
- La série onomastique Alveus-Tesselum-Fritillum est significative en raison du regroupement des deux premières (dont Hübner est l'auteur) avec le P. frittilium, dont Hübner cite les auteurs Denis & Schiffermüller. [plus exactement, il écrit "Pap. Fritillum d. Ther", code derrière lequel sont désignés les deux anciens enseignants de l'Académie du Theresianum de Vienne (Ther = Theresianum).
- Dans les descriptions de P. Alveus et de P. Fritillum, on retrouve l'adjectif würfelig :
Alveus :die oberen allein halbwürflig gelblichweiß gefleckt...unten die Oberen ...weißlich gewürfelt
Fritillum : Die Unteren schmußig, weiß, würflig gefleckt.
-Les trois noms sont font allusion aux marques carrée en forme de dès des ailes. Nous le savons déjà pour "Fritillum" : les ailes y sont comparées à un plateau de jeu où sont jetés des dès blancs. "Tesselum" évoque les tesserae ou dès à jouer romains, mais le terme tesselum, du latin tesella "carreau" en est un diminutif, avec le sens spécifique de fragment de pierre, de terre cuite, ou de marbre employé dans les mosaïques de pavement ou de petit élément de forme régulière utilisé en marqueterie. En français, une tesselle.
Le nom "Alveus" m'incite à consulter le Gaffiot (la mise en gras est de moi):
-Alveolum : table à jouer.
-Alveolus : diminutif de alveus : petit vase, petit baquet. Table de jeu : Cicéron Fin.5,56 ; Arch.13. Navette de tisserand.
-Alveus : cavité ; baquet, auge. Coque, pirogue, canot. Table de jeu : Plin.37,13. Baignoire. Lit de rivière. Ruche.
- Hübner a aussi décrit une espèce sous le nom de Papilio alveolus. Je n'ai pas trouvé le texte descriptif, mais seulement les figures. Papilio alveus, fritillum et alveolus figurent sur la même planche (de la page) 92.
Au total nous avons :
- Papilio alveus Hübner, [1800-1803]; Samml. eur. Schmett. [1] : pl. 92, f. 461-463. et 99 f.506
- Papilio fritillum Hübner, [1800-1803]; Samml. eur. Schmett. [1] : pl.92 f.464-465
— Tablier à jouër, Tabula lusoria, Alueolus, Alueus lusorius. Un tablier à jouër aux dez, Fritillus. (id. Estienne, 1539 et 1549)
—Fritillus, fritilli, m. g. Iuuenal. Un tablier pour jouer au dets, comme plusieurs exposent. Toutesfois est plus apparent, que c'est un petit vaisseau, dedens lequel on mettoit les dets, et puis apres les avoir remuez et hochez, on les jectoit dedens le tablier.
— Trictrac, m. acut. Est la face du damier en laquelle à ject, sort et rencontre des dez on jouë aux tables, le nom estant fait par onomatopoee du son_ des dez et cliquetis desdites tables en les remuant de lieu à autre, Fritillus, Lequel mot Latin est fait aussi par mesme onomatopoée, ainsi que Martial l'en dite en ces vers, Dum blanda vagus alea December Incertis sonat hinc et hinc fritillis,
Il se prend aussi pour tout ledit damier entier, comme, "Il a presté son trictrac," Fritillum commodato dedit, Et pour une particuliere sorte de jeu qui se jouë à dez et tables sur ledit damier. Car il y en a plusieurs sortes, comme, Toutes tables, le Pair, la Reinete, le Lourche, qui tous se jouënt à sort et adventure de dez et remuement de tables selon l'escheute des points marquez és six faces d'iceux dez.
C.6. Le papilio Pyrgus de Hübner [1819].
Après avoir parcouru ce chemin passant par les Fritillary de Petiver, le Fritillarius de Poda, le Fritillium de Denis & Schiffermüller, l'Orcus de Cramer, les Tesselum, Alveus et Alveolus de Hübner, dont les noms renvoient tous aux images de petits cubes blancs, dès jetés sur une table, dès secoués dans un cornet ou tesselles de mosaïques, et après avoir constaté que, mise à part les espèces de Petiver, tous appartiennent à cette partie des Plebejus urbicolae qui allaient former nos Hespéries Noires, nous ne serons pas étonnés de voir que le nom sous lequel Hübner les a réuni dans son Verzeichniß de [1819], Pyrgi, pluriel de Pyrgus, se révèle être le nom d'un cornet de dés.
La simple consultation d'un dictionnaire du XVIe siècle nous le précise :
—Pyrgus idem quod turricula, fritillus, fimus, orca, cornea…
Par la suite, les explications abondent :
Dictionnaire de Pierre Richelet - 1759 -
[Pyrgus , fritillum.] Ce mot se dit en parlant de dez. C'est un morceau de corne en forme de petit gobelet rond délié, dont on se sert pour mettre le dez quand on jouë.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1033 :
Pyrgus Substantif masculin Antiquité romaine
Cornet en forme de tour dont on se servait pour mettre les dés aux différents jeux où ils étaient employés.
Encyclopédie Diderot-D'Alembert :
Osselets, jeu des, (Littérat.) [...] Pour empêcher les tours de main, on se servoit de cornets, par lesquels on les faisoit passer. Ils étoient ronds en forme de petites tours, plus larges en - bas que par le haut, dont le col étoit étroit. On les appelloit turris, turricula, orca, pyrgus, phimus. Ils n'avoient point de fond, mais plusieurs degrés au - dedans, qui faisoient faire aux osselets plusieurs cascades, avant que de tomber sur la table,.... cela se faisoit avec grand bruit; & ce bruit faisoit encore donner au cornet le nom de fritellus.
...Il ne faut pas confondre le jeu des osselets, ludum talorum, avec le jeu de dez, ludum tesserarum; car on jouoit le premier avec quatre osselets, & l'autre avec trois dez:
c.7. Conclusion.
Quoique, pris individuellement, il puisse sembler étonnant que chacun de ces noms qui ont perdu pour nous leur sens non zoologique ait été choisi par leur créateur dans le dessein de créer une comparaison entre les taches blanches des ailes de leur espèce et la forme des dés ou des tesselles, la série présentée crée l'évidence : dès 1695 avec Petiver, le maillage en damier des ailes a conduit à créer le nom de Fritillary, et depuis le "Fritillarius" de Poda en 1761, les espèces proches du papilio malvae avec ses taches blanches sur fond brun sombre ont incité les auteurs à rivaliser dans le développement de la métaphore des dès à jouer : Fritillum de Denis & Schiffermüller en 1775 (fritillus : "table de jeu de dame ou cornet de dès"), Orcus de Cramer en 1782 (orca : "cornet à dès en tour"), Tessellum de Hübner 1803 (tessela : "cube de mosaïque taillé en dès"), Alveus de Hübner (Pyrgus alveus) 1803 ou Alveolus de Hübner 1803 (alveus, "table de jeu, damier" et alveolus: diminutif de alveus), jusqu'au nom de genre final, Pyrgi Hübner [1819] (pyrgus : "cornet à dès en forme de petite tour à l'intérieur crénelé imposant aux dès des cascades").
J'admire avec quel talent littéraire et quelle érudition les auteurs ont su développer la métaphore lapidaire (un seul coup de dès, "jactus tessarum") plutôt que de recourir aux adjectifs descriptifs et aux plantes-hôtes, exercice toujours pauvre est souvent aleatoire (si j'ose encore faire appel aux "alea"), comme le nom spécifique de Linné va nous le démontrer.
En 1819, Latreille et Godart se montreront parfaitement au courant du sens de ces différents noms en écrivant en note de la page 782 de leur Histoire naturelle : Papillon à coté du nom Hesperia tessellum : "Les noms de tesselum, fritillum, alveus et alveolus imposés par les auteurs à des espèces de cette division ne peuvent guère se rendre en français que par les mots damier & échiquier mais déjà employés pour désigner d'autres diurnes ; c'est pourquoi nous les avons rendu par des équivalents". En l'occurrence, leur Hesperia tesselum est traduit par Hesperia Plain-Chant (cf. infra).
3. Nom d'espèce : Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758)
a) Description originale
Papilio malvae Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: 824 pp. Page 485.
n°167 P[apilio] P[lebejus] [urbicolae] alis denticulatis divarieatis nigris albo maculatis
Habitat in Malva, Althæa
b) Références données par Linné.
— Linné, 1746 Fauna suecica page 241-242 n° 749 [erreur pour 794]
— Linné It. œl. 3.
Ce sont deux "références primaires" (de première main car il en est l'auteur). Dans Fauna suecica, Linné y cite en référence Petiver (Musei et Gazophylacii) ainsi que les énigmatiques Act. Ups 1736 page 23 n°34 et It. Oeland.3
- Act. Ups. correspond aux Acta literaria et Scentiarum Sveciae Upsaliae publicata, Volume 4 publiés par la Kungl. Vetenskaps-societeten i Uppsala : Linné y a publié la liste des animaux qu'il a observé en Suède en 1736 : Caroli Linneai Med. doct. & Soc. Reg. Lit. ac Scient. Memb. ANIMALIA per SVECIAM observata pp. 97-138 [ALSS 1742]. La description se trouve page 119 de l'exemplaire numérisé par Google, sous le n° 34 Papilio alis erectis obtusis dentatis nigris : punctis nigris tesselatis [on remarque l'adjectif tessellatis] (ailes dressées émoussées d'édentations noires ; mosaïque de points noirs). Le lieu de cette première observation de Linné en 1736 est donc la Suède.
- It. oeland : La référence (Iter oeland = Voyage à Öland ) renvoie à la publication de 1745 rédigée par Linné à la suite de son voyage en 1741 aux îles situées au sud-est de la Suède, Gotland et Öland, ainsi que dans la région de la Suède placée au sud de Stockholm, au cours duquel il s'intéressa aux runes et à l'archéologie, mais aussi —bien-sûr— à l' histoire naturelle. Le voyage, financé par le gouvernement suédois, a quitté Stockholm le 15 mai (ancienne datation) et le même jour l'expédition traversa la province de Sødermanland. Le lendemain 16 mai, quelques observations et récoltes furent réalisés à Trosa, et ce fut là que fut capturé le papillon que Linné nommera 17 ans plus tard P. malvae : l'espèce est décrite à la page 3 : "Papilio hexapus alis divaricatis denticulatis nigris albo punctatis." (papillon à six pattes, aux ailes dressées dentelées de noir à points blancs).
Il en publia le compte-rendu en 1745 :
Carl Linnaei, Oländska och Gothländska Resa, pa Riksens högloflige Ständers befallning förrätted Ahr 1741med anmärkningar uti oeconomien, Natural Historien, Antiquiter . Kiesewetter : Stockholm, 1745, 8°., fig.
Publication en allemand : Reise durch Oeland und Gothland. Halle, 1764
Geoffroy le cite ainsi : It. oeland Itinerarium (Elandicum, ou voyage de Scanie) Ce dernier titre correspond à l'Iter Scanicum de Linné, 1736.
Voir l'exemplaire numérisé par Gallica
— James Petiver 1702-1706 Gazophylacii page 56 tab. 36 fig.6 :
Pap. fuscus &c. Mus. nost. 325. Our Brown Marsh Fritillary. This and fig.9 I take to be Male and Female. They are not common.
— Maria Sibylla Merian 1683 Eur. I. t.48. [l'espèce représentée est actuellement identifiée comme Carcharodus alceae Esper, [1780] ]. La description se trouve page 95 :
Papillon : Kleine Garten-Pappel Rose /Espèce botanique Malva, folio hederaceo [Mauve à feuille de lierre, Mauve de Mauritanie]. Le texte cite aussi les noms de purpurfarben Pappel-Rosen ou de Mund-Rosen. Ces noms sont donnés comme des noms vernaculaires de l'Althaea rosea...ou de l'Alcea ("Rose papale").
— Roesel, 1746 Insecten Belustigung I pap.2 t.10 [La planche 10 représente 7 figures, et Linné ne prècise pas celle qu'il donne en référence, ce qui laisse à penser que c'est l'ensemble des sept figures qui est citée. Les figures 1 à 4 sont des formes intermédiaires. les figures 5 et 6 représentent Carcharodus alceae Esper [1780] et la figure 7 Pyrgus carthami Hübner [1808-1813] ] La plante-hôte mentionnée est ici la Mauve de jardin Maluwe of Winterroos dans l'édition néerlandaise, que l'on trouve aussi sous le nom de Van witte maluwe of Althaea. (Althaea officinalis), notre Mauve blanche ou Guimauve officinale.
— Réaumur, Mémoires ins. I T.2 fig. 6-7. La référence exacte donnée par Vallot est : planche XI fig. 6-7, "Papillon diurne qui tient ses ailes parallèles au plan de position et qui, quand il les redresse, ne les relève jamais assez pour qe les deux supérieures se touchent". [La planche représente en fait Carcharodus alceae Esper, [1780] ]
— Wilkes pap. 54 t.2 c.1 : il s'agit d'une simple copie de Roesel.
Bien que Linné ne le cite pas en référence directement, il faut aussi mentionner le Musei de Petiver, que cet auteur indique dans son Gazophylacii ; c'est la première description mondiale:
—James Petiver, 1699, Musei petiveriani, page 35 n° 325 :
Papiliunculus fuscus punctus plurimis albicantibus. Darbrown Marsh Fritillary. I first observed this (4) April 30 1696 in a Bog on Hampstead-Heath.
c) Localité-type, répartition et description.
— Localité-type : Trosa, Södermanland*, Suède désignée par Hemming (1947) [Hemming, A. F. 1947. Opinion 181. On the type of the Genus Carcharodus Hübner, [1819], and its synonym Spilothyrus Duponchel, 1835 (Class Insecta, Order Lepidoptera), genera based upon an erroneously determined species. Opinions and declarations rendered by the International Commission on Zoological Nomenclature, 2: 591-610. page 598].
W.H. Evans proposait en 1949 "Âlandinsel", îles Åland, Ahvenanmaa, Finlande (Funet et Perrein & al.). La lecture de l'exposé de Hemming explique son choix.
*Le Södermanland, ou la Sudermanie en français, est une province historique de Suède située sur la côte est, au sud de Stockholm. En Suède, le nom de la province est souvent abrégé en Sörmland.
— Selon Dupont & al. 2013, Cette espèce a une répartition eurasiatique. En France, elle est présente dans la moitié nord. Elle est en situation parapatrique avec Pyrgus malvoides (Elwes & Edwards, 1897) au niveau d’une zone allant du nord de la région aquitaine au nord de la région Rhône-Alpes. Les chenilles se nourrissent sur diverses Potentilles.
— Selon Wikipédia, L'Hespérie de la mauve est un petit papillon d'une couleur marron foncé, muni aux 4 ailes d'une frange marginale blanche entrecoupée, aux antérieures d'une ornementation de taches blanches très marquées et aux postérieures d'une ligne submarginale de points blancs (ce qui la distingue de plusieurs espèces voisines). Le revers est plus clair, vert jaunâtre taché de blanc.
Les plantes hôtes de sa chenille sont des Rosaceae : des Potentilles : Potentilla anglica, Potentilla anserina, Potentilla argentea, Potentilla erecta, Comarum palustre, Potentilla pedata, Potentilla sterilis, Potentilla neumanniana ; Agrimonia eupatoria, Filipendula ulmaria, Fragaria vesca, Rubus idaeus, Rubus saxatilis (Funet + Tolmann et Lewington)
d) Synonymes INPN (Muséum) et sous-espèces.
Liste des synonyme :
-
Hesperia malvae (Linnaeus, 1758)
-
Papilio malvae Linnaeus, 1758
-
Pyrgus malvae malvae (Linnaeus, 1758) : De Jong, R. 1972. Systematics and geographic history of the genus Pyrgus in the palearctic region (Lep., Hesp.). Tidjschrift voor Entomologie, 115(1): 1-120.page 16
-
Syrichthus malvae (Linnaeus, 1758)
e) Origine et signification du nom malvae
Les interprétations des étymologistes :
— A. M. Emmet (1991) page 145 :
"Malva the mallow genus ; incorrectly stated by Linnaeus to be that of the foodplants, probably through confusion with several related species, all much alike, which do feed on Malvaceae."
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 238 :
":du latin Malva, "Mauve" (genre botan
ique). Nom improprement établi par Linné comme celui d'une plante nourricière, vraisemblablement en raison de la confusion avec plusieurs espèces voisines, très ressemblantes, qui se développent effectivement sur les Mauves."
"—taras : Taras, héros grec d'après le nom duquel a été dénommé la ville italienne de Tarante (Taranto) Spuler, 1901-1908 :78)"
— Perrein et al. (2012) page 102 :
"Étymologie : du latin malva, "mauve", —du grec malakos, "mou"—, "de la mauve" pour Linné, plante-hôte présumée, aujourd'hui invalidée."
Discussion :
Linné classe cette espèce dans sa 5ème Phalange des Plebejus sous-divisions des urbicolae : cela signifie pour lui, dans le cadre onomastique qu'il s'est fixé page 458 du Systema Naturae, qu'il doit lui attribuer le nom propre d'un paysan (plutôt pour les Plebejus rurales) ou d'un habitant des villes de l'Ancienne Grèce : un cadre facile à respecter lorsqu'il s'agissait des Equites ou combattants légendaires de L'Iliade, des Heliconii ou Muses, des Nymphales ou Nymphes et encore des Danaïdes, dont les noms figurent dans de nombreuses compilations de l'Antiquité. Mais les Plebéiens sont, presque par définition, la plèbe des inconnus, des sans-gloires : des anonymes. Linné (ou ses collaborateurs) manquent soudain d'inspiration. Il fait appel à des artistes dont le nom a été conservé par la postérité, comme Philocles,Timantes, Athemon, Marsyas, Thamyras, Phereclus, Lysippus qu'il place dans ses P. rurales, et comme les sculpteurs Phidias et Polyclète, qu'il place dans les urbicolae. Mais il doit faire appel aux noms des plantes-hôtes pour six de ses 17 rurales (betulae, pruni, quercus, rubi, caricae , virgaureae), et pour 2 de ses 7 urbicolae, bixae et malvae.
Parmi ce total de 8 noms de plante-hôte, 4 ne sont pas confirmées comme des plantes nourricières des chenilles : caricae, virgauraea, bixae et malvae. Quand à Callophrys rubi la Ronce est loin d'être sa plante-hôte principale.
—caricae : de Carica papaya ; en réalité la plante-hôte appartient aux Fabacées.
— virgauraea : de Solidago virgaurea ou Verge d'or. En réalité, les plantes-hôtes sont des Rumex, dont R. acetosella.
— bixae : de Bixa orellana L. 1753 = Roucou ; en réalité, la plante-hôte appartient aux Hypericaceae du genre Vismia.
— Malvae : genre décrit par Linné en 1753 et contenant les Mauves véritables comme M. sylvestris ou Grande Mauve, et M. alcea ou Alcée (à ne pas confondre avec l'Alcea ou Rose-trémière du Genre Alcea). En réalité, les chenilles de Pyrgus malvae se nourrissent sur les Potentilles.
Linné indique dans sa description de 1758 deux plantes-hôtes ("Habitat in..."), Malva et Althaea. Malva et Althaea sont des genres décrit par Linné en 1753. Les espèces du genre Malva sont les "vraies mauves" comme la Grande Mauve ou Malvia sylvestris ; le genre Althaea est celui des Guimauves avec Althaea officinalis ou Guimauve officinale. Linné n'indiquait pas de plante dans le Fauna suecica de 1746 mais écrivait "Habitat primo vere in Pratis" (fréquente au printemps les Prés") ; il est très probable qu'il ne disposait pas lui-même de l'information et qu'il s'est fondé sur les données de seconde main des publications de Merian et de Roesel, qui donnent des figures des chenilles et chrysalides et indiquent les plantes Kleine Garten-Pappel Rose (Althaea rosea...ou de l'Alcea pour Merian, et Maluwe of Winterroos: pour Roesel). En 1758, la seule espèce de nos Pyrgini décrite est P. malvae, et Esper ne décrira le papilio alceae (Carcharodus alceae) qu'en 1780. C'est cette dernière qui se nourrir de diverses plantes du genre Malva et d'Althaea. Les deux espèces sont présentent dans les références données par Linné pour son papilio malvae.
Ces exemples illustrent les dangers auxquels un nomenclateur expose le nom qu'il crée lorsque celui-ci repose sur des caractères écologiques ou sur le nom de la plante-hôte, éléments susceptibles de changement en fonction des données actuelles de la science. Les noms propres mythologiques ou autre indépendant de l'espèce décrite résistent beaucoup mieux au temps qui passe.
La discussion de Francis Hemmings pour l'ICZN en 1947.
Dans la discussion de l'Opinion 181 (Hemming, A. F. 1947. Opinion 181. On the type of the Genus Carcharodus Hübner, [1819], and its synonym Spilothyrus Duponchel, 1835 (Class Insecta, Order Lepidoptera), genera based upon an erroneously determined species. Opinions and declarations rendered by the International Commission on Zoological Nomenclature 2: 591-610. page 598]), Francis Hemming étudie la question de savoir si Linné a décrit sous le nom de papilio malvae l'espèce que nous désignons sous le nom de Pyrgus malvae, ou bien s'il a décrit un spécimen de Carcharodus alceae Esper [1780] ou de Pyrgus carthami Hübner [1808-18013].
Les arguments permettant d'affirmer que Linné a bien décrit Pyrgus malvae dans son Papilio malvae du Syst. nat. de 1758 sont les suivants :
- Linné s'appuie, en référence primaire (de première main) sur sa description du Fauna suecica de 1746 et de l'Iter Oelander de 1745, dont le spécimen a été récolté en Suède (cf. supra). Or ni C. alceae ni P. carthami ne fréquentent la Suède.
- La description (diagnosis) de Linné en 1745 et 1746 mentionne des caractères qui ne correspondent pas à C. alceae : ailes noires (niger) au verso ; taches blanches (albo maculatis) des ailes postérieures.
- La collection de Linné est conservée par la Linnean Society de Londres. Il s'y trouve un specimen identifié par Roger Verity en 1912 comme Pyrgus malvae mäle ; il ne s'y trouve ni C. alceae, ni P. carthami. Le premier président de la Linnean Society, Sir J.E. Smith a reçu cette collection après le décès du fils de Linné, et R. Verity en 1912 puis A.S. Corbet se sont assurés que le spécimen n'avait pas été ajouté plus tard (caractère de l'épingle) ou que l'étiquette n'avait pas été modifiée.
On se reportera à la discussion originale pour la vérification de mon compte-rendu et pour le développement complet de l'argumentation.
III. Noms vernaculaires.
I. Les Noms français.
1. Le Plein-Chant, Geoffroy, 1762.
Étienne-Louis Geoffroy 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. page 67 n°38.
Geoffroy est très clair : l'espèce qu'il nomme Plein-chant, c'est le Papilio malvae de Linné dont il donne l'ensemble des références, It. oeland et Act. Ups. compris. références qu' il a consulté sans-doute plutôt que de les recopier, puisqu'il corrige l'erreur de pagination de la Fauna suecica (749 pour 794) commise par Linné. Les références de Geoffroy sont, en fait, précisément celles de la Fauna suecica de 1746.
En 1762, aucune autre espèce comparable n'a été décrite, et le papilio malvae de Linné inclut encore le papilio alceae d'Esper 1780 et le papilio carthami d'Hübner 1813 ; par exemple.
Geoffroy est également très clair sur le choix de son nom :
"Son corps et ses ailes sont en dessus d'un brun noir, et les ailes sont parsemées de points blancs quarrés, dont plusieurs se touchent. Ces points ressemblent par leur forme et leur position à des notes de plein-chant."
L'orthographe "plein-chant" pour désigner le Cantus planus , le chant plan (comme une plaine) sans altération, rupture ni accident est aujourd'hui remplacée par "Plain-chant", mais elle est utilisée au XVIIIe siècle par Jean-Jacques Rousseau (mais sous forme d'un renvoi à "Plain-chant"), par l'Encyclopédie de Diderot, ou, puisque Geoffroy écrit en 1762, par le Dictionnaire de Pierre Richelet 1759 :
Plein-Chant , f. m. [ Planus cantus. ] II consiste à sçavoir & connoître les notes , & les sçavoir entonner, & à sçavoir joindre au ton des notes les paroles qui doivent être chantées , qui est ce qu'on apelle d'ordinaire chanter la lettre
Cette métaphore superbe comparant les "points blancs quarrés parsemant les ailes" avec les notes de la musique grégorienne est admirable de créativité et de pouvoir d'évocation, ...mais elle est embarrassante car les notes que nous connaissons sont certes carrées, mais noires sur le fond brun d'un parchemin ou blanc d'un papier.
Dictionnaire pratique et historique de la musique par Michel Brennet (1926)
« C'est dans les livres imprimés à Rome, sous la direction de Guidetti, à partir de 1582, que le chant romain commence à être noté en grosses notes pleines carrées avec points d'orgue, sans figures qui reproduisent le sens des ligatures anciennes, et des groupes d'origine neumatique. Trois figures de notes, la caudée ou longue à queue, la carrée
et la losangée,
, y sont employées sans représenter relativement l'une l'autre des valeurs absolues de durée.
La notation carrée parvenue à ce stade, s'est maintenue jusqu'à nos jours pour le plain-chant. »
Une visite à la cathédrale du Mans permet d'admirer ces notations et de constater que les anges ailés manient aussi bien le damier que la partition, comme s'ils voulaient venir, du ciel, illustrer un article sur la zoonymie des Pyrgi :
Geoffroy poursuit sa description en associant des données issues de Linné, et d'autres issues de ses observations :
"Les ailes sont bordées d'une frange noire et blanche, qui les fait paraître dentelées. Les ailes et le corps sont en dessous d'un gris brun, et l'on voit sur ce dessous des ailes des taches blanches, mais moins régulières qu'en dessus. Ce petit papillon se trouve dans les près dès le printemps*. Sa chenille a le corps gris, la tête noire et quelques taches jaunes autour du col. Elle a quelques poils courts. Elle vient sur le chardon à foulon**. Je ne l'ai point vu sur la mauve."
* Linné Fauna suecica : habitat prima vere, in Pratis
** Le chardon à foulon correspond à Dipsacus fullonum L., la Cardère, dont les inflorescences qui servaient à carder sont très appréciées par les papillons..adultes.
2. Le Plein-Chant Engramelle, 1779.
Jacques Louis Engramelle 1779 Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 195 n° 97 planche XLVI dessinée par Fossier et gravée par Juillet.
Engramelle reprend la justification du nom donné par Geoffroy : "Ses ailes sont parsemées de beaucoup de taches blanches qui, pour la plupart, peuvent ressembler à des notes de Plein-chant".
Le Plein-chant succède à l'Échiquier n°96 et précède le Papillon Grisette.
3. "Hespérie de la Mauve", Latreille, 1804
Pierre André Latreille Histoire naturelle, générale et particulière , Volume 14 page 123
Latreille, qui crée alors son genre Hesperia, décrit :
1. l'Hespérie de la mauve Hesperia malvae = papilio malvae L.
2. L'Hespérie Grisette = Hesperia tages Fab.
3. L'Hespérie Plein-chant = Hesperia Fritillum Fab.
4 Hespérie Echiquier, etc..
4 "Hespérie de la Mauve", Latreille et Godart 1819
Latreille et Godart Encyclopédie méthodique, Entomologie, ou Histoire naturelle Paris : Vve Agasse tome 9, page 725 et page 779 n°138
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.
5. "Hespérie de la Mauve", Godart 1821, Hespérie Fritillum Godart, 1822.
Jean-Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d'Europe, Paris : Crevot 1821, page 238-244 peinte par Vauthier et gravée par Lanvin.
Idem, Volume 2, 1822, pages 219 et suivantes
a) Depuis la description de Geoffroy et d'Engramelle, de nouvelles espèces ont été décrites, incitant Godart à faire, dès la publication de 1819, les distinctions suivantes :
Groupe C : Massue des antennes terminées par un crochet court et obtus : page 238
— XCI : Hespérie Plain-Chant = P. Malvae Linn. = Hesperia Fritillum var. Fabricius = Pap. Alveus Hübner = Papillon Plein-Chant Geoffroy et Engramelle. = Pap. Tesselum Hübner
— XCII : Hespérie du Chardon Godart = P. Fritillum Fabricius = Pap. Malvae minor Esper = Pap. Alveolus Hübner. ( Plante-hôte : Cardère à foulon et chardon à bonnetier)
— XCIII : Hespérie Grisette = Pap. Tages Linné = La Grisette Geoffroy = Point-de-Hongrie Engramelle ( Plante-hôte Eryngium campestre selon Denis & Schiff.)
— XCIV Hespérie de la Mauve = P. Malvae Fabricius = P. alceae Esper = Papillon Grisette Engramelle = Pap. Althea Hübner (Plante-hôte Mauve sauvage et Passe-Rose)
En 1822, pour le volume 2, Godart écrit " La synonymie du Plain-Chant (tome 1 page 238) étant insuffisante et inexacte, j'ai cru devoir la donner ici de nouveau" :
- [Hespérie du ]Plain-Chant (nobis) Hesperia Fritillum var. Fabricius = Papilio Tesselum Hübner = Le Plein-Chant Geoffroy = Le Bigarré d'Engramelle. Pl.7 suppl.3 fig.97.
- Hespérie Fritillaire = Hespérie Plain-Chant Latreille = Hesperia Fritillum Fabricius = Papilio Malvae Linné et Esper = Papilio Alveus Hübner = Le Plein-Chant d'Engramelle fig.96 c et d.
On voit que Godart classe autrement le papilio malvae et il s'en justifie par une Observation page 226 où il dit tenir compte du fait que cette espèce vit en Suède, où ne se trouve pas le Tesselum d'Hübner.
Initiée par Latreille et Godart, suivis de Boisduval 1829, Duponchel 1844 bientôt suivis par les auteurs germaniques, ce brassage des noms et des espèces va devenir difficile à démêler sur le plan de la taxonomie jusqu'à la mise à plat de Francis Hemming pour l'ICZN pour les noms scientifiques, et de Gérard Luquet pour les noms vernaculaires. Ainsi par exemple en 2014 :
- Papilio fritillarius Poda 1761 = Pyrgus carthami Hübner [1808-1813] = "Hespérie du Carthame".
- Papilio malvae Linnaeus 1758 = Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758) = "Hespérie de l'Ormière" -ex "Hespérie de la Mauve"
- Papilio alceae Esper [1780] = Carcharodus alceae Esper, 1780 = "Hespérie de la Passe-Rose".
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet proposait page 8 comme nom principal de cette espèce "L'Hespérie de la Mauve" (avec deux notes [2] et [6], et comme nom accessoire "l'Hespérie du Chardon". Il réfutait "Le Tacheté" (note [10]), "le Plain-Chant" — avec un renvoi bibliographique à un ouvrage de Le Cerf 1944— (note [10]) et "l'Hespérie Plain-Chant" (note [10])
— Note [2] Robert a proposé, pour désigner les espèces du genre Carcharodus, le nom collectif de "Spilothyres" (simple transcription du latin Spilothyrus, taxon synonyme de Carcharodus), et le nom collecttif de "Syrichtes" pour désigner les espèces appartenant aux genres Pyrgus et Syrichus. Je ne retiens pas ces deux noms, car leur application nécessiterait logiquement de créer également de nouveux noms collectifs pour les autres genres d'Hespérides. Par souci de simplicité, j'a préféré garder le nom d' "Hespérie" pour la quasi-totalité des espèces appartenant à cette famille.
— Note [10] C'est davantage pour respecter la tradition que je ne rejette pas définitivement le nom de "Plain-Chant" pour Pyrgus alveus. En réalité, ce nom prête plus ou moins à confusion, car, en raison de l'anarchie qui régnait dans la systématique des "Hespéries noires" (Pyrgines), il a été attribué par divers auteurs tantôt à P. alveus, tantôt à P. malvae, tantôt à P. carthami, voire peut-être à d'autres espèces. Toutefois, d'après les descriptions des anciens auteurs, il semble bien que ce nom ait été créé pour P. alveus, et non pour d'autres espèces de Pyrgus.
7. La correction du nom vernaculaire par Gérard Luquet en 2007 et 2013.
On lit dans Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine de Dupont & al. 2013 (publication dont G. Luquet est co-auteur) ceci :
"Le nom « Hespérie de l’Ormière » a été introduit (Luquet, in Hofmann, 2007) pour remplacer « Hespérie de la Mauve », la chenille de Pyrgus malvae ne se développant nullement sur les Mauves (Malva spp.), comme l’avait cru Linné, mais sur des Rosacées, parmi lesquelles la Reine-des-prés, également dite « Ormière » (Filipendula ulmaria)."
La publication citée est la suivante : Luquet (Gérard Chr.), 2007 a. — Papillons. Traduction et adaptation française de « Schmetterlinge bestimmen leicht gemacht », de Helga Hofmann. 1-128, plus de 200 illustr. photogr. coul., 2 dessins en coul. Nathan éditeur, Paris [mars 2007].
C'est donc sous le nom de "Hespérie de l'Ormière" que Dupont & al. désignent Pyrgus malvae dans leur publication dont le caractère officiel participera à faire de ce zoonyme le nom
7. L'étude du nom vernaculaire par les auteurs récents.
— Luquet in Doux et Gibeaux (2007) page 232 et 238 :
"-Hespérie : d'Hespéria, l'une des Hespéries, les nymphes qui gardaient les pommes d'or d'Hera. Fabricius se complaisait à inventer des noms reposant sur des calembours ou possédant un double sens, de sorte qu'un lien avec le mot grec Hespera, "soir", est vraisemblable : aux papillons "nobles", les "Diurni", les papillons du plein jour, Fabricius a très bien pu vouloir opposer les espèces plus petites et plus humbles, celles de la faible lumière ou du demi-jour, donc, du soir. (Emmet, 1991:144) cela, bien entendu, ne préjuge en rien d'un vol crépusculaire des espècesconcernées. C'est du reste aussi l'opinion de Spuler (1901-19018 : 70) pour qui le nom générique Hespéria est forgé "sur hesperius, "qui concerne Hesperus", l'Étoile du soir [ou Étoile du berger], en raison des relations [de ce groupe de Lépidoptères] avec d'autres familles qui n'appartiennent pas aux Rhopalocères". L'inclusion originelle par Fabricius des Azurés dans les Hespéries exclut cependant la dérivation fondée sur une base, taxonomique telle que la suggère Pickard et al. "les Hesperiidae formant le lien entre les Diurni et les Nocturni" et reprise par Spuler."
"- Mauve : nom inapproprié, puisque l'espèce ne vit pas sur la Mauve (cf infra [pour cet article, supra, nom scient.] malvae )."
8. Noms vernaculaires contemporains :
Charles Oberthür et Constant Houlbert , dans leur Faune armoricaine de 1912-1921, utilisent le nom scientifique de Hesperia malviae dans leur texte page 254 puis le nom vernaculaire (?) de "Le Syrichtus malvae".
—H. Bellmann / G. Luquet 2003 : "Hespérie de la Reine-des-Près".
— Doux & Gibeaux 2007 : "Hespérie de la Mauve".
— M. Chinery / G. Luquet 2012 : "Hespérie de l'Ormière"
— Lafranchis, 2000 : "Le Tacheté, l'Hespérie de la mauve" .
— Perrein et al. 2012 : "Hespérie de la Mauve, Hespérie de la Tormentille ".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Hespérie de la mauve"..
— Wikipédia : "Hespérie de la Mauve, ou Tacheté, ou Hespérie du Chardon ".
Commentaire :
Quel pataques ! Pour un papillon aux ailes si caractérisées par leurs carrés blancs, quelle débauche de plante-hôtes dans cet entêtement dans l'erreur de caractériser l'espèce par la nourriture de sa chenille: Reine-des-Prés, Mauve, Ormière, Tormentille, Chardon !
Image © http://www.lepi-phila.eu/species.php
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
- "Kleiner Wuerfel-Dickkopffalter" en allemand : « Petit papillon « grosse-tête » des Dés »
- "Soumračník jahodníkový" en tchéque.
- "Kis busalepke" en hongrois
- "Slezov pirgavac" en slovène
- "Spættet bredpande" en danois
- "Aardbeivlinder" en néerlandais
- "Mansikkakirjosiipi" en finnois
- "Ierdbeiflinter" en frisson
- "Sljezov pjegavi debeloglavac"
- "Bakkesmyger" en norvégien
- "Smultronvisslare" en suédois
- "Väike-täpikpunnpea" en estonien
- "Powszelatek malwowiec" en polonais
- "Mažoji hesperija" en lituanien
- "Súmračník jahodový" en slovaque
- "Толстоголовка мальвовая" en russe
- "Esperia de la malva" en italien
- "Ajedrezada menor" en espagnol
- "Ebegümeci Zıpzıpı" en turc
Langues celtiques :
L'espèce Pyrgus malvae est absente d'Irlande, d'Ecosse, de l'Île de Man. Elle n'y est donc pas nommée.
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
-
en irlandais
- en mannois.
-
"" en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
-
pas de nom en breton ;
-
"Gwibiwr birth" en gallois. : skipper grisonnant
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
IV. Les noms vernaculaires en anglais selon M. Salmon (2000) page 378.
- "Our Marsh Fritillary" : Petiver, 1699
- "Mr Dandridge's March Fritillary" : Petiver, 1704.
- "The Grizzled Butterfly" : Wilkes, 1747-1749.
- "The Brown March Fritillary" : Berkenhout, 1769.
- "The Grizzle" ; "The Gristle" : Harris, 1766 ; 1775. Berkenhout, 1769 ; Rennie, 1832.
- "The Spotted Skipper" : Lewin, 1795.
- "The Scarce Spotted Skipper" (ab.taras) : Lewin, 1795
- "The Mallow" : Donovan, 1813.
- "The Mallow Skipper" : Samouelle, 1819
- "The Grizzled Skipper" : Jermyn, 1824 ; Morris, 1853 ; Coleman, 1860 ; et la plupart des auteurs suivants.
Commentaires :
1. Le nom "Our Marsh Fritillary" est actuellement celui d'Euphydryas aurinia (Damier de la Succise).
2. Pour une raison qui m'échappe, M. Salmon ne donne pas ici mention du nom "Darbrown Marsh Fritillary" que je relève dans le Musei Petiveriani (1696) dans la référence donnée par Linné. Il ne mentionne pas non plus "Our Brown Marsh Fritillary" du Gazophylacci (1702-1706) de Petiver.
3. N° 325 Darbrown Marsh Fritillary : ce nom succède dans le Musei de Petiver à celui de cinq autres Fritillary n°320 à 324 dont le n°322 est The April Fritillary (observé à "Hampstead et autres bois" en avril) et le n° 323 est The May Fritillary. "observé au même endroit que le précédent, mais rarement avant Mai". Le n°325 a été observé " I first observed this (4) April 30 1696 in a Bog on Hampstead-Heath." "Je l'ai observé la première fois dans un marais à Hampstead-Heath le 30 avril 1696". On ne peut nier l'effet humoristique volontaire de cette série où Marsh le Marais succède à April et à May au lieu de March le mois. On notera aussi que le nom de la Guimauve ou Althaea est "Marsh Mallow" ou Mauve des Marais...
C'est ce Musei petiveriani qui introduit dans la littérature le nom Fritillary à propos d' espèces animales, en l'occurence des papillons.
4. La confusion entre Marsh "marais" et March "mois de mars" s'accroit avec la mention par Salmon du nom de "Mr Dandridge's March Fritillary" : Petiver, 1704. En effet, Petiver indique dans le Tableau XXXVI de son Gazophylacii deux espèces : A6 "Our brown Marsh Fritillary" qui renvoie à Musei n°325, et A9 page 57 "Mr Dandridge Marsh Fritillary" décrit comme proche du n°6 mais avec les taches plus grandes et moins nombreuses (the Spots on this are larger and fewer than Fig. 6), mais toujours petit, brun avec des taches blanches (Papiunculus fuscus, paucioribus albicantibus). Quoiqu'il en soit des différences entre 6 et 9, le nom de ces deux espèces inclut Marsh Fritillary. La forme March Fritillary serait-elle une erreur de transcription de Salmon ? Cela semble le cas puisque dans le chapitre de Salmon consacré page 105 à Joseph Dandridge il écrit "Dandrige a été probablement le découvreur de deux espèces de papillons de Grande-Bretagne au moins, the Grizzled Skipper [P. malvae] et the Marsh Fritillary [E. aurinia], que Petiver nomment respectivement "Mr Dandridge's Marsh Fritillary" et "Dandridge's midling Black Fritillary".
5. L'erreur de transcription Marsh/March a en tout cas été commise par Berkenhout qui écrit en 1769 : P. malvae, Grizzle, or Brown March Fibrillary. ( Synopsis of the Natural History of Great Britain and Ireland, Volume 1 page 130).
6. Grizzle (nom), grizzled (adj.) se traduisent par "grisonnant" "qui a les cheveux qui deviennent gris" avec la connotation évoquant la chevelure d'une personne âgée, ainsi que l'image "poivre et sel" d'un passage vers le gris. Voir notre ours "Grizzly", dont l'étymologie est donné par le CNRTL ainsi : " grizzly bear « ours gris, grisâtre » , l'adj. grizzly étant formé sur grizzle correspondant à l'ancien français grisel (français moderne gris*).
Le terme est censé donner une bonne image de "l'immanquable pattern noir et blanc des ailes" (UKbutterflies), mais je trouve que les images de damiers, de dés ou de notes de musique grégorienne sont plus parlantes, dans le contraste alterné du noir et du blanc, que ce nom évoquant des nuances de gris.
7. Skipper (du moyen-néerlandais ou de l'ancien-allemand shipper, schipper) "capitaine de navire" est le nom collectif anglo-saxon de nos Hespérides. Associé à Grizzled, il forme une image amusante : le "Capitaine grisonnant".
Bibliographie, liens et Sources.
— Funet : Pyrgus
— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Pyrgus malvae
— UK Butterflies : Pyrgus malvae
— lepiforum : Pyrgus malvae
— jardinsauvage.fr : Pyrgus malvae
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