Zoonymie (origine du nom) du papillon le Paon-du-jour, Aglais io (Linné, 1758).
I found it and I named it, being versed
in taxonomic Latin ; thus became
godfather to an insect and its first
describer — and I want no other fame.
Vladimir Nabokov, Poems.
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Aglais, Dalman 1816 vient du grec ἀγλαΐα, aglaḯa (« splendeur, brillance »); cette espèce était rangée sous la bannière du genre Vanessa, puis Inachis (du nom du dieu-fleuve Inachos, le père de la belle Io), mais ce qualificatif d'aglaia convient parfaitement à l'une des plus éblouissantes espèces de rhopalocères.
— Aglais io (Linnaeus, 1758) : Selon les Métamorphoses d'Ovide, Io a été poursuivie par le regard concupiscent de Zeus, par le regard jaloux de la déesse Héra, puis, transformée en génisse, par les cent yeux panoptiques d'Argos, avant que son surveillant ne soit décapité par Hermes et que ses yeux ne viennent orner le plumage du paon royal de Héra. Comme les ocelles du beau papillon avaient été comparés aux yeux du paon, Linné, après l'avoir nommé oculus pavonis, le baptisa Papilio io ; belle revanche de la femme-génisse sur sa rivale !
— les noms vernaculaires français ont été La Reine (d'après la description de Moffet qui débutait par Omnium Regina) ; Le Paon de jour (Geoffroy 1762), qui traduit le pavonis de Linné mais le différencie du Paon de nuit ; L'Œil de paon (Geoffroy, 1762), traduction de oculus pavonis ; Le Paon du jour (Engramelle, 1779) ; La Vanesse io, copie du nom scientifique alors en usage (Latreille, 1819) ; La Vanesse Paon de jour (Godart, 1821) ; et enfin depuis la recension de Luquet en 1986 : Le Paon-du-jour. Tous ces noms honorent l'élément le plus remarquable du papillon, ses quatre ocelles qui partagent avec les "yeux" du plumage du paon leur capacité à iriser les rayons lumineux en couleurs chatoyantes.
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Voir sur ce blog mes 90 articles de zoonymie des papillons diurnes de Bretagne :
Zoonymie (origine du nom) des papillons diurnes de Bretagne.
http://www.lavieb-aile.com/2015/11/zoonymie-origine-du-nom-des-papillons-diurnes-de-bretagne.html
I. NOM SCIENTIFIQUE.
1. Famille et sous-famille.
Famille : Nymphalidae
Sous-famille : Nymphalinae
Tribu : Nymphalini.
2. Nom de genre : Aglais Dalman, 1816.
Aglais, : Dalman, J. W. 1816. Försök till systematisk Uppställning af Sveriges Fjärillar. (Fortsåttning). Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, Stockholm,1816(2): 48-101 page 56.
Johan Wilhelm Dalman (1787-1828) est un médecin et un naturaliste suédois qui, après des études à Lund et à Uppsala, se passionna pour l’entomologie et la botanique. Il reçoit son doctorat en 1817 à l’université d'Uppsala. C'est l'année suivante qu'il publie, à 29 ans ses Tentatives de présentation systématique des papillons de la Suède.
Il donnera plus tard analecta entomologia 1823 BHL dans lesquels il proposera de nouveaux genres en entomologie. Il deviendra bibliothécaire de l’Académie des sciences de Suède, puis directeur du jardin zoologique, puis démonstrateur de botanique à l’institut Carolinska de Stockholm.
Aglais vient du latin Aglaia, lui-même du grec ancien Ἀγλαΐα, Aglaḯa, dérivé de ἀγλαΐα, aglaḯa (« splendeur, brillance »), dérivé de ἀγλαός, aglaós (« splendide », « brillant »).
Certes, Aglaé est, dans la mythologie, la plus jeune des trois Charites (Grâces), les autres étant Euphrosyne et Thalie. Messagère d’Aphrodite, elle est selon Hésiode l’épouse d’Héphaïstos. Elle représente la beauté dans ce qu’elle a de plus éblouissant, la « splendeur ». Mais elle donne déjà son nom à notre Grand nacré, Argynnis aglaja [graphie ancienne d'aglaia], (Linné 1758).
Je retiens donc comme étymologie d'Aglais "splendide" (que ni le Paon du jour ni la Petite Tortue ne déméritent), et laisse au Grand Nacré celle liée à la Grâce Aglaé.
Voir l'étymologie de A. Spuler p. 30 : "eine der 3 Grazien".
Le Paon-du-jour a été classé auparavant dans les genres Nymphalis, Vanessa ou Inachis. Ce sont des recherches de biologie moléculaire qui ont conduit à le ranger dans le genre Aglais, où il rejoint la Petite Tortue : voir Dupont et al, 2013 qui indiquent "Nous suivons la proposition de WAHLBERG & NYLIN (2003) de considérer le genre Inachis Hübner, [1819] comme un synonyme du genre Aglais."
Synonyme : Inachis.
Inachis Hübner, 1819 : Verzeichniß bekannter Schmettlinge, Augsburg, Verlasser 1816-1826 [1819], 3, p. 37., : épithète de Io, fille du dieu-fleuve Inachos (en grec ancien Ἴναχος / Inakhos) fleuve de l'ancienne Argolide, qui passait à Argos, et est aujourd'hui le Najo ou Pianizza. On le donne aussi parfois comme fils de Thétis et de l'Océan et premier roi mythique d'Argos.
3. Nom d'espèce : Aglais io, (Linné, 1758).
P[apilio Nymphalis gemmatus] io Linnaeus, 1758 : Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I: Regnum animale, (10e éd) 824 pp. page 472 n°88.
Localité-type : Suède, désignée par HONEY & SCOBLE (2001) Linnaeus's butterflies (Lepidoptera: Papilionoidea and Hesperioidea). Zoological Journal of the Linnean Society, 132(3): 277-399 page 336.
Dans la classification de Linné, cette espèce appartient aux Papilio (papillons de jour) Nymphales (aux ailes dentelées), gemmati ( aux ailes ocellées), in alis omnibus (ocelles sur les deux ailes). Il choisit les noms de ces Nymphes dans le répertoire des divinités féminines de la mythologie grecque ou latine, et, au premier papillon qui inaugure ses 22 Nymphes, il donne celui de la belle Io, fille du fleuve Inachus et prêtresse d'Hera devenue la maîtresse de Zeus. Nous allons voir que ce nom n'est pas sans rapport avec les ocelles ou yeux ... du paon.
En effet, Linné, dans son ouvrage précédent Fauna Suevica, page 776 avait nommé cette espèce oculus pavonis, "œil de paon". Dans la première édition de Fauna suevica de 1746, page 235 il donne en référence bibliographique pour cette espèce Goed[art] lat.p.23 f.1, oculus pavonis et Pet[iver] mus[ei] p. 34 n° 314 Papilio oculus pavonis dictus, "le papillon dit œil de paon". Le Musei petiveriani a été composé en 1695-1703, et l'auteur signale qu'il reprend un nom plus ancien. Un peu plus tard, John Ray, également cité ici, donne cette description : (Raj, ins, 122 n°13) : papilio elegantissima ad urticariam accedens, singulis alis maculis oculos imitandis ""une tache sur l'aile imitant un œil".
Pour obéir à son dessein de classifier ses papillons avec de nouveaux noms cohérents par rapport à sa taxonomie, Linné allait réussir un beau coup dont il devait être satisfait : trouver la Nymphe la plus évocatrice de l'ancien nom d' "œil de paon".
Tout le récit des aventures de Io est celui de sa fuite éperdue de la Thessalie jusqu'en Égypte, d'abord pour échapper à Zeus/Jupiter, puis à la jalouse Héra/Junon. Et, comme dans toute fuite, tout le récit, émaillé de métamorphoses, est aussi celui du rôle persécuteur des yeux et du regard. L'histoire est bien connu par le récit qu'en donne Ovide dans le Livre I de ses Métamorphoses :je donne ici le résumé de la traduction de Boxus et Poucet, 2005.
" Jupiter aperçoit Io, décide de la posséder malgré elle, l'empêche de fuir en couvrant la terre de ténèbres, et lui ravit son honneur. Junon soupçonnant que cette obscurité soudaine couvre une infidélité de son mari, descend sur terre, mais Jupiter, pour soustraire Io à la fureur de son épouse, la transforme en une génisse d'une beauté éclatante. Junon, jalouse et méfiante, obtient que la génisse lui soit offerte en cadeau et décide de la confier à la garde d'Argus. (1, 588-624).
Réduite à courir les pâturages et à ne plus émettre que des mugissements, la génisse Io, impitoyablement surveillée par Argus* aux cent yeux, arrive au bord de l'Inachus et parvient, en traçant des signes sur le sol à l'aide de son sabot, à se faire reconnaître. Argus revient arracher Io à son père consterné, et l'emmène en un lieu où il pourra mieux la surveiller. (1, 625-667)
Jupiter apitoyé par le sort de Io dépêche Mercure sur terre, avec mission de supprimer Argus. Se faisant passer pour un berger jouant sur une flûte de roseaux, Mercure s'approche d'Argus qui, séduit par ses récits et ses chants, cherche à résister à la torpeur qui le gagne en lui demandant l'origine de ce nouvel instrument. (1, 668-688)
Mercure raconte à Argus l'histoire de Syrinx, naïade adepte de Diane et vouée à la virginité. Pour échapper aux poursuites de Pan, elle obtint d'être métamorphosée par les eaux du Ladon qui lui barrait la route, si bien que Pan ne put saisir que des roseaux. En découvrant que, lorsqu'il soupirait, l'air traversant les roseaux produisait une mélodie agréable, Pan songea à assembler des roseaux avec de la cire pour en faire la flûte de Pan, à qui il donna le nom de syrinx. (1, 689-712)
Mercure, dont les récits avaient triomphé de la vigilance d'Argus, endormit complètement le monstre à l'aide de sa baguette magique, puis le décapita d'un coup d'épée. Junon recueillit alors les yeux éteints d'Argus, pour en parer la queue du paon, son oiseau sacré. (1, 713-724).
Habitée par l'Érinye suscitée par Junon, Io fuit à travers le monde et, découragée, échoue en Égypte, d'où elle implore Jupiter de mettre fin à ses malheurs. Jupiter ayant juré solennellement à Junon qu'elle n'aurait plus rien à craindre de sa rivale Io, il rend à celle-ci sa forme primitive. Io devient en Égypte la très honorée déesse Isis, tandis que leur fils, connu sous le nom d'Épaphus, est honoré avec sa mère dans des temples. (1, 724-749)."
*Argus, surnommé Panoptès (« Celui qui voit tout »), est un géant doté d'une force peu commune, héros purificateur de monstres et veilleur infatigable. Il avait selon les variantes, un seul œil, ou quatre yeux, deux devant et deux derrière, ou bien encore une infinité d'yeux répartis sur tout le corps. Ovide lui attribue ici cent yeux.
Synonymes.
Inachis io (Linnaeus, 1758)
Nymphalis io (Linnaeus, 1758)
Papilio io Linnaeus, 1758
Vanessa io (Linnaeus, 1758)
Papilio io Linnaeus, 1758
II. NOMS VERNACULAIRES.
La Reine ; Le paon de jour ou l'œil de paon (Geoffroy, 1762) ; Le Paon du jour (Engramelle, 1779) ; La Vanesse Io (Latreille, 1819) ; La Vanesse Paon de jour (Godart) ; puis, depuis Gérard Luquet : Le Paon-du-jour, Le Paon de jour (Geoffroy), le Paon (Geoffroy), L'Œil-de-Paon (Geoffroy). En Normandie : La Cocarde (Gibeaux).
0. Avant l'Âge des Noms : Thomas Moffet, en latin.
Thomas Moffett, (ou Mouffet, Muffet) (1553-1604) édita son Théâtre des insectes en 1589, mais celui-ci ne fut publié, pour des raisons économiques qu'en 1634, avec de médiocres gravures en bois au lieu des gravures originales. Ce premier ouvrage de l'entomologie est en fait une compilation de Wotton, de l’Écluse, Penny, Knivett, Bruer et surtout peut-être Gessner, dont il reprend de façon posthume le traité. On y trouve une illustration du Paon du jour, encore dépourvu de nom propre, mais avec l'une des plus belles descriptions entomologiques latines : page 99 :
Quarta Omnium Regina dici potest ; nam extremis alis, veluti adamantes quatuor in pala Hyacinthina radiantes, miras opulentias ostendunt, imo fere adamanti & Hyacintho oculum effodiunt. Lucent enim pulcherrimè (ut Stellae). Scintillasque iricolores circumfundunt : his notis ita dignoscitur, ut reliquum corpus describere (licet varis pictum coloribus) supervacaneum esset.
Comment puis-je traduire cela, sachant que je n'ai trouvé qu'une traduction en anglais ?
"Cette quatrième espèce peut être considérée comme la Reine de toutes les autres ; A l'extrémité des ailes, on pourrait croire à quatre diamants scintillants sertis dans autant d'améthystes, d'une opulence époustouflante, telle que le diamant et l'œil de Hyacinthe eux-mêmes s'en trouvent aveuglés. Ils brillent comme les plus belles étoiles ; ils scintillent et répandent des éclats d'arc en ciel. Ces éléments remarquables sont suffisamment faciles à reconnaître pour que la description du reste du corps (peint de diverses couleurs) soit superflu."
On trouve certes dans le texte latin le mot oculum, de oculus, "œil", mais il n'est pas associé à pavonis, le paon, mais à Hyacintho, qui peut désigner une fleur (jacinthe), une pierre précieuse (améthyste), ou un héros mythologique, Hyacinthos. J'ignore donc qui, le premier, créa la métaphore liant ces ocelles adamantins au plumage du Paon.
A la page 90, Moffet avait donné une illustration de notre Paon-de-nuit, en le qualifiant de Regem Papilionum et en décrivant ses "quatuor magnas singulas multi colore oculo donatas, quorum pupilla nigris, iris, circulis et semicirculis mellinis, flammeis, albis, nigris pulcherrimè distincta".
N.B : Avant l' Âge des noms, et longtemps après dans les références, le papillon a été désigné par les premiers mots de la description de Moffet, Omnium regina : c'est sans-doute ce qui explique que Duméril signale l'emploi de son nom de Papillon Reine (in Dictionnaire, Cuvier 1827 page 27)
0' Avant l'Âge des noms : en français, Réaumur.
Dans ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, tome I mémoire 10 page 441 planche 25 figure 1,2 par Simmoneau, Réaumur montre comment, réduit à l'état infantile (latin in privatif, fari "parler") doit bredouiller une description en brandissant son illustration, seul moyen de montrer alors de quoi il parlait :
"La figure 1 est celle d'un papillon de la seconde classe des diurnes, qui tient ses ailes perpendiculaire au plan de position et qui n'est appuyé que sur quatre jambes, dont les deux du même coté. La figure 2 est celle du même papillon, qui tient ses ailes ouvertes et qui montre le dessus de toutes les quatre. Elles ont chacune une belle tache en œil de plume de paon. La troisième est la chenille épineuse de l'ortie".
Je voudrais lui crier par dessus les siècles : "Paon-du-jour, le Paon-du-jour"!
1. Le paon de jour ou l'œil de paon, Geoffroy, 1762.
"Le paon de jour ou l'œil de paon" (ni majuscule ni tiret, ni article "du"), Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 36 n°2 .
Geoffroy reprend ici le nom de Linné oculus pavonis (oeil de paon) dans la Fauna suevica (dont il suit la méthode, cf. titre et préface de son livre) ; il suit aussi James Petiver 1699, non seulement dans son nom latin, mais aussi dans son "Peocock's Eyes", le premier nom vernaculaire connu de l'espèce.
Dans l'édition de 1785 par Fourcroy, page 234 le nom devient P[apilio] jo, Le Paon du jour, ou l'œil du Paon.
Le nom du paon apparaît dans sa description : "Le paon, ou l'œil du paon, est très aisé à reconnaître par les yeux du paon, qu'il porte en dessus, au nombre de quatre, un sur chaque aile, ce qui lui a fait donner le nom qu'il porte."
C. Gibeaux le voit comme "une allusion aux ocelles ornant les ailes, et aux mœurs diurnes de l'adulte". Car le Paon du jour forme, dans l'onomastique de Geoffroy, un doublet avec son Grand Paon de nuit, page 100. Moffet ne les avait rapproché que par deux descriptions assez proches par leurs termes communs, oculus, iris, pulcherrimè, et en les désignant tous les deux (Regem et Regina) comme les souverains des papillons. Linné avait nommé l'espèce diurne oculus pavonis en 1746, et avait décrit le Grand Paon de nuit en 1758 sous le nom de Phalaena pavonis. Geoffroy, conscient que le nom de Œil de paon, traduction de l' ancien nom oculus pavonis, pouvait s'appliquer aux deux espèces et introduire une confusion, créa donc les deux Paon de jour et Paon de nuit. Il créera aussi le Petit Paon et le Paon moyen parmi les phalènes et le Demi-paon parmi les Sphinx,
Aile de paon, Source de l'image : http://northanger.livejournal.com/452711.html
2. Le Paon du jour , Engramelle 1779.
Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 5 n°2 planche 2 fig. a-f par J.J. Ernst et Lanvin, 1779.
Engramelle cite Geoffroy " Les belles taches dont il est orné l'ont fait appeler le Paon du jour ou l'Œil de Paon", mais il modifie "Paon de jour" en notre "Paon du jour". Pour l'anecdote, dans ses références, il commet un lapsus calami en écrivant Geoffroy "Le ¨Paon du jour ou l'Œil du jour" avant l'édition de Fourcroy.
Comme on le voit, entre les deux noms de Goeffroy, il retient le seul qui soit une création originale et non une copie du nom latin ancien.
On appréciera peut-être comme moi combien ce nom de Paon du jour ou Paon de jour est poétique : on peut entendre en sourdine "le point du jour" et son lumineux éveil, ou (sans aller jusqu'au "petit pan de mur jaune !) le "pan de jour", un pan de mur éclairé par le jour entré dans la pièce où on dort, ou le coté inédit et éphémère du "plat du jour", ou toute autre évocation de ce vocable dont le sens nous surprend et laisse flotter notre imagination.
3. P[apillon] Io Walckenaer 1802.
Walckenaer Faune parisienne 1802 page 268.
Le nom est peu significatif, cet auteur se contentant de donner une traduction du nom linnéen.
4. La Vanesse Io , Latreille et Godart 1819.
Latreille (P.A) Godart (J.B), Encyclopédie méthodique. Histoire Naturelle. Entomologie, ou histoire naturelle des crustacés, des arachnides et des insectes. Vol. 9. Paris : Vve Agasse,1819 828 pp, page 311 .
Dans cette publication, Godart, disciple de Latreille qui est lui-même ami de Fabricius et qui a créé son genre Vanesse en 1810 par similitude avec le Vanessa de Fabricius 1807, reste très près du nom scientifique Vanessa io.
5. La Vanesse Paon de jour Godart 1821.
Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France Paris : Crevot 1821/1823 page 96 n° XXXI planche 5 peinte par C. Vauthier et gravée par Lanvin.
J.B. Godart prend d'avantage de liberté pour donner un nom vernaculaire qui garde la structure binominale du nom scientifique, mais qui reconnaît l'originalité du nom de Geoffroy. Il le cite même en début de sa notice, "Le paon, ou l'œil du paon, est très aisé à reconnaître par les yeux du paon, qu'il porte en dessus, au nombre de quatre, un sur chaque aile, ce qui lui a fait donner le nom qu'il porte. Cette phrase de Geoffroy, et l'excellente figure jointe à notre texte, peuvent nous dispenser de parler du dessus des ailes" et il restitue la graphie "Paon de jour" exacte.
image lavieb-aile : Godart, Planche 5, aimable autorisation de la Médiathèque de Quimper.
Ce nom "Paon de jour" a été repris par J.V. Audouin 1823 ; Bory de Saint-Vincent 1823 ; Boisduval, Rambur et Graslin 1832 ; Hippolyte Lucas 1834 ; Henri Milne-Edwards 1841 ; P.A. Duponchel en 1849 ; A. Dupuis 1863 ; Joannes Chatin 1883.
Le "Paon du jour" est d'emploi plus rare.
Le Borgne de Kermorvan, dans Le Tableau des lépidoptères du Finistère (Souvestre, 1836), utilise l'ancienne forme La Vanesse io.
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose de retenir pour Inachis io le nom principal Le Paon-du-jour, d'admettre en nom accessoire Le Paon de jour (Geoffroy), le Paon (Geoffroy), L'Œil-de-Paon (Geoffroy), et d'écarter, à juste titre, l'Œil-de-Paon-du-Jour mentionné par le suisse P.A. Robert en 1960 par simple traduction littérale de la forme allemande Tagpfauenauge.
L'INPN cite sans discrimination (2013) : Paon-du-jour (Le), Paon de jour (Le), Oeil -de-Paon-du-Jour (Le), Paon (Le), Oeil-de-Paon (L').
7. Noms vernaculaires contemporains :
Entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle, les lépidoptéristes français cessèrent de mentionner le nom vernaculaire "au profit du" nom Vanessa io. On le vérifie, pour la littérature bretonne, dans le "Catalogue raisonné des lépidoptères" (1882) de Griffith et la "Contribution à la faune des lépidoptères du Finistère".( 1910) de C. Picquenard .
— Oberthür et Houlbert dans la Faune armoricaine (1912-21) utilisent le nom scientifique Vanessa io et réussissent l'exploit de ne pas utiliser une seule fois le nom vernaculaire qu'ils dédaignent ; pourtant, dans leur texte, ils sont contraints d'utiliser, avec la paire de pincettes des guillemets, et (double précaution) en italique, l'expression "œil de paon". :" Un grand «œil de Paon (1)» moucheté de bleu et cerclé de blanc jaunâtre se voit prés de l'angle apical".
Comme si chacun ne savait pas in petto comment se nomme ce papillon, ils ajoutent en note ce commentaire comme des ethnographes chez les zoulous : (1)"l'expression est de Geoffroy" ...sous-entendu "et surtout pas de nous" !
—Bellmann / Luquet 2008 : "Inachis io, le Paon-du-jour, le Paon de jour"
— Blab / Luquet 1988 : ?
— Chinery / Luquet 2012 : "Inachis io, Paon-du-jour".
— Doux & Gibeaux 2007 : "Inachis io, Le Paon-du-jour".
— Higgins & Riley /Luquet 1988 : "Inachis io, le Paon-du-jour"
— Lafranchis, 2000 : "Inachis io, le Paon-du-jour".
— Perrein, 1012 : "Inachis io, Paon-du-jour".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : "Aglais io, Paon du jour".
— Wikipédia : "Aglais io, Paon du jour, Le Paon-du-jour .
8. Nom régional : La Cocarde.
Christian Gibeaux signale que, demeurant en Normandie, il a longtemps connu le Paon-du-jour sous la seule dénomination de La Cocarde, liée bien-sûr aux "ocelles sub-apicaux à reflets métalliques, variés de jaune et violacé aux ailes antérieures, bleus aux ailes postérieures". (Doux et Gibeaux, 2007 p. 134). La Revue de l'Avranchin de 1884 page 100 mentionne bien ce nom, mais l'associe au Vulcain Vanessa atalanta.
9. Les fameux yeux du Paon-du-jour.
Puisque ces oculi sont les éléments qui déterminent toute leur onomastique, qu'ont-ils à nous apprendre.
http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
Ils ont/auraient un rôle aposématique d'intimidation, par l'effroi que cause l'ouverture brutale des ailes en flash devant un prédateur. (on sait que les insectes peuvent choisir entre la stratégie de camouflage et celle d'avertissement de danger). Cette coloration d'avertissement prévient le prédateur des risques qu'il encoure en cas de consommation, ou, après une première expérience, fixe la mémorisation du signal. Aglais io possède une face des ailes consacrée au mimétisme de camouflage (crypsis en anglais) par ses teintes grises, et qui fonctionne grâce à leur immobilité lorsqu'ils sont posés sur des feuilles. Une étude a comparé ainsi le Robert-le-diable, qui utilise le camouflage, la petite Tortue, mi-camouflage et mi-effroi, et Aglais io, la reine de l'intimidation, placée devant des mésanges bleues. Le point fort de Robert, ce sont les "couleurs disruptives" que lui valent les profondes découpures de ses ailes et le contraste de ses couleurs : ces lignes brisées dissimulent mieux un individu sur un fond hétérogène qu'une couleur unie. A. Vallin et coll. ont pu observer que Robert-le-diable est découvert plus tard que les autres, et qu'il se garde bien de bouger s'il est attaqué, alors que les deux autres cliquent des ailes lors de l'attaque. Paon-du-jour, confiant en ses terribles yeux, ouvre ses ailes beaucoup plus tôt que Petite Tortue, qui attend que l'oiseau soit plus proche.
Très bien, mais quelle est l'efficacité du système qui fait la fierté d'Œil-de-Paon sur le sentier de la guerre ? Il en est très satisfait, car il a échappé à 100% des attaques des bleues mésanges, alors que 22% seulement de ceux de la tribu des Robert-le-Diable ont échappés au bec des voraces, et que 8 % des Petites Tortues n'ont pas été scalpées. Paon, Diable ou Tortue, il faut choisir le bon totem! Plus sérieusement, on peut penser que l'organisation des couleurs en ocelles ajoute une efficacité supplémentaire par rapport aux couleurs elle-mêmes. Leur forme géométrique régulière mais hypnotisante sont le choix opposé aux "couleurs disruptives" et aux brisures des formes. Ces ocelles imitent les deux yeux d'un animal beaucoup plus gros et plus dangereux que le papillon que le prédateur s'apprête à gober.
A Vallin, S Jakobsson, J Lind, C Wiklund -"Crypsis versus intimidation—anti-predation defence in three closely related butterflies" Behavioral Ecology and Sociobiology, 2006 (59) 455-459- Springer
Martin Stevens Predator perception and the interrelation between different forms of protective coloration Proc. R. Soc. B 22 June 2007 vol. 274 no. 16171457-1464
http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/274/1617/1457.full.pdf+html
Les Paon du jour ont un autre secret : en cliquant des ailes, elles produisent de violents sons et ultra-sons qui éloignent les chauve-souris.
M Olofsson, S Jakobsson, C Wiklund - "Auditory defence in the peacock butterfly (Inachis io) against mice (Apodemus flavicollis and A. sylvaticus)"…Behavioral Ecology and, Sociobiology 2012 - Springer
http://link.springer.com/article/10.1007/s00265-011-1268-1#page-1
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
J'ai longtemps espéré trouver, dans un dialecte, un patois ou une langue étrangère, un nom qui nous permette, comme dit Proust de l'artiste de génie, de regarder la réalité avec d'autres verres ; mais ici, nous n'échapperons pas à l'Œil du paon, dans toutes les langues.
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Pfauenaug en dialecte alémanique (Paon du jour)
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Dagpåfugleøje en danois 'Paon du jour)
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La mariposa pavo real en espagnol (le papillon paon)
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Tagpfauenauge en allemand (L'Œil-de-Paon-du-Jour )
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Päevapaabusilm en estonien
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Deipau-each en frison
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Neitoperhonen en finnois
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Peacag en mannois (le Paon)
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Danje paunče en croate (Paon du jour)
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Pawownik en serbe
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Nappali pávaszem en hongrois (paon du jour)
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Páfiðrildi en islandais
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La Vanessa io o Occhio di pavone en italien (la Vanesse Io ou l'Œil de paon)
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Spungė en lituanien (Paon)
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Dagpauwoog en néerlandais (Paon du jour)
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Rusałka pawik en polonais ( la nymphe du paon ?)
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Babôčka pávooká en slovaque (papillon paon)
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Павлиний глаз en russe.
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Påfågelöga en suédois. (œil de paon ?)
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Сонцевик павиче око en ukrainien (Œil de paon)
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Babočka paví oko en tchèque
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Paó de dia en catalan : (Paon de jour)
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
-
Péacóg (féileacán) en irlandais (le Paon)
- peacag en mannois (le Paon)
- Colleach-peucaig ; coilich-pheucaig en gaélique écossais*
- mentyll peunod :peucagan ; peucag en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (cymraeg).
-
pas de nom en breton ; Mantell paun ?
-
Mantell paun en gallois (papillon paon).
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources.
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
IV. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000).
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— The Peacock Butterfly [Le Papillon Paon] (Wilkes, 1741-42 ; Harris, 1766 ; et la plupart des auteurs suivants.
Liens et Sources.
Funet : nymphalis .
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— Un beau plaidoyer sur les noms de papillons :http://excerpts.numilog.com/books/9782759217045.pdf
— Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html
http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf